Nassima Nacéra Chabane, dite Nassima, défend les couleurs
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Nassima Nacéra Chabane, dite Nassima, défend les couleurs
Nassima Nacéra Chabane, dite Nassima, défend les couleurs musicales de Blida, sa ville natale, et a su capter l'héritage des ensembles féminins de la région algéroise. _______________________________________________________________ Nacéra Chabane, dite Nassima, est née en 1959 à Blida, petite ville surnommée "la ville des roses" et située à une cinquante de kilomètres d’Alger aux pieds des monts de Chréa. L'endroit a le redoutable privilège d’être à la fois le siège de la première région militaire et la place forte des intégristes. C'est dans ce contexte que Nassima, continue de défendre les couleurs musicales blidéennes, caractérisées par la çanaâ, une des écoles arabo-andalouses d’Algérie. A l'âge de sept ans, Nassima s’inscrit au Conservatoire municipal où elle apprend la technique instrumentale et la maîtrise vocale sous la conduite très éclairée du grand Dahmane Benachour et son bras droit au violon, Hadj Medjbeur. Elève très douée, elle obtient une bonne place au sein de la prestigieuse association musicale El Widadia fondée en 1932 par les maîtres Mohamed Khodja et Benguergoura. Elle entreprend également des études de sage-femme et mène de front les deux carrières. Devenant très populaire en 1979, elle est sollicitée pour enregistrer une anthologie de la musique arabo-andalouse. En 1984, sa carrière s'internationalise et arrive à son apogée lorsqu'elle exécute une nouba dans son intégralité, la Nouba Zidane, accompagnée par l'orchestre symphonique d'Alger. Entre 1987 et 1994, elle présente des émissions de télévision pour y défendre le patrimoine musical maghrébin. En 2000, elle sort son album "La Nouba dil". Si elle excelle dans l’art de la nouba, elle a également su capter l'héritage des « m’samaâte » (ensembles féminins de la région algéroise), basé sur le « aâroubi », tout en lorgnant du côté du « hawzi » (genre en vigueur à Tlemcen), comme sa concitoyenne Saloua ou sa voisine Nadia Benyoucef. Elle reprend alors le standard « Rani Sabra » (Je reste patiente), une touche particulièrement mystique à l’image de « Sidi Belqacem » et « Aâziz aâliya » (chant traditionnellement entonné avant la consommation du mariage ou la circoncision) ou un entraînant « Selli Houmoumek » (Evacue tes soucis), chant très festif. © Hall de la Chanson