Le point sur les heures supp
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Le point sur les heures supp
La Lettre d'Information de la CNQAOS Juillet/Août 2009 - N° 9 LE POINT SUR… LES HEURES SUPPLEMENTAIRES, toutes les explications du service juridique CNQAOS Qu'est-ce qu'une heure supplémentaire ? Comment fait-on lorsque la durée de travail hebdomadaire varie ? Estce que mon employeur peut m’obliger à exécuter des heures supplémentaires non prévues dans mon contrat d’assistante dentaire?... Une heure supplémentaire est toute heure de travail accomplie au-delà de la durée légale hebdomadaire qui est fixée à 35 heures. Chaque assistante dentaire qui travaille du lundi matin 0 heure au dimanche soir à 24 H. à temps plein devra effectuer 35 heures, Bien évidemment, il existe des exceptions au principe selon lequel toute heure travaillée au-delà des 35 heures hebdomadaire est une heure supplémentaire. Cette règle ne s’applique pas notamment dans un régime où la durée de travail hebdomadaire varie sur tout –ou une partie – de l’année (pensons aux emplois saisonniers, en bord de mer, à la montagne, mais aussi aux salariés d’entreprises à activité fluctuante –périodes de forte/faible activité). Cette règle ne s’applique pas non plus dans des cas précis de réduction du temps de travail sous forme de repos de semaines, ou sous forme de repos sur l’année… mais pas la peine de se noyer dans les affres juridiques de ces régimes spéciaux. Est-ce que mon employeur peut m’obliger à exécuter des heures supplémentaires non prévu dans mon contrat d’assistante dentaire ? Oui, puisque cela ne constitue pas une modification du contrat de travail que la salariée pourrait légalement refuser. La salariée n’est donc pas en droit d’opposer une éventuelle modification du contrat de travail, sur la seule base d’une demande d’exécution d’heures supplémentaires. Attention, un éventuel refus d’effectuer les heures supplémentaires peut, dans certaines circonstances, constituer une faute : Ainsi, pour tout salarié dont les heures supplémentaires ne sont explicitement garanties par le contrat, l’employeur peut décider une diminution du nombre d’heures – et donc une diminution du salaire (sans que cela ne modifie le contrat). Existe-t-il toutefois des exceptions au principe de l’impossibilité de refuser ? Oui, certains cas peuvent justifier un refus : par exemple, le cabinet dentaire est ouvert tous les samedis, alors que dans mon contrat je travaille 35 heures du lundi au vendredi ; l’employeur ne peut imposer des heures supplémentaires si les nécessités de l’entreprise ne l’exigent pas, par exemple, s’il me demande d’effectuer du ménage pendant ces heures supplémentaires. Dans ce cas, je peux refuser, et lui demander de me consentir un contrat à temps partiel uniquement pour les tâches ménagères ; le refus peut être fondé sur l’absence de paiement, par l’employeur, d’heures supplémentaires précédemment effectuées ; l’employeur ne peut m’imposer de faire un nombre d’heures supplémentaires trop conséquent, alors que la durée maximale hebdomadaire de travail est de 48H/semaine, (ou 44H en moyenne sur 12 semaines). - en cas de refus de travailler un samedi en heures supplémentaires pour préparation d’inventaires annuels par exemple, le salarié peut se voir mettre à pied ; un refus d’effectuer des heures supplémentaires imposées par l’employeur pour des travaux urgents exigeant une exécution immédiate peut également justifier un licenciement. D’autre part, l’employeur peut éventuellement diminuer le nombre d’heures supplémentaires régulièrement effectuées. Seule condition essentielle : que ce nombre ne soit pas fixé dans le contrat. La Lettre d'Information de la CNQAOS Il faut attirer votre attention sur le fait que refuser n’est peut être pas la meilleure des solutions. En effet, faire quelques heures supplémentaires, c’est obtenir une majoration de son salaire sur les mes heures contractuelles. Juillet/Août 2009 - N° 9 règlement des heures supplémentaires. Le montant de ces primes ne pourrait donc s’avérer déduit du rappel de salaire pour heures supplémentaires. Tout salarié doit être informé sur le choix entre le paiement des heures supplémentaires, ou la récupération en jours de repos. Si l’employeur n’informe pas le salarié de l’ouverture de son droit à la contrepartie en repos, ce dernier peut demander l’indemnisation du préjudice subi. Les heures supplémentaires : quel paiement ? Les heures supplémentaires donnent lieu : o soit à un paiement majoré du salaire : Le taux de majoration applicable en principe est de 25% pour chacune des huit premières heures (entre 35h et 43h) et de 50% ensuite, dans la limite des 48h hebdomadaires maximales. Quant au calcul du salaire majoré, celui-ci s’effectue sur le salaire de base (il convient de rappeler que sont à inclure dans ce salaire de base les primes inhérentes à la nature du travail, la prime d’assiduité, la prime de résultat liée au rendement individuel – mais en demeurent exclues la prime de résultat liée à la production générale de l’entreprise, la prime du 13ème mois ou de fin d’année, la prime liée à un évènement familial). Précisons par ailleurs que la rémunération majorée des heures supplémentaires ouvre droit à une réduction de cotisations salariales, une déduction forfaitaire de cotisations patronales ainsi qu’à une exonération d’impôt sur le revenu. o soit pour partie à un paiement majoré, pour partie à un repos o soit à un repos compensateur de remplacement pour la totalité des heures supplémentaires effectuées et leurs majorations. Ce qui implique en effet que le paiement des heures supplémentaires effectuées puisse être remplacé par l’octroi . d’un repos équivalent. Soulignons qu’en aucun cas, le versement de primes exceptionnelles ne pourrait tenir lieu de Le repos peut être pris par journée ou par demijournée, dans un délai de deux mois en principe, et le choix de la date du repos est alors aux mains du salarié. Ainsi, dès lors que le salarié a acquis 7 heures de repos, il lui revient de faire une demande de prise de repos en fixant le jour qu’il entend chômer dans les deux mois suivants (quand bien même le salarié ne ferait pas demande de sa prise de repos, il ne le perd pas pour autant, mais le conserve bien). C’est dans ce cas à l’employeur d’obliger le salarié à prendre effectivement ses droits au repos, dans un délai maximal d’un an. Il faudrait aussi préciser que les deux interdictions antérieures (qui empêchaient que le repos soit accolé aux congés payés ou pris entre le 1er juillet et le 31 août) ont été supprimées. Contrôle et sanctions – en cas de nonpaiement, que faire ? Soulignons qu’en cas de litige, si l’employeur est bien tenu de présenter des éléments justifiant des heures de travail effectuées, le salarié doit en faire de même. Ainsi, toute requête visant au paiement d’heures supplémentaires exige de la part du salarié la présentation d’éléments de preuve, ou au moins d’un commencement de preuve (il peut à titre d’exemple s’agir de fiches de temps, mais aussi de description précise des tâchés effectuées au-delà de l’horaire légal), mais en tout état de cause, une simple allégation demeurerait insuffisante. En situation de non-paiement par l’employeur des heures supplémentaires effectuées, tout salarié est aussi en droit de demander, outre leur paiement : des dommages et intérêts, pour lesquels il suffit de relever la carence de l’employeur (et ne sont donc pas soumis à la nécessité de preuve d’un préjudice indépendant du retard) mais aussi la rupture du contrat de travail, s’analysant en un licenciement. Service juridique CNQAOS