BASSINS ET ÉLEVAGES AQUATIQUES D`ORNEMENT
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BASSINS ET ÉLEVAGES AQUATIQUES D`ORNEMENT
BASSINS ET ÉLEVAGES AQUATIQUES D’ORNEMENT 21 et 22 avril 2006 PARC PHOENIX NICE, FRANCE BASSINS ET ÉLEVAGES AQUATIQUES D’ORNEMENT Nice - 21 et 22 avril 2006 SOMMAIRE Escoubet Pierre - Les modèles d’élevages aquatiques '''''''''''..''... 1 Coudert Hervé - Traitement d’eau centralisé, concept, fonctionnement et utilisation biologique ''''''''''''''''''''''''''''. 7 Meyer Jean-Paul - Études et réalisations de traitements biologiques : lacs-lagunages-plan d’eau ''''''''''''''''''''''''''.. 15 Leroy Sébastien - La nutrition avec Sera Koï International ''''''''''''' 21 Brun Marie & Giammaroli Elisabeth - La culture des microalgues '''''''''' 35 Roussange Christel - L’échinoculture '''''''''''''''''''''' 43 Landy-Soambola Amélie, Riva Alain & Vicente Nardo - Contribution à l’élevage des Syngnathes '''''''''''''''''''''''''''''''. 47 Bentivegna Flegra - Ripopolamento di Hippocampus hippocampus nel golfi di Napoli : primi risultati '''''''''''''''''''''''''''' 55 Catteau Sidonie, Jamme Stéphane & Bentivegna Flegra - Accouplement et ponte de Caretta caretta en captivité ''''''''''''''''''''''''' 63 Dumand Eric - Maintien et croissance de Palinurus elephas 69 Catteau Sidonie & Jamme Stéphane - Reproduction de Carcharinus plumbeus en captivité '''''''''''''''''''''''''''''''''. 79 Maurel Philippe & Otero Ferrer Francisco - Élevage de Gramma Ioreto (Poey, 1868). Optimisation d’un système de récolte des larves ''''''''''''''''' 83 Naudeau Julie - Le cycle des méduses : cas de Cassiopea sp ''''''''''' 91 Pigno Sophie - Le corail : objectif : 2007 boutures ''''''''''''''''.. 97 Respaud Jean-Louis - Les causes de mortalité en aquarium '''''''''''' 105 Candet Christophe - Les pathologies dans les élevages d’ornement ''''''''.. Sonnet Frédéric - Reproduction et technique de grossissement de Serrasalmus natterie 111 ... 119 Touya David & N’Guyen Günther - Pratique et élevage du Discus au Vietnam ''''. 125 IOPR, 2006 – Bassins et élevages aquatiques d'ornement. Journées Biologiques du Parc Phoenix, 21-22 avril 2006 à Nice, France. Mém. Institut océanogr. Paul Ricard, 127 pp. Directeur de la publication : Patricia Ricard ISSN : 1242-6970 – Dépôt légal : avril 2006 BASSINS ET ELEVAGES AQUATIQUES D’ORNEMENT PARC PHOENIX NICE 21 et 22 AVRIL 2006 COMITE SCIENTIFIQUE Flegra BENTIVEGNA, Acquario di Napoli Françoise PEYRE, Docteur Vétérinaire Hervé COUDERT, Directeur de CHF Alain RIVA, Institut Océanographique Paul Ricard Pierre ESCOUBET, Parc Phœnix Les textes des contributions de ce volume ont été mis en forme par dactylographie sous la responsabilité de chacun des auteurs concernés. Tous droits de reproduction, par tous procédés, de traduction et d’adaptation, réservés pour tous pays (loi du 11 mars 1957) sauf autorisation des auteurs. Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5 LES MODELES D’ELEVAGES AQUATIQUES Pierre ESCOUBET Parc Phœnix, 405, Promenade des Anglais, F-06200 NICE. INTRODUCTION Dans un premier temps, les efforts humains ont porté sur la production de poissons, de coquillages ou de crustacés, pour pallier le manque de ces produits sur la table des consommateurs. Ce n’est qu’après l’engouement et le développement de l’aquariophilie par de nombreux amateurs que beaucoup d’espèces ont pu être élevées et que les meilleurs procédés destinés à favoriser l’acclimatation, les pontes, à opérer les fécondations artificielles, l’incubation, le développement larvaire ont été mis au point. On comprend par élevage d’animaux, leur maintien dans de bonnes conditions écologiques et biologiques, en milieu confiné, permettant leur croissance et leur reproduction. Hormis la gestion de la qualité de l’eau et des facteurs environnants à l’aquarium ou au bassin, un élevage passe obligatoirement par la case production d’œufs ou de juvéniles. L’obtention d’œufs ou d’alevins, les conditions de grossissement : qualité du milieu, valeurs de la ration alimentaire, charge au m3, but recherché, nous permettent de définir quatre types d’élevage : L’élevage industriel L’élevage scientifique L’élevage en aquariums publics L’élevage amateur Les bases de l’élevage restent bien sur les mêmes mais elles vont être adaptées à la finalité recherchée. L’ELEVAGE INDUSTRIEL Il s’adresse principalement, aux organismes de consommation et de plus en plus aux organismes d’ornement. Historiquement, c’est le plus ancien. Les premiers essais de pisciculture ont été tentés, avec succès, par les Chinois. Un traité de pisciculture attribué à Fan-Li, remonterait à 1400 ans avant J.C. Cette pisciculture d’eau douce était basée sur la récolte de frai. Les œufs étaient -1- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5 ensuite déversés dans des pièces d’eau où le développement des alevins et le grossissement des adultes étaient réalisés, avec un apport de nourriture. On date des Romains, la pisciculture des poissons d’eau de mer et l’exploitation des bancs d’huîtres. Il faut attendre 1420, pour la mise au point de la reproduction artificielle des œufs de Truite. Ce n’est qu’en 1761, que le procédé de captage d’œufs de Perche, de Gardons et de Brèmes fut mis au point, en enfermant des couples de géniteurs, dans des caisses contenant des supports naturels pour les œufs. Après récupération des pontes, il ne restait plus qu’à les transporter dans une autre pièce d’eau. C’est ainsi qu’en Suède, Lund, mis séparément dans trois caisses, un petit nombre de mâles et cinquante Brèmes femelles qui donnèrent 3 100 000 éclosions, 100 Perches produisirent 3 215 000 et cent Gardons donnèrent 4 000 000 de petits. Un deuxième centre d’intérêt, la conchyliculture a suivi le même chemin. Captage de naissain et grossissement en zone protégé étaient connus et pratiqués par les Chinois, les Romains et en Europe, dès le Moyen-Age. Il a fallu attendre les années 1850 et suivantes pour mettre au point les techniques de captage sur tuiles chaulées, pratiquées encore de nos jours. Aujourd’hui, cet élevage industriel ou commercial est toujours assujetti à la production de juvéniles, soit par captage naturel, soit par production contrôlée. La méthode d’obtention des juvéniles conditionne souvent l’élevage. Quand il s’agit d’un captage de la ressource naturelle, le grossissement est souvent réalisé en milieu naturel et il s’agit d’un élevage extensif ou semi-extensif, avec un apport alimentaire. Quand la production de juvéniles est industrielle, le grossissement est réalisé de manière intensive, en milieu naturel ou bassins fermés, mais toujours avec une alimentation forcée. Le résultat de ces élevages dépasse actuellement la simple production de protéines animales pour la consommation humaine. On y trouve la production de poissons pour la pêche de loisirs ou de juvéniles pour la reconstitution des stocks naturels (coquilles Saint Jacques), l’introduction de nouvelles espèces (Palourde des Philippines), la production de poissons pour l’aquariophilie (Poissons clowns, Piranhas, Guppy, Discus, Hippocampe). Le développement des espèces pour l’aquariophilie a été influencé par les restrictions d’exportations aux quelles de nombreuses espèces sont actuellement soumises et par une meilleure connaissance des besoins de ces espèces. Tableau N° 1 : Production piscicole marine Espèce Loup Daurade Turbot Truite Saumon Maigre Truites Autres 1997 2173 1312 980 589 650 2003 3876 1139 909 544 100 180 35 -2- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5 Tableau N° 2 : Production piscicole continentale Espèce 1997 Truites 46651 Carpe 6360 Tanche 1560 Gardon 3000 Esturgeon 150 Esturgeon (caviar) 5 Silure 200 Autres 1080 2003 41345 4700 1000 2100 115 360 880 Tableau N° 3 : Productions Outre-Mer en 1997 Espèce Martinique Truite Tilapia en eau douce 10 Tilapia en eau de mer Ombrine 10 Macrobranchium 35 Guadeloupe 20 Guyane 7 Réunion 45 70 15 4 Tableau N° 4 : Productions Outre-Mer en 2003 Espèce Martinique Truite Tilapia en eau douce 8 Tilapia en eau de mer Ombrine 73 Macrobranchium 19 Guadeloupe 4 27 Tableau N° 5 : Conchyliculture Espèce 1997 2003 Huîtres creuses 138000 Huîtres plates 1700 Moules 61000 Palourdes 650 Coques 1800 113286 1999 68697 1437 1212 Tableau N° 6 Carciniculture Espèce Crevette Ecrevisse 1997 24 2003 41 20 Tableau N° 7 Poissons d’ornement : import/export 2004 Importation 743 Guyane Exportation 430 -3- 5 Réunion 41 50 14 22 Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5 L’ELEVAGE SCIENTIFIQUE OU EXPERIMENTAL Il est à la base, dans les années 1960-1980, de la nouvelle orientation donnée à l’aquaculture. La finalité de ces élevages est de maîtriser les connaissances sur la reproduction, la croissance, la biologie, la physiologie d’un animal. Dans une première étape, on étudie les cycles de reproduction et le rôle des facteurs externes dans le cycle sexuel (alimentation, température, photopériode), l’influence des basses salinités, la sur densité des reproducteurs et la physico-chimie des eaux interviennent également. En zone tropicale et équatoriale, les acides humiques mis en solution à la saison des pluies joueraient le rôle de facteur signal pour déclencher la ponte. Ensuite, on réalise les phases expérimentales. Pour cela, à côté d’un bac contenant un peuplement témoin, nous aurons un certain nombre de bacs de tailles et de volumes pouvant aller de 0,1 à plusieurs milliers de litres. Les conditions de chaque unité varient le temps de l’expérience, sauf le bac témoin qui sera toujours maintenu dans les normes standards d’un aquarium et des qualités biologiques et physico-chimiques du milieu d’origine de l’organisme mis en expérimentation. L’expérience doit aller à son terme, ce qui implique souvent la mort des échantillons. La seule différence avec un amateur, c’est que le tâtonnement n’est pas de mise. Les résultats sont très variés et souvent débouchent sur des applications pratiques. Elevage d’Oïkopleura, tunicier à durée de vie relativement courte et qui permet une étude de son ADN, maîtrise de la reproduction d’oursins, permettant l’étude de l’embryogenèse, étude des étapes du développement larvaire du loup, de la dorade, de la sole, de l’ormeau, etc. On peut aussi arriver à des résultats non conforme à la réalité. Par exemple, on a pu observer et noter, qu’un poisson digérait mieux à 38° C qu’à température ambiante, 18-20° C. On citera, également, les travaux de Denis Tervers qui ont donné un sérieux élan à l’aquariologie. L’ELEVAGE EN AQUARIUMS PUBLICS C’est le compromis entre l’élevage scientifique et l’élevage amateur. La politique de ces établissements a beaucoup évoluée. Elle est passée de la présentation d’animaux de collection à une présentation plus écologique, plus proche des milieux naturels et en vue de la conservation des ces espèces. Cela s’est traduit par une approche plus biologique et la mise en place de programmes de reproduction. Cette nouvelle approche nécessite des investissements plus importants, principalement dans les salles de quarantaines qui sont doublées d’unités de reproduction et de salles de cultures annexes pour l’alimentation des larves et alevins. Cela peut se traduire aussi par de nouveaux emplois. Maintenant de nombreux aquariums préparent leur collection de coraux de présentation plusieurs mois à l’avance, avant de créer un nouveau bac, afin de ne pas prélever dans la nature. Cela permet de préserver les ressources naturelles. -4- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5 L’ELEVAGE AMATEUR Par suite de la vitesse de plus en plus accrue des moyens de transport, de l’ouverture des frontières, des moyens techniques plus fiables, le nombre d’espèces de poissons et d’invertébrés d’ornements importés augmente sans cesse, même si de nouvelles restrictions administratives en limite le nombre. C’est l’élevage le plus riche en expériences et en espèces élevées. Il serait fastidieux de dresser une liste d’espèces élevées et surtout reproduites. Sa principale faiblesse réside dans la difficulté de la diffusion de ses résultats et de ses possibilités de développement. Il correspondant généralement à une reproduction limitée, de quelques espèces au maximum et à très petite échelle. C’est aussi la finalité dans la conservation de ses animaux de l‘amateur. CONCLUSION Ces quatre types d’élevages ne peuvent exister les uns sans les autres. L’étude scientifique d’une nouvelle espèce, sa présentation dans un établissement public, son élevage chez des amateurs et dans les aquariums, peuvent déboucher sur une exploitation industrielle et arriver à sa protection dans le milieu naturel, par l’arrêt de sa capture. -5- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 LA FILTRATION CENTRALISEE : CONCEPT, FONCTIONNEMENT ET UTILISATION BIOLOGIQUE Hervé COUDERT Compagnie de l’Hydraulique et de la Filtration, 664, route du saut de la saule, F-19110 BORT LES ORGUES INTRODUCTION Les productions de poissons de rente ont donné lieu dès les années 1970 à des essais de maintenance en circuit fermé. Ces structures devaient permettre de mieux gérer les stocks de géniteurs et de poissons adultes prêts à vendre. Le concept a rapidement été développé à des étapes zootechniques plus importantes. La possibilité de maintenir des paramètres constants voire de faire varier ces paramètres suivant un cycle régulier (température, lumière, salinité…) a rapidement trouvé un écho favorable auprès des professionnels. Les étapes clef de la production intensive de poissons passent à présent par des phases de croissance en circuit fermé (ponte, éclosion, élevage larvaire). La maîtrise totale de l’environnement permet à l’exploitant d’assurer une qualité optimale du milieu de vie. L’intégration de dispositifs de stérilisation limite la prolifération des germes potentiellement pathogènes et améliore sensiblement le taux de survie des larves par rapport aux résultats observés dans des milieux naturels ou semi-artificiels (bassins extérieurs). Ces systèmes réduisent la consommation d’eau des installations d’autant plus coûteuse que l’eau est difficile à pomper (forage, pompage), à traiter et à climatiser (réchauffage, refroidissement). CONTRAINTES DU CIRCUIT FERME La production de poissons ou leur maintenance (stabulation, aquariums) suppose une densité supérieure à ce qu’elle est dans le milieu naturel. L’excrétion azotée de poissons en croissance (souvent nourris avec un aliment riche en protéines) pollue le milieu très rapidement si aucun apport d’eau neuve n’est réalisé. La toxicité de l’ammoniac s’avère rapidement limitante s’il n’est pas oxydé. On constate les premières lésions branchiales chez les salmonidés dès une concentration de 21µg N-NH3/L. La gestion d’une machinerie importante et souvent lourde est la contre-partie inévitable de la maîtrise des qualités d’eau du circuit. Certaines opérations (lavage des filtres, rinçage, purge) sont facilement automatisables. En parallèle, de nombreuses mesures sont effectuées en continue et asservies à une alarme (pression, niveau, débit, température, oxygène dissous…). Le coûts de l’installation (prestation d’étude, achat des matériels, installation) peut paraître dissuasif au premier abord. Ces installations s’amortissent sur le long terme sachant que la plupart des matériels, s’ils sont correctement dimensionnés, peuvent rester en service plus d’une décennie. Les filtres polyester renforcés ont une durée de vie largement supérieure à 20 ans. -7- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 PRESENTATION DU SYSTEME DANS SA GLOBALITE Le circuit fermé centralisé permet dans l’absolu de maintenir sur le long terme des qualités d’eau compatibles avec le développement des espèces élevées. Ces systèmes sont applicables aux poissons (salmoniculture, bars, daurades et poissons d’ornement…) mais aussi aux crustacés (langoustes, homards…), aux mollusques et à certaines algues marines. Les techniques diffèrent largement en fonction des élevages et des modes de travail. Dans tous les cas, on retrouve les mêmes organes de traitement d’eau. Filtration mécanique Quelques soient le type de filtration mécanique choisie, son action consiste à retenir les matières en suspension (MES) au travers d’un maillage plus ou moins fin. Ce maillage peut être synthétique (tissus polyamide d’une poche ou d’une cartouche), naturel (lit de sable), ou manufacturé (tamis métallique ou polyéthylène d’un filtre tambour). L’action des MES sur le fonctionnement d’une unité d’élevage est toujours néfaste. Leur sédimentation puis leur décomposition facilite les développements bactériens potentiellement pathogènes. En suspension, elles réduisent la pénétration de la lumière, pénalisent la photosynthèse, provoquent une abrasion des branchies et des muqueuses et nuisent, d’une manière générale, à l’esthétique de l’aquarium. Dans les cas les plus graves, ces matières entraînent à la longue une abrasion des axes des pompes et des pièces mobiles (turbines). On peut noter une réduction de la durée de vie de ces pièces de 80%. Plusieurs dispositifs existent pour retirer les matières en suspension de l’eau. Suivant la taille de l’aquarium et sa finalité, on trouve sur le marché plusieurs types de filtres allant du décanteur plus ou moins évolué, jusqu’à aux filtres à cartouches en passant par les traditionnels filtres à sable. La décantation est un phénomène physique naturel qui se produit naturellement pour toutes les particules d’une taille supérieure à 0.1 mm et immergés dans un liquide. En fonction de la taille et de la densité de la particule, de la vitesse du flux d’eau et de sa direction, la particule en question s’enfonce dans la couche d’eau jusqu’à atteindre le fond. Le modèle de Stockes défini les interactions qui aboutissent, dans certains cas, à la sédimentation. Le traditionnel décanteur, bien connu des aquariophiles, utilisent ce phénomène en essayant d’optimiser son effet sur des particules aussi petites que possible et des délais aussi courts que possible. L’objectif étant de réduire autant que possible la vitesse de l’eau pour obtenir une sédimentation rapide. Ne pouvant réduire le débit, le seul moyen de diminuer la vitesse est d’augmenter la surface de contact. Les décanteurs dits lamellaires présentent une succession de lames qui fractionnent le débit d’entrée et assurent des conditions de décantation. Par extension, les traditionnelles mousses de filtration à alvéoles ouvertes se comportent comme une multitude de décanteurs empilés les uns sur les autres. Les meilleurs décanteurs parviennent à des rendements de 60% maximum. L’utilisation de systèmes plus perfectionnés est donc nécessaire si l’on souhaite atteindre des finesses de filtration plus faibles et des rendements plus importants. Le filtre à sable trouve ici sa raison d’exister puisqu’il atteint des débits importants et surtout des finesse de filtration de l’ordre de 15µ dans certaines conditions. La filtration sur poche (ou cartouche) permet d’obtenir une eau parfaitement claires. L’eau traverse un média inerte dont la finesse est connue. Toutes les particules supérieures aux mailles du tamis sont retenues. Les progrès techniques nous permettent aujourd’hui d’arriver à -8- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 des débits et des niveaux de performance très intéressants. Des finesses de filtration de l’ordre du micron sont disponibles sur le marché. Ces médias filtrants présentent une action antiparasitaire non négligeable. Certaines références travaillent à des niveaux encore plus faible atteignant des qualités stérilisantes. L’apport d’air des salles de culture d’algues est filtré sur ce principe. La transparence de l’eau est un élément déterminant qui conditionne en grande partie l’efficacité de la suite du traitement d’eau. Filtration biologique Toutes les surfaces immergées dans un liquide biologiquement vivant sont rapidement colonisées par une multitude de micro-organismes. Certains d’entre eux acquièrent des caractéristiques épuratoires qui les rendent très utiles dans les unités d’élevage. Leur aptitude à oxyder l’ammoniac (NH4+) et les nitrites (NO2-) a permis de concevoir et de réaliser des unités de filtration biologiques. Ces bactéries Gram négatif, de petite taille se présentent sous forme d’agrégats. Les bactéries nitritantes regroupent 5 genres pour 22 espèces. Le groupe des bactéries nitratantes regroupe 4 genres pour 7 espèces. Cette classification ne tient pas compte des habitats de ces différentes espèces (sols, eau douce, eau marine, eau saumâtre) ni de leurs préférences par rapport aux caractéristiques physico-chimiques du substrat sur lesquels elles se développent. Ces biofiltres sont garnis d’un volume de média dont la porosité est compatible avec la fixation bactérienne (de 500 à 2000 m²/m3). Le volume utile du garnissage se détermine à partir de l’intégration de plusieurs paramètres zootechniques et surtout sur leur résultante en matière de pollution azotée dissoute. Le tableau suivant récapitule les grands axes sur lesquels s’articulent le dimensionnement d’une filtration biologique de qualité. Volume d’eau net à traiter. Caractéristiques physico-chimiques de l’eau. Nature de l’eau (eau douce, eau de mer, eau saumâtre). Espèces élevées Stades physiologiques et biomasse. Taux de nourrissage et qualité de l’aliment (taux de conversion). Taux de renouvellement d’eau neuve. Concentration en NH4+ résiduelle acceptée dans le circuit. En aquarium, la lumière est un gage de réussite esthétique important. Les longueurs d’ondes inférieures à 480 µm sont particulièrement inhibitrices de la nitrification (photooxydation du cytochrome). Cette action est particulièrement sévère sur les bactéries nitratantes. Pour cette raison, il est préférable de réaliser des biofiltres opaques. L’objectif du dimensionnement de ces biofiltres est d’oxyder intégralement l’ammoniac produit par le métabolisme des animaux en nitrates passant ainsi du degré d’oxydation -3 au degré +5. Stérilisation Stérilisation par irradiation UV. -9- Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 En sortie de traitement d’eau et avant rejet vers l’unité d’élevage (aquariums ou bassins piscicoles), il est parfois nécessaire de stériliser l’eau. Plusieurs systèmes sont à notre disposition. Le plus ancien est sans nul doute la stérilisation UV. Son principe est simple. Les organismes en suspension dans l’eau sont détruit par irradiation lors d’un passage devant un rayonnement UV germicide (253.7 nm). Ce rayonnement correspond au spectre d’absorption des acides nucléiques contenus dans l’ADN des cellules à éradiquer. Leur irradiation provoque des pontages irréversibles induisant des erreurs (ou des impossibilités) de réplication qui conduisent à plus ou moins court terme à la mort de la cellule irradiée. Le fonctionnement de ces appareils obéit à trois lois physiques. Loi de Grothus-Draper : seules les longueurs d’onde absorbées donnent lieu à une réaction photochimique. Loi de Bunsen-Roscoe : temps d’exposition long x dose faible = temps d’exposition faible x dose forte. L’effet Schwartzschild pondère la loi précédente en précisant sa non linéarité. Pour des doses très faibles, le temps d’exposition devient exagérément long ce qui rend dans cette configuration ce genre d’appareil inexploitable. Suivant la taille et la sensibilité du germe à détruire, il est possible de dimensionner différemment le stérilisateur pour obtenir une dose irradiante suffisante pour la destruction complète du germe en question. Des mesures de transparence de l’eau, doublée dans certains cas d’une étude de sensibilité en laboratoire, sont nécessaires au dimensionnement. La dose UV est en général donnée en milliwatt (mW/cm²) ou en millijoules (mJ/cm²). A titre d’exemple on détruit 100% d’une souche de Ceratomyxa shasta par une dose UV de 215 mJ/cm². Par comparaison, seulement 1% d’une souche de virus de la SHV est inhibée par la même dose UV. Stérilisation par ozone. Dans certaines application, un second moyen de stérilisation est installé. L’ozone (O3) est un gaz instable très oxydant (+ 2.07 V). Son action germicide est particulièrement vive et non sélective. Sa décomposition en oxygène (O2) permet en aquarium, d’obtenir une action germicide sans introduction d’éléments chimiques dans l’eau. A titre d’exemple, le tableau ci-dessous représente le taux d’inactivation de virus de la poliomyélite en fonction de la dose (lire horizontalement) et du temps d’exposition (lire verticalement). 0s 0.2 s 0.6 s 1s 1.4 s 0.06 mg/L 0.2 mg/L 1.25 mg/L 100% 99% 80% 65% 50% 100% 10% 4% 3% 2% 100% 8% 0.8% 0.6% 0.5% - 10 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 A une dose de 0.2 mg/L, seulement 10% des virus demeurent actif au bout d’un temps de contact de 0.2 secondes. L’ozone présente une activité germicide sur tous les micro-organismes (bactéries, virus…) mais aussi, à un moindre niveau, sur les êtres vivants supérieurs. Cet état de fait rend son application soumise à des règles de sécurité sévères notamment par rapport à sa rémanence. Il faut noter que l’ozone présente une action chimique importante en oxydant l’ammoniac en nitrites (réaction très dépendante du pH), les nitrites en nitrates, les phénols et la plupart des molécules organiques dissoutes utiles ou pas pour le fonctionnement du bac. Il faut noter que certains composés d’oxydation présente une activité cancérigène. Les installations professionnelles sont lourdes et coûteuses à installer en raison d’une législation drastique mais nécessaires. L’activité de l’ozone est recherchée au travers de plusieurs systèmes. Injection d’air ozoné dans la tour de contact d’un écumeur. Injection d’ozone pur dans un réacteur spécifique sous pression. Injection d’air légèrement ozoné dans le système de bullage d’une bâche tampon. La dégradation complète de l’ozone doit être recherché en sortie d’unité de traitement d’eau pour limiter les risques de pollution du milieu de vie des animaux. Les dimensionnements ne sont jamais réalisés « en excès » et les installations sont équipées de manière systématique de systèmes de brûlage de l’ozone résiduel (charbon actif, UV…). Distribution d’eau La récupération de l’eau s’effectue en général gravitairement. L’eau est guidée par l’intermédiaire d’un réseau de canalisation vers un réservoir de stockage qui sert de cuve de pré-traitement (floculation éventuelle, analyse d’eau, aération…). Cette eau est ensuite pompée, mise en pression et poussée au travers de l’unité de traitement d’eau. En sortie de filtres, la pression résiduelle peut être exploitée pour alimenter certaines installations hydrauliques (château d’eau) ou plus directement des unités d’élevage. La connection de plusieurs unités d’élevage sur un même distributeur s’effectue au moyen de répartiteurs de débit et de pression qui permettent de répartir uniformément les débits sur toutes les enceintes d’élevage. Sans cette précaution, les premiers bassins seraient abondamment alimentés tandis que les unités situées en fin de ligne seraient peu ou pas irriguées. Autres systèmes D’autres systèmes de traitement d’eau existent. Le traitement sur un lit de charbon actif, les résines échangeuses d’ions (anti-nitrates, anti-phosphates), les unités de floculation… sont autant de dispositifs qui permettent de maintenir une eau d’élevage en conformité avec les impératifs zootechniques d’une espèce. GESTION ET LIMITES Cas d’un volume unique. Dans le cas d’une enceinte d’élevage unique (quelques soit son volume d’eau), le dimensionnement du traitement repose en grande partie sur les caractéristiques des animaux (biomasse présente et stades physiologiques). - 11 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 Le risque de transmission des pathologies est restreint. Les animaux sont habitués les uns aux autres, les risques de blessure sont faibles. Une stérilisation UV douce régule la concentration en germes bactériens dans l’eau. Si les conditions zootechniques sont satisfaisantes (nourriture de qualité, absence de stress…), la probabilité d’apparition d’un épisode pathologique est faible. Sur le plan hydraulique, le réseau est relativement simple puisque limité à une seule aspiration (fractionnée ou non) et un à seul refoulement (fractionné ou non). Cas d’un volume soumis à risques de pollution (cas du bassin tactile). Certains systèmes sont soumis à des risques de pollution externes importants. C’est le cas, par exemple, des bassins tactiles qui permettent des contacts fréquents et prolongés des animaux avec les mains des visiteurs ou encore, de bassins de trempage, d’acclimatation ou de quarantaine. Le dimensionnement des traitements d’eau est surdimensionné à plusieurs niveaux. La filtration biologique est sollicitée en raison de l’accroissement de l’excrétion azoté des poissons soumis à un stress important. Les ratios d’excrétion habituels sont à corriger pour tenir compte de ces valeurs plus importantes. Une filtration complémentaire puissance de type écumage évacue les composés organiques avant leur décomposition ce qui soulage la biofiltration. Les aspects sanitaires et prophylactiques prennent ici toutes leur importance. Le risque de développement d’une pathologie dans l’aquarium est important. La stérilisation sera efficace. La dose UV et le taux de rotation de l’eau au contact des lampes germicides sont augmentés. Une stérilisation complémentaire à base d’ozone (injection dans l’écumage) est judicieuse puisqu’elle permet d’accroître le rendement de l’écumeur, de stériliser l’eau plus rapidement qu’un stérilisateur UV et d’oxyder in situ certaines molécules difficiles à dégrader (phénols). Cas de batteries d’aquariums (cas d’une batterie installée dans un magasin). Les batteries d’aquariums (ou les unités à volume multiples) sont soumises à plusieurs contraintes tant physiques que biologiques. Les espèces maintenues dans un même aquarium ou dans plusieurs cuves reliées entre elles par un traitement d’eau commun risque de se contaminer les unes les autres. Deux espèces vicariantes peuvent être porteuses saines de germes pathogènes. Chacune est insensible aux germes qu’elle porte. Mise ensemble, elles se révèlent très sensibles l’une au parasite de l’autre et inversement. Le cas devient problématique dans des installations destinés à la vente au grand public. Les poissons sont régulièrement capturés donc stressés, périodiquement de nouveaux venus sont acclimatés puis repêchés. L’isolement des volumes d’eau est, dans ces conditions, un rempart très efficace contre la propagation des pathologies. Les systèmes centralisés n’apportent pas la même sécurité en terme prophylactique. En revanche, le dimensionnement judicieux d’une stérilisation UV (ou/et ozone) offre une protection satisfaisante. Entendons par satisfaisante le fait de maintenir un risque de transmission de pathologies compatibles avec la gestion de l’installation. Ce dimensionnement est effectué en fonction de l’analyse précise du risque sanitaire. Une expertise de l’installation en détail est nécessaire depuis le référencement des différentes espèces susceptibles d’être mise en contact jusqu’à la structure du matériel et ses modalités d’installation. Les traitements médicamenteux par balnéation imposent la déconnexion de certains bassins du système principal. Des zones de quarantaines doivent être mises à disposition pour répondre à cette contrainte. - 12 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13 Supervision. La multiplicité des volumes entraîne de fait la nécessité de multiplier les points de contrôle pour suivre régulièrement l’évolution des qualités d’eau. La centralisation offre l’avantage d’homogénéiser les volumes en ne laissant apparaître que plusieurs grands ensembles présentant des qualités d’eau similaires. L’augmentation du volume circulant stabilise naturellement les équilibres biologiques. Cette configuration permet aussi de prévoir dès la conception du circuit un tableau de mesure pouvant aller de la simple acquisition de données jusqu’au contrôle immédiat ; la gestion de la température en continue est l’exemple le plus évident. Il faut savoir que d’autres paramètres peuvent servir de guide à une gestion automatique du système comme par exemple : - Mesure de l’oxygène / régulation de l’aération. - Mesure du pH / régulation acide ou basique selon le point de consigne. - Mesure d’un niveau / régulation d’un apport d’eau. - Mesure d’une pression / lavage des filtres mécaniques L’industrie offre aujourd’hui des analyseurs en continu qui prélèvent et analyses suivant une fréquence déterminée des échantillons d’eau. Ces mesures spectrophotocolorimétriques permettent de mesurer des paramètres importants dans la conduite d’un élevage tel que l’ammoniac, les nitrites, les nitrates, les phosphates, le cuivre, le zinc, certains polluants organiques…. Le prix de ces options s’ajoutent aux prix de l’installation. La supervision globale du fonctionnement de plusieurs aquariums est possible à partir de logiciels spécifiques installés sur un ordinateur de type personnel ou une plate-forme spécialisée. CONCLUSION L’industrie aquacole, toujours à la recherche d’innovations techniques pour faciliter la gestion de l’eau et des stocks de poissons à ouvert la voie à une technologie nouvelle. Les installations aquariologiques massives (aquariums publics) investissent dans des solutions adaptées à la spécificité de leurs besoins. L’aquariophilie courante approche ces techniques sous un angle financier qui ne permet pas toujours de proposer des solutions satisfaisantes. Les structures commerciales (jardinerie, animalerie…) commencent à s’intéresser à ces installations. Le travail d’adaptation voire de transfert de technologie réalisé par les aquariums publics doit être entrepris pour développer, en partenariat avec les magasins, des produits en adéquation avec leurs besoins. - 13 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19 ETUDES ET REALISATIONS DE TRAITEMENTS BIOLOGIQUES : LACS LAGUNAGES PLANS D’EAU Jean Paul MEYER Aquabio, BP 68, F - 83481 PUGET SUR ARGENS CEDEX. LES LACS ET PLANS D'EAU UN EQUILIBRE BIOLOGIQUE TRES FRAGILE Les pluies acides ou chargées en micro-particules, les rejets de gaz carbonique, les produits utilisés en agriculture, les déchets industriels et domestiques, les déjections des animaux vivants sur le plan d'eau, les feuilles, le pollen, les appâts utilisés par les pêcheurs sont autant d'éléments qui vont bouleverser l'équilibre biologique et favoriser le développement de micro-algues en suspensions (verdissement de l'eau), la prolifération de diverses familles d'algues flottantes ou fixées, l’envahissement par des végétaux aquatiques. Le plan d'eau va passer du stade "OLIGOTROPHE" (correspondant à la qualité de l'eau à sa création), à un stade "MESOTROPHE" (stade d'équilibre biologique), puis "EUTROPHE" (première phase du déséquilibre de l'écosystème) et ensuite "DYSTROPHE" (eutrophisation). Jusqu'à présent la seule solution était d'effectuer un curage. Cette technique présente Les inconvénients suivants : - Obligation de vider l'ensemble du plan d'eau (gaspillage énorme d'eau) - Destruction de la faune et la flore naturelle (celle qui est nécessaire à l'équilibre biologique) - Obligation de recyclage de la boue et des vases (quantité importante de matériaux à évacuer) - Nuisance importante pour les riverains pendant la durée des travaux - Etalement des radicelles des plantes aquatiques - Risque d'endommagement du système d'étanchéité du plan d'eau - Coût très élevé des travaux Il faut noter qu'au bout de quelques années, le problème se posera de nouveau et qu'il faudra recommencer l'opération. La solution développée par AQUABIO International, est la mieux adaptée aux milieux naturels. Elle permet par l'application d'un traitement biologique, de rétablir l'écosystème et de maintenir le plan d'eau au stade "MESOTROPHE". - 15 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19 Les avantages présentés par cette technique sont les suivants : - Le lac ou le plan d'eau garde son équilibre en permanence - Pas d’interruption de l’activité sur le lac - Aucun risque d'endommagement de l'étanchéité - Economie considérable d'eau (pas de vidange du lac) - Mise en place de traitement d’entretien préventif Le procédé de traitement biologique développé par AQUABIO International, permet de rétablir l'écosystème, de maintenir l'eau à un excellent niveau de qualité, de minéraliser les vases et les matières organiques, d'éviter la prolifération des algues et des plantes et de supprimer les odeurs. Ce traitement s’effectue après la création d’un dossier technique analytique comprenant les analyses d'eau et de la vase, et nos préconisations pour le traitement de choc et celui d’entretien biologique nécessaire. A) (si nécessaire) - Epandage de AQUA-LIGHT AQUA-LIGHT amène au milieu les oligo-éléments nécessaires au développement de la faune et la flore vivante dans le plan d'eau. II permet également : - Une floculation des micro-particules en suspensions pour les amener sur le fond - Un éclaircissement rapide de l'eau pour rétablir la photosynthèse - Une augmentation de l'oxygène dissout - Un support de développement des micro-organismes B) (si nécessaire) - Mise en place de AQUACLAIR P AQUACLAIR P est un mélange de minéraux et de souches de micro-organismes fixés disposés par épandage sur l’ensemble de la surface du lac ou du plan d’eau pour permettre un développement permanent des micro-organismes. Cette technique est très utile dans les lacs ou plan d’eau traversée par une rivière ou un cours d’eau appelé lacs ou plans d’eau ouverts. C) (si nécessaire) Injection de BACTIPLUS et de BIOCLEAN bioactivé. BACTIPLUS est une association de micro-organismes naturels (Enterobacter, Bacillus (2), Cellulomonas, Pseudomonas, Rhodopseudomonas, Acinétobacter), n'ayant fait l'objet d'aucune manipulation et non toxique non agressif (Classe I, Norme X 42040). Ces micro-organismes naturels ont pour mission d'éliminer les matières organiques, les déjections des animaux, les végétaux en décompositions etc.. Il est à noter que certains micro-organismes sont appelés “facultatifs” car il peuvent s’adapter au milieu aérobie ou anaérobie pour la transformation des nitrates en azote gazeux et en eau. Leur action sur les nitrates et les phosphates est très importante. - 16 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19 BIOCLEAN est une association de micro-organismes naturels (Bacillus, Nitrobacter, Nitrosomonas), n'ayant fait l'objet d'aucune manipulation et non toxique ni agressif (Classe I, Norme X 42040). Ces micro-organismes ont pour mission d'activer le zooplancton et l'écosystème, d'éliminer l'ammonium, l’ammoniaque, les nitrites et les nitrates pour les transformer en azote gazeux inoffensif. Ils permettent également d'éviter le développement anarchique des algues. L’ensemble de notre technologie peut être également adapté aux lacs ou plans d’eau de mer ou saumâtres. BIOACTIVATION La technique de bio activation développée par AQUABIO International va permettre de multiplier de manière importante la population de micro-organismes et de les préparer au travail qu’ils auront à accomplir dans le plan d’eau. La biomasse ainsi créée entrera en action dés son injection dans le plan d’eau. La quantité et la méthode d’injection des micro-organismes sont déterminante pour la réussite du traitement. Après le rétablissement de l’écosystème, il est nécessaire de mettre en place un plan d’entretien pour conserver l’équilibre obtenu, car on ne pourra éviter aux pollutions de revenir. Notre technologie présente les avantages suivants : - Apport plus important de micro-organismes. - Micro-organismes actifs immédiatement. - Pas de risque de mauvais réveil ou de mauvais développement en fonction de la température de l’eau. - Application possible pratiquement toute l’année (sauf en période de gel). - Pour les bases de loisirs l’activité peut continuer pendant les traitements (baignade, pêche etc...). - 17 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19 TABLEAU COMPARATIF CURAGE MECANIQUE ET TRAITEMENT BIOLOGIQUE CURAGE MECANIQUE TRAITEMENT BIOLOGIQUE Intervention d’engins Aucun Vidange du plan d’eau Pas de gaspillage d’eau Site fermé pendant les travaux Pas d’interruption d’exploitation du site Durée importante des travaux Intervention de courte durée Risque important d’endommagement de l’étanchéité du plan d’eau Aucun risque d’endommagement Risque d’envahissement par les plantes aquatiques (dispersion des radicelles) Aucun risque Nuisances importantes pour les riverains Aucune nuisance Destruction totale de l’écosystème Respect de l’écosystème Evacuation d’énorme quantité de boues Aucune évacuation de boues Stockage des boues (risques de pollutions) Aucun Coût des travaux élevé Prix de revient modeste Obligation de recommencer au bout de quelques années Entretien régulier LAGUNAGES La technologie utilisée sera la même que pour les lacs et plans d’eau (injection de BIOCLEAN et BACTIPLUS). Le traitement des lagunages permet d’améliorer l’épuration des eaux en sortie de station et d’être également bénéfique pour les eaux de la rivière. Suivant les cas, il sera nécessaire de rajouter une des familles ci-dessous : ENZYBAC est une préparation de micro-organismes pour solubiliser les graisses et matières organiques. Il réduit considérablement les odeurs en supprimant les sources de fermentation et s’utilise pour le traitement des bacs à graisse, fosses septiques, fosses toutes eaux, puits de relevage, lisiers, abattoirs etc... - 18 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19 BIOCLEANING permet un démarrage rapide des stations d’épurations. Il est très efficace après un choc toxique ou une forte surcharge et améliore le fonctionnement même par temps froid. Il agit aussi efficacement sur les hydrocarbures et les phénols. L’aération est indispensable pour favoriser le développement des micro-organismes. Cette opération peut être réalisée avec des oxygénateurs flottants ou des pompes immergées à mi-profondeur. Les traitements peuvent être automatisés avec des pompes doseuses ou l’installation d’un bio activateur. Les traitements biologiques utilisés seront, après rejet en rivière ou épandage, profitables aux milieux aquatiques et aux cultures. Dans le cas de présence d’hydrocarbures, il faudra rajouter dans les analyses préalables, une recherche d’hydrocarbures. ANALYSES NECESSAIRES POUR UN DOSSIER TECHNIQUE DE TRAITEMENT ANALYSE DE L’EAU - DCO - MES - PO4 - NH4 - NO3 - NO2 - pH Demande chimique en oxygène Matières en suspension Phosphate Azote ammoniacal Nitrates Nitrites ANALYSE DES BOUES OU DE LA VASE - MS - MVS Matières sèches : concentration des boues Matières volatiles sèches : pourcentage de la partie organique de MS - Quantité de prélèvement : 5 litres d’eau - 500 ml de vase Faire les prélèvements en trois points du plan d’eau et mélanger avant de remplir les flacons. Dans certains cas il peut être nécessaire d’augmenter le nombre des investigations (métaux, hydrocarbures etc...). - 19 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 LA NUTRITION AVEC SERA KOÏ INTERNATIONAL Sébastien LEROY Sera France, 14, rue Denis Papin, F - 68015 COLMAR INTRODUCTION Les bassins de jardin ou jardin aquatique sont des loisirs très en vogue. L'eau, source de vie, est un élément qui de tout temps a toujours fasciné l'homme. Elle embellit sans conteste un jardin, et elle inspire la quiétude et la sérénité. De plus, elle nous ouvre les yeux sur un monde extraordinaire : le monde aquatique. Très vite, il va se développer autour de ses plans d'eau une faune et une flore très diversifiées. Les carpes koïs (Cyprinus carpio) sont des éléments incontestables de ces petits coins de paradis. Elles passent pour être les reines du bassin de jardin. C'est pourquoi Sera et son laboratoire de recherche ont imaginé un concept alimentaire unique destiné à la nutrition des koïs. L'ensemble des poissons et les koïs en particulier sont des animaux dits pœcilothermes ou à températures variables. Leur vie active est limitée par une fourchette de température limitée par un maximum et un minimum. Ainsi le métabolisme du poisson croît avec la température. Lorsque fa température descend en dessous du niveau minimum, l'activité physiologique diminue et les échanges nutritifs deviennent très faibles. La notion de saisonnalité a donc une importance primordiale dans la nutrition des koïs. Leurs besoins alimentaires et énergétiques diffèrent en fonction des saisons et des températures. L'alimentation est, avec la qualité de l'eau, un facteur essentiel de la bonne santé de nos poissons. GENERALITES En milieu naturel, la koï va trouver tous les aliments nécessaires à sa croissance, sa reproduction ou son système immunitaire. En bassin (milieu fermé), il faut veiller à la qualité de la nourriture proposée. Un aliment bon marché peut occasionner des troubles chez les poissons pour des raisons de mauvaise assimilation par exemple. Nous allons donc essayer de déterminer quels sont les composants essentiels à la bonne croissance de nos koïs. Derrière leur apparente variété, les aliments se résument ou se transforment en quelques classes de nutriments : les glucides, les protides, les lipides, auxquels on ajoute d'autres éléments indispensables comme les vitamines, les minéraux et l'eau. Avant d'étudier dans le détail ces différents nutriments, voici d'abord quelques notions générales sur les besoins de l'organisme, en particulier les calories (*). Elles sont l'unité de - 21 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 mesure universelle de tous les aliments. Elles permettent de mesurer les besoins en nourriture et les dépenses d'énergie. La quantité d'énergie dont les koïs ont besoin doit couvrir les dépenses de base du métabolisme, ainsi que les effets musculaires et la régulation interne de la température par rapport à l'extérieur. (*) La notion de calorie : C'est l'unité de mesure thermique qui se définit comme la quantité qu'ils en font pour élever la température d'un millilitre à 1° C. La valeur énergétique d'un aliment est donc égale à la quantité de chaleur dégagée par sa combustion et transformée ensuite en énergie utilisable par les poissons. Cette quantité d'énergie est mesurée en kilocalorie (Cal) ou kilojoule qui est l'unité internationale. 1 Cal = 4,18 kjoules. Tableau de la valeur calorique des nutriments Nutriments pour 1 g K Calories Glucides 4 Protéines 4 Lipides 9 LA NUTRITION DES KOÏS AVEC UN CONCEPT ALIMENAIRE UNIQUE : LES ALIMENTS SERA PROFESSIONNEL L'évolution des poissons leur a permis d'exploiter différentes sources de nourriture. Certaines espèces broutent les plantes aquatiques, tandis que les autres sont carnivores. Comme chez les humains, il en existe également qui sont omnivores. L'appareil buccal des poissons ainsi que leur système digestif est adapté à leur système alimentaire. Les herbivores, généralement dépourvus d'estomac, possèdent un intestin long (digestion des fibres végétales). Les carnivores sont dotés d'un estomac et d'un intestin plus court (milieu acide qui permet la digestion des protéines). Principaux éléments composant la nourriture et leur rôle. D'une manière générale, on peut avancer que sur la totalité des aliments ingérés : 1/3 assure la croissance et la production des oeufs (rôle essentiellement des protéines) 2/3 assure le bon fonctionnement du métabolisme (respiration, digestion, circulation sanguine, excrétion... ) et les déplacements Les protéines (ou protides) Ces sont des chaînes d'acides aminés (aa). On peut les représenter sous forme de briques constituant le tissu corporel du poisson. Elles peuvent également intervenir en tant qu'apport énergétique. Selon les saisons, les protéines constituent de 25 à 50% de la ration alimentaire. Toutefois, il convient de ne pas dépasser certaines valeurs, surtout avec les herbivores. - 22 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 Au-dessus d'un certain seuil, les protéines en excès sont gaspillées. Elles produisent alors de l'azote dans l'excrétion (ce processus se traduit par la fonction de NH3/ammoniaque excrété par les branchies et puis à plus long terme de Nitrate N03-). Un taux de protéine mal adapté ou difficilement assimilable est donc une source majeure de la dégradation de l'eau. Où trouve t'on les protéines ? Ce sont les constituants essentiels de toute cellule vivante. Les protéines sont composées à partir d'acides aminés. II existe 20 aa, ce sont des molécules faites d'atomes de carbone, d'hydrogène, et d'azote. Où sont-elles ? On les trouve partout ; elles forment la trame de tous les organes du corps (protéines dites de structure). Elles peuvent être également fonctionnelles comme celles qui constituent les anticorps, les enzymes, les hormones, l'hémoglobine... A quoi servent-elles ? Elles sont la seule source d'azote de l'organisme. Sans protéines, on dépérit et finit par mourir. Comment les fabrique t'on ? A partir de celles contenues dans tous les aliments. Elles sont scindées en aa lors de la digestion. L'organisme peut alors les utiliser pour élaborer ses propres protéines. Sur les 20 aa, huit sont essentiels : isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylananine, thréonine, tryptophane, valine. On les trouve tous dans les protéines d'origine animale (produits laitiers, oeufs, poissons, viandes). Certains sont absents dans les protéines d'origines végétales (céréales par exemple). II suffit que l'un des 8 aa soit manquant ou encore en quantité insuffisante pour bloquer la synthèse des protéines. Risques en cas de manque ou excès de protéines : • En cas de manque, dégénérescence et amaigrissement du corps ; • en cas d'excès : pollution du milieu et du sang. N.B. : les protéines animales sont digérées plus facilement que les végétales, cela explique que les poissons carnivores ont un estomac beaucoup plus court que les herbivores. les lipides. Ils sont la source d'énergie préférentielle. C'est le nom scientifique des graisses. On parle d'acides gras. Où trouve t'on les lipides ? Ils sont stockés dans des cellules spécialisées appelées adipocytes (on les trouve dans les huiles de poissons et végétales). A quoi servent-ils ? Ils ont un double rôle : Ce sont les principales réserves d'énergie. Ils sont également les constituants essentiels des membranes de toutes les cellules. Ils complètent donc les protéines. - 23 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 A noter qu'ils jouent un rôle très important dans la constitution des réserves des oeufs, et après éclosion de la réserve vitelline. Les graisses alimentaires sont fractionnées au cours de la digestion et libérant les acides gras qui seront véhiculés par le sang et envoyés là où on a besoin d'eux. Les acides gras essentiels : Les acides gras insaturés ont le pouvoir de se transformer pour en former un autre, selon les besoins de l'organisme. Cependant, il y en a deux que l'organisme ne peut fabriquer : l'acide linoléique (père d'une famille appelée oméga 6) l'acide alpha linoléique (père de la famille oméga .3). ou ALA Ils interviennent dans tous les processus de : reproduction et croissance immunité / bonne santé des poissons fonctions rénales, circulation sanguine (oméga 3 intervient dans la formation des membranes et de la rétine). L'oméga 3 se transforme en DHA (Acide docosahexaneoique) et en EPA (acide eicosapenténoique). De leur équilibre dépend la fluidité du sang. Plus les poissons vieillissent, moins la transformation des oméga 3 en DHA et EPA se fait aisément. C'est pourquoi, il faut en apporter dans tous les éléments. L'organisme ne peut fabriquer ces acides gras essentiels. Ils doivent être apportés quotidiennement par l'alimentation. Leur proportion ne doit pas dépasser 15%. En cas d'excès : formation de réserve adipeuse dans les muscles et viscères d'où problèmes cardiovasculaires et immunitaires. Dans l'alimentation, le taux de lipides doit être équivalent aux besoins énergétiques. Les glucides Ce sont des hydrates de carbone ou encore appelés sucre. Ils sont fait d'atomes de carbone, d'oxygène et d'hydrogène réunis en une ou plusieurs molécules. Ce sont les réserves énergétiques de l'organisme. Où sont-ils ? Ils sont assez abondants dans les végétaux. L'organisme possède une petite réserve de glucides sous forme de glycogène (grosse molécule composée de chaîne de glucose). Le glycogène est stocké dans les muscles et surtout dans le foie. II se transforme en glucose (le plus simple des sucres) en cas de besoin. A quoi servent-ils ? A fournir de l'énergie quand on n'a plus de lipides. Le glucose est le carburant de toutes les cellules. Elles peuvent utiliser les acides gras en cas de manque. A noter, que les cellules du cerveau ne peuvent utiliser que du glucose. D'où viennent-ils ? De l'alimentation. Dans les glucides alimentaires, on distingue : les glucides simples (ou rapides) composés d'une seule molécule ; ce sont les glucoses, fructoses ou de deux molécules : saccharose (sucre) et lactose - 24 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 Les glucides complexes (ou lents) formés d'une chaîne plus ou moins longue de molécules de glucose : ce sont les amidons des céréales légumières, pomme de terre. De quoi sont-ils faits ? Ils sont constitués des triglycérides (une molécule de glycérol sur laquelle sont accrochés trois acides gras). Que deviennent-ils ? Après être passés dans le sang, le glucose suit deux chemins différents selon les exigences de l'organisme. apport d'énergie immédiat: glycolyse (avec aide de l'oxygène) deuxième chemin : stockage dans le foie et les muscles et sera utilisé plus tard. En cas d'excès Quand le glucose n'est pas brûlé, il rejoint le métabolisme des lipides et se transforme en graisses. Les fibres II existe plusieurs sortes de fibre : hémicellulose et cellulose pectine et ligne Leur rôle : Elles régularisent le transit intestinal Elles ralentissent l'absorption des glucides et lipides et jouent donc un rôle dans la bonne santé des poissons. Elles participent à l'élimination d'un certain nombre de substances toxiques par les selles en les captant. Où les trouver ? Cellulose et hémicellulose : dans les légumes verts, céréales, pomme de terre Ligne : partie dure des légumes Pectine : fruits rouges à pépins, pomme. Les cendres brutes On inclut dans ce terme tous les minéraux et oligo-éléments indispensables à la croissance et à la vie des koïs mais en quantité négligeable. Les sels minéraux : calcium, chlore, magnésium, phosphore, potassium, sodium, souffre, Les oligo-éléments : aluminium, brome, cuivre, cobalt, fer, fluor, manganèse, molybdène, iode, sélénium, silicium, vanadium, zinc. Ce sont les composants essentiels des enzymes : outils de l'organisme. Une alimentation équilibrée et variée apporte en principe les quotas nécessaires. Le calcium mêlé au phosphore dans une trame de protéines constitue la trame des os. II a également un rôle dans la motricité puisqu'il est responsable de la contraction musculaire. Le phosphore intervient également dans la production d'énergie, dans les métabolismes des glucides et lipides. Le fer est indispensable à la respiration : il assume le transport d'oxygène. Le magnésium participe à de nombreux processus métaboliques (cellules nerveuses, musculaires et cardiaques). - 25 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 L'eau (humidité) Elle conditionne la durée de conservation de l'aliment. Elle ne doit pas dépasser 15% de la composition de l'alimentation sèche. A quoi sert-elle ? Elle dissout et véhicule toutes les substances. Toutes les réactions cellulaires ont besoin d'eau (fournit l'atome hydrogène nécessaire aux réactions). Les vitamines Définition : Nom donné à treize substances indispensables à : la croissance la reproduction au bon fonctionnement de tous les organes du corps Les vitamines sont des substances présentes en faible quantité dans les aliments. Elles n'apportent aucune énergie ; elles sont cependant indispensables à l'organisme des animaux qui sont incapables de les synthétiser. On distingue deux groupes : - les vitamines hydrosolubles qui s'échappent de l'aliment en présence d'eau : B1 ou thiamine, B2 ou Riboflavine, PP ou B3 ou niacine, acide pantothénique ou B5, B6 ou pyridoxine, biotine ou B8, folate ou acide folique ou B9, B12 ou cobalamine, C ou acide ascorbique. Ces vitamines ne peuvent être stockées dans l'organisme, elles doivent être apportées quotidiennement par l'alimentation. - Les vitamines liposolubles qui se trouvent dans les lipides : A ou rétinol (les carotènes se transforment en vitamine A dans l'organisme) D ou cholécalciférol ou ergocalciférol E ou tocophérols K ou quinones Elles sont stockées dans le foie et les lipides. Les vitamines interviennent dans : L'utilisation des protéines, glucides, lipides et minéraux L'activation de nombreuses réactions chimiques On ne connaît pas encore tout de leur activité (surtout en matière de maladie), mais on sait que même si elles agissent à des doses infimes, elles sont indispensables à la vie de nos koïs. La star des vitamines est la vitamine C. Elle intervient dans : Les fonctions sexuelles Le métabolisme du fer, glucides, lipides et protéines Le métabolisme musculaire et cérébral - 26 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 L'ossification Système immunitaire contre l'infection microbienne et virale. Stabilité des vitamines Elles sont particulièrement sensibles à : La lumière La chaleur L'exposition à l'air libre La congélation Les emballages Sera sont parfaitement adaptés au bon maintien des vitamines. Ils sont hermétiques. L'alimentation Sera est fabriquée selon un procédé à basse température qui préserve les qualités des composants et leurs précieuses vitamines. SERA KOÏ PROFESSIONNEL On l'a vu précédemment, l'alimentation doit contenir toutes les substances indispensables aux besoins énergétiques, à la croissance, la reproduction et au système immunitaire des koïs. Les aliments Sera tiennent compte de ces exigences mais elle a dû faire face aux besoins qui varient en plus en fonction des saisons. Les rapports glucides, lipides, protéines, ne sont pas les mêmes en fonction des variations de température. En effet, la koï (tout comme les autres cyprinidés) ne sont en fait pas des poissons d'eau froide. Ce sont des poissons d'eau « chaude » pouvant s'adapter à la période de froid. Dans leur région d'origine, les hivers ne durent que 6 à 8 semaines, puis l'eau se réchauffe à nouveau. En France, la période froide dure plus longtemps. II faut donc adapter la nutrition des koïs en fonction de ce paramètre. On sait que le métabolisme des koïs est au ralenti durant la saison d'hiver et par conséquent se nourrit peu ou pas du fait d'une digestion plus difficile. C'est précisément ce dont à tenu compte Sera Gmbh dans sa nouvelle gamme koï professionnel. Sera vous présente donc son concept alimentaire unique en son genre pour koï et autres poissons de bassins. Ces aliments novateurs sont constitués de deux composants préparés séparément (exception de koï hiver). Procédé de fabrication Sera a opté pour la co-extrusion : un procédé hautement technique. II s'agit de placer une buse plus petite au centre de la base d'extrusion pour garantir une bonne répartition du cœur de l'aliment. La recherche Sera est ainsi parvenue à fabriquer un élément énergétique deux en un. - 29 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 Le cœur contient les minéraux et les vitamines. II est fabriqué à basse température afin de préserver la qualité des composants. On parle de complexe VIP (vitalité-immunitéprotection). II est entouré d'un anneau qui libèrent d'autres composants indispensables à une bonne maintenance des koïs. Dans l'anneau extérieur seront contenus les précieux éléments servant au métabolisme (glucides, lipides, protéines). Sera koï printemps-automne A la sortie de l'hiver, les koïs sont affaiblis car elles ont puisé dans leurs réserves afin d'assurer le bon fonctionnement de leur métabolisme. De plus, les fluctuations des températures du printemps contribuent à rendre les poissons plus vulnérables. En effet, lorsque la température de l'eau dépasse 12° C, les agents pathogènes deviennent actifs alors que les défenses immunitaires des koïs ne sont pas encore suffisamment mobilisées. Le rôle de l'aliment à cette période va donc être de reconstituer les réserves énergétiques et les défenses naturelles des poissons. L'automne est une période de transition, l'aliment donné va doit apporter des réserves énergétiques afin de passer l'hiver. L'alimentation d'automne détermine si ces koïs entameront dans de bonnes conditions le printemps. Sera koï printemps/automne (description de l'aliment) Est parfaitement approprié pour nourrir vos poissons lorsque la plage de température de l'eau s'étalonne entre 8° C et 17° C. Le rapport protéine, glucides, lipides a été étudié afin que les koïs puissent pourvoir à tous leurs besoins vitaux. Au printemps par exemple, on sait que c'est la période de reproduction et le début de phase de croissance. II s'agissait donc d'apporter un taux de protéines (39%) assez important qui seront utilisés pour la production des oeufs et tissus corporels. Glucides et Lipides additionnés constitueront 40% de l'aliment et serviront aux koïs afin de reconstituer leur réserve après l'hiver ou de les constituer avant l'hiver. Le taux de cendres brut dans l'alimentation printemps/automne est le plus important qui est présenté sur toute la gamme professionnelle. Les minéraux apportés dans ces cendres ont un rôle très important pour le bon fonctionnement de l'organisme. II est donc très important que les koïs puissent s'en procurer sans l'alimentation au moment où le métabolisme se réveille et va être en pleine activité (printemps). II est également primordial qu'elles en assimilent plus à l'automne afin d'accroître la capacité immunitaire de l'organisme. La teneur en vitamine C stabilisée à long terme, contenue dans le cœur de l'aliment, contribue aussi grandement à renforcer les défenses naturelles L'enveloppe extérieure contient les fameuses protéines. Sera a sélectionné des matières premières particulièrement digestes (spiruline, crustacés, poissons, céréales) en tenant compte que pour les koïs les protéines végétales sont plus facilement assimilables. - 30 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 Sera koï été L'été est la période où les koïs sont à leur paroxysme en terme d'activité. Au-dessus de 17° C pour la température de l'eau, on va donc apporter une alimentation particulièrement équilibrée avec un rapport énergie et protéines optimales. Les besoins énergétiques pour la croissance seront assurés par un taux lipide/glucide de 45%. Ce taux est le plus important présenté dans la gamme Sera Koï professionnel. II est adapté à la saison où le métabolisme est à plein régime et où les poissons sont les plus actifs. Le taux de protéines par contre, est le plus bas de la gamme. II est toutefois suffisant à I a fabrication de nouveaux tissus lors de la croissance, mais assez bas pour éviter les risques de pollution particulièrement grands durant la saison chaude. Les protéines étant facilement dégradées en azote, et donc facteur de pollution, il est judicieux d'apporter une nourriture moins riche en protéines pour s'éviter des problèmes d'algues dans le bassin (eutrophisation : eau verte). Les extraits d'ail sont connus pour servir à renforcer les défenses immunitaires et diminuer les risques de maladie (meilleure circulation cardio-vasculaire). Chez Sera, nous avons traduit cela par la formule Vitalité-Immunité-Protection. Sera koï hiver En hiver, lorsque la température passe en dessous de 12° C, le métabolisme fonctionne au minimum et les besoins énergétiques sont beaucoup plus faibles. II est donc recommandé de nourrir avec Sera Koï hiver. C'est un aliment composé d'un taux de glucides particulièrement bas (21%) afin de le rendre très digeste. De plus, il a le taux de lipides (10%) et le taux de protéines (49%) les plus importants de la gamme. Les lipides seront oxydés immédiatement pour libérer de l'énergie. Les protéines seront également brûlés en tant qu'apport énergétique. L'alimentation d'hiver évitera donc un trop fort affaiblissement des koïs et une perte de masse corporelle trop conséquente. En dessous de 6/7° C, il est tout de même préférable de stopper toute nourriture afin d'éviter des problèmes de digestion. En effet, la substance va traverser le tube digestif mais ne sera pas correctement assimilée. II en résulterait des problèmes, au redoux, lorsque l'augmentation de température rétablit les fonctions digestives habituelles. De toutes façons, il n'y a pas de souci à se faire car avec les aliments Sera Automne et hiver, les koïs seront parées à passer l'hiver. Même dans une eau froide à moins de 4° C, le poisson assimile directement par les branchies les substances nutritionnelles dissoutes dans l'eau qui l'environne. De plus, en raison du point de congélation bas et la grande capacité d'acides gras insaturés (oméga 3) stockés dans les tissus des poissons, les koïs puisent leur énergie. - 31 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 C'est pourquoi Sera Koï Hiver est très riche en acides gras poly insaturés oméga 3. Leur absorption déclenche, avec l'aide d'enzymes, nombre de réactions chimiques qui contribuent au bon fonctionnement et à l'équilibre de l'organisme (rôle dans la prévention des maladies, activité cérébrale). Les acides gras insaturés EPA et DHA présent dans Sera Koï Hiver fourniront l'énergie nécessaire au passage de l'hiver et protégeront les membranes des cellules. A noter que c'est le seul aliment qui coule. II est donc adapté à la faible mobilité des koïs, qui, en hiver, ne remontent pas en surface pour aller chercher de la matière flottante. Sera koï spiruline C'est un aliment spécialement dédié à l'éclat de la couleur des koïs mais également un bon complément alimentaire pour stimuler les défenses naturelles du poisson. Cette nourriture est à donner lorsque la température de l'eau dépasse les 8/10° C. L'enveloppe extérieure de l'aliment est très riche en algue spiruline et haematococcus. La spiruline est une algue bleue qui se rencontre principalement dans les eaux sodiques chaudes de certains lacs et mers intérieure du globe. La composition de la spiruline est d'une belle richesse que cela fait d'elle une matière première. Elle contient pratiquement tous les composants essentiels : Protéines en proportion considérable Vitamines, sels minéraux, pigments Glucides Et surtout les acides gras essentiels De plus, elle est très digeste. Elle apporte une aide très précieuse dans la prévention de nombreuses maladies. Ces acides gras poly insaturés (oméga 3) stimulent l'activité des macrophages qui luttent contre les infections de l'organisme. Elle améliore la circulation sanguine, stocke les métaux lourds ce qui aident les reins dans leur fonctionnement. L'algue haematococcus quant à elle est très riche en astaxanthine. L'astaxanthine est un colorant rouge qui appartient à la grande famille des caroténoïdes. Cette algue possède une puissance antioxydant dix fois plus fortes que d'autres caroténoïdes (Bêta carotène ou lutéine par ex) et 100 à 500 fois plus forte que la vitamine E. Elle protège contre la détérioration des acides gras poly insaturés (en particulier oméga 3). Son association avec la spiruline est donc très judicieuse puisqu'elles sont très complémentaires. Leur haute teneur en pigments intensifie les couleurs des koïs et permet une délimitation très nette des différentes zones colorées de nos poissons. Le cœur de l'aliment contient, tout comme pour l'aliment été et l'aliment printemps/automne, des oligo-éléments, minéraux, et vitamines essentielles à la santé des poissons. - 32 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34 CONCLUSION Sera a mis au point une gamme très technique afin d'apporter aux amoureux des koïs la nutrition adaptée aux différentes saisons de nos pays. Avec la gamme SERA KOÏ professionnel nous offrons la qualité supérieure d'une marque tout au long de l'année Les aliments soigneusement harmonisés entre eux se complètent de manière optimale. Sera a donc apporté sur le marché un aliment complet et hautement digestible afin d'éviter les risques de pollution et les encrassements prématurés du filtre. C'est l'aliment idéal pour nourrir tous les occupants de vos magnifiques plans d'eau. Sera a décliné sa gamme en plusieurs tailles ou granulométrie afin de pouvoir nourrir toute taille de poissons. On trouve ainsi Sera Koï Eté, printemps/automne, spiruline en 1 et 3 mm tandis que Sera Koï hiver est disponible en 2 mm. Pour les revendeurs c'est l'assurance d'un bon écoulement des stocks sur presque douze mois et non plus juste à la haute saison. De plus avec ce nouveau concept les professionnels du bassin de jardin renforcent leur crédibilité de technicien. II est à noter, qu'il a été fait un effort considérable sur le packaging. L'emballage, en plus d'être particulièrement vendeur, est refermable. On parle de sachets fraîcheur qui conservent les précieux acides gras et vitamines tellement sensibles à la lumière (oxydation). - 34 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 LA CULTURE DES MICRO-ALGUES Marie BRUN & Elisabeth GIAMMAROLI Université Internationale de la Mer, Avenue du Capitaine de Frégate Hippolyte Vial, F-06800 CAGNES SUR MER. INTRODUCTION Le phytoplancton est une composante majeure des écosystèmes aquatiques puisqu’il est à la base de toutes les chaînes trophiques aquatiques. (Cf. Fig. N° 1) Il constitue ainsi un élément de base de l’aquaculture et l’aquariophilie où sa production est utilisée soit directement pour la nourriture des espèces élevées en aquaculture (mollusques, premiers stades larvaires de crustacés) ou pour celle des proies qui serviront ensuite d’aliments (pour les poissons ou les crustacés). Les espèces de micro algues sont sélectionnées selon deux critères : valeur alimentaire et facilité de culture. De plus, les micro-algues représentent un large groupe potentiellement fournisseur de composés ayant des activités biologiques valorisantes en cosmétique, pharmaceutique voire agroalimentaire. Ainsi à l’Université Internationale de la Mer, des travaux ont montré que certaines algues possédaient des propriétés antibiotiques vis-à-vis de bactéries pathogènes tel que Staphylococcus aureus. En écologie, la production des micro-algues permet de mieux comprendre leurs sources de variation mais aussi les effervescences du plancton toxique qui peuvent avoir un impact sur les économies locales (Tourisme et Aquaculture). C’est ainsi que des tests de routines sur des moules et des huîtres du bassin d’Arcachon peuvent révéler la présence d’une algue toxique. Une interdiction de commercialisation temporaire, est alors prononcée par le préfet de région. Mieux comprendre les variations de l’élément à la base de la chaîne alimentaire, c’est arriver à des modèles plus pertinents de gestion des ressources aquatiques. - 35 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 Méthode de culture des micro-algues Ces micro-algues ou phytoplancton sont des organismes procaryotes doués d’activité photosynthétique leurs permettant d’utiliser l’énergie lumineuse et les sels nutritifs présents dans l’eau de mer pour fabriquer leurs constituants organiques. Ils constituent le premier maillon de la chaîne alimentaire. Figure 1 : Réseau alimentaire dans les milieux aquatique La culture de plancton consiste est basée sur le principe de la photosynthèse au niveau cellulaire. Réaction : 6 H2O + 6 CO2 (CH2O)6 + 6 O2 Sucres Il faut donc réaliser un environnement physico-chimique qui favorise cette réaction, en procurant notamment l’énergie lumineuse, les sels minéraux et les vitamines nécessaires. COMPOSITION DU MILIEU DE CULTURE Il existe de nombreux milieux synthétiques tous plus ou moins issus du milieu de Provasoli, initiateur des méthodes de cultures de plancton. Ces milieux permettent l’entretien et la croissance des souches phytoplanctoniques. Traitement de l’eau Certaines micro-algues se développent plus facilement à des salinités inférieures de l’eau de mer (38,2‰). Nous diluons par conséquent l’eau de mer avec de l’eau douce pour diminuer la salinité entre 20 et 30‰. - 36 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 Le milieu de culture est fabriqué à partir d’eau de mer. Il convient d’éliminer les organismes présents qui pourraient entrer en compétition avec les micro-algues. Il peut s’agir d’autres espèces de phytoplancton, de zooplancton phytophage ou simplement de bactéries. Il existe 2 types de stérilisation : soit par des moyens physiques : filtration, autoclavage soit par des moyens chimiques : acidification, chloration En général l’eau subit une filtration stérilisante (0,22 m). Composition et préparation du milieu L’eau de mer ainsi filtrée, on procède alors à un enrichissement stérile en phosphate, nitrate, silicate, métaux sous forme de traces oligo-éléments et vitamines. Les sels nutritifs sont nécessaires pour la constitution de la matière vivante, si leur concentration est faible ils constituent un facteur limitant. D’autres éléments comme les oligo-éléments et les vitamines participent au développement algal, en particulier le fer et le manganèse. Leur absence en revanche peut limiter la production. Le milieu le plus connu et le plus souvent employé est celui de Guillard. Solution 1 = éléments nutritifs majeurs à conserver à - 20° C Phosphates 5 g de Na2H2PO4, H2O Nitrates 75 g de NaNO3 Silicates 20 g de Na2SiO3, 5H2O Dissous chacun dans 1 litre d’eau distillée stérile pH 7,0 Solution METMIX Solution A = Oligo-éléments à conserver à 4° C Manganèse 9 g de MnCl2, 4 H2O Zinc 1 g de ZnSO4, 7 H2O Cobalt 0,5 g de CoSO4, 5 H2O Cuivre 0,4 g de CuSO4, 5 H2O Molybdène 0,04g de H3(PMo3O10)4, H2O Dissous chacun dans 50 ml d’eau distillée pH 7,0 Solution B = Fe- EDTA Fer 0,32 g de FeCl3, 6 H2O EDTA 0,44 g de Na2EDTA Dissous dans 100 ml d’eau distillée - 37 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 A 100 ml de solution B, ajouter 0,1 ml de chacune des solutions A, on obtient la solution METMIX à conserver à -20°C. Solution VITMIX Biotine (Vitamine H) Cyanocobalamine (Vitamine B12) 1 mg dissous dans 10 ml d’eau distillée 1 mg dissous dans 10 ml d’eau distillée Dans 50 ml d’eau distillée, ajouter : 0,5 ml de vitamine H, 0,5 ml de vitamine B12 10g de thiamine (Vitamine B1) on obtient la solution VITMIX à conserver à - 20° C. Par litre de milieu de culture d’eau de mer ajouter : 1 ml de chaque solution 1 1 ml de solution METMIX 0,5 ml de la solution VITMIX Figure 2 : composition du milieu de Guillard Ce milieu est principalement utilisé pour la culture des Diatomées car elles ont besoin pour leur développement de silicium et non de calcium chélaté par l’EDTA Si nous voulons cultiver d’autres souches phytoplanctonique, il ne faut pas ajouter l’EDTA. Optimisation des conditions physico-chimiques La température La température idéale pour la culture du phytoplancton est comprise entre 18 et 22° C. En dessous, la croissance des cultures est ralentie et au-dessus les équilibres sont difficiles à maintenir et les cultures sont plus fragiles. Afin de maintenir une telle température, nous utilisons un climatiseur. La lumière Elle peut être naturelle ou reconstituée par des tubes fluorescents et doit produire le maximum de radiations efficaces, c'est-à-dire absorbées par les pigments des micro-algues. Les éclairages fluorescents industriels suffisent. Au sein de la salle de culture de l’Université Internationale de la Mer, l’éclairage est assuré par quatre galeries de deux néons chacune, ces galeries étant installées en haut et en bas des étagères afin d’assurer un éclairage homogène. Les néons sont des blancs Z industriels. La luminosité totale est 3500 lux au niveau des étagères et la photopériode est de douze heures. L’homogénéisation Les cultures phytoplanctonique peuvent lorsqu’elles sont trop denses limiter elles-mêmes leur production en empêchant la pénétration de la lumière. L’homogénéisation est donc nécessaire. - 38 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 Le bullage Les algues absorbent le carbone sous forme inorganique dissoute très souvent sous la forme CO2. Il n’est pas rare d’observer une augmentation de pH en raison d’une forte demande en CO2 qui peut donc devenir un facteur limitant. Le bullage répond à cette demande. La stérilisation Afin d’obtenir et de conserver des souches pures de tout autre organisme, nous devons respecter certaines règles de stérilité : Stérilisation du matériel Matériel utilisé : Verrerie : récipients contenant les cultures (Erlenmeyers), flacons contenant le milieu de culture Matériel de filtration La verrerie est en général stérilisée par autoclavage. Le matériel plastique comme des pipettes par exemple sera acheté au préalable déjà stérile et à usage unique. Stérilisation de l’environnement Les étagères où sont stockées les souches et la paillasse de manipulation sont régulièrement nettoyées à l’eau de Javel. Afin de manipuler les souches dans un environnement stérile, nous travaillerons à proximité d’un Bec Bunsen. Obtention des souches uni-algales axéniques La pêche Le plancton est prélevé à l’aide d’un filet prévu à cet effet (maillage de 50 m, longueur de 2,5 m, diamètre d’ouverture de 90 cm) puis récupéré à son extrémité par un collecteur. Chaque prélèvement se fait en surface à une vitesse constante d’un nœud pendant 10 minutes, à une distance égale à la longueur du bateau afin d’éviter toute perturbation du bateau. L’échantillon, une fois homogénéisé à bord, est transféré en bouteille. Isolement A partir du prélèvement de plancton, nous analysons une goutte au microscope. Une souche est alors identifiée de par ses caractères morphologiques et isolée par la suite. Plusieurs méthodes sont possibles : - une dizaine d’individus sont prélevés à l’aide d’un fin capillaire puis les cellules ainsi isolées sont transvasées dans un tube contenant du milieu de culture. - on peut également faire des repiquages successifs sur milieu solide (agar) en boite de Pétri en choisissant parmi les colonies qui se développent celles qui correspondent à la micro algue recherchée. Purification des souches Certaines souches peuvent être contaminées par des bactéries. Il existe divers procédés pour éliminer ces bactéries : - l’utilisation d’antibiotiques (soit par système de migration, soit sur milieu solide) - la filtration pour retenir les algues en laissant passer les bactéries. - enfin par centrifugation, les bactéries, plus légères, se retrouvent dans le liquide surnageant. - 39 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 Production Quand les cultures uni-algales se développent, deux méthodes permettent de suivre leur croissance: - un spectrophotomètre mesure la pénétration de radiations d’une longueur d’onde donnée à travers un échantillon. On établit une correspondance entre la densité optique et la concentration cellulaire ; une variante consiste à mesurer la teneur en chlorophylle. - nous comptons le nombre de cellules au microscope à l’aide d’un hémacytomètre. Nous pouvons ainsi établir une courbe de croissance. Nombre de cellule/ ml La courbe de croissance 1 2 3 4 No Jn J0 Jour de croissance Figure 3 : Courbe de croissance : nombres de cellules/ml = f (jour de croissance) dénombrement des cellules dans le milieu de culture se fait à l’aide de la cellule de Nageotte. Jo = jour où l’on change le milieu No = 10% du nombre de cellules avant le renouvellement du milieu Phase 1 = phase de démarrage. C’est le temps pour les cellules à s’adapter au nouveau milieu. Phase plus ou moins longue en fonction du type de culture. Phase 2 = phase exponentielle ou phase de croissance reproduction optimale des cellules. Phase 3 = phase stationnaire. A ce moment les cellules ne se divisent plus. Le milieu s’épuise en nutriments. Phase 4 = Phase de mortalité. N’ayant plus d’éléments nutritifs les cellules meurent. Le milieu doit être renouvelé avant que les cellules se détériorent avant la fin de la phase 2 Le renouvellement de ce milieu peut s’effectuer soit de manière continue, soit successif. - 40 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41 La culture en continu Le même récipient sert pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, une fraction de la culture étant prélevée régulièrement pour être remplacées par l’eau de mer enrichie. Ce photo réacteur est relié à une colonne air qui permet d’injecter l’air qui sert à pulser le liquide et également d’injecter le gaz carbonique, élément indispensable à la photosynthèse. Une alimentation en sels nutritifs, vitamines et eau de mer sont ajoutées en continu à la micro algues alors que l’on soutire, dans le même temps une quantité équivalente de cette culture. Figure 4 : schéma de montage d’un photo réacteur pour la culture des micro-algues Les inconvénients de cette méthode résident dans la variabilité de la qualité des cellules récoltées, puisque certaines sont très âgées et d’autres jeunes. En revanche, on réalise une économie de main d’œuvre et de place. La culture successive Dans ce procédé, la culture est récoltée en totalité à son stade de croissance maximale et utilisée aussitôt pour la nourriture des animaux ou l’ensemencement d’autres cultures. Une fraction de culture (environ 10%) prélevée avant la fin de la phase de croissance est réimplantée et enrichie en milieu de culture. Ce système nécessite, en apparence, davantage de main d’œuvre, mais présente une simplicité et une flexibilité plus grande. Il est possible de remédier très rapidement à une défaillance d’une culture. CONCLUSION Bien que basée sur le même principe les buts de la production des micro-algues dans un laboratoire de recherche ou dans une écloserie industrielle de mollusques peuvent être très éloignés tant sur le plan de la qualité et de la quantité, et ainsi il sera nécessaire d’adapter ses techniques en termes de pureté, de contaminant toléré. La culture de plancton est venue apporter la base pour les premiers stades de l’aquaculture. Elle a permis des développements intéressant dans les domaines de la pharmaceutique et cosmétologie, la poursuite des recherches dans ces domaines devrait déboucher sur d’autres applications - 41 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46 L’ECHINOCULTURE Christel ROUSSANGE INTRODUCTION De très nombreuses espèces animales sont actuellement conservées avec plus ou moins de réussite en aquariums. Parmi les invertébrés qui peuplent nos côtes, on trouve les Oursins. Ils appartiennent à l'embranchement des Echinodermes qui comprend également : les Comatules ou Antédon, les Holothuries, les Etoiles de mer et les Ophiures. De manière générale, les oursins sont caractérisés par un corps rond, globuleux, plus ou moins aplati, et surtout par la présence de nombreux piquants les protégeant. On distingue également, très rarement, les oursins irréguliers vivant sur des fonds sablo-vaseux et se nourrissant de microorganismes, et les oursins réguliers que l'on trouve plus couramment sur les côtes rocheuses et dans les herbiers. La principale espèce méditerranéenne est l’oursin violet (Paracentrotus lividus) qui jouit d'une réputation plus gastronomique qu'aquariophilique. Attractifs (non pas seulement pour les pieds des baigneurs), grâce à la diversité de leurs couleurs et résistants assez bien en aquarium surtout à l'état juvénile, mais gros dévoreurs de plantes ou d'algues à l'état adulte, les oursins se prêtent à des tentatives d'élevages en aquarium grâce aussi aux nombreuses études qui ont été réalisées sur leur développement. Si ces animaux sont benthiques (vivent sur le fond), ils possèdent un stade de vie planctonique (nagent en pleines eaux). La fécondation se fait grâce à l'émission de gamètes dans le milieu extérieur car les sexes sont séparés. On réalisera des fécondations artificielles et si l'obtention des premiers stades du développement embryonnaire ne pose pratiquement pas de problèmes, la suite du développement nécessitera un peu plus de soins. La conduite de cet élevage, du stade blastula jusqu'à la fin des stades échinoplutéus, nécessite une quantité importante d'eau de mer, de la nourriture végétale planctonique et un quart d'heure de manipulation par jour en moyenne et ce durant les 2 à 3 mois représentant les stades de vie planctonique de l'oursin. Ensuite, l'oursin se métamorphose en un jeune animal qui va se développer lentement en broutant les algues du bac. PREPARATION DE L'EAU On essaiera de préparer une quantité suffisante d'eau de mer pour conduire l'élevage avec la même eau, les 4 à 5 premières semaines. - 43 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46 Il est nécessaire de filtrer l'eau de mer naturelle avec un filtre à mailles de 0,45 à 0,50 microns, afin d'éliminer les microorganismes qui, en se développant, pourraient attaquer les oeufs et les larves. Cette opération nécessite un appareillage assez important sans parler de la possibilité de pouvoir prélever cette eau dans une zone propre et non polluée. Aussi, l'utilisation d'eau de mer synthétique permet-elle de résoudre ces problèmes de filtration et de prélèvements. On préparera ou filtrera, selon la possibilité, une vingtaine de litres minimum que l'on conservera dans une enceinte non métallique. La densité de l'eau sera de l'ordre de 1030 et la salinité sera de 37 à 38 g par litre. On peut essayer de se rapprocher le plus possible des caractéristiques de l'eau de mer de son aquarium si on veut y introduire les petits oursins. On préparera l'eau quelques jours avant le début de l'élevage, ceci pour une meilleure homogénéisation et stabilisation convenable du milieu. La température ambiante restera aux alentours de 18-20° C. Toutefois, une élévation de la température jusqu'à 23-25° C permet d'obtenir plus rapidement les premiers stades, mais favorise en même temps des développements microbiens néfastes généralement à la survie des animaux. L'eau préparée restera dans la même pièce que l'élevage. Ceci permet d'éviter les chocs thermiques brutaux. Une préparation fractionnée de l'eau de mer synthétique, ajoute, en plus des changements de températures, une différence de tonicité qui peut être fatale à l'élevage. MAINTENANCE DE L'ELEVAGE On choisira pour conduire cet élevage, un endroit où la température sera assez stable entre le jour et la nuit et aussi durant le développement des premiers stades larvaires. L'ensoleillement est recommandé. On changera régulièrement l'eau de l'élevage. C'est la partie la plus délicate et la plus importante pour la réussite d'un bon développement par les soins qu'elle requiert. On changera l'eau deux fois par jour les 72 premières heures. Ensuite 1 fois par jour durant 15 jours et puis tous les 2 à 3 jours, pour ne le faire qu'une fois par semaine les derniers temps. On utilisera un filtre qui peut être réalisé avec un filet à base de soie à bluter de mailles égales à 40 ou 60 microns. Ce filet ne retiendra que les oeufs et les larves et laissera passer les déchets alimentaires ou les spermatozoïdes en surnombre qui auront sédimenté sur le fond, lors du premier changement d’eau. On versera, délicatement, dans le filtre, l'eau à renouveler. Si on crée un courant trop fort, les organismes qui sont fragiles vont être précipités sur le tamis et l'entassement des uns sur les autres créera des lésions organiques importantes entraînant la mort de ces larves. On risque également de colmater le filtre rendant caduc le changement d'eau. On a calculé que si on jette brusquement le contenu du récipient, ayant deux larves par ml, on annule la population en 15 changements d'eau à raison d'un par jour. - 44 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46 Lorsque les oeufs ou les larves sont sur le tamis, on le rince rapidement avec de l'eau de mer propre et on nettoie soigneusement à l'eau douce le récipient d'élevage. Le récipient nettoyé, on verse 100 ml environ d'eau de mer propre et on complète en laissant écouler l'eau propre sur le filtre retourné au-dessus de ce récipient. FECONDATION Parmi les différentes espèces d'oursins présents sur nos côtes, on prélèvera l'espèce présentant le plus d'intérêts : facilité de récolte, abondance des animaux, cycles sexuels étalés dans l'année maturité de l'espèce. Suivant l'endroit, la saison, on n'aura hélas pas souvent le choix en fonction de ces critères entre : Paracentrotus lividus, Arbacia lixula, Sphaerechinus granularis ou Psammechinus militaris. Chacun présentant des avantages et des inconvénients par rapport aux autres. On choisira des animaux de grosses tailles si possible. On les ouvrira en deux à l'aide d'une paire de ciseaux tant qu'on n'aura pas trouvé un mâle et une femelle mûrs, c'est-à-dire présentant de grosses gonades fluentes. Si après en avoir ouvert une douzaine environ la taille des gonades reste faible, il est inutile d'insister. L'époque est mal choisie. Les gonades se présentent sous la forme de grosses glandes massives très lobées quand elles sont mûres. Elles s'ouvrent sur l'extérieur par un canal excréteur se terminant au pore génital. Les gonades mâles sont blanches-orangées et le liquide séminal est blanc laiteux. Les gonades femelles sont rouge brique ou orangées, le liquide est rouge. On prélève, avec une cuillère, la totalité ou une partie de la gonade que l'on dépose dans 100 à 200 ml d'eau de mer, pour chaque sexe. On réalise cette opération pour les deux sexes en ayant soin de nettoyer soigneusement, entre les deux prélèvements, l'instrument qui a servi à récupérer le produit séminal. On homogénéise le contenu de chacun des récipients, ce qui permet de laver les gamètes. On prélève alors environ 20 ml d'eau de mer avec les ovules (femelles) pour 10 ml d'eau de mer et spermatozoïdes (mâles) que l'on mélange dans un récipient d'un litre contenant 700 à 800 ml d'eau de mer pure. Les spermatozoïdes sont introduits une minute après les ovules. Un nombre trop important de spermatozoïdes provoque des phénomènes de polyspermie bloquant le développement embryonnaire dès la fécondation. Il ne faut pas surcharger le milieu en individus pour obtenir un élevage correct. En effet, ces animaux vont libérer dans le milieu des déchets de leur métabolisme qui peuvent devenir toxiques et augmenter la mortalité naturelle. Les 20 ml de liquide séminal femelle permettent d'obtenir environ 5 à 7000 individus, ce qui est satisfaisant. - 45 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46 NUTRITION DES ANIMAUX Pour dépasser le stade du proéchinoplutéus, afin d'obtenir les échinoplutéus et même la métamorphose, il est impératif de nourrir les animaux dès la fin du stade gastrula. L'apport de nourriture se fera dès le 2ème jour. La nourriture sera apportée après le changement d'eau. La taille des particules alimentaires végétales doit être de l'ordre de 4 à 5 microns. Les espèces phytoplanctoniques telles que Dunaliella ou/et Pavlova sont très profitables, mais nécessitent leur culture. On peut utiliser les mêmes produits que pour les élevages au premier stade des Artémia. Les larves, quand elles sont nourries correctement, gardent leur estomac plein, ce qui permet de bien les visualiser dans le récipient de culture. On cessera l'apport de culture planctonique quand les jeunes oursins se trouveront star le fond des bacs. Les oursins se présentent au départ comme une tache blanche minuscule (0,45 mm de diamètre) mais atteindront 0,5 cm et plus en trois mois. - 46 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 CONTRIBUTION A L’ELEVAGE DES SYNGNATHES Amélie LANDY SOAMBOLA*, Alain RIVA** & Nardo VICENTE*** *IHSM, Tuléar (Madagascar), ** Institut Océanographique Paul Ricard, Ile des Embiez, F-83140, Six Fours les Plages. *** Centre d’Etude des Ressources Animales Marines et IOPR, Université Paul Cézanne, Saint Jérôme, F13397, Marseille Cedex 20 & Ile des Embiez, F-83140, Six Fours les Plages. Abstract: Hippocampus and syngnathus are fishes found in all the seas of the world and both are species endangered. Experiments of reproduction and breading of juveniles are carried out on mediterranean and tropical species. Feeding sequencies are elaborated and are allowed to follow the growth along the time, with variable conditions of the environment. Résumé : Les hippocampes et les syngnathes sont des poissons rencontrés dans toutes les mers du globe et font partis des espèces menacées. Des expériences de reproduction et d’élevages d’alevins sont conduites sur des espèces méditerranéennes et tropicales. Des séquences alimentaires sont mises au point, et permettent de suivre la croissance au cours du temps, dans des conditions variables de milieu. Key-words: Hippocampus, syngnathus, reproduction, feeding, growth Mots-clés : Hippocampes, syngnathes, reproduction, alimentation, croissance INTRODUCTION Les hippocampes et les syngnathes sont actuellement menacés dans toutes les mers du globe, vendus séchés, comme objets de souvenir ou réduits en poudre pour satisfaire certaines coutumes asiatiques. La maîtrise du cycle biologique des espèces s’avère nécessaire, afin d’en réaliser l’élevage. La présente communication concerne les premières observations d’alevinage de syngnathes dans l’aquarium public de l’Institut Océanographique Paul Ricard à l’Ile des Embiez. POSITION SYSTEMATIQUE La position systématique de l’espèce de syngnathe étudiée se présente comme suit : Embranchement : Vertébrés Sous embranchement : Gnathostomes Super classe : Poissons Classe : Ostéichtyens Sous classe : Actinoptérygiens Super Ordre : Téléostéens Ordre : Syngnathiformes Sous ordre : Syngnathoidei Famille : Syngnathidae (Poisson aiguille) - 47 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 Sous famille : Syngnathinae Genre : Syngnathus Espèce : Syngnathus type rondeleti (Siphonostome ou Deep-snouted pipefish) Description : Photo1 : Deux adultes de Syngnathus type rondeleti (cliché N.Vicente) Le syngnathe ou aiguille de mer est un poisson particulier. Sa tête allongée faisant suite à son corps filiforme porte un long museau tubulaire dépourvu de dents et des branchies que l’on peut voir de l’extérieur par le battement de l’opercule placé en arrière des yeux. Son corps ne présente pas d’écailles mais il est cuirassé avec des plaques osseuses sous-cutanées. Ces plaquettes dermiques osseuses rendent le corps rigide, mais lui assurent une articulation souple. Il possède une nageoire dorsale et deux pectorales juste derrière la tête. Le corps du syngnathe adulte est très pigmenté, et rayonné par des bandes noires. La coloration du corps varie du gris brun au gris vert. L’adulte de Syngnathus type rondeleti peut atteindre plus de 35 cm. Chez les syngnathes, c’est le mâle qui incube les œufs que la femelle a déposé dans sa poche incubatrice. L’alevin syngnathe, également pélagique, mène une vie autonome. Son corps est uniformément pigmenté de noir. Habitat En mer, le Syngnathe vit dans les herbiers côtiers à de faibles profondeurs. On le rencontre aussi dans les eaux de salinité réduite comme celles des abords de l'étang de Berre. Syngnathus type rondeleti est cependant une espèce marine. En l'absence de phanérogames, comme les posidonies, les individus se camouflent dans les algues fixées sur la roche. Sélection des espèces à élever Différents critères doivent être pris en compte lors de la sélection des espèces à élever. Critères de choix des espèces Parmi plusieurs espèces de syngnathes existantes, celles à museau en tube présentent une chance de survie plus élevée que les autres en captivité. Car d’après FENNER B. (2002), les syngnathes à museau en tube tolèrent relativement mieux les changements rapides des facteurs chimiques et physiques l’eau. De plus, on a constaté que sur les différentes espèces - 48 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 de syngnathes en captivité dans nos aquariums, Syngnathus type rondeleti présente un période de reproduction continue de mai à octobre. Il se reproduit aisément en captivité. Critères de choix morphologique L’identification de la forme des poissons constitue une étape cruciale lors de la sélection des espèces à élever. Car la réussite de l’élevage dépend du choix morphologique qui prédit la capacité de résistance de l’individu en élevage. Critère de taille Le sujet de grande taille s’adapte beaucoup plus aisément aux conditions de captivité (FENNER, 2002) L’intérêt du choix du sujet de grande taille porte sur plusieurs points : - il est moins sensible que le sujet de petite taille au stress induit par la capture, le transport et les différents transferts. - il n’est pas très exigeant envers la nourriture, puisque la taille des proies aspirées par le grand individu est plus variée que celles captées par les individus de taille inférieure. La taille des proies pouvant être aspirées par le syngnathe dépend de l’ouverture de son museau, qui évolue en fonction de l’âge, du stade alevin et juvénile (voir figure 1). longueur museau (cm) 0,9 LMn°1 LMn°2 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 age (jour) 1 7 14 20 22 30 36 43 fig1: Variation de longueur du museau en fonction du temps Figure 1 : LM n°1 : longueur moyenne du museau du groupe d’alevins de syngnathe n°1 (effectif 68) LM n°2 : longueur moyenne du museau du groupe d’alevins de syngnathe n°2 (effectif 72) Critère de vivacité Le sujet vivace et à nage normale, peut résister beaucoup mieux aux conditions de captivité que les faibles individus. Critère de santé Des individus présentant une blessure ou une nage saccadée ou une malformation ou refusant de se nourrir ne sont pas aptes à la maintenance en aquarium. Un sujet en bonne santé peut être identifié à la rondeur de son corps, à une nage normale et à la chasse continuelle des proies disponibles. - 49 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 COMPORTEMENT EN AQUARIUM Reproduction Dans l’aquarium, les syngnathes supportent des conditions de milieu assez large, la température varie entre 19,8° C et 26,3° C et la salinité entre 38‰ et 43‰. Mais il est à noter qu’on peut espérer plus de chance de reproduction des syngnathes avec l’augmentation de la température de l’eau de l’aquarium. En effet la période la plus favorable pour la reproduction des hippocampes méditerranéens se situe au printemps et surtout l’été (communication personnelle avec AUBLANC, 2005) Chez tous les Sygnathinae, le mode de reproduction est exceptionnel. La femelle pond ses ovules en le déposant dans la poche incubatrice du male où ils sont fécondés et incubés jusqu’à éclosion. La durée de l’incubation estimée à quelques semaines varie en fonction la température de l’eau. Plus la température sera élevée, plus courte sera la durée d’incubation. Le transfert du mâle au ventre plein dans un bac pondoir est nécessaire afin d’accueillir les alevins très fragiles. Lors des différentes phases de l’élevage, les transferts d’alevins se déroulent toujours en immersion, l’utilisation d’une épuisette est à proscrire. Maintenance Adultes et alevins doivent être placés dans des bacs différents. Ils doivent être alimentés en eau de qualité et bien oxygénée. Elle doit être exempte d’ammoniac et de nitrite. Le taux de nitrate doit être inférieur à 30 mg. Le pH de l’eau de l’aquarium doit être compris entre 8 à 8,3. L’utilisation d’eau de mer naturelle filtrée dans l’aquarium assure un milieu de qualité de vie pour les syngnathes qui sont sensibles à toute altération du milieu. La taille de l’aquarium et le courant d’eau exigés varient suivant l’âge des pensionnaires. Les adultes ont besoin d’être abrités dans un bac d’une grande contenance et d’une hauteur d’eau plus importante que pour les alevins. Les paysages sous-marins tels que fonds meubles, herbiers de posidonies ou fonds rocheux littoraux peuvent être reproduits dans leur aquarium afin d’obtenir un comportement plus naturel. Contrairement aux alevins, les adultes supportent un fort brassage de l’eau. Des contrôles sur l’état de santé des nouveaux pensionnaires doivent être effectués dans le bac de mise en quarantaine durant quelques jours. Ensuite les nouveaux pensionnaires seront transférés dans l’aquarium s’ils présentent un comportement normal durant leur séjour dans le bac de mise en quarantaine. Le bac des alevins doit avoir une capacité de 40 à 50 litres. Le conduit de sortie d’eau est équipé d’un filet à mailles fines afin d’éviter que les alevins ne soient emportés par le courant. La fragilité des alevins oblige à une surveillance quotidienne indispensable, notamment au moment du nourrissage. On peut reconnaître les alevins « stressés » qui ont un comportement anormal comme par exemples : une nage déséquilibrée et faible ou bien une activité de chasse réduite quasi nulle, une diminution de l’appétit marquée par un dépôt sur le fond ou encore un gonflement de la vessie natatoire. Photo 2 : Juvéniles de syngnathes dans un habitat recréé avec Caulerpa prolifera (cliché: S. Riva) - 50 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 Alimentation L’objectif dans l’alimentation est de répondre aux besoins qualitatifs et quantitatifs des syngnathes. Ce sont des microphages qui passent une grande partie de leur temps à chasser. Dans le milieu naturel, leur régime alimentaire est composé d’organismes du zooplancton tels que des mysis et des alevins des poissons. Ils sont attirés par les proies vivantes et mobiles. Les aliments apportés doivent être de taille compatible avec l’ouverture du museau qui varie suivant l’âge du sujet. L’ingestion d’une proie de taille importante se traduit par une nage saccadée de l’alevin. Le passage d’une nourriture à une autre ne se pratique pas de façon brutale. Il suffit de diminuer la fréquence d’apport du régime qu’on va quitter en le remplaçant progressivement par le suivant. Durant deux jours après la naissance des alevins, on apporte quatre fois par jour de la nourriture aux alevins syngnathes dont la ration doit être deux zooplanctontes par millilitre. La fréquence d’apport de nourriture est régulièrement diminuée à trois fois par jour à partir du troisième jour après la naissance des alevins. L’apport de nourriture doit se faire progressivement dans la journée sinon cela entraîne un gaspillage et peut occasionner une pollution dans le bac. Pour les adultes (à partir de 6 mois) Les artémias adultes congelés, d’une taille de 800 µm à 1 cm, servent de nourriture de base pour les adultes de syngnathes. La quantité à fournir est de 10,30 grammes par jour pour 10 individus. Bien que carencée en certains composants (acides gras poly-insaturés), les artémias adultes congelés ou non, associés aux mysis vivants (AUDINEAU, 1984 ; MENU, 1989) peuvent être administrés une à quatre fois par semaine. On note qu’il est préférable d’augmenter la fréquence de distribution de mysis aux syngnathes pleins transférés dans le bac pondoir. Les mysis peuvent être pêchées le long du littoral, tandis que les artémias sont commercialisés sous différentes formes. Le grand intérêt des artémias congelés est leur facilité d’emploi et de conservation. Pour le stade juvénile (âge de 2 à 6 mois) Au début, les métanauplii d’artémias vivants, enrichis en micro algues et ou en Selco peuvent être utilisés comme alimentation de base des juvéniles. Leur taille varie de 700 à 800 µm. La technique d’enrichissement des artémias avec Selco, à défaut d’être très polluante est moins riche en vitamines que les micro algues (AUDINEAU et al., 1984), mais plus simple d’utilisation. L’application de cette technique nécessite un sérieux contrôle de la qualité de l’eau de l’élevage des artémias. La technique d’enrichissement d’artémia a été pratiquée afin de pouvoir augmenter leur qualité nutritive. Ensuite des aliments inertes comme les artémias congelés peuvent remplacer progressivement l’artémia vivant enrichi en micro algues ou en Selco. Au cours du temps, l’abandon de l’artémia vivant enrichi en micro algues ou en Selco sera définitif. Au moment de l’apport des aliments inertes, il faut bien s’assurer d’une bonne agitation pour éviter les dépôts au fond de l’aquarium. Pour la phase d'alevinage (de la naissance à deux mois) A la première prise de nourriture, les alevins de syngnathes n’acceptent probablement que des proies vivantes de taille réduite (de 200 à 500 µm de longueur). Des artémias juste après éclosion et/ou des rotifères peuvent être distribués à ce stade. Par contre, la dépendance vis-àvis de la qualité des artémias et de leur taille à l’éclosion devient évidente. Un élevage de - 51 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 rotifères exige une culture d’algues ou apport de Selco. Par contre, l’utilisation des artémias vivants nécessite l’emploi d’un incubateur. Pour le choix de l’incubateur, la production des artémias vivants à l’aide de bouteilles en matière plastique renversées, à fond coupé semble constituer un incubateur simple et fiable. Du point de vue de la valeur nutritive, l’apport des rotifères semble être plus avantageux, car la croissance en longueur moyenne et en poids moyen observée est généralement plus importante avec les rotifères qu’avec les artémias juste après éclosion (voir figure 2). Confirmée par MENU en 1989, une carence nutritionnelle des nauplii d’artémia peut être palliée par la distribution des rotifères enrichis. Ce qui révèle l’intérêt de complémenter les nauplii d’artémia avec des rotifères. Au bout de quelques semaines après la naissance, le passage aux artémias vivants enrichis en micro algues ou en Selco doit être envisagé. A noter qu’au moment de la prise de nourriture par les alevins, on diminue ou on arrête l’alimentation en eau durant deux heures de temps. On évite ainsi l’élimination par le courant d’eau des zooplanctontes distribués dans le bac. Croissance Les données à analyser pour l’étude de la variation de la croissance se rapportent à l’élevage de trois groupes d’alevins issus de trois syngnathes méditerranéen (Syngnathus type rondeleti). L’élevage fut réalisé avec des effectifs différents (n1 = 68 ; n2 = 72 ; et n3 = 153). Les résultats obtenus concernent une étude sur 3 mois (du 15 juillet au 15 octobre 2005). La figure 2 montre que la meilleure croissance en longueur a été obtenue avec une alimentation à base de rotifères. Une faible croissance, en taille et en poids, est enregistrée lors de la période d’accoutumance des alevins (en VLm et VPm nourriture de 4 à 5) aux artémias congelés. La croissance, en taille et poids, ne s’est améliorée qu’au moment où les artémias congelés sont bien acceptés et apportés trois fois par jour. Ainsi, il faut une période d’une à deux semaines pour habituer les alevins à l’aliment à base d’artémia congelé. Par contre, avec la nourriture vivante, la période d’accoutumance est beaucoup plus courte et peut durer de 3 à 4 jour. croissance en longueur moyenne (cm/semaine) 1,4 croissance en poids moyen (g/semaine) VLm VPm 0,07 1,2 0,06 1 0,05 0,8 0,04 0,6 0,03 0,4 0,02 0,2 0,01 0 Légende figure 2 : 1 2 3 4 5 0 6 nourriture Fig 2: Variation d de croissance en longueur et en poids en fonction de nourriture Courbes VLm : Vitesse de croissance en longueur moyenne des alevins de tous groupes VPm : Vitesse de croissance en poids moyen des alevins de tous groupes Nourriture 1 : Rotifères ; 2 : artémia juste après éclosion ; 3 : artémia enrichi en selco ; 4 : artémia congelé une fois par jour ; 5 : artémia congelé deux fois par jour ; 6 : artémia congelé trois fois par jour - 52 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 D’après la figure 3, durant les trois premières semaines après la naissance, les alevins à plus faible densité (68 alevins) et faible taille moyenne à la naissance présentent une nette augmentation en taille, beaucoup plus importante que celle des fortes densités (153 alevins) dont la taille moyenne à la naissance plus élevée. Par conséquent, la forte charge des syngnathes diminue la croissance en taille des alevins, à cause de la réduction de l’espace disponible. longueur moyenne (cm) n=68 n=153 7 6 5 4 3 2 1 0 0 1 2 3 age (semaine) Fig 3: Variation de longueur moyenne à deux densités différents en fonction de l'age Légende figure 3 : Courbes n : densité CONCLUSION Les syngnathes à museau en tube se prêtent bien à l’élevage en aquarium. Chaque stade de développement des syngnathes est caractérisé par ses propres exigences aux conditions d’élevage. Ainsi durant l’élevage des alevins de syngnathes, l’approche des fluctuations de la croissance suivant l’alimentation et la densité, permet de faire les observations suivantes : - la stagnation du poids moyen et de la taille moyenne est observée pendant la période d’acclimatation des alevins alimentés à base d’artémia congelé. - une trop forte densité est un facteur limitant de la croissance en taille des alevins. Cependant, on doit admettre que d’autres facteurs contribuent simultanément à influencer les variations de la croissance en poids et en taille des alevins/ On peut souligner que certaines fluctuations dont liées aux conditions d’élevage, à l’état physiologique des individus, au stress et aux possibilités d’infection parasitaire ou microbienne. Le stress, la maladie, les chocs mécaniques ou tout simplement de mauvaises conditions d’élevage peuvent entraîner des taux de mortalité importante chez les alevins de cette espèce comme d’ailleurs pour la plupart des autres espèces de poissons. - 53 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54 Remerciements Philippe Aublanc et Stéphane Riva pour leur soutien technique. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES AUDINEAU P. et al., 1984. Production de proies vivantes : Brachionus plicatilis & Artemia salina. Rapport Ifremer. 23 p. FENNER B., 2002. Syngnathes et autres de la famille des Syngnathidés. Site Internet. GARDNER T., Résolution des problèmes dans l’élevage d’hippocampes. Communication non référencée d’Aquarium Systems. KUITER Rudie H., 2001. Hippocampes, poissons-aiguilles et espèces apparentées. Editions Eugen Ulmer. 239 p. LOUISY P., 1999. Danger pour l’hippocampe, Argonaute in Science et nature 90 : 62-73. MENU B., 1989. La sélection d’une souche de cystes d’artemia : pas si simple. Aquaculture Equinoxe 25 : 1719. ROTHAN F., 2002. Planète hippocampe. Océanorama 32 : 29-34. - 54 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 RIPOPOLAMENTO DI Hippocampus hippocampus NEL GOLFO DI NAPOLI : PRIMI RISULTATI Flegra BENTIVEGNA Stazione Zoologica Anton Dohrn Villa Comunale, I - 80121Napoli Una delle più note e caratteristiche famiglie di Pesci è quella dei Syngnatidae. Ad essa appartengono numerose specie di piccole dimensioni, essenzialmente marine comunemente chiamati ippocampi o cavallucci marini (Hippocampus), e pesci ago (Syngnatus, Nerophys). Il termine Hippocampus deriva dalle parole greche hippos, che significa cavallo, e campus che significa mostro del mare. La più rilevante caratteristica dei Cavallucci marini è la testa orizzontale, che forma un angolo retto con il resto del corpo. Il corpo ricoperto di placche termina con una lunga coda muscolare e prensile. Questi pesci, mancano sia della pinna codale che di quella ventrale, mentre quell’anale è molto ridotta. La pinna dorsale fornisce la propulsione, mentre le pinne pettorali, appena sotto l’apertura branchiale, servono per dare stabilità e direzione al movimento nell’acqua. Il maschio del Cavalluccio marino è l’esempio estremo di cura parentale, in quanto ha il compito di curare le uova fino allo sviluppo. Esso, infatti, è dotato di una tasca incubatrice ove la femmina, dopo un lungo corteggiamento, depone le uova a mano a mano che vengono fecondate. Durante l’incubazione, che dura circa due mesi, le uova oltre ad essere protette, ricevono dal corpo del genitore ossigeno e secreti di ghiandole utili alla maturazione. Quando i piccoli sgusciano dalle uova, con i loro movimenti vivaci cominciano a dare fastidio al genitore che se ne libera a poco a poco, facendoli uscire dalla parte superiore della tasca,con caratteristiche contrazioni del corpo. I piccoli, simili nella forma agli adulti sono subito in grado di nuotare e di nutrirsi. Il periodo di riproduzione di queste specie corrisponde alla tarda primavera-estate fino all’inizio dell’autunno. Il periodo di gestazione è tra le 2 - 4 settimane, e dipende dalla temperatura dell’acqua; la durata sarà più breve con l’aumento della temperatura dell’acqua (Fiedler,1954; Tortonese, 1970). Nel mondo, oggi, si conoscono 35 specie di Ippocampi, generalmente distribuiti nelle acque costiere della fascia tropicale e temperata. Nel Mediterraneo vivono due specie: H. hippocampus e H. guttulatus. Nel 2002, per la prima volta, tutte le 35 specie del genere Hippocampus sono state inserite nella Lista Rossa delle specie Minacciate.Le principali minacce per questi pesci sono state individuate nella perdita degli habitat naturali,che a seconda della specie e delle località riguardano le praterie di Posidonia, le mangrovie o le scogliere coralline, e nella pesca intensiva. In paesi extramediterranei i cavallucci sono quasi sempre pescati volontariamente per essere utilizzati nella medicina cinese, nel commercio di pesci d’acquario e persino come cibo (Marichami et al.1993; Vincent, 1996). Nel Mediterraneo sono vittime di catture accidentali, inquinamento e modificazioni degli habitat costieri. Nel Golfo di Napoli, in particolare, fino a circa venti anni fa, gli Ippocampi erano abbondantissimi. I subacquei della Stazione Zoologica ricordano che con una breve immersione era possibile raccoglierne a centinaia senza danneggiare la popolazione esistente. Oggi sono quasi del tutto scomparsi. Pur non essendo oggetto d’interesse da parte dei pescatori, rimangono accidentalmente intrappolati in reti a strascico o da posta e quando muoiono, o sono buttati via o conservati essiccati per essere venduti come oggetti da collezione o curiosità. In - 55 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 qualche località (Mergellina) vengono venduti vivi tra i prodotti della pesca e probabilmente acquistati a scopo acquariofilo (Bentivegna, personal communication). E’ innegabile che la degradazione e il depauperamento degli habitat costieri, e soprattutto la regressione,in alcune zone,della prateria di Posidonia habitat naturale di H.guttulatus, sia stato uno dei fattori determinanti la diminuzione delle popolazioni di cavallucci marini del Golfo di Napoli (Parenzan, 1956; Gamulin-Brida, 1965). Fin dal 1994, allo scopo di incrementare la popolazione di cavallucci del Golfo di Napoli, si prelevano alcune coppie da ambienti naturali a rischio, le si fa riprodurre in cattività e si reintroducono, dopo qualche settimana di vita, le figliate in aree del Golfo di Napoli più idonee alla loro sopravvivenza. Il punti critici del lavoro sono quelli di ottenere le riproduzioni in acquario e di allevare i neonati nel primo mese di vita, in quanto in letteratura non esistono dati di riferimento. I risultati più significativi del lavoro sono stati raggiunti nella stagione riproduttiva del 2003 (giugno-ottobre). Qui di seguito sono descritte le metodologie e i risultati in base ai quali è stato delineato un primo protocollo acquariologico di mantenimento e di allevamento di H.hippocampus . Esemplari adulti di H. hippocampus sono stati prelevati, nel Golfo di Napoli (località Posillipo) ad una profondità di 10 metri su fondali sabbiosi colonizzati da Posidonia oceanica e Caulerpa prolifera. Una volta trasportati in Acquario, sono stati inseriti, in vasche di acclimatazione per 15 giorni. Successivamente, le coppie in fase pre-riproduttiva sono state isolate in acquari di 126 litri (80x35x45), alimentati con acqua di mare in circuito semi-aperto, arredati con fondo di ghiaia grossolana, posidonia e rami di gorgonia. Al momento del parto i maschi sono stati isolati in vasche più piccole, sprovviste di filtro. Giornalmente si provvedeva alla pulizia dell’acquario aspirando dal fondo i detriti. Settimanalmente si procedeva alla pulizia completa della vasca, rimuovendo dai vetri le microalghe incrostanti e sostituendo le gorgonie o la posidonia, se necessario e rinnovando 1/3 dell’acqua. Alla nascita i neonati sono stati trasferiti in piccole nursery di plastica di 20-25 litri (18x11x12) sprovviste di filtro e con leggera aerazione. Per ogni parto sono state utilizzate 5-6 vaschette di questo tipo. Per ovviare alla differenza di temperatura il passaggio veniva fatto gradualmente utilizzando parte dell’acqua della vasca dei genitori e parte di quella dei piccoli. Dopo 20 giorni questi passavano in vasche più grandi (25x15x15) con vetri opachi e con sistema di filtrazione protetto da una rete sottilissima. Ciò per evitare che, con vetri trasparenti, potessero avere difficoltà a vedere il cibo o che fossero risucchiati dalla pompa del filtro. Per illuminare le vasche sono state adottate lampade a fluorescenza (Gruppo Fluor BF 23, da 20 watt). Un timer, collegato all’impianto, provvedeva a creare un ritmo giornaliero di 12 ore di luce e 12 di buio. L’acqua degli Acquari era prelevata dal Golfo di Napoli a 300 metri dalla costa e a 11 di profondità. Prima di essere utilizzata era stoccata in un serbatoio per rimuoverne le eventuali impurità, filtrata e sterilizzata mediante UV. Inoltre, arricchita di poche gocce di vitamina (Elevit – Roche) una volta a settimana. La temperatura del laboratorio era mantenuta a 21° C, quella dell’acqua delle vasche degli adulti ha seguito le oscillazioni stagionali, mentre quella delle vasche dei neonati tra i 19 e i 24° (Tab.I). Ogni acquario era provvisto di aeratori. Essi consistevano di tubi di plastica sistemati sul fondo della vasca con un piccolo peso. L’aerazione era mantenuta leggera in modo da creare bolle d’aria molto larghe e non era dovuta alla presenza di pietre porose ma alla regolazione del flusso d’entrata dell’acqua. Gli Ippocampi sono stati alimentati con Artemia salina allevata in laboratorio e zooplancton prelevato da mare dal servizio Pesca della Stazione Zoologica Anton Dohrn. Gli adulti, venivano - 56 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 alimentati 2-3 volte al giorno con Artemia salina arricchita di vitamine (Protovit, Roche), mediante pipetta. Ciò per far sì che il cibo, grazie anche alla corrente creata dall’aerazione, rimanesse in sospensione e non si depositasse sul fondo. Gli Ippocampi, infatti, si nutrono esclusivamente di prede vive e per farli abituare alla cattività occorre fare in modo che il cibo sia in movimento nella colonna d’acqua. Per i neonati sono state utilizzate larve di Artemia appena sgusciate dall’uovo, zooplancton o entrambi i cibi e le somministrazioni effettuate 5-7 volte al giorno. I piccoli, intorno ai 3 cm, venivano nutriti con Artemia arricchita di vitamine, 4-5 volte al giorno. All’arrivo il plancton veniva filtrato per eliminare alghe grossolane e particelle organiche. Quindi, fatto passare attraverso un setaccio di 200 m e lavato con acqua di mare filtrata. Per mantenerlo vivo qualche giorno lo si immetteva in beute da 5 l con aerazione e lo si alimentava con microalghe del genere Dunaliella e supplementi vitaminici. Le beute venivano poste in camera termostatata a 20° C. Per indurre le coppie al “mating”, è stato riprodotto in vasca un ambiente quanto più simile a quello naturale ricco di alghe e di gorgonie. Per questo, anche gli Acquari, alimentati con acqua di mare naturale in circolo continuo, con un sistema di filtrazione meccanica a monte, hanno mantenuto la stessa temperatura dell’ambiente esterno. Dal 1 giugno al 15 luglio sono state introdotti in questi acquari numerosi individui e si sono formate 10 coppie stabili che sono state prontamente isolate. Di queste, sette hanno avuto esito positivo e le nascite sono state oggetto di monitoraggio. Il numero delle nascite, variabile da individuo a individuo non è sembrato dipendere dai fattori ambientali (Graf.1; Tab.I). Non è da escludere che i maschi dei parti 4 e 6, dato il basso numero di figli prodotti, si erano già riprodotti una volta prima di essere stati prelevati dalla natura. Infatti, un mese prima di iniziare gli esperimenti e procedere alla raccolta degli individui, nel golfo di Napoli si registravano già, a partire dai primi di maggio, i 19° C (temperatura ottimale alla loro riproduzione) (Jermann, personal comunication). Immissione coppie Numero nati PARTO 1 08/07/03 227 08-lug 351 PARTO 2 08/07/03 PARTO 3 15/07/03 PARTO 4 21/07/03 08-lug 388 15-lug int. gg 9 7 4 146 26/07/03 PARTO 6 02/08/03 PARTO 7 15/08/03 39 17-lug 61 15-lug 195 19-lug 26-lug 131 02-ago alimentazione % sopravvivenza 19° plancton 61,20% 19° plancton 60,70% 24° Solo plancton 43,60% 22° Solo plancton 50,70% 23° plancton 36,90% 24° Nauplii d’Artemia 32,10% 22° Nauplii d’Artemia 47,70% 24-lug 65 5 4 526 31-lug 81 06-ago 216 4 15-ago T° 52 3 21-lug 241 PARTO 5 picco mortalità 19-ago Media : 47,70% Tab.I – Schema generale delle fasi di allevamento - 57 - Parto Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 7 7 6 6 5 5 4 4 3 3 2 2 1 1 526 131 241 146 388 351 227 0 100 200 300 400 500 600 Num ero nati Grafico 1 – Numero nati per ogni parto Tutte le nascite hanno presentato un elevato picco di mortalità dal terzo giorno in poi, ad eccezione dei parti 1 e 2 per i quali questo si è verificato rispettivamente il 9° ed il 7° giorno (Tab. I). Dalla seconda settimana in poi il numero dei morti è diminuito progressivamente (Graf. 3). Grafico 3 250 216 Numero piccoli 200 195 Mor t alit à 1°par t o Mor t alit à 2°par t o 150 Mor t alit à 3°par t o Mor t alit à 4°par t o Mor t alit à 5°par t o 100 Mor t alit à 6°par t o 81 Mor t alit à 7°par t o 65 61 52 50 39 0 Data Mortalità di tutti i parti: piccoli monitorati dal 09/07/03 al 26/08/03 (differenti periodi per ogni singolo parto) - 58 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 Dalla percentuale di sopravvivenza (calcolata dal 1° giorno fino al picco di mortalità), si nota che i parti 1 e 2 presentano i valori più alti (61,20% e 60,70) (Graf. 4). Queste due nascite sono state mantenute fino alla terza settimana a 19° C e i neonati, fin dal primo giorno sono stati alimentati con plancton vivo (Tab. I). Grafico 4 70 61,2 60 60,7 50,7 50 1 % sopravvivenza 47,7 2 43,6 3 40 36,9 4 5 32,1 30 6 7 20 10 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Parto Percentuale di sopravvivenza per ogni singolo parto Il maggiore insuccesso si è ottenuto in quelle vasche (parti 3-5-6) ove la temperatura è stata superiore ai 19° C (Tab.I). Anche se in natura, gli accoppiamenti e i parti avvengono normalmente a partire dai 19° C fino ai 24-25° C, in ambiente confinato l’allevamento condotto a valori superiori ai 19° C non sortisce buoni risultati. Probabilmente la causa principale è da attribuire alla qualità dell’acqua che è difficile da mantenere buona a temperature elevate. Tra l’altro, in questi esperimenti non si è utilizzato alcun sistema di filtrazione, per evitare di perdere i piccoli nel tubo aspirante, e occorreva aggiungere cibo vivo ogni tre ore per soddisfare l’appetito dei giovani cavallucci marini. L’aggiunta di prede vive, ha ovviamente contribuito ad alterare la qualità dell’acqua sia sottraendo ossigeno, sia alterandone i valori di nitriti e di nitrati con la presenza di quelli che morivano e si depositavano sul fondo della vasca (Spotte, 1992). Per supplire alla mancanza di un filtro si effettuava un siphonage giornaliero attento, ogni qual volta apparivano residui sul fondo. Tuttavia, ciò potrebbe essere stato fonte di stress per gli animali. Infatti, secondo quanto affermato da Spotte (1992), le manipolazioni dell’acquarista sono causa di stress per gli organismi di un acquario e devono essere ridotte quanto più possibile. Proprio tenendo conto di questo nei parti 4 e 7, oltre al mantenimento della temperatura a 22° C, il siphonage del fondo della vasca è stato ridotto a tre volte a settimana e i piccoli trasferiti, dopo 15 giorni, in una vasca con il filtro, proteggendo il tubo d’aspirazione con un tulle (Tab. I). L’elemento di cui si è tenuto maggiormente conto durante le fasi dell’allevamento è stato quello dell’alimentazione sia degli adulti che dei giovani e dei neonati. Tenendo conto che le informazioni sulla dieta degli Ippocampi in natura sono alquanto scarse, si è pensato di utilizzare vari tipi di cibo durante le differenti fasi per verificare quale potesse dare i maggiori risultati nel mantenimento degli adulti e nella crescita dei piccoli in ambiente confinato. Esperienze precedenti di allevamento di Ippocampi di specie tropicali hanno ampiamente dimostrato l’importanza dell’alimentazione dei piccoli neonati. In particolare, sulla necessità di immettere nella nursery e in vasca una grande - 59 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 quantità di cibo, allo scopo di soddisfare il loro ingordo appetito (Jermann, comunicazione personale). Durante la sperimentazione si è fatto sempre in modo di rispettare questa condizione e quella di tener conto delle dimensioni del cibo rispetto alla taglia dei piccoli. E’ risultato fuori dubbio che l’alimentazione con plancton vivo è stata quella che ha dato i risultati migliori (parto 1 e 2). Anche se, come si è visto dai risultati, (Tab. I), non è l’unica condizione di cui occorre tener conto. Infatti, i piccoli della nascita 4, sebbene alimentati soltanto con plancton vivo fin dal primo giorno, come quelli della 1 e 2, hanno avuto una mortalità più alta perché allevati a 22° C. I piccoli nutriti con naupli d’Artemia (parto 6) sono morti. Probabilmente perché, i naupli di Artemia sono troppo grandi (400-500 m) rispetto ai Copepodi del plancton, la cui massima taglia corrisponde a 300 m (Tipton e Bell, 1988). Inoltre, si può anche supporre che il comportamento natatorio delle differenti specie di Copepodi stimoli maggiormente l’istinto predatorio dei neonati. Soltanto dopo 10 giorni di vita H. hippocampus è in grado di mangiare nauplii di Artemia e dunque di essere allevato più facilmente. In questa fase di crescita raggiunge, infatti, la stessa taglia dei neonati di H.kuda (0,6 cm) che, proprio perché più grandi di hippocampus, altrove sono allevati con successo proprio usando solo nauplii di Artemia. Questa è in definitiva una delle spiegazioni del successo su scala mondiale dell’allevamento di questa specie tropicale e delle difficoltà che invece si pongono, finanche nel mantenimento, di Ippocampi mediterranei. A partire dalla ottava settimana tutti i cavallucci possono essere alimentati con Artemia adulte vive ed anche congelate. In quest’ultimo caso, l’aggiunta di vitamine è indispensabile. Per abituare i cavallucci al cibo congelato è stata aumentata l’aerazione nella vasca durante l’alimentazione per dare l’illusione che le prede fossero vive ed è stato comunque aggiunto cibo vivo per esser sicuri che gli animali avrebbero mangiato in ogni caso. Un’aggiunta di plancton vivo ogni due-tre giorni è stato sempre assicurato. In definitiva i risultati raggiunti nel mantenimento degli adulti e nell’allevamento dei neonati durante le prime settimane sono stati ottenuti seguendo i seguenti criteri: Mantenimnto degli adulti - Acqua di mare naturale - Temperatura : 19-22° C - Dimensioni della vasca 126 litri (80x35x45), senza sabbia solo con Gorgonie e rocce - Illuminazione : Fluor BF 23, da 20 watt - Sistema di filtrazione meccanica operata dall’impianto generale, sterilizzazione ad UV - Ribollimento calmo (ma non airstones) - Cibo vivo e congelato (Plancton e Artemia adulte), 2-3 volte al giorno Poche gocce di Vitamina (Elevit-Roche) aggiunte all’acqua 1 volta e settimana Piccoli allevanti (1-30 giorni) - Acqua di mare naturale - Temperatura : 19° C - Dimensioni della vasca 25 litri (18x11x12), senza sabbia - Illuminazione : Fluor BF 23, da 20 watt - Nessum sistema di filtrazione, ma sterilizzazione dell acqua con UV - Ribollimento calmo (bolle d’aria lente e larghe) - 60 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61 - Cibo : per neonati (1-2 giorni) plancton vivo 5-7 volte al giorno; per piccoli (8-10 giorni), oltre al plancton vivo, anche nauplii di Artemia 4-5 volte al girono Poche gocce di Vitamina (Elevit-Roche) aggiunte all’acqua 1 volta e settimana Se i piccoli cominciano a mostrare scorticature sul corpo immettere nell’acqua Cu2SO4 (1 g/1000 L) per 3-5 giorni Pulizia del fondo della vasca 2-3 volte al giorno, cambio di ¼ di acqua ogni due giorni BIBLIOGRAFIA Fiedler K. (1954). Vergleichende Verhaltenstudien an Seenadeln, Schlangennadelm und Seepferdchen (Sygnathidae). Z. Fur Tierpsychologie 11: 358-416. Gamulin-Brida H. (1965). Contribution aux recherches sur le bionomie bentique de la baie de Porto Paone (Naples, Italie). Répartition des biocénoces bentiques. tires à-part des pubbl. Stazione Zoologica Napoli 34, 475-499. Marichamy R., Lipton A.P., Ganapathy A. & Ramalingam J.R. (1993). Large scale exploitation of seahorse (Hippocampus kuda) along the Palk Bay coast of Tamil Nadu. Marine Fisheries Information service 119: 17-20. Parenzan P. (1956). Biocenologia dei fondi marini a Zosteracee. Estr. “Bollettino di Zoologia” pubb. dall’Unione Zoologica Italiana. Spotte S., (1992). Captive Seawater Fishes – Science and Tecnology. ed. Wiley – interscience publication. John Wiley & Sons, Inc. Tipton K. & Bell S.S. (1988). Foraging patterns of two sygnathid fishes: importance of harpacticoid copepods. Mar. Ecol. Prog. Ser. 47: 31-43. Tortonese E. (1970). Fauna d’Italia – Osteichthyes (Pesci Ossei) parte I. Vincent A.C.J. (1996). The international trade in seahorses. TRAFFIC International, Cambridge. - 61 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67 ACCOUPLEMENT ET PONTE DE Caretta caretta EN CAPTIVITE Sidonie CATTEAU1, Stéphane JAMME1 & Flegra BENTIVEGNA2 1 2 Marineland, 306 avenue Mozart, F-06600 ANTIBES. Stazione Zoologica Anton Dohrn, Villa Comunale, I-80121 NAPOLI. INTRODUCTION La tortue Caouanne, Caretta caretta, est l’espèce la plus commune dans la Méditerranée où elle vit et se reproduit. Pourtant, au début des années 80, le déclin et la diminution de toute les populations du monde de cette espèce semblaient inéluctables tant les menaces étaient importantes : dégradation des plages de ponte, pillage des nids, chasse pour la nourriture, la peau, l’huile et la carapace, capture accidentelle par les chaluts et les filets de pêche, pollution marine provoquée par le pétrole, les sacs plastiques et les détritus. Depuis 1982, la tortue Caouanne est inscrite sur la liste rouge comme espèces vulnérables, depuis 1996 comme espèce menacée. En France, elle est protégée depuis 1991. Cinq tortues Caouannes, trois mâles et deux femelles vivent en captivité à Marineland (Antibes, France) depuis 1989. Au printemps 2005, les premiers comportements reproducteurs ont pu être observés. Quatre mois plus tard, deux pontes ont été récupérées. MATERIEL ET METHODE Les animaux Tableau 1. Carte d’identité des tortues. - 63 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67 Conditions environnementales Du mois d’octobre au mois de juin, les tortues évoluent dans un bassin couvert, puis pendant la période estivale où la température moyenne de l’eau de pompage atteint un minimum de 20 C, les tortues sont transférées dans un bassin extérieur : « le bassin eucalyptus ». Ce bassin est alimenté en eau de mer naturelle. Le pompage est placé à 400 mètres du bord de mer et à 35 mètres de profondeur. La qualité de l’eau de pompage est donc dépendante des conditions météorologiques. Ce bassin est divisé en deux niveaux : le niveau bas (le bassin) immergé et le niveau haut (la plage) émergé. Une pente douce relie les deux niveaux permettant ainsi aux animaux de sortir de l’eau. Le bassin est entièrement en béton. Une plage artificielle a été aménagée spécialement pour les tortues : une cuve de 6 m2 remplis de sable, montée sur pilotis, affleurant la surface, avec une rampe y permettant l’accès. Période Le Lagon Le bassin eucalyptus octobre à juin juillet - août Surface 105 m 2 3 250 m ouvert / intérieur > 50m filtre à sable 3 166 m / heure Population Eclairage 300 m 3 Volume Situation Circuit de nage possible Filtration Débit Régulation thermique 2 tortues échangeurs à plaques 12 heures par projecteur HQI 800 m extérieur > 140 m filtre à sable 3 200 m / heure tortues, 3 otaries, 3 phoques pas de régulation cycle nycthéméral naturel Tableau 2. Les bassins Le relevé des températures au cours de l’année 2005 dans les bassins lagon et eucalyptus est représenté figure 1. 25 20 15 10 Lagon 5 Eucalyptus br e em se pt ao ût et ju ill n ju i m ai ril av s m ar to b n o re ve m br e dé ce m br e ja nv ie r fé vr ie r 0 oc Température (°C) 30 Figure 1. Courbes mensuelles de température des deux bassins. - 64 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67 Le nourrissage Les tortues sont nourries 2 à 3 fois par semaine. La quantité distribuée, variant en fonction de la température, est en moyenne équivalente à 2 kg par tortue et par repas. Le régime alimentaire est composé de poisson et céphalopodes. RESULTATS Accouplement Les tortues s’accouplent pour la première fois le 14 mars 2005. Le mâle n° 1 chasse la femelle n° 1 ; il nage rapidement, se place au-dessus de la femelle et la maintient en la mordant au niveau du cou. Il s’accroche alors aisément sur la dossière de la femelle grâce aux deux griffes de ses pattes antérieures (photos 1-4). Nous observons l’accouplement des tortues pendant deux mois et demi, de mi-mars à fin mai. Les pénétrations ont pu être observées à trois reprises : le 14 mars, le 14 mai et le 24 mai 2005. Photos 1-4 : Observations de comportements reproducteurs (J. Foudraz, Marineland). Observations Les deux femelles montrent plusieurs traces de morsures sur le cou face dorsale et ventrale (photos 5-6). Photos 5-6 : Traces de morsures sur le cou des femelles (S. Laran, Marineland). Au cours de cette période, nous avons observé des changements dans leur comportement alimentaire, allant jusqu’à refuser la nourriture distribuée. Les mâles, moins actifs, attrapent les proies mais ingèrent plus difficilement la nourriture. Les femelles sélectionnent la nourriture, préférant les encornets. La prise alimentaire diminue alors de 40%. - 65 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67 Ponte Malgré les aménagements, les tortues ne sont pas sorties de l’eau pour pondre. Elles ont libéré les œufs en pleine eau. La première ponte a eu lieu le 24 juillet (température du bassin 24° C), deux jours après le transfert des deux femelles dans le bassin eucalyptus (bassin extérieur) : 16 œufs ont pu être récupérés. La deuxième ponte a eu lieu le 15 août (température du bassin 26° C) : une cinquantaine d’œufs a pu être récupérée. Les pontes ont eu lieu en début d’après-midi. Les œufs étaient éparpillés sur le fond du bassin. Les autres occupants du bassin (otaries et phoques) n’y portant, au moment de la récolte, aucune attention. La taille des œufs de 45 mm s’inscrit dans les données moyenne décrite dans la littérature (34,7 diamètre œuf 55,2). Les œufs, pondus en pleine eau, ont subi des échanges d’eau liés à la différence de concentration des deux milieux (eau de mer et milieu interne de l’œuf). Probablement déshydraté au contact de l’eau de mer, les œufs n’étaient pas viables. Une partie des œufs récupérés a été placée en chambre froide avant d’être envoyée à la Stazione Zoologica (Naples, Italie) pour analyse, avec la collaboration de Flegra Bentivegna : les œufs étaient fécondés. La fécondation a eu lieu dix jours avant la ponte, directement dans les oviductes. Les mesures (forme et dimension) correspondent exactement à des œufs fécondés. A l’intérieur des œufs, nous avons observé la formation de la membrane externe et la présence de nombreux blastomères. Le jour de la ponte, les œufs avaient atteint le 6ème stade de développement embryonnaire (Miller, 1985). Photos 7-8: Première série d’œufs pondus le 24 juillet 2005 (S. Jamme). CONCLUSION Grâce au suivi quotidien des populations et à l’attention portée par les équipes en charge des collections, une partie du cycle de reproduction de Caretta caretta à pu être observé en milieu artificiel. Aujourd’hui, des aménagements complémentaires sont indispensables pour permettre aux animaux de réaliser l’ensemble de leur cycle naturel de reproduction. - 66 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67 Remerciements Nous tenons à remercier les animaliers qui ont apporté leur aide, l’ensemble de l’équipe aquarium pour sa collaboration et Sophie Laran pour son assistance. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Devaux B. et De Wetter B., 2000. Cap sur les tortues marines. Ed. : Nathan. 127p. Marquez M., R., 1990. FAO species catalogue. An annotated and illustrated catalogue of the sea turtles species known to date. FAO fisheries synopsis, 125: 81p. Groombridge, B., 1982. The IUCN Amphibia-Reptilia Red Dat Book, Part 1 : Testudines, Crocodylia, Rhynocephapalia. IUCN Gland, Switzerland. (www.redlist.org) - 67 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 MAINTIEN ET CROISSANCE DE Palinurus elephas Eric DUMAND Les langoustes sont des animaux assez communs, toujours appréciés du grand public qui aime les voir évoluées. En captivité, ce sont des animaux relativement faciles à maintenir si on dispose d'une bonne filtration et d'une climatisation. Modestement on exposera ici les bases acquises lors de leur maintien et de leur croissance. PRESENTATION GENERALE Biologie Fiche signalétique : Nom scientifique : Palinurus elephas (Fabricius 1787) Nom vernaculaire : langouste rouge ou commune Famille : Palinuridés Genre : Palinurus La langouste rouge ou commune est un crustacé. Son corps, segmenté, est recouvert d'une carapace chitineuse. Elle peut peser jusqu'à 4 kg. La tête est couverte de fortes épines et porte deux yeux composés à facettes protégés par deux cornes frontales triangulaires, deux petites antennes (antennules), deux antennes dirigées vers l'arrière et plus longues que le corps(50 cm maximum), deux mandibules broyeuses et quatre mâchoires à lames coupantes. Le thorax porte trois paires de pattes-mâchoires (dont une rame sert à l'ingestion des aliments et à l'entretien d'un courant d'eau respiratoire) et cinq paires de pattes locomotrices (chez les femelles une paire de ces pattes porte des pinces). L'abdomen porte six paires d'appendices biramées (pléopodes) dont les deux premières constituent un critère de dimorphisme sexuel Les autres espèces commercialisées en France pour l'alimentation humaine sont : Palinurus mauricanus : langouste rose ou langouste de Mauritanie Palinurus regius : langouste verte (ouest afrique). Palinurus argus : langouste blanche ou de Cuba. Jasus lalandii : Langouste du cap. - 69 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 Reproduction Les femelles pondent de 13 000 à 140 000 œufs. La fécondation est externe. Elles sont ovigères théoriquement de septembre/octobre à février/mars. Les oeufs sont ancrés sous l'abdomen de la femelle. En plus d'être replié, l'abdomen est fermé sur les cotés par les pléopodes ce qui forme une véritable coque de protection. Régulièrement, la femelle oxygène et tri ses œufs à l'aide de sa cinquième paire de pattes locomotrices (en comptant de l'avant vers l'arrière) dotées de pinces (le male ne possède pas ces pinces). A l'éclosion, les œufs libèrent des larves planctoniques en forme de feuille d'environs 3 mm de long. Lors de leur croissance planctonique les "langoustes" prendront de nombreuses formes larvaires dont la forme phyllosome. Elles ont un aspect si différents de l'adulte que l'on a longtemps pensé qu'il s'agissait un autre animal. Durant cette vie les phyllosomes se nourrissent d'organismes planctoniques par filtration d'eau. En s'alimentant, elles prendront du poids et tomberont sur le fond parfois à plusieurs centaine de kilomètres de leurs lieux de naissances sous la forme juvénile. Les langoustes, comme tous les crustacés, grandissent par mues successives : c'est une croissance discontinue. En fonction des espèces, pour atteindre le stade langouste adulte, il y aurait environs 290 mues successives ce qui prendrait de 9 à 20 mois ! Répartition géographique Les palinuridés sont très animaux largement répandu dans les milieux marins côtiers. L'espèce elephas se rencontre plutôt dans le nord-est de l'Océan Atlantique depuis les côtes rocheuses irlandaises jusqu’aux côtes africaines, en incluant la Mer Méditerranée. Alimentation en milieu naturel En milieu naturel, la langouste est macrophage et se nourrit d'algues, d'invertébrés (annélides, échinodermes, Mollusques, spongiaires…) et parfois de crustacés, mais rarement de poissons (n'étant pas très bien "équipée" pour cette prédation). Elle est également nécrophage et chasse plutôt la nuit. EN CAPTIVITE Alimentation Type d'aliment On vient de voir qu'il lui faut une alimentation variée. Ce qui permet une bonne sécurité alimentaire : en effet si on a un doute quant à la qualité d'un aliment (notamment en terme de risque de contamination pathologique) on pourra toujours trouver un autre aliment plus sûr. On privilégiera donc les aliments congelés (crevettes entières pour les apports en calcium et autres minéraux, moules, poissons…) que l'on pourra supplémenter en vitamines liquides (Vitamix par exemple). On supplémentera plutôt par injection que par balnéation. On injectera les vitamines dans l'aliment environs 1 à 2 h avant la distribution suivant le type d'aliment. On veillera aussi à ce que l'aliment en préparation ne soit pas contaminé tandis qu'il s'imprègne le mieux possible (mise au réfrigérateur par exemple). En effet une certaine partie de la nourriture est pulvérisée dans le bassin par le broyage externe de l'aliment par le système masticateur de la langouste : un simple enrobage ou un trempage superficiel de vitamine serait assez inefficace et ne ferait qu'augmenter la quantité de matière organique introduite dans le bac lors de l'alimentation. Si on distribue des crevettes roses décongelées, on veillera à percer - 70 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 la carapace pour que l'air contenu dans celle ci s'en échappe, en effet une crevette qui flotte peut échapper à la langouste et finira dans la surverse ou dans le filtre (ce qui polluera inutilement le bac). Méthode de distribution Etant naturellement nécrophage le sevrage alimentaire se limite à conditionner les animaux au "rituel" d'alimentation. Cette phase d'acclimatation est largement plus facile comparée au travail fourni pour sevrer des poissons à un aliment inerte par exemple. Les langoustes une fois conditionnées vont venir directement chercher les morceaux d'aliment. Pour cette phase on va d'abord se servir des stimuli alimentaires. Suivant la forme et la taille du bac le premier stimulus sera un bruit (échelle qui se pose sur le bord du bac et/ou un soigneur qui y monte, une porte qui s'ouvre…). Le second sera le contact chimique avec l'odeur de l'aliment qui est alors immergé. Le dernier stimulus sera donné par le contact physique avec l'aliment. Lorsque le conditionnement est abouti les animaux adopte une position d'antennes dites de chasse en réponse au stimuli du "rituel" alimentaire : les antennes sont redressées vers l'avant légèrement en hauteur en hauteur.. Voici comment on peut procéder pour alimenter un seul individu: Normalement dés l'immersion de l'aliment, l'instinct de l'animal fait qu'il se met en chasse. Il faut lui amener la nourriture avec une pince assez fine (de type pince à planter Eheim 70 cm par exemple) le plus près possible de la cache de départ. On effleure avec l'aliment une des deux grandes antennes. La langouste va alors localiser précisément l'aliment et le saisir avec ses deux plus grosses pattes. L'aliment est ensuite dirigé vers sa bouche et son système masticateur. Le soigneur doit laisser venir l'animal sans bouger et atteindre qu'elle ait bien saisi son aliment pour ensuite retirer doucement la pince en la faisant osciller sur elle-même. Si le morceau est suffisamment gros, il est alors maintenu avec les deux grosses pattes et la langouste regagne une cache pour le manger. Si le morceau est petit : la langouste le porte vers sa bouche avec ses deux plus grosses pattes où il est ensuite saisi par les autres pattes du système masticateur. Les deux grosses pattes sont ainsi libérées et la langouste peut alors saisir un deuxième morceau avant d'aller se réfugier dans une cache pour y consommer les deux morceaux. Lorsqu'il y plusieurs individus la technique est la même seulement il ne faut pas que les animaux entre en contact entre eux. En effet si deux individus se touchent (même juste avec leurs antennes) la priorité ne n'est plus l'alimentation mais la fuite ou le combat. Le travail du soigneur aura donc échoué ! Pour éviter cela il faut maintenir les animaux le plus près possible de leurs positions respectives (normalement isolée) de départ en distribuant rapidement à chacun eux: un individu avec de l'aliment n'avance plus ou mieux se réfugie dans une cache. Quantité distribuée La quantité peut être donnée plusieurs fois par jours ou en une seule fois. C'est donc le "responsable" du bac qui doit décider en fonction de sa "politique" alimentaire par rapport à ses estimations des besoins des animaux (si l'animal se dépense peu ou beaucoup), de leur environnement (si on possède un bon ou mauvais système de filtration, apport d'eau neuve …) - 71 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 A titre indicatif ont peut donner plus d'une sardine (par jours sur plus d'une semaine) à une ou deux crevettes (par semaine pour un individu) de 40 cm de long. Horaires d'alimentation. Au début de l'acclimatation on pourra nourrir juste avant l'extinction du bac mais rapidement on peut passer à des horaires "quasi aléatoires". Ces animaux étant peu difficiles. Reproduction et croissance On a vu qu'en milieu naturel la langouste muait un nombre impressionnant de fois. Amener à terme cette croissance en captivité est possible mais elle relève plus d'un travail fondamentaliste. En aquarium arriver à garder une larve phyllosome vivantes pendant 20 mois sans qu'elle soit aspirée par une filtration classique est raisonnablement impossible. La récupération des phyllosomes est possible (par concentration) et leur alimentation avec des animaux de type proies vivantes reste possible mais pour des structures adaptées de type aquaculture avec un aspect économique évident et indispensable. Actuellement des fermes de grossissement de langoustes existent et à ma connaissance il n'y à pas d'écloserie comme pour les pénéides. Lors de la mue d'un individu adulte en captivité on observe un arrêt progressif de l'alimentation. Pour se protéger des prédateurs les mues ont lieux la plus par du temps la nuit et peuvent se finir au petit matin en effet c'est l'heure où les prédateurs ont théoriquement l'estomac le plus rempli et sont moins en chasse. L'animal se positionne dans un endroit bien dégager pour ne pas être gênée lors de sa libération de son ancienne carapace. Il est alors une proie facile. Nombreux sont les techniciens qui ont cru découvrir avec effroi un animal mort dans le bac au petit matin et qui ont encore été plus surpris lorsqu'ils ont découvert qu'il s'agissait en fait d'une exuvie. Pour effectuer sa mue l'animal va se gonfler d'eau et faire craquer sa carapace à des endroits précis qui vont permettre sont extraction. Il faudra ensuite quelques jours (environs 3) pour que la carapace soit suffisamment dure pour assurer sa protection. On a constaté aussi que lorsqu'une des langoustes muait, les deux autres faisaient de même sur environs 3 jours. Les hypothèses alors émises ont été les suivantes : Simple fait du hasard ? Si elles muent ensemble alors elles ne peuvent plus s'attaquer les unes aux autres vu qu'elles sont toutes faibles au même moment, se serait alors une stratégie volontaire ? Enfin la dernière hypothèse serait que par la libération d'éléments chimique dans le bac (de type hormones) la mue du premier individu provoquerait les mues des autres individus : se serait donc involontaire pour les deux autres langoustes ? Des études sur les homards ont montré que ces derniers gèrent la libération de leurs urines (contenant des phéromones) en fonction de la présence ou non d'un congénère. Où peut être un peu de tout ? Peuplements possibles La croissance de ces animaux est relativement rapide on doit donc anticiper les problèmes liés aux tailles adultes des animaux. Si la taille du bac le permet, on peut mettre plusieurs individus et donc envisager d'éventuelles reproductions. Dans un même bac on aura tendance à mettre des individus de même taille pour éviter les problèmes liés à la dominance. - 72 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 On pourra ajouter des poissons typiques des tombants par exemple apogon (Apogon imberbis) et anthias (Anthias anthias) par exemple pour rester dans les couleurs oranges) poissons de petites taille et assez agiles pour échapper aux attaques éventuelles des langoustes. De plus on introduira des animaux qui occuperont la colonne d'eau au-dessus des langoustes, ces dernières occuperont les fonds du bac. L'ajout d'autres crustacés comme des araignées de mer (Maya squinado) est possible mais soulève un certain nombre de problèmes. L'agressivité tout d'abord avec une compétition pour l'occupation des caches (vu que ces animaux sont naturellement concurrents) ou pour l'alimentation bien que les araignées se nourrissent plus facilement avec leurs pinces. Mais le souci majeur se posera surtout au moment des mues respectives où les attaques sont aussi programmées qu'efficaces. En effet lors d'une mue d'une araignée par exemple, les langoustes vont attendre que l'araignée est totalement muée avant de l'attaquer en même temps. Les premières attaques se feront au niveau des pattes (qui seront alors consommer tels des spaghettis) mutilant ainsi pour de nombreuses mue le nouvel individu (s'il n'est pas entièrement consommer). Pour éviter cela il faut réussir à isoler les langoustes des araignées (ou inversement) pendant ces périodes. Pour savoir quand le faire, on peut chercher un stimulateur de mue mais il vaut mieux coupler expérience et chance. L'expérience se fera avec le temps et la notation du vécu du bassin en relevant les dates de mues réussies (ou non) et en se basant sur la baisse de l'alimentation juste avant la mue. Le facteur chance est important aussi pour qu'un individu arrive à passer plusieurs mues et donc pour avoir son cycle de mue. On peut notamment étudier ces phases pour les deux espèces séparées (notamment en quarantaine) puis, lorsque les cycles sont maîtrisés, ont met les individus ensemble : le résultat n'étant toujours pas garanti. Peut de structure peuvent se permette ce genre de travaux. Aménagement du bac Pour ce type d'animal la surface a plus d'importance que le volume. Un bac avec une faible hauteur d'eau peut tout à fait convenir (40 cm) en effet les langoustes peuvent évoluer avec une partie de leurs antennes exondées sans problèmes apparents. Une surface 1m² par individu semble raisonnable soit un volume de 400 litres au grand minimum (le double c'est évidemment mieux), ce qui est tout à fait compatible avec les capacités de l'aquariophilie actuelle. Un décor solide (notamment au niveau des jointures de blocs et des caches) est indispensable. En effet les langoustes arrivent à faire bouger des blocs de plusieurs Kg s'ils ne sont pas bien calés. Et une chute d'un tel bloc sur une vitre est inconcevable. Il faut faire particulièrement attention à ce point. Pour les caches la logique impose un nombre de cache supérieur au nombre d'individu avec une bonne répartition et aussi une bonne vision (par le public s'il y a). Le sol du bac peut être composé de maërl (bon décanteur et élément calcaire important pour la chimie de l'eau) au premier plan ensuite on se basera sur l'image du tombant sous-marin avec éboulement plus ou moins important. Le fond du bac sera entièrement rocheux pour permettre aux individus de venir s'alimenter en escaladant. Les blocs de pierres vivantes présentent de nombreux avantages surtout au niveau de l'esthétisme et du calage mais le peuplement sera relativement malmené par les langoustes (pour l'alimentation) ou les araignées (pour se camoufler en arrachant les végétaux des pierres pour se les piquer sur leurs carapaces). De plus la faible lumière n'encourage que moyennement le développement des pierres vivantes. Pour maintenir un beau décor il faudra rajouter de nouvelles pierres environs une fois par an. - 73 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 Capture des animaux et manipulation Une langouste pour fuir repli violemment son abdomen et les coûts de queue ainsi produits la propulse rapidement en marche arrière. Pour la capture il faut simplement anticiper cette fuite. On peut placer par exemple une épuisette derrière elle tout en la rabattant avec une pince par exemple mais ce mode de capture peu blesser l'animal lors du démêlage. De plus lorsque l'on tient à mains nue une langouste, les coups de queue occasionnent des coupures aux mains assez profondes, il faut donc porter des gants et bien maintenir l'animal pour ne pas qu'il tombe. Pour manipuler la langouste facilement il faut la maintenir à l'envers (les pattes en l'air). Si on veut les manipuler avec le moins de stress pour elle (et le technicien soigneur) la ruse consiste à la piéger tranquillement dans un tube en PVC borgne (par exemple) où elle va rentrer volontairement. Il suffit ensuite de relever le tube rapidement et de transférer le tout où l'on veut. Le casier ou la nasse de pêche sont aussi envisageables. Il faut cependant se méfier car plusieurs animaux peuvent se faire piéger en même temps et les mutilations suite à des combats sont toujours possibles. Pathologies Les langoustes sont des invertébrés relativement rustiques qui tombent rarement malades. Hélas, ils restent très sensibles aux pollutions surtout accidentelles comme des relargages de cuivre. Des nécroses sont possibles avec l'apparition de perforation de la carapace et apparition d'une zone noire au niveau de la perforation. L'issue de ce type de pathologie est fatale. On peut toujours essayer faire des bains d'eau douce, désinfecter localement mais les résultats ne sont pas visibles. Si le problème se situ sur une patte où l'amputation est possible on peut réussir à sauver l'animal. On peut aussi voir se développer une tache noire sous la carapace de l'individu sans perforation apparente. Cette tache se développe et ne cause a priori pas de problème comportemental mais un jour l'animal ne s'alimente plus et meurt peu après. Souvent ce sont des champignons qui perforent la carapace et prolifèrent à l'intérieur de l'ôte. Il faudra donc une stratégie préventive très au point notamment au niveau de l'alimentation et de la filtration. De même au niveau de l'approvisionnement : les langoustes sont des animaux qui sont transporter à sec ou en viviers pour servir à l'alimentation humaine. Ces conditions ne sont pas très favorables à sa survie sur du moyen long terme. Il faudra donc se rapprocher des pêcheurs professionnels et en tout cas intervenir avec le transport pour limiter les risques inutiles. Données techniques Eclairage Comme pour tous les aquariums, et pour minimiser les heures de nettoyage des algues sur les vitres on orientera les éclairages pour éviter qu'ils "arrosent" la vitre. On adaptera la puissance de l'éclairage à la profondeur du bac et à sa configuration, là encore il n'y a rien de nouveau. Classiquement on y additionnera un système de tube néon classique et un tube bleu qui devront s'allumer et s'éteindre avant et après l'éclairage principal imitant ainsi le lever et le coucher du jour. Cet éclairage permettra aux animaux d'avoir le temps nécessaire pour se "cacher" mais il permettra aussi d'avoir un éclairage qui se rallume très rapidement après une - 74 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 microcoupure de courant (contrairement aux éclairage de type HQI ou HQL). Ce qui est primordial pour la qualité de visite (s'il s'agit d'un lieu ouvert au public). L'animal privilégiant l'obscurité, on dotera le bac d'un éclairage assez faible au niveau de la zone d'évolution des langoustes (vers le fond) mais pour avoir un bac suffisamment lumineux on se rattrapera en "arrosant copieusement" le haut du bac d'une belle lumière "blanche métallique". On veillera aussi à respecter une photopériode été / hivers en tenant compte bien sûr (s'il y a lieu) des horaires d'ouvertures au public (pour simplifier il faut partir sur une base de 8 h à 18 h en hivers et 7h à 21 h pour l'été). Tout cela pour essayer de respecter le biorythme naturel des animaux : ce qui est primordial pour la santé et les reproductions éventuelles. Températures Un système permettant une autonomie totale du bac par rapport à l'environnement est primordial : un groupe froid bien dimensionné (pour assurer une température d'environs 18° C en été) couplé à un système chauffant (permettant de maintenir 15° C en hivers) sera de rigueur. S'il y un fort écart de température et/ou suivants les conditions climatiques, on pourra être victime de buée sur la vitre. Les langoustes étant des invertébrés on veillera à ce que le système de refroidissement (notamment pour les serpentins) ne soit par en cuivre même gainé. En effet on constate quasi- systématiquement une pollution dans le bac à plus ou moins court terme ce qui peut entraîner la perte des animaux. Pour les serpentins de cuivre on peut assez facilement les remplacer par des tuyaux en PVC souple pour l'arrosage automatique. Il faudra cependant bien les désinfecter et bien les rincer au préalable. Pour éviter ce genre de désastre un groupe froid compact (de type Tecco) est recommandé, en effet le principe de refroidissement par échangeur à plaques est actuellement le plus performant (par rapport à son coût) de plus il faut que ces dernières soient en titane pour éviter les problèmes de corrosion dont sont victimes les autres systèmes (à plus ou moins long terme). Le refroidissement est un des postes les plus coûteux pour le maintien de langouste. Détenir ce type d'animaux dans un bac climatisé est indispensable : on sait qu'un bac en été peut monter à plus de 30° C, la survie de cette espèce y est alors quasi-impossible. Pour limiter les coûts on doit pouvoir s'affranchir plus ou moins partiellement de la décente à 15° C en hivers. Qualité de l'eau et survie Une qualité d'eau optimale est toujours souhaitée et il est clair qu'avec de l'eau de mer naturelle passer sur UV le travail peut être grandement facilité. Une salinité de 30 à 37 g/l à 18° C est tout à fait correcte. Il faudra veiller à compenser l'évaporation avec de l'eau osmosée ou de l'eau douce. Un rythme classique de renouvellement d'eau de 20% par mois sera à effectuer en routine (une fois le bac équilibré). En effet il ne faut pas craindre les apports de sels minéraux et d'oligo-éléments qui seront primordiaux pour éviter les carences de calcification au niveau de la carapace notamment lors des phases de mues. D'autant plus qu'en captivité les individus de tailles similaires muraient simultanément, ce qui implique une brusque et importante consommation de ces minéraux et oligo-éléments. S'il y a carence en sels ou oligo-éléments minéraux la mue peut se bloquer et l'animal peut rester prisonnier et mourir. Lors du lancement du bac, il faudra veiller à introduire un minimum de matière organique dans le bac pour y faciliter l'obtention de l'équilibre. On veillera à ne pas dépasser un taux de nitrates de 50 mg/l. Si un jour, dans le bac, on mesure des concentrations élevées en ammoniac et en nitrites alors votre bac n'est pas équilibré et il ne doit pas y avoir de nitrates. - 75 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 Si avec ces fortes concentrations on a une concentration de 50 mg/l en nitrates alors il y a un énorme problème et il faut très vite intervenir. Comme la plus part des animaux aquatiques, les langoustes supportent des concentrations surprenantes au niveau de la chimie de l'eau. Et ce qui est le plus important est la manière d'arriver à ces concentrations (ou de s'en éloigner) pour cela deux mots : progressif et continu. Mais attention quand même on sait que passer une limite l'animal ne peut plus s'en "sortir" et décédera de la suite d'un événement et ce décès peut intervenir plusieurs jours voir plusieurs mois après cet événement. L'exemple d'une langouste transporter à sec qui à pris un coup de chaud. Après le transport elle arrive chez vous et vit encore plus d'une dizaine de jours puis décède : même avec la meilleure passion du monde et le meilleur équipement (et même à l'aquarium de Lourdes) on ne peut rien y faire ! Il faut rester humble et ce n'est parce qu'un animal mange et qu'il bouge qu'il est en bonne santé : il peut être entrain de mourir. Filtration Les langoustes vivant prés du fond du bac c'est là que seront situer les sources de matières organiques. Il faudra donc avoir un drain et ou une aspiration basse ce qui facilitera l'aspiration des polluants. Une prise d'eau haute évitera la formation d'un voile gras et donc favorisera les échanges aire/ eau. Le système de filtration sera classique : chaussette, filtre mécanique, filtre biologique. On pourra temporairement et avant introduction rajouter un filtre chimique avec des résines pour capturer un maximum de métaux et polluant divers. On y installera un UVc juste avant le filtre biologique pour limiter sa contamination éventuelle. On veillera au respect des normes constructeurs et on fera attention au temps de vie des lampes pour éviter sue le diffuseur d'UVc ne se transforme en réacteurs à bactéries. On veillera à adapter les tailles des différents filtres surtout à respecter les "fameuses" vitesses de passages. On veillera aussi à pouvoir "bipasser" le filtre mécanique (lors d'un entretien lourd par exemple) avec un autre système pour maintenir un flux d'eau adéquat afin de maintenir le filtre biologique opérationnel. On essaiera de multiplier les modules de filtration pour que lorsque l'on en entretien un (ou s'il tombe en panne) on dispose encore toujours d'une filtration. Oxygénation L'oxygénation est primordiale : en générale elle est assurée par les rejets de surface et mieux par l'utilisation d'un filtre semi-humide. Mais cette aération peut être insuffisante pour assurer oxygénation. La présence d'oxygène dissout est, rappelons-le, la base des échanges chimiques à l'origine de la vie et de l'équilibre du bac. Un système de diffusion d'oxygène est donc largement souhaitable (oxygène liquide ou diffuseur de type hospitalier). Sans bien sur tomber dans la sursaturation. Un particulier doit donc se replier vers un système de production d'oxygène fiable et économique comme le diffuseur hospitalier réformé (si le facteur financier n'est pas à prendre en compte alors l'achat d'une bouteille d'oxygène liquide ainsi que les travaux nécessaires à sa mise en œuvre sont indispensables). Attention l'oxygène est un produit explosif notamment au contact des graisses, il faudra donc bien veiller à cela sinon il est à proscrire. Filtration et croissance des larves On peut aussi essayer de concevoir une filtration qui laisserait vivre un maximum de phyllosomes dans le bassin de présentation. Il faudrait aspirer 100% de l'eau indirectement et sur une grande surface. Un réseau de drains sous sable très développé peut remplir ce rôle. Le voile gras de surface serait alors incorporé par les rejets de surface (il n'irait plus dans une surverse). Il faudra prévoir une distribution de proie vivante pour les larves avec un brassage - 76 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77 constant de la masse d'eau. On pourra utiliser un système de type air lift- exhausteur. Il faudrait pendant cette distribution toujours faire tourner le système de filtration biologique mais pas directement sur le bassin sinon une partie des proies vivantes serait filtrée. Pour les bacs équipés de mousses comme média de filtration biologique : si ces mousses sont surdimensionnées par rapport au potentiel pollueur du bac alors leur nettoyage peut être retardé de manière à conserver dans le filtre les éventuelles phyllosomes. De plus à la surface de ces mousses les vitesses de courants sont très faibles et je pense que cela reste compatible avec leur survie. On veillera aussi à ce qu'il n'y ait pas de décantation dans les filtres pour que les larves soient toujours en mouvement ce qui est indispensable à leur vie planctonique. Il faudra aussi distribuer des proies vivantes dans le bac. Ce projet reste concevable et réaliste, destinés aux personnes équipées et patientes et surtout consciente que la chance reste leur meilleur allié. CONCLUSION A la lumière des ces quelques points relativement logiques et simples, on peut voir que le maintien en captivité de Palinurus elephas reste facile à appréhender. Mais lorsque l'on cherche à approfondir les choses c'est un tout autre problème. Seul le temps et la passion arrivent à faire progresser l'expérience (qui ne doit jamais se faire au détriment des animaux). Cette relative facilité de maintien a été permise grâce à une prévention systématique choisie et mise en place par les personnes qui m'ont encadrées et dirigées et je tiens ici à les en remercier, pour moi et les animaux. - 77 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82 REPRODUCTION DE Carcharinus plumbeus EN CAPTIVITE Sidonie CATTEAU & Stéphane JAMME Marineland, 306, avenue Mozart, F-06600 ANTIBES. Sept requins gris (Carcharhinus plumbeus) vivent en captivité à Marineland depuis 1996. Aujourd’hui, seulement l’Aquarium d’Okinawa, l’Aquarium du zoo de Madrid et l’Aquarium du Marineland d’Antibes maîtrisent avec succès la reproduction de cette espèce. Nous avons obtenu 10 portées successives pour un total de 91 jeunes. Le requin gris est le plus fréquemment présenté dans les Aquariums publics. LES GENITEURS Les géniteurs (3 mâles et 4 femelles), pêchés dans la mer des Caraïbes, ont été introduits dans le bassin en avril 1996. Ces animaux d’une taille supérieure à 2 mètres, d’un poids d’environs 80 kg pour les mâles et 100 kg pour les femelles sont âgés, d’après Casey J.G (Croissance et âge) de 15 à 20 ans et sont sexuellement mâtures. CARACTERISTIQUES DE MAINTENANCE Les géniteurs évoluent dans un bassin d’un volume de 2000 m3, d’une surface de 450 m2 et d’une profondeur variant de 4m à 4,5m. Le système de filtration est composé d’écumeurs et filtres à sable en série. Le débit de filtration/brassage est de 1 volume / 90 min. Le renouvellement dépend des conditions météo et de pompage. Il varie de 10% par semaine au minimum à 20% par jour en été, (eau de mer naturelle). L’éclairage, par projecteurs HQI, conditionné par les horaires d’ouvertures du parc, varie de 14 heures (en hiver) à 17 heures (en été). La régulation thermique est assurée par des échangeurs à plaque, qui assurent une température de : 23° C pendant 6 mois et de 26° C pendant 6 mois. La salinité est maintenue à 37 g/l pendant 10 mois de l’année, puis est baissé à 30 g/l pendant les deux mois précédant la mise-bas. - 79 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82 Les teneurs en composés azotés sont : 0,1 mg/l de NH3 0,02 mg/l de NO2 20 mg/l de NO3 Les animaux sont nourris trois fois par semaine, à raison de 2% de leur poids par semaine, soit 16,4 kg. Le régime alimentaire est composé de poissons et céphalopodes. L’ACCOUPLEMENT L’accouplement a lieu au mois de mai. Les mâles sont très actifs et pourchassent les femelles. Ces comportements reproducteurs durent plusieurs semaines, occasionnant des blessures impressionnantes. Finalement, le mâle maîtrise et maintient la femelle en la mordant au niveau des pectorales puis l’entraîne sur le fond pour la pénétration. Un des ptérigopodes du mâle pénètre et se harponne au cloaque de la femelle. L’accouplement a lieu indifféremment de jour ou de nuit. Au cours de cette période, les animaux ne s’alimentent plus. LA GESTATION La gestation dure de 13 à 17 mois (en fonction de la température pendant la gestation). La température est de 23° C pendant les six premiers mois, puis elle est augmentée de 3° C (26° C) pendant les six derniers mois. Nous avons observé une corrélation importante entre la température et la durée de gestation : l’augmentation de la température en fin de gestation réduirait la durée de gestation de quelque mois. La femelle se nourrit copieusement à chaque repas et nous n’avons pas remarqué de période de jeûne systématique précédent la mise-bas. LA MISE-BAS La mise-bas a été le plus souvent observé en juillet. Elle a lieu dans le bassin, en générale en deuxième partie de nuit. Le nombre de jeunes par portée varie de 1 à 15. Ils mesurent en moyenne 58 cm et pèsent 1,2 kg. Dès l’expulsion, les petits, très vulnérables, sont victimes de cannibalisme de la part des autres habitants du bassin ; il est donc nécessaire de les pêcher rapidement afin de les isoler dans un bassin annexe communiquant dont les paramètres physico-chimiques de l’eau restent identiques. - 80 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82 Le premier nourrissage, composé de morceaux de poissons et de céphalopodes, a lieu dans les heures qui suivent la naissance. Quelques gambas ou noix de St jacques déclencheront les plus difficiles. Après la naissance, nous baissons la température de 3° C. LA CROISSANCE Les juvéniles sont maintenus dans un bassin annexe jusqu’à la taille subadulte de 1,20 m, atteinte en 17 mois. Les juvéniles sont nourris tous les jours (poissons et encornets) en excès ; la nourriture non consommée étant quotidiennement retirée du bac. La taille de 1,20 m atteinte, les individus subadultes possèdent les atouts nécessaires au transfert dans le bassin des géniteurs : - agilité dans la nage, - rapport taille proie et taille prédateur, - réserves nutritives pouvant palier à un jeûne lié à une compétition alimentaire. Cependant, le cannibalisme reste présent et les animaux subissent un apprentissage et portent tous des traces de morsures juste après le transfert. LE CYCLE T°C accouplement mise bas S g/l 37g/l gestation 26°C 30g/l 23°C J F M A M J J A S O N D J - 81 - F M A M J J A S O N D Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82 TABLEAU RECAPITULATIF DES NAISSANCES Date 23/08/1999 08/11/2000 11/08/2001 22/07/2002 29/09/2002 11/10/2002 17/07/2003 07/07/2004 08/08/2004 23/06/2005 Total : 91 petits Total : 32 petits Portée 12 10 7 14 9 1 12 15 5 6 17 morts nés 10 morts suite au cannibalisme 21 morts - anorexie - dévagination - saut hors du bassin - pollution de l’eau CONCLUSION Parmi ces 32 juveniles, une vingtaine sont partis dans d’autres structures. Vingt requins qui n’ont pas été prélevés dans le milieu naturel. Remerciements Les auteurs tiennent à exprimer tous leurs remerciements envers Jean Philippe Catteau son aide technique et scientifique. - 82 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 ELEVAGE DE Gramma loreto (Poey 1868). OPTIMISATION D’UN SYSTEME DE RECOLTE DES LARVES Philippe MAUREL, Francisco OTERO FERRER Musée Océanographique de Monaco, Av. Saint Martin s/n 98000 MC Monaco. Résumé : Gramma loreto, (Poey 1868) constitue depuis longtemps, une référence commune à tout aquarium marin récifal. Cependant, les informations concernant son comportement reproductif sont encore assez rares. Une étude sur l’optimisation d’un système de récolte de larves menées durant plusieurs semaines, a permis la conduite d’un élevage de cette espèce. INTRODUCTION La famille Grammatidae fait partie des poissons marins tropicaux relativement peu connus. Cette méconnaissance est due au fait que la plupart de ces poissons vit cachée dans des zones profondes du récif. Parmi les représentants de cette famille, composée de 2 genres et 11 espèces, Gramma loreto, Poey 1868, et Gramma melacara, Böhlke et Randall 1963, constituent, depuis longtemps, une référence commune à tout aquarium marin récifal. Ces espèces sont appréciées pour leurs couleurs, leur compatibilité avec de nombreux poissons et invertébrés ornementaux. Leur adaptation à la captivité se fait aussi bien dans de grands volumes que dans des plus petits (Scott, 2004). Même si Gramma loreto est présent en grand nombre dans le milieu naturel et de plus, non loin de la surface, entre 1 et 29 m (Scott, 2004), les informations recueillies jusqu’à récemment concernant son comportement reproductif étaient peu claires. Les recherches développées par Asoh et Yoshikawa en 1997 ont démontré l’existence d’une sexualité gonochorique et surtout, que les femelles pondent dans un nid construit et occupé par un mâle. Certaines publications décrivent Gramma loreto comme un « poisson incubateur buccal» (Rosti, 1967, Thresher, 1984 et Robins et al., 1996). Depuis plusieurs années, le Musée océanographique de Monaco présente dans la salle tropicale de l’Aquarium, un bac d‘exhibition, entièrement réservé à l’espèce « Gramma loreto ». Cet aquarium nous permet d’étudier en détail le comportement de cette espèce originaire exclusivement de la partie ouest de l’Atlantique tropical (Asoh, 1996, Scott, 2004). De par la structure du bassin, les larves qui naissent régulièrement se perdent rapidement dans le décor et se font dévorer par les géniteurs ou par divers invertébrés. Quelques essais de récolte de larves ont été pratiqués en connectant le trop-plein à un « bac-tampon » pendant la nuit. Ce procédé nous a permis de récupérer quelques dizaines de larves chaque jour pendant une courte période. Cependant, ce système ne s’est pas montré suffisamment efficace. Le premier objectif de ce travail a été l’optimisation d’un système de récolte de larves. Pour cela nous avons pris en compte les résultats obtenus par Asoh (1996), concernant le - 83 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 comportement du Gramma loreto avant, pendant et après l’accouplement. Puis, le deuxième objectif fut d’essayer de boucler le cycle d’élevage en étudiant aussi ses paramètres clés. MATERIEL ET METHODES Les géniteurs et leur maintenance Le lot de géniteurs est composé d’un mâle et de trois femelles vivant dans un aquarium d’un volume de 400 litres en circuit semi-ouvert. La salinité est de 38‰ et la température est maintenue par une résistance à 26° C. L'eau du bac est épurée à l'aide d'un filtre sous sable muni d’un exhausteur. Un concentrateur d'oxygène dispense au goutte à goutte de l’air enrichi en oxygène. Le bac est éclairé10 heures par jour. Un système conçu en matière PVC, est la seule pièce de décor de l’aquarium et constitue donc l’unique abri possible pour les géniteurs afin d’y déposer leur ponte. Les poissons sont nourris 3 fois par jour avec des artémias enrichies. Des contrôles de paramètres physico-chimiques sont effectués régulièrement ainsi qu’un entretien permettant d’enlever les hydraires et anémones envahissant l’ensemble du bac. Développement des oeufs et récolte des larves. Le « Nid-Collecteur » Dans le milieu naturel, à la saison de la ponte, les mâles Gramma loreto construisent leur nid dans de petites failles ou cavités de la pente récifale (Asoh, 1992). C’est dans un tel nid que la femelle dépose, en couches successives, entre 20 et 100 œufs (Moe, 1982). Approximativement 11 jours plus tard, naîtront les premières larves. L’éclosion se fait à la tombée de la nuit. La paroi intérieure du nid est formée en majeure partie de morceaux d’algues. Ces algues jouent un rôle fondamental : d’une part, elles permettent aux œufs, dépourvus de filaments adhésifs, de rester accrochés au nid et d’autre part, leur espacement sur celles-ci permet une bonne oxygénation (Asoh, 1996). En se basant sur ces données et sur nos observations, nous avons construit un système de récolte des larves, que nous avons baptisé le « Nid-Collecteur ». Le nid-collecteur Les dimensions de cet appareil sont très variables et toujours adaptées aux différents bacs de géniteurs utilisés (fig. 1 et 2). Ce système est constitué de trois parties principales : Le nid (A) Il est composé d’un coude en PVC, muni d’un manchon de 15 cm. L’intérieur de l’ensemble doit être garni d’une matière filamenteuse qui aura le même rôle que l’algue dans le milieu naturel. Nous avons utilisé une mousse en nylon. La surface de ponte varie entre 2-25 cm2 (Scott, 2004 ? Asoh, 1996), il faut donc adapter le nid à une taille adéquate. Une grille en plastique d’une maille de 5 mm est placée entre le coude et le manchon, derrière le nid, pour éviter qu’un géniteur ne remonte dans le système de récolte de larves. Le système de récolte des larves (B) Le nid, prolongé d’un tube en PVC servant d‘exhausteur, est raccordé au système de stockage à l’aide d’un « T ». Un tuyau d’air est placé à l’intérieur de cette cheminée pour produire une - 84 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 aération au goutte-à-goutte. Cette lente aspiration conduira en douceur les larves écloses vers le système de stockage dans lequel elles passeront le reste de la nuit. Le système de stockage des larves (C) Les larves acheminées par l’exhausteur sont rassemblées dans une coque cylindrique de PVC, fermée à sa base par une maille à plancton de 200 µm qui permet l’évacuation de l’eau des exhausteurs tout en conservant les larves. Plusieurs ensembles « nid/système de récolte » peuvent être raccordés au système de stockage des larves (fig.1). La majeure partie du système est directement immergée dans l’aquarium. C B A Fig. 1. « Nid-Collecteur » vu de face Fig. 2. « Nid-Collecteur » vu de dessus Transfert de larves vers les systèmes d’élevage Les larves sont prélevées et comptées tous les matins et placées dans un bac en plastique. Celui-ci représente la première étape de l’élevage larvaire (« starters »). Les systèmes d’élevage larvaire Tout le système d’élevage est basé sur la technique de « l’eau verte » (Lacroix, 1983), qui permet de maintenir la qualité alimentaire des proies et des paramètres physico-chimiques de l’eau. La première étape des bacs « starter » a pour but de constituer des lots importants de larves. Ces larves seront ensuite placées dans un volume plus important pour une phase de grossissement jusqu'à la métamorphose. A ce stade de développement elles sont transférées dans des bacs de stockage. Les bacs « starters » Les « starters » sont des bacs en plastique, d’un volume de 6 à 8 litres, fonctionnant en circuit fermé. Ils sont équipés d’un tube rigide fixé qui dispense, au goutte-à-goutte, de l’air enrichi en oxygène. Les parois sont recouvertes d’un film plastique noir qui en occultant la lumière, limite l’effet de contact des larves sur les parois. L’ensemble des bacs, est placé en bain-marie dans une cuve en verre de faible hauteur dont la température est réglée à 26° C. L’éclairage de cette cuve est assuré par deux tubes fluorescents blancs de 36 W qui fonctionnent en continu pendant la journée et par un spot de 80 W dirigé au plafond qui prend le relais pendant la nuit. - 85 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 Les larves sont nourries 6 fois par jour, toutes les 2 heures avec des rotifères enrichis en Protein Selco®(INVE). Le fond des bacs est siphonné matin et soir, pour éliminer les déchets qui se déposent dès le premier jour. L’introduction des algues se fait en début et en fin de journée. Le volume d’eau prélevé est complété par de l’eau de mer d’une piscine à corail et par des algues. Les larves ainsi préparées sont stockées pendant plusieurs jours avant leur introduction en bac de grossissement. Les bacs de « grossissement » Ces aquariums en verre, d’un volume de 160 litres, fonctionnent en circuit fermé. Ils sont munis d’une séparation verticale qui, en créant deux compartiments, sépare l’aire d’élevage, des appareils de chauffage et de recirculation de l’eau. Une maille à plancton de 200 à 400µm (selon l’âge des larves) sert de crépine entre les deux compartiments. De l’air enrichi en oxygène est injecté directement dans le compartiment d’élevage. Des plaques de PVC noir sont accrochées tout autour du bac : elles ont le même rôle que les films placés autour des « starters ». L’eau est chauffée à une température de 26° C. Une pompe immergée faît circuler l’eau chauffée dans le bac à un débit de 150 l/h. Cette circulation se fait de la surface vers le fond, pour maintenir les algues et les rotifères en suspension dans l’eau. Les bacs sont éclairés de la même façon que les « starters ». Dans un premier temps, les larves sont nourries 6 fois par jour, toutes les 2 heures, avec des rotifères enrichis en Protein Selco®(INVE). Puis les nauplii d’artemia enrichis en DHAS® (INVE) et DSS® (INVE) viennent se substituer aux distributions de rotifères. Ils sont introduits à la même fréquence. Les bacs sont entièrement nettoyés matin et soir, pour éliminer les déchets qui se déposent. De même que pour les « starters », le volume d’eau prélevé est complété par de l’eau de mer d’une piscine à corail et par des algues. Nourriture L’alimentation des larves est composée d’algues (Dunaliella salina), de rotifères (Brachionus plicatilis) et de nauplii d’artemia (Artemia salina). L’ensemble de ces proies est cultivé au sein de l’aquarium. Mesures et contrôle des paramètres Des mesures de contrôle de Température (° C), de Salinité (‰), d’Oxygène (%) et de Nitrites (ppm) ont été réalisées 3 fois par jour, matin, midi et soir, pour limiter les variations des ces paramètres. Les valeurs déterminées arbitrairement pour ces élevage sont les suivantes : Paramètre Température Salinité Oxygène Nitrites Valeur 26° C 37-38‰ 100% < 0.03 ppm Durant toute la période d’élevage, nous avons réalisé chaque matin, pendant 6 semaines, des comptages réguliers de larves vivantes retrouvées dans le système de stockage. Des estimations de survie ont été calculées à partir de 2 lots de larves recrutées sur 8 jours. La durée de la phase larvaire jusqu'à la métamorphose a été notée pour chaque lot. - 86 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 RESULTATS Récolte des larves Depuis l’installation des géniteurs, la période de ponte s’est échelonnée de début novembre 2005 à mi-janvier 2006. Dans ce laps de temps et pendant 6 semaines, 4725 larves vivantes ont été comptabilisées. Les points A et B sur la figure 3 mettent en évidence des valeurs basses liées à des problèmes de réglage de l’exhausteur. Lot n°1 A Lot n°2 B Figure 3 : nombre de naissances enregistrées par jour. Estimations de survie Le lot n° 1 composé de 1032 larves a été recruté en 13 jours (fig. 3). À la fin de cet élevage 56 alevins ont été placés dans un bac de stockage. Le taux de survie dans ce premier essai est de 5,4 %. Les premières larves se sont métamorphosées à partir du 28eme jour. Le lot n° 2 composé de 1425 larves a été recruté en 9 jours (fig.3). À la fin de cet élevage 329 alevins ont été placés dans un bac de stockage. Le taux de survie dans ce deuxième essai est de 23 %. Les premières larves se sont métamorphosées à partir du 21eme jour. Figure 4. Juveniles de Gramma loreto - 87 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 DISCUSSION Le « Nid-collecteur » Les problèmes de récolte de larves liées à l’ancien système de « bac tampon » ont été en partie résolus grâce au « Nid-collecteur ». L’utilisation de cet appareil permet de recruter un nombre beaucoup plus important de larves que le précédent et surtout de les conserver en bon état pendant plusieurs heures. En regardant la figure 3, nous pouvons constater que certains comptages de larves montrent des valeurs supérieures à 200 larves par jour. En se basant sur les observations de Moe (1982), qui décrit des pontes journalières de 20 à 100 œufs, nous en déduisons que plusieurs femelles pondent dans le même nid. Le système d’élevage Le principe des bacs « starters » permet le démarrage rapide de l’élevage. En effet, ils permettent de rassembler et de nourrir les larves en un minimum de temps. Cette notion de « gain de temps » est importante lorsque les travaux d’élevage s’ajoutent à l’entretien courant d’un Aquarium public. L’utilisation de ces petits volumes permet de limiter la consommation d’algues et de rotifères. Les bacs de grossissement présentent l’intérêt de pouvoir placer plusieurs lots de larves ensemble dans un bac plus grand laissant ainsi une plus grande souplesse dans les opérations d’entretien et en évitant des variations de paramètres physico-chimiques trop importantes. Les recrutements des 2 lots se sont bien déroulés sur 8 jours effectifs. Les périodes de 9 et 13 jours sont la conséquence de la perte de plusieurs « starters » due à des pannes d’alimentation en oxygène, mais aussi aux dysfonctionnements de l’exhausteur du « Nid-collecteur ». De même, les écarts des taux de survie entre les lots pourraient être expliqués par des erreurs de manipulation, des manques de nourriture ou encore à la différence d’age des larves à l’intérieur de chaque lot. Les différences dans les temps de métamorphose des larves entre les différents lots peuvent être dues aussi à la quantité de proies distribuées et/ou à d’autres paramètres pas encore définis. CONCLUSION Tous les objectifs ont été atteints, cependant certaines améliorations devront être apportées : le passage des larves dans l’exhausteur, l’attente des larves dans le système de stockage, le réglage fin de l’exhausteur, la définition des quantités optimales de nourriture. D’autres axes d’études peuvent être envisagés grâce au « Nid-collecteur », notamment la productivité effective d’un couple de géniteurs tout au long de l’année. Enfin, ce système pourrait être adapté à d’autres genres dont le comportement reproductif est similaire comme Pseudochromis, Amphiprion, Chrysiptera... - 88 - Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89 Remerciements Nous voudrions remercier toute l’équipe de l’Aquarium du Musée Océanographique de Monaco pour sa collaboration dans la réussite de cette entreprise, ainsi qu’Anne-Marie Damiano et Elisabeth Baltzinger de la Bibliothèque du Musée océanographique de Monaco, pour l’aide précieuse qu’elles nous ont fourni dans nos recherches bibliographiques et Valérie Pisani et Elodie Turpin pour leur aide dans la rédaction de ce document. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Asoh K. et Shapiro, D., 1997. Bisexual Juvenile Gonad and Gonochorism in the Fairy Basslet, Gramma loreto. Copeia, n° 1. Pages : 22-31. Asoh K., 1996. Reproductive behavior and Mating System of the Fairy Basslet, Gramma loreto. Copeia, n° 4. Pages : 1037-1044. Asoh K. et Yoshikawa, T., 1996. Nesting behavior, Male Parental Care, and Embryonic Development in Fairy Basslet, Gramma loreto. Copeia, n° 1. Pages : 1-8. Lacroix, D. 1983. L’Aquaculture du Macrobrachium rosembergii aux Antilles Françaises. Bases biologiques de l’aquaculture, actes de colloques n°1 . Pages : 263-276. Moe, M. Jr., 1982. The Marine Aquarium Handbook. Beginner to Breeder. The Norns Publishing Company Marathon, Florida. Pages : 160-161 Scott, W.M., 2004. Basslets, Dottybacks & Hawkfishes. Reef fishes series, book 2. Pages : 142-149. - 89 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96 LE CYCLE DES MEDUSES : CAS DE Cassiopea sp. Julie NAUDEAU DECOUVERTE Au XVIIe siècle, Carl Von Linné décrit des animaux en forme de cloche autour de laquelle bougent des tentacules en forme de serpent. Il fait le rapprochement avec Méduse, l’une des 3 sœurs Gorgones, souvent montrée avec un visage rond entouré de cheveux en forme de serpents. Le nom de l’animal méduse était né. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que les méduses soient étudiées par F. Péron et C-A. Lesueur. DEFINITIONS ET BIOLOGIE Les cnidaires sont apparus dans les océans il y a environ 650 millions d’années. Actuellement, on dénombre environ 1000 espèces. Excepté les hydres d’eau douce, tous les cnidaires sont marins. Ils se présentent sous deux formes : une forme fixée ou polype et une forme libre ou méduse. Les cnidaires se divisent en 3 classes : Hydrozoaires, Scyphozoaires et Anthozoaires. Les anthozoaires Les anthozoaires sont benthiques et vivent souvent sur des fonds rocheux. Ce sont les coraux et les anémones de mers qui vivent à l’état de polype. Les hydrozoaires Les animaux de la classe des hydrozoaires sont caractérisés par deux phases, une libre sous forme de méduse et une fixée sous forme de polype. On trouve dans cette classe les hydraires (hydres) et les siphonophores (colonies de polypes regroupées sur une méduse, par exemple la physalie). Les scyphozoaires Les scyphozoaires sont presque tous. On y croise de grandes méduses (Aurelia). LE POLYPE Un polype est une forme bourgeonnante, asexuée et benthique. Afin de visualiser un polype, on pourrait dire qu’il ressemble à une anémone minuscule ou bien qu’une anémone est un polype géant. - 91 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96 LA MEDUSE La méduse est un animal mou sans squelette ni cerveau ni sang. Elle est composée de plus de 98% d’eau. Elle a une forme de parapluie (forme de disque légèrement convexe), c’est l’ombrelle avec des muscles circulaires qui lui permettent de se propulser. L’ombrelle est bordée de tentacules aux cellules urticantes (qui piquent), des cellules à venin capables de paralyser des proies. L’organe en forme d’axe de parapluie est le manubrium. La méduse possède une symétrie radiaire par rapport au manubrium. Au bout de celui-ci se trouve le seul orifice digestif de la méduse. La méduse n’a pas de cerveau mais des cellules et des fibres nerveuses. Sa respiration est basée sur les échanges gazeux à travers la peau. La méduse possède des organes sensoriels et d’équilibration (ocelles, statocystes, rhopalie) qui lui permettent de s’orienter dans son environnement. Habitudes alimentaires Les cnidaires sont des animaux carnivores avec un seul orifice digestif. La bouche se trouve au centre des tentacules et donne directement sur l’estomac. Les produits de la digestion sont distribués par les canaux radiaires puis le courant s’inverse et les déchets sont excrétés par la bouche. La méduse se nourrit principalement de plancton grâce aux cellules urticantes présentes sur ses tentacules. Les cnidoblastes (cellules urticantes), à la moindre stimulation de leur cil (ou cnidocil), dévagine un cnidocyste (sorte de harpon) qui va injecter un liquide paralysant à la proie. - 92 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96 Légende 1 - Cnidocil 2 - "Poison" sous pression 3 - Opercule 4 - Ramification nerveuse 5 - Epines 6 - Tube 7 - Filament urticant libéré 8 - Cavité du Cnidoblaste vidée 9 - Cnidoblaste 10 - Cnidocyste 11 - Noyau cellulaire Cnidoblaste au repos Système urticant libéré Lorsque le cnidocil est effleuré (1), l'opercule (3) s'ouvre. Le filament (7) est alors expulsé et atteint la victime, lui administrant le poison (2) contenu dans la cavité (8) du cnidocyste (10). CYCLE DE VIE Le cycle de vie des méduses comporte deux stades : reproduction sexuée et asexuée. Les méduses sont des animaux sexués. Chez les hydrozoaires Les mâles et femelles de Clytia libèrent leurs gamètes (cellules sexuelles), respectivement spermatozoïdes et ovules, dans l’eau. Ces gamètes vont fusionner pour former un œuf qui va aboutir à une larve nommée planula. Cette larve va se fixer au fond de l’eau (rochers, supports rigides…) et donner un polype. Chaque polype est mâle ou femelle mais se reproduit par bourgeonnement (mode asexué) pour donner une colonie d’hydraires. Après stimulation (pleine lune, choc thermique, choc osmotique…) les hydraires libèrent de petites méduses. Ex: Athécates et Thécaphores (Obélia) 1 = colonie de polypes 2 = émission de "petites méduses" 3 = méduse craspédote libre avec vélum; quelques mm 4 = libération de cellules reproductrices (gamètes) 5 = fécondation et formation d'un œuf 7 = fixation de la larve ciliée planula, métamorphose et formation d'un polype qui par bourgeonnement donne une nouvelle colonie. - 93 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96 Conclusion: alternance de 2 générations, la forme polype et la forme méduse Chez les scyphozoaires Chez Aurelia, la femelle récupère les spermatozoïdes dans ses bras oraux. Ce sont alors des larves qui sont pondues. La larve planula se fixe au fond de l’eau et donne un polype qui va se segmenter ou strobiler (« se cloner » en forme de pile d’assiettes ou scyphistome. Après stimulation, le segment supérieur se transforme en éphyrule ou méduse aplatie. Celle-ci va grandir et devenir une méduse adulte. Ex : Méduses acalèphes de grande taille 1 = méduse adulte 2 = libération des cellules reproductrices mâles (spermatozoïdes) 3 = libération des cellules reproductrices femelles(ovules) 4 = fécondation et formation d'un œuf 5 = larve ciliée planula 6 = fixation et métamorphose en un petit polype ou scyphostome (scyphopolype) 7 = strobilation : formation par scissiparité de 1 ou plusieurs éphyrules 8 = libération de larves de méduses 9 = jeunes méduses (scyphoméduse) Ex: Cotylorhiza. Formation de 1 éphyrule seulement Ex: Pélagie. La planule donne directement une méduse - 94 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96 L’ELEVAGE DE CASSIOPEA sp. Cycle de vie Classe des Scyphozoa Ordre des Rhizostomae Famille des Cassiopeidae Genre Cassiopea Taille moyenne des adultes : 30 cm L’espèce Cassiopea xamachana peut se rencontrer dans des environnements marins tropicaux tels que les mangroves, les baies, des lagons dans la zone Indo-Pacifique et les îles Hawaï. Comme tous les cnidaires, Cassiopea a une symétrie radiale et possède des cellules urticantes. Le cycle de vie est typique de la plupart des méduses. Adultes, Cassiopea produisent des gamètes (ovules et spermatozoïdes). Les gamètes mâles et femelles se rencontrent au gré des courants, ce qui entraîne au final la formation de polypes. Le stade polype peut durer plusieurs mois voire des années. Pendant cette période, le polype se clone par bourgeonnement puis un stimulus provoque la strobilation de petites méduses Cassiopées. Comme toutes les méduses, les Cassiopées passent leur temps à attraper de la nourriture (plancton, larves planctoniques..) grâce à leurs tentacules urticants. La plupart des méduses se laissent dériver par les courants mais Cassiopea passe son temps sur le fond car elle abrite des algues symbiotiques (symbiose = entraide mutuelle) sur la surface ventrale de son corps. Cette algue a besoin de lumière pour vivre (photosynthèse), c’est pourquoi Cassiopea « montre ses bras » à la lumière. Cette algue symbiotique fournit donc de l’énergie à Cassiopea. Le stade polype Les polypes de Cassiopea mesurent environ 1mm. Ils colonisent beaucoup de substrat et de collecteurs comme le sable, les coquilles d’huîtres, des billes biologiques, des morceaux de PVC… On peut donc conserver ces polypes dans des bacs quelconques pourvu qu’il y ait une arrivée d’eau, de l’air et un filtre (sous sable ou autre). Il est préférable que l’air se trouve dans le filtre car les futures méduses n’apprécient pas les microbulles. Celles-ci occasionnent des dommages aux méduses. La gamme de température optimale pour faire bourgeonner les polypes est autour des 25-27° C. L’eau de mer étant prélevée au port, la salinité varie beaucoup. Cependant, les polypes supportent des variations douces de salinité et acceptent une gamme entre 28 et 37 ‰. Les polypes se nourrissent de nauplii d’artémias tous les jours ou tous les 2 jours jusqu’à ce que l’on décide du moment de la strobilation. En ce qui concerne l’éclairage, on peut utiliser des néons 10 000 K. Néanmoins, les polypes de Cassiopea acceptent bien la lumière naturelle comme artificielle (néons, HQI)…Surveiller la prolifération des algues est nécessaire afin de ne pas inhiber le bourgeonnement des polypes ; même s’il m’a semblé constater que plus le sable était agrémenté de cyanobactéries, plus les polypes bourgeonnaient. - 95 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96 La strobilation La strobilation a eu lieu tout l’été lors du réchauffement de l’eau à 29-30° C. Il est possible de se douter d’une strobilation car les polypes pulsent comme des futures méduses. On peut récupérer les petites Cassiopées avec une pipette ou en les siphonnant et les mettre dans un autre bac (plastique, verre…) ou dans un ballon en verre. Si l’eau n’est pas filtrée, il est nécessaire de changer de l’eau tous les jours ou d’avoir un goutte à goutte. S’il y a un goutte à goutte, prévoir une crépine pour le trop-plein afin que les méduses ne soient pas aspirées. La taille des petites Cassiopées est de 1 mm de diamètre environ. Elles nagent, elles ne se poseront que 3 à 8 jours après leur naissance. C’est pourquoi il est nécessaire de ne pas avoir de microbulles dans la nurserie et d’avoir un léger courant (pompe Hydor ou Visijet..). Les petites Cassiopées sont assez grandes pour manger des naupliis d’artémias. On peut enrichir les naupliis (Selco par exemple) et leur en donner plusieurs fois par jour. Le grossissement En nourrissant avec des naupliis non-enrichies et une seule fois par jour à une température de 28° C, les Cassiopées sont passées de 1 mm à 3-4 cm en 4-5 mois. Comme la plupart des méduses, moins la population des bacs de grossissement est dense, plus les méduses grandissent vite (avec une nourriture fréquente adaptée). ACQUERIR DES MEDUSES Le plus grand obstacle dans l’élevage des méduses est peut-être l’obtention de polypes ou de méduses. Les aquariums publics peuvent faire appel à d’autres aquariums pour obtenir des méduses de différentes espèces. Les aquariophiles n’ont pas cette chance. Cependant, on peut collecter des méduses sauvages et élever des polypes. En effet, à part quelques exceptions, acheter des méduses dans une animalerie ou chez un grossiste est quasi impossible. Les Cassiopea sont les plus faciles à trouver sur le marché du fait de leur maintenance à la portée de tous (forme de l’aquarium, eau de mer tropicale, nourriture à base de naupliis…) REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Goy Jacqueline, Les miroirs de méduse, Editions Apogée, 2002 www.jellieszone.com www.2bishopmuseum.org www.homepage.mac.com www.espace-sciences.org www.mer-littoral.org www.montereybayaquarium.org www.iobis.org www.faculty.washington.edu www.waquarium.mic.hawaï.edu www.jrscience.wcp.muohio.edu www.simulium.bio.uottawa.ca www.vieoceane.free.fr www.univ-ubs.fr www.ucmp.berkeley.edu www.darse.org - 96 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 LE CORAIL : OBJECTIF : 2007 BOUTURES Sophie PIGNO Aquarium du Cap d’Agde, 11 rue des 2 Frères, F- 34300 CAP D’AGDE. INTRODUCTION Le déménagement de l’Aquarium du Cap d’Agde prévu pour avril 2007 va obliger l’équipe à augmenter la production de corail pour pouvoir peupler les nouveaux bassins. Les besoins sont estimés à « 2007 » boutures en base, en référence au calendrier, et exigent une planification rigoureuse des activités et des espaces. L’AQUARIUM ACTUEL Il est à la fois le modèle à reproduire en plus grand et la source d’approvisionnement. Les bassins récifaux de présentation Les principaux bassins coralliens d’exposition sont au nombre de 5. Ils ont une température de 24° C, un pH de 8, un KH de 8,5, un Ca++ de 450 à 480 mg/l. L’équipement standard consiste en un réacteur à calcaire et un écumeur. Bassin T1 T10 T11 T12 T14 Total Largeur (m) 2.60 1.30 3.00 2.10 3.30 - Profondeur (m) 1.60 0.60 1.15 1.50 2.15 - Hauteur (m) 1.25 0.80 0.90 1.10 1.30 - Surface (m²) 4.16 0.78 3.45 3.15 7.09 18.63 m² Vol (m3) 5.6 0.73 3.39 3.05 16.00 29 m3 35% 40% 35% 30% 30% - Renouvellement HQI 5600K 6 Tableau x 400W 1 : Paramètres 2 xdes 400W 1 x tropicaux 400W 3 x 400W 12 x 400W bassins HQI 10 000K - 1 x 150W - - - 1 x 150W Fluos bleus 38w 6 2 4 4 6 22 x 38W Une vingtaine de genres de coraux « durs » (Acropora, Caulastrea, Galaxea, Pavona, Stylophora, Turbinaria…) et 5 genres de coraux « mous » (Sinularia, Xénia…) se partagent les bassins avec des poissons coralliens très divers. - 97 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 Nous avons toujours misé sur la biodiversité dans nos bassins et privilégié les « brouteurs » (chirurgiens, escargots, oursins…) pour un contrôle sévère des végétations. La pépinière Généralités A la fois aire de quarantaine, d’expérimentation et de stockage, le laboratoire a vu ses surfaces de pépinière corail passer de 1 m2 en 1999 à 11 m2 aujourd’hui, poussé par les circonstances. En l’état actuel des choses, le laboratoire est plein et nous ne pourrons plus augmenter les surfaces. L’ensemble est organisé en 9 bassins sur une boucle de circulation unique, sans filtration mécanique, pour un volume d’eau total de 4 m3 environ et 8 m² de surface. La hauteur d’eau est limitée à 35 – 40 cm pour des contraintes de charge admissible au niveau du plancher. L’éclairage est assuré par des HQI 5600 K, 400 W (1 au m²) et complété par des fluos bleus (2x38 W au m²). La qualité de l’eau est régulièrement suivie : pH = 8,2, Ca++ = 450 mg, KH = 8 (renouvellement 20%/jour). Schéma 1 : Organisation du laboratoire Des Trochus sp. et des Acanthurus sp. assurent le contrôle des algues. Un cas à part : les Xenia sp. La grande rapidité de propagation des Xénia sp. en pépinière nous a permis de faire une mini production de 50 à 100 boutures /mois que nous commercialisons via le circuit grossiste. Cette sortie d’animaux est la seule exception à la finalité interne de l’ensemble de l’activité. - 98 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 Le bouturage La nécessité de stabuler les boutures, puis de les implanter dans les décors nous amène à pratiquer le bouturage sur deux types de supports : une cheville d’électricien collée dans un tube PVC ou une cheville industrielle en cupule, déposées dans des plaques de pépiniéristes. Les boutures sont séparées du pied mère puis collées dans les supports à l’aide d’une résine époxy. Elles sont disposées ensuite dans les plaques de pépiniéristes par taille et espèce, et écartées les unes des autres au fur et à mesure de leur croissance. La croissance Schéma 2 : Travail sur 4 mois (2002) menée par un étudiant en DESS de l’université de PAU Les mesures ci-dessus faites sur Montipora sp. (espèce connue pour sa rapidité de croissance) montrent un taux de croissance de 220% en 3 mois soit 1,8% par jour. Ce chiffre est mesuré dans l’eau, représentatif de l’accroissement en volume du squelette calcaire. La géométrie veut que l’allongement de chaque ramification soit la racine cubique de cette donnée. D’autres vont beaucoup plus lentement (Acropora sp.), leur rythme de croissance doit être pris en compte dans la planification des bouturages et des stockages. Ci dessous les temps de croissance estimés des genres les plus abondants dans les collections, en partant d’une bouture minimale de 5 cm : Temps de pousse pour 10 cm Temps de pousse pour 10 cm Diamètre Hauteur Acropora - 18 mois Montipora 9 mois - Stylophora - 12 mois Pocillopora 18 mois - Seriatopora 18 mois - Galaxea 12 mois - Millepora 24 mois - Genre Tableau 2 : La croissance des coraux - 99 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 LE PROJET : le centre TETHYS Le centre TETHYS intègre 6 bassins coralliens dont un très grand (5 m de diamètre) et une serre de 40 m² dédiée au bouturage et à la production de corail. Les nouveaux bassins coralliens : Bassin T1 T6 T8 T9 T10 T13 Total Largeur (m) 1.50 1.5 1.5 1.5 3.00 Ø - Profondeur (m) 1.50 1.00 1.00 1.00 2.50 5.00 - Hauteur (m) 1.50 1.00 1.00 1.00 2.00 2.00 - Surface (m²) 2.25 1.5 1.5 1.5 5.00 20.00 31.75 Vol (m3) 3.38 1.50 1.50 1.50 15.00 40.00 63.00 HQI 10 000K 4x400W 150W 250w 250W 6x400W 20x400W 30x400W Tableau 3 : les nouveaux bassins coralliens Les nouveaux bassins coralliens sont au nombre de 6, de 1,5 m3 à 40 m3. Les surfaces et les volumes doublent par rapport au bâtiment actuel. Dans la mesure du possible, chaque bassin sera peuplé au départ d’un nombre limité de genres, pour éviter un effet de monotonie et reproduire de loin le milieu naturel, où chaque secteur est colonisé d’une espèce dominante. Le démontage des bassins de l’aquarium actuel, au dernier moment, assurera l’apport de grosses pièces et d’espèces « rares ». Les besoins en boutures standard (10-15 cm), sélectionnés pour la population de base sont choisis pour leur abondance dans l’établissement actuel et/ou leur rapidité de croissance, sont les suivants : T11 T6 Genre T8 T9 T10 T13 Nombre de colonies Total Acropora sp. 15 20 - - 100 200 335 Montipora sp. 25 20 - - 80 150 275 Stylophora sp. 40 10 - - - 200 250 Pocillopora sp. 40 20 - - - 200 260 - 10 - 70 - 200 280 10 6 - 50 - 100 166 - - - - - 200 Seriatopora hystrix Galaxea sp. Millepora sp. 200 Total 1766 Tableau 4 : les besoins (en nombre de colonies par bassin) - 100 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 Pour avoir autant de pieds de corail à terme, nous devons bouturer nos pieds mères sur deux générations. Le principe est le suivant : C2 C1 C2 C1 C2 Pieds mère C0 C1 C2 C1 Schéma 3 : Principe de bouturage Chaque pied mère nous permettra de produire N boutures qui pourront être fractionnées à leur tour au bout de X temps pour produire encore N boutures. Les pieds mères choisis sont nos pièces présentes en pépinière, celles-ci sont de taille moyenne (15-20 cm). Nous ne toucherons pas aux très grosses pièces des bassins d’exposition qui seront transférés entières. Selon les genres et espèces, nous pouvons faire entre 15 et 20 boutures de 5 cm qui pourront être fractionnées à leur tour au bout de 6 à 10 mois (10 cm). Pour les Acropora, Pocillopora, Seriatopora et Millepora, le temps de croissance étant plus long, nous avons déjà commencé le bouturage en premier. Le problème qui se pose en perspective est la place. Quand les pépinières seront pleines, nos bassins d’exposition vont devoir nous servir de stockage en modifiant les décors pour nous permettre d’accueillir les nouveaux pieds. Avec la construction des quarantaines du centre TETHYS, nous pourrons synchroniser la place supplémentaire pour continuer notre production. Le calendrier des bouturages et de l’évolution des surfaces dévolues est page suivante. Il montre une grande disparité de perspectives entre les différentes espèces, et l’impossibilité théorique de disposer de la totalité des boutures à la bonne taille pour l’ouverture. Cette situation peut être partiellement corrigée par l’augmentation de la taille des fragments prélevés, d’où un nombre accru de pieds mères et / ou la mise en place de boutures de petite taille sur les décors définitifs. Les chiffres restent un peu théoriques et doivent intégrer les aléas de la maintenance et des pertes marginales incontournables. - 101 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 Période Pieds mères Acropora Montipora Stylophora Pocillopora Seriatopora 18mois 9mois 4 12mois 2 18mois 18mois 3 3 2 Galaxea 12mois Millepora 24mois 4 Stock à m² maintenir 2 20 janv-05 x10 = 40 x10=30 x10=30 x10=20 120 1,2 févr-05 40 30 30 20 120 1,2 mars-05 40 30 30 20 120 1,2 avr-05 40 30 30 20 184 1,8 x12=24 x10=40 Nota mai-05 40 24 30 30 40 20 184 1,8 juin-05 40 24 30 30 40 20 184 1,8 juil-05 40 24 30 30 40 20 184 1,8 août-05 40 24 30 30 40 20 184 1,8 sept-05 40 24 30 30 40 20 184 1,8 oct-05 40 x10=20 24 30 30 40 20 204 2,0 nov-05 40 20 24 30 30 40 20 204 2,0 déc-05 40 20 24 30 30 40 20 204 2,0 janv-06 40 20 24 30 30 40 20 400 20 févr-06 40 20 24 30 30 40 20 204 2,0 mars-06 40 20 24 30 30 40 20 204 2,0 Mises avr-06 40 20 24 30 30 40 20 204 2,0 en 20 x10=240 30 x10=400 20 780 7,8 service mai-06 40 30 300 juin-06 x10=400 20 240 x10=300 x10=300 400 20 1680 16,8 Quarantaines Juillet-06 400 20 240 300 300 400 20 1860 16,8 Téthys août-06 400 x10=200 240 300 300 400 20 1860 18,6 sept-06 400 200 240 300 300 400 20 1860 18,6 oct-06 400 200 240 300 300 400 20 1860 18,6 nov-06 400 200 240 300 300 400 20 1860 18,6 déc-06 400 200 240 300 300 400 20 1860 18,6 janv-07 400 200 240 300 300 400 20 1860 18,6 févr-07 400 200 240 300 300 400 x10=200 2040 20,4 mars-07 400 200 240 300 300 400 200 2040 20,4 avr-07 400 200 240 300 300 400 200 2040 20,4 mai-07 400 200 240 300 300 400 200 2040 20,4 Transfert juin-07 400 300 300 200 juil-07 400 300 300 200 août-07 400 300 300 200 sept-07 400 300 300 200 oct-07 400 300 300 200 nov-07 400 300 300 200 déc-07 200 janv-08 200 févr-08 200 . . 200 janv-09 200 févr-09 Tableau 5 : Calendrier des bouturages - 102 - Ouverture Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103 CONCLUSION Ce planning de production doit nous permettre d’être complètement autonomes pour le peuplement des bassins du centre TETHYS qui doit ouvrir en avril 2007. Le temps étant compté, nous aurons besoin d’un an de plus pour avoir des bassins totalement remplis. De plus, ils auront aussi besoin de trouver leur équilibre et ils mettront plusieurs années avant d’être complètement colonisés comme peuvent l’être nos bassins actuels. - 103 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110 LES CAUSES DE MORTALITES EN AQUARIUM Jean-Louis RESPAUD INTRODUCTION La réception, l'acclimatation, la maintenance, l'alimentation et la reproduction d'un poisson sont les cinq points clés de la réussite aquariologique. Le seul point noir est la mortalité, sanction rapide et constat de l'échec. Les facteurs déclenchant un processus pouvant entraîner la mort des poissons sont nombreux et variés. On associe trop souvent la mortalité des poissons à une maladie. Si le diagnostic d'une maladie chez un poisson conduit souvent à des mortalités, toutes les mortalités ne sont pas induites par des maladies. Ces manifestations morbides sont provoquées par des causes biologiques, physiques ou chimiques, rarement séparément mais le plus souvent en association. Elles peuvent être d'origine naturelle, mais elles sont le plus souvent d'origine humaine. FACTEURS BIOLOGIQUES Le cycle biologique du poisson La durée de vie de certains poissons est souvent courte. La reproduction est un facteur principal de cause de mortalité chez de nombreuses espèces, soit naturellement, par épuisement du reproducteur, soit à cause de la captivité, entraînant le blocage de l'émission des gamètes. Lors de la reproduction, de nombreux alevins sont mal formés et/ou n’arriveront pas à une taille adulte ou commercialisable. Les relations inter et intra-spécifiques La prédation, dans un milieu confiné, est favorisée pour toutes les espèces prédatrices. Les proies ne pouvant s'échapper, sauf en sautant hors du bac. De même que les alevins, fraîchement éclos, subissent une très forte prédation, des géniteurs ou des poissons vivants dans le même secteur. La défense de son territoire est exacerbée chez les poissons territoriaux, conduisant à des affrontements aboutissant souvent à la mort d'un des combattants et aux autres poissons sujets - 105 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110 d’attaques répétées aboutissant à des blessures facilitant dans un deuxième temps les infections entrainant la mort du sujet. Les hôtes indésirables internes ou externes Chaque poisson, venant du milieu naturel, possède sa collection de parasites internes et externes, souvent à l'état végétatif. Ces organismes ne demandent que des conditions de développement favorables pour s'épanouir. Si le passage en bac de quarantaine permet de limiter ces inconvénients, il ne les supprime pas pour autant. Les eaux naturelles sont aussi vectrices de parasites ou de germes pathogènes. Il y a un risque lors des changements d’eau ou lors d’élevages en milieu ouvert. La surpopulation entraîne souvent une explosion des parasites externes. Certains parasites monoxènes peuvent même s’adapter parfois à des poissons qui ne sont pas des hôtes potentiels en milieu naturel (cas des Isopodes Nerocila). La prolifération de cyanophycées et d’espèces végétales envahissantes dans les bacs de présentation peuvent également provoquer des empoisonnements de l’eau. L’introduction de nouvelles espèces Lors de l’introduction de nouvelles espèces, bien souvent motivée davantage par un besoin de design que de recherche harmonieuse de rapprochement des milieux naturels, les espèces inadaptées introduites ne font que végéter ou mourir, d’autres espèces envahissantes et opportunistes colonisent tous les espaces disponibles ou enfin, qui se croisant avec les espèces locales donnent naissance à des hybrides de valeur économique incertaine. Bio agresseurs inconnus qui trouvent des conditions favorables à leur développement explosif : Bucéphalose du sandre, Bothriocéphalose de la carpe chinoise, SHV de la truite Arc-en-Ciel. Les maladies. Les agents pathogènes prospèrent lorsque les conditions de vie sont médiocres et se développent sur les poissons faibles ou stressés. Quand un animal présente une pathologie, il faut toujours chercher pourquoi elle s'est développée et améliorer les facteurs ambiants. On peut alors essayer de traiter l'animal, après l'avoir isolé, dans un bac de quarantaine. Les maladies d'origines bactériennes se développent souvent dans des eaux de qualités très médiocres caractérisées par un défaut de filtration, un déséquilibre ionique ou pire encore, les deux à la fois. Les mycoses trouvent également leur origine dans une eau de qualité médiocre d’autant que les champignons existent à l’état quiescent dans tous les écosystèmes. A la faveur d’un déséquilibre, une explosion mycélienne peut atteindre les poissons, dont toute la population spécifique doit alors être traité en curatif pour les individus atteint mais également en préventif pour les autres. Le stress Le stress est toujours présent chez les animaux en captivité. Que ce soit dû au confinement, aux relations inter ou intra-spécifiques, aux changements de nourriture, aux modifications de la - 106 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110 qualité de l'eau, à l'introduction d'un nouveau sujet ou à des besoins physiologiques propres au poisson. Ce stress déclenchera soit une maladie, soit l'apparition de parasites externes ou internes, développement lié à l'affaiblissement physiologique du poisson. Il ne sera que le vecteur vers la mortalité. Des conditionneurs d’eau « anti stress » sont recommandés lors des manipulations d’entretien des bacs ou du transport des animaux. La nourriture Chaque animal a un régime alimentaire naturel qui évolue tout au long de l'année et en aquarium, il est souvent difficile et même impossible à le lui fournir. La première épreuve consiste donc à faire accepter de nouveaux aliments au poisson. Il faut passer le plus souvent d’une alimentation vivante à une alimentation inerte et de plus artificielle. Il est nécessaire que l'aliment ne soit pas qu'accepté mais qu'il ait une action positive sur le métabolisme de l'animal. Aliment avalé n'est pas forcement digéré. Dans les bacs d’ornement très souvent plurispécifiques, il n’est pas rare de devoir dispenser plusieurs régimes alimentaires différents pour répondre aux besoins notamment de la faune évoluant sur le fond ou encore de différencier les régimes végétariens des carnivores. Ou encore, dans les bacs permettant les reproductions spontanées, c'est-à-dire proches des conditions naturelles, convient-il de dispenser une alimentation plus fine tenant compte du diamètre de la bouche des alevins. FACTEURS CHIMIQUES L'eau et sa qualité intrinsèque. Les eaux en aquarium, sont caractérisées par leur dureté ou leur salinité et leur acidité. Les eaux de réseau sont souvent traitées, (hyperfiltration) et ne sont plus équilibrées en oligoéléments et autres sels minéraux naturels. De même elles comportent des composants utilisés pour les rendre consommables et sans danger pour l'homme (ozone, chlore, etc...). Le principal « additif », dans les eaux de conduite, est 1e chlore. Il sert à la stérilisation de l'eau potable. La présence résiduelle de chlore dans l'eau, même à l'état de trace, est responsable de stress et de brûlures des branchies. Dans les anciens réseaux; des traces de plomb peuvent perturber les équilibres chez les poissons. Les résidus azotés issus du cycle de l'azote lors de la dégradation de la matière organique. L'azote (N) est un élément fondamental de la matière vivante. Dans un aquarium, les composés azotés se retrouvent dans les excréments de poissons, les surplus de nourriture, les débris végétaux. Ils se transforment tous en composés ammoniacaux, très toxiques, puis en nitrites eux aussi toxiques et enfin en nitrates, beaucoup moins toxiques. Ils ne sont éliminés que par des changements d'eau ou par des traitements de dénitrification. Le renouvellement d’eau reste la meilleure recette pour conserver les équilibres précités, encore faut il fidéliser l’origine des eaux de renouvellement et pratiquer, nonobstant périodiquement une dilution par apport en eau pure, les sols ayant une fâcheuse tendance à héberger les concentrations ioniques. - 107 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110 Des composants naturels peuvent être également absents dans les eaux artificiellement recomposées. L'absence d'iode, en milieu marin est par exemple, préjudiciable pour les sélaciens : risque de goitre. Les déséquilibres en oligo-éléments le sont pour la croissance des coraux. FACTEURS PHYSIQUES Les problèmes techniques - Panne d'énergie Pour les aquariums ou les structures à terre, à moins d'avoir un groupe électrogène de secours en état de fonctionnement, il faut espérer que la panne sera de courte durée, surtout en été. C'est une des raisons pour ne pas surcharger le bac en masse biologique, afin de se garder une marge de sécurité. - Bris de glace ou casse de filet II n'y a pas grand chose à faire, si ce n'est de récupérer le maximum d'eau de l'aquarium et ses pensionnaires, avant de les transvaser dans un même équipement, à condition d'être là au moment opportun. - Panne d'appareils Les pannes d'appareils sont très gênantes et souvent fatales aux animaux. Le plus important est le maintien d'un taux maximal d'oxygène dans l'aquarium. Ensuite le contrôle de la température est le point le plus crucial. Une trop brusque élévation ou chute de température, sont également cause de stress ou de mortalité directe. Une panne de circulation d'eau de la cuve vers le système de filtration est moins grave, sauf si le système oxygène l'eau en même temps. LES CONDITIONS DE VIE Un mauvais partage du temps d'éclairage ou photopériode, une mauvaise plage de température peuvent créer des déséquilibres physiologiques importants et souvent irréversibles. Une trop forte lumière amène un changement de coloration, une perte d'appétit, une extrême nervosité ainsi que la favorisation au développement de cyanophycées source d’empoisonnements de l’eau. Les problèmes naturels - Le rythme journalier La différence d'éclairage, entre le jour et la nuit, entraîne dans les bacs d'eau douce, des chutes d'oxygènes significatives, entraînant des changements de taux de pH. - Les différences de pression barométrique Lors de temps orageux, les changements de pression barométriques, font modifier la concentration des gaz dissous dans l'eau et déplacer les équilibres. La fuite de l'oxygène devient préjudiciable pour le poisson, surtout quand le phénomène se passe par temps chaud, quand l'eau est en déficit d'oxygène et que le poisson a une demande accrue du fait de l'augmentation de son métabolisme. - 108 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110 Les modifications en gaz peuvent également créer des changements dans l'équilibre du pH et faire ainsi déplacer les équilibres des résidus azotés. - La température Le facteur température est principal dans la gestion des équilibres d'un aquarium: Il gère les équilibres chimiques, physiques et biologiques du bassin. Pour autant, et dans les limites biotiques, la valeur absolue de la température ne présente pas le caractère impératif qu’on lui a longtemps conféré. De nombreuses espèces s’acclimatent parfaitement bien dans des conditions de températures bien inférieures la plus part du temps aux conditions naturelles. Dés lors que la stabilité du degré est assurée, on peut maintenir en état de santé satisfaisant des espèces à plusieurs degrés en dessous des valeurs naturelles. L’important est de ne pas faire subir d’écarts soudains. Ce type de conditionnement favorise même la gestion des cycles de reproduction de certaines espèces qui peuvent être déclenchés en remontant la température au niveau des normales naturelles. Enfin, l’avantage d’utiliser des températures plus basses favorise l’ornement végétal des bacs : les végétaux habituellement diffusés dans le commerce souffrant de la température. Facteurs humains - Mauvais choix de poisson. La demande biologique du poisson ne correspond pas à la qualité d'eau que l'on peut lui fournir (dureté, salinité, acidité, etc...), la physiologie inscrit son équilibre dans des fourchettes qu’il faut respecter. Ces indications sont fournie par les caractéristiques des milieux naturels dont sont issus les animaux même si l’acclimatation et la reproduction in vitro de nombreuses générations d’espèces a permis une évolution, les plus belles caractéristiques phénotypiques semblent mieux s’exprimer dans un environnement proche des conditions initiales de l’espèce. (cas des poissons des eaux brunes). Le poisson n’est pas compatible avec le peuplement initial. Soit il est dominé, soit il sera dominant. Dans les deux cas, sa présence est source de stress. A ce titre, la encore, une étude du comportement spontané des animaux dans leur groupement d’origine, peut éclairer l’aquariophile sur l’agressivité et la sociabilité et notamment le comportement vis-à-vis de la prédation des individus considérés. - Mauvaise estimation du seuil de population à ne pas dépasser Un poisson de plus peut faire basculer les équilibres biologiques du bassin : demande d'oxygène accrue, filtre en limite de pouvoir épurateur du milieu, stress dû à la surpopulation, comportement social, … - Mauvaises conditions de capture et de transport Les poissons arrivant en mauvais état et ne se remettent jamais de ces étapes là. Principalement lors de capture au cyanure. - Mauvaises manipulations techniques La principale est dans la capture du poisson pour ses transferts. Souvent les prises manuelles sont trop fortes et écrasent ou lèsent les organes internes, le foie est le plus vulnérable. Ou - 109 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110 alors, la prise est trop faible et le poisson saute des mains et s'abîme sur le sédiment proche, en plus de la chute. Il faut noter que toutes manipulations entraînent la perte du mucus, quelques écailles et des morceaux de peau sont souvent enlevés ou abîmés favorisant ainsi l’attaque bactérienne et les mycoses. Quelques espèces de poissons relâchent des phéromones d'alerte lors de la capture, stressant les autres poissons de la même espèce, ainsi alertés. - Sur ou sous alimentation Le phénomène est pernicieux, car il dure dans le temps et il est souvent trop tard pour corriger les erreurs commises. La suralimentation a aussi pour conséquence de créer des déséquilibres dans le fonctionnement des filtres et au niveau de la qualité de l'eau (taux de nitrates et nitrites trop élevés) plus souvent qu'on ne le pense, - Mauvais diagnostics Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense. Un diagnostic n'est jamais évident à effectuer, car dans des bacs sains, la maladie ou les maladies prennent toujours à l'improviste. Cela conduit toujours à traiter le bac ou le poisson avec un médicament, qui non seulement ne va pas arrêter la pathologie, mais risque de créer un déséquilibre supplémentaire définissant ainsi un mauvais traitement. Dans le cas d'un bon diagnostic, c'est la mauvaise posologie, qui sera le vecteur déséquilibrant et négatif. CONCLUSION Il est heureux de constater que malgré cette liste, non exhaustive, des avatars qui nous attendent, pour l’élevage d’organismes aquatiques et des poissons en particulier, rien ne semble perturber l’enthousiasme, la persévérance et les résultats des différents acteurs. - 110 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 LES PATHOLOGIES DANS LES ELEVAGES D’ORNEMENT Christophe CANDET Parc Phœnix, 405 Promenade des Anglais, F-06200 NICE. L’EQUILIBRE DE LA SANTE « Heureux comme un poisson dans l’eau » Les poissons sont constitués à 80% de l’élément dans lequel ils vivent : l’eau et comme une simple membrane les sépare de l’élément ambiant il n’est pas surprenant que ces animaux soient directement influencés par les changements qui surviennent dans leur environnement et que ces changements aient un impact immédiat sur leur santé. La plupart des agents pathogènes se trouvent dans l’eau en permanence. Heureusement ils ne provoquent généralement ni maladie ni mortalité. Les poissons portent sur eux en permanence de petites populations de protozoaires parasites, qui se nourrissent essentiellement des surplus des tissus et donc l’activité est heureusement contrôlée par le système immunitaire de leurs hôtes. Cette relation particulière entre les poissons les agents pathogènes et le milieu dans lequel ils vivent impliquent dans des conditions normales, un état d’équilibre, car le système immunitaire du poisson est là pour contrôler la situation. Toutefois lorsqu’une ou plusieurs caractéristique du milieu se trouve brutalement modifiés, il se produit généralement une rupture d’équilibre au détriment parfois du poisson. Ce dernier outre l’impact direct provoqué par l’évènement est totalement perturbé. Il voit alors son système immunitaire fortement mis a contribution et devient encore plus sensible aux traumatismes. Dans ces conditions une maladie peut survenir surtout si le changement dans le milieu. Prenons l’exemple des mixobactéries : elles sont présente en permanence dans l’eau des aquariums mais le système immunitaire des poissons les protège de ces parasites. Toutefois lorsqu’un excédent de nourritures putréfie le milieu le nombres des bactéries s’accroît et comme celles-ci décomposent la nourriture, elles provoquent une quantité excessive d’ammoniaque. Ce produit toxique irrite les branchies des poissons et provoque une surproduction d’une couche de cellules sur la délicate surface branchiale. Dés lors ces cellules sont d’avantages sujettes à une infection si bien que sous l’effet combiné de tous ces facteurs, la maladie bactérienne des branchies du poisson ne tarde pas à se déclarer. Nous avons pris l’exemple d’un excès de nourriture, mais l’introduction d’un nouveau poisson, nouvelle plante ou d’un décor peut avoir les mêmes conséquences néfastes. Mais au-delà de tous ces changements « physique », le stress peut constituer un état de choc qui perturbe considérablement la santé du poisson. La première réaction face au danger se traduit par la libération d’hormones lesquelles canalisent l’énergie du poisson pour actionner - 111 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 ses muscles locomoteurs. Ainsi si l’une de ces hormones libérées, l’adrénaline a pour effet premier de secouer le corps du poisson pour lui permettrent une fuite instantanée elle provoque en retour de troubles de l’osmorégulation, c’est à dire le contrôle de l’équilibre seleau. Une autre hormone souvent impliquée, le cortisol, affecte les globules blancs et réduit leur efficacité dans le système immunitaire. Il apparaît donc clairement que la réduction du « stress » doit être un des objectifs de l’aquariophile soucieux de réussir son élevage. EXEMPLES DE PATHOLOGIES COURANTES EN ELEVAGE LE POINT BLANC OU ICHTHYO Deux protozoaires sont mis en cause selon que l’on se trouve en eau de mer ou eau douce : Ichthyophtirius multifils en eau douce et Cryptocarion irritans en eau de mer Les poissons atteints se frottent sur le sol, le décor ou les plantes. Dans les heures qui suivent, de petits kystes blancs apparaissent (comme des têtes d’épingles bien visibles), d'abord sur les nageoires, puis s'étendent à l'ensemble du corps. Le poisson semble alors recouvert de sel. Si les branchies sont touchées, le rythme respiratoire s'accélère (la localisation branchiale est souvent mortelle pour les poissons de petite taille comme les néons). La maladie n’est souvent détectée qu’au moment de l’apparition des points blancs. Le traitement de cette maladie ne pose pas de problème à condition d’être appliqué à temps. En effet, en l’absence de traitement ou en cas de traitement tardif, la mortalité est importante sur des poissons de petites tailles. Ichthyophtirius multifils est un protozoaire de grande taille (0.5 à 1 mm) Il possède des cils sur tout le pourtour de son corps de forme sphérique qui lui donne un mouvement de rotation incessante. Le cycle de vie de ce parasite comporte trois phases : - la phase de croissance : elle correspond à la phase des points blancs, les parasites se nourrissent de la chair des poissons et grossissent. - la phase de multiplication : une fois mature (ou si le poisson meurt) les parasites quittent la peau de leur hôte, tombent sur le fond ou les plantes et s'entourent d'une membrane (le parasite entouré de sa membrane est appelé kyste). Ainsi protégés les parasites se divisent activement. la phase de propagation : le kyste éclatera en quelques heures pour libérer de 600 à 1000 parasites fils (les tomites) qui se mettrons à la recherche d’un hôte pour entamer à leur tour leur phase de croissance (ils ont 70 heures pour trouver un hôte, sinon ils meurent). La durée du cycle dépend de la température, à 25° C, ce processus ne dure que 3 jours mais peut s'étaler sur plusieurs semaines à des températures plus basses.. - 112 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 Cette maladie apparaît le plus fréquemment après une brusque chute de la température de l'eau (changement conséquent avec de l’eau trop froide ou panne de chauffage ou brusque chute de température en hiver et dispositif de chauffage mal adapté). Elle apparaît également suite à un stress important (mauvaises condition de transport, mauvaise acclimatation des poissons, introduction d’un nouveau pensionnaire …). Les autres causes peuvent être des changements d'eau pas assez réguliers, une surpopulation, l'arrivée d'un nouveau poisson déjà contaminé, etc... C'est donc une maladie qui peut être totalement évitée en respectant les règles de base en aquariophilie Le traitement Le parasite est ‘intouchable’ pendant sa période de croissance et sa période kystique, il n’est vulnérable que sous sa forme libre lorsqu’il cherche un hôte. Donc on ne traite pas les poissons mais on traite l’eau du bac. Et puisque le parasite est potentiellement présent dans l’ensemble du bac, il faut traiter tout le bac (sauf s'il n’y a que quelques points blancs sur un seul poisson, on traitera alors en bac hôpital le poisson infesté). Cette maladie est très fréquente, il existe donc de nombreuses préparations dans le commerce, (il s’agit souvent de préparations à base de colorant, le vert de malachite) elles sont toutes efficaces si le traitement est appliqué à temps. Il faut scrupuleusement suivre la notice (prendre garde avec les poissons sans écailles comme les Corydoras car ils sont sensibles au vert de malachite). Une légère augmentation de la température lorsque cela est possible permet de diminuer la durée du traitement (le cycle du parasite étant accéléré). Il faut veiller alors à bien oxygéner le bac et à ne pas filtrer sur charbon pendant le traitement. Il faut noter cependant que certains de ces traitements sont à base de cuivre et donc toxiques pour les invertébrés marins. Pour obtenir de meilleurs résultats on préconise parfois de combiner le traitement avec quelques bains d’eau douce ou de formol de courte durée. Pour les bacs chauffés et si la maladie est décelée suffisamment tôt : une simple élévation de la température (jusqu’à 29 à 30° C) peut suffire. Si en 2 ou 3 jours aucune amélioration n’est constatée, il faut traiter le bac. Quelques précautions sont nécessaires : il faut au moins 29° C - 113 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 sinon on favorise le parasite et la situation risque d’empirer (à ces températures le développement du parasite est très fortement freiné), toujours bien oxygéné le bac et surtout s’assurer que tous les poissons du bac résistent à de telles températures, idem pour les plantes. Le traitement au chlorure de sodium (sel de cuisine) accompagné d’une hausse de température n’est pas toujours possible (certains poissons et certaines plantes le supportent mal), c’est néanmoins un traitement très efficace contre les points blancs et de nombreuses autres maladies ectoparasitaires. En cas de plantation fragile ou de poissons sensibles, il est fortement conseillé de mettre en œuvre ce traitement en bac de quarantaine. Il faut : - Utiliser du sel non iodé, non fluoré. - Monter la température progressivement, 2° C le premier jour puis 1° C jusqu’à 29° C (sans dépasser 30° C sauf avec des Discus), mettre en marche la pompe à air. - Parallèlement augmenter progressivement la concentration en sels dans le bac : d’abords jusqu’à 2 g/l le premier jour puis 12 heures plus tard augmenter de 1 g/l, puis 12 heures plus tard augmenter à nouveau de 1g/l jusqu’à atteindre 5 g/l (grand maximum). - Le traitement doit durer au minimum 10 jours. Lorsqu’il est terminé, on diminuera progressivement la température et la concentration en sels par des changements d’eau (de 30%). LA MALADIE DU VELOURS ET DU POISSON CORALLIEN Nous avons affaire à des organismes unicellulaires parasites appelés dinoflagellattes Amyloodinium chez les poissons marins et Oodinium en eau douce Un voile jaune gris apparaît sur la peau et les nageoires. Le poisson peut se frotter contre le décor et présenter des mouvements operculaires rapides. A un stade plus avancé il refuse de se nourrire puis gît sans mouvement dans l’eau : la peau peut se desquamer par lambeaux. Cette maladie est souvent confondue avec les points blancs. Un poisson atteint de la maladie de velours a cependant la particularité de sembler saupoudré d’une poussière dorée. Le parasites se transmet de poissons à poissons sous formes de spores flagellés, lesquels peuvent survivrent sans leurs hôtes au moins 24 heures voir plusieurs jours. Une infestation importante des branchies peut tuer un poisson sans qu’il présente le moindre signe extérieur suspect. Une surveillance à long terme sera difficile si le parasite est localisé dans les organes internes ou lorsqu’il résiste aux traitements. Le traitement Il existe des traitements spécifiques contre cette maladie en animalerie notamment à base de cuivre. Mais là encore leur usage est totalement proscrit dans le cas d’un aquarium récifal. Un stérilisateur à UV est très fortement conseillé. Il tue les parasites nageurs. A ce propos voici ci dessous un témoignage paru dans un forum d’aquariophilie sur Internet relatant les bienfaits de cette méthode : « Je suis aquariophile depuis 1975 et j'ai commencé l'eau de mer depuis 1980. Pendant très longtemps, j'ai cru que les maladies parasitaires ne pouvaient être soignées que par des produits liquides à base de cuivre, de bleu de méthylène, de vert de malachite etc... La maladie parasitaire qui revient le plus souvent en eau de mer est la maladie des points blancs, appelée Cryptocarion iritans, l'équivalent à l'Hychtiophtirius multificilis en - 114 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 eau douce. Désirant pouvoir maintenir des invertébrés avec mes poissons, et appréciant la présence d'algues de type Caulerpa, je voulais éviter d'introduire des produits à base de cuivre. Je me suis intéressé à l’utilisation des UV sur les parasites cutanés. Ce type de matériel est désormais disponible à des prix abordables surtout dans la gamme de produits pour traitement UV des bassins. J'ai décidé en MAI 2003 de m'équiper en matériel de marque LAGUNA modèle 7000 qui dispose d'une lampe de 11 W et qui est adaptée pour la capacité de mon bac marin de 500 L. Au bout d'un an de fonctionnement, je peux confirmer l'efficacité absolue des UV sur les parasites cutanés qui s'attaquent souvent aux Paracanthurus hepatus par exemple. J'ai pu constater que si je suspendais le fonctionnement de la lampe UV pendant quelques jours, le poisson devenait plus sensible à l'attaque des parasites. Je laisse donc fonctionner en permanence la lampe et je n'ai plus de problèmes dorénavant. Je note également l'efficacité des UV sur la qualité de l'eau qui est plus cristalline. Grâce à la lampe UV qui fonctionne en permanence, je peux maintenir sans problèmes dans mon aquarium marin des clowns avec des anémones ainsi que des poissons aussi sensibles aux parasites que les Hepatus. J'ai donc la joie de reconstituer le monde de Nemo dans mon bac marin !! J'espère que cet article incitera de nombreux aquariophiles à abandonner tous ces produits coûteux à l'usage et peu efficaces pour s'orienter vers les lampes UV. Grâce à cela, il y aura moins de pertes de poissons ce qui contribuera à encourager de nombreux aquariophiles à persévérer dans la connaissance du monde du silence. » Un bain prolongé de trypoflavine (1 g de trypoflavine pour 100 litres d'eau) est recommandé pour lutter contre l'Oodinium pillularis. En même temps la température est élevée à 30° C. Les autres substances qui peuvent être utilisées contre ce parasite sont le sulfate de cuivre (0,3 g pour 1000 litres d'eau), l'hydrochloride de quinine (1,5 g pour 1000 litres d'eau) ou une solution à 3% de sel de cuisine. LA MALADIE DES TROUS A l'origine, la maladie des trous des cichlidés est également une maladie de carence, qui peut toutefois avoir des causes diverses. Etant souvent liées à une attaque de flagellés dans l'intestin des poissons, cette dernière était longtemps considérée étant la cause primaire. Mais une invasion massive de l'intestin par des flagellés et des bactéries est souvent attribuer à une alimentation inadaptée. Il existe trois responsables possibles de la "Maladie des trous": - Spironucleus (poissons tropicaux d'eau douce) - Hexamita (poissons d'eau froide) - Octomitus (chez les Discus) Ce sont des flagellés de forme ovale et à mobilité importante. L'attaque de ces flagellés peut entraîner des infections bactériennes secondaires. Les agents pathogènes perturbent la digestion et blessent la muqueuse intestinale. Par la suite, les substances nutritives, les vitamines et les minéraux nécessaires ne peuvent plus être assimilés dans les quantités requises. L'organisme du poisson tente de compenser cette carence en faisant régresser le tissu cartilagineux au niveau de la tête et en récupérant ainsi les substances nécessaires. Il apparaît donc des trous (souvent au niveau du crâne des poissons et au pourtour de la tête). Les trous n'apparaissent que chez les spécimens adultes. En effet, l'attaque des flagellés chez les juvéniles est mortelle rapidement et les trous n'ont donc pas le temps d'apparaître. - 115 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 La peau se déchire aux endroits atteints et la masse cartilagineuse blanche désintégrée sort. Il reste un creux en forme de cratère. Les trous ainsi formés peuvent atteindre une taille d'un millimètre à deux centimètres. On note aussi un assombrissement des couleurs, un amaigrissement et des déjections blanchâtres et visqueuses. Une étude microscopique des excréments des poissons permet l'identification des agents pathogènes. Le traitement Un traitement au métronidazole (DCI) permet de lutter contre la maladie des trous. On trouve du métronidazole dans un médicament a orientation humaine : le Flagil (par exemple). Le médicament peut être introduit directement dans l'eau du bac ou mélangé à la nourriture. Il faut éventuellement associer le métronidazole à du nifurpirinol, nitrofurazone ou du furaltadone pour lutter contre les surinfections bactériennes. Posologie de métronidazole : 400 à 600 mg pour 100 litres pendant 3 jours. Le métronidazole a une durée de vie de 8 heures environ (sa concentration diminue de 50% au bout de 8 heures chez l'homme en tout cas !) Après trois jours, faire un changement d'eau et filtrer sur charbon actif sous peine d'apparition d'effets indésirables. Dans la nourriture, la dose sera de 1g pour 100 g de nourriture pendant 3 à 5 jours. Il faudra aussi revoir l'alimentation plus variée et plus équilibrée, avec un complément de vitamines L’EXOPHTALMIE Il s’agit le plus souvent d’une infection bactérienne mais qui peut avoir aussi une origine virale ou être due à un désordre métabolique plus général. Ce type de pathologie se développe surtout dans un aquarium déséquilibré (trop de pollution liée a la surpopulation ou autres facteurs de stress). L’œil gonflé, on note aussi la saillie d'un ou des deux yeux à la suite d'une accumulation graisseuse sous ce dernier. Ce symptôme pouvant être d'origines diverses, a des conséquences tout aussi diverses ; s'il s'agit d'un simple trouble métabolique ou d'une infection bénigne, cela peut passer tout seul: l’œil retrouvant sa taille normale dés lors que de bonnes conditions de maintenance sont rétablies. Dans certains cas, l’œil tombe de l'orbite, et le poisson borgne continue de vivre. Si l'exophtalmie est due à une infection plus sérieuse, le poisson peut alors mourir s'il n'est pas traité avec succès Le traitement L'origine difficilement identifiable de l'exophtalmie rend cette maladie difficile à soigner. On pourra tenter des bains d’Ektozon, bain de 3 heures à 5 pour 3 litres d'eau + 5 g/50l dans le bac principal, combiné avec une crème ophtalmique. - 116 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117 Un traitement antibactérien du commerce aquariophile peut parfois fonctionner. Dans tous les cas, il faut aussi remédier a la cause de la maladie en rétablissant l'équilibre du bac. Dans le cas du surplus d'azote la seule solution est de transférer le poisson infecter dans un bac ou la saturation en azote est moindre et évidement pour le bac d'origine il faut faire en sorte que la sursaturation en azote diminue. L’AEROCYSTITIS (Inflammation de la vessie) L'inflammation de la vessie gazeuse est une maladie à étiologie virale. L'infection et la multiplication du virus peuvent s'effectuer à des températures allant de 4 à 33° C, la température optimale pour la multiplication virale allant de 15 à 28° C. La maladie débute par un refus des poissons. Au cours de l'évolution de la maladie, des kystes contenant des gaz ou des liquides apparaissent dans la partie postérieure de la cavité abdominale qui est distendue et provoquent une position tête en bas des poissons. En même temps le pourtour du corps augmente à la suite de la croissance, des kystes. L'étude histologique permet d'observer une inflammation et un épaississement de la paroi de la vessie gazeuse. On observe des manifestations dégénératives. La vessie gazeuse contient du pus. Au stade final de la maladie, d'autres organes (rein, rate, foie) sont également atteints. L'aerocystitis est contagieuse. Elle provoque la tuméfaction du canal pneumatique (canal reliant la vessie gazeuse à l'intestin), l'œdème du rein et des modifications au niveau de la rate et du foie. De plus, l'inflammation de la vessie gazeuse détermine une anémie et des anomalies des mouvements des poissons. Le traitement Les poissons malades doivent être retirés de l'aquarium et tués. Une lutte médicamenteuse à l'aide d'antibiotiques, de sulfamides et de bleu de méthylène, ajoutés à la nourriture peut légèrement retarder l'évolution de la maladie. CONCLUSION Les parasitoses des poissons d’élevages sont donc très diverses et un seul article ne suffirait pas à toutes les décrire. Toute personne désireuse de s’adonner à l’aquariophilie aura tôt ou tard à faire face à une infection de ce genre malgré tous les soins constants et attentifs qu’elle peut prodiguer. Il ne faut pas oublier que mieux vaut prévenir que guérir et que tout l’art de l’aquariophilie vise justement pas des soins permanents à maintenir dans l’aquarium un état d’équilibre ou les poissons puissent de trouver à leur aise et y rester en bonne santé. - 117 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123 REPRODUCTION ET TECHNIQUE DE GROSSISEMENT DE SERRASALMUS NATTERERIE Frédéric SONNET BIOLOGIE GENERALE Fiche signalétique Nom scientifique : Serrasalmus nattererie Nom vernaculaire : Piranha rouge Famille : Characidae Genre : Serrasalmus Description Sa taille en milieu naturel est d’environ 10 à 12 cm, mais en captivité il peut atteindre 20 cm pour les plus gros spécimens. Son corps est massif et comprimé, sa bouche est en forme de pince et puissamment équipée de dents tranchantes comme des rasoirs avec la mâchoire antérieure légèrement proéminente. Sa livré se décompose en deux zones, la gorge et le ventre à dominance rouge et le reste du brun argenté voir pailleté. Les juvéniles ont une dominance du rouge encore plus marqués et des taches noires sur les flancs. Concernant les dimorphismes sexuels, ils sont quasiment inexistants. Habitat Le piranha vit en groupe mais est relativement craintif. Dans la nature, ces animaux évoluent dans les cours d’eau amazoniens. Ils deviennent dangereux quand ils se retrouvent prisonniers dans des petites mares après les crues ou lors de sécheresses importantes. C’est principalement dans cette configuration qu’ils sont potentiellement dangereux pour tout animal venant s’abreuver ; mais ils sont aussi capables de s’entre-dévorer pour assurer la survie de l’espèce. Reproduction Tout d’abord voici les paramètres physico-chimiques de l’eau : pH : 6,2 à 7,2 TAC : 5 à 10° f Température : 24 à 27° C Nitrate : le plus faible possible maximum 10 mg/l - 119 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123 Les piranhas sont des animaux qui protègent leurs œufs, ce qui explique qu’il est reproduit déjà depuis plus de dix ans de façon intensive pour le milieu aquariophile. La maturité sexuelle est généralement atteinte lorsque les individus atteignent les dix centimètres. Lorsqu’un couple est prêt à se reproduire, il s’isole du reste du groupe et délimite un périmètre de sécurité qui sera plus ou moins important selon le milieu et la pression du reste du groupe. Généralement ils vont choisir un substrat qui sera surtout fonction de son exposition au mouvement de l’eau et par conséquent du potentiel d’oxygénation des œufs ; la fécondation est simultanée. La quantité d’œufs produite sera fonction de la taille et de l’âge du couple, mais généralement elle varie entre 1 000 à 5 000 œufs. L’éclosion aura lieu 36 à 48 h après la fécondation puis la résorption vitelline est faite au bout d’une semaine, ce qui entraîne la nage en eau libre des alevins et c’est à ce moment que les parents arrêtent la protection de leur progéniture. Régime alimentaire Les piranhas sont des poissons piscivores voir carnivores dans certain cas, ils chassent en banc ce qui leur permet de s’attaquer à des proies beaucoup plus grosses. Les alevins sont aussi de redoutables prédateurs, toute proportion gardée, car quand ils atteignent 2 à 3 cm le cannibalisme est très fréquent si les conditions de vie les y obligent. Concernant la croissance le piranha peut avoir un grossissement très rapide, jusqu'à 2 à 3 cm par mois pour les plus dominants. TECHNIQUE DE REPRODUCTION Introduction : Pour obtenir une technique de reproduction satisfaisante, il faudra mettre en place tout un processus de protocoles de façon à optimiser tous les stades de la reproduction et du grossissement. Contrôle du cycle sexuel Infrastructure d’élevage et gestion des reproducteurs : La première des choses consistera à isoler les couples reproducteurs. Pour cela, il faut au préalable avoir constitué un banc de poissons adulte, voir plusieurs, suivant le nombre de couple désiré et à la vitesse que l’on veut les obtenir. Il ne faut pas que ces bassins soient trop grands de façon que l’on puisse facilement les retirer. Et oui, il faudra observer les animaux pour déterminer les couples car il n’y pas de dimorphisme chez ces animaux. Pour savoir s’ils sont en phase de reproduction, c’est facile, car les individus deviennent agressifs, ils sont isolés du reste du groupe et leur robe s’intensifie en couleur et généralement quelques heures avant l’accouplement, les orifices reproducteurs deviennent ex-croissants. Une fois cette première étape accomplie, les géniteurs sont installés dans des aquariums de 400 à 600 litres entièrement exempts de décor pour des raisons de maîtrise de la qualité sanitaire des bacs. Les seuls éléments présents dans le bac seront les supports de ponte : pot en terre cuite ou plaque ou tuyau pvc. Concernant l’équipement technique du bac, il doit être optimal, un éclairage relativement tamisé pour éviter les « coup de stress », filtration spécifique, chauffage, stérilisateur UV et - 120 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123 surtout un système de goutte à goutte pour maintenir une qualité d’eau optimale et permanente. Concernant le déclenchement des pontes elle se fera par « choc thermique », ces variations feront l’objet de différents essais pour chaque couple car la réaction ne se déclenche pas forcement à la même température pour tous les individus, une fois cette procédure établie cela permet de faire se suivre les pontes et de préserver les géniteurs de tout affaiblissement. Concernant l’alimentation des géniteurs, elle se composera de granulés à truite spécial géniteur et de nourriture carnée (morceaux de poissons, moules et crevettes). Technique de ponte La ponte a lieu dans les bacs des géniteurs sur des supports amovibles qui seront prélevé 12 heures après la ponte. Le temps de laisser aux œufs de « durcir ». Lors du prélèvement, il ne faut surtout pas sortir les œufs de l’eau, pour cela on immerge un récipient dans le bac et on y introduit les œufs et leur support. En suite les œufs et leur support sont placés dans les bacs de pré grossissement (c’est la, où aura lieu l’éclosion, la résorption vitelline et les premiers nourrissages). TECHNIQUE D’ELEVAGE LARVAIRE Introduction : L’élevage d’une espèce passe par la maîtrise de l’élevage larvaire ainsi que par une nourriture et un nourrissage adapté, ainsi que par une bonne connaissance du comportement et des besoins de l’espèce mise en production. Infrastructure d’élevage larvaire Les bassins sont équipés comme les bassins des géniteurs à une exception prés qui se situe au niveau de la filtration car à ce niveau, il faudra sur dimensionner la filtration car le nourrissage intensif de larves puis des alevins sera une source importante de déchets et deuxième point il faut que cette filtration soit installée de façon à ne pas aspirer les larves (le mieux est de mettre un morceau de mousse polyéther à alvéole ouverte au niveau de l’aspiration et en plus elle jouera un rôle de pré filtre). Ces bassins feront 200 à 300 litres et seront sans aucun substrat ce qui facilite l’entretient des bacs et maintient un niveau d’hygiène optimale ; seul des tuyaux pvc seront introduit pour les alevins de façon à limiter le stress. Alimentation Technique de distribution de nourriture : La nourriture se décomposera en plusieurs phase : Le nourrissage des larves après la résorption vitelline se composera de Nauplie d’artémia puis des que la taille de la bouche le permet, on passe directement aux artémias congelées. - 121 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123 Quand les individus atteignent 2 cm on mélange les artémias avec des granulés du bon calibre pour très rapidement ne donner que du granulé dont la granulométrie évoluera avec la croissance des poissons. Le fait de nourrir avec des granulés permet d’éviter les carences alimentaires, les déchets de nourriture et d’avoir une croissance beaucoup plus rapide avec des nourritures carnées Régime alimentaire et ration journalière : Ce type de régime permet d’avoir de bon taux de survie car de toute façon le piranha reste un poisson relativement rustique au niveau alimentaire. C’est pour cette raison que le granulé à truite lui convient très bien et permet d’obtenir des vitesses de croissance intéressante (2 à 3 cm par mois jusqu’à la maturité sexuelle). Concernant la ration journalière, elle sera de deux distributions par jour (1 fois en fin de matinée et l’autre en fin d’après midi) et l’on donne jusqu’à satiété de l’ensemble des animaux (2 à 3 % de leur poids) mais la mise en place d’un protocole de nourrissage est indispensable pour l’optimisation de la production. Conduite de l’élevage : Pour mener correctement ce type d’élevage, il faut absolument une rigueur sur la qualité de l’eau et l’entretient des bacs car les piranhas change très rapidement de comportement si le taux nitrate est trop élevé. Si ce paramètre n’est pas prit en compte, on aura de très grosse perte du au cannibalisme car pour ces poissons, ce taux de nitrate élevé les met en phase de survie comme dans la nature quand il y a des sécheresses. Autre point très important l’homogénéité des tailles. Il faut régulièrement trier les alevins surtout à partir de 2 à 3 cm pour éviter les dominances et avoir des croissances homogène. TECHNIQUE DE GROSSISSEMENT EN ELEVAGE Condition d’élevage Pour le grossissement on doit maintenir des conditions de maintenance rigoureuse pour éviter le développement de maladies qui peuvent avoir des conséquences désastreuses surtout si les densités de poisson par m3 sont importantes. Il faut prévoir un nombre suffisant de bassins de façon à ce que les lots en cour de grossissement soit les plus homogènes possibles et surtout permettent d’avoir toujours une taille de nourriture adaptée à l’ensemble du lot de poisson ce qui est très important pour maintenir des bons taux de croissance. Vitesse de croissance, poids corporel et température Les vitesses de croissance sont intiment lié à la température et à la qualité de l’eau. Mais ce qui est intéressant avec la température, c’est qu’à certains moments de l’élevage, si l’on note un ralentissement de croissance, on peut augmenter celle-ci de 1 à 2° C. Ce qui va activer le métabolisme des poissons et par conséquent la croissance, si l’on compense par un apport de nourriture adéquat. - 122 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123 Survie Le taux de survie varie en fonction de différents paramètres que sont la nourriture et la façon dont elle est distribuée, de la qualité du suivit de l’élevage par rapport aux différents points sus nommés. Si tout est réuni, le taux de survie varie entre 75 et 90% suivant les moyens engagés en termes technique et humain. CONCLUSION La reproduction et l’élevage du piranha sont tout à fait réalisables aussi bien par des amateurs confirmés que par les aquariums publics. Il faut juste mettre en place une structure adaptée aux besoins et aux résultats désirés. Mais à partir du moment où l’on a des géniteurs de qualité, l’élevage des jeunes reste relativement facile du fait que les larves acceptent les nauplius d’artémia ; car la difficulté de tout élevage de poisson est de pouvoir nourrir les larves et de les sevrer aux nourritures inertes. La réussite de se type de projet sera fonction des moyens et du temps disponible ainsi de la rigueur et de la méthodologie qui sera appliquée. - 123 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 125 - 127 L’ELEVAGE DU DISCUS AU VIETNAM David TOUYA & Günter N’GUYEN N’Guyen International, 9, rue du Hagelbach, F-68260 KINGERSHEIM Il y a 15 ans, nous décidions de nous implanter au Vietnam pour y développer un programme d’élevage de poissons tropicaux et plus particulièrement du DISCUS. POURQUOI LE DISCUS ET POURQUOI LE VIETNAM ? Il y a une vingtaine d’années, le Discus se vulgarisait et est rapidement devenu « le Roi des poissons d’aquarium ». Sa reproduction très difficile a freiné son implantation sur le marché mais a aussi suscité beaucoup d’intérêt pour un élevage dont la réussite dégageait respect et fierté. Son mode de reproduction très curieux et passionnant a participé au succès de son développement. Son prix élevé laissait envisager des rentabilités intéressantes. La première difficulté consiste à réunir un couple. Cela suppose des conditions de maintenance excellentes, avec un biotope se rapprochant au maximum de celui des sites de capture et avec des qualités d’eau irréprochables. Les éléments les plus sensibles sont le pH, soit entre 5.5 et 6, correspondant à une eau extrêmement acide, une faible minéralisation, (dureté GH et KH faible) et une conductivité très basse soit 50 à 100 micro siemens. La réunion d’un troupeau de Discus en âge de se reproduire peut favoriser la formation d’un ou plusieurs couples. La réunion d’une paire (mâle + femelle) peut également aboutir à la formation d’un couple. Le résultat ne peut parfois être positif qu’après une multitude d’essais de rapprochement. Le décor a une grande importance dans la réunification d’un couple car il doit éviter tout stress au poisson réputé délicat, peureux, sauvage. Un décor composé de racines permet aux poissons de s’abriter dans des zones plus ombragées ou plus isolées et favorise ainsi la formation du couple. Avoir réuni un couple n’est pas encore une garantie de réussite car se posent ensuite les problèmes de ponte, de support de ponte et de fécondation. Généralement lorsqu’un couple s’est formé, il est isolé dans un aquarium équipé d’un cône de ponte ou parfois de support de ponte de formes variées et aux pentes bien étudiées permettant un bon accrochage des œufs et surtout une bonne fécondation de ces œufs par le mâle. - 125 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 125 - 127 L’isolement dans un aquarium exempt de décoration, sable, etc… évite toute agression des œufs par des parasites ou autres prédateurs et permet une reproduction dans un milieu aseptisé. Lorsque toutes ces étapes sont franchies, peut se poser le problème des pontes dévorées. Il arrive souvent que les œufs éclosent, que les alevins encore attachés à leur support frétillent et qu’alors pour des raisons mystérieuses, ils soient dévorés par les adultes. Un esprit de protection exacerbé peut être à l’origine d’un tel comportement. Une protection par une grille, permettant la ventilation des oeufs, peut parfois éviter ce cannibalisme. Après la ponte puis l’éclosion des œufs, les alevins restent accrochés en grappes au support jusqu’à résorption complète des réserves vitellines. Puis démarre cette phase merveilleuse de la reproduction du Discus qui est l’alimentation des alevins sur le dos des parents. Les adultes sécrètent au travers de leurs écailles, un mucus nourricier représentant la seule alimentation durant les premiers jours. Les alevins gravitent sur le dos des parents pour brouter leur nourriture, et lorsque l’un a épuisé sa réserve alimentaire, il se secoue pour envoyer les petits Discus sur le dos du partenaire. Quel spectacle lorsqu’une ponte est menée à son terme et couronnée de succès ! ! Les sujets sauvages ont été introduits régulièrement dans les années 1960 à 1980. D’abord le Discus brun (Symphysodon aequifasciatus axelrodi ) en provenance de la région de Manaus puis de nombreuses variétés plus rares firent leur apparition sur le marché mondial en provenance du lac Tefe, des rivières Manacapuru, Jari, etc… Parmi les Discus sauvages très attractifs et brillamment colorés, on peut citer le Discus Heckel, (Symphysodon discus) Bleu, Vert , Turquoise (Symphysodon aequifasciatus aequifasciatus ) etc… On peut également trouver beaucoup de Discus issus de croisement. Ces sujets se sont probablement croisés lors des hautes eaux durant la période des pluies lorsque certains cours d’eau communiquent avec d’autres. Toutes les variétés de Discus sont capables de se croiser. En général, les Discus hybrides sont recherchés et pour permettre une meilleure appellation, l’exportateur précise le cours d’eau dans lequel il a été pêché. L’ELEVAGE DU DISCUS EN ASIE Pour faire face à une demande croissante, l’élevage du Discus s’est développé d’une façon importante dans le sud-est asiatique. D’autre part le marché s’est orienté vers des sujets de plus en plus colorés tels que le Discus Pigeon Blood, le Discus Diamand, le Discus Malboro, etc… Les coûts de production très faibles orientent tout naturellement l’élevage vers l’Asie. Les frais de chauffage sont pratiquement inexistants ; la filtration est plutôt remplacée par un renouvellement important et quotidien de l’eau ; la nourriture y est abondante et peu chère. - 126 - Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006 Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 125 - 127 POURQUOI AU VIETNAM ? Le Vietnam est un pays d’eau. De nombreux fleuves et rivières sillonnent et traversent le pays. On y trouve de nombreux plans d’eau et beaucoup de familles ont leur propre bassin pour l’élevage des poissons, des canards, le bain du buffle, etc… La présence de toute cette eau a dégagée des « vocations aquariophiles ». Ainsi beaucoup de vietnamiens possèdent quelques poissons du genre betta ou voile japonais. Ils avaient donc à priori les qualités pour réussir des reproductions plus difficiles comme celle du Discus. ORGANISATION DE L’ELEVAGE Au départ, une trentaine de familles ont participé à la production. Des réunions ont été organisées pour apporter toutes les informations utiles au bon déroulement des opérations et à l’organisation de la reproduction. Des familles ont été choisies pour servir de station de collecte et d’emballage. Ces stations de collecte rassemblent la production de ces familles et assurent toute la logistique emballage selon un cahier des charges bien défini. Ces centres de collecte acheminent les poissons vers la station d’exportation. Une communication permanente existe entre cette dernière et l’ensemble des producteurs. Le stock de chaque éleveur est connu pour la mise à jour des disponibilités et permettre à notre société importatrice de passer ses commandes selon les disponibilités réelles. La production est orientée en général selon les besoins du marché, pour ce qui concerne les variétés et les tailles. La qualité est surveillée et encouragée. Lors d’une exportation, les Discus sont acheminés vers la station mère où convergent, également, d’autres poissons issus d’élevage ou capturés ou même se joignent des poissons marins et invertébrés qui sont stockés et emballés sur ce même site de départ. La reproduction du Discus au Vietnam a pris un essor considérable. A ce jour de nombreux Discus sont dirigés vers tout le sud-est asiatique (Singapour, Malaisie, Thaïlande), l’Europe et les Etats-Unis. - 127 -