Mise en page 1

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Mise en page 1
Bientraitance
Personnes âgées dépendantes
PROMOTION DE L’AMÉLIORATION
DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES
Dans le cadre du programme MobiQual
Programme initié dans le cadre du plan douleur 2006-2010
et des mesures en faveur de la bientraitance des personnes âgées
en établissement.
Mise en œuvre : Société Française de Gériatrie et Gérontologie,
avec le soutien de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie.
Caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie
Le contenu
de la trousse
UN DVD
Séquences vidéo
•
•
•
•
“24 heures de la vie d’un EHPAD” (40’).
“Paroles de terrain” (28’).
“Toilette et soins du corps” (12’30’’).
“Un trouble du comportement” (3’15’’).
Documents imprimables
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1.
2.
3.
4.
5.
Plaquette Bientraitance.
Guide de l’animateur.
Questionnaire pré-bientraitance MobiQual.
Questionnaire post-bientraitance MobiQual.
ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles - La bientraitance : définition
et repères pour la mise en œuvre (juillet 2008).
• 6. ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles - L’accompagnement des personnes
atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée en établissement médico-social (février 2009).
• 7. ANAES - Limiter les risques de la contention physique de la personne âgée (octobre 2000).
• 8. ANAES - Liberté d’aller et venir dans les établissements sanitaires et médico-sociaux (novembre 2004).
• 9. L’EHPAD pour finir de vieillir - Ethnologie comparée de la vie quotidienne en institution gériatrique.
Centre d’analyse stratégique (juin 2006).
• 10. Plan Solidarité Grand Âge (juin 2006).
• 11. Plan de développement de la bientraitance et renforcement de la lutte contre la maltraitance (mars 2007).
• 12. Programme : Bientraitance des personnes âgées accueillies en établissement (2009).
• 13. Charte des droits et libertés des personnes âgées dépendantes - Fondation Nationale de Gérontologie,
Ministères des Affaires Sociales (1988 puis 1999).
• 14. Rapport de Mmes Claire Compagnon et Véronique Ghadi. La maltraitance “ordinaire” dans les
établissements de santé, réalisé pour le compte de la HAS (2009).
• 15. Le non-respect d’autrui : Droits et devoirs des usagers et professionnels de santé - Journal du Médiateur
de la République, Médiateur Actualités, n°53, (décembre 2009 - janvier 2010).
• 16. Diaporama “formateurs” bientraitance.
•
•
•
•
“24 heures de la vie d’un EHPAD” : le contenu du film - ses objectifs - son utilisation.
“Paroles de terrain” : le contenu du film - le verbatim des interviews.
“Toilette et soins du corps”.
“Un trouble du comportement”.
Guide de l’animateur
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
2
UNE PLAQUETTE DE PRÉSENTATION
1. Pourquoi une trousse de bientraitance ?
1.1
1.2
1.3
1.4
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
----------------------------------------------------------------------------------------------
p.4
Le cadre du projet -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La problématique, les objectifs, la démarche -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les contenus de formation -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les perspectives d’amélioration de la qualité --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
p.6
p.7
p.8
p.9
2. Bientraitance : de quoi parle-t-on ?
p.10
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Définitions… quelle est la vôtre ? -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Entre la théorie et la pratique, des obstacles à surmonter ou à abattre ! ---------------------------------------------En pratique -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Dix propositions -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La bientraitance en filigrane ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Pour en savoir plus ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
p.12
p.14
p.15
p.25
p.26
p.27
UN TABLEAU ÉPHÉMÉRIDE :
Dix propositions et petits bonheurs du jour
DES OUTILS D’ÉVALUATION
Tableau des objectifs
Boîte à idées
Questionnaire bientraitance MobiQual
Méthodes d’EPP proposées par le Collège Professionnel des Gériatres Français (CPGF)
3
1.
Pourquoi une
trousse
de bientraitance ?
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
4
1.1
1.2
1.3
1.4
LE CADRE DU PROJET -------------------------------------------------------------------------------------------------------LA PROBLÉMATIQUE, LES OBJECTIFS, LA DÉMARCHE-------------LES CONTENUS DE FORMATION ---------------------------------------------------------------------------LES PERSPECTIVES D’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ------------
p.6
p.7
p.8
p.9
> Ont participé à ce travail :
Georges ARBUZ (sociologue, Universités Paris VII et Paris XIII)
Marc BERTHEL (gériatre, CHU Strasbourg)
François BLANCHARD (santé publique, gériatre-CHU Reims, Association Francophone
des Droits de l’Homme âgé)
Françoise BUSBY (directrice ALMA France)
Marie-Aimée CHAMBE (psychologue clinicienne, Hôpital Charles Foix, Ivry)
Françoise DESBONNET (service d’aide à domicile)
Olivier DUPONT (gériatre)
Benoît LAVALLART (gériatre)
Marie-Agnès MANCIAUX (gériatre, CHU Nancy)
Anne de PEUFEILHOUX (médecin)
Geneviève RUAULT (déléguée générale SFGG)
Le groupe de travail remercie très chaleureusement l’ensemble de l’équipe de l’Hôpital
local de Fismes, et tout particulièrement son directeur, Michel Charles, ainsi que les
résidants et leurs familles, d’avoir participé au tournage du film dans leur établissement.
La liberté et la confiance que chacun a généreusement accordées à l’équipe de réalisation
font toute la richesse de ce film.
1. POURQUOI UNE TROUSSE DE BIENTRAITANCE ?
5
1.1
Le cadre du projet
Promotion de l’amélioration de la qualité
de vie des personnes âgées résidant en
EHPAD et des professionnels y travaillant.
La sensibilisation des personnels soignants et non
soignants à la bientraitance des personnes accueillies
constitue un objectif majeur de santé publique pour
les établissements sanitaires et médico-sociaux.
Dans cette perspective, dès 2005, la Direction
Générale de la Santé (DGS) a confié à la Société
Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) la mise
en œuvre d’une démarche de sensibilisation à cette
thématique à destination des professionnels.
Cette action, initialement financée par la DGS,
s’inscrit dans le Plan de lutte contre la Douleur 2006
- 2010, mis en place dans le cadre de la loi de santé
publique de 2004.
En 2009, une actualisation de cette action a été
envisagée dans le cadre du programme “bientraitance
des personnes âgées accueillies en établissement”
engagé par Madame Valérie LETARD, secrétaire d’Etat
à la Solidarité, et par la suite par Madame Nora BERRA,
secrétaire d’Etat aux Aînés, en lien avec la Direction
Générale de l’Action Sociale (DGAS) et la Caisse
Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA).
Il s’agit, en particulier, de la mettre en cohérence
avec les travaux réalisés depuis par l’Agence Nationale
de l’Évaluation et de la qualité des Établissements et
Services sociaux et Médico-sociaux (ANESM).
Cette actualisation s’est accompagnée, en parallèle,
de l’organisation par les Directions Départementales
des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) d’assises
départementales de la bientraitance et, par l’ANESM,
d’ateliers interrégionaux de formation pratique pour
favoriser les démarches d’amélioration continue des
pratiques.
Par ailleurs, la bientraitance a été retenue comme
thème de formation prioritaire par la Direction de
l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (circulaire N° DHOS/RH4/2009/215 du 15 juillet 2009).
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
6
Cette action de sensibilisation/formation à la
bientraitance est conduite dans le cadre du programme
MobiQual (SFGG), action nationale engagée en 2007
dont l’objectif est d’améliorer les pratiques
professionnelles en EHPAD, en établissements
de santé et à domicile. Elle consiste en la mise à
disposition des personnels des EHPAD d’une “trousse
de bientraitance”. Cette trousse comprend
un document vidéo réalisé dans un EHPAD, intitulé
“24 heures de la vie d’un EHPAD”, complété d’une
séquence rassemblant les interviews recueillies dans
l’établissement, d’une séquence montrant une
toilette complète, et d’une séquence “un trouble du
comportement”. Elle expose les principes généraux
de la bientraitance, dans ses différents aspects,
le cadre législatif et réglementaire, propose des outils
d’évaluation et un diaporama de formation à l’intention
des formateurs.
Le programme “bientraitance des personnes âgées
accueillies en établissement” prévoit en effet,
depuis septembre 2009, la formation d’au moins
30 000 cadres, administratifs, médicaux et soignants
qui pourront ensuite mobiliser les équipes à la
bientraitance au sein de leurs établissements.
1.2
La problématique,
les objectifs, la démarche
Les EHPAD sont à la fois des lieux de soins et
des lieux de vie. Ils accueillent des personnes âgées,
le plus souvent dépendantes, atteintes de pathologies
démentielles pour 50% à 80% d’entre elles et
polypathologiques.
L’objectif d’amélioration de la qualité de vie des
personnes accueillies, dans une optique de
bientraitance, passe par une valorisation du soin
technique mais aussi relationnel.
Le projet vise donc
à sensibiliser les
personnels des EHPAD,
“La bientraitance est une recherche soignants
et non
et doit être réinventée, à partir de
soignants, à une
certains fondamentaux, par chaque démarche de bientraiétablissement et service.”
tance, en les aidant
à
repérer et à prévenir
“La bientraitance : définition et repères
les situations à risque
pour la mise en œuvre”.
(ANESM juillet 2008).
et en leur proposant
des outils d’évaluation
de la bientraitance.
La démarche consiste à proposer aux EHPAD
volontaires une trousse de bientraitance, dans le cadre
d’une action de sensibilisation/formation et destinée à
tous les acteurs professionnels intervenant dans
l’EHPAD.
Pas de recette, pas de dogme, mais une réflexion,
ensemble, pour faire converger les convictions de
chacun vers une vision commune de la bientraitance,
au sein de l’établissement, avec les moyens qui sont
les siens :
• Qu’est-ce que la bientraitance au niveau
institutionnel, dans l’établissement dans lequel
je travaille ?
• Qu’est-ce que la bientraitance, pour moi, qui
travaille dans cet établissement ?
• Qu’est-ce que la bientraitance pour la personne
accueillie dans l’établissement dans lequel je travaille ?
• Qu’est-ce que la bientraitance pour l’entourage des
personnes accueillies dans l’établissement dans
lequel je travaille ?
D’où la nécessité de développer les formations,
de donner du temps de parole et de réflexion aux
personnels : reconnaître et valoriser le haut niveau
de réflexion de la plupart des soignants.
On ne peut être bien traitant que si on est bien
traité. Dans le même sens, l’ANESM énonce que
“les ressources de créativité, d’intelligence et de sollicitude des professionnels doivent trouver l’occasion
de s’exprimer le plus pleinement possible”.
(“La bientraitance : définition et repères pour la mise
en œuvre”, juillet 2008).
1. POURQUOI UNE TROUSSE DE BIENTRAITANCE ?
7
1.3
Les contenus
de formation
“Une réflexion institutionnelle formalisée
est recommandée, animée par l’encadrement,
référée au projet d’établissement et au projet
de l’organisme gestionnaire le cas échéant,
autour des risques liés aux populations
accompagnées dans un établissement”
1.3.1
Les contenus de formation
Ils comprennent :
> Des documents vidéo réalisés en EHPAD,
montrant des situations concrètes, des ambiances
sur 24 heures de la vie en EHPAD et des interviews
de professionnels soignants et non soignants
intervenant dans l’EHPAD, de résidants et de leur
famille :
• “24 heures de la vie d’un EHPAD”.
• “Paroles de terrain”.
• “Toilette et soins du corps”.
• “un trouble du comportement”.
> Des documents utiles à la démarche de bientraitance
et à l’utilisation des films :
• Un guide de l’animateur.
• Une plaquette de présentation.
• Des outils d’évaluation.
• Un diaporama destiné aux formateurs.
> Des outils d’évaluation :
• Tableau des objectifs.
• Boite à idées.
• Questionnaire MobiQual bientraitance.
• Méthodes d’évaluation des pratiques
professionnelles (EPP) du Collège Professionnel
des Gériatres Français (CPGF).
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
8
“Mission du responsable d’établissement et rôle
de l’encadrement dans la prévention et le traitement
de la maltraitance”. ANESM (décembre 2008).
1.3.2
Le schéma de l’action
de sensibilisation/formation
L’action de sensibilisation est un temps transversal
commun réunissant tous les acteurs intervenant dans
l’EHPAD, le directeur, le médecin coordonnateur,
le cadre de santé, les soignants et le personnel non
soignant.
La visualisation du document vidéo “24 heures de la
vie d’un EHPAD” ou de l’une des autres séquences
proposées doit permettre d’ouvrir un débat.
Ce débat peut être général ou ciblé sur certaines
problématiques émergentes spécifiques de l’EHPAD.
Il est animé par au moins un membre du personnel
de l’EHPAD, volontaire et formé. Il peut également
être animé par un intervenant externe.
Cette première prise de contact doit se prolonger
par des rendez-vous réguliers, dont l’objet sera
l’évaluation continue des pratiques.
Il s’agit en effet d’entrer dans une démarche quotidienne
de bientraitance.
1.4
Les perspectives d’amélioration
de la qualité
Si elle est ici singularisée, la démarche de
bientraitance entre dans la démarche générale
d’évaluation interne et d’amélioration de la qualité
des EHPAD. Cette démarche va dans le même sens
que les recommandations de l’ANESM concernant
le rôle du responsable d’établissement et des cadres
dans la prévention et le traitement de la maltraitance
(décembre 2008) :
“Il est important également que le projet d’établissement
intègre l’objectif de prévention de la maltraitance
et en décline les principales actions et modalités de
mise en œuvre, ceci afin de marquer un engagement
institutionnel incontestable en la matière”.
La démarche de bientraitance est en filigrane dans
le guide Angélique (Application nationale pour guider
une évaluation labellisée interne de qualité pour
les usagers des établissements). L’idée est ici de
la rendre explicite dans le projet d’établissement.
L’utilisation régulière du questionnaire “Bientraitance
des personnes âgées accueillies en établissement”
dans une démarche d’auto-évaluation interne doit
aider les établissements à mesurer l’évolution de la
qualité de l’accompagnement, en leur permettant
de faire un diagnostic de leurs difficultés, de mesurer
l’impact des actions mises en œuvre, d’identifier les
actions futures à mettre en œuvre.
L’évaluation de la démarche de bientraitance entre
aussi dans le cadre de l’EPP (évaluation des pratiques
professionnelles) du médecin coordonnateur ou du
cadre de l’établissement :
• Inscription de la démarche dans le projet
d’établissement.
• Utilisation du questionnaire bientraitance MobiQual.
• Utilisation de la boîte à idées.
• Evaluation des objectifs définis en équipe.
• Mise en place de lieux d’expression, de participation,
où professionnels, familles et proches des personnes
accueillies peuvent échanger leurs points de vue :
conseil de la vie sociale, réunions régulières, etc.
1. POURQUOI UNE TROUSSE DE BIENTRAITANCE ?
9
2.
Bientraitance :
de quoi parle-t-on ?
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
10
2.1
2.2
DÉFINITIONS… QUELLE EST LA VÔTRE ? ---------------------------------------------------------------------------------------------------ENTRE LA THÉORIE ET LA PRATIQUE,
DES OBSTACLES À SURMONTER OU A ABATTRE ! -------------------------------------------------2.3 EN PRATIQUE :
2.3.1 • DES RECOMMANDATIONS PRATIQUES GÉNÉRALES ---------------------------2.3.2 • AU QUOTIDIEN
– Lever, toilette, habillage --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Repas ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Place des familles, visites ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Sorties ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Animations ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Attente ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Nuit ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Environnement sonore ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------– Liberté et sécurité, intimité et collectivité -----------------------------------------------------------------------------– Le soutien aux professionnels ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2.4 DIX PROPOSITIONS ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2.5 LA BIENTRAITANCE EN FILIGRANE -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2.6 POUR EN SAVOIR PLUS ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
p.12
p.14
p.15
p.16
p.17
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p.19
p.20
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p.22
p.22
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p.27
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
11
2.1
Définitions…
Quelle est la vôtre ?
Quelques pistes en vrac
La bientraitance passe par le respect de la dignité
humaine, c’est-à-dire de la qualité d’être humain
(considérer l’autre en tant que sujet). Redonner à
chacun sa place de sujet implique des droits et des
devoirs (respecter ne veut pas dire tout accepter,
au risque d’une maltraitance des personnes âgées
envers les soignants), sans disqualifier les soignants.
Cela implique que la bientraitance concerne les
personnes âgées, leurs familles et les personnels,
mais aussi l’institution, chacun pouvant devenir
maltraitant envers l’autre.
“
Il n’est pas question de masquer la vieillesse,
de la grimer, mais il est question de considérer
que l’institution n’est pas un monde à part,
un monde clos, mais bien un lieu comme
un autre où les personnes qui y vivent ont
la possibilité de prolonger là des manières d’être
et de paraître qui sont l’expression de la vie
en société”.
“Risque, responsabilité, éthique dans les pratiques
gérontologiques”.
Amyot J.J. et Villez A., p. 198 Ed. Dunod, (2001).
“
“
Tous les êtres humains naissent libres et égaux
en dignité et en droits”.
Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Les choses ont un prix mais l’homme a une
dignité, laquelle est sans degrés ni parties,
et cela même si Dieu n’existait pas”.
Kant, 1785.
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
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“
“
“
“
La dignité qui s’attache à la personne humaine
est inaliénable ; ni la maladie, ni la souffrance,
ni le handicap ne sauraient y porter atteinte”.
Conseil national de l’ordre des médecins.
La dignité ne se perd pas.
Seul le sentiment de dignité se perd”.
Eric Fiat (2006).
La bientraitance est d’apporter à chacun ce qui
lui convient le mieux et donc de personnaliser
la prise en charge”.
Pr Marc Berthel, Strasbourg (2006).
La bientraitance, démarche volontariste, situe
les intentions et les actes des professionnels
dans un horizon d’amélioration continue des
pratiques tout en conservant une empreinte
de vigilance incontournable.
La bientraitance est donc à la fois démarche
positive et mémoire du risque”.
“[…] Soigner c’est aussi dévisager,
parler - reconnaître par le regard
et la parole la souveraineté intacte
de ceux qui ont tout perdu”.
“La présence pure” de Christian Bobin,
Ed. Le temps qui passe (1999).
“La bientraitance : définition et repères pour la mise en
œuvre” (ANESM, juillet 2008).
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
13
2.2
Entre la théorie et la pratique,
des obstacles
à surmonter ou à abattre !
2.2.1
2.2.2
Des freins institutionnels
Des freins individuels des professionnels
• L’engagement insuffisant des cadres des
institutions, peu sensibilisés.
• Les injonctions contradictoires qui se confrontent
et tiraillent les personnels : normes de sécurité et
liberté, protocoles de soins et personnalisation des
soins.
• Le manque et les changements trop fréquents de
personnels.
• Ne se référer qu’à ses propres valeurs morales et ses
convictions expose à des jugements intempestifs
envers les personnes âgées, leurs familles
(fonctionnement, façon de vivre).
• Les difficultés quotidiennes génèrent une
insatisfaction qui provoque une altération de
l’estime de soi comme soignant, une perte du sens
de la mission, du soin et donc une iatrogénie du
soin. Comment des personnes a priori bienveillantes
et formées deviennent-elles maltraitantes ?
• Le manque de temps.
• La vieillesse, l’approche de la mort font peur.
• Le principe de l’organisation institutionnelle du
travail : la rentabilisation du temps ne laisse plus
de place à la liberté de choix des résidants.
• Le manque de communication au sein des équipes.
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
14
2.2.3
Des freins individuels des personnes âgées
• Les personnes âgées n’expriment pas leur plainte,
leur souffrance, leur désarroi, par peur de gêner,
de déranger, voire par peur des représailles.
2.3
En pratique
2.3.1
Des recommandations pratiques générales
• Casser la routine en redonnant du sens aux actes
quotidiens, en favorisant une attitude d’attention,
d’intérêt envers les personnes : personnaliser la
relation en nommant les personnes ; prendre en
compte les goûts et les envies des personnes ;
redonner sa place au soin relationnel (rôle des
cadres, espaces de parole).
• Ne pas dénier les difficultés, noter les ambiguïtés,
tenter de les résoudre (mise en harmonie de
l’efficacité technique de l’acte, du caractère
soignant de l’acte, de la relation humaine inhérente
à cet acte).
• Apprendre à reconnaître et à accepter ses propres
défenses, tout en restant responsable de ses actes.
En d’autres termes, la recommandation de l’ANESM
(juillet 2008) définit ainsi la posture professionnelle
de bientraitance : “[…] une manière d’être, d’agir et
de dire, soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins
et à ses demandes, respectueuse de ses choix et de
ses refus. Elle ne peut se résumer à une série
d’actes”.
“Toutes les situations que nous rencontrons
au cours de notre journée ont un sens, rien
n’est anodin”.
“La dignité en institutions gériatriques”,
Groupe RIDUL éthique, de la Société de Gérontologie
de l’Est (2002-2004).
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
15
2.3.2 Au quotidien
_LEVER, TOILETTE, HABILLAGE
> Constat
La toilette est un acte social, culturel, dépendant des
représentations qu’a chacun du propre et du sale.
Elle représente un acte symbolique car l’hygiène et
l’apparence représentent une garantie minimale de la
qualité des soins pour l’entourage.
Les rythmes différents des résidants et des soignants
souvent pressés, le manque d’écoute, de contact, de
rencontre entre soignant et soigné, rendent la toilette
parfois difficile.
Certains gérants de tutelle sont peu attentifs à l’état
des vêtements des personnes.
Il arrive que l’identité d’un résidant décédé figure
encore sur certains de ses vêtements, donnés à un
autre qui en manquait.
> Guide Angélique
• Les toilettes et les soins apportés aux résidants
sont-ils effectués avec la porte fermée ?
• Les résidants portent-ils tous une tenue de ville la
journée ?
> Axes de réflexion
• Qu’est-ce qu’une toilette difficile ?
• Qu’est-ce qui est difficile pour le malade ?
• Qu’est-ce qui est difficile pour le personnel ?
• Quelles sont les conditions institutionnelles qui
contribuent à rendre la toilette difficile ?
• Quels symptômes rendent la toilette difficile ?
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
16
> Recommandations spécifiques
• Respecter le rythme des résidants.
• Proposer différentes possibilités pour la toilette :
au lit, au lavabo, douche, baignoire, chariot de
bain…
• Respecter l’intimité corporelle des personnes
(porte fermée, par exemple).
• Laisser, autant que possible, le choix de leurs
vêtements aux résidants.
2.3.2 Au quotidien
_REPAS
> Constat
Le repas, la qualité et la présentation de la nourriture
sont des critères essentiels de bien-être pour les
résidants et leurs familles.
> Guide Angélique
• Prise en compte des goûts, des habitudes antérieures,
des contraintes liées à une pratique religieuse.
• Répartition des horaires de repas.
• Choix des menus.
• Temps consacré à chaque repas.
• Aide à la prise des aliments et des boissons.
• Chacun a-t-il sa place au repas ?
• Choix de la place et des voisins de table.
• Temps maximal entre les repas.
• Suivi des aliments et boissons effectivement
absorbés chez les résidants à risque de dénutrition
ou de déshydratation.
• Intervention d’un nutritionniste, d’un avis médical
(repas mixé…)
> Objectif
> Recommandations spécifiques
• Ne pas laisser s’écouler plus de douze heures
entre le dîner et le petit-déjeuner.
• Consacrer à chaque repas un temps minimal
d’une heure.
• Laisser aux résidants le choix de leurs voisins
de table.
• Offrir aux résidants la possibilité de prendre
leur repas seul ou avec un proche s’ils le désirent.
• Réaliser le suivi des aliments et boissons
effectivement absorbés.
• Proposer du vin à table.
Respecter au mieux le rythme, les choix et les goûts
des résidants.
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
17
2.3.2 Au quotidien
_PLACE DES FAMILLES, VISITES
> Recommandations spécifiques
> Constat
Souvent, les familles sont rapidement étiquetées
“bonnes” ou “mauvaises” par les soignants, en fonction
de leur degré de “coopérativité”, de bienveillance
vis-à-vis du personnel.
Les soignants sont, à l’inverse, souvent classés par
les familles en “bons” ou “mauvais” soignants, selon
leur disponibilité et l’attention qu’ils portent aux
résidants et à leurs familles.
Ces tensions sont accentuées par le manque
de dialogue entre soignants et familles.
Or, la famille fait partie de l’histoire de vie du résidant.
Les familles ont besoin des soignants et réciproquement.
• Définir la place des familles dans le projet
d’établissement (modalités de l’accompagnement
à toutes les étapes de l’accueil, lieux d’accueil
des familles, soignant référent, participation aux
soins et/ou aux activités).
• Prévoir et l’accompagnement et les échanges avec
la famille lors de l’élaboration du projet de vie et
de soins personnalisé de chaque résidant (ne pas
juger hâtivement la “qualité” d’une famille.
Ne pas généraliser. Passer de la notion de “famille
difficile” à celle de “relation difficile” avec une
famille).
• Respecter sans jugement le refus éventuel de la
personne de maintenir des liens avec ses proches.
• Evaluer régulièrement la satisfaction des familles.
> Guide Angélique
• Les résidants bénéficient-ils d’un espace privatif
dans lequel ils peuvent recevoir leur famille, leur
entourage ?
• Hors leur chambre/logement, des lieux permettentils aux résidants de recevoir dans l’intimité leur
famille (salon, lieux de restauration, etc.) ?
• Les résidants et leur famille sont-ils informés du
fonctionnement de l’établissement ?
• Existe-t-il un dispositif permettant de recueillir leurs
attentes et leurs souhaits ?
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
18
“Par l’accompagnement qu’ils mettent en œuvre,
les professionnels sont à de nombreuses occasions
les témoins des relations que l’usager entretient
avec sa famille. Il est recommandé qu’ils soient
sensibilisés à garder à tout moment de leur
intervention une approche factuelle, sans jugement
de valeur, de ses relations intimes.”
La bientraitance : “définition et repères pour la mise en œuvre”
(ANESM juillet 2008).
2.3.2 Au quotidien
_SORTIES
> Constat
De manière générale, les personnes âgées, qu’elles
vivent à domicile ou en institution, ne sortent pas
assez, voire pas du tout. Les raisons évoquées sont
diverses : on ne peut pas faire sortir tout le monde…
Du coup, personne ne sort ; le risque de chute est
prétexte pour interdire la sortie ; les difficultés dans
les déplacements. Or, moins la personne sort, moins
elle voudra sortir (peur, appréhension).
> Guide Angélique
• Activités à l’extérieur de l’établissement (promenades,
marché, courses, cinéma, théâtre, culte, etc.) ?
• Participation des familles, des bénévoles, des amis ?
• Echanges intergénérationnels ?
• Les résidants en fauteuil roulant peuvent-ils sortir
de l’établissement ?
> Recommandations spécifiques
• Ne pas ignorer le risque auquel expose la sortie,
l’accepter et tenter de le minimiser (aides
techniques, etc.).
• Poser la question de l’envie ou non de sortir mais
ne pas se contenter d’un refus, s’il est exprimé.
Chercher alors la raison de ce refus.
• L’équité est impossible : il est impossible, le plus
souvent, de faire sortir tout le monde. Donc,
le faire pour quelques-uns.
• Repérer et utiliser les moyens de déplacement
facilitant les sorties, autour du lieu de vie.
• Lister les prétextes potentiels de sorties (courrier,
coiffeur, pain, journal, loisir, restaurant,
consultation, etc.).
• Au retour, parler de la sortie, faire raconter.
> Objectif
Entretenir, encourager l’envie de sortir, le désir d’aller
voir dehors, pour maintenir le lien social. Le rôle des
soignants et de l’entourage familial est primordial.
2.0 BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
19
2.3.2 Au quotidien
_ANIMATIONS
> Constat
Pour les personnes âgées, la perspective de
l’animation dépend de l’histoire de vie de chacun.
Par les familles, les animations sont souvent vécues
comme une occasion de “remplir du vide”.
Elles rassurent.
Par les soignants, elles sont considérées comme un
temps de répit pour eux, voire un moment de bien-être
pour la personne âgée.
> Freins
• Le manque de ressources humaines et/ou matérielles.
• La difficulté, pour la direction, de concevoir la
portée réelle des animations.
• Les capacités ou incapacités des personnes âgées.
• Le manque de motivation de résidants désabusés.
> Objectifs
L’étymologie du mot animation comprend les notions
de “âme, souffle”. L’animation a donc pour objet de
donner de la vie, du sens : retrouver le plaisir des
sens, des désirs passés. C’est un accompagnement.
C’est l’occasion d’une rencontre, avec soi-même, avec
les autres ; d’un partage.
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
20
> Recommandations spécifiques
• Proposer, ne pas imposer : respecter les désirs de
la personne. Dans le même sens, l’ANESM
recommande : “[…] qu’un refus ponctuel
(d’une activité ou d’une prestation spécifique) soit
en tous cas pris en compte sans conditionner
l’accompagnement de l’usager d’une manière
générale ni l’accès à d’autres activités […] ”
“La bientraitance : définition et repères pour la
mise en œuvre” (juillet 2008).
• Encadrer les animations par des acteurs formés :
animateurs professionnels, bénévoles, personnels
soignants, psychologues.
• Proposer différents types d’animations : animation
de groupe, ponctuelle ou régulière ; animation
individualisée, ponctuelle ou régulière.
• Respecter, entendre les émotions suscitées,
en parler.
2.3.2 Au quotidien
_ATTENTE
> Constat
Les actions sont annoncées, sans que le délai soit
toujours précisé, ou rarement respecté s’il est
annoncé. Attente du lever, de la toilette, du repas,
de l’animation, de la visite, du soin, après un appel,
etc.
> Recommandation spécifique
“Il est préconisé que le fonctionnement ordinaire
des structures s’établisse le plus possible dans
un respect de la parole donnée à l’usager, notamment
en matière d’horaires ou d’échéances annoncées.”
• Annoncer le délai dans lequel l’action, l’activité
envisagées doivent être effectuées et le respecter.
“La bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre”
(ANESM juillet 2008).
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
21
2.3.2 Au quotidien
_NUIT
> Constat
> Recommandations spécifiques
La nuit n’a pas toujours la même définition du point
de vue de la personne âgée et du point de vue du
personnel soignant.
Les besoins de chacun diffèrent : silence ou bruit
rassurant ; obscurité ou lumière. Les angoisses,
les appels et les attentes, les déambulations,
la crainte de représailles sont autant de facteurs à
prendre en compte.
• Recueillir les appels. Cela permet d’objectiver le
nombre d’appels, les heures, le temps de réponse.
• Valoriser le travail de nuit : transmettre et prendre
en compte les informations délivrées par le
personnel de nuit ; confier des missions
spécifiques qui sortent les personnels de la routine
de la “garde de nuit” ; accorder une confiance
professionnelle et morale aux personnels de nuit.
La nuit, le personnel est rare et donc non soumis à
la vigilance collective.
2.3.2 Au quotidien
_ENVIRONNEMENT SONORE
> Constat
> Recommandations spécifiques
L’ambiance sonore est un facteur environnemental
très négligé. Les sons naturels sont rares dans les
établissements. Ils sont essentiellement le produit
de l’institution.
• Reconnaître l’ambiance sonore comme un facteur
de qualité de vie, dans le projet d’établissement.
• Prévoir une analyse critique de l’ambiance sonore,
de jour et de nuit.
• Réfléchir aux moyens d’améliorer la qualité de
l’ambiance sonore :
- Ne pas rechercher le silence.
- Privilégier les sons signifiants, pour les personnes
âgées, pour les soignants (le chariot qui annonce
le repas ; un pas identifié ; un bip ou une
sonnette, le téléphone, etc.).
- Eviter l’excès de bruit, les bruits pénibles,
les bruits inutiles (claquements de portes,
interpellations, télévision que personne ne
regarde, etc.).
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
22
2.3.2 Au quotidien
_LIBERTÉ ET SÉCURITÉ,
INTIMITÉ ET COLLECTIVITÉ
> Constat
La liberté d’aller et venir, la déambulation diurne et/ou
nocturne sont parfois empêchées par des contentions
physiques, dont les barrières de lit, par souci de
sécurité, de tranquilité des personnels et des autres
résidants. La chute, le risque d’accident sont en effet
une angoisse permanente des personnels et des
familles, du fait de leurs conséquences potentielles.
La liberté est donc sacrifiée sur l’autel de la sécurité
ou de la tranquilité… alors que la contention est
elle-même à risque.
> Axes de réflexion
• Quel est le sens d’un comportement de
déambulation ?
• Quelles sont les contraintes institutionnelles liées à
la sécurité et réduisant la liberté ?
• Quel niveau de risque est acceptable ?
> Recommandations spécifiques
• Ne pas recourir à la contention physique en
dehors d’une prescription médicale, qui doit être
limitée dans le temps.
• Informer le résidant et ses proches de l’utilisation
d’une contention.
• Rechercher systématiquement des alternatives
à la contention :
- adapter l’environnement, le mobilier.
- accompagner la personne.
• Accepter le risque de chute, en discuter avec
les proches des résidants, la responsabilité d’un
tel risque devant être pleinement assumée par
le directeur et le médecin coordonnateur.
• Ne jamais enfermer un résidant dans sa chambre.
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
23
2.3.2 Au quotidien
_LE SOUTIEN AUX PROFESSIONNELS
> Constat
> Recommandations spécifiques
Les personnels sont soumis à de grandes difficultés
• Prévoir de façon formalisée des occasions
dans leur exercice quotidien, liées au fonctionnement
d’échange au sein de l’équipe entre les différentes
de l’institution, au manque de communication au sein
catégories de professionnels : s’assurer de la
de l’équipe, à un déficit de formation, etc. Ils sont
cohérence des différentes approches, échanger
confrontés à des situations parfois émotionnellement
autour de situations particulières, analyser les
intenses et exigeantes et ne bénéficient pas d’occasions
événements indésirables, développer les outils
d’évoquer les difficultés éventuelles qu’elles provoquent.
de communication au sein de l’équipe, analyser
Ils se sentent seuls, se découragent, ne voient plus
les pratiques, etc.
le sens de leur mission, sont exposés au risque de
burn-out, se réfugient dans la routine et la standardisation • Prévoir des séances de soutien collectif, au mieux
animées par un psychologue, où les personnels
du soin.
pourront s’exprimer sans crainte de jugement.
“La prévention de la maltraitance individuelle et
collective est fortement corrélée à la possibilité pour
les professionnels de trouver un sens à leur mission.
L’ensemble des dispositifs et outils mis en place
par l’encadrement dans le cadre de la gestion des
ressources humaines a donc notamment pour objet de
cultiver chez les professionnels le sens qu’ils trouvent
à l’exercice de leur métier”.
“Mission du responsable d’établissement et rôle
de l’encadrement dans la prévention et le traitement de la
maltraitance” (ANESM décembre 2008).
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
24
• Proposer des formations sur des sujets spécifiques
en fonction de l’établissement et de la population
accueillie : maladie d’Alzheimer, douleur, fin de vie,
dépression, gestion des troubles psychologiques et
comportementaux, alimentation et dénutrition, etc.
2.4
Dix propositions
1
Repérer et respecter autant que possible le choix des résidants :
horaires (lever, toilette, petit-déjeuner, changes, activités personnelles, coucher,
visites), voisins de table, habits, animations, etc.
2
Maintenir un environnement olfactif agréable.
3
Favoriser un environnement sonore signifiant
(nature et volume des bruits réfléchis, bruits naturels, éviter les bruits désagréables inutiles).
4
Faire sortir les résidants en extérieur au moins une demi-heure par semaine.
5
Respecter autant que possible la liberté de circuler de chacun.
6
Limiter à douze heures maximum le délai entre le repas du soir
et le petit-déjeuner.
7
En cas d’appel, annoncer un délai et le respecter.
8
Définir un temps minimal pour la toilette.
9
Évaluer régulièrement le degré de satisfaction des familles et des résidants.
10
Désigner un professionnel référent pour chaque résidant,
chargé du recueil des plaintes, de leur transmission et de leur suivi.
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
25
2.5
La bientraitance en filigrane
dans les actions des pouvoirs publics,
les textes législatifs et les codes
Code pénal et bientraitance
• Notion de particulière vulnérabilité mentionnée dans l’art. 222-3, 2°
concernant les infractions au titre des atteintes aux personnes,
concept de personne vulnérable dans la qualification des faits.
• La vulnérabilité des victimes peut être constitutive de délits spécifiques
(art. 223-3 et 223-4, art. 225-1 et 225-15, art. 313-4, art. 434-3).
• La vulnérabilité due à l’âge constitue une circonstance aggravante pour
les délits d’appropriations frauduleuses (art. 311-1, 311-4, 312-1, 312-2,
313-1, 313-2, 313-4 ; art. 312-1, 322-1, 322-3).
• Comité national de vigilance contre la maltraitance des personnes
âgées et adultes handicapés - Gestion des risques de maltraitance
en établissement (Ministère du travail, des relations sociales,
de la famille et de la solidarité, Secrétariat d’Etat chargé de la
solidarité). (décembre 2008).
• Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé • Plan maladie d’Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012.
publique.
• Plan Solidarité - Grand Age (Ministère délégué à la sécurité
• Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et
sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la
médico-sociale, décret n°2004-287 du 25 mars 2004 relatif au
famille). (juin 2006).
conseil de la vie sociale.
• Plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur 20062010 (Ministère de la santé et des solidarités). (mars 2006).
• ANAES - Limiter les risques de la contention physique de la • Plan de développement de la bientraitance et renforcement de la
personne âgée (Evaluation des Pratiques Professionnelles dans
lutte contre la maltraitance (Ministère délégué à la sécurité sociale,
les établissements de santé). (octobre 2000).
aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille).
• ANAES - Conférence de consensus : “Liberté d’aller et venir dans
(mars 2007).
les établissements sanitaires et médico-sociaux, et obligation de • Programme : Bientraitance des personnes âgées accueillies en
soin et de sécurité” (novembre 2004).
établissement (2009).
• ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles • Circulaire N° DHOS/RH4/2009/215 du 15 juillet 2009 relative
- Les attentes de la personne et le projet personnalisé (décembre
aux axes et actions de formation prioritaires, à caractère pluriannuel,
2008).
concernant l’ensemble des fonctionnaires des établissements
• ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles
mentionnés à l’article 2 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant
- Ouverture de l’établissement à et sur son environnement
sur les dispositions statutaires relatives à la fonction publique
(décembre 2008).
hospitalière.
• ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles • Charte des Droits et Libertés de la personne âgée dépendante
- Mission du responsable d’établissement et rôle de l’encadrement
(Fondation nationale de gérontologie, Ministères des affaires
dans la prévention et le traitement de la maltraitance (décembre
sociales). (1988 puis 1999).
2008).
• Guide Angélique (Application nationale pour guider une évaluation
• ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles
labellisée interne de qualité pour les usagers des établissements).
- La bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre • Le 3977, un numéro national contre la maltraitance, à destination
(juillet 2008).
des personnes âgées et des personnes handicapées et aux
• ANESM - Recommandations de bonnes pratiques professionnelles
témoins des situations de maltraitance (Ministère du travail, des
- L’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie
relations sociales, de la famille, des solidarités et de la ville).
d’Alzheimer ou apparentée en établissement médico-social
(février 2009).
• Le Code pénal (voir encadré).
• ANESM - L’évaluation interne en EHPAD (à paraître en 2010).
• Le Code de déontologie médicale.
BIENTRAITANCE, PERSONNES ÂGÉES
DÉPENDANTES,
Promotion de l’amélioration des pratiques
26
2.6
Pour en savoir plus
Organismes concernés par la
bientraitance des personnes âgées
>Les ouvrages
et les guides
• Amyot J.J., Villez A.
Risque, responsabilité, éthique dans
les pratiques gérontologiques.
Ed. Dunod, 2001.
• Badey-Rodriguez C.
La vie en maison de retraite
- Comprendre les résidants,
leurs proches et les soignants.
Ed. Albin Michel, 2003.
• Bobin C.
La présence pure.
Ed. Le temps qu’il fait, Cognac 1999.
• Casagrande A. et Déliot C.
Vieillir en institution – Témoignages de
professionnels, regards de philosophes.
John Libbey Eurotext, 2005.
• Conseil d’analyse stratégique/
Maison des sciences de l’homme.
L’EHPAD pour finir de vieillir.
Ethnologie comparée de la vie quotidienne en institution gériatrique.
(www.strategie.gouv.fr) juin 2006.
• Debout M.
Prévenir la maltraitance envers
les personnes âgées.
Ed. ENSP Rennes, 2003.
• Doutreligne S.
Regards ethnologiques sur les maisons
de retraite.
Horizons stratégiques n°1, juillet 2006.
• DREES
Une maltraitance ordinaire :
les perceptions de la maltraitance
des personnes âgées en institution et
à domicile.
Lettre de la DREES, Une maltraitance
ordinaire, février 2005.
• Fleutiaux P.
Des phrases courtes ma Chérie.
Ed. Actes Sud, 2001.
• Personne M.
Soigner les personnes âgées à l’hôpital.
Ed. Dunod, 1995.
• RIDUL éthique 2002-2004.
La dignité en institutions gériatriques.
Questionnement éthique des soignants.
• Société de Gérontologie de l’Est.
Accueil des familles en USLD, référentiel,
2001.
• Turz A.
Rapport préparatoire au Plan Violence
et Santé (Dr Anne Tursz) mai 2005
(Commission personnes âgées et
personnes handicapées).
>Quelques sites Internet
www.afbah.org
Association Francophone pour la
Bientraitance des Aînés et
Handicapés (AFBAH).
www.anesm.sante.gouv.fr
Agence Nationale de l’Evaluation et
de la qualité des Etablissements et
Services sociaux et Médico-sociaux
(ANESM)
www.asso.alma.free.fr
Allô Maltraitance France
(ALMA France)
www.fng.fr
Fédération Nationale de
Gérontologie (FNG)
www.inpea.net
International Network for the
Prevention of Elder Abuse (INPEA)
www.mobiqual.fr
Programme MobiQual : Mobilisation
pour l’amélioration des pratiques
professionnelles en EHPAD, établissements de santé et à domicile
www.sfgg.fr
Société Française de Gériatrie et
Gérontologie (SFGG)
• ADESSA Fédération nationale d’associations
d’aide et de services à domicile
• Allô Maltraitance France (ALMA France)
• Association Française pour la Bientraitance
des Aînés et Handicapés (AFBAH)
• Association France Alzheimer
• Association des Directeurs d’Etablissements
d’hébergement pour Personnes Agées (AD-PA)
• Association des Directeurs d’Etablissements
de Service pour Personnes Agées (FNADEPA)
• Comité d’Entente des Formations Infirmières
et Cadres (CEFIEC)
• Comité National des Retraités et Personnes
Âgées (CNRPA)
• Fédération Hospitalière de France (FHF)
• Fédération des Etablissements Hospitaliers
d’Assistance Privée (FEHAP)
• Fédération Nationale d’Accueil et de Confort
pour Personnes Agées (FNACCPA)
• Fédération Nationale des Associations d’AidesSoignants (FNASS)
• Fondation Nationale de Gérontologie (FNG)
• International Network for the Prevention of
Elder Abuse (INPEA)
• PRISME : Prévention des Risques, Inspections
et Signalements des Maltraitances dans les
Etablissements sociaux et médico-sociaux
(Direction Générale de l’Action Sociale)
• Société Française de Gériatrie et Gérontologie
(SFGG)
• Syndicat National des Etablissements et
Résidences pour Personnes Agées (SYNERPA)
• Union Nationale de l’Aide, des soins et des
services aux domiciles (UNA)
• Union Nationale des associations d’Aide à
Domicile en Milieu Rural (UNADMR)
• Union Nationale Inter-fédérale des Organismes
Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS)
• Vieillir, c’est vivre ! Association présidée par
Paulette Guinchard-Kunstler.
2. BIENTRAITANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
27
Réalisation : Concept Santé - Réédition 2010
PROMOTION DE L’AMÉLIORATION
DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES
Dans le cadre du programme MobiQual

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