Lettre 123 - Initiative France

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Lettre 123 - Initiative France
INTERVIEW
Le bon moment
pour intervenir
Jean-François Gaudot, chargé
de la coopération décentralisée
à France Initiative.
134
FRANCE I N I T I AT I V E
Comment la mission de France Initiative
a-t-elle été accueillie ?
Novembre 2008
La Roumanie est un pays francophile
et presque francophone. Un quart
de la population parle français,
ce qui a nettement facilité les échanges
avec nos différents interlocuteurs. C’est un
atout non négligeable. De plus, il n’y a pas
de contentieux avec la France, comme
cela peut être le cas avec d’autres pays
du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne.
EN OCTOBRE 2008, FRANCE INITIATIVE A RENCONTRÉ EN ROUMANIE LES RESPONSABLES Les initiatives françaises sont bien vues.
COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE
Le prêt d’honneur fait ses
premiers pas en Roumanie
DE MONTAN INITIATIV, ASSOCIATION INSPIRÉE D’UNE PLATEFORME FRANCE INITIATIVE.
Quel est le contexte roumain ?
C’est le bon moment pour intervenir.
Je n’aurais pas fait la même réponse
il y a encore cinq ans. La Roumanie a vécu
cinquante ans sous le joug communiste
avant de connaître un mouvement
de libéralisme effréné. Les Roumains ne
voulaient plus entendre parler d’associatif,
de coopération... Depuis l’entrée dans
l’Union européenne, ils sont revenus
de ce libéralisme à outrance et adoptent
une position moins tranchée.
Ce changement récent est très positif. En
outre, le pays a connu une forte émigration
qui génère une pénurie de main-d’œuvre
qualifiée. La création d’entreprises
peut permettre aux Roumains de se fixer
et d’accéder à des salaires corrects.
epuis 2004, l’association Montan
Initiativ, proche du modèle France
Initiative, fonctionne en Roumanie.
Cet embryon de plateforme, situé entre
Bucarest et la région montagneuse des
Carpates, a été créé par Lionel ArceMenso, président de l’association La
Bonne Étoile qui soutient des projets solidaires en Roumanie, et Stephan Blondel, directeur d’Initiative Grand Briançonnais-Embrunais. « Sur ce territoire rural
et défavorisé, ce ne sont pas les idées
qui manquent pour créer son entreprise,
mais l’argent. Les taux d’intérêt pratiqués
par les banques roumaines excluent une
partie de la population de l’emprunt. De
nombreux porteurs de projets sont bloqués, faute de pouvoir réunir le capital
de départ », constate Lionel Arce-Menso.
Avec Montan Initiativ, qui octroie des
prêts d’honneur à 0 %, ce sont douze
entreprises qui ont vu le jour depuis
2004, avec près d’une centaine d’em-
D
plois créés. « Nous sommes une association citoyenne. Derrière chaque projet, ce sont des hommes et des femmes
que nous aidons. Nous voulons aider les
gens à créer leur emploi, à subvenir à
leurs propres besoins sur leur territoire »,
rappelle Stephan Blondel.
En visite dans une
menuiserie aidée
par Montan Initiative.
Quel bilan faites-vous ?
Cette mission a permis de confirmer
ce que l’on pressentait déjà : le modèle
France Initiative peut s’exporter
dans d’autres contextes. C’est un bilan
très positif en termes d’image, mais
aussi de rencontres avec les interlocuteurs
européens. La coopération FranceRoumanie est une formidable opportunité
d’échanges. Il y a de réelles potentialités
économiques pour la Roumanie mais
aussi pour les TPE et les PME françaises.
Premiers contacts
Pour prendre la mesure du travail effectué, une délégation France Initiative s’est
rendue en Roumanie du 29 septembre
au 3 octobre, avec Michel Pinton, viceprésident de France Initiative, Anne Chatauret, déléguée générale, Jean-François Gaudot, chargé de la coopération
décentralisée, Stephan Blondel, Lionel
Arce-Menso et Éric Massé, directeur
d’Indre Initiative. « France Initiative a développé un modèle original et efficace
de microcrédit qui a fait ses preuves en
France et qui doit aujourd’hui prendre
une place plus importante en Europe.
Ouvrir le mouvement à l’international va
permettre au réseau de conforter sa notoriété et la transmission de ses valeurs
de solidarité au profit de créateurs et de
territoires situés hors de nos frontières »,
explique Anne Chatauret. Pour JeanFrançois Gaudot, « le fait qu’une plateforme existe en Roumanie crédibilise le
discours de France Initiative et balaie les
doutes de certains sur la transférabilité
de notre modèle ».
... suite p. 2
Notre grande cause à nous, c’est faire naître votre entreprise
la lettre
F R A N C E
n° 134
I N I T I A T I V E
suite de la p. 1 Le prêt d’honneur fait ses premiers pas en Roumanie
L’objectif de cette mission ? Rencontrer
les responsables de Montan Initiativ et,
à partir des contacts pris au niveau régional et national, évaluer dans quelle
mesure France Initiative peut accompagner plus largement la démarche de
création de plateformes en Roumanie.
La délégation a visité des entreprises
soutenues par l’association, notamment
dans la filière du bois (menuiserie, scierie, sculpture), secteur d’activité principal de la région, mais aussi une agence
de tourisme, un dispensaire, etc. Le système fonctionne bien. Montan Initiativ
reçoit les créateurs qui passent devant
un comité d’agrément composé de
chefs d’entreprises et d’élus. Leurs dossiers sont ensuite étudiés en France devant un deuxième comité qui décide de
l’octroi du prêt d’honneur compris entre
1 000 et 2 500 euros et remboursable en
trois ans. « Nous nous sommes inspirés
au maximum du modèle de notre plateforme. Pour autant, il ne s’agissait pas
de faire du copier-coller, mais au contraire de tenir compte des spécificités
locales », explique Stephan Blondel.
« La structure doit à présent évoluer pour
que les Roumains s’approprient totalement l’association. Nous devons transmettre le flambeau. Elle doit pour cela
impérativement se professionnaliser.
Nous allons créer fin 2008 un poste de
permanent pour prendre en charge le
fonctionnement de la « plateforme ». Actuellement, c’est le président – premier
bénéficiaire d’un prêt d’honneur pour
son entreprise de menuiserie – qui s’occupe de la structure à titre bénévole,
alors même qu’il a 18 salariés à gérer »,
explique Lionel Arce-Menso.
Autre défi pour Montan Initiativ : trouver
des financements roumains. « Aujourd’hui, le fonds de prêts de l’association
(25 000 €) est alimenté par une dotation
d’Initiative Grand Briançonnais-Embrunais, de la Fondation de France et du
Conseil général des Hautes-Alpes, qui
soutiennent le projet », explique Stephan
Blondel.
Un modèle efficace
Cette semaine a été l’occasion de rencontrer les acteurs économiques locaux.
Des entrevues qui « ont permis de comprendre les différents chaînons du tissu
économique roumain, de la petite plateforme des Carpates aux grandes institutions nationales, en passant par le
maillon régional », explique Michel Pinton. « Le bilan de ces échanges est très
positif. France Initiative suscite un fort
intérêt de la part des institutionnels roumains, conquis par le succès du prêt
2
D’AUTRES
AVANCÉES
La délégation de France Initiative devant la BRD, filiale roumaine de la Société générale.
d’honneur sur le plan de la création
d’emplois et des taux de remboursement. Il y a une vraie volonté de travailler
ensemble. Les choses s’enclenchent »,
affirme-t-il. Le modèle France Initiative,
compte tenu de sa maturité et de ses résultats probants en France, convainc :
« Nos chiffres prouvent l’efficacité et la
validité de notre modèle, et donnent
confiance à nos interlocuteurs. Nous
avons une réelle légitimité qui incite les
Roumains à vouloir utiliser ce dispositif
chez eux », approuve Anne Chatauret.
donne accès au système bancaire. Nous
sommes un élément de sécurisation
pour le marché de la création d’entreprises et pour la dynamisation des territoires », assure Anne Chatauret. L’intérêt
de France Initiative est de montrer la validité de son modèle à l’échelle européenne afin que l’Union en prenne
conscience dans ses travaux législatifs
et financiers, ce qui ne pourra avoir que
des retombées positives sur le réseau.
Un rôle à jouer
en Europe
Certains acteurs économiques roumains
ont pris des engagements. La CCI de
Prahova et la CGPME roumaine ont proposé à France Initiative de déposer
conjointement une demande de fonds
structurels européens pour développer
des plateformes dans trois régions roumaines. La BRD envisage de développer
un partenariat avec Montan Initiativ. Le
Fonds national de garantie immobilière
est partant pour développer un produit
qui garantisse les prêts d’honneur en
Roumanie. La Fondation post-privatisation, attachée au ministère des PME, organise en novembre une présentation
publique du prêt d’honneur. Bernard
Brunhes est invité début 2009 à participer à un séminaire sur la micro-entreprise par l’Ambassade de France.
France initiative doit amener les banques roumaines, jusqu’à présent frileuses, à s’intéresser au marché de la création d’entreprises. « L’accueil positif de
la BRD – filiale roumaine de la Société
générale – témoigne de la confiance qui
nous est accordée, via notre partenariat
en France. Les banques ont bien compris que nous étions une alternative incontournable », affirme Anne Chatauret.
Alternative aux instituts de microfinance,
d’origine anglo-saxonne, qui s’implantent en Europe et proposent aux créateurs des crédits « trop petits, trop chers
et trop courts », déclare Jean-François
Gaudot. « Ces organismes se placent en
concurrence directe des banques et fragilisent les créateurs en les maintenant
dans une relation de dépendance. Au
contraire, le modèle France Initiative
Perspectives
prometteuses
Carole Bourset
La Bonne Étoile :
www.bancsol.com
France Initiative suscite un fort intérêt de la part des institutionnels roumains, conquis par le succès du prêt d’honneur sur
le plan de la création d’emplois et des taux de remboursement. »
L’appui de
France Initiative
à des opérations
de coopération
décentralisée
n’est pas
nouveau.
Une association
inspirée du
modèle France
Initiative a déjà
vu le jour au
Maroc (voir
Lettre n° 126).
D’autres
projets sont
en gestation
en Tunisie,
au Burkina-Faso,
au Sénégal,
au Liban,
au Laos,
à l’île Maurice,
en Bulgarie
et en Pologne.
Récemment
– dans le cadre
du jumelage
entre les villes
de Calais et
Riga –, Calaisis
Initiative,
sous l’égide du
service relations
internationales
de Calais,
a rencontré les
représentants de
la municipalité
lettonienne,
qui réfléchissent
à la mise
en place
d’un système
analogue
de plateforme.
N o v e m b r e
2008
Portrait
Entrepreneuriat féminin
Elle a repris une société de plomberie
Lever les obstacles
Sylvie Berland fait partie des chefs d’entreprises
LE CNIDFF ET FRANCE INITIATIVE UNISSENT LEURS FORCES.
choisis pour la série d’affiches réalisées pour porter
la signature de France Initiative.
nne Chatauret, déléguée générale de France Initiative, et
Annie Guilberteau, directrice générale du Centre national
d’information et de documentation des femmes et des familles (CNIDFF), ont signé une convention de partenariat le
15 octobre. La coopération porte sur l’amélioration de la détection des projets portés par les femmes et sur l’accompagnement postcréation des créatrices, notamment via le parrainage.
Les deux partenaires veulent également mener des actions
d’information, de sensibilisation et de formation. Objectif : lever
les obstacles qui entravent le passage des femmes vers l’entrepreneuriat : « Elles ne sont pas moins aptes que les hommes
à créer leur entreprise. Mais elles subissent les effets de choix
initiaux d’orientation, des inégalités structurelles du marché du
travail, notamment la difficulté d’accès aux postes à responsabilités, ou encore du partage des rôles dans les familles », relève Annie Guilberteau. « Nous ne pouvons pas agir seules sur
l’environnement et les mentalités. Nous voulons travailler avec
d’autres. » C’est l’une des raisons d’être du partenariat avec
France Initiative. « Nos enquêtes l’ont confirmé : le vrai obstacle à la création d’entreprises par les femmes se situe en
amont de notre intervention », explique Anne Chatauret.
Ce partenariat sera facilité par le maillage territorial des deux
réseaux. Le CNIDFF coordonne et fédère un réseau de
114 centres d’information qui organisent plus de 1 000 permanences sur tout le territoire. Ces centres mettent en place des
accompagnements réservés aux femmes dans les domaines
tels que la lutte contre les violences sexistes, l’emploi, la formation professionnelle et… la création d’activités. Certains
CIDFF disposent d’ailleurs de services spécifiques en la matière. En 2007, ces centres ont ainsi reçu plus de 6 000 femmes
qui veulent créer leur entreprise. « Notre intervention se situe
très en amont de la création d’entreprises. Notre volonté est
de ne pas passer à côté de talents. Celles qui poussent la
porte de nos centres doivent pouvoir aller jusqu’au bout »,
poursuit Annie Guilberteau. Cette convention doit être déclinée au plan local, en cohérence avec les actions menées par
le Service des droits des femmes et de l’égalité (SDFE). Certaines plateformes ont ouvert la voie, comme Gironde Initiative qui a fait du CIDFF son partenaire pour sensibiliser les
J.-M. M.
femmes et les accompagner jusqu’à la création.
A
iplômée d’une école de
commerce, Sylvie Berland
est directrice commerciale
à la Caisse d’épargne
lorsqu’elle décide à 42 ans de
changer de vie. « C’était un
désir latent. Déjà, lors de mes
études, j’avais effectué un stage
aux États-Unis sur la création
d’entreprises », se souvient-elle.
« Je souhaitais m’orienter vers
quelque chose de concret.
L’idée de reprendre
une entreprise de plomberie
s’est peu à peu imposée. »
Sylvie Berland entreprend
une formation de plusieurs
mois, stage pratique à l’appui.
« Je devais me familiariser
avec un univers inconnu
et acquérir le vocabulaire
propre à ce secteur. »
Pour finaliser son dossier, elle
fait appel à Vienne Initiatives.
« Je connaissais la plateforme
en tant que représentante
de la Caisse d’épargne. »
Le passage en comité
d’agrément n’en a pas été
moins impressionnant pour
autant. « Imaginez-vous devant
25 personnes vous posant
tour à tour des questions !
D
Marc Olagnon : [email protected]
Le site du CNIDFF : www.infofemmes.com
Signature,
le 15 octobre,
sur le stand du
groupe Caisse
d’épargne,
au Salon des
micro-entreprises.
C’est assez déstabilisant.
En même temps, j’en garde
un très bon souvenir puisque
cela m’a permis d’échanger
et de soumettre mon projet
à des chefs d’entreprises
expérimentés. »
Elle bénéficie alors d’un prêt
d’honneur de 30 000 €
pour la reprise d’une société
de plomberie-chauffagerie
et de ses 19 salariés.
Trois ans plus tard, l’entreprise
se porte bien. « Avec Vienne
Initiatives, nous avons effectué
un bilan complet au bout de
la première année. Je fais
aussi régulièrement le point
avec mon parrain. C’est
rassurant de savoir qu’il y a
toujours quelqu’un de présent. »
Un soutien important quand
on sait les difficultés que peut
rencontrer un repreneur au
démarrage : « J’ai connu une
première année très active.
Il y avait tant à faire !
L’organisation et
l’investissement personnel
sont pour moi les clés
de la réussite. » Face
à une concurrence accrue,
Sylvie Berland mise sur le
professionnalisme de son
entreprise, « plus que sur le
prix ou le fait de se positionner
sur un créneau précis ».
A-t-elle rencontré des
difficultés en tant que femme
dans un secteur plutôt
masculin ? « Je n’ai pas dû
m’imposer par rapport à ça.
Ni mon équipe ni mes clients
ne m’ont renvoyé cette image.
Auparavant, je travaillais
déjà dans un milieu masculin,
donc cela ne m’a pas choquée.
Pour moi, la vraie difficulté
est plutôt d’accroître
ma crédibilité puisque
je viens d’un secteur d’activité
différent. » Un défi relevé
avec brio.
C. B.
3
la lettre
F R A N C E
n° 134
I N I T I A T I V E
Paris Initiatives Entreprises
Paris difficile
À PARIS, LE MARCHÉ CONCURRENTIEL ET LA
CHERTÉ DES LOCAUX OBLIGENT LES CRÉATEURS
À SE POSITIONNER SUR DES SECTEURS DE NICHE.
n termes de création d’entreprises,
Paris est un territoire dynamique
et attractif. Chaque année,
30 000 entreprises créées ou reprises
voient le jour dans la capitale. Pour Laurence Jones, directrice de Paris Initiatives Entreprises (PIE), « il existe de
réelles facilités d’accès à la création,
notamment pour les commerces, les
restaurants, les instituts et les salons de
beauté, qui s’implantent à une vitesse
incroyable. Nous avons un rôle à jouer
pour maintenir ces commerces de
proximité et dynamiser le tissu économique local. » Chaque année, PIE aide
financièrement plus de 200 entreprises
qui ont un taux de pérennité à cinq ans
de plus de 85 %. De très bons résultats
que confirme Laurence Jones : « 70 %
de nos prêts d’honneur sont attribués à
des chômeurs. Autres tendances
fortes : les femmes sont majoritaires depuis 2007, et les jeunes de moins de
26 ans constituent plus de 10 % de nos
créateurs aidés. »
E
De l’originalité
En contrepartie de ce dynamisme, le
marché à Paris est fortement concurrentiel pour les TPE. « Par conséquent, il y
a une nette tendance de la part des créateurs à vouloir se démarquer en segmentant leur activité. » Le comité d’agrément de PIE voit ainsi passer des projets
atypiques : un site de sofas de luxe pour
chiens, une boutique de lingerie rétro,
un magasin spécialisé dans la vente de
bières, une restauration rapide de risotto
pour citadins pressés, un institut de
beauté qui fait garderie, une société de
tricycles électriques pour transporter les
Parisiens, etc. Une originalité nécessaire
pour acquérir de la visibilité. « L’autre
tendance forte est de surfer sur la vague
du développement durable et du commerce équitable. Beaucoup de nos créateurs se positionnent sur ce créneau exigeant mais souvent porteur », constate
Laurence Jones.
PORTRAIT
Des facteurs
de risques impor tants
Des problèmes de concurrence mais
aussi d’accès aux locaux. « Le ticket
d’entrée est difficile à obtenir puisque
les loyers sont exorbitants. C’est un facteur de risque supplémentaire, car rien
ne garantit un chiffre d’affaires conséquent », déplore Jocelyne Descottes,
présidente du comité d’agrément. « Il y
a une difficulté à réussir à faire vivre des
activités de niche avec des charges aussi
lourdes », confirme Laurence Jones. De
même, les fonds de commerce restent
très chers, ce qui entraîne des plans de
financement plus importants qu’ailleurs
(autour de 115 000 €). « Nous analysons
avec attention les cessions de fonds de
commerce car nous rencontrons des
abus. Les membres du comité des engagements financiers de PIE sont très
vigilants sur les aspects juridiques de la
création d’entreprises et nos consultants
se sont spécialisés sur ces questions imCarole Bourset
mobilières. »
epuis septembre 2007, les cyclobulles
ont investi les rues de Paris, sur
une idée originale de Stéphanie Kuss
et Linda Ouamrane. « Notre concept :
proposer aux Parisiens pressés, fatigués
ou trop chargés, des microcourses dans
le centre de la capitale. Nos cyclobulles
déposent les passagers là ou ils le
souhaitent pour un service porte à porte,
iplômée d’une grande école de
commerce (Essec), Lucie Porcher
ouvrira en janvier 2009 un lieu dédié
au bien-être des mamans et de leur bébé.
Un concept original qui permettra aux jeunes
mères, souvent surmenées, de prendre soin
d’elles. « L’idée m’est venue en observant
mon entourage. Se rendre dans un salon
de coiffure ou un institut de beauté
avec son enfant relève le plus souvent
du parcours du combattant ! » À partir de
ce constat, Lucie Porcher met en place Mum
& Babe : dans une ambiance chaleureuse,
le lieu accueillera un salon de coiffure,
des cabines d’esthétique ainsi qu’un espace
polyvalent pour des ateliers créatifs ou
relaxants. Pendant que les mamans se feront
dorloter – les pères sont également les
bienvenus ! –, les enfants seront accueillis
par une assistance maternelle qualifiée,
dans un espace privilégié.
Pour mettre en place ce projet ambitieux,
Lucie Porcher – alors salariée de la
Fédération française de tennis – prend
un congé pour création d’entreprise.
Puis elle s’adresse à PIE qui lui octroie en
mai 2008 un prêt d’honneur de 30 000 €.
« Tout s’est enchaîné très vite car la
plateforme a été extrêmement réactive. »
Mum & Babe s’installera, après
d’importants travaux, rue Keller dans
le 11e arrondissement. « Le choix du lieu
n’a pas été facile car à Paris les places
se font rares. Les locaux devaient réunir
de nombreux critères, nécessaires
au succès du lieu, notamment une surface
Pousse-pousse à Paris
C YCLOBULLE
PROPOSE AUX
PARISIENS
UN MODE DE TRANSPORT ALTERNATIF,
LUDIQUE ET ÉCOLOGIQUE À BORD
DE TRICYCLES ÉLECTRIQUES .
D
PORTRAIT
Objectif détente
pour Mum & Babe
UN
INSTITUT DE BEAUTÉ
QUI FAIT GARDERIE
U NE
?
IDÉE ORIGINALE PROPOSÉE
PAR UNE JEUNE CRÉATRICE
PARISIENNE .
Lucie Porcher, créatrice
de Mum & Babe.
4
D
N o v e m b r e
2008
que ce soit pour un rendez-vous d’affaire
ou du shopping. Nous proposons également
nos services aux touristes pour des
promenades insolites à travers Paris. »
Les cyclobulles représentent donc un moyen
de transport pratique, rapide et écologique
mais également un espace publicitaire
pour des entreprises désireuses de lancer
une campagne d’affichage originale.
Une idée brillante pour rentabiliser
l’activité, même si « convaincre
les annonceurs n’a pas été la partie
la plus facile », concède Stéphanie Kuss.
Ce projet novateur a permis aux deux
créatrices d’être soutenues par PIE qui
a accordé à chacune un prêt d’honneur
d’au moins 150 m2. J’ai fait une sérieuse
étude de marché avec statistiques à l’appui.
Il s’est avéré que le 11e est un arrondissement
familial où il y a beaucoup de naissances.
Aux alentours de la rue Keller, il y a de
nombreux commerces autour de l’univers de
l’enfant. L’objectif de Mum & Babe est clair :
de 8 000 €. Un an plus tard, l’entreprise
se développe selon les attentes de ces
deux jeunes chefs d’entreprises.
« On est passé de cinq à sept cyclobulles.
L’objectif pour 2009 est d’atteindre
les vingt véhicules. » Autre défi :
développer le périmètre de circulation.
« Aujourd’hui, nos cyclobulles circulent
seulement sur certains quartiers de la rive
droite. Nous souhaiterions développer
notre flotte vers Saint-Germain. »
Comment expliquer le succès grandissant
de Cyclobulle ? « Les gens sont séduits
par le concept d’un transport propre
et pratique. L’écologie est aujourd’hui dans
l’air du temps. C’est un créneau porteur »,
reconnaît Stéphanie Kuss. Les retombées
presse sont d’ailleurs excellentes.
« Auparavant, je m’occupais
des relations presse dans une agence
de communication, cela m’a beaucoup
aidée pour ma propre entreprise »,
reconnaît Stéphanie Kuss. « Nous avons
aussi été lauréates du concours Cré’ACC
de l’APCE, ce qui nous a permis d’avoir
une visibilité et de nouer de nombreux
contacts. » Se situer sur un créneau
innovant présente donc de nombreux
avantages. « Néanmoins, cela peut
se révéler handicapant pour approcher
les banques. C’est un domaine qu’elles
ne connaissent pas et n’ont donc pas de
points de comparaison. Les banquiers sont
plus frileux par rapport à ce type de projet
car ils considèrent parfois que cela
représente pour eux un risque financier »,
C. B.
reconnaît Stéphanie Kuss.
www.cyclobulle.com
devenir la destination détente du quartier !
L’originalité du lieu est pour Lucie Porcher
« un véritable atout pour se faire connaitre
et faire adhérer les gens. C’est un concept
tendance mais surtout sympathique, ce qui
a nettement fait pencher la balance auprès
de nos différents interlocuteurs. »
C. B.
Telex
■ La déléguée générale
de France Initiative,
Anne Chatauret, nommée
chevalier de la Légion d’honneur
Cette distinction lui a été remise par
Bernard Brunhes, président de France
Initiative, au cours d’une cérémonie,
le 14 octobre. « Par cette nomination,
la République honore une
professionnelle de talent qui,
au long de sa carrière, a beaucoup
œuvré pour l’intérêt général
dans les domaines de l’emploi,
du développement économique
et, depuis qu’elle est avec nous,
de la création d’entreprises.
Au-delà de sa personne, c’est aussi
le mouvement France Initiative
qui se sent honoré et reconnu
pour son action. »
■ Entrepreneuriat féminin :
des conseils pour réussir !
Le 15 octobre, au Salon des
micro-entreprises, France Initiative
– par l’intermédiaire de Marc
Olagnon, adjoint à la déléguée
générale – a participé à une
conférence sur « Entreprendre
au féminin, ce qu’il faut savoir pour
réussir », organisée par la Caisse
d’épargne. Pendant deux
heures, des professionnels de
l’accompagnement (France Initiative,
France Active et le Centre national
d’information et de documentation
des femmes et des familles)
ont fait le point sur les différentes
aides à destination des femmes
entrepreneurs. Trois créatrices
étaient présentes pour partager
leur expérience et livrer leurs
conseils pour réussir. Deux d’entre
elles ont été soutenues par
une plateforme : Abibatou Soumaré,
créatrice de Confort et Sérénité,
soutenue par EVOI, et Bérénice
Louis, cofondatrice de la
Cartoonerie, site Web de création
et de diffusion de dessins animés,
soutenue par Scientipôle Initiative.
5
la lettre
F R A N C E
n° 134
I N I T I A T I V E
Rencontre minute
Parrainage par
consentement mutuel
LA DIFFUSION DU SPEED-DATING ACCOMPAGNE LA MONTÉE EN PUISSANCE DU PARRAINAGE ET DU PROGRAMME
DE FORMATION DES PARRAINS. LES EXEMPLES SE MULTIPLIENT.
endons à César… C’est en Picardie que sont nées, fin 2006, les
rencontres minutes parrainage
(voir Lettre n° 113). Comme c’est la
règle dans le speed-dating dont elles
s’inspirent, il s’agit de permettre à des
créateurs et à des parrains de se choisir mutuellement. La formule a depuis
été reprise par d’autres plateformes.
À l’occasion de la Semaine du bénévolat, Nantes Initiative organise, le 18 novembre, des rencontres de grande ampleur (50 couples devraient se former
dans la soirée). Armor Initiative fait de
même, le 20 novembre, en lançant son
club parrainage. « Nous sommes fiers et
heureux que l’idée ait été reprise par
d’autres plateformes », affirme Vanessa
Foulon, animatrice de Oise Ouest Initiative. C’est l’un des intérêts de faire partie du mouvement. »
R
■
OISE APRÈS
L A RENCONTRE
Ces rencontres minutes n’en continuent
pas moins de vivre dans leur territoire
d’origine. Courant octobre, les trois plateformes de l’Oise ont renouvelé l’opération dans le cadre de l’opération
« J’entreprends dans l’Oise ». Cette fois,
il s’agissait de mettre en relation des
porteurs de projets et des créateurs
aidés depuis deux ans qui leur apportent leurs conseils. Une soirée a eu lieu
à Beauvais, une à Compiègne et une
dernière à Creil. « Des couples se sont
formés pour une relation de parrainage
À Beauvais,
le 13 octobre.
6
avant la création, limitée dans le temps »,
raconte Olivier Bourdon, directeur de
Oise Est Initiative. « Cette opération ne
sera pas reproduite. En revanche, nous
organisons des rencontres minutes
entre créateurs aidés, pour qu’ils développent leurs affaires, et une rencontre
minute parrainage par trimestre. »
L’expérience montre qu’elles doivent
s’accompagner d’un suivi du parrainage. « Nous recrutons un chargé de
mission pour prendre en charge l’ensemble du suivi postcréation. Cela nous
permettra de mieux suivre les parrainages », explique Vanessa Foulon.
À Oise Est Initiative, un membre du comité d’agrément, Marc Lafon, ancien dirigeant d’entreprise aujourd’hui parrain,
vient d’être désigné comme le référent
parrainage. Une des premières décisions est de finaliser la mise en place du
parrainage dans une cérémonie officielle, avec signature de la charte de
parrainage. La première aura lieu pendant la manifestation régionale de la Semaine du bénévolat, le 18 novembre.
■
HAUTE-VIENNE
INITIATIVE MISE SUR
LE CHOIX RÉCIPROQUE
Réussir à former 21 tandems créateurparrain en une soirée : c’est le bilan de
la soirée minute parrainage organisée
le 7 octobre dernier par Haute-Vienne
Initiative (HVI). « Le résultat va au-delà
de nos espérances », reconnaît Serge
Ghozi, vice-président de la plateforme.
Par tables de six, parrains et filleuls ont
échangé deux par deux, et de façon
tournante, pendant un quart d’heure,
avant d’évaluer leur interlocuteur selon
une grille. Le choix s’est fait ensuite
selon les affinités.
« Le parrainage est trop souvent subi par
les nouveaux entrepreneurs, qui le comprennent mal », explique Julien Jeauffroy, chargé de mission à HVI. De 30 à
40 % des nouveaux entrepreneurs refuseraient même cet appui. Il avance une
explication : « Certains de nos parrains
ont l’habitude de choisir leur filleul selon
les seuls critères du secteur d’activité
ou de la localisation du nouvel entrepreneur. À l’arrivée, leur intervention peut
être mal perçue. Avoir été choisi par un
créateur donne une bien meilleure légitimité au parrain. »
La plateforme a constitué l’essentiel de
son réseau de parrains grâce à deux associations : AGIR abcd (l’Association générale des intervenants retraités, actions
des bénévoles pour la coopération et le
développement) et ABEL (Aide bénévole
à ceux qui entreprennent en Limousin).
La soirée était l’occasion d’accueillir
d’autres parrains. Plus de mille chefs
d’entreprises avaient été invités à cette
soirée, ouverte par le président de la plateforme, et à une présentation rapide du
parrainage. « Il fallait que les échanges
commencent très vite, quitte à répondre
ensuite aux questions individuelles »,
poursuit Julien Jeauffroy. Lui-même a
beaucoup échangé avec les plateformes
de Picardie avant de passer à l’acte.
Cette soirée témoigne de la montée en
puissance du parrainage dans les plateformes France Initiative et de sa nouvelle
dimension. « Elle fait prendre conscience au parrain qu’il n’est pas seul et
elle rattache le parrainage à l’action de
la plateforme », analyse Serge Ghozi.
Depuis les premières soirées, la formation des parrains est passée par là. Une
dizaine de bénévoles de Haute-Vienne
l’ont suivi. « Beaucoup de parrains pensent qu’ils savent faire naturellement. Or,
dans la plupart des cas, ils ne connaissent rien du parrainage », poursuit le
vice-président, lui-même parrain de six
N o v e m b r e
créateurs d’entreprises. « La formation
nous a appris à nous méfier de notre directivité naturelle. » Comme lui, des bénévoles ont découvert l’écoute passive,
le coaching. Pour beaucoup, l’intérêt humain, mais aussi professionnel pour les
parrains en activité, de ce programme
est évident. L’un d’eux, banquier en activité, va jusqu’à affirmer : « Je suis en
train de réapprendre mon métier. »
■
RENNES INITIATIVE
OUVRE SON COACH CLUB
Il s’est passé un événement incongru
pendant l’Open de tennis de Rennes, le
9 octobre, en fin de journée. Rennes Initiative a profité de l’occasion pour lancer un « Coach club », son club des parrains, en bénéficiant de l’invitation dans
l’espace VIP du tournoi que lui avait offerte la société Org’Events, organisateur
du tournoi, en remerciement du soutien
apporté par la plateforme à la création
de l’entreprise en 2005. En associant la
plateforme Pays de Fougères Initiative
à cette opération.
35 personnes étaient présentes, dont
une bonne moitié de nouveaux chefs
d’entreprises. « Nous voulions concilier
un moment de convivialité et d’échanges
tout en apportant du contenu à nos invités », explique Alain Quais, président de
Rennes Initiative. « Jean-Pierre Quiblier,
administrateur de la plateforme qui dirige un cabinet de conseils en ressources humaines, a animé une conférence sur le coaching, terme que nous
préférons à celui de parrainage. Notre
souhait, c’est de rendre ce Coach club
attractif, de renouveler l’opération et d’attirer d’autres chefs d’entreprises. »
Dans l’assistance, huit nouveaux parrains venus du Centre des jeunes dirigeants (CJD) ont découvert à la fois la
plateforme et le parrainage. Leur présence est le résultat d’un nouveau partenariat avec Rennes Initiative, formalisé
pendant la soirée. En réalité, ils seront
même quatorze du CJD à étrenner leur
nouveau rôle dans les prochains jours.
Pour Guillaume Thomas, membre du bureau du CJD de Rennes, l’explication est
simple : « Nous partageons avec Rennes
Initiative une même approche du parrainage et de l’engagement dans la cité.
Nous sommes au service des autres et
nous nous retrouvons bien dans les valeurs de la plateforme. Notre action
s’inscrit dans la durée. »
Le 27 octobre, une deuxième réunion
devait permettre de constituer les quatorze couples parrain-filleul, sans doute
avec la technique du speed-dating, déjà
utilisée à Rennes en avril 2008. « Pas
question d’imposer des tandems, affirme Alain Quais. Nous souhaitons que
les deux protagonistes soient complémentaires et que chacun y trouve son
compte. »
Rennes Initiative affiche un taux de 30 %
de créateurs parrainés, avec une trentaine de parrains engagés, mais ambitionne d’atteindre 40 à 50 % d’ici à la fin
de l’année. La plupart des parrains suivent la formation au parrainage mis en
place par France Initiative. « Au démarrage, les avis étaient partagés, reconnaît le président de la plateforme. Mais
le contenu s’est révélé très profitable.
Le coaching intéresse beaucoup nos
parrains, qui y voient un intérêt dans leur
vie professionnelle. S’il y a possibilité de
bénéficier d’une session supplémentaire, nous sommes preneurs. » Réponse
de Gyl Coppey, qui pilote cette formation : « Nous pouvons encore organiser
huit sessions pour une ou plusieurs plateformes. » Avis aux amateurs…
2008
À gauche : pendant
le speed-dating
de Haute-Vienne
Initiative.
À droite : Jacques
Fillet, président
de la plateforme
(à gauche
sur la photo),
lance la soirée.
L’animation a été
confiée à de
récents lauréats
de Haute-Vienne
Initiative, qui ont
proposé de donner
un coup de main
à la plateforme.
Jean-Michel Mestres
À gauche :
lancement du Coach
club à Rennes.
À droite : Alain
Quais, président
de Rennes
Initiative, et les
deux dirigeants
d’Org’ Events.
7
N o v e m b r e
2008
n° 134
la lettre
Telex
■ La Société générale donne
Quartiers sensibles
Un guide pour l’action
FRANCE INITIATIVE MET EN CHANTIER UN GUIDE MÉTHODOLOGIQUE.
a quasi-totalité des zones classées
« Politique de la ville » sont couvertes par une plateforme France
Initiative. Soit 686 des 751 zones urbaines sensibles (ZUS), 379 des 416 zones
de rénovation urbaine et 98 des 100 zones franches urbaines. 157 plateformes
sur 241 sont concernées. Difficile néanmoins de chiffrer leur activité sur ces
quartiers. Une enquête récente permet
d’affiner la photographie : les 53 plateformes qui ont répondu au questionnaire
ont soutenu en 2007 235 projets de
création ou de reprise d’entreprises
dans ces quartiers. Un chiffre qui traduit
le souhait des plateformes les plus
volontaristes d’adapter leurs façons
de faire aux caractéristiques de ces
quartiers.
Pour soutenir la création dans des ZUS,
les acteurs sont convaincus qu’il faut dépasser le mode d’intervention habituel.
Ne serait-ce que pour aller au-devant
des habitants, souvent éloignés des réseaux d’acteurs, parfois de l’idée même
de création. Cela suppose de participer
aux comités techniques de ces zones,
de développer des services de proxi-
L
mité, de mener des actions de sensibilisation, de participer à la mise en place
de fonds et d’adapter les services. L’enquête met en évidence le nombre croissant d’actions : 44 plateformes disent
avoir adapté leurs façons de faire au premier semestre 2008 alors qu’elles
n’étaient que 24 en 2006.
France Initiative a décidé d’aller plus loin
avec un guide méthodologique pour affiner le profil des créateurs aidés, approfondir la connaissance des pratiques et
mieux cerner les conditions d’implication des banques. « L’outil doit permettre
aux plateformes d’analyser leur environnement et leurs pratiques et de mettre
en œuvre des plans d’action et des recherches de financement », explique Gyl
Coppey, chargé des politiques publiques à France Initiative. « Il s’agit aussi
d’améliorer la capacité des plateformes
à impliquer les élus locaux. » Vingt plateformes vont être interviewées et leurs
pratiques, analysées. Parallèlement,
trois plateformes franciliennes (Seine
Amont Initiative, Plaine Initiatives et Est
Val-d’Oise Initiative) vont être associées
J.-M. M.
à la construction du guide.
la parole aux créateurs
et aux réseaux
C’est un banquier qui le dit, JeanFrançois Sanmarcelli, directeur de la
banque de détail du groupe Société
générale, devant 500 créateurs
en puissance, au Salon des
micro-entreprises : « Faites-vous
accompagner ! » Et, en ces jours
de krach, d’ajouter un credo : « Nous
continuons de prêter et de jouer nôtre
rôle de financeur de l’économie ! »
La manifestation de la Société générale
(« Les coulisses de la création
d’entreprise »), a fait
la part belle aux réseaux
d’accompagnement :
les chambres de
commerce et de l’industrie,
les chambres de métiers
et de l’artisanat, les
Boutiques de gestion,
les experts-comptables et
France Initiative, représenté
par Anne Chatauret. JeanMarc Durand, responsable
du développement d’Oséo,
est allé jusqu’à lancer : « Les réseaux
mis ensemble permettent aux créateurs
de bénéficier, en France, du meilleur
accompagnement du monde ! »
Les vedettes étaient les cinq créateurs
qui ont témoigné, sur la scène ou
par le biais de portraits vidéo. Quatre
d’entre eux, choisis par la Société
générale, partenaire de France
Initiative, étaient accompagnés
par des plateformes : Nathalie Tardivel,
créatrice d’une franchise de services
à la personne (Essonne Initiative) ;
Eddie Kounougous, créateur
d’une société de transport
de personnes à moto,
et Sandrine Denoual, créatrice
d’un site de livraison de cadeaux
(Hauts-de-Seine Initiative) ;
enfin, Brahim Branki, créateur
d’un restaurant de poisson (Mantois/
Nord-Ouest Yvelines Initiative).
DIRECTRICE DE LA PUBLICATION
LE CRÉDIT MUTUEL S’ENGAGE
Anne Chatauret
RÉDACTEUR EN CHEF
Le Crédit mutuel veut s’associer aux actions dans les quartiers :
« Nous souhaitons jouer un rôle similaire à celui que nous avons joué
dans les zones rurales délaissées. C’est un enjeu fort car il y aura,
à l’avenir, plus de créations dans ces quartiers qu’ailleurs »,
explique Albert Roudaut à la Confédération nationale.
« Ces expérimentations nous obligent à travailler concrètement
avec des partenaires. Si des bonnes pratiques voient le jour, nous
les généraliserons. » Les sites de Nantes, Besançon, Sarcelles,
Saint-Brieuc, Mulhouse, Roubaix et Bordeaux sont pressentis. Agences
bancaires et plateformes ont carte blanche pour inventer ensemble.
8
Jean-Michel Mestres ([email protected])
RÉDACTION
Union Européenne
Carole Bourset ([email protected])
MAQUETTE • RÉALISATION Edire (Barbara Starita • Sylvie Truffaut)
PHOTOS A & MB • Annaïk • Michel Barbé SARL (p. 5)
• Jean-Marc Pettina/Caisse des Dépôts (p. 8) • DR
IMPRESSION Imprimerie Mouquet 93350 Le Bourget
FRANCE INITIATIVE
55, rue des Francs-Bourgeois
75181 Paris cedex 04 • TÉL. 01 40 64 10 20 • FAX 01 43 20 58 34
EMAIL [email protected] • SITE INTERNET www.france-initiative.fr
ISSN 1951-9672

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