La bouteille à l`encre

ARCHIVES
ÉLECTIONS CANTONALES
LE JOURNAL DU JURA / MARDI 12 JANVIER 2010
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UNE FORMATION PLUTÔT EXOTIQUE
Né d’une blague quelque part en Suède
CONSEIL DU JURA BERNOIS
Une spécialité francophone!
C’est en décembre 2005 qu’un Suédois nommé Rick Falkvinge décide de créer un
nouveau parti, qu’il va baptiser Parti pirate. Objectif: libéraliser la propriété
intellectuelle et favoriser l’échange d’information et de savoir, ainsi que de renforcer
les droits des citoyens. Dans le Seeland, Denis Simonet (photo) est en lice. /pho
En plus du Grand Conseil, les citoyens du Jura bernois
devront encore élire leurs représentants au Conseil du
Jura bernois, 11 dans le district de Moutier, 10 dans celui
de Courtelary et trois pour celui de La Neuveville. /pabr
JURA BERNOIS
CANTON
La bouteille à l’encre
Ils sont 1937 en lice
pour 160 fauteuils!
Les places seront chères dans le
Jura bernois. Cette année, en
effet, onze partis au lieu de huit
se disputent les 12 fauteuils de
député réservés aux trois
districts. Côté CJB,
l’engouement est toujours de
mise. Ils sont en effet 160,
contre 123 en 2006, à briguer un
des 24 sièges disponibles.
Qui a dit que la politique n’intéressait plus personne? A voir
le nombre de candidats qui se
bousculent au portillon du Parlement cantonal, force est de reconnaître que rien n’est plus
faux. Ils sont en effet 1937 – record absolu – à briguer un des
160 sièges du Rathaus. La
Chancellerie a également enregistré un nombre de listes record pour les élections au Grand
Conseil: pas moins de 133 listes,
soit 28 de plus qu’il y a quatre
ans!
Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs. Tout
d’abord par l’arrivée de nouveaux partis dans le paysage politique bernois, avec notamment
le Parti bourgeois-démocratique
né de la scission avec l’UDC, ou
l’apparition des Verts libéraux.
On trouve également des formations
plus
«exotiques»
comme le Parti pirate suisse; la
formation biennoise très à
droite die Eidgenossen (Les
Confédérés) issue du Parti de la
liberté, ainsi que le parti d’extrême droite PNOS (Partei national orientierter Schweiz),
présent en Haute-Argovie et
dans l’Emmental.
Avec ces nouveaux partis, le
nombre de listes a fortement
augmenté dans de nombreux
cercles électoraux, notamment à
Berne (19 listes au lieu de 14 en
2006); dans l’Emmental (17 listes, au lieu de 12), Bienne-Seeland (18, contre 14), ou encore le
Jura bernois (11 au lieu de huit).
Un cercle électoral où 102 candidats (88 en 2006) sont en lice,
dont 29 femmes.
Seconde raison: les cercles
électoraux ont été modifiés, et
on en compte désormais un de
plus que lors des élections de
2006 – neuf au lieu de huit, le
district du Mittelland ayant été
scindé en deux: MittellandNord et Mittelland-Sud, chacun
PIERRE-ALAIN BRENZIKOFER
O
n ne fera pas injure aux
Verts libéraux et au Parti
pirate suisse – adepte
d’un libre accès à internet
–, nouveaux venus dans la bagarre, en leur prédisant une simple participation pour la gloire à
ces joutes. Troisième néophyte, le
Parti bourgeois démocratique devra quant à lui cravacher ferme
pour conserver le siège d’Annelise Vaucher, élue sous les couleurs de l’UDC il y a quatre ans.
Pour le reste, quatre formations joueront très gros dans la
campagne qui s’annonce. On
veut bien sûr parler de l’UDC
qui ne dispose pour l’instant que
du siège de Jean-Michel Blanchard. Pour inverser la tendance,
le parti agrarien s’en est allé pêcher quelques gros poissons en
plus du précité. Allusion à Manfred Bühler, qui joue son éventuelle future carrière gouvernementale dans cette élection. Mais
aussi à Pierre-André Geiser, qui a
terrassé le maire PSA de Tavannes Jean-Pierre Aellen, voire au
vieux baroudeur humanitaire
Daniel Schaer.
Les radicaux, que l’on dit en
difficulté dans l’Ancien canton,
compteront sur leur locomotive
Sylvain Astier, également candidat au gouvernement. Pour compenser le retrait de Jean-Pierre
Rérat, ils misent sur Roland
Matti, ancien député revenant et
frais émoulu maire de La Neuveville, mais également sur «deux
LE GRAND CONSEIL 102 candidats du Jura bernois, dont 29 femmes, se disputent un des douze fauteuils
réservés pour le Jura bernois au Rathaus.
(STÉPHANE GERBER-ARCHIVES)
fils de». Soit Christian pour Geneviève Aubry et Dave pour
Walter von Kaenel.
Côté PSJB, le parti est allé rechercher en dernière minute un
revenant en la personne de ce
vieux baroudeur de Francis
Daetwyler. Signe de panique? Il
se susurre que Roberto Bernasconi, entré en cours de mandat,
et François Perrenoud, le Monsieur Fusion de Rondchâtel,
n’ont pas forcément apprécié
cette grosse concurrence du roc
imérien.
Quant au PSA, il défendra son
statut de première formation de
la région avec Maxime Zuber,
Irma Hirschi et Jean-Pierre Aellen, ses trois députés sortants. Au
train où vont les choses, un apparentement à ce niveau entre PSA
et PSJB tient presque de la
science-fiction.
Même alliés aux Verts libéraux, les Verts du Jura bernois
parviendront-ils à conserver le
siège conquis il y a quatre ans par
le remuant Yves Leuzinger et désormais occupé par Pierre Amstutz? Au niveau national, on sait
en tout cas que ce parti a résolument le vent en poupe.
Reste à évoquer le PDC-PLJ,
où Christian Vaquin tentera de
conserver son siège avec l’aide
d’Hubert Frainier. Quant aux autres partis dits chrétiens, le PEV
et l’UDF se livreront une bataille
sans merci. En 2006, Patrick
Gsteiger avait commis l’erreur de
ne pas se présenter au gouvernement contrairement à un Marc
Früh qui, contre toute attente, lui
avait brûlé la politesse. Corollaire,
le membre du PEV a compris le
message cette année.
Le cas du Conseil du Jura ber-
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comptant 13 listes.
Il y a quatre ans, on dénombrait 1690 candidats pour 160
sièges, ce qui correspondait à une
moyenne de 10,56 candidats par
siège. Avec la pléthore de candidats de cette année, la moyenne
atteint 12,1 candidats par siège.
Pour rester dans les chiffres, on
constate que le nombre de candidatures féminines continue de
régresser. Sur les 1937 candidats
en lice, on dénombre 620 femmes, soit 32%.
Une proportion inférieure à
celle de 2006 – elle était de
33,6% –, déjà en recul par rapport à 2002 (35%), elle-même
stable par rapport à 1998.
Comme lors des dernières élections, ce sont avant tout les partis écologistes et de gauche qui
offrent le plus de places aux
femmes. A noter toutefois que
dans le Jura bernois, ce sont
deux formations de droite qui se
montrent les plus ouvertes, à savoir le Parti bourgeois-démocratique, avec quatre femmes sur
ses six candidats, et l’UDF, avec
cinq candidates sur les 12 noms
de sa liste.
Parmi les parlementaires sortants, ils sont 136 à briguer un
nouveau mandat, soit 85%. Une
proportion nettement plus élevée qu’en 2006, où elle avoisinait les 85%.
PHILIPPE OUDOT
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nois est plus complexe. Comme
ce n’est pas vraiment un parlement – ses délibérations ne sont
pas publiques –, il est plutôt difficile de s’y profiler. A part les
membres du Bureau, qui animent les conférences de presse
lors de leur année présidentielle,
les autres restent un peu dans
l’ombre à quelques exceptions
près.
Cette caractéristique, toutefois,
ne semble pas avoir porté ombrage à l’institution, dont de
nombreux observateurs voudraient qu’elle devienne l’organe
unique du Jura bernois. Ils sont
en effet 160 à y briguer un siège,
contre 123 il y a quatre ans, répartis sur huit listes dans chacun
des trois districts, l’élection se passant à ce niveau. Reste à espérer
un engouement populaire pour
le moins égal... /PABR
RATHAUS Les places seront
chères, ce printemps... (KEYSTONE)
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La guerre des Welsches
Les candidats se bousculent
au portillon dans le cercle électoral
Bienne-Seeland: le
28 mars, ils seront en effet 342,
dont 108 femmes, à briguer les
26 sièges sur 160 qui leur sont
dévolus au Grand Conseil
(contre 273 candidats il y a quatre ans).
Garantie du bilinguisme
oblige, trois de ces 26 sièges reviendront d’office à des Romands. Et la bataille s’annonce
déjà à couteaux tirés entre les
cinq sortants francophones que
sont Pierre-Yves Moeschler
(PSR), Michèle Morier-Genoud (PSR), Pierre-Yves Grivel (PRR), Félicienne VillozMuamba (Les Verts) et Béatrice
Struchen (UDC).
La première participation des
Verts libéraux à ces joutes électorales risque fort en effet de semer le trouble parmi les partis
traditionnels. Si elle se la joue
modeste en n’avouant pour
seul objectif que celui d’entrer
au Grand Conseil, gageons que
la jeune formation écologiste
de centre-droite parviendra à
conquérir un, voire deux sièges,
grâce aux 26 candidats qu’elle
présente. Cela se fera-t-il au détriment des socialistes, des radicaux ou des «faux frères» Verts?
Une chose est sûre: l’un de ces
trois partis laissera des plumes
au profit des Verts libéraux, qui
ont fait une entrée remarquée
aux dernières élections municipales biennoises.
Les sortants ont bien l’intention de se battre comme des
lions pour garder leur siège. Le
blanc-seing du bilinguisme assurera sans doute leur place au
socialiste Pierre-Yves Moeschler et au radical Pierre-Yves
Grivel, tous deux têtes de listes
exclusivement francophones.
Bien que figurant sur une liste
bilingue, Félicienne VillozMuamba (Les Verts) ne devrait
également pas rencontrer de
problème pour sa rééection.
Parmi les petites formations
politiques, on notera le fait que
le chantre du Parti de la Liberté, Jürg Scherrer, a renoncé
à briguer un nouveau mandat.
Le Parti des Pirates se présente
quant à lui pour la première
fois, tout comme Die Eidgenossen.
ISABELLE GRABER