Dossier artistique - Collectif Extra Muros
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Dossier artistique - Collectif Extra Muros
librement inspiré du film Une sale histoire de Jean Eustache UNE HISTOIRE SALE EXTRA MUROS présente mise en scène Antoine Orhon scénographie Cristina Barrios Romain Rambaud vidéo/ son Guillaume Lavenant Benjamin Thomas avec Aurélia Delescluse Guillaume Lavenant Benjamin Thomas Contacts : 06 64 99 97 14 / [email protected] / [email protected] QUOI ? Au départ du projet : Une sale histoire de Jean Eustache «J'ai trouvé que la seule façon de faire ce film Une sale histoire est un film de Jean Eustache réalisé en 1977. Il s’agit d’un c'était le récit, filmer le type qui raconte moyen métrage qui se présente sous la forme de deux volets, d’une vingtaine de l'histoire. C'est le film impossible à faire, je le minutes chacun. Le volet tourné en premier a toutes les apparences du document, du cinéma direct. Un homme (Jean-Noël Picq) détaille son addiction voyeuriste née autour d’un trou présent dans les toilettes d’un café parisien. Le narrateur tire de son histoire des réflexions philosophiques, sociologiques, sur l’étape sociale préalable à la connaissance d’un corps dans nos sociétés, sur la nature et l’objet du désir, sur la différence des sexes. Quelques personnes (essentiellement des femmes) l’écoutent et réagissent à son récit, une fois celui-ci achevé. Cette même histoire est ensuite mise en scène par Jean Eustache : elle est alors racontée par un comédien (Michaël Lonsdale). Contre toute attente, le réalisateur projette le second volet avant le premier (le volet-fiction avant le volet-document). déclare impossible. » (J. Eustache, Entretien avec Serge Toubiana, Les Cahiers du Cinéma n° 284, janvier 1978) POURQUOI ? Passer du cinéma au théâtre Des thèmes riches, un sens nouveau aujourd’hui Nous explorons l’univers du film de Jean Eustache : les questions, les thèmes, Le voyeurisme et la mise en scène d’une histoire que Jean Eustache disait « impossible à L’histoire met en abîme l’expérience voyeuriste que constitue toute représentation, faire », impossible qu’elle soit filmique ou théâtrale. Quel implication a le spectateur à l’écoute d’un à illustrer. Nous nous sommes emparés librement de ce conte pervers pour en proposer notre propre lecture. Les enjeux dramaturgiques nous ont paru propices à une réécriture scénique (texte, espace, lumière) afin de développer les thèmes du film et en extraire un sens résolument contemporai.n récit voyeuriste ? Quel sens donne-t-on au voyeurisme à l’heure de Loft Story, de la vidéosurveillance généralisée et de la webcam ? Perversité et normalité / avilissement D’autres questions se posent : celle de la perversité et de sa frontière mouvante avec la normalité, celle de la différence des sexes face à la perversité voyeuriste. Avilissement et désir Les thèmes de l’hygiène et de l’avilissement sont très présents dans cette histoire où un homme doit se baisser jusqu’à avoir les cheveux dans l’urine pour obtenir la vision extatique du sexe des femmes. Quel sens donne-t-on à cela dans une société aseptisée ? Où se situent la honte de faire et la gêne de voir ? COMMENT ? Un mélange de formes (théâtre, son, vidéo) et d’approches sensibles La scénographie Nous souhaitons intégrer le public dans un dispositif l’amenant à s’interroger sur Notre travail questionne le fond et la forme dans un aller-retour incessant. Nous travaillons sur la recomposition du texte, sur l’adresse au public (quel jeu ? incarné, non-jeu, distanciation), sur la forme scénographique (évocatrice ? abstraite ?) et réfléchissons à l’implication du public dans l’expérience du spectacle. Notre démarche s’ancre dans le mélange des formes d’expression et son propre voyeurisme . Du spectateur ou du comédien, qui est vu et qui est voyeur ? Première étape du travail des sensibilités de chaque acteur du projet : metteur en scène, scénographes et Une session de répétition a été réalisée en Mars-Avril 2007. Une présentation de comédiens. Nous considérons que les méthodes de travail elles-mêmes sont à notre travail a été proposée au festival universitaire de Nantes, le 25 avril 2007. inventer pour cerner au plus près nos préoccupations. Chaque acteur nourrit de son imaginaire l’avancement du projet. Nous avançons ainsi entre propositions plastiques, intégration de mediums propositions de jeu, (son, vidéo, photographie, musique). Cet enrichissement progressif du travail donne tout son sens à la recherche expérimentale, à la notion de collectif d’imaginaires qui nous portent aujourd’hui à faire du récit de Jean Eustache une base à la présentation d’un travail plus large. Nourri de la lecture de son œuvre, nous en proposons une réécriture. (© Phil Journé pour la bande centrale – présentation au théâtre universitaire Avril 2007, © Isabelle Montané pour les photographies de répétitions) QUI ? Présentation du collectif extra muros Créé en janvier 2006, le collectif d’artistes Extra Muros a pour Projets : 2006, Luttes, Pierre Bariaud et Benjamin Thomas / Documentaires radiophoniques et créations sonores sur la lutte comme sport et comme métaphore en Russie, Mongolie et objectif de questionner différentes facettes du monde contemporain en s’inspirant Chine de son histoire autant que de son actualité. 2007-2008, Une sale histoire, mise en scène Antoine Orhon avec Aurélia Delescluse, A travers la création d’œuvres empruntant autant aux codes du documentaire qu’à ceux de la fiction et utilisant l’audiovisuel, la musique, les arts plastiques, la scénographie et le théâtre ce collectif propose des perspectives artistiques à différents publics. Il est constitué d’artistes exerçant dans plusieurs disciplines (documentaristes, plasticiens, comédiens, metteurs en scène, scénographes, écrivains…) ayant chacun une démarche individuelle de création et pouvant mener de front des projets personnels et des aventures collectives. Guillaume Lavenant et Benjamin Thomas / Spectacle adapté du film de Jean Eustache 2007-2008, Paysages de banlieues d’Amérique du Nord, Guillaume Krick et Benjamin Thomas / Installation photographique et sonore sur les périphéries de grandes villes au Canada, Etats-Unis, Mexique et Cuba QUI ? Les participants Antoine Orhon Après une licence de Lettres Modernes, Antoine se forme au conservatoire (art dramatique-hautbois-chant) et au Théâtre Universitaire de Nantes, il complète sa formation de comédien avec le cirque désaccordé, au fol ordinaire théâtre, Claude Yersin et Maurice Taszman, Hervé Guilloteau. Au théâtre, il travaille avec Laurent Maindon, Michel Liard, Jean Boillot… sur des créations du répertoire contemporain et avec le théâtre des cerises sur des créations de théâtre musical. Au cinéma, il Aurélia Delescluse Après des études de Lettres Modernes, Aurélia se forme au théâtre auprès de Thierry Pillon. Elle entre au Conservatoire de Nantes en 2003 et suit des stages auprès de Jean Boillot, Fabrice Eveno, Marie-Thérèse Secher (chant), Julie-Anne Stanzack (danse). Elle participe à l’atelier de création du Théâtre universitaire dans deux productions mises en scène par Thierry Pillon ainsi qu’une troisième dirigée par Joël Jouanneau. Elle a travaillé avec la Cie Les contes à rebours, La Psychopompe Troupe et fait partie de la Cie L’Éternel Éphémère. joue sous la direction de Jérémy Gabard, Franck Thoraval, Philippe Bernard et Guillaume Mainguet. Benjamin Thomas Benjamin se forme comme comédien au conservatoire de Nantes : il a travaillé Guillaume Lavenant Guillaume est diplômé en Master de Lettres Modernes à l’Université de Rennes 2, ses recherches portent sur les rapports de la photographie et du cinéma. Il a travaillé en tant que comédien sous la direction de Gaëlle Clérivet (au fol ordinaire théâtre) et Thierry Pillon (L’éternel éphémère). Il est également photographe. notamment avec le théâtre du reflet, l’éternel éphémère,le théâtre des cerises. Il a co-fondé la compagnie de théâtre sans parole Bagamoyo avec laquelle il a participé à des spectacles interculturels et pluridisciplinaires en Afrique de l’est,au Maroc et en Guinée. Pianiste,accordéoniste et chanteur lyrique formé au conservatoire de musique de Nantes, il travaille également à Radio France pour un atelier de création radiophonique. QUI ? Cristina Barrios D’origine vénézuelienne, Cristina est architecte et scénographe. Elle a suivi la formation en scénographie de l’École d’Architecture de Nantes de 2003 à 2005. Elle a participé en tant que scénographe à plusieurs créations, au Vénézuéla avec le théâtre national Térésa Carreño et le musée des sciences de Caracas, en France avec le Conservatoire régional de Nantes. Elle a également participé à la création de la scénographie du spectacle « Des armoires et du sable » de la compagnie Bagamoyo, présenté en Avril 2006 au Théâtre Universitaire de Nantes. Romain Rambaud Romain s’est formé aux Beaux-Arts de Rennes au sein des sections Design et Arts. Jeune plasticien, il a travaillé sur la scénographie du spectacle« Du sable et des Armoires ». Il fait partie également du collectif Podenciel, réunissant des plasticiens Rennais qui travaillent sur des installations urbaines. FRAGMENTS DE TEXTE «[…] J’en ai parlé à quelqu’un qui habitait avec moi, un garçon qui était un pervers professionnel et qui explorait un petit peu tout ça, qui connaissait un petit peu tout les petits mystères des cafés de Paris. C’était un pervers magistral, il faisait profession de perversion comme tous les vrais pervers. Il avait un air maître d’école dans sa perversion. Et Il m’a dit : « [...] tu ne t’es pas trompé, tu n’as pas mal entendu, il y a un trou. Mais ce trou est très mal placé quant à la position qu’il faut prendre pour le voir, et très bien placé quant à ce que tu vois. C’est un trou à ras du sol. » © Phil Journé FRAGMENTS DE TEXTE « J’ai l’impression que d’abord il y avait le trou, qu’on a construit le trou d’abord, puis la porte au-dessus, puis qu’on a construit le café, et que dans ce café il y avait une caissière, trois garçons, deux flippers, de la choucroute, des assiettes froides, toutes les consommations servies habituellement, qu’il y avait tout ça mais que ça ne fonctionnait que pour le trou, et que tout le reste c’était de la frime. » © Phil Journé FRAGMENTS DE TEXTE « Le sexe n’est montré qu’à un certain moment, quand il est acquis qu’on se plaît suffisamment pour au moins passer une nuit ensemble. Et le sexe de la fille qui habitait chez moi, il me plaisait mais il ne me plaisait pas à ce moment-là parce qu’il était conjugal, domestique. Ca n’a strictement rien à voir avec un sexe qui est vu sans le savoir. » © Isabelle Montané