semaines sociales de bretagne atelier bretagne et culture entretien

Transcription

semaines sociales de bretagne atelier bretagne et culture entretien
SEMAINES SOCIALES DE BRETAGNE
ATELIER BRETAGNE ET CULTURE
ENTRETIEN AVEC MICHELE PAYEN-TOULOUSE SUR LE PROGRAMME TALENTS DU MONDE
Dinard le 28 mai 2015
Etaient présents : Christian de Chateauvieux, Yves Glorieux, Donald Goldie
Le programme «Talents du monde » est un programme de co-développement au bénéfice
d’entrepreneurs africains et d’entreprises bretonnes ; Il est porté par la Fondation Solacroup Hebert
et géré par l’Institut Marie-Thérèse Solacroup . Il s’appuie sur un partenariat avec le Conseil Régional
de Bretagne, la Commission de l’UEMOA et BCI.
Michèle Payen-Toulouse, présidente de l’Institut et animatrice du programme rappelle l’origine de la
Fondation et ses différentes activités. Talents du monde est un des programmes gérés, il faut ajouter
des activités à caractère social (MECS ND du Roc, projet d’aide aux femmes victimes de violences
conjugales….)
PRESENTATION du PROGRAMME TALENTS du MONDE
Le programme Talents du Monde a démarré véritablement en 2010 après une phase test en 2009 au
Niger et en Côte d’Ivoire ; Il se situe dans une logique de Co-développement entre un pilier africain
et les entreprises bretonnes. Son objectif est de créer une classe intermédiaire d’entrepreneurs en
Afrique en s’appuyant sur un outil de formation créé avec la Bretagne. L’autre objectif est de
permettre aux entreprises bretonnes partenaires de découvrir de nouveaux marchés et de créer des
réseaux.
A ce jour 150 Africains ont bénéficié du programme qui en est à sa 11è promotion ; ils proviennent
de secteurs d’activités variés mais plus particulièrement des secteurs agri, agri et TIC ; le programme
s’appuie sur 250 entreprises bretonnes partenaires. La formation se déroule sur 6 semaines avec
d’une part des phases d’enseignement à Dinard et d’autre part des contacts avec les entreprises se
situant dans le cadre des projets des stagiaires avec l’appui des chambres de commerce.
Les enseignements font appel aux ressources de la région et en particulier l’IGR et des professionnels
avec un axe fort sur le management et la gestion de projet ; à noter qu’une journée est consacré au
« modèle » breton de développement.
Un point très important concerne le mode de recrutement des stagiaires :
Il se fait sur la base d’un appel à candidatures au sein des pays de l’UEMOA avec un niveau minimum
de formation (Bac+2). Les candidats (20 par pays) doivent déjà avoir développé leur activité et
présenté un projet de développement complémentaire cautionné par les chambres de commerce
locales. L’examen des candidatures se fait au siège de l’UEMOA pour aboutir à un groupe d’environ
13 stagiaires hommes et femmes.
Le programme est financé conjointement par l’UEMOA, le Conseil Régional de Bretagne et la
Fondation Solacroup Hebert. Par contre la fondation ne finance pas la mise en œuvre des
programmes en Afrique.
ET QUELS RESULTATS ?
Plus de 150 stagiaires ont participé au programme. Tous sont rentrés en Afrique pour développer
leur activité. Le programme apporte structuration et rigueur à leurs projets et agit comme un
véritable booster. Les contacts pris en France tant entre stagiaires qu’avec les entreprises
rencontrées sont très positifs et développent les opportunités (une part notable des entreprises
accueillantes développent des contacts par la suite et des développements d’activité )
Les participants au Programme manifestent une foi dans le développement de l’Afrique sans
méconnaitre les problèmes spécifiques (corruption, pesanteurs familiales, rapport à la loi, place
l’économie informelle…)
ET LA RELIGION ?
Les stagiaires sont de différentes confessions ; devant les problèmes constatés récemment (prière
du vendredi…) il a été nécessaire de mettre en place une charte de la laïcité qui a stabilisé les choses.
Sur place dans les Etats de l’UEMOA pas de véritable problème lié aux religions dans le
développement même si tous appréhendent la montée de Boko Haram . On constate un glissement
vers l’intégrisme musulman.
CONSTATS ET REFLEXIONS COMPLEMENTAIRES
Le développement de l’Afrique est très rapide depuis quelques années et en large décalage avec nos
perceptions (africains=migrants=misère)
Il y a un très large intérêt pour tout ce qui touche au Bio et.. un gros pb d’organisation de la chaine
agricole dont le stockage. Ils ont besoin de s’organiser avant de se développer mais il n’est pas
impossible que ce soit un jour l’Afrique qui nourrisse la planète …
L’accès à Internet se développe très rapidement changeant considérablement la donne.
Et réflexion plus générale : comment passer de l’humanitaire au Co-développement ; le programme
Talents du Monde montre toute la pertinence de son approche ; Ils découvrent la notion de réseaux
en Bretagne. Ils ont cependant du mal à être dans l’opérationnel.
Et puis comment changer le regard des Bretons sur l’Afrique ? Notre perception de la réalité
influencée par les médias est cause de replis alors que l’avenir est au développement des échanges
de toute nature.
PS. Il faut ici rappeler la surprise de notre hôte, habituée de l’Afrique, invitée lors de son dernier
voyage au Burkina à rencontrer le club des investisseurs Burkinabés représentants plus de 100
membres avec des capitaux en majorité locaux et qui a demandé où étaient passés les français.