SARM-H - Spiral
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SARM-H - Spiral
Magali Dodémont Centre National de Référence MRSA-Staphylocoques, Service de Microbiologie, ULB, Hôpital Erasme Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) o Années 60, première description de SARM en milieu hospitalier • SARM-H (SARM hospitalier) o Années 90, description de SARM dans la population générale • SARM-C (SARM communautaire) o Vers 2000, description de transmission de SARM d’origine animale à l’homme • SARM-AE (SARM associé à l’élevage) Définition des SARM communautaires (SARM-C) o Définition du CDC: • SARM-C: souches de SARM isolées à partir de patients ambulatoires ou de patients hospitalisés depuis moins de 48h ‐ Chez ces patients: – pas d’historique d’infection ou de colonisation à SARM Au cour de l’année qui précède: – pas d’hospitalisation ou d’admission dans une maison de repos – pas de dialyse, ni d’opération – pas d’implantation d’appareils médicaux (cathéters ...) http://www.cdc.gov/ncidod/dhqp/ar_mrsa_ca_clinicians.html#4 Définition des SARM communautaires (SARM-C) o Définition basée sur des marqueurs génétiques: • Présence de LPV (Leucocidine de Panton-Valentine) • Présence d’une cassette SCCmec type IV, V, ou VII (11 types de cassette SCCmec à ce jour) SARM communautaires (SARM-C) o Différences avec le SARM-H • Démographique: sujets + jeunes • Clinique ‐ Infections cutanées primitives suppuratives (95% des cas) ‐ Pneumonies nécrosantes ‐ Arthrites, ostéomyélites, pyomyosites, thrombophlébites septiques • Génétique: clones différents de ceux circulant dans les hôpitaux • Sensibilité aux AB: moins multi-résistants SARM communautaires (SARM-C) o Facteurs de risque: - Promiscuité (collectivité fermée), manque d’hygiène, milieu socio-économique défavorable - Utilisation de drogues IV - Activités sportives de groupe - Prisonniers, militaires - Homosexualité - Origine étrangère ou voyage < zones SARM-C à prévalence élevée Otter and French, Lancet Infect Dis. 2010 Apr;10(4):227-39 Longtin et al. clin Microbiol Infect 2009;15:552-59 Emergence des SARM-C o Prévalence de SARM-C très variable d’un pays à l’autre o Dispersion à travers le monde de plusieurs clones de SARM-C o Emergence et dissémination de SARM-C dans les hôpitaux • Remplacement de SARM-H par SARM-C dans les milieux hospitaliers (spécialement aux Etats-Unis et à Taiwan) SARM-C responsables d’infection acquise à l’hôpital o Introduction croissante de SARM-C dans les hôpitaux o Europe • Grèce, ST80 cause 25% des infections acquises à l’hôpital en 2004 Chini V et al. Scand J Infect Dis 2008;368 • Mais prévalence toujours faible (<2%) en Allemagne et Belgique Vandendriessche S. et al. Eur J Clin Microbiol Infect Dis 2012;2283 Schaumburg F et al. J Clin Microbiol 2012;3186 o Etats-Unis: l'épidémiologie à la fois dans la communauté mais aussi de plus en plus dans les hôpitaux est dominée par le clone ST8-IV, spa T008 (USA300) Seybold, CID, 2006; 42:647–56 Klevens, CID, 2006; 389; Miller, Emerg Inf Dis 2007;236; o Taiwan: ST59 VT est responsable de 13% des infections SARM-H Huang, CMI,2008;14:1167-72 Epidémiologie des SARM-C o Amérique du nord: clone USA300 (ST8-IV) endémique o Europe: • Prévalence basse, mais en augmentation • clone européen (ST80-IV) majoritaire • Tendance à la diversification des clones avec une proportion croissante du clone USA300 o Asie Océanie: clone du Sud-Ouest Pacifique/Océanie (ST30-IV), Queensland clone (ST93-IV) o Asie: clone Taiwanais (ST59-IV, ST59-V), USA700 (ST72-IV) o Afrique: clone ST88-IV Otter et al. Lancet Infect Dis 2010;10:227-39 Blanco et al. J. Clin. Microbiol. 2011 Répartition mondiale des clones SARM-C positive pour la LPV Cinq lignées dominent ST80-IV (clone européen), ST8-IV (USA300), ST30-IV (clone Sud-ouest Pacifique/Océanie), ST59-IV/V (Taiwan),ST1-IV (USA400) DeLeo FR et al. Lancet 2010: 1557 Système de surveillance en Belgique o Depuis 2002, les laboratoires de microbiologie sont invités à envoyer au CNR les souches de SARM-C pour recherche d’exotoxines o Chaque souche est envoyée avec un formulaire de demande avec les informations démographiques et cliniques suivantes : • • • • • • Âge et sexe du patient Site clinique Date de l’échantillon Antécédent d’hospitalisation Contexte de voyage Cas sporadique ou cluster Epidémiologie du SARM-C en Belgique, 2003-2009 o Premières descriptions: 2003-2004 o Souches principalement isolées chez enfants et jeunes adultes à partir d’infections cutanées et des tissus mous o Majorité des SARM-C appartenant au clone ST80-SCCmec IV (clone prédominant en Europe) o Apparition de SARM-C appartenant au clone ST8-SCCmec IV (USA300) de 0% en 2005 à 33% en 2009 o Diversification clonale de 3 STs en 2005 à 9 STs en 2009 Denis et al. J Antimicrob Chemother. 2005 Dec;56(6):1103-6 Brauner et al. J Clin Microbiol Infect Dis (2013) 32:613-620 Distribution des SARM-C en Belgique entre 2003 et 2010 60 50 Autre ST8-IV ST80-IV ST8-IV (USA 300) ST30-IV 40 30 20 10 0 2003-04 2005 2006 2007 2008 2009 Objectifs de l’étude o Objectifs primaires: • Déterminer l’épidémiologie moléculaire des souches SARM-C positifs pour la leucocidine de Panton-valentine (LPV +) en Belgique entre 20102014 (juillet) o Objectifs secondaires • Décrire les caractéristiques cliniques et démographiques des patients présentant des infections à SARM-C Méthodologie o Caractérisation des souches de S. aureus • Confirmation de l’identification et de la résistance à la méticilline des S. aureus par PCR 16S rRNA: Genus Staphylococcus mecA: résistance à méthicilline Nuc: géne spécifique de S. aureus • Détection de toxines par PCR ‐ LPV (leucocidine de Panton-Valentine): gènes lukS-lukF ‐ TSST (toxic shock syndrome toxin): gène tst ‐ exfoliatines A, B et D: gènes eta, etb et etd – exfoliatine D, marqueur du clone européen Maes N et al. J Clin Microbiol 2002 Lina G et al. Clin. Infect. Dis. 1999:29 Non SARM SARM Méthodologie o Typage moléculaire Pour l’ensemble des souches: • Typage du gène spa ‐ Séquençage d’une région répétée du gène spa codant pour la protéine de surface A de S. aureus Pour une souche appartenant aux principaux spa CC • MLST (Multi Locus Sequence Typing) ‐ Séquençage de 7 gènes de ménage Harmsen D. et al. JCM 2003:41 Enright M. et al JCM 2002:38 Méthodologie o Typage moléculaire Pour une souche représentant les principaux spa types • Typage de la cassette SCCmec ‐ Détermination des complexes ccr et mec par PCR INTEGRATION SCCmec SCCmec orfX orfX Oliveira D.C. et al. AAC 2002:46 mec ccr Type ccr mec I 1 B II 2 A III 3 A IV 2 B V 5 C2 VI 4 B VII 5 C1 VIII 4 A IX 1 C2 X 7 C1 XI 8 E Méthodologie o Caractérisation des souches de S. aureus LPV • Détection du gène arcA par PCR ‐ Partie de l’élément mobile ACME (arginine catabolite mobile element) ‐ Marqueur du clone USA300 SARM ST8-IVa/USA300 : Résultats o Souches (n = 1311) reçues au CNR pour recherche de toxines, 2010-2014 (juillet) 400 Nombre de souches 350 354 300 250 200 226 248 261 2011 2012 222 150 100 50 0 2010 2013 2014 Résultats o Distribution SASM (n= 520)/SARM (n= 791) 400 Nombre de souches 350 300 SARM LPV+ (n = 356) SARM LPV- (n = 435) SASM (n = 520) 250 200 150 100 50 0 2010 2011 2012 2013 2014 Résultats o Caractéristiques démographiques des patients avec une souche SARM-C LPV+ % de patients 50,% Homme (n = 197) 40,% Femme (n = 159) 30,% 20,% 10,% 0,% 0-17 Age médian: 27 ans 18-34 35-49 Age 50-64 ≥65 Résultats o Origine clinique des souches SARM-C LPV+ Nombre de cas 300 250 200 150 100 50 0 Divers Cellulite Abcès Impétigo Furoncle Résultats o Distributions des génotypes de SARM-C LPV+, 2010-(mi-)2014 Autres ST30-IV ST8-IV ST5-IV ST80-IV Nombre de souches 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 ST97-IV ST59-V ST8-IV USA 300 2010 2011 2012 2013 2014 Résultats o Typage des souches SARM-C LPV+, 2010-2014 (juillet) Nombre de souches 180 150 Clone USA 300 120 90 60 30 0 ST8-IV ST80-IV ST30-IV ST59-V ST5-IV ST97-IV Autres Résultats o Typage de la cassette SCCmec (n = 28) • SCCmec IV: 92.9 % clones ST1, ST5, ST8, ST9, ST22, ST30, ST80, ST97, ST121, ST152 ccrA/B 2 or 4 Dmec dcs • SCCmec V: 7.1 % clone ST-59 SCCmec Type IV (20-24 kb) Résultats o Cluster SARM-C LPV+ • 2013: 4 cas • Juillet 2014: 3 cas Majoritairement des cas sporadiques Rares petits clusters familiaux : 2 à 4 cas Résultats o Pourcentage de SARM PVL dans hôpitaux belges, surveillances nationales, 2005-2013 Résultats o Prévalence des infections cutanées et sous-cutanées aux SARM-C dans la région Bruxelles-Capitale • Etude prospective multicentrique (7 mois) • Patients ambulatoires ou hospitalisés < 48h présentant une infection cutanée < 1 semaine (n = 159) • Prélèvement des échantillons au niveau de l’infection cutanée • Identification des isolats dans chaque laboratoire de bactériologie des hôpitaux participants • Envoi des souches de S. aureus au CNR Résultats o Prévalence des infections cutanées et sous-cutanées aux SARM-C dans la région Bruxelles-Capitale - 6.3 % de SARM (n = 10) et 47.2 % de SASM (n = 75) - Détection des toxines par PCR (36%): - 60% SARM LPV + dont majorité de ST80-IV et ST8-IV (USA300) - 33% des SASM LPV+ Résultats o Portage naso-pharyngé des SARM chez des enfants d’âge préscolaire en bonne santé • • • • • 830 échantillons (< 333 enfants de 3 à 6 ans) 286 échantillons (34%) positifs pour du S. aureus (< 185 enfants) 14 échantillons (3%) positif pour du SARM (< 11 enfants) 50% des SARM appartiennent au clone ST8-IV (SARM-H) Absence de LPV parmi les SARM Blumental et al. J Antimicrob Chemother. 2013 Jul;68(7):1517-23 Conclusions o L’USA 300 est devenu le clone majoritaire en Belgique o de la fréquence des clones ST30 et ST59 Au détriment du clone européen ST80 o Prévalence des SARM-C en milieu hospitalier en Belgique reste faible mais en légère augmentation o Portage des SARM-C dans la population saine pédiatrique est bas Conclusions o La prédominance du clone USA 300 est préoccupante en raison de la virulence et la transmissibilité accrue de ce clone o Une surveillance active et rapide de l'incidence temporelle et géographique de ces souches est nécessaire o Ces données renforcent l'importance des outils d'identification rapide pour détecter et / ou identifier ces souches virulentes Remerciements o L’équipe du Centre National de Référence S. aureus • • • • • • • • • • O. Denis A. Deplano S. Vandendriesssche M. Argudin R. De Mendonça C. Nonhoff S. Rosin R. De Ryck S. Rottiers D. Sibret