Le samedi 12 janvier 2008 Nouba altermondialiste Steve Bergeron
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Le samedi 12 janvier 2008 Nouba altermondialiste Steve Bergeron
Le samedi 12 janvier 2008 Nouba altermondialiste Steve Bergeron La Tribune Sherbrooke On imagine facilement Jean-François Lessard au sein d'une grande nouba altermondialiste, pleine de musique du monde, et à laquelle seraient conviés Tomas Jensen, Tryo, Zebda, les défunts Polémil Bazar, Dobacaracol, Chango Family... Voyez le genre? Ça tombe bien: les musiciens de Polémil Bazar et de la fanfare Pourpour, Tomas Jensen lui-même, l'accordéoniste Didier Dumoutier, Pierre-Luc Brillant des Batteux slaques et une pléthore d'autres collaborateurs musicaux (près de 30 en tout) ont mis leur grain de sel sur Utopia, le premier disque solo de Jean-François, paru en mai 2007. De quoi donner une belle sonorité festive à cet opus numéro 1. «Ce sont tous des amis qui m'ont vu poser les bases de mes chansons et spectacles au cours des dernières années, et qui m'ont donné un coup de main. Un couple de Sherbrookois, Sylvain Bérubé et Julie Dionne, ont coproduit l'album», dit ce grand mince qui semble avoir un talent fou pour se faire des amis. Même s'il semble sorti de nulle part, Jean-François Lessard roule sa bosse depuis au moins six ans comme musicien. On ne croirait jamais qu'il revient tout juste de six semaines de spectacles en France en novembre et décembre et qu'il y repart pour une autre tournée dès mars. La musique et la vaisselle Il faut savoir qu'avant de devenir l'auteur-compositeur-interprète d'aujourd'hui, ce gars de Beloeil a été (et est encore) un grand voyageur et aventurier. C'est en prenant son sac à dos qu'il a fini par prendre sa guitare. «Ç'a commencé dès mon premier voyage dans l'Ouest canadien. J'étais plongeur dans un restaurant et, tous les mercredis, le propriétaire avait besoin de quelqu'un pour remplacer ses musiciens en congé. Je me suis rendu compte que j'aimais bien mieux faire de la musique que laver la vaisselle.» Au fil de ces aventures, mais aussi de séjours prolongés, en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Amérique du Sud, en Chine même, ses contacts de bourlingue lui ont dégoté des contrats dans des petites salles. Au point où il a aujourd'hui un agent de spectacles pour l'Hexagone. «Je viens d'une famille de musiciens. Avant mes premiers périples, je connaissais Richard Desjardins, Paul Piché, Plume, mais au cours de mes voyages, j'ai découvert Brel et Brassens. Quant au mec en moi qui souhaite changer le monde, j'ai été rassuré d'apprendre, en écoutant Loco Locass, Boris Vian et les Colocs, que je n'étais pas le seul dans ce combat.» Au point où il a même été candidat de l'Union des forces progressistes dans Verchères quand il a fallu trouver un successeur à Bernard Landry. Les préoccupations de JeanFrançois Lessard s'entendent dans ses chansons comme Je banalise, où il bouscule les jem'en-foutistes trop prompts, dans Les anges misérables, sur le travail des enfants, ou La valse de Paris, où il lève les dessous de la Ville Lumière. «Évidemment, changer le monde est difficile, mais si je peux verbaliser les appréhensions et préoccupations des gens, j'aurai au moins servi à ça.»