Le réseau hertzien national par Jacques VERRÉE B 1

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Le réseau hertzien national par Jacques VERRÉE B 1
Annexe B : Le réseau hertzien national par Jacques VERRÉE
B 1 –Développement du réseau
Au début des années 1960, les faisceaux hertziens pouvaient être utilisés à la place des systèmes sur câble
ou en complément pour sécuriser les principales artères du réseau souterrain. Mais leur capacité étant
insuffisante et limitée à l’époque en France à 960 voies téléphoniques par canal radioélectrique, alors que
la capacité par paire coaxiale était portée d’abord à 1260 voies (6 MHz), puis à 2700 voies (12 MHz).
Il fut donc décidé en 1962 de lancer l’étude d’un système hertzien à 1800 voies par canal dans la bande
6 GHz (5,9 - 6,4 GHz), suivant les normes adoptées par le CCIR, basées sur les caractéristiques du
système TH du Bell System. Cela en vue de créer une artère hertzienne entre Paris et Bordeaux sur une
infrastructure entièrement nouvelle.
Dès le début du projet, la transistorisation des équipements fut envisagée en fonction des composants
semiconducteurs disponibles. Les progrès réalisés dans le domaine des composants hyperfréquence
(varactors) confirmèrent cette orientation qui permit la réalisation des sources de signal (oscillateurs
locaux) et d’un mélangeur d’émission performant. Toutefois, pour la capacité 1800 voies, une
amplification de puissance restait nécessaire en raison de la largeur de bande à transmettre et elle était
obtenue par l’emploi d’un tube à ondes progressives (TOP), seul tube électronique du système.
La puissance obtenue à la sortie du mélangeur d’émission à varactor étant suffisante pour transmettre
quelques centaines de voies, tous les sous-ensembles nécessaires pour réaliser un équipement entièrement
à semiconducteurs, dit - improprement - « à l’état solide », furent rapidement disponibles. Cela conduisit
en 1964 à la réalisation d’un système à 300 voies dans la bande des 6 GHz, utilisé pour la première fois
sur les liaisons Perpignan - Font Romeu et Montpellier – Mende, dont la fiabilité s’est révélée
exceptionnelle et les frais de fonctionnement particulièrement réduits (peu d’entretien, faible
consommation d’énergie).
C’était le début d’une ère nouvelle. La capacité fut portée à 600 voies (FH 663 de CSF) et une version
développée dans la bande des 7 GHz (7,4 - 7,7 GHz) (matériel FH 664 de CSF) ; une réalisation
remarquable fut celle du réseau hertzien desservant à partir d’Albertville les stations de la Tarentaise.
Une nouvelle génération d’équipements de capacité 960 / 1260 voies téléphoniques (ou une voie de
télévision) par canal radioélectrique fut développée pour la bande des 4 GHz (FH 665 de CSF, LHP 4 /
ER 4D de TRT), ainsi que pour la bande des 8 GHz, prioritaire pour TDF (SRL 8002 de TRT). Ces
équipements furent très utilisés pendant les années 1970 pour développer le réseau hertzien à la mesure
des besoins du rattrapage téléphonique engagé.
Par ailleurs, le système à 1800 voies (dit FH 693 à CSF) fut l’objet d’essais approfondis sur une liaison
expérimentale de la région parisienne à la fin de 1965 et, après construction d’une nouvelle infrastructure,
fut mis en service sur Paris - Bordeaux en 1969. Il fut rapidement utilisé sur les infrastructures Lyon Marseille - Nice et Paris - Lille et généralisé dans l’ensemble du réseau.
Annexe B ( 2 )
En complément à ce système, fut développé au début des années 1970 un système à 2700 voies (dit FH
750 à CSF) dans la bande des 6,5 GHz (6,4 - 7,1 GHz), suivant les normes adoptées par le CCIR sur la
base des propositions de l’Italie, la version sans TOP permettant la transmission de 960 / 1260 voies (ou
télévision). Ce système a été utilisé à partir de 1975.
B 2 –Le réseau numérique
La numérisation du réseau fut fortement accélérée par la décision prise en 1978 de généraliser la
technique temporelle pour la commutation de transit, ouvrant la voie à l’établissement rapide du Réseau
Numérique à Intégration de Services (RNIS).
Il importait de développer rapidement les systèmes numériques à haut débit nécessaires, sur la base du
niveau à 140 Mbit/s (soit 1920 voies) adopté par la CEPT, après confirmation de la possibilité de sa
transmission sur paires coaxiales 1,2 / 4,4 mm (d’où le niveau intermédiaire à 34 Mbit/s).
Pour les faisceaux hertziens, les premiers équipements à 140 Mbit/s par canal ont été développés dans la
bande des 11 GHz (10,7 - 11,7 Ghz) non utilisée en analogique en France.
Pour la première génération, vu l’urgence et les incertitudes sur les corrections nécessaires, en l’absence
d’expérience de la propagation dans cette bande, une modulation par déplacement de phase à 8 états
(MDP 8) fut adoptée, permettant de diviser par 3 (8 = 23) la vitesse de modulation, donc la bande
nécessaire, et d’établir 8 canaux espacés de 60 MHz par artère (7 canaux en service, soit 13 440 voies, et
un en secours). Le matériel FHN 11 - 14, réalisé par Thomson CSF et SAT, fut expérimenté en 1979 près
de Paris et de Lannion, et commandé dès 1980.
L’étude fut poursuivie pour utiliser les canaux espacés de 40 MHz normalisés par le CCIR dans la bande
des 11 GHz et dans la bande des 6,5 GHz (utilisée pour 2700 voies en analogique). Ce fut réalisé par
l’emploi de la modulation d’amplitude en quadrature à 16 états MAQ 16 (16 = 24). D’où un matériel de
2ème génération à 11 GHz (en 1985) et un matériel à 6,5 GHz - 140 Mbit/s mis en service en 1987.
Pour la bande des 6 GHz (et les autres bandes avec espacement de canaux de 30 MHz environ, soit les
bandes des 4 et 8 GHz), la modulation à 64 états (MAQ 64) est nécessaire et a été utilisée pour un
matériel apparu en 1992. Dans ce cas sont prévus des dispositifs spécifiques de réception en diversité et
d’égalisation autoadaptative.

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