Insuffisance rénale
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Insuffisance rénale
Insuffisance rénale Définition o Insuffisance rénale aiguë Se traduit par un brusque arrêt de la filtration des déchets du sang et de la production d’urine. Associée à un déséquilibre de l’organisme en sel et en eau et à des difficultés de régularisation de la pression du sang (tension artérielle).Dans la plupart des cas, cette affection survient au cours de circonstances graves (hémorragie importante ou intoxication, par exemple). Globalement, une insuffisance rénale se caractérise par une diminution de la fonction et du nombre des néphrons (unités de base constituant le rein et servant à débarrasser le sang des toxines qu’il contient, en élaborant l’urine primitive). Classiquement, on distingue l’insuffisance rénale aiguë de l’insuffisance rénale chronique. L’insuffisance rénale aiguë, contrairement à l’insuffisance rénale chronique, est généralement réversible et guérit le plus souvent. D’après Tortora Grabowski o Insuffisance rénale chronique (IRC) Celle-ci est une incapacité progressive et irréversible des reins à assurer leur rôle de filtre du sang. Elle résulte d’affections atteignant les unités de filtration des reins (néphrons). Le DFG diminue lorsque 60 à 70% des néphrons sont déjà détruits. D’après Tortora Grabowski Fréquence de la maladie & la population la plus souvent touchée L'incidence d'insuffisance rénale connaît une forte hausse dans le monde industrialisé et représente un problème majeur de santé publique. Selon le registre canadien sur les maladies rénales, l'augmentation annuelle du taux de prévalence de l'insuffisance rénale au Canada a été de l'ordre de 7.3%, de 1981 à 1994. Des données récentes suggèrent également que cette tendance à la hausse s'est poursuivie au cours des dernières années. ¾ Plus de 17,000 patients sont actuellement traités pour insuffisance rénale au Canada. De plus, l'insuffisance rénale est associée à une morbidité et une mortalité importante (mortalité de plus de 9% par année). En France, l’insuffisance rénale chronique (IRC) terminale touche environ 45 000 malades. Cette population augmente d’environ 7 000 nouveaux cas par an. L’âge moyen des nouveaux patients est en augmentation. Causes Elles sont multiples, on les classe généralement 3 catégories. En pratique, on constate qu’environ 75% des insuffisances rénales aiguës sont secondaire à la nécrose tubulaire aiguë (nécrose diffuse ou focale des cellules tubulaires). 1) L’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle Elle est due à une diminution brutale et importante de la circulation sanguine, avec chute de la pression artérielle (choc hypovolémique). Cette diminution entraîne une baisse du débit du sang qui irrigue les reins : ceux-ci ne peuvent donc plus assurer leur fonction. Une insuffisance rénale aiguë fonctionnelle survient en cas de perte importante de sang ou de liquides. Se rencontre dans : 9 Une défaillance cardiaque (le cœur ne pompe pas suffisamment de sang en direction des reins) 9 Une déshydratation intense (perte d’eau par l’organisme) consécutive à : un coup de chaleur, une brûlure étendue, une diarrhée persistante, des vomissements abondants, une tentative de suicide ayant entraîné des aspirations pour vider l’estomac, des réactions allergiques entraînant un choc anaphylactique (diminution brutale du calibre des petits vaisseaux) 9 Une hémorragie importante 9 Utilisation de diurétiques (médicaments visant à augmenter l’élimination des urines) surtout chez les sujets âgés, ce qui entraîne une baisse de la quantité de liquide circulant dans l’organisme. ¾ Si un traitement n’est pas entrepris assez tôt, cette forme d’insuffisance peut évoluer vers une insuffisance rénale aiguë organique, plus grave. 2) L’insuffisance rénale aiguë organique Secondaire à une destruction d’un des constituants du rein assurant la filtration du sang (glomérules, tubules) due à : 9 Des médicaments; nombreux antibiotiques, anti-inflammatoires comme l’aspirine entre autres, paracétamol, médicaments utilisés pour l’anesthésie, produits à base d’iode utilisés en radiographie 9 Des métaux toxiques; arsenic, plomb, mercure, bismuth,uranium 9 Une infection rénale grave 9 Une maladie auto-immune (l’organisme fabrique des anticorps contre ses propres tissus) 9 Une allergie importante 3) L’insuffisance rénale aiguë d’origine mécanique Elle est liée à la présence d’un obstacle dans les cavités ou les conduits (bassinet, uretère, vessie) qui contiennent l’urine, ce qui empêche l’écoulement de cette dernière. 9 Lithiase urinaire (calcul) 9 Tumeurs; adénome de la prostate, cancer de la prostate, cancer de la vessie, certains cancers du bassin susceptibles de comprimer l’uretère (dont le rôle est d’évacuer les urines) 9 La fibrose (ou sclérose) rétro péritonéale (modification anatomique derrière le péritoine, faisant suite à une inflammation : abcès, tuberculose, suites d’une cicatrisation) o Insuffisance rénale chronique (IRC) Presque toutes les maladies atteignant les reins peuvent évoluer vers une IRC. 9 Les maladies des reins : diabète sucré, infection chronique du tissu fonctionnel du reins, etc. 9 Les maladies des cavités et des conduits par lesquels l’urine s’écoule (voies excrétrices : calices, bassinets, uretères, vessie, urètre). Ces affections peuvent être présentes dès la naissance ou apparaître au cours de la vie (infection chronique des voies urinaires, conséquence d’un traitement trop tardif de calculs urinaires, tumeur de la vessie, etc.). Symptômes Phase initiale Le tableau clinique est souvent dominé par celui de la maladie causale, par l’état de choc et l’hypovolémie (diminution du volume sanguin total circulant). Phase oligo-anurique 9 Anurie : arrêt de la sécrétion d’urine par les reins. C’est le premier signe et le plus révélateur. Il est associé à une absence d’envie d’uriner. 9 Quantité d’urine souvent diminuée, mais parfois normale (insuffisance rénale aiguë à diurèse conservée : élimination normale des urines), les unités de filtration du rein sont incapables d’épurer le sang mais laissent passer l’eau. Les urines sont alors très concentrées et de couleur foncée. Leur composition est très perturbée. Les autres symptômes sont très variés et découlent de l’accumulation des déchets (urée, potassium, etc.) dans le sang et de leur toxicité. 9 Troubles gastro-intestinaux : anorexie, nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, parfois hémorragies digestives graves. 9 Troubles neurologiques : céphalées, agitation, confusion, coma. 9 Troubles cardio-vasculaires : hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, œdème du poumon, troubles du rythme cardiaque. 9 Troubles sanguins : anémie, purpura cutané, hémorragies des muqueuses, méléna, coagulation intra vasculaire disséminée Phase diurétique Le patient se remet à uriner l’eau accumulée dans certains tissus. La guérison (quelques jours à quelques semaines) est ainsi annoncée. Durant cette phase, le patient est particulièrement sensible aux infections. o Insuffisance rénale chronique (IRC) Elle est découverte par hasard, par exemple à l’occasion d’examens réalisés pour rechercher la cause d’une HTA. En revanche, lorsqu’elle est plus avancée, l’affection se traduit par différents troubles. 9 Baisse du taux de globules rouges dans le sang (anémie), entraînant fatigue et essoufflement anormal 9 Hypertension artérielle (HTA) 9 Complications osseuses qui se traduisent par une déminéralisation des os et chez l’enfant, par un retard de croissance. 9 Complications nerveuses peuvent également apparaître, sous la forme de troubles de la sensibilité, voire d’une paralysie. 9 Rétention de sodium, responsable de graves défaillances cardiaques telles qu’une incapacité du cœur gauche à assurer ses fonction (provoquant un œdème pulmonaire aigu) ainsi qu’une augmentation du taux de potassium dans le sang parfois à l’origine de troubles du rythme cardiaque. Examen médical Dans quelles circonstances évaluer la fonction rénale? Devant la découverte d'une des anomalies suivantes: HTA Diabète Protéinurie Hématurie persistante (en dehors d'une infection basse) Affection urologique (lithiase, affection prostatique…) Insuffisance cardiaque Anémie ¾ Les différents moyens pour évaluer la fonction rénale, utilisés habituellement par le médecin généraliste sont: l'azotémie (pas toujours fiable). La clairance de la créatinine sur les urines de 24 heures (généralement faussée). La clairance à l'Inuline (pas toujours facile à obtenir). La créatininémie est l'examen le plus simple et fiable. Effectué en laboratoire sur un échantillon de sang. Cet examen met en évidence l’élévation dans le sang du taux de créatinine. La créatinine La créatinine est une substance constituée d'azote qui provient de la dégradation de la créatine (un des constituants du tissu musculaire). Normalement, la créatinine doit être éliminée par les reins dans les urines. Dès que son taux augmente anormalement dans le sang, cela signifie que la fonction rénale n'est plus suffisante. Son taux dans le sang ne doit pas dépasser 115 micromoles par litre, soit 7 à 13 mg. Le pourcentage d'élimination de la créatinine se détériore progressivement jusqu'à ce que le malade soit en insuffisance rénale. La clairance (pourcentage d’élimination) de la créatinine traduit les possibilités ou les capacités de filtration que possèdent les reins à filtrer une certaine quantité de sang, et à la débarrasser de la créatine qui s'y trouve, chez un individu donné. ¾ En cas d’insuffisance rénale aiguë liée à un obstacle mécanique, le diagnostic fait appel à différentes techniques d’imagerie médicale permettent de visualiser la dilatation des voies urinaires et, éventuellement, l’obstacle responsable : scanner et échographie des reins, radiographie des voies urinaires après injection dans une veine d’un produit de contraste opaque aux rayons X (urographie intraveineuse). o Insuffisance rénale chronique (IRC) Idem. Traitement En cas d’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle : elle disparaît rapidement après le traitement de sa cause : 9 En cas d’hémorragies : transfusion sanguine massive. 9 En cas de déshydratation : perfusion de sérum salé. 9 En cas de nausées : nécessité d’une alimentation par transfusion. En cas d’insuffisance rénale aiguë organique : elle guérit généralement d’elle-même en 2 ou 3 semaines. Le patient est souvent soumis à une dialyse, le temps que ses reins recommencent à fonctionner normalement. En cas d’insuffisance rénale aiguë mécanique : nécessité d’une opération pour retirer l’obstacle. Néanmoins, chez certains patients, il est parfois utile d’avoir recours à une dialyse rénale (épuration du sang par une méthode artificielle) avant de tenter une intervention chirurgicale. 9 La dialyse est envisagée quand l’acidité du sang circulant dans les artères est inférieure à 7,1 mais également en cas de : hypertension artérielle, oedème aigu des poumons, troubles neurologiques, insuffisance cardiaque o Insuffisance rénale chronique (IRC) 9 Régime alimentaire pauvre en protéines et parfois en sel. Les aliments riches en potassium (fruits, chocolat) doivent être évités, voire proscrits. 9 Traitement médicamenteux. Pour lutter contre les troubles engendrés par l’insuffisance rénale : baisser la tension artérielle (antihypertenseurs), dérivés de la vitamine D, calcium, médicaments destinés à abaisser le taux de phosphore et de potassium dans le sang. 9 La dialyse. Lorsque qu’elle est importante (les reins filtrent alors moins de 10 millilitres de créatinine par minute). Il existe deux types de dialyse : • Hémodialyse. Le sang est prélevé dans une veine du bras et épuré dans une machine située en dehors de l’organisme, à travers une membrane artificielle, avant d’êtres réinjecté. • Dialyse péritonéale. Un liquide ayant la propriété d’attirer les déchets du sang (dialysat) est injecté, par l’intermédiaire d’un cathéter, dans la cavité délimitée par le péritoine. C’est le péritoine qui sert de membrane de filtration. Le dialysat reste en place 4 heures avant d’être évacué par le cathéter. Permet d’avoir une existence presque normale, mais les patients doivent se soumettre à 3 séances par semaine, à raison de 4 ou 5 heures par séance. 9 Greffe du rein. Le seul traitement définitif de l’IRC. Largement répandue, pratiquée chez des patients relativement jeunes (jusqu’à 60 ans en moyenne) et dont la maladie n’est pas susceptible de se reproduire par la suite sur le greffon. Évolution de la maladie Évolution et pronostic sont étroitement dépendants de l’origine d’insuffisance rénale aiguë : en cas de destruction des éléments assurant la filtration, le pronostic est meilleur que quand il existe une diminution de la quantité de sang filtré par les reins. Le décès peut éventuellement survenir suite à : un oedème du poumon, une hyperhydratation, une hypertension artérielle, une encéphalopathie, une hyperkaliémie (élévation très importante du potassium dans le sang), un arrêt cardiaque. Bref, les complications cardiovasculaires, endocriniennes et métaboliques associées à l'insuffisance rénale explique cette morbidité prohibitive. o Insuffisance rénale chronique (IRC) Lorsqu’elle est très avancée et que les néphrons sont quasiment incapables de filtrer le sang, le patient doit se soumettre à une dialyse ou, quand cela est possible, à une greffe du rein. Toutefois, dans la majorité des cas, l’IRC se stabilise si elle est traitée à temps : la dialyse ne concerne qu’une faible proportion des patients atteints d’IRC. Réflexion pour l’ostéopathe Prévention Enlever toute cause qui pourrait déranger approvisionnement complet de sang artériel. le rein de recevoir son S’assurer que la structure environnante ainsi que les organes voisins ne gênent sa mobilité. S’assurer que celui-ci a une bonne motilité. Dépister plus tôt l’insuffisance rénale chronique en améliorant les stratégies de dépistage en particulier chez les personnes âgées, chez les personnes diabétiques ou/et hypertendues. Prévenir l’insuffisance rénale liée à l’utilisation de certains médicaments (antiinflammatoires non stéroïdiens, lithium, produits de contrastes iodés,…) et à des affections urologiques (infections urinaires, lithiase rénale, malformations,…). Ralentir la progression de l’insuffisance rénale par un meilleur suivi de certaines pathologies telles que le diabète, les maladies athéromateuses et l’hypertension artérielle. L’amélioration de la prise en charge du diabète, des maladies athéromateuses, de l’hypertension artérielle (éducation thérapeutique, information nutritionnelle, …) Soins Selon Andrew Taylor Still, le rein va remplir tous les services dont il est titulaire jusqu’à ce qu’il n’y est pas d’anormalité présente. Il suggère un plan de diagnostic et de traitement, patient en décubitus ventral; ¨Avec mains et tête, descendez sur le rachis à la recherche d’anormalités, et si vous connaissez votre mécanique, vous allez trouver des variations sur le rachis entre la 8e dorsale et la 5e lombaire. Vous êtes sûre de trouver 1 ou plus des côtes ou vertèbres entre D8 et le sacrum en tension, torsion ou partiellement disloquer.¨ (1) Ajuster toutes les variations nécessaires au niveau du sacrum et du coccyx. Le but de commencer au niveau de D8 et descendre vers le coccyx est de trouver et enlever toute cause qui pourrait déranger le rein de recevoir son approvisionnement complet de sang artériel de l’aorte au point où l’artère rénale sort de l’organe. Nous devrions donner au rein une quantité complète de sang parce qu’une grande quantité est requise par celui-ci. S’assurer que le rachis et les côtes sous la 8e dorsale sont bien aligner pour que le sang veineux ne soit gêner car une irritation quelconque pourrait produire une contraction du système veineux avant que le sang arrive au cœur. A. T. Still mentionne que le miel a toujours été très populaire chez les pionniers pour le mal de dos et les maladies du rein. Le résultat a été généralement satisfaisant. Le plus de miel le patient mangeaient et le plus vite le dos et les reins allaient mieux. Gestion des effets secondaires du traitement S’assurer d’une bonne circulation du sang artériel et que rien n’empêche le rein de recevoir une quantité complète de sang. S’assurer d’un bon retour veineux. Redonner motilité saine au rein. Contre-indication Ne rien faire. Le traitement ostéopathique peut offrir un grand support au rein pour l’aider à remplir ses fonctions. Écrit par Véronique-Kairava Bilodeau D.O., 2007 Références ANDREW TAYLOR STILL, Osteopathy, Research & Practice, printed in 1910, The Still Project eBook, http://www.interlinea.org, May 1, 2005 BERNARD KOUCHNER, Programme d’actions Insuffisances rénales chroniques 2002-2003-2004, http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/renale/sommaire.htm#s1, visité le 22 mars HÔPITAL SACRÉ-CŒUR DE MONTRÉAL, Épidémiologie de l’insuffisance rénale chronique, http:/www.crhsc.umontreal.ca/nepho.html, visité le 22 mars 2008 LAROUSSE DE LA SANTÉ, Larousse, Sejer, 2004 e V. FATTORUSSO, O. RITTER, Vademecum Clinique, du diagnostic au traitement, 13 édition, Masson, 1990 VULGARIS-MEDICAL, Insuffisance rénale aiguë, http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-insuffisance -renaleaigue.2548.html, visité le 22 mars 2008 VULGARIS-MEDICAL, Cokcroft et Gault (formule de), http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-cokcroft-et-gaultformule-de.1141.html, visité le 22 mars (1) ANDREW TAYLOR STILL, Osteopathy, Research & Practice, p.123, printed in 1910