temps de demi-vie, datation au C

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temps de demi-vie, datation au C
D’après 2005/11 Nouvelle Calédonie
EXERCICE III. DATATION DES SEISMES EN CALIFORNIE (5,5 points)
La radioactivité se manifeste dans tout l’Univers. On peut utiliser les éléments radioactifs comme des
horloges. Selon leur nature et leur durée de vie, ils peuvent renseigner sur l’âge de l’Univers, l’âge de
la Terre, les processus géologiques et même l’histoire de l’humanité. On se propose ici de déterminer les
dates de tremblements de terre qui se sont produits au cours des siècles à proximité de la faille de
San Andreas en Californie.
1. Radioactivité naturelle du carbone
1.1. Donner la composition en protons et en neutrons des noyaux atomiques suivants 126 C et 146 C .
1.2. Les deux noyaux du 1.1. sont dits isotopes. Justifier cette affirmation en définissant le mot isotopes.
1.3. Le carbone 14C est un noyau radioactif émetteur β –.
Écrire l’équation de la réaction nucléaire correspondante en la justifiant. On admet que le noyau fils
n’est pas obtenu dans un état excité.
1.4. Calculer l’énergie de liaison, en joules, du carbone 14C que l’on notera E ℓ (14C).
1.5. En déduire l’énergie de liaison par nucléon du carbone 14C (en joules par nucléon).
Données :
- numéros atomiques : Z(Be) = 4 , Z(B) = 5 , Z(C) = 6 , Z(N) = 7 , Z(O) = 8 ;
- célérité de la lumière dans le vide : c = 2,998 × 10 8 m.s –1.
- masses de quelques particules :
proton
neutron
électron
noyau 14C
noyau 14N
1,672 621× 10–27
1,674 927×10–27
9,109 381×10–31
2,325 84×10–26
2,325 27×10–26
particule
masse
(en kg)
2. Datation par le carbone 14C
Deux scientifiques, Anderson et Libby, ont eu l’idée d’utiliser la radioactivité naturelle du carbone 14C
pour la datation. Les êtres vivants, végétaux ou animaux, assimilent du carbone. La proportion du
nombre de noyaux de 14C par rapport au nombre de noyaux de 12C reste constante pendant toute leur
vie. À la mort de l’organisme, tout échange avec le milieu naturel cesse et les atomes de 14C
disparaissent peu à peu. La radioactivité décroît alors avec le temps selon une loi exponentielle, qui
permet d’atteindre un ordre de grandeur de l’âge de l’échantillon analysé. On admet que le rapport entre
le nombre de 14C et 12C est resté constant dans les êtres vivants au cours des derniers millénaires.
2.1. On note N(t) le nombre de noyaux radioactifs d’atomes de « carbone 14 » à un instant de date t
pour un échantillon et N0 le nombre de noyaux radioactifs à un instant pris comme origine des dates
(t0 = 0 s) pour ce même échantillon. On note λ la constante radioactive.
Écrire la loi de décroissance radioactive.
2.2. Temps de demi-vie et constante radioactive.
2.2.1. Donner la définition du temps de demi-vie d’un échantillon radioactif que l’on notera t1/2.
2.2.2. Retrouver l’expression littérale du temps de demi-vie en fonction de la constante radioactive :
t1/2 =
ln2
λ
2.2.3. Le temps de demi-vie de l’isotope du carbone 14C est 5,70 × 10 3 ans.
En déduire la valeur de la constante radioactive λ en an-1.
2.3. L’activité A(t) d’un échantillon radioactif à l’instant de date t est donnée ici par l’expression :
A(t) = λ .N(t)
2.3.1. Définir l’activité et donner son unité dans le système international.
2.3.2. En utilisant cette expression et la loi de décroissance, déduire que :
A(t ) N (t )
=
= e − λt
A0
N0
où A0 est l’activité à l’instant de date t0 = 0 s.
3. La faille de San Andreas
En 1989, à proximité de la faille de San Andreas en Californie, on a prélevé des échantillons de même
masse de végétaux identiques ensevelis lors d’anciens séismes. On a mesuré l’activité de chacun
d’eux. On admet que cette activité est due uniquement à la présence de 14C.
échantillons
numéro
activités de
l’échantillon (SI)
1
2
3
0,233
0,215
0,223
3.1.
L’activité d’un échantillon de même végétal vivant et de même masse est A0 = 0,255 SI. On
note t la durée qui s’est écoulée entre l’instant de date t0 = 0 s du séisme et l’instant de la mesure.
Déterminer la valeur t3 qui correspond à l’échantillon n°3.
3.2.
En déduire l’année au cours de laquelle a eu lieu le séisme qui correspond à l’échantillon n°3
étudié en 1989.
3.3.
Pour les échantillons 1 et 2, on propose les années 586 et 1247.
Attribuer à chaque échantillon, l’année qui correspond. Justifier sans calcul.
Nouvelle Calédonie 11/2005 D’après Exercice III. DATATION DES SEISMES EN CALIFORNIE
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1. Radioactivité naturelle du carbone
12
1.1.
6 C : Z = 6 donc 6 protons ; A = 12 donc 6 neutrons (A – Z)
14
6
C : 6 protons et 8 neutrons.
1.2. Deux noyaux sont isotopes s’ils possèdent le même nombre de protons (donc le même numéro
atomique Z) mais un nombre de neutrons différent (et donc des nombres A de nucléons différents). Les
noyaux 126 C et le 146 C répondent à cette définition.
1.3. Le carbone
14
C est un noyau radioactif émetteur β-, il y a donc libération d'un électron lors de sa
désintégration : 146 C → 147 N + −01 e .
On trouve le noyau d’azote en appliquant les lois de conservation (conservation de la charge électrique et
conservation du nombre de nucléons).
1.4. E ℓ (14C) = ∆m . c² où ∆m > 0 représente le défaut de masse du noyau
E ℓ (14C) = {Z.mp + (A – Z).mn – m( 146 C )} . c²
E ℓ (14C) = {6 × 1,672 621×10–27 + 8 × 1,674 927×10–27 – 2,325 84×10–26} × (2,998×108)²
E ℓ (14C) = 1,589×10–11 J
1.5. E ℓ (14C) / A =
1,589 × 10 −11
= 1,135×10–12 J/nucléon
14
2. Datation par le carbone 14C
–λ.t
2.1. N(t) = N0.e
2.2.1. Le temps de demi-vie d’un échantillon radioactif est la durée au bout de laquelle la moitié des
noyaux initialement présents se sont désintégrés.
2.2.2. Par définition à t =t1/2 , on a N(t1/2) = N0/2
En utilisant la loi de décroissance radioactive on a
N(t1/2) = N0. e− λ .t1/ 2 = N0/2
1
en simplifiant par N0 :
e− λ .t1/ 2 =
2
1
on élimine l'exponentielle en passant au logarithme népérien:
–λ.t1/2 = ln
2
a
en utilisant la propriété du logarithme ln = ln a – ln b, et sachant que ln 1 = 0, on obtient –λ.t1/2 = – ln2
b
ln2
soit finalement
t1/2 =
λ
ln2
ln 2
2.2.3. λ =
λ=
= 1,22×
×10–4 an–1
3
t 1/2
5,70 × 10
2.3.1. L’activité correspond au nombre de désintégrations par seconde, elle s’exprime en becquerel (Bq).
2.3.2.
A(t) λ × N(t) N(t)
=
=
A0
λ × N0
N0
D’autre part N(t) = N0.e–λ.t
D’où
soit
N (t )
= e− λ .t
N0
A(t) N(t)
=
= e − λ .t
A0
N0
3. La faille de San Andreas
3.1.
A(t)
= e− λ .t
A0
D’où t3 =
1
λ
.ln
soit ln
A(t)
= ln(e − λ .t ) = −λ.t
A0
A0
A(t 3 )
1
0,255
t3 =
ln
= 1099 ans
−4
0,223
1,22 × 10
Soit ln
ou t3 =
t3 =
A0
= λ .t
A(t)
A
t1/ 2
. ln 0
ln 2
A(t 3 )
+ rigoureux
5, 70 × 103
0, 255
× ln
= 1103 ans
ln 2
0, 223
×10 ans
donc ne conservons que trois chiffres significatifs t3 = 1,10×
3
3.2. L’année au cours de laquelle a eu lieu le séisme correspond à 1989 – 1,10×103 = 8,90×102.
Le séisme a eu lieu environ en l’an 890. Cette méthode de datation ne permet pas de donner une date
précise à un an près.
3.3. Plus l'échantillon est ancien et plus son activité est faible. Donc l’échantillon 2, d'activité plus faible,
correspond à l’an 586 et l’échantillon 1 correspond à l’an 1247.