et très obeissant seruiteur
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et très obeissant seruiteur
Stn* % rt "r/** d"e,Qnns.o,fu dp,uip/ Gharles-Jean Gianmarchi de Gorscia, Pieue di Niolu à la merci d'un très humble et très obeissant seruiteur Au tout début du mois de décembre 1771,Charles-Jean G i a n m a r c h id ,e Corscia,dans le Niolu, berger,âgé de 32 ans, est accusé d'être infracteur du ban de port d'armes.CharlesJean est parti de son domicile de Costa,hameau de Corscia,le lundi 25 novembre 1771 pour se rendre à U Viscuvatu où il est arrivé dans la plaine le jeudi 28 novembre. Ghjovi u 25 d'aprile 2001 I hiverne chaqueannéeà rtla plage, de U Viscuvatu, où habite son cousin germain Jean-Baptiste Gianmarchi. Ses deux. plus grands garçons I'accompagnent. Xavière sa femme, reste au village où elle s'occupedes deux plus jeunes garçons et de son dernier né, une petite fille. Charles-Jean couche souvent dans le maquis et quelquesrares fois au village de U Viscuvatu dans la maison de son cousin.Malheureusement pour lui, des nbanditsDsont apparus dans la plaine de U cinq Viscuvatu, Ie vingt novembre 7777. Cet événement a mis en alerte les troupes françaises.Le lundi 2 décembre1771, vers trois heuresde I'aprèsmidi, Charles-Jean se présente devant un baraquement qui tient lieu d'aubergesitué sur le chemin de Bastiaà Corti, au dessusdu pont du Golu. Laubergiste est un Provençal, dénommé Honoré Siccard,qui témoigneraà charge. Le camp du régiment de Berry, régiment chargé de faire régner I'ordredans Ie secteurest situé à environ une demi lieue, soit moins de deux kilomètres. Charles-Jeanest à Ia recherche de son bæufégaré.Le lundi dans la soirée,le bergerpassede nouveau à I'auberge. Charles-Jean est arrêté par I'escorte d'un convoi. Il est porteur d'un stylet <trouvésous un olivier Ie même jourt et a sur lui quelquesmunit i o n s . u L o r s q u ' o nv o u l a i t l e fouiller, il ft desdfficultés,. Cela sufïrt pour que le berger soit accuséd'être infracteur du ban de port d'armes, accusation à laquelle I'on ajoutera, lors du jugement à I'extraordinaire, le 1 0 d é c e m b r e ,< d ' a v o i rf a i t o u entretenucommerceavec lesbanditsr. Nous apprenons,au gré de la procédure,que la veille de son arrestation, il a fait paître son troupeau au lieu dit de Roncale. La nuit, il a dormi dans les champs, au lieu dit Bataglini, près du grand chemin.Il mange, comme les autres bergers, des châtaignes qu'il se procure à Loretu ou à U Viscuvatu. Il ne boit presquejamais de vin, sauf quelquesfois chezsesparentset ses amis à U Viscuvatu. A la question de savoir pourquoi il n'avait pu présenter un passeport de son Podestàlors de son arrestation,il répond ucommeil plu, iI avaitchangé avaitbeaucoup de vesteet avait lcisséson passeport danscellequi était mouilléeet qu'il avait mise à sécherprès du /eur. Une vestequi, brutalement, occasionnerale changementdu motif principal de I'accusation. En effet, pour son malheur, la s51i rfond veste de Charles-Jean noir et fleurs rouges,qui, affirme nous a paru de mol' I'accusateur, tons gofrés, Iaquellen'est ni de l'étoJTe, ni de Ia couleurdont les bergerscorsess'habillentordinairementD.Les utémOinsD,tous Françaiset à charge,ont été vraisemblablementorientés préalablement à leur audition par un militaire plus que zêIê. La condamnation de Charles-Jean était programmée.Pour preuve le samedi 7 décembre1771, quelques heures seulement avant la plainte officielle du Procureurdu Roi, de Grossi,en poste à Bastia, le dénommé Pascal,commandantles troupes du régiment de Berry à U Viscuvatu. adresseune lettre à son supérieur hiérarchique le comte de Marbeuf en personne. Le contenu de ce courrier révèle un réquisitoireimplacableà I'encontre du prévenu en même temps qu'un concentréde racisme anti-Corse.En voici quelques extraits '. uliair du répondant 10 paroissantsuspecfau Caporal...il a été reconnupar le Provençalet pour un bandit...on desCanoniers n'a pas pu Le trouver dansle village,cequt m'afait le soupçonner... queIa justicequ'onEn sera J'espère de naturea intimidersespareils.Et a donner La satisfaction aux trouppes de La voir servir d'exempleaux sutres...Ce drole prétend qu'il etoit dansLa plaine du 25 9bre.Notaquec'estlejour de I'arivée de touslesbanditsqui ont innondétoutescettecontrée... Je surveillerayAndréaEt sesbergers Et s'il n'estpas ici dans ordinaires Lajournéej'enlèvetoutesafamille que je feray conduireà Bastia... j'assembleroy LespodesDimanche tats anciensde Ia pieve,je meferoy tous Lespasteursde Ia representer plaine du Clsinca, j'en feroy Ie signalement.Lespodestatsrespectifs repondrontde tous ceux de Leursvillages.Et au premierdélit, ou si I'on recontred'autredansLa plaine que ceux qui auront été avouésEt signalé,serontarretéEt conduitsà Bastia...J'espèreque toutes Les précautions que je prendspourpurgermapievedeces coquins,me mettronsà mêmede réussirà En prendrequelquesuns qui,je conviens,me feront beaucoupde plaisirà voir pendur. Votre très humble Et très obéissant serviteur. Signé: Pascal lacques Denis N"520 U Ribombu