Commune de HIERS-BROUAGE RAPPORT DE PRESENTATION

Transcription

Commune de HIERS-BROUAGE RAPPORT DE PRESENTATION
Réf : villes A-F/BROUAGE-ZPPAUP-création/RP/BOUAGE-RP.doc/11.2008/ibw-cj-ar
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Commune de
HIERS-BROUAGE
ZONE DE PROTECTION DU
PATRIMOINE ARCHITECTURAL URBAIN ET PAYSAGER
Z.P.P.A.U.P.
RAPPORT DE PRESENTATION
DOSSIER DE CREATION
Mars 2009
Isabelle BERGER WAGON - GHECO
Architectes-Urbanistes
Carole JAFFRE, Alice ROGES, Lucile BONNEFOY, assistantes d’étude
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SOMMAIRE
A – ANALYSES
p 3
A.0 – SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE
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A.1 – HISTORIQUE – EVOLUTION TOPOGRAPHIQUE
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I.1 – LE GOLFE DE SAITONGE AVANT LA FONDATION DE BROUAGE
I.2 – LES ORIGINES DE HIERS ET LES MAISONS FORTES
I.3- LA FONDATION DE JACOPOLIS VERS 1555
I.4 - BROUAGE UNE PLACE FORTE DE LA RENAISSANCE
I.5 – BROUAGE VILLE ROYALE
I.6 – LE GOUVERNEMENT DE LA REGENTE ET DE COMTE DU DAUGON - LA
FRONDE DES PRINCES
I.7 – LES GRANDS TRAVAUX DE FORTIFICATION INITIES PAR VAUBAN ET
MENES PAR DU FERRY – BROUAGE PLACE FORTE, LIEU DE STOCKAGE ET DE
REPARATION DES ARMES
I.8 – LA REVOLUTION – BROUAGE TRANSFORMEE EN PRISON
I.9 – BROUAGE AU XIXE SIECLE
I.10 – LA RENAISSANCE DE BROUAGE AU XXE SIECLE
LA PRESERVATION ET LA MISE EN VALEUR D’UN SITE EXCEPTIONNEL
I.11 – UNE POLITIQUE AMBITIEUSE – BROUAGE GRAND SITE NATIONAL
L’OPERATION GRANDS TRAVAUX – LA CREATION DU SYNDICAT MIXTE
A.2 – MORPHOLOGIE URBAINE
II.1 – L’IMPLANTATION ET LA MORPHOLOGIE DU BATI
II.1.1 – LA CITADELLE DE BROUAGE
II.1.2 – LE BOURG D’HIERS ET SES EXTENSIONS RECENTES
II.1.3 – LE VILLAGE OSTREICOLE
II.1.4 - LES ECARTS
II.2 – LA TRAME VIAIRE / LES ESPACES PUBLICS
II.3 – LE VELUM
II.4 – LES CLOTURES
A.3 – PATRIMOINE BATI
III.1 – LE PATRIMOINE PROTEGE – LES EDIFICES PROTEGES AU TITRE DE
LA LEGISLATION DES MONUMENTS HISTORIQUES ET DES SITES
III.2 – LA MAISON BROUAGEAISE
III.3 - LES MONUMENTS ET EDIFICES PUBLICS NON PROTEGES
III.3 – LE PETIT PATRIMOINE – LES DETAILS ARCHITECTURAUX
III.4 – LE PATRIMOINE RURAL
III.5 – LE PATRIMOINE HYDRAULIQUE
III.6 – LE PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE
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A.4 – LE CADRE ENVIRONNEMENTAL, LES PAYSAGES ET PERSPECTIVES
IV.1
IV.2
IV.3
IV.4
IV.5
IV.6
IV.7
IV.9
- LE GOLFE DE SAINTONGE AVANT LA FONDATION DE BROUAGE
- UN SITE PRESTIGIEUX AU MILIEU DES MARAIS
- UN RELIEF PLAT, CARACTERISTIQUE DES PAYSAGES DE MARAIS
- UN RESEAU HYDROGRAPHIQUE IMPORTANT
- LE MARAIS DE BROUAGE : UNE RICHESSE ECOLOGIQUE FORTE
- LE MARAIS DE BROUAGE : DES PAYSAGES REMARQUABLES
- UNE VEGETATION QUI STRUCTURE L’ESPACE
-UN SITE PROPICE AUX VUES LOINTAINES
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B – LA Z.P.P.A.U.P. – LES OBJECTIFS DE PROTECTION
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B.1 - LES OBJECTIFS DE PROTECTION
82
B.2 – LE PERIMETRE DE LA Z.P.P.A.U.P.
83
B.3 – LA DIVISION DU TERRITOIRE EN SECTEURS
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B.4- LES CATEGORIES DE PROTECTION
B.5 - LES CONSEQUENCES REGLEMENTAIRES DES LEGENDES DE LA
ZPPAUP
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ANNEXE - REFERENCES ARCHIVES ET BIBLIOGRAPHIE
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47
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A – ANALYSES
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A.0 – SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE
SITUATION GEOGRAPHIQUE
La commune est située dans le
canton de Marennes, à 28 km de
Royan, à 15 km de Rochefort et à
une
quinzaine
de
km
des
différents pôles de l’Ile d’Oléron.
SITUATION ADMINISTRATIVE
Les sept communes du Canton de Marennes se sont mobilisées autour d'un
projet de développement économique local : afin d'optimiser l'efficacité de
leurs actions, elles se sont regroupées au sein d'un organisme intercommunal qui
s'est substitué au précédent SIVOM.
C'est ainsi qu'est née, le 1er janvier 1997, la Communauté de Communes du
Bassin de Marennes. Son siège est fixé à Marennes.
La commune fait partie du Pays de Marennes-Oléron.
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A.1 – HISTORIQUE – EVOLUTIONS TOPOGRAPHIQUES
Sources :
Brouage, ville royale et les villages du golfe de Saintonge ; Nathalie FIQUET, François –Yves
LE BLANC ; éditions patrimoine Médias, 1997.
Brouage, capitale du sel et patrie de Champlain ; Eliane et Jimmy VIGE ; ISBN, 1990
Brouage, Ville d’histoire et Place forte ; Eliane et Jimmy VIGE ; ISBN, 1990
I.1 – LE GOLFE DE SAITONGE AVANT LA FONDATION DE
BROUAGE
Dans l histoire du sel le golfe de Saintonge occupe une place privilégiée : haut lieu
de production et générateur de profits, il fut très tôt reconnu par les navigateurs
et servit de cadre de développement culturel et d’expansion économique et
politique pendant plus d’un millénaire et demi.
La création des marais salants
A l’époque gauloise des populations sédentaires recueillaient déjà le sel en
chauffant l’eau de mer dans des vases d’argile (découvertes archéologiques faites
sur les communes de La Vallée et Etaules, par exemple).
Plus tard les Romains ont très probablement apporté dans la région la technique
des salines qu’ils utilisaient en méditerranée.
Mais c’est l’implantation des monastères qui entraîne le développement
traditionnel des marais salants.
La première mention connue de ces marais salants date de 634, elle figure dans
une donation accordée par le roi Dagobert aux moines de Saint Denis.
A partir de l’an 1000, avec l’enrichissement des abbayes, les salines se
développent, comme en témoignent les cartulaires, parchemins rédigés par les
moines ; en 1040 par exemple un acte qui énumère les biens des moines de la
Trinité de Vendôme en Saintonge fait état de salines lucratives à Saint Agnant.
C’est en 1047 qu’apparaît pour la première fois le terme latin de Broatga, qui
désigne Brouage. On e découvre dans la charte de fondation de Notre-Dame de
Saintes, lorsque Geoffroy Martel, comte de Poitiers et sa femme Agnès offrent à
l’abbaye la dîme de tout le territoire compris entre la Seudre et le havre de
Brouage.
Ce territoire comporte « les terres anciennes » et « les terres nouvelles »,
distinction qui apporte la preuve du recul continu de la mer et la conquête de
nouveaux marais.
Le développement du commerce du sel
Au fur et à mesure que les salines s’étendent, le commerce du sel s’élargit. Le
trafic s’ouvre aux provinces voisines puis aux pays étrangers pour atteindre son
apogée au milieu du XVIe siècle.
A partir du XIIe siècle les marais de Saintonge approvisionnent en sel toutes les
provinces voisines (Poitou, Limousin, Périgord, Guyenne) en utilisant les fleuves et
les rivières, en particulier la Charente, la Boutonne, la Sèvre Niortaise et la
Gironde.
En s’étendant à l’Europe entière, le christianisme avait fait du sel la première
marchandise internationale, sinon en valeur du moins en volume. Ses pratiques,
l’obligation du carême et des jours maigres ont augmenté la consommation du
poisson, notamment dans les régions continentales. Les pays riverains de la mer du
Nord et de la Baltique se sont spécialisés dans la pêche aux harengs et à la morue
et ils ont besoin de plus en plus de sel pour conserver leurs produits, et doivent
l’acheter de plus en plus loin.
Les Bretons sont les premiers fournisseurs avec le « sel de Baie » (sel de la baie
de Bourgneuf) mais dès 1270 puis 1792 les ordonnances maritimes de Hambourg
mentionnent un trafic avec la Rochelle, qui apparaît comme un grand entrepôt
régional de vin et de sel avec Tonnay-Charente.
Des échanges se font avec les Anglais, les Flamands, les Néerlandais et les
Hanséates.
Cet essor grandissant constitue une manne d’argent non négligeable et en 1340
Philippe VI de Valois fait de la vente du sel un monopole d Etat en créant la gabelle
qui oblige chaque sujet à consommer une certaine quantité de cette denrée. Il
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établit dans son royaume des greniers où est stocké le sel, participant ainsi au
développement de la production.
Le Duc de Bretagne favorise de son côté l’extension des marais salants dans son
Etat, une concurrence active oppose ses marchands à ceux d’Aunis et de
Saintonge.
La création en 1383 d’une taxe sur les ventes « le quart du sel de Poitou »
provoque une augmentation des prix et pénalise les marchands d’Aunis et de
Saintonge.
Néanmoins le havre de Brouage devient un lieu de chargement majeur, du fait de
la proximité directe du port de La Rochelle.
La première mention connue de Brouage dans un document étranger date de 1411
(qui mentionne le chargement de 12 cents de sel en Brouage par le navigateur de
Danzig, Gervinus Von Buren).
A partir de cette date, les témoignages se multiplient et mettent en évidence la
prospérité des salines de Brouage, qui progressivement s’impose et « évince » les
salines de « la Baie ». Cet essor s’explique par la proximité du port de la Rochelle,
pôle d’attraction qui permet aux marchands étrangers de vendre leurs produits et
de compter leurs chargements de sel avec du vin, des eaux de vie et des céréales.
Au XVe siècle c’est le seul port français qui offre des privilèges aux négociants
flamands qui vont y fonder une importante colonie.
En 1459 CharlesVII accorde la franchise du sel à plusieurs nations, la Flandre et
la picardie. En 1462 Louis XI autorise à la ville le droit de commerce avec l’ennemi
même en temps de guerre.
Le havre de Brouage bénéficie de ces avantages mais aussi du port qui offre aux
navires un abri sûr et profond, alors que la Baie subit déjà un irréversible
processus d’envasement et des inondations régulières qui endommagent les marais
salants.
Au milieu du XVIe siècle le golfe de Brouage est devenu le premier centre
d’exportation du sel en europe.
Au milieu du XVIe siècle, le golfe du Saintonge, la Broatga, sillonné depuis des
siècles par les navires venant de toute l’Europe, possédant la maîtrise totale de la
production et du commerce du sel et dont les profits se sont traduits par des
empreintes architecturales remarquables, devient naturellement un véritable
théâtre d’opérations politiques, religieuses et militaires.
Au début de la Renaissance, la Saintonge maritime - c’est-à-dire les îles de
Saintonge et d’Aunis -, productrice de « l’or blanc » est profondément marquée
par les contraintes commerciales et économiques.
Les multiples taxes et droits perçus sur le sel et les embarcations ont créé des
bénéfices considérables, traduits notamment par l’architecture des rives et des
îles du golfe : les notables se font construire des résidences, hôtels particuliers,
châteaux et manoirs. L’Eglise commande des édifices imposants.
Les guerres de religion altèrent et détruisent une grande partie de cette
architecture civile, religieuse et militaire.
I.2 – LES ORIGINES DE HIERS ET LES MAISONS FORTES
HIERS, anciennement Yers est la première île ou le premier archipel que l’on
rencontrait en entrant dans le golfe ; il est même possible que les navires
prenaient leur alignement sur le sommet du principal îlot culminant à 26 mètres.
C’est probablement cette île « Hiéro » qui fut brûlée par les Vikings en 867, avant
la mise à sac de Saintes.
De par sa position en « avant-poste » du profond golfe de Saintonge, Hiers est
très exposée aux attaques, invasions et aux pillages ; de ce fait aucune occupation
d’importance ou bâti majeur n’y est édifié pendant des siècles et lors de la
fondation de l’abbaye aux Dames, un factum indique que l’île est entièrement
couverte par des forêts.
En 1126 le pape Eugène confirme la bulle la fondation de ‘abbaye, la nomme Ha.
Juste après sont construits le prieuré et le château.
L’église prieurale, qui devient rapidement paroissiale sous le nom de Saint-Hilaire,
fut donnée par Hugues de Doué aux moines de Sainte-Gemme entre 1089 et 1095,
la rattachant ainsi à l’abbaye de La Chaise-Dieu.
Le château des seigneurs d’Hiers, les terres et ses marais sont élevés en
châtellenie.
L’église fut presque entièrement détruite suite aux guerres de religion du milieu
du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Charles-Esprit le Terme, sous préfet de
marennes précise en 1826 : « On a pu en réparer postérieurement qu’une partie ;
les bas côtés et la portion qui s’avançait jusqu’au chemin de Marennes à Rochefort
ont totalement disparu. Une galerie sous la voûte de laquelle passait ce même
chemin joignait cette église à l’ancien et vaste château des seigneurs d Hiers dont
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les seuls vestiges consistent dans un angle de muraille que son extrême dureté a
garanti de la destruction générale. »
falaise. Cet ensemble regroupait un corps de logis, un moulin et une
chapelle, il mouvait de la seigneurie d Hiers
Il ne reste plus rien du château aujourd’hui.
-
Du Prieuré ne restent que le cul de lampe d’une échauguette à poivrière et une
tour d’escalier Renaissance, mitoyens à l’hôtel de ville. Le porche d’accès a été
détruit il y a quelques années seulement.
La Guilleterie, belle ferme fortifiée avec son puits abrité à l’intérieur
d’un bâtiment ; c’est d’ici que furent commandés les sièges de
Brouage pendant les troubles religieux.
-
Erablais : minuscule île à quelques encablures, elle fut occupée très
tôt par un prieuré relevant de l’abbaye de La Tenaille
L’église d’Hiers, dont la façade et le
clocher datent du XIXe siècle, porte
encore les traces de l’édifice prieural
du XIIe siècle primitivement à trois
nefs, de style gothique flamboyant :
contreforts à pinacles, porte latérale
(aujourd’hui murée) au beau gâble en
accolade, riches baies ajourées à
réseau, fenêtre ouvragée du chevet. A
l’intérieur trois forts piliers romans
témoignent de l’ancienneté de l’édifice.
Chaque île de l’archipel, reliée aux autres après assèchement des pas grâce à des
endigages réalisés au début du XIXe siècle par la compagnie Delaage et Guillemot,
comportait une maison forte :
-
-
-
Frémailloux où Lesson aurait vu « un tumulus et (ou) plus tard les
romains eurent un temple et un castrum dont on voit encore des
débris sur le bord du chemin. Ce qui en reste est un carré long sans
ouverture, parfaitement voûté en petit appareil et dépendant soit
d’un sacellum, soit d’un hypogée, soit peut-être d’un château d’eau »
Montboileau dont les seuls documents connus ne remontent pas avant
le XVIe siècle, conserve des traces d’éléments architecturaux
antérieurs
I.3- LA FONDATION DE JACOPOLIS VERS 1555
En ce début de XVIe siècle marqué par la Renaissance, le golfe de Saintonge
constitue un pôle économique et culturel majeur forgé depuis un millénaire et
demi, composé de villes et villages, de ports, pêcheries, salines et moulins,
châteaux, abbayes, prieurés et églises.
Il est alors partagé entre les deux héritiers d’une des plus puissantes familles du
royaume : la famille de Pons, qui s’est implantée ici que pour tirer profit du
commerce du sel.
-
François II, outre Pons et les domaines patrimoniaux recoit les
châtellenies de Broue, Chessoul et Montaiglin
Jacques II, le cadet, reçoit les baronnies de Mirameau et de Plassac, la
terre de Berneuil, le bailage des îles de arennes ainqi que la terre et la
seigneurie d Hiers
Ce dernier, spolié du site stratégique et symbolique de Broue par son frère et
contraint de partager avec lui les revenus de l’extraction du sel, décide en 1555
de fonder une ville en bord du havre, qu’il baptise Jacopolis sur Brouage.
Il décide de l’implanter sur le territoire de la châtellenie d’Hiers dont il est le
seigneur, à une demi-lieue de la colline et du village d’Hiers.
Le Fief de la Blanchardière : son donjon dérasé ne permet qu’une
lecture partielle de cette masse fortifiée assise sur le haut de la
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I.4 - BROUAGE UNE PLACE FORTE DE LA RENAISSANCE
L’ambition de Jacques II permit au golfe de Saintonge de potentialiser son
dynamisme économique en se dotant d’une structure moderne, une ville nouvelle
dans laquelle se regroupèrent l’ensemble des partenaires économiques français et
étrangers pour y implanter leurs comptoirs commerciaux.
Leurs habitations et résidences restèrent implantées dans les villes et villages
environnants.
L’expansion économique de toute la région, liée à la nécessité de structurer le
commerce du sel dans un premier temps puis à partir de 1546, les armements pour
Terre-Neuve, avait permis aux armateurs et négociants régionaux d’être mise en
relation avec les flamands, commerçants depuis le Moyen Age.
La fondation de Jacopolis est traditionnellement fixée à 1555, toutefois il n’existe
aucune pièce ou archive qui permette de confirmer cette date ; on peut penser
qu’une cité existait sur place au moins un demi-siècle plus tôt, que Jacques II
n’aurait que réaménagée.
Le toponyme bas-latin de « Broadga » évoluant dès le XIVe siècle en « Brouage »,
il devient alors difficile de différencier la ville du site éponyme dans les textes.
La fondation de Jacopolis-sur-Brouage répondàun besoin économique mais aussi à
une nécessité politique et militaire, en raison de sa position stratégique : Charles
VIII avait déjà envisagé l’utilisation des qualité nautique du havre et la création
d’un port de guerre en Brouage pour armer la façade atlantique et ainsi constituer
une résistance à la Sainte Ligue formée par les Etats du Pape, de l’Angleterre, du
Saint Empire et des rois catholiques pour chasser les français de la péninsule
italienne.
laquelle ils pouvaient entreposer leurs marchandises et apparaux (contre une taxe
supplémentaire).
La ville s’est densifiée lentement, en raison du caractère marécageux des terres,
qui ne pouvaient en priorité recevoir que des constructions à usage commercial.
Les guerres religieuses en Saintonge et Aunis
En 1562 eurent lieu les premiers affrontements entre catholiques et protestants
et affectèrent Jacopolis six ans plus tard, lorsque la ville servit de base
stratégique aux actions militaires contre les huguenots rochelais sous le
commandement de Blaise de Lasseran-Masseome, seigneur de Monluc. Il embarqua
de Jacopolis 600 arquebusiers avant de prendre l’île de Ré d’où il prévoyait de
mettre le siège devant La Rochelle.
Jacques de Pons et ses fils se convertirent à la religion réformée, tout comme les
familles de Condé, Soubise et Coligny.
Les troupes royales reprirent Saintes, Royan et Marennes et entrèrent en
décembre 1569 dans Brouage, commandés par l’italien Annibal de Coconas (à la
tête de 200 fantassins) et Georges de Villiers, seigneur de La Rivière-Puytaillé qui
prit le gouvernement de la place et y installa une compagnie de cavalerie.
Charles IX envoya sur ce site stratégique des ingénieurs et architectes réputés
d’Europe, au service de la couronne de France.
L’aménagement de la ville nouvelle a nécessité la création d’un véritable polder
constitué d’énormes rochers, de fumier et de débris.
C’est sur un périmètre de 400 m de côté que fur dessiné un plan en damiers
irrégulier définissant des îlots de 100 pieds de façade eux-mêmes divisés en
parcelles de 25 pieds sur 100 de profondeur.
Chaque parcelle était concédée à perpétuité pour un loyer annuel de 50 sols.
Aucune contrainte architecturale n’était imposée aux constructeurs, marins et
armateurs choisissant les parcelles les plus proches du port et de la grave, sur
8
Une enceinte fut construite en 1569,
restituée sur un plan exceptionnel
(conservé à Londres au Public
Roecord Office). L‘examen de ce plan
détaillé met en évidence un problème
chronologique ; en effet il ne semble
pas possible que l’on ait chargé l’un
des ingénieurs italiens les plus
renommés, Gironalo de Bellamarto,
architecte,
astronome
et
mathématicien,
d’édifier
une
enceinte constituée partiellement de
terre et de bois, flanquée de
bastillons circulaires pour fortifier
une ville nouvelle, place forte
stratégique….
Alors
que
sur
l’ensemble du territoire français
sont édifiées des cités nouvelles
entièrement
bastionnées
et
maçonnées (Saint Paul de Vence en
1537, Navarrenx vers 1543, Vitry-leFrançois en 1545…).
Il n’intervint pas ici pour François 1er
en 1541, mais les concepteurs
associèrent à, leur nom celui de
Bellamarto,
en
raison
de
sa
notoriété.
C’est Bernardino Rinieri da Colle, dit
el Bellamarto qui fut chargé de
l’édification des remparts.
9
Le plan permet de décrire la première enceinte de Brouage : quadrangulaire,
flanquée de aux angles de bastillons circulaires, partiellement maçonnée.
Un parapet crénelé couronne le front du havre, percé de la porte de la rave et son
retranchement, une partie du front est et les bastillons de la Grave, surhaussé de
deux tours, le front de la Mer, surmonté d’une tour polygonale.
Un seul bastillon semi-circulaire est saillant sur le front ouest, chacune des
courtines étant dotée de deux tours de défense.
L’accès à la ville s’effectue par la port d’Hyers, dotée d’un retranchement et
flanquée de deux bastilons semi-circulaires et protégée par une barbacane reliée
par deux ponts de bois à la ville et à la terre ferme.
A l’exception des fronts revêtus réservés à l’infanterie, l’enceinte et la barbacane
sont pourvues d’une banquette de tir armée de pièces d’artillerie.
A l’intérieur de l’enceinte le tissu urbain est encore très lâche et comporte des
zones marécageuses.
En 1570 la cité est assiégée par les protestants rochelais sous la conduite de
l’ingénieur italien Scipione Vergano, chargé des fortifications de La Rochelle, et
de François de La Noue.
Depuis la mer, « La Grande Huguenotte » bloque le havre et menace de ses tirs la
citadelle.
Sur le front d’Hiers des tranchées sont creusées et des batteries sont établies,
qui vont provoquer l’ouverture d’une brèche.
Le 11 juillet 1570 la cité capitule et redevient protestante pour un mois seulement,
jusqu’à la signature du traité le 8 août entre Charles IX et la ligue des princes, qui
concède à ceux-ci les places de sûreté de La Rochelle, Cognac, Montauban et La
Charité contre Brouage et les îles de Marennes, qui sont rendues au roi.
Sont alors mis en place en septembre 1571 une structure de contrôle des
délestages sauvages des navires compromettant par endroits l’accès au port : un
office héréditaire de « garde visiteur du havre de Brouage et achenaux
dépendant ».
Le baron de Mirambeau s’attache à la réparation et à la restructuration des
remparts, il charge l’ingénieur Robert de Chinon (qui participe à la réalisation des
fortifications de La Rochelle) de refaire l’enceinte intégralement, entre 1571 et
1575.
Détail de l’actuel bastion St Luc
Détail de la porte d Hiers
Une seconde enceinte maçonnée et crénelée qui s’appuie sir la partie nord de la
courtine de la Mer, isole en partie un secteur à priori destiné à la construction de
la maison du gouverneur de la place.
Un fossé entoure l’enceinte, son inondation est provoquée par une écluse.
Autour du corps de place sont figurées
au plan des salines à quatre bassins,
parfois accompagnées d’un saulnier et
toutes dotées d’une loge.
La nouvelle enceinte de
plus de deux kilomètres
de développé est
intégralement
maçonnée, suivant le
modèle des
fortifications
bastionnées italiennes.
Le dessin de Tassin
gravé et publié en 1636
(ci-contre) restitue le
tracé de cette enceinte.
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La nouvelle enceinte respecte le plan carré
d’origine.
Les courtines, bâties en moyen appareil et
couronnées d’un chemin de ronde sont
flanquées de bastions creux, à chaque angle
et un autre en milieu de la courtine est, raidis
par des contrefort interne remparés.
Un ravelin protège la face de celle de la Mer.
L’accès au port est probablement défendu par
une herse, une porte, un assommoir et des
créneaux de fusillade.
Le front de terre, du côté des îles d Hiers est
lui aussi percé d’une porte qui conserve un
flanquement médiéval assuré par deux
bastillons semi-circulaires encadrant un
pavillon et précédée d’une demi-lune
accessible par un pont de bois (détail de la
port d’Hiers, dessin ci-contre)
Une première église paroissiale
L’enceinte est ceinturée par un large fossé
inondable.
La poudrière Saint Luc
A l’emplacement de l’actuel bastion St Luc on
observe une bastion à orillons : deux
canonnières englobées dans des maçonneries
ultérieures ont été découvertes dans l’orillon
oriental. Les angles de tirs de ces canonnières
couvrent la demi-lune d Hiers (photos cicontre).
Après la construction de la deuxième enceinte, avant 1575, est édifiée une église
paroissiale probablement à l’emplacement d’un îlot situé entre les actuelles rues
des Trois Vierges et de la Brèche. Il s’agit d’un édifice simple de plan abbatial à
chevet plat orienté à L’est dont le clocher surmonte la façade (selon le plan du
public Record Office).
La Grande Eglise
Trop petite pour accueillir la population migrante à la suite de la création de
l’Amirauté et probablement trop « modeste » par rapport au symbole royal
représenté par Brouage, elle est remplacée par la Grande Eglise consacrée en
1608 accessible par l’axe majeur de la cité : la rue Royale.
Cette église sobre de plan abbatial à chevet plat, comporte un clocher dont la
flèche à huit pans égaux culmine à 28 mètres. Sa nef comporte deux collatéraux.
Les blasons de France, de Saint Luc et de Cominges surmontent le fronton
supporté par deux piliers aux chapiteaux attiques. Ces blasons semblent avoir été
réalisés à la même époque que celui qui orne le fronton de l’édifice baptisé
« poudrière de Saint Luc ».
Cet édifice situé à proximité du couvent des Récollets, aurait à l’origine servi de
lieu de culte.
Le marché couvert
Source : Brouage, ville royale et les villages
du golfe de Saintonge ; Nathalie FIQUET,
François –Yves LE BLANC ; éditions
patrimoine Médias, 1997
L’intervention de Robert de Chinon dépasse la refonte de l’enceinte, elle permet la
mise en place d’un ensemble défensif conçu à la dimension d’un territoire
cohérent, la ville et son port.
En effet à cette période est érigé le port de Coquilles, qui doit défendre l’entrée
du golfe de Saintonge devenu le havre de Brouage.
En 1619, Charles Leber du Carlo achète une parcelle d‘environ 900 m² près de la
courtine de la Mer afin d’y établir un marché couvert, pour répondre aux besoins
de la population croissante.
Une vingtaine de boxes sont installés autour d’une place centrale carrée, ils sont
loués aux commerçants, producteurs et bouchers.
Des édifices militaires et de réserves de vivres
A proximité en bordure de la rue Royale étaient implantés le premier arsenal et le
logis de la patrouille. Vers 1578 des magasins aux vivres et aux armes furent
construits près du bastion de la Rivière pour rationaliser l’approvisionnement du
gouvernement de la ville royale.
Le linteau d’une maison rue Notre-Dame porte la mention « Royal Hospital 1611 »
et un acte signé par le curé de la paroisse du décès à l’hôpital en 1617 d’une
brouageaise, laissent supposer la présence d’un hôpital ou maison du chirurgien.
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Le tissu urbain s’est densifié, étoffé : les habitations se sont agrandies,
comportent des étages, les rez-de-chaussée sont occupés par des échoppes, les
cours et jardins se remplissent progressivement.
Brouage se transforme en véritable ville et par l’édit du 28 novembre 1612, louis
XIII accorde le droit de maison commune et d’élection d’échevins et d’officiers
de la ville sous la présidence toutefois du gouverneur qui demeure maire perpétuel.
Brouage plongée dans la guerre
Les batailles de 1572 et 1573 entre les deux cités ennemies de La Rochelle et
Brouage ont entraîné la mort de 26000 hommes.
En 1573 La Rochelle, cité huguenote qui ne dispose que d’une enceinte médiévale
fragile, subit un siège meurtrier et un blocus par des gabarres armées organisé
depuis Brouage où la « Grande Huguenote », amarrée devant la citadelle depuis
1570 est chargée de pierres avant d’être coulée et transformée en ponton armé
obturant l’accès au port de la Rochelle. Lors de cette bataille trente mille coups
de canons furent tirés, la moitié des troupes royales furent tuées, le quart de la
population rochelaise fut massacré.
Toutefois la cité ne céda pas et résista à son quatrième siège.
A la mort de Charles IX la reine mère hérite du pouvoir mais le duc d’Alençon
fomente la succession au trône en s’appuyant sur les chefs protestants « menés »
par de La Noue et Rohan, qui constituent un véritable état huguenot en Aunis et
Saintonge, auquel adhère rapidement le baron de Mirambeau qui nomme René de
Laval gouverneur militaire de Brouage, redevenue protestante dès mars 1575.
En 1577 le duc de Mayenne et les armées royales assiègent Brouage qui redevient
définitivement catholique ; la capitulation est signée le 16 août 1577.
Brouage devint très rapidement après sa création un lieu de conflits et de
guerres : du fait de son importance économique, puisque même en temps de
guerres violentes les transactions de sel et les armements pour Terre-Neuve
furent maintenus…
Par ailleurs dès sa fondation Brouage fut perçue par les rochelais comme une
atteinte à leur pouvoir et monopole des côtes de Saintonge.
La couronne de France ne pouvait pas abandonner cette cité, Henri III échange
donc à François de Pons sa châtellenie d Hiers (Brouage et Hiers) contre la
principauté de Mortagne sur Gironde. Brouage devient ville royale.
I.5 – BROUAGE VILLE ROYALE
La ville royale de Brouage est une cité commerciale et militaire majeure, de
réputation internationale, grouillante de marins et de négociants issus de toute
l Europe, bénéficiant du « plus beau havre de France et principalement pour les
grands navires qui de toutes parties de la chrestienté vont là pour charger le
sel ».
François d’Espinay de Saint-Luc, homme de confiance du roi Henri III est nommé
gouverneur de Brouage le 10 février 1579 auquel succède son fils Timoléon en
1597 jusqu’en 1627.
Pendant 30 années, catholique et protestants, entre La Rochelle et Brouage
luttent pour prendre possession de la ville royale, ses infrastructures et son
potentiel économique.
Dès 1585 le prince de Condé entreprend d’assiéger Brouage : occupant Saint
Sornin et il isole la cité en creusant et agrandissant les pas naturels du Lindron et
de Tauria qui séparent les îles de Marennes, de Sait Just et de Saint Sornin et il
érige avec les terres des retranchements gardés par 300 insulaires.
Depuis la mer, la flotte rochelaise bloque l’entrée du havre.
Mais en une vingtaine de jours Saint Luc et Matignon parviennent à rompre le
siège.
Le roi décide alors de tenter par tous les moyens le blocus de la cité royale et
recherche des navires pour y parvenir.
Dans le même temps Saint Luc a mis en place une batterie sur la grève soutenue
de deux galères. Les rochelais décident pourtant de rompre une nouvelle fois le
blocus, craignant que la flotte royale ne se dirige vers la ville assiégée.
Pour mettre fin aux régulières attaques des Rochelais contre le gouvernement de
Brouage, dont la possession est essentielle pour le royaume, Henri III affirme son
autorité en y créant par édit de mars 1587 une amirauté, juridiction royale et
toute puissante spécialement attachée à l’administration de la mer et de la
navigation.
L’amirauté constitue parallèlement au pouvoir territorial du gouverneur, un pouvoir
maritime de contrôle des côtes, des ports et des eaux, navires et marins des rives
de la Charente jusqu’à Sainte, comprenant la façade maritime de la Saintonge et la
rive de Gironde jusqu’au Blayais.
12
Dès mars 1587, viennent s’installer à Brouage officiers et fonctionnaires royaux.
Le gouvernement de Brouage est destiné à Richelieu.
La mort d’Henri III et l’avènement d Henri de Navarre au trône de France
marquent le début d’un véritable moratoire.
Une partie du domaine royal de Brouage est vendu au fidèle gouverneur Saint Luc ;
il s’agit de la cession à titre onéreux des droits de seigneurs engagiste pour
l’achat duquel l’acquéreur pressenti reçoit en octobre 1593 une quittance pour
paiement de la somme de 10000 écus... à condition expresse de possibilité de
rachat perpétuel !
Richelieu, les batailles et le siège de 1627-1628
A partir de 1593 Brouage renforce et organise sa garnison, mettant en place des
exhibitions du régiment, qui servent à garantir au roi la fidélité des hommes et la
quantité de leur armement et qui assurent le paiement de leur solde.
Cette militarisation renforcée suite à la création de l’amirauté excède les
rochelais qui adresse leurs revendications le 15 octobre 1597 dans un « cayer
adressé au roy, dressé et arrêté par les députés des esglises réformées de ce
royaume » qui demande la destruction de fortifications de Brouage.
Henri IV conserve le site stratégique
et dès 1615 les réformés se lèvent une
nouvelle fois contre le pouvoir royal, proclamant la quasi-indépendance de La
Rochelle qu’ils veulent ériger un grand centre du calvinisme français.
Richelieu prend possession du gouvernement et de l’Amirauté de Brouage et
acquiert de Saint-Luc, le jour même de sa nomination, les droits de seigneur
engagiste sur le sel avant de créer dès 1633 onze offices de gardes du sel qu’il
rachètera immédiatement sous le faux nom de Michel le Masle !
Par la suite il achète les châtellenies et baronnies de Mornac, Arvert, Saujon et
Talmont pour contrôler la Gironde et la Seudre, verrouillées par le château de
Saujon qu’il fait édifier.
L’objectif de Richelieu en prenant le pouvoir à Brouage était de faire plier la cité
huguenote. Il met en œuvre le blocus de la ville par la mer et prépare les
dispositifs nécessaires pour dissuader les Anglais de prendre appui sur les îles
afin de secourir les Rochelais et d’attaquer Brouage.
L’île Ré comporte déjà le petit fort de la Prée, il s’agit d’édifier une citadelle à
Saint Martin, la forteresse du Château d’Oléron ayant été détruite pour éviter
que les Anglais s’en emparent et prennent appui sur l’île.
Pierre de Conti est chargé de l’ensemble des chantiers. Pendant que les
fortifications et ouvrages de défenses sont édifiés sur les îles de Ré et Oléron, la
citadelle de Brouage est réparée par l’ingénieur Mortières.
Les actions militaires se multiplient et montent en puissance :
- Saint Luc installe dès 1620 des garnisons à Soubise, Moëze et Mornac
- En juillet 1621 le roi désigne Charles Leber sergent major de Brouage
pour exercer la fonction de capitaine de la marine royale et
commissaire général en son armée navale, engageant ainsi l’armée
royale dans la lutte contre les places protestantes
- Après la chute de Saint Jean d’Angély tenue par les protestants, les
pertuis, les coureaux et les fleuves côtiers sont le siège de combats
navals incessants
- La chute des îles de Ré et Oléron assurent aux huguenots le contrôle
de la mer et des pertuis et ports, et donc de l’économie de la
Saintonge maritime et de l’Aunis vont justifier l’intervention de
l’armée royale et l’affirmation de l’autorité du roi
- En 1625 les îles sont reprises
Représentation de Brouage, illustration de la puissance de la cité
Chatillon,vers 1627
En 1627 Marie de Médicis se décide à échanger à Saint Luc le gouvernement de
Brouage contre les titres de maréchal de France et de lieutenant général de
Guyenne (lettre du 4 février 1627 de Louis XIII).
Le 22 juillet 1627 l’armée anglaise forte de 90 navires et de 8000 hommes assiège
la citadelle inachevée de Ré, fortifiée sur les côtes les plus faibles, où sont
retranchés Toiras et 600 hommes de troupe. Richelieu envoie des soldats au fort
13
de la Prée et face à la résistance des Français, les Anglais sont contraints
d’embarquer les hommes blessés et de prendre le large.
La citadelle d’Argencourt est rasée pour de plus servir d’appui aux troupes
ennemies.
Le pouvoir royal et catholique décide de définitivement résoudre La Rochelle.
Le blocus « étanche » est mis en place par terre et par mer, par la construction de
douze forts et douze redoutes et d’une digue. Les remparts sont détruits à
l’exception de ceux du front de mer servant de digue et des portes principales
(Porte Neuve, porte de Cougne et porte Maubec).
Pendant le blocus Brouage sert de base logistique où sont conservés les vivres,
armes à poudre à canon pour l’approvisionnement des troupes du siège et où sont
réquisitionnés navires, pinasses, galiotes, traversiers, tout ce qui peut transporter
hommes et vivres mais aussi qui pourra être coulé et utilisé pour conforter la
digue aux portes de La Rochelle.
Ces conflits ont mis en évidence la puissance accrue des armes, pièces d’artillerie
embarquées sur des navires de plus en plus lourds et la nécessité d’édifier ou de
restructurer des fortifications adaptées.
Richelieu lance dès le début de 1628 la construction de la citadelle du Château
d’Oléron.
PLAN PROJET DU CARLO – 1628 env. (BNF)
Les remparts
Du Carlo présente un premier projet d’adaptation des remparts de Brouage. Ce
projet dont le plan est conservé à la Bibliothèque Nationale, permet de confirmer
la gravure de Tassin.
Il existe 7 documents disponibles qui permettent d’appréhender la chronologie de
la place et les motivations de Richelieu :
- L’avant-projet de Du Carlo, dessiné vers 1627
- Le devis de Pierre d’Argencourt, d’août 1628
- La ratification des contrats de travaux de novembre 1628
- Un plan de Chauvin, ingénieur du roi, non daté
- Le plan de Claude Masse de 1680
- Les plans topographiques actuels
PLAN CHAUVIN – ETAT ET PROJET – 1640 env. (BNF)
14
Ces plans permettent une lecture chronologique de l’enceinte de la citadelle.
D’Argencourt se voit confier les chantiers d’Oléron et de Brouage par Richelieu.
Jean Thiriot est chargé de la maîtrise d’ouvrage.
Le 1er août 1628 d’Argencourt, secondé à Brouage par l’ingénieur et géographe du
roi François Chauvin, établit un devis pour les travaux de remise à neuf de la
courtine de la Mer, de son ravelin et des bastions de la Brèche.
La Halle aux vivres
L’arsenal
Commandée par Richelieu, la halle aux vivres est construite en 1631.
Il s’agit d’un grand bâtiment de plus de 700 m², composé d’un étage sur rez-dechaussée, de brique et de pierre.
L’arsenal fut construit en 1628 à proximité immédiate de
l’emplacement des écuries de Saint Luc, pour remplacer les
armes.
Ce bâtiment de plus de 500 m², composé d’un étage
regroupait plusieurs magasins : salle d’armes, forge, magasin
et à fusil.
la halle aux vivres, à
locaux d’entrepôt des
sur rez-de-chaussée,
de plombs, aux canons
15
Plan de toitures et façades des casernements – XVIIIe siècle (SHAT / FYL)
Plan, coupes de l’arsenal - XVIIIe siècle (AD 17, FYL)
Les casernes disposent de latrines et de structures de conforts novatrices, elles
constituent un des premiers ensembles militaires construits en France.
Le magasin aux fournitures
Il ne reste aujourd hui de cet édifice que l’actuelle tonnellerie.
Ce magasin des armes et de vivres, remplacé par la halle aux vivres en 1631
comportait différents bâtiments organisés autour d’une cour centrale.
Il a servi de magasin de fournitures et d’entrepôt de lits, outils, paille.
La demeure du directeur des fournitures du roi
La demeure du directeur des fournitures du roi, mitoyenne de la halle aux vivres,
était un véritable hôtel particulier, composé de trois corps de bâtiments en U
autour d’une cour centrale fermée par un muret.
Les casernes
La croissance de la place forte et de sa garnison nécessite la construction en 1636
de logements réservés aux militaires (ils étaient
auparavant logés chez
l’habitant).
Les casernements sont édifiés le long de la courtine Saint Luc, ils sont constitués
d’un long bâtiment surmonté d’un étage, comportant 48 chambres et trois pavillons
d’officiers.
Les latrines publiques
Deux latrines publiques sont construites
symétriquement au bastion de la Brèche, elles
sont composées chacune de deux salles pour
séparer les hommes et les femmes.
Une fenêtre haute permet l’éclairage, la
ventilation est assurée par une ouverture
donnant sur l’extérieur du rempart sous le
cordon.
La chasse des fosses se fait par la conduite des eaux usées évacuées dans le
fossé. L'architecte a profité de l'existence d'un système d'évacuation des eaux
usées pour édifier des latrines publiques.
Dans celle de la courtine de la mer, on peut remarquer le soin apporté à
l'architecture : fronton triangulaire, fenêtre à meneau... deux portes latérales
permettant, par des escaliers, d'accéder à une salle voûtée en pierre de taille. La
voûte du sol effondrée permet de voir l'égout par lequel les eaux usées gagnaient
les canaux.
16
Les forges et hangars
Une forge et des ateliers sont construits de part et d’autre du bastion royal, pour
accueillir les ateliers d’artisans : charpentiers, armuriers, fourbisseurs, charrons,
forgerons.
Les deux forges implantées de part et d’autre de la clôture de la gorge du bastion,
de style Louis XIII, comportent brique et pierres. Elles s’articulent autour de leur
cheminée centrale en tronc de pyramide, reposant sur quatre pilastres à base
carrée.
Elles sont surplombées par le chemin de ronde.
L’Hôpital
Richelieu fonde un hôpital près de la courtine de Richelieu dans une maison
particulière et des bâtiments voisins ; il comprend 132 lits pouvant héberger 264
patients, il regroupe chapelle, buanderie, boulangerie, remise à bois, latrines,
morgue et logement du chirurgien major, des infirmiers et du « garçon
chirurgien ».
La poudrière de la Brèche
Un texte relate la présence d’un magasin spécifique pour les poudres : « Récit d’un
voyageur, Godefroy, à Brouage en août 1638 », qui le localise près du couvent des
Récollets.
Ce témoignage confirme le réemploi du bâtiment à l’origine réservé au culte, situé
dans le bastion Saint-Luc, éloigné des habitations, pour un usage militaire.
Le port souterrain
On accède à ce port après avoir descendu quelques marches et parcouru un tunnel
d'accès dallé de 13 mètres conduisant à une salle voûtée.
Aujourd'hui, un mur bâti au temps où les canaux ne permettaient plus la
navigation, ferme cette salle.
Plan, coupes de l hôpital – XVIIIe siècle (AD 17 / FYL)
De ce port partaient les barques chargées de ravitailler la demi lune de Richelieu,
ouvrage de défense aujourd'hui en partie détruit.
Son mur de clôture sur rue est constitué de pierres de lest déchargées des
navires venant mouiller devant Brouage ; il comporte des matériaux très variés,
extraits des carrières des pays importateurs de sel et tout particulièrement de
ceux de l Europe du Nord.
17
Les graffiti
Comme dans la plupart des places fortes, les remparts de Brouage ont été
par endroits recouverts de graffiti. Le plus grand nombre de graffiti se trouve
près des postes de garde, c'est-à-dire principalement à la porte Royale et à la
porte d’Hiers.
On en découvre cependant sur d’autres bâtiments comme la poudrière
Saint-Luc, la tonnellerie et surtout les latrines.
I.6 – LE GOUVERNEMENT DE LA REGENTE ET DE COMTE DU
DAUGON - LA FRONDE DES PRINCES
Le rôle maritime de Brouage s’est largement accru sous l’influence du cardinal du
de Richelieu, surintendant et grand maître de la navigation, représenté dans la
citadelle par le commandeur Amator de la Porte.
Le sieur Mantin, chef d’escadre de Guyenne, est chargé de rédiger un mémoire qui
servit de base à la rédaction des Ordonnances de Colbert, qui détaillent la
construction des navires, les tâches de chaque homme dans une marine organisée,
qui constituent une référence en matière de marine de guerre et de commerce
pour partie jusqu’à nos jours.
En 1642 le gouverneur de Brouage et seigneur engagiste de la châtellenie d Hiers
Jean Arnaud du Plessis meurt.
A la mort du cardinal, sa richesse est considérable : 25 millions de livres, qui lui
ont permis de faire fortifier Brouage et il se trouve à la tête des deux tiers du
commerce extérieur de la France.
Carte du gouvernement de Brouage, Tassin – XVIIe siècle (Coll. FYL)
Son neveu Armand de Maillé Brézé hérite du titre de gouverneur de Brouage, son
petit-neveu obtient la châtellenie d Hiers. Toutefois le nouveau gouverneur de
Brouage, mais aussi de Ré, Oléron, La Rochelle et pays d’Aunis, grand maître et
surintendant général de la navigation, ne reste pas à Brouage et délègue
18
rapidement sa charge à un lieutenant général et ami, Louis Foucault de SaintGermain Beaupré, comte du Daugon.
Armand de Maillé Brézé meurt lors d’une bataille contre les Espagnols quelques
années plus tard et dès le 27 juin 1646 le comte du Daugon se voit confier par
lettre du souverain la charge de lieutenant général ; le jeune roi Louis XIV n’a que
8 ans, cette lettre royale émane d’Anne d’Autriche et de Mazarin, la régente
profitant de la mort du neveu de Richelieu pour récupérer Brouage dont le
gouvernement est « des plus importants pour y avoir plusieurs îles et
forteresses… »
de tous les dehors : front de terre en avant de l’ouvrage à cornes et construction
de deux casemates à sa gorge pour prendre le fossé en enfilade, parement
externe des demi-lunes sud et ouest et parement de l’escarpe des avancées du
front ouest.
Le front de mer devient front d’attaque.
Ouvrage à cornes d’Hiers, Ferry, 1689 (SHAT/FYL)
Le pouvoir royal considère toujours Brouage comme une place stratégique majeure.
Du Daugon renforce les remparts et la citadelle, fait de Brouage la véritable
assise de la seconde fronde des Princes.
Certain de son pouvoir à la cour, le Prince de Condé demande une place de choix au
conseil, qui lui est refusée par la régente, conseillée par Mazarin. Son arrestation
et son emprisonnement à Vincennes déclenchent un mouvement de rébellion des
princes, hostiles à l’absolutisme royal.
Le 9 juillet 1646 Anne d’Autriche se fait attribuer le titre de gouvernante et
lieutenante générale de Brouage.
Du Daugon poursuit un train de vie aisé, s’enrichit et s’illustre dans des combats
navals contre la flotte armée par le parlement de Bordeaux (1649), en révolte
ouverte contre leur gouverneur, le duc d’Epernon…et donc envers le roi.
Les écrits de Claude Masse indiquent que l’ingénieur Chauvin est également à
l’origine de l’élargissement du canal de Récoulaire, entre la Seudre et le havre de
Brouage, destiné à nettoyer les vases et ainsi à protéger des marées le havre, qui
doit rester circulable par les bateaux.
Fond du golfe de Saintonge – début XVIIIe siècle (SMH/FYL)
L’arrestation des princes de Conty, Longueville et Condé provoque une agitation
extrême dans le royaume.
Du Daugon entretient ses troupes qui représentent une véritable force armée qui
pèsera dans la lutte qui se prépare.
Mazarin lui offre en juin 1650 401 cavaliers et les 15000 livres nécessaires à leurs
soldes.
De son côté la princesse de Condé, sœur du Duc de Maillé Brézè, est parvenue à la
tête du soulèvement des seigneurs et elle tente de l’attacher à son parti, mettant
en avant le manque de respect de Mazarin.
Du Daugon hésite entre les deux camps, il lance de nouveaux travaux de
fortifications à Brouage, finit par rejoindre la Fronde en octobre 1651. Les
travaux de fortifications sont confiés à l’ingénieur Chauvin pour : un renforcement
19
Depuis ce nouveau canal, les terres sont utilisées pour renforcer les ouvrages
extérieurs.
Du Daugon conduit les travaux des fortifications mais les travaux avancent
lentement en raison des tractations secrètes en cours et des hésitations du
comte.
Du Daugon reste officiellement dans le camp royal, dans lequel il ne s’est rangé
que contre lettre patente lui garantissant le gouvernement de Brouage si la
régente l’abandonnait.
Dès sa sortie de prison, l’ambitieux Prince de Condé propose à Daugon un mariage
avec Elizabeth-Angélique de Montmorency-Bouteville, duchesse de Châtillon, tout
acquise à la cause des Frondeurs, puis un échange de Brouage contre le duché de
Châteauroux. Toutes ces tractations n’aboutissent pas et en attendant le comte,
conscient de l’enjeu que représente son gouvernement, poursuit les fortifications,
équipe des vaisseaux et brûlots, prend tous les matelots des îles.
En septembre 1651 le Prince de Condé représente une force imposante avec ses
alliés : le prince de tarente (VII), La Rochefoucauld (VIII), le duc de Richelieu…
et peut-être Du Daugon.
Le 30 septembre 1651 Du Daugon rencontre le prince de Condé en compagnie du
duc de Richelieu, refuse les avances de l’évêque de saintes qui tente une nouvelle
fois de le convaincre de rester fidèle au roi.
Le prince de Condé veut contrôler tout le cours de la Charente, il décide de
s’emparer de la ville qui fait obstacle à son projet : Saintes. Le 26 octobre 1651.
Les troupes des frondeurs encerclent la ville, et le 29 octobre la capitulation est
signée. Son armée, commandée par Du Daugon et Richelieu (3000 hommes),
s’empare ensuite de Saint Jean d’Angély, le 3 novembre.
Du Daugon ne signe aucune réédition, ne laissant ainsi aucune preuve de sa
trahison au roi.
Début novembre, les Espagnols entrent en Gironde pour soutenir les troupes de
Condé, qui leur a promis en échange l’île de Ré.
Craignant de perdre l’île de Ré, Du Daugon délaisse le parti de Condé et tente de
se diriger vers La Rochelle et l’île de Ré, mais il est arrêté à Surgères et se voit
dépossédé de son gouvernement de La Rochelle et de Ré.
Il se réfugie à Brouage d’où il tire des revenus qui lui permettent de financer le
parti de Condé, transformant même le traditionnel impôt dit « des 5 sols » en
impôt « des 35 sols ». !
La Fronde s’épuise, le nord du gouvernement de Brouage est sous domination
royale mais Brouage reste imprenable et son gouvernement puissant.
Du Daugon s’empare de Moëze et de Soubise, brûlant maisons et vergers ;
progressivement, les désertions se multiplient.
Mazarin organise une offensive sur la côte et encourage les troupes des fondeurs
à la désertion.
Le 29 avril 1652 les troupes royales comportant 6000 hommes arrivent à
Marennes et début mai le commandant Plessis Bellière sollicite du roi l’autorisation
d’assiéger Brouage.
Du Daugon s’empare de vivres dans les pays alentours pour préparer le siège
(Saint Jean d’Angle, Charron, Moëze, Lupin, Yves).
Les navires anglais et hollandais, pourtant alliés des fondeurs sont arraisonnés et
amenés à Brouage.
Un combat naval s’engage à l’issue duquel la flotte française est victorieuse.
Le comte Du Daugon ne se démet du gouvernement de Brouage qu’en échange du
titre de maréchal de France, qui lui est donné le 20 mars 1653, il prend alors le
nom de Maréchal de Foucault.
Le roi prend le gouvernement, mais aussi les armes, vivres, munitions accumulés
par Du Daugon et surtout les revenus de la gabelle. Les gains et la puissance issus
de la tractation marquent la fin de la fronde des Princes.
Le gouvernement de Brouage mais aussi d’Oléron et des îles adjacentes, est confié
à Mazarin. Il devient également lieutenant particulier des places dépendantes
dudit gouvernement général : Ré, Arvert, Marennes, Tonnay-Charentes, Saujon,
Mornac, Pont-l’Abbé, Saint Agnat, Saint Jean d’Angély….
Mazarin charge Colbert d’une mission d’inventaire. Il délègue son gouvernement au
cousin de Colbert : Colbert de Terron.
Une correspondance importante entre les deux cousins permet de connaître
l’activité développée par cet intendant général pendant les douze années de son
mandat, en particulier concernant le domaine maritime, intérêt stratégique de
l’amirauté de Brouage entre 1654 et 1665.
De Terron transforme Brouage en grand centre d’armement : il achète et stocke
des armes, fabrique et travaille les poudres ; l’avenir de Brouage se dessine
progressivement : magasins, armes et munitions prennent le pas sur les
fortifications, Brougae reste un grenier mais n’apparaît déjà plus comme une
forteresse.
20
L’intendant de Terron dirige son gouvernement et ses administrés, il dispose pour
cela des garnisons de Brouage. Il maintient la puissance économique de la place et
son rôle stratégique, mais son manque d’ambition et d’orgueil affaiblit la
personnalité de la cité. Brouage, blottie dans son giron royal, n’est plus crainte et
bientôt ne sera plus respectée.
A la mort de Mazarin le 9 mars 1661, aucune modification d’importance
n’intervient dans le gouvernement, ce qui révèle bien la relative « stagnation » de
la place, qui a auparavant été façonnée par les gouverneurs successifs, leurs
ambitions et habiletés politiques, leurs faveurs à la cour.
Colbert de Terron quitte Brouage en 1665 pour devenir gouverneur de Rochefort
où est implanté le nouveau port demandé par Louis XIV.
La création de Rochefort provoque une totale remise en cause du rôle et de la
fonction de la place forte de Brouage.
Elle se voit attribuer la fonction d’entrepôt d’armes, de munitions et de vivres et
de centrale de rassemblement des troupes.
Parallèlement le commerce du sel est en baisse progressive, en raison de la lutte
acharnée contre les protestants, souvent marchands ou armateurs, et des
difficultés de trafic dues à l’envasement.
La population, attirée par Rochefort, décline régulièrement : on passe de plus de
2000 habitants en 1615, à 1803 habitants dans la période 1666-1675.
CARTE DE CASSINI – XVIIIe s.
21
I.7 – LES GRANDS TRAVAUX DE FORTIFICATION INITIES
PAR VAUBAN ET MENES PAR DU FERRY – BROUAGE PLACE
FORTE, LIEU DE STOCKAGE ET DE REPARATION DES
ARMES
A la mort du dernier grand gouverneur de la place, Claude d’Aligné, marquis de
Carnavalet en 1685, le marquis de Vauban ingénieur du roi est chargé d’une
inspection de l’ensemble des fortifications du royaume, dont Brouage.
Les archives du génie à Vincennes conservent l’original du rapport de Vauban, qui y
expose les travaux à effectuer afin de mieux fortifier la place. Vauban confie à
l’ingénieur François Ferry les travaux de modernisation de Brouage en même
temps que les autres places de saintonge.
Les fossés sont recreusés, les dehors (chemins couverts, places d’arme,
cavaliers…) sont remodelés. Les terres ainsi extraites servent à la transformation
du périmètre de défense.
Le chemin de ronde est comblé à partir de 1687, des emplacements sont réservés
en traverse pour les pièces de tir ; ces emplacements sont ensuite bouchés afin de
pouvoir hisser les canons au-dessus du parapet et de procéder au tir à la barbette.
L’excédent de terre rejeté dans le corps de place élargit le rempart jusqu’à 12
mètres d’épaisseur, recouvrant des îlots d’habitations.
900 arbres sont plantés pour dissiper les fumées des tirs sur la « crête de feu ».
Les rues Royale et du Québec sont également plantées d’ormeaux.
Les faces internes des courtines et des bastions permettent d’observer les
interventions nécessaires à la gestion de l’évacuation de ces surcharges de
terres :
- Intervention
au
bastion
stratégique Saint Luc, seul
exposé aux attaques de mer et
de terre : la surcharge de terre
comble le passage réservé entre
le pignon de la poudrière Saint
Luc et la courtine ; le nouveau
mur
de
soutènement
doit
pénétrer l’édifice dans sa partie
occidentale pour retenir les
poussées de terre.
Ferry ordonne de « raser tous les dehors », faisant disparaître l’ouvrage à cornes
d’Hiers et celui du levant appelé « fort Camille ».
Il fait édifier la demi-lune
toujours visible bien que ruinée
pour protéger le Front de terre,
le plus exposés aux attaques
depuis les hauteurs des îles
d’Hiers,
découvert
par
la
démolition de l’ouvrage à cornes.
-
Surélévation de la face interne de la courtine de la mer pour retenir les
terres d’apport profilées pour l’artillerie
Au bastion Richelieur : création
d’un petit mur d’appui à
l’intérieur du chemin de ronde
aux endroits où il n’y a pas de
rempart ;
l’épaississement
permet de réserver une poterne
débouchant à 90° dans le fossé
et desservant par un pont de
bois els ouvrages avancés
22
-
Le port d Hiers est obturé par un mur comportant deux embrasures de tir
latérales à une porte qui dessert les ouvrages avancés
Le port souterrain de la Brèche est transformé en casemate (rétabli dans son
état initial en 1988)
En 1688 dans le bastion Richelieu est édifiée une construction en forme
d’entonnoir permettant le tassement de la glace, dotée d’un puisard, couverte
par une toiture de roseaux pour un meilleur calorifugeage
Pour renforcer les fortifications une partie des habitations et bâti intra muros
est donc ensevelie, toutefois un accès aux latrines est réservé, sous la forme d’un
long couloir voûté de plein cintre, qui mène aux fenêtres (dont on a supprimé les
allèges) des latrines (les portes ont été bouchées).
La typologie des cintres des trois portes montrent la différence de leur
architecture et témoigne de campagnes de constructions différentes.
L’aquarelle de Bourdeau (1839) montre
clairement les différences d’architecture
entre la porte d’Hiers, au second plan,
édifiée par d’Argencourt, antérieurement à
celle de la demi-lune de Ferry au premier
plan et à la porte Royale.
Les projets d’aménagement du havre
De multiples projets sont établis pour nettoyer le havre et désenvaser le port de
Brouage, et tenter de renverser le phénomène naturel qui progresse depuis
l’époque romaine.
Vauban rédige un mémoire concernant le port de Brouage : « Projet des ouvrages
nécessaires au nettoiement du havre de Brouage ».
Le plan relief de Montaigu
En 1703 un plan relief de Brouage est commandé à Montaigu.
Ce type de maquette, dont l’usage est systématisé sous Louis XIV, permet de
connaître l’état des places fortes des nouvelles frontières du royaume.
Cette commande traduit l’importance de la place de Brouage en tant que lieu de
stockage et de réparation des armes de l’ensemble des forts de Saintonge.
Certaines échauguettes
voient leur accès élevé au
niveau du nouveau
parapet d’artillerie,
d’autres sont conservées
en l’état et maintenues en
contrebas.
La poudrière Saint Luc est mise aux
normes : édification d’arcs boutants,
obturation des portes, transformation
de la baie en porte, construction d’une
chemise.
Chaque bastion est doté d’un corps de garde avec rampe d’accès au rempart.
La même année des plans relief sont également réalisés sur Saint Martin de Ré, La
Prée et Oléron.
Toutefois la cité perd régulièrement ses habitants, ses habitations sont
abandonnées, son rôle de « ville » s’éteint.
23
I.8 – LA REVOLUTION – BROUAGE TRANSFORMEE EN
PRISON
A la Révolution le siège de l’amirauté et le bureau des fermes sont transférées à
Marennes ; en 1730 on a retiré la garnison, l’arsenal est démoli et vendu, les
maisons et les magasins sont en ruine, la population est réduite à 80 habitants,
dont 60 sauniers ou cultivateurs.
Brouage a perdu ses richesses et ses hommes.
La Révolution transforme la place forte en gigantesque prison, qui accueille dès le
12 mai 1793 tous les suspects de Vendée dans des bâtiments ruinés.
Les réserves et vivres comestibles sont rapidement épuisés et lorsque la Marine
de Rochefort ouvre ses magasins, la pénurie est remplacée par le froid ; en 1795
la havre est bloqué par le gel… puis par la maladie (le paludisme est favorisé par
les carences alimentaires et les moustiques qui pullulent dans les marais
abandonnés qui se remplissent d’eau douce, le manque d’hygiène déclenche
maladies et décès chez les prisonniers et les gardiens…).
Les prisonniers les plus éprouvés sont les religieux, prêtres et sœurs qui sont
internés respectivement dans le palais ruiné du gouverneur et dans la halle aux
vivres. Les sœurs doivent exécuter des corvées (nettoyage des rues,…).
A la mort de Robespierre le 27 juillet 1794, les suspects sont progressivement
libérés jusqu’en février 1795.
Toutefois Brouage garde sa fonction de prison et accueille le 26 avril 1795 245
prêtres de tous rangs, et de toute la France ; il s’agit de véritables prisonniers
politiques plus que « de confession », ; ils sont enfermés dans les anciennes
casernes et le palais ruiné du gouverneur, sont soumis à des conditions de
détention très rudes : pas de nourriture, interdiction de monter sur les remparts,
régime de discipline sévère… 36 mourront au cours de leur détention (inscrits au
registre d’état civil de Hiers-Brouage).
En octobre 1795 l’administration décide de les déplacer dans un endroit plus
adapté, moins insalubre et dans de meilleures conditions de détention. Mais c’est
seulement le 30 mars 1796 qu’ils quittent Brouage.
I.9 – BROUAGE AU XIXE SIECLE
Au cours du XIXe siècle Brouage est abandonnée, désertée, oubliée.
La réunion des deux communes d’Hier et de Brouage en 825
En 1812 on ne trouve aucun volontaire pour assurer les fonctions de Maire, celui
de la commune d Hiers est désigné par la Préfecture. Le 31 Mars 1825 les deux
communes sont réunies par ordonnance du roi Charles X.
La vie municipale mouvementée, due notamment à la rivalité entre les deux
anciennes communes, conduit à une délibération du conseil municipal pour la
séparation en mai 1838, mais elle est refusée par le ministère de l’intérieur après
enquête de la préfecture.
Un mur d’enceinte autour de la halle aux vivres devenue poudrière
Les habitants sont préoccupés par la présence d’énormes quantités de poudres aux
poudrières Saint Luc, de la Brèche et à la halle aux vivres concédée à l’artillerie
depuis 1816 et affectée à l’emmagazinage de poudres.
Un projet est soumis au préfet en 1845, visant à isoler le bâtiment par la
construction d’un mur d’enceinte qui englobera deux anciennes rues et maisons
incluses à l’intérieur des anciens îlots.
La citadelle étant quasiment vide d habitants, la cession des habitations ruinées se
fait facilement et celle des deux rues se fait en échange d’un château d‘eau ; un
contrat d’échange est signé entre le président de la République, Louis-Napoléon
Bonaparte signe la loi.
L’ancien îlot bâti est démoli et il ne
subsiste plus que la halle aux vivres
devenue poudrière, le premier magasin
aux vivres est tronqué et remplacé en
tonnellerie, le puits de la cour
d’honneur de la maison de l’officier
chargé des fournitures du roi.
Le mur d’enceinte encore existant
aujourd hui est construit à partir de
1853.
24
La démolition des portes, le percement du bastion
Autre sujet de préoccupation des habitants : la taille des porte, de largeur
insuffisante pour le passage aisé des charrettes.
Dès 1849 le conseil municipal examine les possibilités de démolition de la porte
d’Hiers : dans l’urgence la voûte est écroulée et les pilastres détruits.
En mai 1861 le conseil souhaite démolir la porte royale, mais la demande transmise
au préfet est rejetée, en raison de la largeur suffisante de la porte et de
l’importance de la dépense.
Il sera finalement décidé d’effectuer un percement dans le flanc du bastion, dans
l’axe de la route de Rochefort. Cette opération sera réalisée en 1866.
La place est définitivement abandonnée par l’armée en 1885, la halle aux vivres,
les poudrières et quelques édifices sont vendus à un particulier.
Le Terme est également à l’origine de l’organisation des syndicats de marais, il
sacrifie toute sa carrière à l’aboutissement du sauvetage des marais de Brouage,
impliquant les Domaines, les maires, le représentant de l’Etat dans le
Département.
Le classement des remparts, l’assainissement des marais qui permet de relancer
les activités d’élevage et de pêche, marquent l’achèvement du déclin de Brouage et
la préparent à un processus de renaissance et de valorisation.
I.10 – LA RENAISSANCE DE BROUAGE AU XXE SIECLE
LA PRESERVATION ET LA MISE EN VALEUR D’UN SITE
EXCEPTIONNEL
LES PROTECTIONS SUCCESSIVES DU SITE ET DES EDIFICES
La protection des remparts
La même année les domaines, propriétaires des remparts veulent vendre ces
derniers aux enchères. Le sous préfet de Marennes, le vicomte d’Aviau de Piolant,
alerte la société des Archives historiques de Saintonge et d’Aunis et Monsieur
Castagnary, membre du Conseil d Etat et du conseil des Monuments Historiques. La
vente est ajournée, la commune et le conseil général se mobilisent pour la
protection des remparts
Le10 février 1887 les remparts sont classés au titre des Monuments Historiques.
En 1878 un monument à la mémoire de Samuel Champlain est érigé près de l’église.
Les transformations du marais
Le marais devenu gâs, insalubre et difficile à cultiver, fait l’objet à partir de 1882
de transformations importantes sous l’impulsion du sous-préfet Le Terme.
Les marais sont assainis grâce à l’entretien et au creusement de petits canaux, jas
et ruissons visant à éviter la stagnation de l’eau et à la prise de conscience des
contraintes ‘hygiène ; il est alors interdit de laisser les gravas et fumiers occuper
et encombrer dans les chenaux.
Le10 février 1887 les remparts sont classés au titre des Monuments Historiques.
Ce n’est que dans les années 1930 qu’une campagne de restauration fut entreprise,
qui visent dans un premier temps à reconstruire les échauguettes, 13 sur les 19
que comptait le rempart.
Les guérites restituées diffèrent de celles du devis établi par Pierre
d’Argencourt, mais sont identiques à celles réalisées sur les plans de Ferry
(travaux 1689).
Les travaux concernent également la porte Royale, démontée pierre par pierre et
restaurée.
Après la guerre les seules interventions de l’Etat concernent le débouchage de la
porte Royale murée en béton par les allemands et utilisée comme étable.
L’ensemble des édifices de la place est inscrit à l’inventaire supplémentaire des
Monuments Historiques en 1953, puis un périmètre de protection de 500 mètres
est instauré en 1960.
En 1966 la forge royale abrite l’association pour le tourisme dont les fonds
permettront sa complète restauration.
En 1967 la halle aux vivres déjà partiellement sauvée de la démolition en 1931,
amputée de son étage, est rachetée par la commune avec la tonnellerie et le clos
qui l’entoure.
25
La poudrière Saint Luc est acquise en 1980 par l’association Aunis-SaintongeQuébec, celle de la Brèche revient en 1984 à l’association France-Canada.
La totalité des édifices remarquables subsistant rentre dans le patrimoine public.
Toutefois ces acquisitions, indispensables pour tout projet de restauration,
n’apportent que des charges supplémentaires à la commune.
Au début des années 1980, consciente de la démesure du patrimoine à préserver
(plus de deux kilomètres de remparts, une tonnellerie ruinée, une halle aux vivres
arasée) par rapport à la population (à peine 500 habitants), la commune recherche
des partenaires, finances et appuis et acquiert progressivement les anciennes
écuries royales.
C’est le XIIe contrat de plan Etat-Région qui retient enfin dans ses restaurations
exceptionnelles la halle aux vivres.
I.11 – UNE POLITIQUE AMBITIEUSE
BROUAGE « GRAND SITE NATIONAL » - L’OPERATION
GRANDS TRAVAUX – LA CREATION DU SYNDICAT MIXTE
Š
1987 : première phase de restauration sous maîtrise d’ouvrage communale
(restauration du rez-de-chaussée de la Halle aux vivres)
Š
1989 : classement de la place et de son marais au titre des « grands
sites nationaux »
18 actions initiées en 1989 ont permis de restaurer et valoriser la place
forte : Parcours piétons, pistes cyclables, analyse des accès et
stationnements, restauration des monuments et du bâti privé, valorisation
culturelle
26
27
28
29
30
Š
1989: Le Conseil général de la Charente Maritime et la commune d Hiers
Brouage créent le Syndicat mixte pour la restauration et l’animation
du site de Brouage
Le Syndicat
-
Mixte a pour objet :
La restauration et la gestion des espaces publics
La restauration et la réutilisation des monuments protégés
La valorisation des espaces naturels sur le territoire
communal
Le Syndicat
-
Mixte est composé de représentants:
Du Département de la Charente-Maritime
De la commune de Hiers-Brouage
De la commune de Saint-Sornin.
Les principales actions réalisées depuis 1989 :
•
Restructuration de l’ensemble des espaces
publics et restauration des monuments :
-
Traitement des sols
Mise en lumière
Replantation
Création de chemins piétons et pistes
cyclables
Le SMB est compétent pour :
Le programme de restauration, de valorisation et d’animation
du site;
La recherche de financement, la gestion du budget ;
Le recrutement de personnel (23 salariés en 2006)….
Le Budget est composé de :
Revenus locatifs de certains bâtiments, les droits d’entrée
aux expositions,
Participations statutaires du conseil général et des
communes
Subventions (Etat,Région,Département, Europe...)
31
•
Halle aux Vivres
-
Mise en place du Centre Européen d’Architecture Militaire, à la
Halle aux vivres
Centre d’interprétation du patrimoine fortifié
Centre documentaire
Service éducatif
34000 visiteurs en 2006
Š
Création de la vitrine des métiers d’art
Création d’un bâtiment accueillant 3 ateliers magasins
Restauration de la tonnellerie : 6 expositions par an
d’artistes et artisans
Š
Mise en place d’un programme annuel d’animations
Š
Réalisation de la Maison Champlain,
salle d’exposition
32
I.11.2 - LA RESTAURATION – REHABILITATION D’EDIFICES MAJEURS
I.111 – LA RESTAURATION DES REMPARTS
Š
Š
Š
Restaurations annuelles
Etude archéologique
Projet de reprofilage des terres afin de permettre la mise en sécurité et une
meilleure compréhension du monument.
Le Syndicat Mixte est le maître d’ouvrage de l’ensemble des travaux et des
restaurations : Halle aux vivres, tonnellerie, poudrières, ...
Dans la citadelle de Brouage
La Halle aux vivres
La halle aux vivres abrite aujourd’hui un espace d’exposition, un centre
documentaire, un auditorium.
Restitution des parapets, maintien de l’obstruction des embrasures de tirs
La tonnellerie
Restauration du bastion de la rivière
33
Les poudrières
I.11.3 - LA MISE EN VALEUR ET LA RESTAURATION DE LA CITE
Les enjeux :
-
Maîtriser le développement du site
Préserver sa personnalité tout en assurant l’accueil des 450 000
visiteurs
Pérenniser des actions de valorisation de qualité
Le syndicat mixte, maître d’ouvrage de l’ensemble des opérations, réunit les
financements, gère les politiques de développement culturel et économique et
organise la découverte du site. 20 salariés participent à ces actions qui se
traduisent en expositions, activités pédagogiques, entretien du site …
Š
Š
Š
Š
Les espaces publics
La mise en lumière
les traitements des sols
Une aide spécifique (25% du coût T.T.C. des travaux de gros œuvre) est
allouée aux habitants au titre de la qualité architecturale
Le parking
I.11.4 - LES MISSIONS ACTUELLES – LES PROJETS
Intra-muros / dans la citadelle:
Š
Š
Š
Poursuite de la restauration du rempart
Entretien des espaces publics : voierie, mobilier urbain, espaces verts...
Entretien des bâtiments, création d’expositions, développement de la
politique d’animation culturelle
Hors les murs :
Š Valorisation du site de Brou (espace muséographique sur l’évolution du
paysage)
Š Création de sentiers entre Broue et Brouage
Š Réutilisation d’anciennes cabanes (aire de repos vélo, espace
d’information...)
Š Valorisation du port ostreïcole
Dans le bourg d’Hiers
•
Des réflexions ont été menées sur l’aménagement et la valorisation de la
voirie du bourg d Hiers.
34
A.2 – MORPHOLOGIE URBAINE
II.1 – L’IMPLANTATION ET LA MORPHOLOGIE DU BATI
La commune
-
est composée :
Due la citadelle de Brouage
Du bourg ancien, de Hiers et de ses extensions résidentielles limitées
De quelques écarts bâtis et agricoles
Du port ostréicole
Les plans présentés dans le chapitre historique du présent rapport permettent
d’appréhender l’évolution de la citadelle.
Une maquette Plan et Relief avait été réalisée sur la Citadelle en 1700 ; cette
maquette a malheureusement été détruite vers 1930 mais une série de 60 clichés
avait été faite.
Ce sont des documents précieux pour le travail à réaliser sur l’évolution du bâti
(volumétrie, implantation, percements).
II.1.1 - LA CITADELLE DE BROUAGE
GHECO, 1993
35
Le report des plans anciens sur le bâti actuel permet de mesurer les trois
points importants de l’évolution de la structure urbaine :
−
Le tramage régulier des voies a été conservé partout, sauf pour le Clos de la
Halle aux Vivres où, après des démolitions intérieures, un mur d’enceinte
construit en 1853 a fermé l’espace.
−
L’abandon progressif de la ville a réduit à 30% environ l’occupation du site
(emprise au sol du bâti, mais aussi hauteur des constructions), mais les traces
de murs sont perceptibles sur tous les pourtours et intérieurs d’îlots. Les
espaces vierges sont soit utilisés en jardin (d’agrément _ potagers), soit en
friches.
−
Les espaces Sud de la Citadelle n’ayant pas été achevés (projets de casernes
non aboutis) ont laissé la place, côté Est, à un vaste jardin clos de murs hauts.
36
37
II.1.2 – LE BOURG D’HIERS ET SES EXTENSIONS RECENTES
Le vieux bourg est caractérisé par :
- Une configuration non concentrique,
des parcelles lanièrées
- Un bâti édifié à l’alignement de la
rue et le long des limites
séparatives ; les espaces libres sont
bordés de murs à l’alignement.
plan des marais salants à la fin du XVIIe siècle, détail Hiers
Le bourg ancien d’Hiers est
encadré
par
des
extensions
pavillonnaires récentes.
On lit nettement la rupture du tissu urbain autour du bourg : tissu pavillonnaire
récents caractérisé par des parcelles profondes ou carrées, issues de découpages
foncier : une parcelle « en longueur » est divisée, avec en premier rang côté rue une
parcelle carrée où est implantée une maison, en milieu de parcelle et en second rang
accessible par un passage sur le côté une deuxième parcelle, côté marais ou terres
agricoles
38
II.1.3 – LE VILLAGE OSTREICOLE
Le « Village Ostréicole » de Brouage présente des caractéristiques propres que
constitue un ensemble bâti ayant une entité spécifique.
De par son organisation et ses caractéristiques typologiques, le « Village
Ostréicole » est indépendant de l’entité de la citadelle.
IMPLANTATION
Les constructions actuelles sont regroupées le long du chenal et constituent un
pôle dissocié de la citadelle.
Le regroupement des bâtiments d’exploitation doit être maintenu et favorisé pour
accentuer l’unité du « Village Ostréicole ».
L’organisation des bâtiments ostréicoles laisse libre un espace important entre la
citadelle et ceux-ci. Il est important que celui-ci soit maintenu.
La hiérarchie des espaces et leur organisation doivent être accentuées.
La coupe ci-dessous indique l’occupation de principe nécessaire pour préserver le
caractère spécifique à ce secteur.
Cette spécificité doit être maintenue et accentuée.
ALIGNEMENT DES CONSTRUCTIONS
L’ensemble de la zone ostréicole est organisé suivant des lignes directrices.
Le caractère structuré de la zone doit être accentué et développé.
Les constructions, les dégorgeoirs et les claires devront être implantés en
respectant la trame définie sur le plan ci-après.
39
II.1.4 - LES ECARTS
•
Il s’agit des fermes, corps de fermes, « maisons fortes » et petits bâtis isolés
dans les marais, qui ont gardé le plus souvent leurs caractéristiques de bâti
traditionnel.
Chaque île de l’archipel, reliée aux autres après assèchement des pas grâce à des
endigages réalisés au début du XIXe siècle par la compagnie Delaage et Guillemot,
comportait une maison forte :
•
•
Le Fief de la Blanchardière : son donjon dérasé ne permet qu’une lecture
partielle de cette masse fortifiée assise sur le haut de la falaise. Cet
ensemble regroupait un corps de logis, un moulin et une chapelle, il mouvait de
la seigneurie d Hiers
Frémailloux où Lesson aurait vu « un tumulus et (ou) plus tard les romains
eurent un temple et un castrum dont on voit encore des débris sur le bord du
chemin. Ce qui en reste est un carré long sans ouverture, parfaitement voûté
en petit appareil et dépendant soit d’un sacellum, soit d’un hypogée, soit peutêtre d’un château d’eau »
Montboileau dont les seuls documents connus ne remontent pas avant le XVIe
siècle, conserve des traces d’éléments architecturaux antérieurs
le moulin
•
La
Guilleterie,
belle
ferme
fortifiée avec son puits abrité à
l’intérieur d’un bâtiment ; c’est d’ici
que furent commandés les sièges
de Brouage pendant les troubles
religieux.
•
Erablais : minuscule île à quelques encablures, elle fut occupée très tôt par un
prieuré relevant de l’abbaye de La Tenaille
40
II.2 – LA TRAME VIAIRE / LES ESPACES PUBLICS
II.2.1 – LE PLAN VIAIRE DE LA CITADELLE
L’aménagement des espaces publics ont fait l’objet d’une étude globale complète
sur le site (action n°7 de l’opération grand Site).
Celle-ci a permis de déterminer des opérations qualitatives et homogènes se
déroulant sur différentes phases de réalisation.
Le syndicat mixte, maître d’ouvrage de l’ensemble des opérations, réunit les
financements, gère les politiques de développement culturel et économique et
organise la découverte du site. 20 salariés participent à ces actions qui se
traduisent en expositions, activités pédagogiques, entretien du site …
Les actions menées dans la citadelle :
Š Les espaces publics
Š La mise en lumière
Š les traitements des sols
41
42
43
II.2.2 – LE RESEAU VIAIRE D’HIERS
Des réflexions sont menées sur la
valorisation et l’aménagement de la
place de la Mairie.
44
II.3 – LE VELUM
Les hauteurs des constructions dans la citadelle (carte GHECO, 1993)
45
II.4 – LES CLOTURES
Les clôtures dans la citadelle (carte GHECO, 1993)
46
A.3 – LE PATRIMOINE BATI
III.1 – LE PATRIMOINE PROTEGE – LES EDIFICES PROTEGES AU TITRE DE LA LEGISLATION DES MONUMENTS
HISTORIQUES ET DES SITES
Libellé servitude type
Acte création
Fortifications de Brouage
MH
AM du 10.02.1886
Fontaine d’Hiers
MH
AP du 09.03.1999
Eglise Saint-Pierre à Brouage
MH
AM du 12.01.1931
Poudrières et casernes
anciennes : façades et toitures
MH
AM du 09.08.1949
Halle aux vivres
Eglise St Pierre
Terrains et immeubles à
l’intérieur des remparts de la
place forte de Brouage
Site inscrit
AM du 01.10.1953
Zone de protection à l’extérieur
des remparts de Brouage
Dt du 18.07.1960
47
Fortifications de Brouage
AM du 10.02.1886
La Porte Royale, la seule qui subsiste à peu près intacte, donnait accès
aux quais. Construite en même temps que les remparts de d'Argencourt,
elle était protégée extérieurement par une petite enceinte entourée
d'un fossé qu'enjambait un pont-levis.
Travaux :
Š Restaurations annuelles
Š Etude archéologique
Š Projet de reprofilage des terres afin de permettre la
mise en sécurité et une meilleure compréhension du
monument.
48
Eglise Saint-Pierre à Brouage (Rue de Québec)
Inscrit MH - AM du 12.01.1931
Epoque de construction :
1er quart 17e siècle ; 18e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 1er
quart 20e siècle
Auteurs :
Pascaud Luc (entrepreneur)
Guéniveau de la Frénaie (ingénieur)
Guiton Pierre (entrepreneur)
Bégorrat (entrepreneur)
Historique :
Eglise construite en 1608 et laissée à l'abandon dès 1700. En
1707, des travaux sont entrepris sur le clocher par l'
entrepreneur Luc Pascaud et celui-ci nécessite de nouveau
des travaux en 1746 (par l'ingénieur Guéniveau de la Frénaie
et l'entrepreneur Pierre Guiton) et en 1757 (par l'
entrepreneur Bégorrat de Brouage).
Pendant la Révolution, l'église est désaffectée et les dalles
funéraires situées à l' ntérieur sont détruites.
Elle est ensuite utilisée comme grange jusqu' en 1830.
Réouverte au culte au milieu du 19e siècle, son plafond est
refait en 1860, mais elle est de nouveau désaffectée en 1909.
En 1910, une souscription est lancée par la Société SaintJean-Baptiste de Québec qui rapporte 6000 F et permet
d'entreprendre sa restauration. Le culte y est de nouveau
célébré le 27 mai 1912.
En 1982, la pose de la verrière de l'épopée de l' Île SainteCroix est la première d'une série commémorant les liens de
Brouage avec le Canada. Suivent : la verrière de la fondation
de Québec (1983) ; la verrière de Brouage (1991) ; une
verrière commémorant l'Ontario au temps de la NouvelleFrance (1991) ; la verrière en hommage à François de
Montmorency (1995) ; la verrière évoquant le Québec, son
passé et son avenir (2001).
Description :
Eglise de plan rectangulaire à trois
vaisseaux, couverte d'un toit à longs pans
en tuiles creuses. Le clocher, à l'ouest audessus de l'entrée est couvert par un toit
en pavillon en ardoises. Les fenêtres
latérales, quatre du côté nord et quatre du
côté sud, sont au trois-quarts obstruées
par des moellons de pierre. Le portail
d'entrée est inscrit entre deux piles à
chapiteaux corinthiens et surmonté d'un
fronton triangulaire et d'armoiries. A
l'intérieur, le sol est dallé et la nef
couverte d'une charpente en bois
apparente. Au niveau du choeur, deux
petites portes mènent à la sacristie.
gros-oeuvre : calcaire ; moellon ; pierre de
taille
couverture (matériau) : tuile creuse ;
ardoise
couverture (type) : toit à longs pans ; toit
en pavillon
plan : plan allongé
étages : 3 vaisseaux
couvrement : charpente en bois apparente
décor : sculpture
représentation : armoiries ; au-dessus du
portail principal trois blasons sont visibles
: au centre sont représentées les armes de
France et de Navarre, à gauche les armes
de
Timoléon
d'Espinay
Saint-Luc,
gouverneur, et à droite les armes de
Pierre de Comingues, son lieutenant.
49
Poudrières et casernes anciennes
façades et toitures - AM du 09.08.1949
LA HALLE AUX VIVRES
Historique :
- 1631 : commandée par Richelieu : construction à partir de 1631 (« Etat des dépenses » évoquant un
bâtiment brique et pierre).
- 1776 : il sert à loger des troupes
- A partir de 1793 : il sert de prison pour des religieux, pour des prisonniers espagnols en 1804
- Bâtiment restant dans son état originel jusqu’à sa transformation en poudrière en 1816 où il est concédé
à l’artillerie.
A cette époque, on renforce sa sécurité en construisant un mur d’enceinte.
- En 1819, il devient la propriété de l’Administration Militaire.
- 1885 : le bâtiment, abandonné, est vendu à un particulier.
- 1928 : le propriétaire fait abattre le 1er étage.
- Intervention du Conseil Municipal en 1929 lorsqu’il apprend que le propriétaire va démolir le rez-dechaussée.
- Inscription M.H. : refus en 1931.
- 1933 : le bâtiment est revendu à un autre propriétaire qui fait construire une toiture
- 1967 : devient propriété communale.
- 1990 : une convention est passée en 1990 entre la commune et le Syndicat Mixte pour la Restauration et
l’Animation du Site de Brouage, pour l’utilisation et la jouissance du bâtiment au profit de celui-ci.
Etat en 1929
Architecture / gros-œuvre :
Ce grand bâtiment de plus de 700 m² est composé d’un étage sur rez-de-chaussée, de brique et de pierre.
Structuré de chaînes harpées et d‘arêtes de pierre, garni de briques, il se différencie de nombreux
édifices majeurs où la brique ne sert que de parement purement esthétique.
LA POUDRIERE SAINT LUC
La poudrière Saint-Luc, réalisée selon les plans d'Argencourt, est un bâtiment voûté, couvert de tuiles,
soutenu par quatre arcs boutants qui de chaque côté, équilibrent la poussée de la voûte de pierres. Cette
poudrière présente une élégance rare pour ce genre d'édifice.
Le souci d'esthétisme du constructeur se retrouve dans la présence du blason aujourd'hui défiguré par le
temps qui orne la porte en plein centre de l'entrée.
50
Fontaine d’Hiers
Classé MH - AM du 09/03/1999
Epoque de construction :
1ère moitié 17e siècle
Historique :
La fontaine est un réservoir chargé d'accumuler l'eau des
sources alentour avant qu'elle ne s'écoule dans les
canalisations en plomb jusqu' à Brouage. Projet (proposé par
Bernard Palissy en 1580) réalisé en 1617-1618.
Construction de regards tous les 200 mètres en 1633.
Réseau entretenu jusqu' à la fin du 18e siècle. Système
abandonné : seul le réservoir d'Hiers subsiste.
Le site inscrit de la citadelle de Brouage
AM du 01.10.1953
Carte DIREN, 2005
51
III.2 - LA MAISON BROUAGEAISE
La Maison dite « brouageaise »
Extrait de BROUAGE
Capitale du Sel et Patrie de Champlain
E. et J. VIGE
Grodin, maître charron, est tenu d’élever sa façade pour qu’elle arrive à
l’alignement de la dalle de l’arsenal, bâtiment mitoyen de sa maison. Généralement,
le premier étage est surmonté d’un grenier éclairé par des lucarnes ou des oeilsde-bœuf. Chacun de ces étages est séparé en façade par un bandeau de pierre de
taille.
Sur la rue, la maison est obligatoirement « griffonnée », c’est à dire crépie et
blanchie : l’hétérogénéité des matériaux ne permet pas en effet la construction en
pierre apparente. La façade est couronnée par un entablement de pierre moulurée
dans lequel est creusé un chéneau destiné à recueillir les eaux de pluie qui
s’écoulent dans la rue par des gargouilles ; celles-ci sont en général très simples,
souvent en forme de canons, de section octogonale. Du côté cour, les eaux sont
parfois recueillies pour remplir une citerne. Les toits sont à deux ou à quatre pans,
à faible pente, et recouverts de tuiles romaines comme dans toute la région. A ce
propos, on peut remarquer que la maison brouageaise est tout à fait conforme à la
construction saintongeaise en général.
Comment se présentait donc cette maison de style brouageais ?
Pour en établir le portrait-robot, il a fallu consulter des dizaines d’actes notariés
établis à l’occasion de constructions, de réparations ou de ventes. Presque tous
portent la mention « … selon l’ordre de bâtir qui se pratique à présent audit
Brouage », ou une formule équivalente. Au ras de la chaussée, sur la façade, on
trouve une assise de pierre de taille apparente surmontée d’un mur de moellons
percé de portes généralement en plein cintre. L’une d’elles, assez large pour
laisser passer des barriques, donne sur la cave qui, compte tenu de l humidité du
sous-sol, est assez basse (1,6 m environ) (II).
En principe, cette maison comporte un premier étage. Quand elle n’a qu’un rez-dechaussée, on peut obliger le propriétaire à la hausser. Par exemple, en 1636, Pierre
52
Pénétrons maintenant à l’intérieur de cette maison. Les pièces sont de superficie
variable mais la hauteur moyenne, aussi bien au rez-de-chaussée qu’au premier
étage, est de 3,25 m, du plancher aux solives. Le grenier, plus bas, oblige toute
personne mesurant plus d’un mètre soixante à se baisser. La plupart des pièces
possèdent une cheminée dont le manteau, au moins, est en pierre de taille. Dans
les maisons les plus riches, les cheminées sont sculptées dans le style de l’époque.
Il en reste encore quelques-unes de nos jours.
Dans la cuisine, nous trouvons bien entretenu une vaste cheminée mais aussi un
évier en pierre dont l’écoulement se fait dans la rue, et parfois un puits ou une
citerne d’où l’on peut tirer de l’eau aussi bien de l’intérieur que de la cour.
Les portes extérieures sont généralement en chêne tandis que pour les portes
intérieures on préfère le noyer. Les croisées, également en chêne, présentent des
enrichissements sur le noyau lorsque le propriétaire est fortuné. Dans la cour, se
trouvent les gardes-robes (les W.C.) et le dépôt d’ordures entouré d’une murette.
Parfois, on peut aller aux « commodités » sans sortir de la maison et même sans
descendre l’étage, mais c’est plutôt rare. Enfin, pour être à l’heure les Brouageais
consultent leurs cadrans solaires : ceux qui ont résisté au temps ne sont pas
dépourvus d’intérêt esthétique.
En parcourant les rues pleines d’animation, on est frappé par le nombre de
boutiques.
Presque toutes les maisons en possèdent une. On les reconnaît à l’enseigne ou à la
devanture, rectangulaire lorsque le linteau est en bois, en plein cintre ou en arc
surbaissé lorsqu’il est en pierre. Certains commerces sont bien modestes ; telle
petite épicerie a des réserves moins importantes que celles d’une ménagère
moderne un peu prévoyante. Le plus souvent, les boutiques n’appartiennent pas aux
commerçants : la location des échoppes constitue en effet un appoint pour les
propriétaires de maisons. Il faut donc imaginer qu’à l’époque de Richelieu, une
multitude d’enseignes ornent les rues de Brouage. »
53
I. BERGER WAGON, GHECO, 1993
54
I. BERGER WAGON, GHECO, 1993
55
I. BERGER WAGON, GHECO, 1993
56
I. BERGER WAGON, GHECO, 1993
57
III.3 – LE PATRIMOINE RURAL
On observe des éléments bâtis de patrimoine rural au niveau des fermes et corps
de fermes (anciennes et en exploitation), moulins, ainsi que dans les marais : petits
bâtiments le long des canaux.
III.3.2 – LES MOULINS :
Il existe sur Hiers deux moulins remarquables, à protéger :
III.3.1 – LES FERMES, CORPS DE FERME ET ECARTS:
•
•
•
•
La Guilleterie
Monboileau
Fremailloux
L’île d’Erablais
La Guilleterie
Le moulin de la Blanchardière,
Accolé à une habitation, situé sur la
route de Beaugeay à la sortie de Hiers
(cadastré C813)
Photo Françoise Dubreuil 2006
Le moulin de la Guilleterie
« isolé », situé sur une butte en sortant
de Hiers direction Brouage
(cadastré C 459)
Photo Françoise Dubreuil 2006
L’île Erablais
58
Les écarts situés dans les marais constituent des éléments de patrimoine rural très intéressants :
Mérignac
Tournedoux
59
III.4 – LE PETIT
ARCHITECTURAUX
PATRIMOINE
–
LES
DETAILS
III.5 – LE PATRIMOINE HYDRAULIQUE
Parce qu’ils participent à la qualité, au fonctionnement des marais, fossés, rigoles…
les ouvrages hydrauliques et les canaux doivent être préservés :
Les éléments composants le patrimoine hydraulique communal :
Les ouvrages hydrauliques
Les canaux, fossés… :
60
III.6 – LE PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE
(source : DRAC Poitou Charente, SRA, 2006)
Rappel de la législation archéologique en vigueur :
La loi n°80-532 du 15 juillet 1980, relative à la protection des collections
publiques contre les actes de malveillance, qui prévoit des sanctions pénales pour
quiconque porte atteinte aux monuments ou collections publiques, y compris les
terrains comprenant des vestiges archéologiques.
Le titre III (« Des découvertes fortuites ») de la loi du 27 septembre 1941, portant
sur la réglementation des fouilles archéologiques : « Lorsque par suite de travaux
ou d’un fait quelconque, des monuments, des ruines (…), ou généralement des
objets pouvant intéresser la préhistoire, l histoire, l’art, l’archéologie ou le
numismatique sont mis au jour, l’inventeur de ces vestiges ou objets et le
propriétaire de l’immeuble où ils ont été découverts sont tenus d’en faire la
déclaration immédiate au maire de la commune, qui doit la transmettre sans délai
au préfet. Celui-ci avise le ministre des affaires culturelles ou son représentant.
(…).
Le propriétaire de l’immeuble est responsable de la conservation provisoire des
monuments, substructions ou vestiges de caractère immobilier découverts sur
ces terrains (…) »
•
La loi n°2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l’archéologie préventive, ainsi que
ses décrets d’application du 16 janvier 2002 :
Le décret n°2002-89 relatif aux procédures administratives et financières en
matière d’archéologie préventive.
« Art. 1er – Les opérations d’aménagement, de construction d’ouvrages ou de
travaux qui en raison de leur localisation, de leur nature ou de leur
importance, affectent ou sont susceptibles d’affecter des éléments du
patrimoine archéologique ne peuvent être entreprises qu’après
accomplissement des mesures de détection et, le cas échéant, de
conservation ou de sauvegarde par l’étude scientifique définies par la loi du
17 janvier 2001 susvisée. »
Le décret n°2002-90 portant statut de l’Institut national de
recherches archéologiques préventives
L’arrêté du 29 septembre 2005 définissant les zones
géographiques dans lesquelles des mesures de détection, de
conservation ou de sauvegarde par l’étude scientifique
archéologique peuvent être prises sur le territoire de la
commune.
•
61
A.4 – LE CADRE ENVIRONNEMENTAL, LES PAYSAGES ET PERSPECTIVES
IV.1 - LE GOLFE DE SAINTONGE AVANT LA FONDATION
DE BROUAGE
Restitution figurée de l’ancien golfe de Saintonge
Avec le paléolithique (- 25000 avant J.C.) débute la période de transgression
flandrienne.
Le niveau de la mer est alors inférieur de 100 m au niveau actuel. La ligne de
rivage située à 120 km à l’ouest de La Rochelle découvre un vaste plateau
continental dont le seul relief est, au loin, le « mont » de Rochebrune, et qui n ‘est
saigné que par la profonde vallée de la Charente se jetant en mer après avoir
emprunté le pertuis d’Antioche.
Lentement, suite à cette phase de réchauffement qui provoqua la fonte des
glaces, les eaux remontèrent. Au début de notre ère, elles avaient envahi toutes
les dépressions littorales, baignant entre autres, les falaises et les coteaux de
Beaugeay à Saint-Jean d’Angle, de Saint-Jean d’Angle à Saint-Sornin puis à
Marennes, délimitant ainsi un vaste plan d’eau profond, remarquablement abrité :
le golfe de Saintonge. Il est parsemé d’une multitude d’îlots et d’îles : Hiers,
Erablais, Malaigre, Marennes, Saint-Just, etc.
A peine créé, ce golfe subit un colmatage dû à l’action conjuguée de dépôts marins
et d’alluvions fluviales brassés par des courants actifs. A marée basse, on voit se
développer progressivement l’estran dont la vase est sillonnée de petits ruissons1.
Tout ce réseau se rassemble dans un chenal central qui prend naissance au pied de
l’actuelle tour de Broue pour s’élargir en un vaste havre dans le prolongement du
pertuis d’Antioche : le havre de Brouage. Le comblement du golfe est d’autant plus
rapide qu’aucune rivière importante ne vient déverser ses eaux. L’une après l’autre,
les îles se rattachèrent au continent.
D’abord très large, le havre de Brouage s’est rétrécit au fur et à mesure que la
sédimentation faisait apparaître de nouvelles terres près du rivage.
Source : Brouage – villa Royale et les villages du golfe de Saintonge– Nathalie FIQUET – François Yves LE
BLANC – Ed patrimoines medias 1997
1
Ruissson : petit chenal naturel creusé dans la vase par le courant du flux et du reflux
62
63
La carte ci-après le havre de Brouage et ses affluents à marée haute au début du
XVIIème siècle). La bordure du bassin (en grisé) représente le rivage dans
l’Antiquité.
IV.2 - UN SITE PRESTIGIEUX AU MILIEU DES MARAIS
La commune de Hiers-Brouage est située en bordure de l’océan atlantique, à 15 km
de Rochefort. Elle appartient au canton de Marennes.
Les
-
communes limitrophes sont :
au sud, Bourcefrancs, Marennes et saint-Just-Luzac,
au nord, Moëze, Beaugeay et Saint-Jean d’Angle
à l’est, Saint-Just-Luzac.
Ancien port de guerre et de sel, Brouage est aujourd’hui perdue au milieu des
marais. Créée par Jacques de Pars en 1555, son premier nom est Jacopolis. Elle
fut une place forte royale d'une grande importance au XVIIème siècle.
Aujourd'hui hors de vue de la mer, Brouage fut pourtant dès sa création un port
très actif et bien protégé érigé assez loin de la Charente, dans une zone de marais
salants florissants.
IV.3 - UN RELIEF PLAT, CARACTERISTIQUE DES PAYSAGES
DE MARAIS
Le relief du marais de Brouage est plat. Les altitudes y sont très faibles : elles
varient entre 2 et 3 mètres. Seule la butte de Hiers domine cette vaste étendue
plane et culmine à 26 mètres (vers le château d’eau). Les terres hautes de SaintJust-Luzac bordent le marais au sud.
La platitude du relief s’explique par la présence de la mer aux alentours de Hiers
et de Brouage dès l’Antiquité.
Les paysages de la commune sont donc liés à la formation et à l’évolution du marais
de Brouage. La citadelle de Brouage et Hiers possèdent une relation forte avec le
marais.
Source : Brouage, capitale du sel et patrie de Champlain – Eliane et Jimmy VIGE - 1990
64
CARTE DU RELIEF
65
IV.4 - UN RESEAU HYDROGRAPHIQUE IMPORTANT
Le réseau hydrographique est dense est bien réparti sur l’ensemble de la
commune.
L’eau a un rôle important dans la valorisation des paysages de Hiers-Brouage. Elle
attire spontanément le regard et constitue un des éléments de diversité et
d’animation de l’espace (reflets de l’eau, remous, végétation sur les rives…).
Carte du réseau hydrographique
Elle est omniprésente dans le marais sous forme de chenaux et canaux.
Les principaux sont :
le havre de Brouage,
le canal de la Seudre à la Charente,
le canal de Broue,
le canal de Brouage
Les canaux peuvent favoriser la découverte paysagère d’un lieu tout comme les
petites routes traversant le marais de Brouage.
A 35 km de Royan, 6 km au nord de
Marennes, Brouage est un lieu de
promenade de plus en plus
fréquenté, ce qui est parfaitement
justifié par son histoire, le site et
son évolution, la richesse du marais
environnant. Des sentiers de
randonnées favorisent la
découverte du site
66
IV.5 - LE MARAIS
ECOLOGIQUE FORTE
DE
BROUAGE :
UNE
RICHESSE
Source : SCOT du Pays Marennes Oléron - Etat initial de l'environnement - Atelier BKM Janvier 2004
IV.5.1 – Caractéristiques principales du marais
Le marais de Brouage est aujourd’hui un vaste ensemble d’anciens marais salants
établis aux Xe, XVIIe et XVIIIe siècle, actuellement transformés en prairies
humides, de polders récents, et d’un réseau dense de fossés et canaux. L'élevage
extensif a remplacé l'exploitation du sel, et s'est perpétué jusqu'à nos jours sans
modification du relief particulier de ce milieu.
Le marais s’étend sur une superficie totale de 11.250 ha dont
approximativement 4.800 ha sont dans l’aire du SCOT de Marennes Oléron.
De même que le réseau hydrographique, le sol du marais témoigne à la fois de
l’histoire naturelle du site et de l’action humaine. La surface régulière du marais
résulte du remblaiement sédimentaire de l’ancien golfe de Saintonge, et la plupart
des marais plats ont conservé ce niveau d’origine. Les anciens chenaux de marée
ont constitué la trame d’origine à l’intérieur de laquelle ont été mis en place les
marais salants, au fur et à mesure de l’envasement du golfe.
de 150 oiseaux fréquentent le marais. 10 espèces nicheuses sont inscrites à
l’annexe I de la Directive Oiseaux : on retiendra entre autres la nidification de la
cigogne blanche, du busard des roseaux et busard cendré, de la gorge bleue, de la
mésange à moustaches… La cigogne blanche et la cistude d Europe sont parmi les
espèces animales les plus emblématiques de l’île
Situé sur les grandes voies de migration des oiseaux, ce marais a une valeur
écologique internationale remarquable. Il est entouré de coteaux sur lesquels ont
été édifiés nombre de monuments, comme la tour de Broue, témoins de la
richesse d'une époque révolue.
IV.5.3 – Inventaires patrimoniaux, protections réglementaires et foncières
Le marais de Brouage est un site d’intérêt écologique et paysager majeur :
-
Il appartient à la ZICO “ Ile d’Oléron- Marais de Brouage- SaintAgnant ” (130 ha)
IV.5.2 – Intérêt biologique
Le marais de Brouage est surtout remarquable par sa diversité spécifique très
élevée, plus que par un grand nombre d’espèces remarquables.
On y trouve ainsi une végétation spécifique des marais, et des associations
végétales variées, des sols salés, saumâtres et doux ; la flore comprend plusieurs
espèces rares en France ou en Poitou-Charentes avec notamment la renoncule à
feuilles d’ophioglosse, la renoncule de Baudot, la renoncule sarde, la glycérie
fasciculée (Puccinellia fasciculata), l’hottonie des marais (Hottonia palustris),…
Les espèces animales les plus remarquables sont sans doute la loutre, la cistude
d’Europe, très abondante, les batraciens comme le pélodyte ponctué, la rainette
méridionale, le triton marbré.
Mais l’intérêt biologique majeur est la richesse en oiseaux d’eau qui y trouvent des
conditions favorables à leur nidification, hivernage, ou halte migratoire. Ainsi, plus
67
-
Il figure à l’inventaire des ZNIEFF de type I et II :
ZNIEFF de
ƒ
ƒ
ƒ
type 1
n° 108 marais de Hiers-Brouage
n° 109 marais de Saint Agnant/Grand Matton
n° 112 marais de Broue
ZNIEFF de type 2
ƒ
n° 589 marais de Saint Agnant/Brouage
68
Il fait partie du site Natura 2000 “ Marais de Brouage ” (ZPS)
(Directive Oiseaux – ZPS : n° FR 5410028 Marais de Brouage, Ile d’Oléron)
-
Il est protégé au titre de la législation sur les sites : site inscrit
(01/10/1953)
Il est important que la périphérie de la citadelle soit dégagée de toutes
constructions et mêmes occupations de l’espace pour préserver son caractère
marqué.
69
-
Le Conservatoire du Littoral et le Conservatoire Régional des Espaces
Naturels mènent une politique active d’acquisition de parcelles dans le
marais en vue de la constitution d’îlots cohérents de gestion de prairies
humides et du réseau hydrographique ; des conventions sont passées avec
des éleveurs pour l’entretien des prairies. Le CELRL possède 750 ha de
marais.
-
Il est également, au titre de la Loi Littoral, reconnu comme
« Espace Remarquable ».
Proposition pour l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral
DDE 17, décembre 2005
Les marais charentais (Brouage, Moëze
et Yves) constituent un exemple
marquant de sites de référence
permettant au Conservatoire du
littoral d'affirmer son rôle pour la
sauvegarde de grands espaces naturels
d'intérêt écologique et paysager
majeurs.
En 1986, le Conservatoire a acheté 5
hectares en herbage, au pied des
remparts, pour permettre la mise en
valeur des abords de la citadelle..
Aujourd'hui, ce sont 750 hectares qui
ont été acquis, entre l'océan et le canal
de Charente-Seudre.
En accord avec la profession agricole, ils sont mis à disposition d'agriculteurs,
qui s'engagent par contrat à pratiquer l'élevage, dans des conditions
respectueuses de l'environnement.
IV.5.4 – Etat de conservation et de vulnérabilité
L’enjeu principal est celui de la pérennité de l’élevage (bovins); il assure aujourd’hui
un entretien satisfaisant des prairies et permet le maintien de la biodiversité ;
son abandon conduirait à une fermeture de la végétation et un appauvrissement
biologique progressif du marais.
70
On observe que le CELRL et le CREN ont une politique active d’acquisition
foncière, mais son intérêt dépend du maintien de l’élevage extensif.
Or, l’avenir de l’élevage bovin est incertain du fait de sa faible attractivité auprès
des jeunes professionnels, du caractère trop peu incitatif des aides financières et
du fort émiettement du parcellaire.
Le marais de Brouage est en bon état de conservation grâce au maintien des
activités pastorales extensives.
Les autres enjeux sur le marais sont :
La définition d’une gestion quantitative concertée de l’eau qui satisfasse
les différents usagers : ostréiculteurs, agriculteurs, chasseurs, éleveurs,
naturalistes
Le contrôle des populations des espèces invasives ; ragondin, écrevisse de
Louisiane, jussie, baccharis
La non-extension des cultures de maïs
IV.5.5 – Les enjeux
-
Préserver les espaces de marais
Favoriser la conservation des prairies humides à forte diversité
spécifique (oiseaux d’eau en Directive Oiseaux, batraciens), par le
maintien de l ‘élevage bovin sur l’ensemble du marais.
71
IV.6 - LE MARAIS DE BROUAGE : DES PAYSAGES
REMARQUABLES
Aujourd hui, on peut distinguer trois types de marais :
Les marais plats représentent environ un tiers de la superficie du marais et
appartiennent schématiquement à deux ensembles :
Les marais doux, en “ fond ” de marais, essentiellement alimentés par les
eaux douces continentales,
Les “prises” ou polders littoraux, espaces conquis sur les rives des
grands chenaux de Marée,
Les marais “gats”, anciens marais salants couvrant près des deux tiers de
la superficie du marais, avec des formes du relief originales, liées à
l’activité salicole.
Des phragmites se développent dans certains secteurs et donnent de la variété
bien qu’ils limitent les vues sur le site.
CARTE DES UNITES PAYSAGERES
Les marais plats et les marais gats sont essentiellement exploités aujourd hui pour
l’élevage et la chasse,
Les marais drainés et cultivés, sur d’anciennes parcelles de marais plats ou laissés
à l'abandon qui ont subi une restructuration foncière et hydraulique (comblement
des fossés, création de drains, arasement des bosses), conduisant à la formation
d’îlots cultivés de 50 à 300 ha. Les marais drainés sont localisés sur les prises
récentes, proches du rivage.
Sur la commune de Hiers Brouage, il est possible de différencier deux grands
types de paysages :
les terres hautes
le marais de Brouage
Les terres hautes
Elles correspondent à la butte de Hiers où se concentrent la majorité des
éléments vivants structurants. Les terres hautes de Saint-Just-Luzac, en limite
sud du marais de Brouage, ont un impact visuel fort depuis les marais, notamment
par la présence des masses boisées.
Le marais de Brouage
Les paysages de marais dominent sur la commune. Les canaux et les anciens marais
salants structurent les paysages et engendrent une structure parcellaire
complexe. Les canaux rendent les déplacements difficiles d’un point à un autre.
72
73
74
IV.7 - UNE VEGETATION QUI STRUCTURE L’ESPACE
(Source : d’après Brouage, Ville d’histoire et Place forte ; Eliane et Jimmy VIGE ; ISBN,
1990)
La commune possède peu d’éléments vivants. Aussi, leur rôle paysager est très
important.
Ils apportent de la diversité, donnent de la verticalité aux paysages, rythment le
parcellaire et estompent les formes géométriques des constructions…
La végétation se concentre essentiellement aux abords de Hiers sous forme
de haies, de petits bois.
Depuis le marais de Brouage,
les constructions de Hiers ont
un impact visuel limité grâce
à
cette
trame
végétale
importante :
jardins
en
bordure du marais, petits
bois et haies.
Les espaces verts permettent de préserver la trame végétale aux abords des
constructions, notamment à Hiers.
Dans Hiers le mail devant l’église est
intéressant
et
mérite
d’être
sauvegardé.
75
BOURG DE HIERS / CARTE DE REPERAGE DES ESPACES VERTS ET JARDINS
76
Au sein de la citadelle de Brouage, mails et espaces verts participent également à
la qualité du lieu. Les arbres apportent le volume et la verticalité complémentaire
à l’horizontalité des voies.
Ils donnent corps à l’espace, ils caractérisent l’espace et créent des lieux par leur
forme, leur couleur, leurs rameaux qui varient selon les essences.
Mail planté devant l’église St Pierre
Mail planté dans la citadelle
(Source : d’après Brouage, Ville d’histoire et Place forte ; Eliane et Jimmy VIGE ; ISBN,
1990)
Dès le début du XVIIIe siècle, les arbres des remparts signalent de loin la
présence de Brouage et servent d’amer aux navigateurs. Ils n’ont pas poussé
sauvagement mais sont le résultat d’une plantation faite méthodiquement, sous le
contrôle de l’ingénieur de la place.
Cet officier du génie dispose, pour effectuer ses plantations, d’une pépinière qui a
été créée sur le terrain que l’on destinait aux nouvelles casernes commencées en
1688.
Justement à cette date, un état des ouvrages à faire nous apprend qu’il faut
achever de garnir le rempart d’arbres : c’est donc que la plantation est presque
terminée (114). Un mémoire de 1756 signale que cette pépinière est insuffisante
pour fournir au remplacement des arbres du rempart.
77
Les rapports relatifs aux arbres ne sont pas très nombreux, un seul nous est
parvenu qui fournisse des renseignements numériques. Il s’agit d’un état des
arbres du rempart, dressé par l’ingénieur Franquet de Chaville, daté du 30
octobre 1761 :
arbres dont on pourrait se servir utilement : 232 ;
arbres dans le cas d’acquérir de l’accroissement : 194 ;
arbres qui par vétusté ne sont bons qu’à brûler : 307 ;
arbres qui manquent : 154.
CITADELLE DE BROUAGE
CARTE DE REPERAGE DES ESPACES VERTS ET JARDINS
Au total, le rempart peut donc accueillir 887 arbres, ce qui représente déjà une
belle plantation par rapport à la surface « cultivable » (115). Les arbres étaient
plantés très près les uns des autres dans un but utilitaire : c’était une protection
pour la ville en cas de bombardement.
A la Révolution, les arbres commencent déjà à vieillir. L’ingénieur propose d’en
faire arracher une grande partie, ceux qui dépérissaient, et d’en replanter
d’autres car il est difficile de se procurer du bois dans cette place. Il signale, en
outre, qu’il a du mal à faire pousser les arbres du côté de la mer et que tous les
ans, il faut en changer.
Actuellement on rencontre les mêmes difficultés. Chaque année, il faut, en effet,
planter des arbres pour remplacer les ormes séculaires qui ont disparu, atteints
par la vieillesse, les intempéries ou la maladie. L’année 1982 leur a porté un coup
fatal puisque la graphiose a contraint la municipalité à faire abattre une grande
partie des ormes.
Dans la citadelle, les arbres permettent de préserver la lisibilité historique du
site et de garantir des vues sur le marais.
78
IV.8 -UN SITE PROPICE AUX VUES LOINTAINES
La platitude du relief et l’absence d’éléments vivants structurants dans le marais
de Brouage permet des vues lointaines sur les ensembles bâtis : la citadelle de
Brouage, Hiers, la tour de Broue, le clocher de Marennes.
Les édifices de grande taille ont un impact visuel fort depuis le marais.
La butte de Hiers domine le marais et permet de belles perspectives sur les
espaces naturels.
Vue sur la citadelle de Brouage
Les faisceaux de vues portés au plan correspondent aux perspectives majeures
donnant sur un monument ou un édifice, un paysage ou un espace urbain
exceptionnel ou particulièrement intéressant (la citadelle).
Vue lointaine sur le clocher de Marennes
79
VUE SUR LE VILLAGE ET LE CLOCHER DE L’EGLISE D’HIERS
VUE SUR LA TOUR DE BROUE
80
B – LA Z.P.P.A.U.P.
LES OBJECTIFS
DE PROTECTION
81
B.1 – LES OBJECTIFS DE PROTECTION
Pour préserver le site exceptionnel d’en ensemble fortifié dans le marais de
Brouage, ayant conservé les caractéristiques d‘un grand espace naturel, la ZPPAUP
d’Hiers-Brouage reconnaît la totalité du site comme un espace patrimonial à
protéger.
L’outil réglementaire mis en place permettra de :
•
Protéger les éléments bâtis existants ou les traces anciennes, sur la
citadelle et sur le bourg d Hiers
•
Maîtriser les constructions nouvelles par un règlement portant en
particulier sur les implantations, les volumes, les matériaux sur la
citadelle mais aussi sur le port.
•
Garantir des aménagements qualitatifs sur tout le site en matière de sols,
mobilier, éclairage….
82
B.2 – LE PERIMETRE DE LA Z.P.P.A.U.P
La Z.P.P.A.U.P. est établie en application de l'article 70 de la loi du 7 Janvier 1983, relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les
régions et l'Etat et de l'article 6 de la loi n° 93-24 du 8 Janvier 1993.
Le document est établi suivant les modalités et orientations fournies par le décret n° 84-304 du 25 Avril 1984, et la circulaire n° 85-45 du 1er Juillet 1985.
D'autre part, la Z.P.P.A.U.P. introduit les prescriptions relatives au paysage en prenant en compte la loi paysage du 8 janvier 1993.
La Z.P.P.A.U.P. s'applique sur l’ensemble du territoire communal à
l’exception des fortifications en élévation de la citadelle ; le périmètre est
délimité sur les documents graphiques sous la légende : "périmètre de la
Z.P.P.A.U.P."
JUSTIFICATION DE LA DELIMITATION DE LA Z.P.P.A.U.P :
C’est la prise en compte de tous les éléments majeurs du site :
− Le Marais de Brouage et son évolution,
− La citadelle de Brouage
− Les perspectives sur la citadelle isolée,
− Le village ancien d’Hiers-Brouage,
− Le site ostréicole
qui a permis d’établir cette délimitation.
−
−
−
La citadelle se trouve à proximité directe du havre qui délimite le
territoire communal avec la commune de MOEZE : cette limite
constitue la délitation de la Z.P.P.A.U. dans sa partie Nord.
Au Sud, on peut considérer que, si le Marais de Brouage s’étend bien
jusqu’à la Trou de Broue, la route RD 123 (Rochefort – Marennes)
constitue un blocage visuel (alignements d’arbres le long du canal et
une coupure physique, actuellement : c’est cette route qui assure les
délimitations Est et Sud.
Le rivage à l’Ouest délimité naturellement la Z.P.P.A.U.P. dont le site,
sur cette partie, est exclusivement constitué de marais et de bassins
ostréicoles (certaines parcelles ont cependant été draînées pour mise
en culture, entraînant alors la complète modification de la structure
naturelle du marais – multiplicité des canaux, bosses et jas).
83
B.3 - DIVISION DU TERRITOIRE EN SECTEURS
Le périmètre de la Z.P.P.A.U.P. comprend différents secteurs caractéristiques de
sites paysagers urbains ou naturels.
Ces secteurs se divisent en :
- Zones bâties :
Secteur Za : la citadelle
Secteur Zb : le bourg d Hiers
Secteur Zc : la zone d’activités du Port
- Espaces naturels :
Secteur Zd : la zone agricole
Secteur Ze : le marais
Secteur Za :
Ce secteur correspond à la Citadelle intra-muros
Les constructions neuves devront être de nature à s’intégrer
parfaitement dans la trame architecturale du bâti ancien et respecter les
modalités de construction du type brouageais, défini dans le cadre de la
Citadelle.
Secteur Zb :
Ce secteur correspond au bourg d’Hiers.
Les constructions neuves doivent respecter les caractéristiques du bourg
dans leur volumétrie et les proportions des ouvertures sur l’espace public.
Secteur Zc :
Ce secteur correspond à la zone d’activités du Port
Secteur Zd :
Cette zone comprend l’ensemble des espaces naturels hors marais.
Secteur Ze :
Ce secteur correspond à des marais humides, à protéger.
84
B.4 - LES CATEGORIES DE PROTECTION
Indépendamment des secteurs et des prescriptions qui s'y appliquent, on peut
distinguer plusieurs catégories de protections du bâti et espaces libres :
-
Les édifices exceptionnels : Patrimoine à valeur historique et
architecturale dont la démolition est interdite
Les constructions possédant des éléments historiques dont la
démolition est interdite
Le patrimoine de type brouageais constitutif de l’ensemble urbain
dont la démolition est interdite sauf nécessité technique
-
Les murs de clôture et bases d’anciennes maisons dont la démolition
est interdite sauf nécessité technique
-
Le petit patrimoine architectural
remarquables
Le patrimoine hydraulique
-
-
–
Détails
architecturaux
Les espaces boisés protégés au titre de la ZPPAUP
Les espaces verts protégés au titre de la ZPPAUP
Les alignements d’arbres protégés au titre de la ZPPAUP
Les haies et plantations d’alignement protégées au titre de la ZPPAUP
Les arbres isolés protégés au titre de la ZPPAUP
Les sols protégés
Les points de vue protégés : perspectives majeures – faisceaux de
vues
Ces catégories se retrouvent indifféremment dans les différents secteurs de la
Z.P.P.A.U.P. et sont l'objet d'un report graphique sur le plan de Z.P.P.A.U.P.
85
Les immeubles qui constituent les édifices majeurs de La Citadelle ou sur les
sites extérieurs, sont considérés comme patrimoine architectural exceptionnel ; ils
restent le « témoin » de l’architecture caractéristique du site.
PATRIMOINE A VALEUR HISTORIQUE ET
ARCHITECTURALE DONT LA DEMOLITION EST
INTERDITE
Ces immeubles ou parties d'immeubles sont dotés d'une servitude de
conservation. Celle-ci porte sur l'ensemble des murs extérieurs et des toitures
lorsque l'emprise de la construction est représentée sous forme de croisillons rouges
au plan.
86
CONSTRUCTION POSSEDANT DES ELEMENTS
HISTORIQUES DONT LA DEMOLITION EST INTERDITE
Moulin de la Guilleterie
La protection couvre les constructions qui ont conservé des éléments
historiques qu’il faut préserver.
Les constructions sont localisées sur l'ensemble du périmètre et touchent
l'ensemble des différents types architecturaux constituant le patrimoine bâti de la
commune.
Les constructions ou parties de constructions concernées par cette
protection sont figurées en hachures rouges sur le plan.
87
La protection couvre les constructions qui ont conservé des caractéristiques
brouageaises, mais aussi du bâti extérieur, comme d’anciens bâtiments agricoles
construits en traditionnel.
PATRIMOINE DE TYPE BROUAGEAIS, CONSTITUTIF DE
L’ENSEMBLE URBAIN
DONT LA DEMOLITION EST INTERDITE, SAUF
NECESSITE TECHNIQUE
88
MURS DE CLOTURE ET BASES D’ANCIENNES MAISONS
DONT LA DEMOLITION EST INTERDITE SAUF
NECESSITE TECHNIQUE
Les murs, dans la Citadelle, sont essentiellement des restes de constructions. Ils
marquent l'espace bâti de manière significative.
Ils sont constitués soit de murs pleins ou moellons.
Les éléments d'accompagnement font partie de ces clôtures (portails, piliers, grilles
d'entrée…).
Les prescriptions s'appliquent aux éléments de clôtures portés au plan à protéger et
représentés par un tireté de couleur orange.
89
PETIT PATRIMOINE ARCHITECTRURAL
DETAILS ARCHITECTURAUX REMARQUABLES A
CONSERVER
Les éléments et détails du bâti de grand intérêt patrimonial, méritent une
protection particulière :
• les portes et portails monumentaux,
• les entourages sculptés, …
• les petits éléments d'accompagnement,
• les puits,
• les bornes.
Ces éléments sont définis sur le plan graphique par une étoile rouge.
90
Traversées de canaux
PATRIMOINE HYDRAULIQUE
Ponts
Pelles
Le patrimoine architectural du Marais de Brouage comprend les éléments
liés à la constitution du marais.
Les ouvrages liés aux canaux sont à conserver.
91
LES ESPACES BOISES PROTEGES AU TITRE DE LA
ZPPAUP
La Guillétrie
boisement nord-est Hiers
Les espaces plantés correspondent aux masses boisées déjà identifiées sur la
commune ainsi qu’à quelques nouveaux sites
Ils sont représentés sur les plans graphiques par des croisillons verts.
92
ESPACES VERTS PROTEGES AU TITRE DE LA
ZPPAUP
Ces espaces sont dotés d’une servitude de préservation et sont repérés sur le plan graphique
par des petits ronds verts.
Ce sont des espaces configurés pour être des espaces de petits boisements ou des jardins
qui font partie du patrimoine paysager :
les jardins publics dans la citadelle,
les jardins de certaines maisons, édifices publics,
les espaces boisés en bordure des marais.
93
ALIGNEMENTS D’ARBRES PROTEGES AU TITRE DE LA
ZPPAUP
Sont protégés, les arbres d’alignements existants à conserver, repérés sur le plan
réglementaire par des gros ronds verts.
94
Sont protégées les haies existantes, constituant un élément paysager
important, portées au plan par des denticules vertes.
Elles sont essentiellement aux abords de Hiers, entre Brouage et Hiers et le long
du canal.
Il s’agit le plus souvent de haies composées d’une strate arborescente et
arbustive.
HAIES ET PLANTATIONS D’ALIGNEMENT PROTEGEES AU
TITRE DE LA ZPPAUP
95
LES ARBRES ISOLES PROTEGES AU TITRE DE LA ZPPAUP
96
L’ensemble des voies de la Citadelle a été réaménagé.
Tous les sols sont constitués :
ƒ
de béton lavé calcaire,
ƒ
de pavés calcaire ou granit,
ƒ
d’espaces en stabilisé
SOLS PROTEGES
En raison du caractère évolutif des fonctions et du caractère public des
aménagements, seules des recommandations sont énoncées en vue d’aménagements
dont la nature et la qualité seront appréciées au coup par coup par l’autorité
compétente, en se conformant à l’avis de l’architecte des Bâtiments de France
Adaptation aux types de sites :
Les interventions ponctuelles d’aménagements de voirie doivent être l’objet d’une
approche globale, au moins sur la séquence ou le tronçon de voie cohérent de
manière à préserver l’unité de traitement de l’espace public.
97
Certaines perspectives ou faisceaux de vues méritent une protection particulière au
titre de la préservation des paysages.
POINTS DE VUE PROTEGES PERSPECTIVES MAJEURES
OU FAISCEAUX DE VUES A CONSERVER
Elles concernent : les vues sur la citadelle, la tour de Broue, l’église de Hiers
Ces éléments sont définis sur le plan graphique par une flèche rose.
98
B.5 - LES CONSEQUENCES REGLEMENTAIRES DES LEGENDES DE LA ZPPAUP
LEGENDE
Immeubles, fortifications, protégés au titre des Monuments Historiques
CONSEQUENCES REGLEMENTAIRES
Code du Patrimoine (20 février 2004)
1 – Patrimoine à valeur historiques et architecturale dont la démolition est
interdite (édifice exceptionnel)
Critères pour porter cette légende au plan :
Les édifices que l’on considère exceptionnels et qu’on ne voudrait pas voir
disparaître : éléments archéologiques ou historiques, architecture monumentale ou
exceptionnelle, ancienneté, œuvres d’architectes.
Le règlement est strict, sans empêcher les transformations pour l’occupation du
bâti.
2 - Construction possédant des éléments historiques dont la démolition est
interdite
Maintien des parties représentatives de l’histoire ou de l’architecture ou des
dispositions conséquentes sur l’espace urbain.
Impossibilité de démolir sauf les parties d’immeuble dont la valeur patrimoniale ne
sont pas avérées.
Maintien des parties représentatives de l’histoire ou de l’architecture ou des
dispositions conséquentes sur l’espace urbain.
Impossibilité de démolir sauf les parties d’immeuble dont la valeur patrimoniale ne
sont pas avérées.
3 - Patrimoine de type brouageais constitutif de l’ensemble urbain dont la
démolition est interdite sauf nécessité technique
Critères pour porter cette légende au plan :
Valeur historique globale ; effet d’unité urbaine par l’unité des matériaux.
Valeur des matériaux (on ne fait plus, ou c’est coûteux de le faire maintenant),
valeur « d’épaisseur » des choses.
La suppression de l’immeuble est susceptible de représenter une perte pour le
patrimoine urbain ou d’altérer la continuité urbaine.
Application des règles d’architecture relatives au bâti ancien ou aux
caractéristiques du bâti concerné.
Possibilité de refuser l’autorisation de démolir si la suppression de l’immeuble est
susceptible d’altérer la continuité urbaine.
4 – Murs de clôture et bases d’anciennes maisons dont la démolition est
interdite sauf nécessité technique
Critères pour porter cette légende au plan :
Tout ce qui est mur ancien, construit en matériaux traditionnels (pierre, moellon
enduit).
Valeur historique globale ; effet de continuité urbaine par l’unité des matériaux et
Application des règles d’architectures relatives au bâti ancien
Maintien des parties représentatives de l’histoire ou de l’architecture ou des
dispositions conséquentes sur l’espace urbain, s’ils appartiennent à un immeuble de
ce type.
99
le front bâti.
La suppression du mur est susceptible de représenter une perte pour le patrimoine
urbain ou d’altérer la continuité urbaine ; néanmoins le règlement n’est pas trop
strict (possibilité de percer une baie).
Possibilité de refuser l’autorisation de démolir si la suppression du mur est
susceptible de représenter une perte pour le patrimoine urbain ou d’altérer la
continuité urbaine.
Maintien d’un mur ou d’une clôture, en cas de modification, ou traitement de
l’espace en continuité de l’espace urbain si la démolition est autorisée.
5 - Petit patrimoine architectural – Détails architecturaux remarquables :
détails architecturaux
Critères pour porter cette légende au plan :
Les éléments et détails du bâti de grand intérêt patrimonial : les portes et Application des règles d’architectures relatives au bâti ancien
portails monumentaux, les entourages sculptés, les petits éléments Conservation stricte.
d'accompagnement, les puits, les bornes.
Interdiction de démolition, possibilité de refuser la modification et le déplacement
de ces éléments de petit patrimoine.
6 – Patrimoine hydraulique
Critères pour porter cette légende au plan :
Ouvrages du port, liés aux canaux…
Application des règles d’architectures relatives au bâti ancien
7 - Espaces boisés protégés au titre de la ZPPAUP
Critères pour porter cette légende au plan :
Espaces boisés majeurs.
(Correspondent à ce qui doit, en tout ou partie, être repris en EBC au PLU.)
Protection de la végétation ; maintien du milieu naturel.
Minéralisation du sol et constructions en élévation interdites, sauf équipement
ponctuel.
8 - Espaces verts existants protégés au titre de la ZPPAUP
Critères pour porter cette légende au plan :
Espaces configurés pour être des jardins : les jardins des maisons.
Ces jardins sont importants, en particulier aux abords des remparts. Ils assurent,
en cœur d’îlot, l’habitabilité et l’unité paysagère entre parcelles. Ils garantissent le
caractère exceptionnel du site.
On peut aménager. Mais il ne faut pas y construire de surfaces habitables.
Maintien de l’espace libre, à dominante plantée (parcs, cultures, jardins).
Constructions liées à l’entretien de l’espace, à l’animation ou aux activités liées à
l’espace, avec emprise réduite.
Possibilités d’aménagements légers.
100
9 – Alignement d’arbres protégé au titre de la ZPPAUP
Critères pour porter cette légende au plan :
L’espace planté monumental : alignements d’arbres plantés dans la citadelle et dans
le bourg d Hiers
Maintien des alignements d’arbres (essences locales recommandées)
10 - Haies existantes et plantations d’alignement
Critères pour porter cette légende au plan :
alignements d’arbres, de haies le long des voies et des canaux
11 – Arbre isolé protégé au titre de la ZPPAUP
Maintien des haies et alignements plantés (essences locales recommandées)
Conservation des arbres isolés remarquables
12 – Sols protégés
Critères pour porter cette légende au plan :
Espaces libres anciens ou restaurés, dont le traitement des sols nécessite une
approche patrimoniale (citadelle)
Définition des matériaux et mise en œuvre à utiliser.
13 – Points de vue protégés : perspectives majeures – faisceaux de vues
Critères pour porter cette légende au plan :
Vues sur la Citadelle. la tour de Broue, le clocher de l’église d Hiers…
Interdiction d’implanter tout obstacle formant écran en totalité sur les
perspectives portées au plan.
101
ANNEXE
REFERENCES ARCHIVES ET
BIBLIOGRAPHIE
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BIBLIOGRAPHIE
Brouage, ville royale et les villages du golfe de Saintonge ; Nathalie FIQUET,
François –Yves LE BLANC ; éditions patrimoine Médias, 1997.
Brouage, capitale du sel et patrie de Champlain ; Eliane et Jimmy VIGE ; ISBN,
1990
Brouage, Ville d’histoire et Place forte ; Eliane et Jimmy VIGE ; ISBN, 1990
DRAC Poitou Charente Service Régional de l’Archéologie, Service de l’Inventaire
103