TD 4
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MASTER DE MATHÉMATIQUES ANALYSE HILBERTIENNE Universite de Nice Sophia Antipolis 2015-2016 Feuille 4 : Opérateurs compacts Exercice 1. Soit une matrice infinie a11 a12 ... 2 A = a21 a22 ... ∈ CN , ... ... ... telle que C = P i≥1 < ∞. Montrer que A dÈfinit un opÈrateur compact T : l2 → l2 par X X X . ai,j xj T ((xn )n ) = ( a1j xj , a1,j xj , ...) = P 2 j≥1 |ai,j | j j j≥1 i≥1 Exercice 2. Soit k une fonction continue sur [a, b] × [a, b], avec a < b réels. Soit E = C([a, b]) et T l’opérateur défini par Z T (f )(x) = k(x, y)f (y)dy. [a,b] (1) Montrer que T est un opérateur borné sur E. (2) Si B est la boule unité,montrer que T (B) est relativement compact dans L2 . Exercice 3. Soit K une fonction dans L2 (Ω × Ω), Ω ⊂ R ouvert et T l’opérateur défini par Z TK (f )(x) = K(x, y)f (y)dy. Ω (1) Montrer que TK est limite d’opérateurs de rang fini. (2) Montrer que tout opérateur de Hilbert-Schmidt est compact. Que dire de la réciproque ? (3) Montrer que pour toute base hilbertienne (en ) de L2 (Ω) on a X kKk2L2 (Ω×Ω) = kTK en k2L2 (Ω) . n (4) Montrer que tout opérateur de Hilbert-Schmidt sur L2 (Ω) s’écrit de manière unique sous la forme TK Rappel : T est un opórateur de Hilbert-Schmidt s’il existe une base hilbertienne (ek ) telle que P 2 kT e k k < ∞. k Exercice 4. Soit E = L2 ([0, 1]) muni de sa structure hilbertienne naturelle. Soit ϕ une fonction continue sur [−1, 1]. Pour x ∈ [0, 1], on définit Z 1 f ∗ ϕ(x) = ϕ(x − t)f (t)dt. 0 (1) Montrer que T : f 7→ f ∗ ϕ définit un opérateur borné sur E. (2) Quelle condition doit vérifier ϕ pour que T soit auto-adjoint ? 2 Réponse exercice 1. En effet, T est bien défini car 2 X X 2 X X ≤ |a ||x | kT (xn )k2l2 = a x ij j ij j i i j j et par Cauchy-Schwartz on aura X X XX kT (xn )k2l2 ≤ |aij |2 |xj |2 = |aij |2 k(xn )k2l2 . i D’où T ∈ L(l2 ) et kT k ≤ √ j j i,j C. Soit Tk : l2 → l2 , défini par Tk ((xn )) = P j aij xj 1≤i≤k : c’est un opérateur de rang fini, en effet, c’est l’application Pk ◦ T où Pk est la projection orthogonale sur Fk = V ect{(ei )1≤i≤k }, où les en sont les éléments de la base hilbertienne standard de l2 . On voit facilement que 2 X X kT − Tk k2 ≤ |aij |2 i≥k+1 j donc tend vers 0 lorsque k → ∞, comme le reste d’une série convergente. D’où T est limite d’opérateurs de rang fini, il est donc compact. Rb Réponse exercice 2. D’après Cauchy-Schwartz on a |T f (x)| = | a k(x, y)f (y)dy| ≤ kkkL2 kf kL2 et Z b Z b Z b 2 2 kT f kL2 = |T f (x)| dx = | k(x, y)f (y)dy|2 dx. a a a Soit f ∈ B, alors pour tout x ∈ [a, b] on a |T f (x)| ≤ kk(x, .)kL2y kf kL2 ≤ sup kk(x, .)kL2y = C, x∈[a,b] d’où A(x) = {T f (x), f ∈ B} est donc borné. Comme k est continue sur le compact [a, b], elle est l’équicontinue, d’où pour tout > 0 il existe δ > 0 tel que |x1 − x2 | + |y1 − y2 | ≤ δ implique |k(x1 , y1 ) − k(x2 , y2 )| ≤ . Ainsi, pour tout f ∈ B, par l’inégalité triangulaire on aura Z b Z b |T f (x1 ) − T f (x2 )| ≤ |k(x1 , y) − k(x2 , y)||f (y)|dy ≤ |f (y)|dy ≤ kf kL2 ≤ , a a car kf kL2 ≤ 1. Cela montre que l’ensemble A est équicontinu. D’après le théorème d’Arzela-Ascoli, A = T (B) est rélativement compact. Réponse exercice 3. (1) On peut voit TK f comme le produit scalaire de f avec le noyau K. En effet si on notre Kx (y) = K(x, y), alors TK f (x) = hKx , f i pour tout x ∈ Ω. Fixons une base orthonormée (en ) de L2 (Ω), alors X XZ XZ 2 2 2 |TK en (x)| dx = |hKx , en i|2 dx kTK kHS = kTK en kL2 = n n Ω n Ω 2 et par le théorème de convergence dominée cela vaut n |hKx , en i| dx ; ensuite par ParR 2 2 2 seval on trouve kTK kHS = kKx kL2 dx = kKkL2 par définition de K et le théorème de Fubini. (2) En fait, T est un opórateur de Hilbert-Schmidt et tout opérateur de HS sur un espace de Hilbert H est compact (suite d’opórateurs fini). En effet, étant donné une base P de rang 2 . Soit > 0, alors il existe N ∈ N tel hilbertienne (e ) de H, on pose c = kT e k k k k P 2 ≤ 2 . On pose F = vect{(e ) que kT e k } et P : H → H la projection j 0≤j≤N k k>N orthogonale sur F . Alors T = P ◦ T est de rang fini et kT − T k2 ≤ kT − T k2HS = P 2 2 k>N kT ek k ≤ ; ainsi T est limite d’opérateurs de rang fini, donc compact. RP 3 Réciproquement, il existe des opórateurs T compacts mais qui ne sont pas de HIlbert1 Schmidt : par exemple la multiplication avec an = 1+ln(n) , n ≥ 1. (3) calcul direct + théorème de convergence monotone + Parseval+ Fubini. P (4) Soit T un opórateur de HS, on pose T en = m an,m em et X am,n en (x)em (y). K(x, y) = n,m L2 (Ω×Ω) P Alors K ∈ car T est HS (kKk2L2 = m,n a2m,n = kT k2HS < ∞). Par construction, TK vérifie que pour tout p, q, hTK ep , eq i = ap,q et donc TK ep = T ep . TK est continus sur L2 (Ω) et coincide avec T sur vect{(en )n } qui est dense, donc il est égal à T . L’unicité est facilement vérifiée. . Réponse exercice 4.