Commentaire des cartes d`alerte relatives aux

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Commentaire des cartes d`alerte relatives aux
COMMENTAIRE
DES CARTES D’ALERTE RELATIVES AUX
CHIROPTERES EN PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR
PREAMBULE
Les cartes ont été réalisées à partir de la base de données du Groupe Chiroptères de Provence, alimentée par les
observations de ses adhérents, et grâce aux données fournies par les nombreux partenaires du GCP, notamment Parc
National du Mercantour et Parc National des Écrins. Les données intégrées ont été mises à jour en 2007. Ces cartes
donnent donc une vision actualisée des connaissances régionales dans ce domaine à la date de leur réalisation. Afin
de rester pertinentes, ces cartes nécessitent des mises à jour régulières.
Pour chaque carte ou groupe de carte, des détails techniques sur la construction sont fournis et un commentaire
permet d'éclairer la compréhension des statuts de chaque espèce et des enjeux de conservation sur la région.
REPRESENTATION DES GITES MAJEURS ET GITES DISPARUS (1
CARTE)
ÉLABORATION
Cette cartographie concerne toutes les espèces de la région.
Les gîtes majeurs (au sens large) ont été définis comme tels par une étude au cas par cas pour chaque
espèce, en fonction des connaissances locales et des effectifs de chaque colonie. Les observations issues
de « point d'écoute » ou de « capture » ne sont pas prises en compte : seuls les gîtes ont été intégrés.
N= 482 gîtes majeurs actuels.
Les gîtes majeurs disparus sont ceux dont les observations postérieures à 1980 sont inexistantes ou pour
lesquels aucune trace de Chiroptères n'a été mise en évidence : en général ce sont des données
bibliographiques ou des témoignages. N= 26 gîtes majeurs disparus.
L'urbanisation a été figurée à partir de l'extraction des secteurs urbanisés (au sens large) de la couverture
OcSol_2006 (CRIGE).
Les gîtes importants situés en proche périphérie en dehors de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont
été intégrés.
ANALYSES
Les gîtes majeurs sont inégalement répartis dans la région, même en considérant le biais de prospection.
Les régions préalpines, essentiellement en 04 et 05, concernent des gîtes à Petits rhinolophes avec
quelques sites à grands Myotis et Grands rhinolophes. La région méditerranéenne est surtout concernée
par d'importantes colonies en grottes et cavités artificielles qui se sont maintenues jusqu'à nos jours, ainsi
que par des gîtes d'espèces plus communes à effectifs importants (cas de la Camargue avec les
pipistrelles).
La localisation des gîtes majeurs disparus nous renseigne essentiellement sur la pression anthropique
dans la région, concentrée dans sa moitié sud. Ces disparitions concernent, dans la quasi-totalité des cas,
des gîtes cavernicoles et essentiellement des grottes naturelles. Ces sites sont souvent détruits, modifiés
ou très fortement dégradés, comme la grotte de la Fourbine à St-Martin-de-Crau, la grotte Loubière à
Marseille ou des Ratopenados dans la vallée du Gapeau, Grotte d'Artigues, Grotte de St-Eucher, etc. A
défaut, d'autres sites ont été ou sont encore trop fréquentés par l'homme, comme la grotte des Rampins, la
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Cartes d’alertes Chiroptères en région Provence-Alpes-Côte d’Azur - Juin 2009
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grotte des Fées, etc. De la Camargue à Hyères, dans les Bouches-du-Rhône et le Var, 70% des sites
cavernicoles autrefois occupés par d'importantes colonies de chauves-souris sont aujourd'hui désertés.
Nous manquons de recul sur les Alpes-Maritimes mais quelques sites autrefois occupés sont aujourd'hui
très affaiblis ou désertés : la grotte du Chat, le réseau de grottes de la Siagne qui est en déclin, etc. Dans
les Hautes-Alpes, les disparitions sont uniquement des colonies situées en combles d'églises ou de
châteaux rénovés (Grands rhinolophes et grands Myotis).
Il semble que ce soit la fréquentation humaine qui soit généralement la cause des disparitions
(spéléologues, promeneurs, archéologues). Nous ne pouvons exclure les changements paysagers et les
modifications des pratiques agricoles avec l'usage massif de pesticides, toujours d'actualité comme cause
de déclins. Par exemple, le déclin massif et rapide sur quelques décennies de la fin du XIXème à la moitié
du XXèmeS des populations de Rhinolophe euryale pourrait s'expliquer par la conjonction de toutes ces
causes.
PRESSION DE PROSPECTION :
(1 CARTE)
NOMBRE D'OBSERVATIONS PAR COMMUNE
ÉLABORATION
Cette cartographie concerne toutes les espèces de la région.
Une observation est définie comme la présence d'une espèce donnée observée au cours d'une visite sur
un gîte donné à une date donnée. Parmi les 963 communes concernées, chacune est colorée selon les
observations de Chiroptères dont elle a fait l'objet.
La catégorie « Aucune prospection » désigne les communes pour lesquelles aucune observation (ni
positive, ni négative) n’est recensée : ce sont les communes non prospectées aujourd’hui. N= 391.
La catégorie « Faible prospection » désigne les communes (en général peu prospectées) pour lesquelles
seules des observations négatives sont connues. Quelques prospections ont été réalisées mais la
présence de Chiroptères n'a pas pu être mise en évidence. N= 18.
Les 3 autres catégories classent les communes prospectées (N= 554) selon un gradient d'observations,
défini comme le nombre d’observations par commune. On a donc défini 3 classes selon la méthode des
quantiles, c'est-à-dire le partage des communes en 3 groupes sensiblement égaux. Les valeurs seuils sont
données à titre indicatif mais ne présentent pas de signification biologique véritable, la priorité ayant été
donnée à la dispersion en classes égales et non à l'appartenance à une fourchette de valeurs précise.
On obtient ainsi les 3 classes suivantes :
moins de 7 observations : communes sous-prospectées (N= 134)
moins de 25 observations : commune moyennement prospectées (N= 177)
25 observations et plus : communes intensément prospectées (N= 177)
Remarque : étant donné qu’elles rendent compte d’un nombre d’observations par commune, ces cartes ne fournissent
pas de renseignements sur la couverture des prospections : 10 observations sur un même gîte auront la même valeur
que 1 observation sur 10 gîtes différents (sur la même commune).
ANALYSE
La pression de prospection est inégalement répartie sur la région. Certains secteurs sont bien connus,
tels la périphérie de Vachères (04, entre Digne et Avignon), l'est du Parc Naturel Régional (PNR) du
Luberon, l'ouest du PNR Verdon, la Camargue et les Alpilles. Le Parc National (PN) du Mercantour est bien
connu, essentiellement grâce à des inventaires au détecteur d'ultrasons. La zone périphérique présente
cependant des lacunes de prospections. Le PN des Écrins est relativement bien connu, même en zone
périphérique. Il convient de noter qu'une grande partie des données des Écrins est actuellement en cours
de traitement et n'apparaît pas dans cette version des cartographies.
Un certain nombre de sites N2000 ont fait l'objet d'un premier inventaire ayant permis de définir une base
de connaissances sur ces territoires, même si des recherches complémentaires sont souvent souhaitables.
On peut citer la Siagne, les Maures, le Dévoluy.
Cependant, de vastes entités géographiques restent mal connues : le département des AlpesMaritimes, de nombreuses communes au centre des Bouches-du-Rhône, la moitié ouest du Vaucluse, le
Sud du Luberon et le Sud des Hautes-Alpes, le Briançonnais, l'Ouest du Var, certaines communes au sud
du PNR Queyras. Plusieurs communes, notamment dans le 04, sont relativement bien prospectés grâce à
des inventaires en détection d'ultrasons, mais peu de gîtes sont connus.
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REPARTITION DES ESPECES PAR COMMUNE
ÉLABORATION
Le classement est binaire, selon la présence avérée ou non de chaque espèce dans une commune
donnée. Les données utilisées pour ce classement sont les observations actuelles : les observations
antérieures à 1980 n'ont pas été prises en compte. Afin de figurer des zones particulièrement sensibles, les
gîtes d’intérêt ont été marqués. Ces gîtes sont considérés « à fort enjeu » suite à une analyse au cas par
cas sur des critères d’effectifs et de statut adapté à chaque espèce (rares gîtes de reproduction connus,
réseau de gîtes indispensable, etc…).Les communes non prospectées ont été figurées à part.
A noter qu'une présence non avérée sur une commune est souvent due à un manque de prospections.
L'étude parallèle des cartes « pression de prospection » et « répartition des espèces » est donc pertinente.
ANALYSES
BARBASTELLE D'EUROPE
Espèce forestière connue en montagne et dans les grands massifs forestiers. Sa présence est
particulièrement remarquable sur la montagne de Lure et elle est citée dans quelques milieu moins
forestiers : la Sainte-Baume, le massif des Maures, le col du Rouet, en Crau. Dans la région l'espèce est
toujours rare à très rare, avec quelques preuves de reproduction en montagne.
SEROTINE DE NILSSON
Espèce de haute montagne, boréale. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, elle est située au sud de son aire de
répartition européenne. Elle est très rarement contactée par détection ultrasonore mais il se pourrait qu'elle
se reproduise dans la région. En Europe, il semble que l'espèce soit en expansion mais sa tendance locale
est inconnue.
SEROTINE COMMUNE
Espèce largement répandue, de la côte jusqu'en montagne, en Camargue. Plusieurs preuves de
reproduction sont connues dans la région, réparties sur l'ensemble du territoire. Elle reste peu commune et
à densités de population variables et localisées.
VESPERE DE SAVI
Espèce largement répandue, fréquentant des milieux variés, avec une nette préférence pour les milieux
rupestres. Elle est commune dans la région et quelques sites de reproduction sont connus en plaine et
collines. C'est une espèce méditerranéenne et la région se trouve au cœur de son aire de répartition.
MURIN D'ALCATHOE
Espèce de montagne liée aux ripisylves. C'est une espèce récente, décrite en 2001, dont la biologie et la
répartition sont méconnues. Elle est très rare dans la région et est essentiellement contactée par détection
ultrasonore.
MURIN DE BECHSTEIN
Espèce strictement forestière des plaines et collines. Très rare ou absente en montagne. Sa répartition est
localisée et les preuves de reproduction sont exceptionnelle : dans les Maures et à la Ste Baume. Cette
espèce demeure très rare dans la région, à l'image de sa rareté en France.
PETIT MURIN
Espèce des plaines et collines, largement répandue. Assez commune dans la région, avec quelques
colonies importantes. Cependant les populations sont fragiles, plusieurs colonies ont disparu au cours du
XXème siècle dans le Var et les Bouches-du-Rhône. La région est particulièrement importante pour la
conservation de cette espèce méditerranéenne.
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MURIN DE BRANDT
Espèce des forêts boréales, de montagne. En région méditerranéenne, elle est localisée en montagne. Elle
est rare dans la région, l'espèce ayant été capturée en deux endroits seulement. La population régionale
est particulièrement importante pour la conservation de l'espèce en France.
MURIN DE CAPACCINI
Espèce liée aux grands cours d'eau, présente à moins de 600m d'altitude. Elle est très rare et ses effectifs
régionaux sont faibles (moins de 5000 individus estimés). Quatre colonies de reproduction sont connues :
dans le bas Verdon, l'Argens, les gorges de Chateaudouble et les gorges de la Siagne. L'espèce est
historiquement connue dans la région, elle a aujourd'hui disparu de Camargue et du secteur marseillais. La
population de Provence-Alpes-Côte-d'Azur est primordiale pour la conservation de l'espèce. L'ensemble
des effectifs nationaux, estimés entre 10 000 et 15 000 individus, est partagé entre les régions ProvenceAlpes-Côte-d'Azur et Languedoc-Roussillon. Un petit groupe de reproduction est par ailleurs connu en
Ardèche.
MURIN DE DAUBENTON
Espèce largement répandue, liée aux rivières, localisée en montagne et en plaine où des colonies de
reproduction sont connues. Elle est commune dans la région.
MURIN À OREILLES ÉCHANCRÉES
Espèce localisée dans les plaines et collines, rare dans les zones alpines. Elle est liée aux ripisylves et aux
boisements. Sept colonies de reproduction sont connues dans la région, la plus importante sur l'Argens
(plus de 600 individus), nombre d'entre elles sont mixtes avec le Grand rhinolophe. L'espèce demeure rare.
Les populations régionales sont importantes pour la conservation de l'espèce.
MURIN A MOUSTACHES
Espèce localisée en montagne dans la région, liée aux zones forestières pré-alpines et alpines. Elle est
rare à peu commune en montagne.
GRAND MURIN
Espèce répandue. Elle forme souvent des colonies mixtes avec le Petit murin, ce qui rend difficile sa
détermination car les deux espèces sont très proches morphologiquement et l'hybridation est
scientifiquement reconnue. Elle demeure rare (plus rare que le Petit murin) dans la région.
MURIN DE NATTERER
Espèce largement répandue sur toute la région, liée aux forêts denses et claires et aux garrigues. Deux
colonies de reproduction sont connues, à Roumoules et à Sylvacane. Elle reste peu commune.
MINIOPTERE DE SCHREIBERS
Espèce rencontrée en plaines et collines, en général à moins de 700 m d'altitude. Elle est rare et très
localisée pour la reproduction : cinq colonies sont connues. D'autres gîtes importants pour le transit sont
recensés et un site important est connu pour l'hibernation. L'espèce subit une régression ancienne et
récente au niveau du nombre de gîtes et de ses effectifs. Une mortalité importante et généralisée
constatée en 2002-2003 a grandement fragilisé les populations. La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a
une responsabilité majeure dans la conservation de l'espèce : 3 gîtes ont un intérêt international (Orgon,
Esparron-de-Verdon et Argens) pour le Minioptère de Schreibers et d'autres espèces. Cinq gîtes
d'hibernation majeurs sont connus pour l'espèce, dont un regroupe 10% des effectifs nationaux.
GRANDE NOCTULE
Répartition peu connue, contacts ponctuels. Espèce très rare, probablement migratrice. Possible existence
d'une population résidente dans la région mais trop peu d'éléments sont disponibles.
NOCTULE DE LEISLER
Espèce répandue dans toute la région. Elle fréquente tous les milieux mais les preuves de reproduction
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connues sont localisées en plaines et collines. Espèce migratrice commune dans la région, laquelle
accueille une population résidente et migratrice. Les vallées du Rhône et les plaines attenantes sont
particulièrement importantes pour la migration en septembre-octobre.
NOCTULE COMMUNE
Espèce migratrice à répartition localisée, essentiellement connue dans le Moyen Verdon qui accueille peutêtre une population résidente. Elle demeure très rare dans la région.
OREILLARD GRIS
Espèce localisée en plaines et collines en forêts claires, garrigues et milieux rupestres. Elle est méridionale
et très rare au dessus de 1000 m d'altitude. Elle peut être très commune localement, en forêt
méditerranéenne, elle est commune en Camargue et dans les Calanques.
OREILLARD ROUX
Espèce forestière de montagne, bien présente dans les zones pré-alpines et alpines, au dessus de 1000m
d'altitude. Elle est commune et localement très commune dans la région. Cette espèce est néanmoins
difficile à déterminer du fait de sa ressemblance avec l'Oreillard montagnard. On note plusieurs « habitus »
dans la région, en fonction des secteurs morpho-géographiques.
PIPISTRELLE DE KUHL
Espèce répandue dans la région. Très commune, elle est plus abondante que la Pipistrelle commune en
zones méditerranéenne.
OREILLARD MONTAGNARD
Espèce localisée dans les zones de montagne au dessus de 1000m d'altitude, ponctuellement présente
aux altitudes inférieures : Sainte-Baume, moyen Verdon, Caille, secteur Audibergue. Une donnée
d'exception a été effectuée en falaise (Riviera). L'espèce est rare, ponctuellement commune (Montagne de
Lure). Elle se reproduit notamment sur Lure et en Ubaye. Elle a été décrite récemment, en 2001, et elle
reste difficile à différencier morphologiquement de l'Oreillard roux avec lequel elle forme parfois des
colonies mixtes. La question de l'hybridation entre les deux espèces peut se poser. La région ProvenceAlpes-Côte-d'Azur est une des régions de France où l'espèce est le mieux représentée, avec Rhône-Alpes.
Elle est absente des régions de plaines et moyennes montagnes en France.
PIPISTRELLE DE NATHUSIUS
Espèce à répartition localisée, qui semble répandue sur les côtes (migration côtière ?), liée aux forêts
humides, aux lacs et étangs. Elle est présente toute l'année en Camargue, avec des pics d'abondance en
mars, août et septembre liés à l'activité migratoire. Elle est plus rare ailleurs dans la région. La
reproduction est avérée, avec la constitution de leks en Camargue et vers l'étang de Berre. Ces leks sont
toujours constitués dans des zones boisées ou dans des bâtiments : certains nichoirs accueillent des
groupes caractéristiques avec 1 mâle et 30 femelles. La mise-bas est très probable en forêt de Charance
(Gap, 05) et dans le massif alpin. La reproduction est avérée en France depuis peu autour des lacs de la
forêt d'Orient (Aube). Les mœurs migratoires sont peu connues, on connaît des distance parcourues de
l'ordre de 1100 km et des relations ont été mises en évidence entre les populations migratrices de
Provence et de l’Est de l'Allemagne. La région est particulièrement impliquée pour la conservation de
l'espèce, notamment pour l'axe migratoire essentiel du delta du Rhône, avec un stationnement abondant à
l'automne, et une poursuite probable jusqu'au delta de l'Ebre.
PIPISTRELLE COMMUNE
Espèce répandue dans toute la région. Elle est peu commune en zone méditerranéenne stricte, même en
Camargue. Elle est abondante dans les forêts de collines et de montagne.
PIPISTRELLE PYGMEE
Espèce de plaines et de collines, liée aux zones humides et aux ripisylves. Elle demeure rare à peu
commune dans la région, sauf en Camargue où elle est abondante et se reproduit. C'est une espèce
récente, décrite en 1997, et distinguée ainsi de la Pipistrelle commune. Elle a probablement un
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comportement migratoire (abondances locales automnales).
RHINOLOPHE EURYALE
Les derniers noyaux de population de la région sont localisés dans la Siagne, et dans les basses gorges
du Verdon. Des observations ponctuelles ont récemment été effectuées : à St-Benoît (04) et à la Tour du
Valat en Camargue. Cette espèce est extrêmement rare. Elle est au bord de l'extinction dans la région
alors qu'elle était très commune au XIXème siècle (REGUIS, 1880). Autour de la région, l'espèce a disparu
de Drôme et se maintient dans le Gard et en Ardèche. Une population relictuelle est connue en Italie. Cette
espèce mérite des efforts conservatoires forts en Provence-Alpes-Côte-d'Azur pour une reconquête à partir
des noyaux proches.
GRAND RHINOLOPHE
Espèce largement répandue dans les zones de plaines et collines, des noyaux de population reproductrice
sont connus en Camargue, Roya, Argens (moyenne vallée), haut cours de la Durance et Buech. La
Camargue regroupe plus de la moitié des effectifs de la région. L'espèce est rare et en régression,
notamment dans les vallée de la Durance, du Buech et dans les Alpilles. Plusieurs colonies ont disparu
(Camargue, Haute Durance) et les populations ont perdu ¾ de leurs effectifs en 15 ans. Elle est au bord de
l'extinction dans le Luberon, et en forte régression sur la Ste-Victoire. Les connaissances récentes
montrent que la région a une importance particulière pour la protection de l'espèce en France, même si les
noyaux de population nationaux les plus importants se situent en Bretagne et en Atlantique.
PETIT RHINOLOPHE
Présent essentiellement en zone pré-alpine. Absent ou très rare au nord de la région en zones de
montagnes, et très rare en plaine aujourd'hui trop anthropisée. L'espèce a été contactée jusqu'à 2100m
d'altitude en chasse et la colonie de reproduction la plus haute en Provence-Alpes-Côte-d'Azur est
recensée à 1700m. Le Petit rhinolophe a fortement régressé, notamment dans les Bouches-du-Rhône, et il
a localement disparu comme sur l'île de Porquerolles, où il n'a plus été observé après 1980. De fortes
densités de population se maintiennent sur quelques secteurs pré-alpins. La région a une grande
responsabilité dans la conservation de l'espèce, on estime qu'elle regroupe 10% des effectifs nationaux.
MOLOSSE DE CESTONI
Espèce rupestre largement répandue. Elle est commune dans la région et s'y reproduit. La population de
Provence-Alpes-Côte-d'Azur est particulièrement importante pour la conservation de l'espèce en France.
SEROTINE BICOLORE
Espèce continentale localisée en montagne et en haute et moyenne Durance. Elle est très rare dans la
région. Cette grande migratrice transite entre la Suède et la Grèce et sa répartition en Provence-AlpesCôte-d'Azur est en marge sud-ouest de son aire de présence migratoire.
LOCALISATION DES COLONIES DES ESPECES ANNEXE II (6
CARTES)
ÉLABORATION
Ces cartographies concernent les espèces A2 de la directive Habitat : Barbastelle d'Europe, Minioptère de
Schreibers, Murin de Bechstein, Murin de Capaccini, Murin à oreilles échancrées, Petit murin, Grand
murin, Grand rhinolophe et Petit rhinolophe.
Tous les gîtes connus pour les 9 espèces sont représentés par département. En raison du faible nombre
de gîtes connus, le Rhinolophe euryale n'a pas été intégré à ces cartes. Seuls les gîtes (N= 1020) ont été
pris en compte : les observations en capture et écoutes ultrasonores ont été exclues, l'objectif étant la
localisation des colonies de chauves-souris. Les communes non prospectées ont également été figurées.
Les cartes sont réalisées à l'échelle du département, pour les 9 espèces confondues.
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DOMAINE VITAL ANNUEL DES ESPECES ANNEXE II (1
CARTE)
ÉLABORATION
Cette cartographie concerne les espèces Annexe II de la directive Habitats : Barbastelle d'Europe,
Minioptère de Schreibers, Murin de Bechstein, Murin de Capaccini, Murin à oreilles échancrées, Petit
murin, Grand murin, Grand rhinolophe et Petit rhinolophe.
Cette carte a pour but de représenter la capacité de déplacement des Chiroptères à l’échelle de la région
au cours d'un cycle biologique complet.
L’origine des flèches a été placée de façon subjective au « centre » de la région. Les distances utilisées
sont données en légende et sont issues des connaissances locales et de la bibliographie.
Pour donner deux exemples, deux encadrés montrent le domaine vital de l’ensemble des colonies connues
pour deux espèces à rayon d'action très différents : le Petit rhinolophe et le Minioptère de Schreibers.
SENSIBILITE DES CHIROPTERES FACE A 3 GRANDES MENACES
IDENTIFIEES, A L’ECHELLE DES DEPARTEMENTS (19 CARTES)
ÉLABORATION
Ces cartographies concernent les espèces Annexe II de la directive Habitats : Barbastelle d'Europe,
Minioptère de Schreibers, Murin de Bechstein, Murin de Capaccini, Murin à oreilles échancrées, Petit
murin/Grand murin, Grand rhinolophe et Petit rhinolophe.
La sensibilité des Chiroptères est figurée autour des colonies de reproduction actuelles des 8 espèces ou
groupes d’espèces de l’Annexe II (Petit murin et Grand murin ont été regroupés en un seul lot, étant
donnée leur statut d'espèces jumelles). Les gîtes de transit ou d'hibernation majeurs ont également été
intégrés à l'analyse, totalisant 315 gîtes.
Les 3 menaces identifiées sont :
- Mortalité routière par collisions et dégradation des habitats de reproduction : les chauves-souris
paient en effet un lourd tribut à la route et aux trafics qu’elle supporte ;
- Fragmentation du paysage. Certaines espèces comme le Petit Rhinolophe et le Murin à oreilles
échancrées sont en effet très sensibles à l’altération des continuités écologiques : réduction des
aires vitales disposant d’un maillage cohérent de corridors, disparition des structures bocagères
(haies), rupture des réseaux naturels (cours d’eau, ripisylves, lisières) par les infrastructures ou
l’extensions des surfaces artificialisées…(cf. étude relative à la fragmentation des paysages
naturels téléchargeable sur le site de la DREAL PACA) ;
- Mortalité éolienne : mortalité par collision, désorientation des chauves-souris en vol par des
émissions ultrasonores, dégradation, dérangement et destruction des habitats de chasse et
corridors de déplacements.
Pour chaque menace, les espèces sensibles à cette menace sont représentées à l'échelle de chaque
département et un périmètre de sensibilité est attribué à chaque gîte.
Un maillage a ensuite été appliqué sur l'ensemble des ces périmètres, où chaque maille comptabilise le
recouvrement de tous les périmètres. A chaque maille est donc attribuée une valeur de sensibilité, d'autant
plus élevée que le nombre de périmètres intersectés par la maille est important.
La sensibilité des chauves-souris à chaque menace est représentée pour chaque département en incluant
une zone élargie de 10 km autour des limites départementales.
Une carte à l'échelle régionale a également été élaborée pour la menace « Eolienne », étant donnée
l'emprise de la sensibilité des Chiroptères à cette menace (en particulier le Minioptère de Schreibers, dont
les rayons d'action sont immenses).
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