Faut-il avoir peur du progrès technique? Introduction On a coutume

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Faut-il avoir peur du progrès technique? Introduction On a coutume
Faut-il avoir peur du progrès technique?
Introduction
On a coutume de dire qu’il faudrait soit rejeter complètement le progrès technique,
en avoir peur et avoir un discours technophobe qui serait responsable de tous les maux de
l’humanité, soit un discours technophile qui venterait les mérite du progrès technique qui en
ferait l’éloge. Or, le terme de progrès technique laisse entendre une amélioration, un
processus qui va avers le mieux, une amélioration continue de nos outils et de nos savoirfaire. La question faut-il avoir peur du progrès technique peut donc paraitre paradoxale
puisqu’elle laisse entendre qu’il faudrait avoir peur, redouter une amélioration. Toutefois,
cette question est justifiée puisque certaines inventions techniques récentes ont engendrés
des catastrophes, comme par exemple la catastrophe nucléaire de Fukushima suite au
séisme et au tsunami ; catastrophe qui met en cause le progrès technique nucléaire. La peur
du progrès technique peut donc être justifiée et c’est pour cela que l’on se pose la question
faut-il avoir peur du progrès technique. Il va donc falloir montrer qu’afin que le progrès
technique soit au service de l’homme et qu’il lui redonne confiance en l’avenir, il doit
s’accompagner d’une réflexion sur ses finalités et sur ses conditions d’utilisations. On va
donc se demander comment l’homme, grâce au phénomène psychologique de la peur, peutil rationnaliser le progrès technique afin qu’il ne soit ni idolâtré ni diabolisé.
Nous pouvons commencer par dire que la première hypothèse, celle qui semble dès
l’abord évidente serait qu’aujourd’hui l’homme, avec l’avancée du progrès technique est
devenu technophobe, c’est-à-dire que cette amélioration lui fait peur.
Tout d’abord, le progrès technique nécessite l’exploitation de notre environnement. La
nature n’est plus pour l’homme son milieu d’adaptation mais son milieu
d’approvisionnement dans lequel on ne cherche désormais plus que des ressources
utilisables et stockables. On cherche à rentabiliser, à produire toujours plus malgré le fait
que cette production ait des répercutions sur la nature et donc sur la vie de tous les êtres
vivant y compris les hommes. Toutes les sources d’énergies d’aujourd’hui ont un impact
sur l’environnement. Par exemple, les barrages qui produisent de l’énergie grâce à la force
de l’eau perturbent les écosystèmes marins et engendrent la mort de milliers d’êtres vivants
chaque année. Ce genre d’impacts sur notre milieu fait peur à l’homme car ils participent au
réchauffement climatique de la planète et ce dernier est un thème polémique au jour
d’aujourd’hui. L’homme, au même titre qu’il abime son écosystème, se dénaturalise et
devient un être factice, il se créer des besoins et il consomme et produit plus que nécessaire.
On pourrait citer ici un exemple majeur : la société de consommation dans laquelle nous
vivons. L’homme de nos jours ne consomme pas pour ses besoins naturels et vitaux mais
pour des besoins qu’il créé. Cela rejoint et participe au fait que, par cette production
massive, l’homme détériore son milieu de vie.
De plus, le progrès ainsi que les inventions techniques ont engendré l’apparition
d’addictions, de nouvelles formes de dépendances. En effet, le progrès technique étant à
l’origine d’inventions technique, il créé de nouveaux produit qui n’existaient sous aucune
forme avant et qui sont donc à l’origine de nouvelles addictions. Nous pouvons citer ici
l’exemple du téléphone portable. De nos jours, cet objet est multifonctions et il nous permet
de rester connecté au reste du monde, sur les réseaux sociaux où que nous soyons. Il existe
aujourd’hui une réelle maladie qui se manifeste sous forme d’addiction au téléphone
portable ou plutôt de la peur de ne pas l’avoir à portée de main. Cela se nomme la
nomophobie. Ce terme ainsi que cette addiction sont apparu avec l’apparition de la
disponibilité de la connexion de partout. Jamais une telle maladie n’aurait été possible
auparavant étant donné que nous ne pouvions pas être connecté où que nous soyons. Le
téléphone devient donc une sorte de drogue pour l’individu qui ne peut plus s’en passer. Cet
exemple illustre parfaitement le fait que le progrès technique est à l’origine d’addictions et
donc d’effets négatifs sur la santé de l’homme.
Enfin, nous pouvons terminer d’argumenter cette première hypothèse en disant que le
progrès technique a pour but de simplifier la vie de l’homme et de le libérer. Pour se faire,
il a tendance à mécaniser énormément de choses, c’est-à-dire à donner de l’autonomie à
l’homme qui n’a alors parfois plus qu’à appuyer sur un bouton pour réaliser une tache. Or,
le fait que tout soit automatisé rend les fautes techniques plus probables, fautes qui peuvent
être à l’origine de catastrophes plus ou moins notables. L’exemple le plus évident ici serait
la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, en mars 2011, qui s’est produite suite au
tremblement de terre et au tsunami qui ont sévis dans cette région. Malgré la sécurité qu’il
pouvait y avoir dans la centrale nucléaire, la catastrophe a quand même eu lieu et a fait de
nombreuses victimes. Cet accident a été provoqué à cause d’un problème technique et
remet donc en cause le progrès technique nucléaire et les techniciens. Nous pouvons aussi
proposer ici l’exemple des OGM. Ces organismes génétiquement modifiés ont été créé pour
augmenter les productions ou pour que les produits soient plus vendus, qu’ils soient
meilleurs. Cette modification était donc, à l’origine, positive. Cependant, on a découvert
quelques années après que ces produits étaient nocifs pour la santé et pour les plantations.
Ces deux exemples nous montrent que le progrès technique peut avoir des failles qui ne
sont pas contrôlables et qui ont un impact sur l’homme.
Nous avons donc vu que le progrès technique est à l’origine d’importants impacts
sur l’environnement, de nouvelles sortes de dépendances et de catastrophes internationales
importantes. Il s’agit ici de chercher à savoir comment l’homme peut s’aider de sa peur.
Faut-il avoir peur du progrès technique ? Malgré tous ces défauts, le progrès technique
n’aurait-il pas des points positifs qui pourraient atténuer cette peur afin que l’homme
n’arrive pas à un point où il diaboliserait ce progrès ?
Nous pouvons poser comme deuxième hypothèse que le progrès technique, malgré
tous ces défauts, aide à la vie de tous les jours et n’est pas toujours responsable de ce que
l’on a tendance à penser, c’est-à-dire que nous ne pouvons en aucun cas rejeter
complètement le progrès technique.
En premier lieu, malgré tout ce que nous venons de souligner avec la première hypothèse,
nous ne pouvons pas négliger le fait que le progrès technique et les inventions qui
l’accompagnent améliorent et facilitent largement notre vie de tous les jours. Le progrès
technique se trouve, de nos jours, dans n’importe quel objet, dans n’importe quelle
habitude, ou encore à n’importe quel endroit. Même s’il ne se remarque pas tout le temps, il
est présent et facilite notre quotidien. En effet, au jour d’aujourd’hui, le progrès technique
nous entoure sans même que nous nous en rendions compte et par exemple, même la
personne la plus technophobe qu’il soit utiliserait des inventions technique comme un
téléphone, un ordinateur ou même un fer à repasser. Un autre exemple que l’on pourrait
nommer ici serait celui de la médecine. En effet, l’espérance de vie de l’être humain ne
cesse d’augmenter et cela grâce aux progrès techniques qui ont été effectués au niveau des
médicaments ainsi que des machines utilisées pour détecter des maladies ou des tumeurs
par exemple.
Ensuite, nous pouvons aussi souligner le fait que les mauvais côtés du progrès technique,
du moins ces défauts qui sont les plus connus et que nous avons cités auparavant ne sont
pas seulement causés par des fautes techniques mais elles peuvent être aussi causées par
l’homme à travers le progrès technique d’une certaine manière. Comme premier exemple,
nous pouvons mentionner la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. Cette
catastrophe n’a pas été provoquée par une faute technique mais s’est produit à la suite
d’une série d’erreurs commises par les techniciens de la centrale qui, sous les ordres de leur
supérieur ont supprimé certaines mesures de sécurité qui auraient dû être prises. Cet
accident nous montre que les catastrophes, entre autres nucléaires, ne sont pas seulement
dues aux problèmes mécaniques. Le deuxième exemple que nous pouvons citer ici est celui
des réseaux sociaux. En effet, de nos jours, les réseaux sociaux sont utilisés comme moyen
de contrôle social des individus et peuvent remettre en cause le progrès technique car ces
réseaux deviennent alors dangereux et donnent un point de vue négatif sur ce progrès
technique. Cependant, ce ‘’danger’’ n’est pas dû au progrès technique mais à l’usage que
l’homme en fait. C’est-à-dire qu’ici ce n’est pas le progrès technique en soit qui est
mauvais mais la manière dont l’homme s’en sert. Ces deux exemples nous montrent donc
que parfois ce n’est pas le progrès ou l’invention technique qui est mauvaise mais comment
l’homme s’en sert.
Finalement, le progrès technique sert aussi à réparer des dégâts causés par l’homme luimême. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, l’homme se sert d’inventions techniques récentes afin
de résoudre certains problèmes environnementaux qu’il a causés sur la planète. Par
exemple, il utilise un système qui provient d’une invention très récente afin de désaliniser
l’eau de la mer et la rendre potable pour fournir des régions sèches comme en Afrique. De
plus, grâce aux progrès techniques effectués dans le domaine informatique, on cherche
aujourd’hui à digitaliser de plus en plus les entreprises et le monde en général afin d’utiliser
le moins de papier possible et d’éviter au maximum la déforestation. Ces exemples nous
montrent que malgré le fait que l’homme, avec son progrès technique, ait pollué et détérioré
son environnement, il cherche maintenant, avec le pouvoir technique qu’il a développé, à
réparer ses dégâts au maximum.
Nous avons donc vu que malgré tous ses défauts, le progrès technique possède de
nombreux avantages et que ses erreurs ne sont pas toujours de sa faute. Il s’agit ici de
chercher à savoir comment l’homme peut s’aider de sa peur. Faut-il avoir peur du progrès
technique ? Comment, grâce à la rationalisation de la peur, l’homme pourra-t’il arriver à
accepter le progrès technique tout en faisant attention à ses finalités ?
Nous allons, pour terminer, voir comment l’homme peut utiliser cette peur afin de
pouvoir utiliser le progrès technique et ses avantages comme il se doit pour qu’il soit au
service de l’homme et qu’il lui redonne confiance en l’avenir.
Tout d’abord, afin de pouvoir utiliser le progrès technique sans avoir à se préoccuper des
dangers, il faut que l’homme réussisse à rationnaliser cette peur afin de pouvoir l’utiliser
pour contrôler le progrès technique lui-même. Il doit arriver à ouvrir une réflexion sur les
finalités du progrès technique afin de distinguer lui-même ce qui est bon et ce qui est
mauvais, ce qui pourrait servir de ce qui pourrait nuire, ce qui l’aiderait de ce qui le
désavantagerait…etc. De plus, l’homme grâce à cette réflexion sur les finalités du progrès
technique doit arriver à comprendre et à prévoir ses dangers afin de les transmettre et de les
prévenir dans l’éduction, par exemple. Il faudrait donc trouver et transmettre une éthique de
la peur comme l’évoque Hans Jonas dans son ouvrage Le principe de responsabilité. Cette
éthique de la peur aiderais ainsi l’homme à vaincre cette peur afin de la transformer en
quelque chose d’utile qui lui redonnerait confiance en l’avenir et qui pourrait faire que le
progrès technique soit alors complètement à son service.
Enfin, pour que le progrès technique ne pose plus de problèmes, en plus de l’éthique il
faudrait mettre au point une politique de régulation du progrès technique. Il s’agirait donc
d’ouvrir une réflexion sur les conditions d’utilisation de ce progrès. Le gouvernement
devrait alors fixer une sorte de cadre juridique pour pouvoir réguler les avancées ainsi que
les dangers du progrès technique, que ce soit par des normes de sécurités pour les failles
techniques ou par des lois pour les hommes qui se servent du progrès technique et de ses
inventions avec une mauvaise intention. Cela impliquerait de même l’éducation car cette
dernière joue un rôle considérable dans le devenir des hommes.
CONCLUSION
En guise de conclusion, nous pouvons dire que le progrès technique peut inspirer la peur
malgré le fait que malgré tout il nus facilite la vie au quotidien. La solution la plus
pertinente serait de réussir à rationnaliser cette peur afin de s’en servir pour ouvrir une
réflexion sur ses finalités et sur ses conditions d’utilisation. Cela permettrait alors au
progrès technique d’être complètement au service de l’homme et l’aiderait à reprendre
confiance en l’avenir. Nous pouvons donc désormais répondre à la question Faut-il avoir
peur du progrès technique ? en disant que oui, il faut en avoir peur mais il ne faut pas le
diaboliser et il faut pouvoir réussir à s’aider de cette peut pour d’une certaine manière
contrôler ce progrès technique.
Justine FONT, terminale S4