Facteur Humain été 2006

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Facteur Humain été 2006
Facteur Humain
Le journa l
des distributions pa risiennes !
EDITO
Le salaire du labeur :
+ 0,5%pour les fonctionnaires, +1% pour les salariés :
MISÈRE !
S
’il fut un temps où le Petit Travail Tranquille pouvait être un sujet
léger de plaisanterie, cette époque est bel et bien révolue. Les
horaires pourris, les cadences infernales, les objectifs démesurés rendent le travail de plus en plus éreintant.
À travail égal, salaire égal
On se crève au boulot pour des clopinettes depuis des années. Alors, lorsqu’on nous bassine
depuis quelques jours avec l’avenir des facteurs, c’est bien le quotidien du présent que nous
n’assumons pas ou plus. Combien d’entre nous finissent tous les mois à découvert, combien
d’entre nous doivent utiliser un crédit pour simplement manger ?
Logement, transport, gaz ou électricité, bouffe, les hausses de prix sont largement supérieures
aux augmentations de salaires, et chaque mois qui passe, c’est pire.
Malgré nos appels répétés à l’unité d’action en faveur des salaires de tous les postier-e-s, entre
les signataires d’accord sans scrupule et les appels à des journées d’action sans résultat, cette
année encore, l’aumône que nous donne La Poste tournera autour de 1%. Elle rigole bien,
assise sur les 557 millions d’euros de bénéfices que nous avons réalisés l’année dernière !
À mauvais salaire, mauvais travail !
La Poste nous donne un salaire de misère en échange de notre force de travail.Arrêtons-nous
un instant et imaginons : quelle force de travail mériterait La Poste pour 1000 euros par mois ?
Et si nous cessions de bosser une fois que nous estimons avoir atteint cette limite? Cette idée,
iconoclaste de nos jours, n’est pas nouvelle puisque née au 19° siècle en Écosse. Elle mériterait
d’être recyclée pour les postier-e-s de 2006.
Alors que La Poste voudrait nous faire croire que les augmentations à l’ancienneté et les promotions
participent au maintien du pouvoir d’achat (comme si ces augmentations n’étaient pas légitimes),
c’est bien l’ensemble des postier-e-s parisien-ne-s qui souffrent et qui ont besoin de plus de thunes.
Dès la rentrée nous proposerons, le plus unitairement possible, des actions (notamment des grèves d’une heure pour
les salariés...) Pour obtenir une indemnité parisienne de v ie
chère. Parallèlement, une campagne nationale sera nécessaire pour exiger une revalorisation générale des salaires.
En attendant, cet été :
Sommaire :
"GO CANNY"*
*"Pas trop vite !"
Page 1 : Édito - Page 2 : ACOS, rouleurs à vie ; CD kritik - Page 3 :
Facteurs d’avenir - Page 4 : P07 : la nouba des chefs ; retour très contrôlé ! Ju illet /A o û T 2006
Rouleurs ad vitam eternam ?
La Poste persiste dans sa volonté de remettre en cause la notion de titulaire de quartier, notamment pour les
collègues contractuels ! En effet, après la DOTC-Nord, c’est maintenant la DOTC-Sud qui tente de faire
signer des avenants à leur contrat aux ACOS nouvellement titulaires de leur quartier ! Sur ces avenants, il
figure à la rubrique Emploi et qualification :
"Le contractant exercera les activités attachées à la fonction de FACTEUR, relevant du niveau de classification I-2, étant entendu qu’en fonction des nécessités d’organisation du travail, il pourra être affecté aux
divers postes correspondants à la nature de son emploi et à sa qualification."
En clair et bien que tu sois titulaire de ton quartier, si tu es
ACO, tu peux à tout moment être démonté de ta tournée
pour en faire une autre à découvert ! Bonjour l’égalité entre fonctionnaires et contractuels tant prôné par la direction dans son instruction du 1er février 2002 relative aux
modalités de la vente des quartiers.
La notion de titulaire de quartier freine la flexibilité tant
rêvée par La Poste. Celle-ci tente donc par différents
moyens de la remettre en cause. Que ce soit par ces avenants aux contrats pour les ACOS ou encore par le projet
Facteur d’avenir avec sa notion de solidarité entre les facteurs (remplacement par les facteurs titulaires de leur quartier des tournées à découverts) !
Il nous faut donc être des plus vigilants, si nous ne voulons pas finir rouleurs à vie !
En ce qui concerne les avenants, nous demandons à nos collègues ACO de refuser de les
signer. La Poste n’a pas à proposer d’avenants qui vont à l’encontre des règles (instruction du
1er février 2002) qu’elle met en place ! Ne nous laissons pas intimider !
CD Kritik
Dans la campagne de communication orchestrée par La poste au sujet du projet facteur d’avenir,
un OINI (Objet Inécoutable Non Identifié) est distribué sous la forme d’un CD 2 titres, intitulé :
«Tous Ensemble, Courrier».
Petite critique :
Pauvreté de la mélodie (on dirait un mauvais morceau de musak d’ascenseur), vocabulaire lénifiant, rimes
pauvres associées à un "flow" mou du genou, refrain guerrier. Bref, c’est une grosse daube !
Le plus grave dans cette affaire c’est l’impression qui se dégage de tout cela mis bout à bout.
La musique, dit-on, est censée adoucir les moeurs, mais, en l’occurrence c’est un appel fascisant à rejeter
l’autre, à le considérer comme inférieur voire nuisible puisque "concurrent".
Nous, ce qu’on souhaite "mettre loin" c’est la connerie exs udant de ce genre d’hymne infantilisant.
Les travailleur(euse)s de DHL, UPS, Adrexo et consorts ne sont pas les ennemis des postier-e-s .
Ils galèrent (comme nous), sont exploités (comme nous) par des patrons qui s’en foutent plein les
poches (au contraire de nous) !
Ne tombons pas dans l’infamie de ce piège grossier, La Poste ne nous fera pas devenir les hooligans débiles
de son CQC (Club des Quartiers Coulés).
Tous ensemble, oui ! Mais... Contre les patrons !
2
Facteur d’avenir : après la marguerite, le tournesol !
Fin mai La Poste a annoncé sans prévenir la mise en place du projet avenir de la distribution
dans 150 bureaux (1 par groupement courrier) d’ici la fin de l’année. À Paris ce sont donc 2
bureaux (1 par DOTC, Paris 17CDIS pour la DOTC Nord) qui vont être désignés.
Sans attendre qu’un bilan de l’expérimentation sur les 6 bureaux pilotes (dont P 07 CDIS)
soit fait, elle sort le bulldozer pour détruire l’organisation du travail des facteur-trice-s.
Paris 07CDIS, rappel :
Une prime à la docilité :
Création de six équipes de distribution autonomes
(2 de 12 et 4 de 16 agents), qui fonctionnent chacune comme six petits bureaux. Les remplacements
sont ainsi effectués par des facteurs rouleurs professionnels. Ainsi que tout le travail support : réclamations, rebuts, réex...
Les facteurs-trice-s sont réparti-e-s en deux catégories (I-2 et I-3) mais n’ont pour avenir qu’un miroir
aux alouettes : la promotion "choisie" (par le patron)
pour passer de titulaire d’un quartier à rouleur professionnel. Ils travaillent tous les samedis.
En effet, le projet prévoit de mettre en place une
prime, dite d’intéressement, d’un montant non encore défini, mais dont les modalités sont les suivantes : une partie est liée aux objectifs de suppressions
d’emploi (contenues dans le CAP de l’établissement),
l’autre est variable en fonction du taux d’atteinte des
objectifs de chaque équipe (taux d’avisés ou le taux
de QL à découvert, participation à l’évolution du
chiffre d’affaire courrier...) et du comportement individuel de chaque agent ( présentéisme, bon vendeur, port de la tenue...)
Marguerite génétiquement modifiée en Tournesol : "Tournées Solidaires" !
Les projets envisagés sont fondés sur des unités autonomes de 15 agents, au lieu de 16, ce qui réduit encore le volant de remplacement et va obligatoirement déboucher sur des pressions pour l’auto-remplacement des absences de courtes ou moyennes
durées, au besoin en agitant le chantage de la prime
d’intéressement.
Si tu es bien gentil(le),
tu auras de l’avancement !
En effet, il faudra être très docile maintenant si l’on
veut bénéficier d’une promotion car les chefs d’établissement et leur encadrement seront seuls maîtres
de la décision.On imagine déjà toutes les dérives
possibles. Cette promotion "à la tête du client" vient
d’être validée par la signature d’un accord promotion entre La Poste et 5 organisations syndicales
(FO, CFDT, CFTC, CGC et UNSA). Pour notre
part, nous nous sommes opposés à cet accord.
Variabilité des quartiers, et par là-même fin de la notion de titulaire,
facteur-trice-s mis en concurrence entre eux-elles, prime à la servilité,
promotion à la tête du client, augmentation des cadences et des travaux extérieurs, l’avenir des facteur-trice-s ? Corvéables à merci !
3
P07 : la nouba normande !
Le chef d’établissement de P07 a décidé, pour remercier ses cadres les plus méritants,
de réunir tout ce petit monde pour une réunion de travail à ... CENTER PARC !
Le jour J, voilà donc une partie de l’avant garde éclairée du bureau (les autres étant sur
les lieux depuis la veille) empruntant, pendant les heures
de service, des véhicules de réserve de l’établissement
(tant pis si le service des lignes en avait besoin !) pour aller
phosphorer à la campagne !
Si il y a quelqu’un à remercier pour le bon fonctionnement
du centre, c’est l’ensemble du personnel de P07 CDIS. On
ne sait pas combien a coûté la petite escapade et qui l’a
financé. Une chose est certaine cependant, elle s’est déroulée en partie pendant la vacation des personnes concernées et les véhicules utilisés étaient ceux de La Poste !
La Poste a fait 557 millions de bénéfices en 2005. Elle
ferait mieux de donner des salaires décents à ses agents
plutôt que de cautionner les petites virées de certains de ses encadrants !
Nous trouvons ces méthodes indécentes et irrespectueuses envers le personnel de
P07 CDIS. ET puis franchement, aller fêter la réussite d’une restructuration qui a entraîné des suppressions d’emploi, une prise de service anticipée, le travail tous les
samedis ou encore un accroissement de la charge de travail : Bonjour la provoc !
Monsieur Fuentes, veuillez fournir vos explications !
Ca vous chatouille ou ça vous gratouille ?
La Poste a décidé de faire la chasse aux arrêts-maladie. Il est vrai qu’avec les restructurations
incessantes, les augmentations de la charge de travail, les diverses pressions, les congés maladies et
les accidents de travail sont en nette augmentation. Mais au lieu de travailler sur une réelle prévention
pour les postiers, en lien avec les CHS-CT locaux, la boîte a choisi la voie de la répression...
Ainsi depuis plusieurs années nombre de collègues ont dû subir des "entretiens de retour maladie",
que la direction généralise sur tous les bureaux. Le principe en est simple, dès son retour de congé
maladie, le collègue est auditionné par un cadre, qui lui fait comprendre que ses arrêts-maladie sont
trop fréquents, qui tente de savoir la nature de la maladie, ou
encore qui explique qu’il vaut mieux "ne pas être trop malade"
pour avoir un bon dossier. Devons-nous rappeler que ces menaces
à peine voilées sont parfaitement illégales? La Poste dispose déjà
de certaines procédures pour contrôler les arrêts-maladie (sondes,
comité médical, Sécurex...), il est inacceptable d’en rajouter avec
cette pratique ! C’est tout simplement du flicage !
Pour SUD, La Poste doit cesser immédiatement d’imposer aux agents ces "entretiens de retour". C’est une
pression de nature illégale. Si cela vous arrive, contactez votre section SUD, qui pourra aller jusqu’à
saisir l’Inspection du Travail pour les agents contractuels de droit privé.
Syndicat des ser vices
postaux parisiens
25 rue des envierge s
75020 PARIS
Tél : 01 44 62 12 10
Fax : 01 44 62 12 12
e-mail : [email protected]
Site : www.sudptt.fr