La rémunération du dirigeant peut
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La rémunération du dirigeant peut
QUESTION REPONSE Social QUESTION-REPONSE DU 5 AVRIL 2013 La rémunération du dirigeant peut-elle être éligible au CICE ? La loi du 29 décembre 2012 a instauré un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) à compter du 1er janvier 2013. Ce crédit d’impôt porte sur les rémunérations versées aux salariés au cours d’une année civile qui n’excèdent pas 2,5 fois le SMIC. Le taux du CICE est fixé à 4 % au titre de 2013, puis à 6 % pour les rémunérations versées à compter du 1er janvier 2014. Les rémunérations prises en compte sont celles versées aux salariés au sens du droit du travail et non pas celles perçues par les assujettis au régime général de sécurité sociale reconnus salariés au seul sens du droit de la sécurité sociale, tels que le président de SAS ou le gérant minoritaire de SARL à titre d’exemple. Il se peut toutefois que le dirigeant assujetti au régime général de sécurité sociale cumule ses fonctions de mandataire avec un véritable contrat de travail. Auquel cas, l’administration fiscale admet que la rémunération versée aux dirigeants soit éligible au CICE à condition qu’elle soit versée au titre d’un contrat de travail conclu pour l’exercice de fonctions techniques distinctes de celles du mandat. Les dirigeants devront donc être autorisés à cumuler leur mandat social avec un contrat de travail. Ils devront également être en mesure de rapporter la preuve de la réalité de leur qualité de salarié. Cumul du mandat social et du contrat de travail Le cumul n’est admis que si le contrat vise un emploi effectif correspondant à des fonctions techniques et distinctes de celles du mandat, exercées sous un lien de subordination vis-à-vis de la société et donnant lieu à une rémunération distincte. Le cumul est possible pour certains dirigeants et exclu pour d’autres compte tenu des spécificités de l’exercice du mandat social selon la forme juridique de l’entreprise. Cumul admis Cumul non admis SARL Associé : majoritaire, égalitaire, minoritaire Gérant (ou collège de gérance) : non associé ou associé minoritaire Gérant (ou collège de gérance) majoritaire ou égalitaire (pour ces derniers, ils ne sont pas admis par Pôle emploi) QUESTION-REPONSE SOCIALE www.infodoc-experts.com 1 QUESTION REPONSE Social SA à directoire et conseil de surveillance Membre du conseil de surveillance Membre du directoire Président du directoire Directeur général SA à conseil d’administration Administrateur Directeur général administrateur ou non Président du CA Sous réserve du respect des dispositions légales, notamment de l’article L. 225-21-1 du Code du commerce SAS Président Dirigeant désigné par les statuts SNC Gérant non associé Associé Gérant associé Société en commandite simple ou par actions Associé commanditaire Gérant non associé Associé commandité Gérant commandité Membre du conseil de surveillance EURL Gérant non associé Associé unique Gérant associé unique Association Administrateur Président Secrétaire Trésorier GIE Administrateur non membre Contrôleur de gestion Membre Administrateur membre Preuve de la qualité de salarié La réalité du contrat de travail, et notamment de l’existence du lien de subordination, suppose que l’intéressé cotise à Pôle emploi. En effet, s’il s’est « auto-dispensé » de s’affilier contre le risque chômage, démarche qui n’est pas autorisée en principe, il ne peut pas revendiquer la qualité de salarié. QUESTION-REPONSE SOCIALE www.infodoc-experts.com 2 QUESTION REPONSE Social Néanmoins, s’il remplit la condition nécessaire de cotiser à Pôle emploi pour la partie de rémunération correspondant à son contrat de travail, il se peut que cette condition ne soit pas suffisante. En effet, la reconnaissance du lien de subordination est souverainement appréciée par Pôle emploi. Attention, la question de l’appréciation du lien de subordination par Pôle emploi ne se pose pas seulement dans l’hypothèse du cumul d’un mandat social avec un contrat de travail, elle peut également se rencontrer à propos d’un salarié associé ou encore d’un salarié ayant un lien de parenté avec le dirigeant. Il n’est pas exclu que l’administration fiscale subordonne le droit à ce crédit d’impôt au fait que le dirigeant soit en état de fournir une réponse favorable de son éventuelle prise en charge par Pôle emploi au titre de l’assurance chômage. Ce qui suppose qu’il ait fait cette démarche en amont ou qu’il s’engage à la faire sur simple demande de l’administration. L’instruction de cette demande repose sur la combinaison de différents éléments tels que la place du dirigeant dans l’organigramme de la société, la nature des fonctions techniques exercées, la participation du mandataire au capital social, le montant de la rémunération par rapport aux fonctions et à la politique de rémunération de l’entreprise, le pouvoir de signature, la classification conventionnelle, le respect des dispositions du Code du travail et de la convention collective, etc. En conséquence, dès lors que le dirigeant entend se prévaloir du CICE, il pourra être tenu de justifier de sa prise en charge par Pôle emploi. 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