P3-2 L`INQUISITION EN FRANCE 1230/1400
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P3-2 L`INQUISITION EN FRANCE 1230/1400
P3-2 L'INQUISITION EN FRANCE 1230/1400... Dans les premiers temps de la chrétienté, conformément à sa doctrine, l’Eglise refuse que la foi soit imposée par la contrainte physique et ne prononce à l’égard de ceux qui s’éloignent d’elle que des peines spirituelles dont l’excommunication est la plus grave. Le catholicisme devenant religion d’Etat sous le règne de l’ Empereur Constantin, atteindre l’ Eglise c’est atteindre l’ Etat, et à la notion d’hérésie se superpose celle de crime de lèse-majesté. Les châtiments physiques allant jusqu’à la peine de mort apparaissent au nom de l’ Église mais sont souvent exécutés par l’ État. A la fin du 11ème siècle, ni l’ Etat, ni l’ Eglise ne parviennent à endiguer l’hérésie qui, se développant, menace l’unité et les fondements mêmes de l’ Eglise ; le deuxième concile de Latran en 1139 fait état des préoccupations du Pape Innocent III à ce sujet, notamment à l’égard des Cathares. La mise en place de leur organisation, lors de leur assemblée générale de 1197 ne manque pas d’inquiéter. Le 25 Mars 1199, par la Bulle « Vergendir in Sénium » le Pape institue une procédure de lutte contre les hérétiques ; cette Bulle annonce l’envoi de religieux dans la région d’Albi, et pose les bases de l’Inquisition sans, dans un premier temps, remporter beaucoup de succès ; elle sera cependat confirmée par le concile du Latran de 1215. La croisade contre les Albigeois ne parvient pas davantage à éradiquer totalement l’hérésie cathare. Cf fiche P3-1 Avec l'affaire des Templiers, la monarchie capétienne a voulu montrer qu'elle désirait suivre son intérêt politique et ne plus être vassale de l' Eglise. Le pape Grégoire IX en 1231 aurait jugé excessive la répression de la justice seigneuriale et l'aurait codifiée, chargeant un prêtre, Conrad de Marbourg, de mettre ces règles en application dans le Saint Empire Romain Germanique. Sa cruauté et son fanatisme soulevèrent l'indignation générale y compris celle des évêques de l' Empire, il fut assassiné en juillet 1233. En juillet 1231 le pape Grégoire IX codifie la répression et définit les peines qui frappent les hérétiques où que ce soit : − Le bûcher pour ceux qui s'obstinent dans l' erreur. − La prison ou une peine canonique (pèlerinage, jeûne) pour les hérétiques qui se repentent. − L'excommunication pour les Catholiques qui les auraient aidés. − En avril 1233 le Pape crée pour la France le tribunal de l'inquisition confié aux frères prêcheurs dominicains qui ne relevaient que de son autorité. 1/2 Le tribunal recherchait et jugeait les hérétiques en faisant souvent appel à la délation, prononçait les sentences au cours de séances publiques et solennelles. Les condamnations étaient exécutées par le pouvoir séculier ou royal. Toute enquête du tribunal était introduite par un « édit de foi » invitant les catholiques, sous peine d'excommunication, à dénoncer les hérétiques. Suivait un « édit de grâce » laissant à ceux-ci quelques jours pour avouer et, sous peine de mort sur le bûcher, se repentir. Ils pouvaient bénéficier de la clémence de leurs juges s'ils donnaient à leur tour des noms de suspects. La méthode fut efficace d'autant plus qu'à partir de 1252 une Bulle papale autorisa l'usage de la torture... Le pouvoir des Inquisiteurs qu'ils utilisèrent avec excès finit par échapper au pouvoir du Pape. En 1312 le Pape Clément IV incite l'inquisition à une plus grande collaboration avec les évêques. Elle poursuit toutefois son office, mais elle est plus contrôlée et son influence diminue avec l'extension des pouvoirs étatiques. Au XVième siècle le danger ne vient plus des cathares mais de la Réforme. L'Eglise se réorganise et crée la Sacrée Congrégation du Saint Office, c'est alors la fin de l'Inquisition médiévale et de ses pouvoirs exceptionnels. Et pourtant à partir de 1478 une inquisition sévira en Espagne...Cf U2-1 Les Etats se chargent du contrôle de leurs sujets sans avoir besoin du Saint Siège, en particulier dans la nouvelle lutte contre les Protestants... 2/2