BASSINS ET ÉLEVAGES AQUATIQUES D`ORNEMENT

Transcription

BASSINS ET ÉLEVAGES AQUATIQUES D`ORNEMENT
BASSINS ET ÉLEVAGES
AQUATIQUES D’ORNEMENT
21 et 22 avril 2006
PARC PHOENIX
NICE, FRANCE
BASSINS ET ÉLEVAGES
AQUATIQUES D’ORNEMENT
Nice - 21 et 22 avril 2006
SOMMAIRE
Escoubet Pierre - Les modèles d’élevages aquatiques '''''''''''..''...
1
Coudert Hervé - Traitement d’eau centralisé, concept, fonctionnement
et utilisation biologique ''''''''''''''''''''''''''''.
7
Meyer Jean-Paul - Études et réalisations de traitements biologiques :
lacs-lagunages-plan d’eau ''''''''''''''''''''''''''..
15
Leroy Sébastien - La nutrition avec Sera Koï International '''''''''''''
21
Brun Marie & Giammaroli Elisabeth - La culture des microalgues ''''''''''
35
Roussange Christel - L’échinoculture ''''''''''''''''''''''
43
Landy-Soambola Amélie, Riva Alain & Vicente Nardo - Contribution à l’élevage
des Syngnathes '''''''''''''''''''''''''''''''.
47
Bentivegna Flegra - Ripopolamento di Hippocampus hippocampus nel golfi
di Napoli : primi risultati ''''''''''''''''''''''''''''
55
Catteau Sidonie, Jamme Stéphane & Bentivegna Flegra - Accouplement et ponte
de Caretta caretta en captivité '''''''''''''''''''''''''
63
Dumand Eric - Maintien et croissance de Palinurus elephas
69
Catteau Sidonie & Jamme Stéphane - Reproduction de Carcharinus plumbeus
en captivité '''''''''''''''''''''''''''''''''.
79
Maurel Philippe & Otero Ferrer Francisco - Élevage de Gramma Ioreto (Poey, 1868).
Optimisation d’un système de récolte des larves '''''''''''''''''
83
Naudeau Julie - Le cycle des méduses : cas de Cassiopea sp '''''''''''
91
Pigno Sophie - Le corail : objectif : 2007 boutures ''''''''''''''''..
97
Respaud Jean-Louis - Les causes de mortalité en aquarium '''''''''''' 105
Candet Christophe - Les pathologies dans les élevages d’ornement ''''''''..
Sonnet Frédéric - Reproduction et technique de grossissement
de Serrasalmus natterie
111
... 119
Touya David & N’Guyen Günther - Pratique et élevage du Discus au Vietnam ''''. 125
IOPR, 2006 – Bassins et élevages aquatiques d'ornement. Journées Biologiques du Parc Phoenix, 21-22 avril
2006 à Nice, France. Mém. Institut océanogr. Paul Ricard, 127 pp.
Directeur de la publication : Patricia Ricard
ISSN : 1242-6970 – Dépôt légal : avril 2006
BASSINS
ET
ELEVAGES AQUATIQUES
D’ORNEMENT
PARC PHOENIX
NICE
21 et 22 AVRIL 2006
COMITE SCIENTIFIQUE
Flegra BENTIVEGNA, Acquario di Napoli
Françoise PEYRE, Docteur Vétérinaire
Hervé COUDERT, Directeur de CHF
Alain RIVA, Institut Océanographique Paul Ricard
Pierre ESCOUBET, Parc Phœnix
Les textes des contributions de ce volume ont été mis en forme par dactylographie sous la
responsabilité de chacun des auteurs concernés.
Tous droits de reproduction, par tous procédés, de traduction et d’adaptation, réservés pour
tous pays (loi du 11 mars 1957) sauf autorisation des auteurs.
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5
LES MODELES D’ELEVAGES AQUATIQUES
Pierre ESCOUBET
Parc Phœnix, 405, Promenade des Anglais, F-06200 NICE.
INTRODUCTION
Dans un premier temps, les efforts humains ont porté sur la production de poissons, de
coquillages ou de crustacés, pour pallier le manque de ces produits sur la table des
consommateurs.
Ce n’est qu’après l’engouement et le développement de l’aquariophilie par de nombreux
amateurs que beaucoup d’espèces ont pu être élevées et que les meilleurs procédés destinés à
favoriser l’acclimatation, les pontes, à opérer les fécondations artificielles, l’incubation, le
développement larvaire ont été mis au point.
On comprend par élevage d’animaux, leur maintien dans de bonnes conditions écologiques et
biologiques, en milieu confiné, permettant leur croissance et leur reproduction.
Hormis la gestion de la qualité de l’eau et des facteurs environnants à l’aquarium ou au
bassin, un élevage passe obligatoirement par la case production d’œufs ou de juvéniles.
L’obtention d’œufs ou d’alevins, les conditions de grossissement : qualité du milieu, valeurs
de la ration alimentaire, charge au m3, but recherché, nous permettent de définir quatre types
d’élevage :
L’élevage industriel
L’élevage scientifique
L’élevage en aquariums publics
L’élevage amateur
Les bases de l’élevage restent bien sur les mêmes mais elles vont être adaptées à la finalité
recherchée.
L’ELEVAGE INDUSTRIEL
Il s’adresse principalement, aux organismes de consommation et de plus en plus aux
organismes d’ornement.
Historiquement, c’est le plus ancien. Les premiers essais de pisciculture ont été tentés, avec
succès, par les Chinois. Un traité de pisciculture attribué à Fan-Li, remonterait à 1400 ans
avant J.C. Cette pisciculture d’eau douce était basée sur la récolte de frai. Les œufs étaient
-1-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5
ensuite déversés dans des pièces d’eau où le développement des alevins et le grossissement
des adultes étaient réalisés, avec un apport de nourriture.
On date des Romains, la pisciculture des poissons d’eau de mer et l’exploitation des bancs
d’huîtres.
Il faut attendre 1420, pour la mise au point de la reproduction artificielle des œufs de Truite.
Ce n’est qu’en 1761, que le procédé de captage d’œufs de Perche, de Gardons et de Brèmes
fut mis au point, en enfermant des couples de géniteurs, dans des caisses contenant des
supports naturels pour les œufs. Après récupération des pontes, il ne restait plus qu’à les
transporter dans une autre pièce d’eau.
C’est ainsi qu’en Suède, Lund, mis séparément dans trois caisses, un petit nombre de mâles et
cinquante Brèmes femelles qui donnèrent 3 100 000 éclosions, 100 Perches produisirent 3 215
000 et cent Gardons donnèrent 4 000 000 de petits.
Un deuxième centre d’intérêt, la conchyliculture a suivi le même chemin. Captage de naissain
et grossissement en zone protégé étaient connus et pratiqués par les Chinois, les Romains et
en Europe, dès le Moyen-Age.
Il a fallu attendre les années 1850 et suivantes pour mettre au point les techniques de captage
sur tuiles chaulées, pratiquées encore de nos jours.
Aujourd’hui, cet élevage industriel ou commercial est toujours assujetti à la production de
juvéniles, soit par captage naturel, soit par production contrôlée.
La méthode d’obtention des juvéniles conditionne souvent l’élevage.
Quand il s’agit d’un captage de la ressource naturelle, le grossissement est souvent réalisé en
milieu naturel et il s’agit d’un élevage extensif ou semi-extensif, avec un apport alimentaire.
Quand la production de juvéniles est industrielle, le grossissement est réalisé de manière
intensive, en milieu naturel ou bassins fermés, mais toujours avec une alimentation forcée.
Le résultat de ces élevages dépasse actuellement la simple production de protéines animales
pour la consommation humaine. On y trouve la production de poissons pour la pêche de
loisirs ou de juvéniles pour la reconstitution des stocks naturels (coquilles Saint Jacques),
l’introduction de nouvelles espèces (Palourde des Philippines), la production de poissons pour
l’aquariophilie (Poissons clowns, Piranhas, Guppy, Discus, Hippocampe).
Le développement des espèces pour l’aquariophilie a été influencé par les restrictions
d’exportations aux quelles de nombreuses espèces sont actuellement soumises et par une
meilleure connaissance des besoins de ces espèces.
Tableau N° 1 : Production piscicole marine
Espèce
Loup
Daurade
Turbot
Truite
Saumon
Maigre
Truites
Autres
1997
2173
1312
980
589
650
2003
3876
1139
909
544
100
180
35
-2-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5
Tableau N° 2 : Production piscicole continentale
Espèce
1997
Truites
46651
Carpe
6360
Tanche
1560
Gardon
3000
Esturgeon
150
Esturgeon (caviar)
5
Silure
200
Autres
1080
2003
41345
4700
1000
2100
115
360
880
Tableau N° 3 : Productions Outre-Mer en 1997
Espèce
Martinique
Truite
Tilapia en eau douce
10
Tilapia en eau de mer
Ombrine
10
Macrobranchium
35
Guadeloupe
20
Guyane
7
Réunion
45
70
15
4
Tableau N° 4 : Productions Outre-Mer en 2003
Espèce
Martinique
Truite
Tilapia en eau douce
8
Tilapia en eau de mer
Ombrine
73
Macrobranchium
19
Guadeloupe
4
27
Tableau N° 5 : Conchyliculture
Espèce
1997
2003
Huîtres creuses 138000
Huîtres plates
1700
Moules
61000
Palourdes
650
Coques
1800
113286
1999
68697
1437
1212
Tableau N° 6 Carciniculture
Espèce
Crevette
Ecrevisse
1997
24
2003
41
20
Tableau N° 7 Poissons d’ornement : import/export 2004
Importation
743
Guyane
Exportation
430
-3-
5
Réunion
41
50
14
22
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5
L’ELEVAGE SCIENTIFIQUE OU EXPERIMENTAL
Il est à la base, dans les années 1960-1980, de la nouvelle orientation donnée à l’aquaculture.
La finalité de ces élevages est de maîtriser les connaissances sur la reproduction, la
croissance, la biologie, la physiologie d’un animal.
Dans une première étape, on étudie les cycles de reproduction et le rôle des facteurs externes
dans le cycle sexuel (alimentation, température, photopériode), l’influence des basses
salinités, la sur densité des reproducteurs et la physico-chimie des eaux interviennent
également. En zone tropicale et équatoriale, les acides humiques mis en solution à la saison
des pluies joueraient le rôle de facteur signal pour déclencher la ponte.
Ensuite, on réalise les phases expérimentales. Pour cela, à côté d’un bac contenant un
peuplement témoin, nous aurons un certain nombre de bacs de tailles et de volumes pouvant
aller de 0,1 à plusieurs milliers de litres.
Les conditions de chaque unité varient le temps de l’expérience, sauf le bac témoin qui sera
toujours maintenu dans les normes standards d’un aquarium et des qualités biologiques et
physico-chimiques du milieu d’origine de l’organisme mis en expérimentation.
L’expérience doit aller à son terme, ce qui implique souvent la mort des échantillons.
La seule différence avec un amateur, c’est que le tâtonnement n’est pas de mise.
Les résultats sont très variés et souvent débouchent sur des applications pratiques.
Elevage d’Oïkopleura, tunicier à durée de vie relativement courte et qui permet une étude de
son ADN, maîtrise de la reproduction d’oursins, permettant l’étude de l’embryogenèse, étude
des étapes du développement larvaire du loup, de la dorade, de la sole, de l’ormeau, etc.
On peut aussi arriver à des résultats non conforme à la réalité. Par exemple, on a pu observer
et noter, qu’un poisson digérait mieux à 38° C qu’à température ambiante, 18-20° C.
On citera, également, les travaux de Denis Tervers qui ont donné un sérieux élan à
l’aquariologie.
L’ELEVAGE EN AQUARIUMS PUBLICS
C’est le compromis entre l’élevage scientifique et l’élevage amateur.
La politique de ces établissements a beaucoup évoluée. Elle est passée de la présentation
d’animaux de collection à une présentation plus écologique, plus proche des milieux naturels
et en vue de la conservation des ces espèces. Cela s’est traduit par une approche plus
biologique et la mise en place de programmes de reproduction.
Cette nouvelle approche nécessite des investissements plus importants, principalement dans
les salles de quarantaines qui sont doublées d’unités de reproduction et de salles de cultures
annexes pour l’alimentation des larves et alevins. Cela peut se traduire aussi par de nouveaux
emplois.
Maintenant de nombreux aquariums préparent leur collection de coraux de présentation
plusieurs mois à l’avance, avant de créer un nouveau bac, afin de ne pas prélever dans la
nature. Cela permet de préserver les ressources naturelles.
-4-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 1 - 5
L’ELEVAGE AMATEUR
Par suite de la vitesse de plus en plus accrue des moyens de transport, de l’ouverture des
frontières, des moyens techniques plus fiables, le nombre d’espèces de poissons et
d’invertébrés d’ornements importés augmente sans cesse, même si de nouvelles restrictions
administratives en limite le nombre.
C’est l’élevage le plus riche en expériences et en espèces élevées. Il serait fastidieux de
dresser une liste d’espèces élevées et surtout reproduites. Sa principale faiblesse réside dans la
difficulté de la diffusion de ses résultats et de ses possibilités de développement.
Il correspondant généralement à une reproduction limitée, de quelques espèces au maximum
et à très petite échelle.
C’est aussi la finalité dans la conservation de ses animaux de l‘amateur.
CONCLUSION
Ces quatre types d’élevages ne peuvent exister les uns sans les autres. L’étude scientifique
d’une nouvelle espèce, sa présentation dans un établissement public, son élevage chez des
amateurs et dans les aquariums, peuvent déboucher sur une exploitation industrielle et arriver
à sa protection dans le milieu naturel, par l’arrêt de sa capture.
-5-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
LA FILTRATION CENTRALISEE : CONCEPT, FONCTIONNEMENT
ET UTILISATION BIOLOGIQUE
Hervé COUDERT
Compagnie de l’Hydraulique et de la Filtration, 664, route du saut de la saule, F-19110 BORT LES ORGUES
INTRODUCTION
Les productions de poissons de rente ont donné lieu dès les années 1970 à des essais de
maintenance en circuit fermé. Ces structures devaient permettre de mieux gérer les stocks de
géniteurs et de poissons adultes prêts à vendre. Le concept a rapidement été développé à des
étapes zootechniques plus importantes. La possibilité de maintenir des paramètres constants
voire de faire varier ces paramètres suivant un cycle régulier (température, lumière,
salinité…) a rapidement trouvé un écho favorable auprès des professionnels. Les étapes clef
de la production intensive de poissons passent à présent par des phases de croissance en
circuit fermé (ponte, éclosion, élevage larvaire). La maîtrise totale de l’environnement permet
à l’exploitant d’assurer une qualité optimale du milieu de vie. L’intégration de dispositifs de
stérilisation limite la prolifération des germes potentiellement pathogènes et améliore
sensiblement le taux de survie des larves par rapport aux résultats observés dans des milieux
naturels ou semi-artificiels (bassins extérieurs). Ces systèmes réduisent la consommation
d’eau des installations d’autant plus coûteuse que l’eau est difficile à pomper (forage,
pompage), à traiter et à climatiser (réchauffage, refroidissement).
CONTRAINTES DU CIRCUIT FERME
La production de poissons ou leur maintenance (stabulation, aquariums) suppose une densité
supérieure à ce qu’elle est dans le milieu naturel. L’excrétion azotée de poissons en croissance
(souvent nourris avec un aliment riche en protéines) pollue le milieu très rapidement si aucun
apport d’eau neuve n’est réalisé. La toxicité de l’ammoniac s’avère rapidement limitante s’il
n’est pas oxydé. On constate les premières lésions branchiales chez les salmonidés dès une
concentration de 21µg N-NH3/L.
La gestion d’une machinerie importante et souvent lourde est la contre-partie inévitable de la
maîtrise des qualités d’eau du circuit. Certaines opérations (lavage des filtres, rinçage, purge)
sont facilement automatisables. En parallèle, de nombreuses mesures sont effectuées en
continue et asservies à une alarme (pression, niveau, débit, température, oxygène dissous…).
Le coûts de l’installation (prestation d’étude, achat des matériels, installation) peut paraître
dissuasif au premier abord. Ces installations s’amortissent sur le long terme sachant que la
plupart des matériels, s’ils sont correctement dimensionnés, peuvent rester en service plus
d’une décennie. Les filtres polyester renforcés ont une durée de vie largement supérieure à 20
ans.
-7-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
PRESENTATION DU SYSTEME DANS SA GLOBALITE
Le circuit fermé centralisé permet dans l’absolu de maintenir sur le long terme des qualités
d’eau compatibles avec le développement des espèces élevées. Ces systèmes sont applicables
aux poissons (salmoniculture, bars, daurades et poissons d’ornement…) mais aussi aux
crustacés (langoustes, homards…), aux mollusques et à certaines algues marines. Les
techniques diffèrent largement en fonction des élevages et des modes de travail.
Dans tous les cas, on retrouve les mêmes organes de traitement d’eau.
Filtration mécanique
Quelques soient le type de filtration mécanique choisie, son action consiste à retenir les
matières en suspension (MES) au travers d’un maillage plus ou moins fin. Ce maillage peut
être synthétique (tissus polyamide d’une poche ou d’une cartouche), naturel (lit de sable), ou
manufacturé (tamis métallique ou polyéthylène d’un filtre tambour).
L’action des MES sur le fonctionnement d’une unité d’élevage est toujours néfaste. Leur
sédimentation puis leur décomposition facilite les développements bactériens potentiellement
pathogènes. En suspension, elles réduisent la pénétration de la lumière, pénalisent la
photosynthèse, provoquent une abrasion des branchies et des muqueuses et nuisent, d’une
manière générale, à l’esthétique de l’aquarium. Dans les cas les plus graves, ces matières
entraînent à la longue une abrasion des axes des pompes et des pièces mobiles (turbines). On
peut noter une réduction de la durée de vie de ces pièces de 80%.
Plusieurs dispositifs existent pour retirer les matières en suspension de l’eau. Suivant la taille
de l’aquarium et sa finalité, on trouve sur le marché plusieurs types de filtres allant du
décanteur plus ou moins évolué, jusqu’à aux filtres à cartouches en passant par les
traditionnels filtres à sable.
La décantation est un phénomène physique naturel qui se produit naturellement pour toutes
les particules d’une taille supérieure à 0.1 mm et immergés dans un liquide. En fonction de la
taille et de la densité de la particule, de la vitesse du flux d’eau et de sa direction, la particule
en question s’enfonce dans la couche d’eau jusqu’à atteindre le fond. Le modèle de Stockes
défini les interactions qui aboutissent, dans certains cas, à la sédimentation. Le traditionnel
décanteur, bien connu des aquariophiles, utilisent ce phénomène en essayant d’optimiser son
effet sur des particules aussi petites que possible et des délais aussi courts que possible.
L’objectif étant de réduire autant que possible la vitesse de l’eau pour obtenir une
sédimentation rapide. Ne pouvant réduire le débit, le seul moyen de diminuer la vitesse est
d’augmenter la surface de contact. Les décanteurs dits lamellaires présentent une succession
de lames qui fractionnent le débit d’entrée et assurent des conditions de décantation. Par
extension, les traditionnelles mousses de filtration à alvéoles ouvertes se comportent comme
une multitude de décanteurs empilés les uns sur les autres.
Les meilleurs décanteurs parviennent à des rendements de 60% maximum. L’utilisation de
systèmes plus perfectionnés est donc nécessaire si l’on souhaite atteindre des finesses de
filtration plus faibles et des rendements plus importants. Le filtre à sable trouve ici sa raison
d’exister puisqu’il atteint des débits importants et surtout des finesse de filtration de l’ordre de
15µ dans certaines conditions.
La filtration sur poche (ou cartouche) permet d’obtenir une eau parfaitement claires. L’eau
traverse un média inerte dont la finesse est connue. Toutes les particules supérieures aux
mailles du tamis sont retenues. Les progrès techniques nous permettent aujourd’hui d’arriver à
-8-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
des débits et des niveaux de performance très intéressants. Des finesses de filtration de l’ordre
du micron sont disponibles sur le marché. Ces médias filtrants présentent une action antiparasitaire non négligeable. Certaines références travaillent à des niveaux encore plus faible
atteignant des qualités stérilisantes. L’apport d’air des salles de culture d’algues est filtré sur
ce principe.
La transparence de l’eau est un élément déterminant qui conditionne en grande partie
l’efficacité de la suite du traitement d’eau.
Filtration biologique
Toutes les surfaces immergées dans un liquide biologiquement vivant sont rapidement
colonisées par une multitude de micro-organismes. Certains d’entre eux acquièrent des
caractéristiques épuratoires qui les rendent très utiles dans les unités d’élevage. Leur aptitude
à oxyder l’ammoniac (NH4+) et les nitrites (NO2-) a permis de concevoir et de réaliser des
unités de filtration biologiques. Ces bactéries Gram négatif, de petite taille se présentent sous
forme d’agrégats. Les bactéries nitritantes regroupent 5 genres pour 22 espèces. Le groupe des
bactéries nitratantes regroupe 4 genres pour 7 espèces. Cette classification ne tient pas compte
des habitats de ces différentes espèces (sols, eau douce, eau marine, eau saumâtre) ni de leurs
préférences par rapport aux caractéristiques physico-chimiques du substrat sur lesquels elles
se développent.
Ces biofiltres sont garnis d’un volume de média dont la porosité est compatible avec la
fixation bactérienne (de 500 à 2000 m²/m3). Le volume utile du garnissage se détermine à
partir de l’intégration de plusieurs paramètres zootechniques et surtout sur leur résultante en
matière de pollution azotée dissoute. Le tableau suivant récapitule les grands axes sur lesquels
s’articulent le dimensionnement d’une filtration biologique de qualité.
Volume d’eau net à traiter.
Caractéristiques physico-chimiques de l’eau.
Nature de l’eau (eau douce, eau de mer, eau saumâtre).
Espèces élevées
Stades physiologiques et biomasse.
Taux de nourrissage et qualité de l’aliment (taux de conversion).
Taux de renouvellement d’eau neuve.
Concentration en NH4+ résiduelle acceptée dans le circuit.
En aquarium, la lumière est un gage de réussite esthétique important. Les longueurs d’ondes
inférieures à 480 µm sont particulièrement inhibitrices de la nitrification (photooxydation du
cytochrome). Cette action est particulièrement sévère sur les bactéries nitratantes. Pour cette
raison, il est préférable de réaliser des biofiltres opaques.
L’objectif du dimensionnement de ces biofiltres est d’oxyder intégralement l’ammoniac
produit par le métabolisme des animaux en nitrates passant ainsi du degré d’oxydation -3 au
degré +5.
Stérilisation
Stérilisation par irradiation UV.
-9-
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
En sortie de traitement d’eau et avant rejet vers l’unité d’élevage (aquariums ou bassins
piscicoles), il est parfois nécessaire de stériliser l’eau. Plusieurs systèmes sont à notre
disposition. Le plus ancien est sans nul doute la stérilisation UV. Son principe est simple.
Les organismes en suspension dans l’eau sont détruit par irradiation lors d’un passage devant
un rayonnement UV germicide (253.7 nm).
Ce rayonnement correspond au spectre d’absorption des acides nucléiques contenus dans
l’ADN des cellules à éradiquer.
Leur irradiation provoque des pontages irréversibles induisant des erreurs (ou des
impossibilités) de réplication qui conduisent à plus ou moins court terme à la mort de la
cellule irradiée.
Le fonctionnement de ces appareils obéit à trois lois physiques.
Loi de Grothus-Draper : seules les longueurs d’onde absorbées donnent lieu à une
réaction photochimique.
Loi de Bunsen-Roscoe : temps d’exposition long x dose faible = temps
d’exposition faible x dose forte.
L’effet Schwartzschild pondère la loi précédente en précisant sa non linéarité. Pour
des doses très faibles, le temps d’exposition devient exagérément long ce qui rend
dans cette configuration ce genre d’appareil inexploitable.
Suivant la taille et la sensibilité du germe à détruire, il est possible de dimensionner
différemment le stérilisateur pour obtenir une dose irradiante suffisante pour la destruction
complète du germe en question. Des mesures de transparence de l’eau, doublée dans certains
cas d’une étude de sensibilité en laboratoire, sont nécessaires au dimensionnement.
La dose UV est en général donnée en milliwatt (mW/cm²) ou en millijoules (mJ/cm²). A titre
d’exemple on détruit 100% d’une souche de Ceratomyxa shasta par une dose UV de 215
mJ/cm². Par comparaison, seulement 1% d’une souche de virus de la SHV est inhibée par la
même dose UV.
Stérilisation par ozone.
Dans certaines application, un second moyen de stérilisation est installé. L’ozone (O3) est un
gaz instable très oxydant (+ 2.07 V). Son action germicide est particulièrement vive et non
sélective. Sa décomposition en oxygène (O2) permet en aquarium, d’obtenir une action
germicide sans introduction d’éléments chimiques dans l’eau.
A titre d’exemple, le tableau ci-dessous représente le taux d’inactivation de virus de la
poliomyélite en fonction de la dose (lire horizontalement) et du temps d’exposition (lire
verticalement).
0s
0.2 s
0.6 s
1s
1.4 s
0.06 mg/L
0.2 mg/L
1.25 mg/L
100%
99%
80%
65%
50%
100%
10%
4%
3%
2%
100%
8%
0.8%
0.6%
0.5%
- 10 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
A une dose de 0.2 mg/L, seulement 10% des virus demeurent actif au bout d’un temps de
contact de 0.2 secondes.
L’ozone présente une activité germicide sur tous les micro-organismes (bactéries, virus…)
mais aussi, à un moindre niveau, sur les êtres vivants supérieurs. Cet état de fait rend son
application soumise à des règles de sécurité sévères notamment par rapport à sa rémanence.
Il faut noter que l’ozone présente une action chimique importante en oxydant l’ammoniac en
nitrites (réaction très dépendante du pH), les nitrites en nitrates, les phénols et la plupart des
molécules organiques dissoutes utiles ou pas pour le fonctionnement du bac. Il faut noter que
certains composés d’oxydation présente une activité cancérigène.
Les installations professionnelles sont lourdes et coûteuses à installer en raison d’une
législation drastique mais nécessaires. L’activité de l’ozone est recherchée au travers de
plusieurs systèmes.
Injection d’air ozoné dans la tour de contact d’un écumeur.
Injection d’ozone pur dans un réacteur spécifique sous pression.
Injection d’air légèrement ozoné dans le système de bullage d’une bâche tampon.
La dégradation complète de l’ozone doit être recherché en sortie d’unité de traitement d’eau
pour limiter les risques de pollution du milieu de vie des animaux. Les dimensionnements ne
sont jamais réalisés « en excès » et les installations sont équipées de manière systématique de
systèmes de brûlage de l’ozone résiduel (charbon actif, UV…).
Distribution d’eau
La récupération de l’eau s’effectue en général gravitairement. L’eau est guidée par
l’intermédiaire d’un réseau de canalisation vers un réservoir de stockage qui sert de cuve de
pré-traitement (floculation éventuelle, analyse d’eau, aération…). Cette eau est ensuite
pompée, mise en pression et poussée au travers de l’unité de traitement d’eau.
En sortie de filtres, la pression résiduelle peut être exploitée pour alimenter certaines
installations hydrauliques (château d’eau) ou plus directement des unités d’élevage. La
connection de plusieurs unités d’élevage sur un même distributeur s’effectue au moyen de
répartiteurs de débit et de pression qui permettent de répartir uniformément les débits sur
toutes les enceintes d’élevage. Sans cette précaution, les premiers bassins seraient
abondamment alimentés tandis que les unités situées en fin de ligne seraient peu ou pas
irriguées.
Autres systèmes
D’autres systèmes de traitement d’eau existent. Le traitement sur un lit de charbon actif, les
résines échangeuses d’ions (anti-nitrates, anti-phosphates), les unités de floculation… sont
autant de dispositifs qui permettent de maintenir une eau d’élevage en conformité avec les
impératifs zootechniques d’une espèce.
GESTION ET LIMITES
Cas d’un volume unique.
Dans le cas d’une enceinte d’élevage unique (quelques soit son volume d’eau), le
dimensionnement du traitement repose en grande partie sur les caractéristiques des animaux
(biomasse présente et stades physiologiques).
- 11 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
Le risque de transmission des pathologies est restreint. Les animaux sont habitués les uns aux
autres, les risques de blessure sont faibles. Une stérilisation UV douce régule la concentration
en germes bactériens dans l’eau.
Si les conditions zootechniques sont satisfaisantes (nourriture de qualité, absence de stress…),
la probabilité d’apparition d’un épisode pathologique est faible.
Sur le plan hydraulique, le réseau est relativement simple puisque limité à une seule aspiration
(fractionnée ou non) et un à seul refoulement (fractionné ou non).
Cas d’un volume soumis à risques de pollution (cas du bassin tactile).
Certains systèmes sont soumis à des risques de pollution externes importants. C’est le cas, par
exemple, des bassins tactiles qui permettent des contacts fréquents et prolongés des animaux
avec les mains des visiteurs ou encore, de bassins de trempage, d’acclimatation ou de
quarantaine.
Le dimensionnement des traitements d’eau est surdimensionné à plusieurs niveaux. La
filtration biologique est sollicitée en raison de l’accroissement de l’excrétion azoté des
poissons soumis à un stress important. Les ratios d’excrétion habituels sont à corriger pour
tenir compte de ces valeurs plus importantes. Une filtration complémentaire puissance de type
écumage évacue les composés organiques avant leur décomposition ce qui soulage la
biofiltration.
Les aspects sanitaires et prophylactiques prennent ici toutes leur importance. Le risque de
développement d’une pathologie dans l’aquarium est important. La stérilisation sera efficace.
La dose UV et le taux de rotation de l’eau au contact des lampes germicides sont augmentés.
Une stérilisation complémentaire à base d’ozone (injection dans l’écumage) est judicieuse
puisqu’elle permet d’accroître le rendement de l’écumeur, de stériliser l’eau plus rapidement
qu’un stérilisateur UV et d’oxyder in situ certaines molécules difficiles à dégrader (phénols).
Cas de batteries d’aquariums (cas d’une batterie installée dans un magasin).
Les batteries d’aquariums (ou les unités à volume multiples) sont soumises à plusieurs
contraintes tant physiques que biologiques. Les espèces maintenues dans un même aquarium
ou dans plusieurs cuves reliées entre elles par un traitement d’eau commun risque de se
contaminer les unes les autres. Deux espèces vicariantes peuvent être porteuses saines de
germes pathogènes. Chacune est insensible aux germes qu’elle porte. Mise ensemble, elles se
révèlent très sensibles l’une au parasite de l’autre et inversement. Le cas devient
problématique dans des installations destinés à la vente au grand public. Les poissons sont
régulièrement capturés donc stressés, périodiquement de nouveaux venus sont acclimatés puis
repêchés. L’isolement des volumes d’eau est, dans ces conditions, un rempart très efficace
contre la propagation des pathologies.
Les systèmes centralisés n’apportent pas la même sécurité en terme prophylactique. En
revanche, le dimensionnement judicieux d’une stérilisation UV (ou/et ozone) offre une
protection satisfaisante. Entendons par satisfaisante le fait de maintenir un risque de
transmission de pathologies compatibles avec la gestion de l’installation. Ce
dimensionnement est effectué en fonction de l’analyse précise du risque sanitaire. Une
expertise de l’installation en détail est nécessaire depuis le référencement des différentes
espèces susceptibles d’être mise en contact jusqu’à la structure du matériel et ses modalités
d’installation.
Les traitements médicamenteux par balnéation imposent la déconnexion de certains bassins
du système principal. Des zones de quarantaines doivent être mises à disposition pour
répondre à cette contrainte.
- 12 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 7 - 13
Supervision.
La multiplicité des volumes entraîne de fait la nécessité de multiplier les points de contrôle
pour suivre régulièrement l’évolution des qualités d’eau. La centralisation offre l’avantage
d’homogénéiser les volumes en ne laissant apparaître que plusieurs grands ensembles
présentant des qualités d’eau similaires. L’augmentation du volume circulant stabilise
naturellement les équilibres biologiques. Cette configuration permet aussi de prévoir dès la
conception du circuit un tableau de mesure pouvant aller de la simple acquisition de données
jusqu’au contrôle immédiat ; la gestion de la température en continue est l’exemple le plus
évident. Il faut savoir que d’autres paramètres peuvent servir de guide à une gestion
automatique du système comme par exemple :
- Mesure de l’oxygène / régulation de l’aération.
- Mesure du pH / régulation acide ou basique selon le point de consigne.
- Mesure d’un niveau / régulation d’un apport d’eau.
- Mesure d’une pression / lavage des filtres mécaniques
L’industrie offre aujourd’hui des analyseurs en continu qui prélèvent et analyses suivant une
fréquence déterminée des échantillons d’eau. Ces mesures spectrophotocolorimétriques
permettent de mesurer des paramètres importants dans la conduite d’un élevage tel que
l’ammoniac, les nitrites, les nitrates, les phosphates, le cuivre, le zinc, certains polluants
organiques….
Le prix de ces options s’ajoutent aux prix de l’installation. La supervision globale du
fonctionnement de plusieurs aquariums est possible à partir de logiciels spécifiques installés
sur un ordinateur de type personnel ou une plate-forme spécialisée.
CONCLUSION
L’industrie aquacole, toujours à la recherche d’innovations techniques pour faciliter la gestion
de l’eau et des stocks de poissons à ouvert la voie à une technologie nouvelle. Les
installations aquariologiques massives (aquariums publics) investissent dans des solutions
adaptées à la spécificité de leurs besoins.
L’aquariophilie courante approche ces techniques sous un angle financier qui ne permet pas
toujours de proposer des solutions satisfaisantes. Les structures commerciales (jardinerie,
animalerie…) commencent à s’intéresser à ces installations. Le travail d’adaptation voire de
transfert de technologie réalisé par les aquariums publics doit être entrepris pour développer,
en partenariat avec les magasins, des produits en adéquation avec leurs besoins.
- 13 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19
ETUDES ET REALISATIONS DE TRAITEMENTS
BIOLOGIQUES : LACS LAGUNAGES PLANS D’EAU
Jean Paul MEYER
Aquabio, BP 68, F - 83481 PUGET SUR ARGENS CEDEX.
LES LACS ET PLANS D'EAU
UN EQUILIBRE BIOLOGIQUE TRES FRAGILE
Les pluies acides ou chargées en micro-particules, les rejets de gaz carbonique, les produits utilisés
en agriculture, les déchets industriels et domestiques, les déjections des animaux vivants sur le plan
d'eau, les feuilles, le pollen, les appâts utilisés par les pêcheurs sont autant d'éléments qui vont
bouleverser l'équilibre biologique et favoriser le développement de micro-algues en suspensions
(verdissement de l'eau), la prolifération de diverses familles d'algues flottantes ou fixées,
l’envahissement par des végétaux aquatiques.
Le plan d'eau va passer du stade "OLIGOTROPHE" (correspondant à la qualité de l'eau à sa
création), à un stade "MESOTROPHE" (stade d'équilibre biologique), puis "EUTROPHE"
(première phase du déséquilibre de l'écosystème) et ensuite "DYSTROPHE" (eutrophisation).
Jusqu'à présent la seule solution était d'effectuer un curage. Cette technique présente Les
inconvénients suivants :
- Obligation de vider l'ensemble du plan d'eau (gaspillage énorme d'eau)
- Destruction de la faune et la flore naturelle (celle qui est nécessaire à l'équilibre biologique)
- Obligation de recyclage de la boue et des vases (quantité importante de matériaux à évacuer)
- Nuisance importante pour les riverains pendant la durée des travaux
- Etalement des radicelles des plantes aquatiques
- Risque d'endommagement du système d'étanchéité du plan d'eau
- Coût très élevé des travaux
Il faut noter qu'au bout de quelques années, le problème se posera de nouveau et qu'il faudra
recommencer l'opération.
La solution développée par AQUABIO International, est la mieux adaptée aux milieux naturels.
Elle permet par l'application d'un traitement biologique, de rétablir l'écosystème et de maintenir le
plan d'eau au stade "MESOTROPHE".
- 15 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19
Les avantages présentés par cette technique sont les suivants :
- Le lac ou le plan d'eau garde son équilibre en permanence
- Pas d’interruption de l’activité sur le lac
- Aucun risque d'endommagement de l'étanchéité
- Economie considérable d'eau (pas de vidange du lac)
- Mise en place de traitement d’entretien préventif
Le procédé de traitement biologique développé par AQUABIO International, permet de rétablir
l'écosystème, de maintenir l'eau à un excellent niveau de qualité, de minéraliser les vases et les
matières organiques, d'éviter la prolifération des algues et des plantes et de supprimer les odeurs.
Ce traitement s’effectue après la création d’un dossier technique analytique comprenant les analyses
d'eau et de la vase, et nos préconisations pour le traitement de choc et celui d’entretien biologique
nécessaire.
A) (si nécessaire) - Epandage de AQUA-LIGHT
AQUA-LIGHT amène au milieu les oligo-éléments nécessaires au développement de la faune et la
flore vivante dans le plan d'eau. II permet également :
- Une floculation des micro-particules en suspensions pour les amener sur le fond
- Un éclaircissement rapide de l'eau pour rétablir la photosynthèse
- Une augmentation de l'oxygène dissout
- Un support de développement des micro-organismes
B) (si nécessaire) - Mise en place de AQUACLAIR P
AQUACLAIR P est un mélange de minéraux et de souches de micro-organismes fixés disposés par
épandage sur l’ensemble de la surface du lac ou du plan d’eau pour permettre un développement
permanent des micro-organismes.
Cette technique est très utile dans les lacs ou plan d’eau traversée par une rivière ou un cours d’eau
appelé lacs ou plans d’eau ouverts.
C) (si nécessaire) Injection de BACTIPLUS et de BIOCLEAN bioactivé.
BACTIPLUS est une association de micro-organismes naturels (Enterobacter, Bacillus (2),
Cellulomonas, Pseudomonas, Rhodopseudomonas, Acinétobacter), n'ayant fait l'objet d'aucune
manipulation et non toxique non agressif (Classe I, Norme X 42040).
Ces micro-organismes naturels ont pour mission d'éliminer les matières organiques, les déjections
des animaux, les végétaux en décompositions etc..
Il est à noter que certains micro-organismes sont appelés “facultatifs” car il peuvent s’adapter au
milieu aérobie ou anaérobie pour la transformation des nitrates en azote gazeux et en eau. Leur
action sur les nitrates et les phosphates est très importante.
- 16 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19
BIOCLEAN est une association de micro-organismes naturels (Bacillus, Nitrobacter,
Nitrosomonas), n'ayant fait l'objet d'aucune manipulation et non toxique ni agressif (Classe I, Norme
X 42040). Ces micro-organismes ont pour mission d'activer le zooplancton et l'écosystème,
d'éliminer l'ammonium, l’ammoniaque, les nitrites et les nitrates pour les transformer en azote
gazeux inoffensif. Ils permettent également d'éviter le développement anarchique des algues.
L’ensemble de notre technologie peut être également adapté aux lacs ou plans d’eau de mer ou
saumâtres.
BIOACTIVATION
La technique de bio activation développée par AQUABIO International va permettre de multiplier
de manière importante la population de micro-organismes et de les préparer au travail qu’ils auront
à accomplir dans le plan d’eau.
La biomasse ainsi créée entrera en action dés son injection dans le plan d’eau. La quantité et la
méthode d’injection des micro-organismes sont déterminante pour la réussite du traitement.
Après le rétablissement de l’écosystème, il est nécessaire de mettre en place un plan d’entretien pour
conserver l’équilibre obtenu, car on ne pourra éviter aux pollutions de revenir.
Notre technologie présente les avantages suivants :
- Apport plus important de micro-organismes.
- Micro-organismes actifs immédiatement.
- Pas de risque de mauvais réveil ou de mauvais développement en fonction de la température de
l’eau.
- Application possible pratiquement toute l’année (sauf en période de gel).
- Pour les bases de loisirs l’activité peut continuer pendant les traitements (baignade, pêche etc...).
- 17 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19
TABLEAU COMPARATIF
CURAGE MECANIQUE ET TRAITEMENT BIOLOGIQUE
CURAGE MECANIQUE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
Intervention d’engins
Aucun
Vidange du plan d’eau
Pas de gaspillage d’eau
Site fermé pendant les travaux
Pas d’interruption d’exploitation du site
Durée importante des travaux
Intervention de courte durée
Risque important d’endommagement
de l’étanchéité du plan d’eau
Aucun risque d’endommagement
Risque d’envahissement par les plantes
aquatiques (dispersion des radicelles)
Aucun risque
Nuisances importantes pour les riverains
Aucune nuisance
Destruction totale de l’écosystème
Respect de l’écosystème
Evacuation d’énorme quantité de boues
Aucune évacuation de boues
Stockage des boues (risques de pollutions)
Aucun
Coût des travaux élevé
Prix de revient modeste
Obligation de recommencer au bout
de quelques années
Entretien régulier
LAGUNAGES
La technologie utilisée sera la même que pour les lacs et plans d’eau (injection de BIOCLEAN et
BACTIPLUS).
Le traitement des lagunages permet d’améliorer l’épuration des eaux en sortie de station et d’être
également bénéfique pour les eaux de la rivière.
Suivant les cas, il sera nécessaire de rajouter une des familles ci-dessous :
ENZYBAC est une préparation de micro-organismes pour solubiliser les graisses et matières
organiques.
Il réduit considérablement les odeurs en supprimant les sources de fermentation et s’utilise pour le
traitement des bacs à graisse, fosses septiques, fosses toutes eaux, puits de relevage, lisiers, abattoirs
etc...
- 18 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 15 - 19
BIOCLEANING permet un démarrage rapide des stations d’épurations. Il est très efficace après un
choc toxique ou une forte surcharge et améliore le fonctionnement même par temps froid. Il agit
aussi efficacement sur les hydrocarbures et les phénols.
L’aération est indispensable pour favoriser le développement des micro-organismes. Cette opération
peut être réalisée avec des oxygénateurs flottants ou des pompes immergées à mi-profondeur.
Les traitements peuvent être automatisés avec des pompes doseuses ou l’installation d’un bio
activateur.
Les traitements biologiques utilisés seront, après rejet en rivière ou épandage, profitables aux
milieux aquatiques et aux cultures.
Dans le cas de présence d’hydrocarbures, il faudra rajouter dans les analyses préalables, une
recherche d’hydrocarbures.
ANALYSES NECESSAIRES POUR UN DOSSIER TECHNIQUE DE TRAITEMENT
ANALYSE DE L’EAU
- DCO
- MES
- PO4
- NH4
- NO3
- NO2
- pH
Demande chimique en oxygène
Matières en suspension
Phosphate
Azote ammoniacal
Nitrates
Nitrites
ANALYSE DES BOUES OU DE LA VASE
- MS
- MVS
Matières sèches : concentration des boues
Matières volatiles sèches : pourcentage de la partie organique de MS
- Quantité de prélèvement : 5 litres d’eau - 500 ml de vase
Faire les prélèvements en trois points du plan d’eau et mélanger avant de remplir les flacons.
Dans certains cas il peut être nécessaire d’augmenter le nombre des investigations (métaux,
hydrocarbures etc...).
- 19 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
LA NUTRITION AVEC SERA KOÏ INTERNATIONAL
Sébastien LEROY
Sera France, 14, rue Denis Papin, F - 68015 COLMAR
INTRODUCTION
Les bassins de jardin ou jardin aquatique sont des loisirs très en vogue. L'eau, source de
vie, est un élément qui de tout temps a toujours fasciné l'homme. Elle embellit sans
conteste un jardin, et elle inspire la quiétude et la sérénité.
De plus, elle nous ouvre les yeux sur un monde extraordinaire : le monde aquatique. Très
vite, il va se développer autour de ses plans d'eau une faune et une flore très diversifiées.
Les carpes koïs (Cyprinus carpio) sont des éléments incontestables de ces petits coins de
paradis. Elles passent pour être les reines du bassin de jardin. C'est pourquoi Sera et son
laboratoire de recherche ont imaginé un concept alimentaire unique destiné à la nutrition
des koïs.
L'ensemble des poissons et les koïs en particulier sont des animaux dits pœcilothermes ou
à températures variables. Leur vie active est limitée par une fourchette de température
limitée par un maximum et un minimum.
Ainsi le métabolisme du poisson croît avec la température. Lorsque fa température
descend en dessous du niveau minimum, l'activité physiologique diminue et les échanges
nutritifs deviennent très faibles.
La notion de saisonnalité a donc une importance primordiale dans la nutrition des koïs.
Leurs besoins alimentaires et énergétiques diffèrent en fonction des saisons et des
températures.
L'alimentation est, avec la qualité de l'eau, un facteur essentiel de la bonne santé de nos
poissons.
GENERALITES
En milieu naturel, la koï va trouver tous les aliments nécessaires à sa croissance, sa
reproduction ou son système immunitaire. En bassin (milieu fermé), il faut veiller à la
qualité de la nourriture proposée.
Un aliment bon marché peut occasionner des troubles chez les poissons pour des raisons
de mauvaise assimilation par exemple.
Nous allons donc essayer de déterminer quels sont les composants essentiels à la bonne
croissance de nos koïs.
Derrière leur apparente variété, les aliments se résument ou se transforment en quelques
classes de nutriments : les glucides, les protides, les lipides, auxquels on ajoute d'autres
éléments indispensables comme les vitamines, les minéraux et l'eau.
Avant d'étudier dans le détail ces différents nutriments, voici d'abord quelques notions
générales sur les besoins de l'organisme, en particulier les calories (*). Elles sont l'unité de
- 21 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
mesure universelle de tous les aliments. Elles permettent de mesurer les besoins en
nourriture et les dépenses d'énergie.
La quantité d'énergie dont les koïs ont besoin doit couvrir les dépenses de base du
métabolisme, ainsi que les effets musculaires et la régulation interne de la température par
rapport à l'extérieur.
(*) La notion de calorie :
C'est l'unité de mesure thermique qui se définit comme la quantité qu'ils en font pour
élever la température d'un millilitre à 1° C.
La valeur énergétique d'un aliment est donc égale à la quantité de chaleur dégagée par sa
combustion et transformée ensuite en énergie utilisable par les poissons. Cette quantité
d'énergie est mesurée en kilocalorie (Cal) ou kilojoule qui est l'unité internationale.
1 Cal = 4,18 kjoules.
Tableau de la valeur calorique des nutriments
Nutriments pour 1 g
K Calories
Glucides
4
Protéines
4
Lipides
9
LA NUTRITION DES KOÏS AVEC UN CONCEPT ALIMENAIRE UNIQUE :
LES ALIMENTS SERA PROFESSIONNEL
L'évolution des poissons leur a permis d'exploiter différentes sources de nourriture.
Certaines espèces broutent les plantes aquatiques, tandis que les autres sont carnivores.
Comme chez les humains, il en existe également qui sont omnivores.
L'appareil buccal des poissons ainsi que leur système digestif est adapté à leur système
alimentaire.
Les herbivores, généralement dépourvus d'estomac, possèdent un intestin long (digestion
des fibres végétales). Les carnivores sont dotés d'un estomac et d'un intestin plus court
(milieu acide qui permet la digestion des protéines).
Principaux éléments composant la nourriture et leur rôle.
D'une manière générale, on peut avancer que sur la totalité des aliments ingérés :
1/3 assure la croissance et la production des oeufs (rôle essentiellement des
protéines)
2/3 assure le bon fonctionnement du métabolisme (respiration, digestion,
circulation sanguine, excrétion... ) et les déplacements
Les protéines (ou protides)
Ces sont des chaînes d'acides aminés (aa). On peut les représenter sous forme de briques
constituant le tissu corporel du poisson.
Elles peuvent également intervenir en tant qu'apport énergétique.
Selon les saisons, les protéines constituent de 25 à 50% de la ration alimentaire.
Toutefois, il convient de ne pas dépasser certaines valeurs, surtout avec les herbivores.
- 22 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
Au-dessus d'un certain seuil, les protéines en excès sont gaspillées. Elles produisent alors
de l'azote dans l'excrétion (ce processus se traduit par la fonction de NH3/ammoniaque
excrété par les branchies et puis à plus long terme de Nitrate N03-).
Un taux de protéine mal adapté ou difficilement assimilable est donc une source majeure
de la dégradation de l'eau.
Où trouve t'on les protéines ?
Ce sont les constituants essentiels de toute cellule vivante. Les protéines sont composées à
partir d'acides aminés. II existe 20 aa, ce sont des molécules faites d'atomes de carbone,
d'hydrogène, et d'azote.
Où sont-elles ?
On les trouve partout ; elles forment la trame de tous les organes du corps (protéines dites
de structure). Elles peuvent être également fonctionnelles comme celles qui constituent les
anticorps, les enzymes, les hormones, l'hémoglobine...
A quoi servent-elles ?
Elles sont la seule source d'azote de l'organisme. Sans protéines, on dépérit et finit par
mourir.
Comment les fabrique t'on ?
A partir de celles contenues dans tous les aliments. Elles sont scindées en aa lors de la
digestion. L'organisme peut alors les utiliser pour élaborer ses propres protéines.
Sur les 20 aa, huit sont essentiels : isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylananine,
thréonine, tryptophane, valine.
On les trouve tous dans les protéines d'origine animale (produits laitiers, oeufs, poissons,
viandes).
Certains sont absents dans les protéines d'origines végétales (céréales par exemple).
II suffit que l'un des 8 aa soit manquant ou encore en quantité insuffisante pour bloquer la
synthèse des protéines.
Risques en cas de manque ou excès de protéines :
•
En cas de manque, dégénérescence et amaigrissement du corps ;
•
en cas d'excès : pollution du milieu et du sang.
N.B. : les protéines animales sont digérées plus facilement que les végétales, cela explique
que les poissons carnivores ont un estomac beaucoup plus court que les herbivores.
les lipides.
Ils sont la source d'énergie préférentielle. C'est le nom scientifique des graisses. On parle
d'acides gras.
Où trouve t'on les lipides ?
Ils sont stockés dans des cellules spécialisées appelées adipocytes (on les trouve dans les
huiles de poissons et végétales).
A quoi servent-ils ?
Ils ont un double rôle :
Ce sont les principales réserves d'énergie.
Ils sont également les constituants essentiels des membranes de toutes les cellules. Ils
complètent donc les protéines.
- 23 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
A noter qu'ils jouent un rôle très important dans la constitution des réserves des oeufs, et
après éclosion de la réserve vitelline.
Les graisses alimentaires sont fractionnées au cours de la digestion et libérant les acides
gras qui seront véhiculés par le sang et envoyés là où on a besoin d'eux.
Les acides gras essentiels :
Les acides gras insaturés ont le pouvoir de se transformer pour en former un autre, selon
les besoins de l'organisme.
Cependant, il y en a deux que l'organisme ne peut fabriquer :
l'acide linoléique (père d'une famille appelée oméga 6)
l'acide alpha linoléique (père de la famille oméga .3). ou ALA
Ils interviennent dans tous les processus de :
reproduction et croissance
immunité / bonne santé des poissons
fonctions rénales, circulation sanguine (oméga 3 intervient dans la formation des
membranes et de la rétine).
L'oméga 3 se transforme en DHA (Acide docosahexaneoique) et en EPA (acide
eicosapenténoique).
De leur équilibre dépend la fluidité du sang.
Plus les poissons vieillissent, moins la transformation des oméga 3 en DHA et EPA se fait
aisément. C'est pourquoi, il faut en apporter dans tous les éléments.
L'organisme ne peut fabriquer ces acides gras essentiels. Ils doivent être apportés
quotidiennement par l'alimentation. Leur proportion ne doit pas dépasser 15%.
En cas d'excès : formation de réserve adipeuse dans les muscles et viscères d'où
problèmes cardiovasculaires et immunitaires.
Dans l'alimentation, le taux de lipides doit être équivalent aux besoins énergétiques.
Les glucides
Ce sont des hydrates de carbone ou encore appelés sucre. Ils sont fait d'atomes de carbone,
d'oxygène et d'hydrogène réunis en une ou plusieurs molécules.
Ce sont les réserves énergétiques de l'organisme.
Où sont-ils ?
Ils sont assez abondants dans les végétaux. L'organisme possède une petite réserve de
glucides sous forme de glycogène (grosse molécule composée de chaîne de glucose). Le
glycogène est stocké dans les muscles et surtout dans le foie. II se transforme en glucose
(le plus simple des sucres) en cas de besoin.
A quoi servent-ils ?
A fournir de l'énergie quand on n'a plus de lipides.
Le glucose est le carburant de toutes les cellules. Elles peuvent utiliser les acides gras en
cas de manque.
A noter, que les cellules du cerveau ne peuvent utiliser que du glucose.
D'où viennent-ils ?
De l'alimentation.
Dans les glucides alimentaires, on distingue :
les glucides simples (ou rapides) composés d'une seule molécule ; ce sont les
glucoses, fructoses ou de deux molécules : saccharose (sucre) et lactose
- 24 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
Les glucides complexes (ou lents) formés d'une chaîne plus ou moins longue de
molécules de glucose : ce sont les amidons des céréales légumières, pomme de terre.
De quoi sont-ils faits ?
Ils sont constitués des triglycérides (une molécule de glycérol sur laquelle sont accrochés
trois acides gras).
Que deviennent-ils ?
Après être passés dans le sang, le glucose suit deux chemins différents selon les exigences
de l'organisme.
apport d'énergie immédiat: glycolyse (avec aide de l'oxygène)
deuxième chemin : stockage dans le foie et les muscles et sera utilisé plus tard.
En cas d'excès
Quand le glucose n'est pas brûlé, il rejoint le métabolisme des lipides et se transforme en
graisses.
Les fibres
II existe plusieurs sortes de fibre :
hémicellulose et cellulose
pectine et ligne
Leur rôle :
Elles régularisent le transit intestinal
Elles ralentissent l'absorption des glucides et lipides et jouent donc un rôle dans la bonne
santé des poissons.
Elles participent à l'élimination d'un certain nombre de substances toxiques par les selles
en les captant.
Où les trouver ?
Cellulose et hémicellulose : dans les légumes verts, céréales, pomme de terre
Ligne : partie dure des légumes
Pectine : fruits rouges à pépins, pomme.
Les cendres brutes
On inclut dans ce terme tous les minéraux et oligo-éléments indispensables à la
croissance et à la vie des koïs mais en quantité négligeable.
Les sels minéraux : calcium, chlore, magnésium, phosphore, potassium, sodium, souffre,
Les oligo-éléments : aluminium, brome, cuivre, cobalt, fer, fluor, manganèse,
molybdène, iode, sélénium, silicium, vanadium, zinc.
Ce sont les composants essentiels des enzymes : outils de l'organisme.
Une alimentation équilibrée et variée apporte en principe les quotas nécessaires.
Le calcium mêlé au phosphore dans une trame de protéines constitue la trame des os. II
a également un rôle dans la motricité puisqu'il est responsable de la contraction
musculaire. Le phosphore intervient également dans la production d'énergie, dans les
métabolismes des glucides et lipides.
Le fer est indispensable à la respiration : il assume le transport d'oxygène.
Le magnésium participe à de nombreux processus métaboliques (cellules nerveuses,
musculaires et cardiaques).
- 25 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
L'eau (humidité)
Elle conditionne la durée de conservation de l'aliment. Elle ne doit pas dépasser 15% de
la composition de l'alimentation sèche.
A quoi sert-elle ?
Elle dissout et véhicule toutes les substances. Toutes les réactions cellulaires ont besoin
d'eau (fournit l'atome hydrogène nécessaire aux réactions).
Les vitamines
Définition :
Nom donné à treize substances indispensables à :
la croissance
la reproduction
au bon fonctionnement de tous les organes du corps
Les vitamines sont des substances présentes en faible quantité dans les aliments. Elles
n'apportent aucune énergie ; elles sont cependant indispensables à l'organisme des
animaux qui sont incapables de les synthétiser.
On distingue deux groupes :
- les vitamines hydrosolubles qui s'échappent de l'aliment en présence d'eau :
B1 ou thiamine,
B2 ou Riboflavine,
PP ou B3 ou niacine,
acide pantothénique ou B5,
B6 ou pyridoxine,
biotine ou B8,
folate ou acide folique ou B9,
B12 ou cobalamine,
C ou acide ascorbique.
Ces vitamines ne peuvent être stockées dans l'organisme, elles doivent être apportées
quotidiennement par l'alimentation.
- Les vitamines liposolubles qui se trouvent dans les lipides :
A ou rétinol (les carotènes se transforment en vitamine A dans l'organisme)
D ou cholécalciférol ou ergocalciférol
E ou tocophérols
K ou quinones
Elles sont stockées dans le foie et les lipides.
Les vitamines interviennent dans :
L'utilisation des protéines, glucides, lipides et minéraux
L'activation de nombreuses réactions chimiques
On ne connaît pas encore tout de leur activité (surtout en matière de maladie), mais on sait
que même si elles agissent à des doses infimes, elles sont indispensables à la vie de nos
koïs.
La star des vitamines est la vitamine C. Elle intervient dans :
Les fonctions sexuelles
Le métabolisme du fer, glucides, lipides et protéines
Le métabolisme musculaire et cérébral
- 26 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
L'ossification
Système immunitaire contre l'infection microbienne et virale.
Stabilité des vitamines
Elles sont particulièrement sensibles à :
La lumière
La chaleur
L'exposition à l'air libre
La congélation
Les emballages Sera sont parfaitement adaptés au bon maintien des vitamines. Ils sont
hermétiques.
L'alimentation Sera est fabriquée selon un procédé à basse température qui préserve les
qualités des composants et leurs précieuses vitamines.
SERA KOÏ PROFESSIONNEL
On l'a vu précédemment, l'alimentation doit contenir toutes les substances indispensables
aux besoins énergétiques, à la croissance, la reproduction et au système immunitaire des
koïs.
Les aliments Sera tiennent compte de ces exigences mais elle a dû faire face aux besoins
qui varient en plus en fonction des saisons. Les rapports glucides, lipides, protéines, ne
sont pas les mêmes en fonction des variations de température.
En effet, la koï (tout comme les autres cyprinidés) ne sont en fait pas des poissons d'eau
froide. Ce sont des poissons d'eau « chaude » pouvant s'adapter à la période de froid. Dans
leur région d'origine, les hivers ne durent que 6 à 8 semaines, puis l'eau se réchauffe à
nouveau. En France, la période froide dure plus longtemps. II faut donc adapter la
nutrition des koïs en fonction de ce paramètre.
On sait que le métabolisme des koïs est au ralenti durant la saison d'hiver et par
conséquent se nourrit peu ou pas du fait d'une digestion plus difficile.
C'est précisément ce dont à tenu compte Sera Gmbh dans sa nouvelle gamme koï
professionnel.
Sera vous présente donc son concept alimentaire unique en son genre pour koï et autres
poissons de bassins.
Ces aliments novateurs sont constitués de deux composants préparés séparément
(exception de koï hiver).
Procédé de fabrication
Sera a opté pour la co-extrusion : un procédé hautement technique. II s'agit de placer une
buse plus petite au centre de la base d'extrusion pour garantir une bonne répartition du
cœur de l'aliment.
La recherche Sera est ainsi parvenue à fabriquer un élément énergétique deux en un.
- 29 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
Le cœur contient les minéraux et les vitamines. II est fabriqué à basse température afin de
préserver la qualité des composants. On parle de complexe VIP (vitalité-immunitéprotection).
II est entouré d'un anneau qui libèrent d'autres composants indispensables à une bonne
maintenance des koïs. Dans l'anneau extérieur seront contenus les précieux éléments
servant au métabolisme (glucides, lipides, protéines).
Sera koï printemps-automne
A la sortie de l'hiver, les koïs sont affaiblis car elles ont puisé dans leurs réserves afin
d'assurer le bon fonctionnement de leur métabolisme.
De plus, les fluctuations des températures du printemps contribuent à rendre les poissons
plus vulnérables. En effet, lorsque la température de l'eau dépasse 12° C, les agents
pathogènes deviennent actifs alors que les défenses immunitaires des koïs ne sont pas
encore suffisamment mobilisées. Le rôle de l'aliment à cette période va donc être de
reconstituer les réserves énergétiques et les défenses naturelles des poissons.
L'automne est une période de transition, l'aliment donné va doit apporter des réserves
énergétiques afin de passer l'hiver. L'alimentation d'automne détermine si ces koïs
entameront dans de bonnes conditions le printemps.
Sera koï printemps/automne (description de l'aliment)
Est parfaitement approprié pour nourrir vos poissons lorsque la plage de température de
l'eau s'étalonne entre 8° C et 17° C.
Le rapport protéine, glucides, lipides a été étudié afin que les koïs puissent pourvoir à tous
leurs besoins vitaux.
Au printemps par exemple, on sait que c'est la période de reproduction et le début de
phase de croissance. II s'agissait donc d'apporter un taux de protéines (39%) assez
important qui seront utilisés pour la production des oeufs et tissus corporels. Glucides et
Lipides additionnés constitueront 40% de l'aliment et serviront aux koïs afin de
reconstituer leur réserve après l'hiver ou de les constituer avant l'hiver.
Le taux de cendres brut dans l'alimentation printemps/automne est le plus important qui
est présenté sur toute la gamme professionnelle.
Les minéraux apportés dans ces cendres ont un rôle très important pour le bon
fonctionnement de l'organisme. II est donc très important que les koïs puissent s'en
procurer sans l'alimentation au moment où le métabolisme se réveille et va être en pleine
activité (printemps). II est également primordial qu'elles en assimilent plus à l'automne
afin d'accroître la capacité immunitaire de l'organisme. La teneur en vitamine C stabilisée
à long terme, contenue dans le cœur de l'aliment, contribue aussi grandement à renforcer
les défenses naturelles
L'enveloppe extérieure contient les fameuses protéines. Sera a sélectionné des matières
premières particulièrement digestes (spiruline, crustacés, poissons, céréales) en tenant
compte que pour les koïs les protéines végétales sont plus facilement assimilables.
- 30 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
Sera koï été
L'été est la période où les koïs sont à leur paroxysme en terme d'activité.
Au-dessus de 17° C pour la température de l'eau, on va donc apporter une alimentation
particulièrement équilibrée avec un rapport énergie et protéines optimales.
Les besoins énergétiques pour la croissance seront assurés par un taux lipide/glucide de
45%. Ce taux est le plus important présenté dans la gamme Sera Koï professionnel. II est
adapté à la saison où le métabolisme est à plein régime et où les poissons sont les plus
actifs.
Le taux de protéines par contre, est le plus bas de la gamme. II est toutefois suffisant à I a
fabrication de nouveaux tissus lors de la croissance, mais assez bas pour éviter les risques
de pollution particulièrement grands durant la saison chaude.
Les protéines étant facilement dégradées en azote, et donc facteur de pollution, il est
judicieux d'apporter une nourriture moins riche en protéines pour s'éviter des problèmes
d'algues dans le bassin (eutrophisation : eau verte).
Les extraits d'ail sont connus pour servir à renforcer les défenses immunitaires et diminuer
les risques de maladie (meilleure circulation cardio-vasculaire).
Chez Sera, nous avons traduit cela par la formule Vitalité-Immunité-Protection.
Sera koï hiver
En hiver, lorsque la température passe en dessous de 12° C, le métabolisme fonctionne
au minimum et les besoins énergétiques sont beaucoup plus faibles.
II est donc recommandé de nourrir avec Sera Koï hiver. C'est un aliment composé d'un
taux de glucides particulièrement bas (21%) afin de le rendre très digeste. De plus, il a
le taux de lipides (10%) et le taux de protéines (49%) les plus importants de la gamme.
Les lipides seront oxydés immédiatement pour libérer de l'énergie. Les protéines seront
également brûlés en tant qu'apport énergétique.
L'alimentation d'hiver évitera donc un trop fort affaiblissement des koïs et une perte de
masse corporelle trop conséquente.
En dessous de 6/7° C, il est tout de même préférable de stopper toute nourriture afin
d'éviter des problèmes de digestion. En effet, la substance va traverser le tube digestif
mais ne sera pas correctement assimilée. II en résulterait des problèmes, au redoux,
lorsque l'augmentation de température rétablit les fonctions digestives habituelles.
De toutes façons, il n'y a pas de souci à se faire car avec les aliments Sera Automne et
hiver, les koïs seront parées à passer l'hiver.
Même dans une eau froide à moins de 4° C, le poisson assimile directement par les
branchies les substances nutritionnelles dissoutes dans l'eau qui l'environne.
De plus, en raison du point de congélation bas et la grande capacité d'acides gras
insaturés (oméga 3) stockés dans les tissus des poissons, les koïs puisent leur énergie.
- 31 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
C'est pourquoi Sera Koï Hiver est très riche en acides gras poly insaturés oméga 3. Leur
absorption déclenche, avec l'aide d'enzymes, nombre de réactions chimiques qui
contribuent au bon fonctionnement et à l'équilibre de l'organisme (rôle dans la
prévention des maladies, activité cérébrale).
Les acides gras insaturés EPA et DHA présent dans Sera Koï Hiver fourniront l'énergie
nécessaire au passage de l'hiver et protégeront les membranes des cellules.
A noter que c'est le seul aliment qui coule. II est donc adapté à la faible mobilité des
koïs, qui, en hiver, ne remontent pas en surface pour aller chercher de la matière
flottante.
Sera koï spiruline
C'est un aliment spécialement dédié à l'éclat de la couleur des koïs mais également un
bon complément alimentaire pour stimuler les défenses naturelles du poisson.
Cette nourriture est à donner lorsque la température de l'eau dépasse les 8/10° C.
L'enveloppe extérieure de l'aliment est très riche en algue spiruline et haematococcus.
La spiruline est une algue bleue qui se rencontre principalement dans les eaux sodiques
chaudes de certains lacs et mers intérieure du globe. La composition de la spiruline est
d'une belle richesse que cela fait d'elle une matière première.
Elle contient pratiquement tous les composants essentiels :
Protéines en proportion considérable
Vitamines, sels minéraux, pigments
Glucides
Et surtout les acides gras essentiels
De plus, elle est très digeste.
Elle apporte une aide très précieuse dans la prévention de nombreuses maladies. Ces
acides gras poly insaturés (oméga 3) stimulent l'activité des macrophages qui luttent
contre les infections de l'organisme. Elle améliore la circulation sanguine, stocke les
métaux lourds ce qui aident les reins dans leur fonctionnement.
L'algue haematococcus quant à elle est très riche en astaxanthine. L'astaxanthine est un
colorant rouge qui appartient à la grande famille des caroténoïdes. Cette algue possède
une puissance antioxydant dix fois plus fortes que d'autres caroténoïdes (Bêta carotène ou
lutéine par ex) et 100 à 500 fois plus forte que la vitamine E. Elle protège contre la
détérioration des acides gras poly insaturés (en particulier oméga 3).
Son association avec la spiruline est donc très judicieuse puisqu'elles sont très
complémentaires. Leur haute teneur en pigments intensifie les couleurs des koïs et permet
une délimitation très nette des différentes zones colorées de nos poissons.
Le cœur de l'aliment contient, tout comme pour l'aliment été et l'aliment
printemps/automne, des oligo-éléments, minéraux, et vitamines essentielles à la santé des
poissons.
- 32 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 21 - 34
CONCLUSION
Sera a mis au point une gamme très technique afin d'apporter aux amoureux des koïs la
nutrition adaptée aux différentes saisons de nos pays.
Avec la gamme SERA KOÏ professionnel nous offrons la qualité supérieure d'une marque
tout au long de l'année Les aliments soigneusement harmonisés entre eux se complètent de
manière optimale. Sera a donc apporté sur le marché un aliment complet et hautement
digestible afin d'éviter les risques de pollution et les encrassements prématurés du filtre.
C'est l'aliment idéal pour nourrir tous les occupants de vos magnifiques plans d'eau.
Sera a décliné sa gamme en plusieurs tailles ou granulométrie afin de pouvoir nourrir
toute taille de poissons.
On trouve ainsi Sera Koï Eté, printemps/automne, spiruline en 1 et 3 mm tandis que Sera
Koï hiver est disponible en 2 mm.
Pour les revendeurs c'est l'assurance d'un bon écoulement des stocks sur presque douze
mois et non plus juste à la haute saison. De plus avec ce nouveau concept les
professionnels du bassin de jardin renforcent leur crédibilité de technicien.
II est à noter, qu'il a été fait un effort considérable sur le packaging. L'emballage, en plus
d'être particulièrement vendeur, est refermable. On parle de sachets fraîcheur qui
conservent les précieux acides gras et vitamines tellement sensibles à la lumière
(oxydation).
- 34 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
LA CULTURE DES MICRO-ALGUES
Marie BRUN & Elisabeth GIAMMAROLI
Université Internationale de la Mer, Avenue du Capitaine de Frégate Hippolyte Vial, F-06800 CAGNES SUR
MER.
INTRODUCTION
Le phytoplancton est une composante majeure des écosystèmes aquatiques puisqu’il est à la
base de toutes les chaînes trophiques aquatiques. (Cf. Fig. N° 1)
Il constitue ainsi un élément de base de l’aquaculture et l’aquariophilie où sa production est
utilisée soit directement pour la nourriture des espèces élevées en aquaculture (mollusques,
premiers stades larvaires de crustacés) ou pour celle des proies qui serviront ensuite
d’aliments (pour les poissons ou les crustacés).
Les espèces de micro algues sont sélectionnées selon deux critères : valeur alimentaire et
facilité de culture.
De plus, les micro-algues représentent un large groupe potentiellement fournisseur de
composés ayant des activités biologiques valorisantes en cosmétique, pharmaceutique voire
agroalimentaire. Ainsi à l’Université Internationale de la Mer, des travaux ont montré que
certaines algues possédaient des propriétés antibiotiques vis-à-vis de bactéries pathogènes tel
que Staphylococcus aureus.
En écologie, la production des micro-algues permet de mieux comprendre leurs sources de
variation mais aussi les effervescences du plancton toxique qui peuvent avoir un impact sur
les économies locales (Tourisme et Aquaculture). C’est ainsi que des tests de routines sur des
moules et des huîtres du bassin d’Arcachon peuvent révéler la présence d’une algue toxique.
Une interdiction de commercialisation temporaire, est alors prononcée par le préfet de région.
Mieux comprendre les variations de l’élément à la base de la chaîne alimentaire, c’est arriver
à des modèles plus pertinents de gestion des ressources aquatiques.
- 35 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
Méthode de culture des micro-algues
Ces micro-algues ou phytoplancton sont des organismes procaryotes doués d’activité
photosynthétique leurs permettant d’utiliser l’énergie lumineuse et les sels nutritifs présents
dans l’eau de mer pour fabriquer leurs constituants organiques. Ils constituent le premier
maillon de la chaîne alimentaire.
Figure 1 : Réseau alimentaire dans les milieux aquatique
La culture de plancton consiste est basée sur le principe de la photosynthèse au niveau
cellulaire.
Réaction :
6 H2O + 6 CO2
(CH2O)6 + 6 O2
Sucres
Il faut donc réaliser un environnement physico-chimique qui favorise cette réaction, en
procurant notamment l’énergie lumineuse, les sels minéraux et les vitamines nécessaires.
COMPOSITION DU MILIEU DE CULTURE
Il existe de nombreux milieux synthétiques tous plus ou moins issus du milieu de Provasoli,
initiateur des méthodes de cultures de plancton. Ces milieux permettent l’entretien et la
croissance des souches phytoplanctoniques.
Traitement de l’eau
Certaines micro-algues se développent plus facilement à des salinités inférieures de l’eau de
mer (38,2‰). Nous diluons par conséquent l’eau de mer avec de l’eau douce pour diminuer la
salinité entre 20 et 30‰.
- 36 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
Le milieu de culture est fabriqué à partir d’eau de mer. Il convient d’éliminer les organismes
présents qui pourraient entrer en compétition avec les micro-algues. Il peut s’agir d’autres
espèces de phytoplancton, de zooplancton phytophage ou simplement de bactéries.
Il existe 2 types de stérilisation :
soit par des moyens physiques : filtration, autoclavage
soit par des moyens chimiques : acidification, chloration
En général l’eau subit une filtration stérilisante (0,22 m).
Composition et préparation du milieu
L’eau de mer ainsi filtrée, on procède alors à un enrichissement stérile en phosphate, nitrate,
silicate, métaux sous forme de traces oligo-éléments et vitamines. Les sels nutritifs sont
nécessaires pour la constitution de la matière vivante, si leur concentration est faible ils
constituent un facteur limitant. D’autres éléments comme les oligo-éléments et les vitamines
participent au développement algal, en particulier le fer et le manganèse. Leur absence en
revanche peut limiter la production. Le milieu le plus connu et le plus souvent employé est
celui de Guillard.
Solution 1 = éléments nutritifs majeurs à conserver à - 20° C
Phosphates
5 g de Na2H2PO4, H2O
Nitrates
75 g de NaNO3
Silicates
20 g de Na2SiO3, 5H2O
Dissous chacun dans 1 litre d’eau distillée stérile pH 7,0
Solution METMIX
Solution A = Oligo-éléments à conserver à 4° C
Manganèse
9 g de MnCl2, 4 H2O
Zinc
1 g de ZnSO4, 7 H2O
Cobalt
0,5 g de CoSO4, 5 H2O
Cuivre
0,4 g de CuSO4, 5 H2O
Molybdène
0,04g de H3(PMo3O10)4, H2O
Dissous chacun dans 50 ml d’eau distillée pH 7,0
Solution B = Fe- EDTA
Fer
0,32 g de FeCl3, 6 H2O
EDTA
0,44 g de Na2EDTA
Dissous dans 100 ml d’eau distillée
- 37 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
A 100 ml de solution B, ajouter 0,1 ml de chacune des solutions A, on obtient la solution
METMIX à conserver à -20°C.
Solution VITMIX
Biotine (Vitamine H)
Cyanocobalamine (Vitamine B12)
1 mg dissous dans 10 ml d’eau distillée
1 mg dissous dans 10 ml d’eau distillée
Dans 50 ml d’eau distillée, ajouter :
0,5 ml de vitamine H,
0,5 ml de vitamine B12
10g de thiamine (Vitamine B1)
on obtient la solution VITMIX à conserver à - 20° C.
Par litre de milieu de culture d’eau de mer ajouter :
1 ml de chaque solution 1
1 ml de solution METMIX
0,5 ml de la solution VITMIX
Figure 2 : composition du milieu de Guillard
Ce milieu est principalement utilisé pour la culture des Diatomées car elles ont besoin pour
leur développement de silicium et non de calcium chélaté par l’EDTA
Si nous voulons cultiver d’autres souches phytoplanctonique, il ne faut pas ajouter l’EDTA.
Optimisation des conditions physico-chimiques
La température
La température idéale pour la culture du phytoplancton est comprise entre 18 et 22° C. En
dessous, la croissance des cultures est ralentie et au-dessus les équilibres sont difficiles à
maintenir et les cultures sont plus fragiles.
Afin de maintenir une telle température, nous utilisons un climatiseur.
La lumière
Elle peut être naturelle ou reconstituée par des tubes fluorescents et doit produire le maximum
de radiations efficaces, c'est-à-dire absorbées par les pigments des micro-algues. Les
éclairages fluorescents industriels suffisent.
Au sein de la salle de culture de l’Université Internationale de la Mer, l’éclairage est assuré
par quatre galeries de deux néons chacune, ces galeries étant installées en haut et en bas des
étagères afin d’assurer un éclairage homogène. Les néons sont des blancs Z industriels. La
luminosité totale est 3500 lux au niveau des étagères et la photopériode est de douze heures.
L’homogénéisation
Les cultures phytoplanctonique peuvent lorsqu’elles sont trop denses limiter elles-mêmes leur
production en empêchant la pénétration de la lumière. L’homogénéisation est donc nécessaire.
- 38 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
Le bullage
Les algues absorbent le carbone sous forme inorganique dissoute très souvent sous la forme
CO2. Il n’est pas rare d’observer une augmentation de pH en raison d’une forte demande en
CO2 qui peut donc devenir un facteur limitant. Le bullage répond à cette demande.
La stérilisation
Afin d’obtenir et de conserver des souches pures de tout autre organisme, nous devons
respecter certaines règles de stérilité :
Stérilisation du matériel
Matériel utilisé :
Verrerie : récipients contenant les cultures (Erlenmeyers), flacons contenant le
milieu de culture
Matériel de filtration
La verrerie est en général stérilisée par autoclavage.
Le matériel plastique comme des pipettes par exemple sera acheté au préalable déjà
stérile et à usage unique.
Stérilisation de l’environnement
Les étagères où sont stockées les souches et la paillasse de manipulation sont régulièrement
nettoyées à l’eau de Javel.
Afin de manipuler les souches dans un environnement stérile, nous travaillerons à proximité
d’un Bec Bunsen.
Obtention des souches uni-algales axéniques
La pêche
Le plancton est prélevé à l’aide d’un filet prévu à cet effet (maillage de 50 m, longueur de
2,5 m, diamètre d’ouverture de 90 cm) puis récupéré à son extrémité par un collecteur.
Chaque prélèvement se fait en surface à une vitesse constante d’un nœud pendant 10 minutes,
à une distance égale à la longueur du bateau afin d’éviter toute perturbation du bateau.
L’échantillon, une fois homogénéisé à bord, est transféré en bouteille.
Isolement
A partir du prélèvement de plancton, nous analysons une goutte au microscope. Une souche
est alors identifiée de par ses caractères morphologiques et isolée par la suite. Plusieurs
méthodes sont possibles :
- une dizaine d’individus sont prélevés à l’aide d’un fin capillaire puis les cellules ainsi isolées
sont transvasées dans un tube contenant du milieu de culture.
- on peut également faire des repiquages successifs sur milieu solide (agar) en boite de Pétri
en choisissant parmi les colonies qui se développent celles qui correspondent à la micro algue
recherchée.
Purification des souches
Certaines souches peuvent être contaminées par des bactéries. Il existe divers procédés pour
éliminer ces bactéries :
- l’utilisation d’antibiotiques (soit par système de migration, soit sur milieu solide)
- la filtration pour retenir les algues en laissant passer les bactéries.
- enfin par centrifugation, les bactéries, plus légères, se retrouvent dans le liquide surnageant.
- 39 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
Production
Quand les cultures uni-algales se développent, deux méthodes permettent de suivre leur
croissance:
- un spectrophotomètre mesure la pénétration de radiations d’une longueur d’onde donnée à
travers un échantillon. On établit une correspondance entre la densité optique et la
concentration cellulaire ; une variante consiste à mesurer la teneur en chlorophylle.
- nous comptons le nombre de cellules au microscope à l’aide d’un hémacytomètre.
Nous pouvons ainsi établir une courbe de croissance.
Nombre de cellule/ ml
La courbe de croissance
1
2
3
4
No
Jn
J0
Jour de croissance
Figure 3 : Courbe de croissance : nombres de cellules/ml = f (jour de croissance)
dénombrement des cellules dans le milieu de culture se fait à l’aide de la cellule de
Nageotte.
Jo = jour où l’on change le milieu
No = 10% du nombre de cellules avant le renouvellement du milieu
Phase 1 = phase de démarrage. C’est le temps pour les cellules à s’adapter au nouveau
milieu. Phase plus ou moins longue en fonction du type de culture.
Phase 2 = phase exponentielle ou phase de croissance reproduction optimale des cellules.
Phase 3 = phase stationnaire. A ce moment les cellules ne se divisent plus. Le milieu
s’épuise en nutriments.
Phase 4 = Phase de mortalité. N’ayant plus d’éléments nutritifs les cellules meurent.
Le milieu doit être renouvelé avant que les cellules se détériorent avant la fin de la phase 2
Le renouvellement de ce milieu peut s’effectuer soit de manière continue, soit successif.
- 40 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 35 - 41
La culture en continu
Le même récipient sert pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, une fraction de la
culture étant prélevée régulièrement pour être remplacées par l’eau de mer enrichie.
Ce photo réacteur est relié à une colonne air qui permet d’injecter l’air qui sert à pulser le
liquide et également d’injecter le gaz carbonique, élément indispensable à la photosynthèse.
Une alimentation en sels nutritifs, vitamines et eau de mer sont ajoutées en continu à la micro
algues alors que l’on soutire, dans le même temps une quantité équivalente de cette culture.
Figure 4 : schéma de montage d’un photo réacteur pour la culture des micro-algues
Les inconvénients de cette méthode résident dans la variabilité de la qualité des cellules
récoltées, puisque certaines sont très âgées et d’autres jeunes. En revanche, on réalise une
économie de main d’œuvre et de place.
La culture successive
Dans ce procédé, la culture est récoltée en totalité à son stade de croissance maximale et
utilisée aussitôt pour la nourriture des animaux ou l’ensemencement d’autres cultures.
Une fraction de culture (environ 10%) prélevée avant la fin de la phase de croissance est
réimplantée et enrichie en milieu de culture. Ce système nécessite, en apparence, davantage
de main d’œuvre, mais présente une simplicité et une flexibilité plus grande. Il est possible de
remédier très rapidement à une défaillance d’une culture.
CONCLUSION
Bien que basée sur le même principe les buts de la production des micro-algues dans un
laboratoire de recherche ou dans une écloserie industrielle de mollusques peuvent être très
éloignés tant sur le plan de la qualité et de la quantité, et ainsi il sera nécessaire d’adapter ses
techniques en termes de pureté, de contaminant toléré.
La culture de plancton est venue apporter la base pour les premiers stades de l’aquaculture.
Elle a permis des développements intéressant dans les domaines de la pharmaceutique et
cosmétologie, la poursuite des recherches dans ces domaines devrait déboucher sur d’autres
applications
- 41 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46
L’ECHINOCULTURE
Christel ROUSSANGE
INTRODUCTION
De très nombreuses espèces animales sont actuellement conservées avec plus ou moins de
réussite en aquariums. Parmi les invertébrés qui peuplent nos côtes, on trouve les Oursins. Ils
appartiennent à l'embranchement des Echinodermes qui comprend également : les Comatules
ou Antédon, les Holothuries, les Etoiles de mer et les Ophiures.
De manière générale, les oursins sont caractérisés par un corps rond, globuleux, plus ou moins
aplati, et surtout par la présence de nombreux piquants les protégeant. On distingue
également, très rarement, les oursins irréguliers vivant sur des fonds sablo-vaseux et se
nourrissant de microorganismes, et les oursins réguliers que l'on trouve plus couramment sur
les côtes rocheuses et dans les herbiers. La principale espèce méditerranéenne est l’oursin
violet (Paracentrotus lividus) qui jouit d'une réputation plus gastronomique
qu'aquariophilique.
Attractifs (non pas seulement pour les pieds des baigneurs), grâce à la diversité de leurs
couleurs et résistants assez bien en aquarium surtout à l'état juvénile, mais gros dévoreurs de
plantes ou d'algues à l'état adulte, les oursins se prêtent à des tentatives d'élevages en
aquarium grâce aussi aux nombreuses études qui ont été réalisées sur leur développement.
Si ces animaux sont benthiques (vivent sur le fond), ils possèdent un stade de vie planctonique
(nagent en pleines eaux). La fécondation se fait grâce à l'émission de gamètes dans le milieu
extérieur car les sexes sont séparés.
On réalisera des fécondations artificielles et si l'obtention des premiers stades du
développement embryonnaire ne pose pratiquement pas de problèmes, la suite du
développement nécessitera un peu plus de soins.
La conduite de cet élevage, du stade blastula jusqu'à la fin des stades échinoplutéus, nécessite
une quantité importante d'eau de mer, de la nourriture végétale planctonique et un quart
d'heure de manipulation par jour en moyenne et ce durant les 2 à 3 mois représentant les
stades de vie planctonique de l'oursin. Ensuite, l'oursin se métamorphose en un jeune animal
qui va se développer lentement en broutant les algues du bac.
PREPARATION DE L'EAU
On essaiera de préparer une quantité suffisante d'eau de mer pour conduire l'élevage avec la
même eau, les 4 à 5 premières semaines.
- 43 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46
Il est nécessaire de filtrer l'eau de mer naturelle avec un filtre à mailles de 0,45 à 0,50
microns, afin d'éliminer les microorganismes qui, en se développant, pourraient attaquer les
oeufs et les larves.
Cette opération nécessite un appareillage assez important sans parler de la possibilité de
pouvoir prélever cette eau dans une zone propre et non polluée.
Aussi, l'utilisation d'eau de mer synthétique permet-elle de résoudre ces problèmes de
filtration et de prélèvements.
On préparera ou filtrera, selon la possibilité, une vingtaine de litres minimum que l'on
conservera dans une enceinte non métallique. La densité de l'eau sera de l'ordre de 1030 et la
salinité sera de 37 à 38 g par litre. On peut essayer de se rapprocher le plus possible des
caractéristiques de l'eau de mer de son aquarium si on veut y introduire les petits oursins.
On préparera l'eau quelques jours avant le début de l'élevage, ceci pour une meilleure
homogénéisation et stabilisation convenable du milieu.
La température ambiante restera aux alentours de 18-20° C. Toutefois, une élévation de la
température jusqu'à 23-25° C permet d'obtenir plus rapidement les premiers stades, mais
favorise en même temps des développements microbiens néfastes généralement à la survie
des animaux.
L'eau préparée restera dans la même pièce que l'élevage. Ceci permet d'éviter les chocs
thermiques brutaux. Une préparation fractionnée de l'eau de mer synthétique, ajoute, en plus
des changements de températures, une différence de tonicité qui peut être fatale à l'élevage.
MAINTENANCE DE L'ELEVAGE
On choisira pour conduire cet élevage, un endroit où la température sera assez stable entre le
jour et la nuit et aussi durant le développement des premiers stades larvaires.
L'ensoleillement est recommandé.
On changera régulièrement l'eau de l'élevage. C'est la partie la plus délicate et la plus
importante pour la réussite d'un bon développement par les soins qu'elle requiert.
On changera l'eau deux fois par jour les 72 premières heures. Ensuite 1 fois par jour durant 15
jours et puis tous les 2 à 3 jours, pour ne le faire qu'une fois par semaine les derniers temps.
On utilisera un filtre qui peut être réalisé avec un filet à base de soie à bluter de mailles égales
à 40 ou 60 microns. Ce filet ne retiendra que les oeufs et les larves et laissera passer les
déchets alimentaires ou les spermatozoïdes en surnombre qui auront sédimenté sur le fond,
lors du premier changement d’eau.
On versera, délicatement, dans le filtre, l'eau à renouveler. Si on crée un courant trop fort, les
organismes qui sont fragiles vont être précipités sur le tamis et l'entassement des uns sur les
autres créera des lésions organiques importantes entraînant la mort de ces larves.
On risque également de colmater le filtre rendant caduc le changement d'eau.
On a calculé que si on jette brusquement le contenu du récipient, ayant deux larves par ml, on
annule la population en 15 changements d'eau à raison d'un par jour.
- 44 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46
Lorsque les oeufs ou les larves sont sur le tamis, on le rince rapidement avec de l'eau de mer
propre et on nettoie soigneusement à l'eau douce le récipient d'élevage.
Le récipient nettoyé, on verse 100 ml environ d'eau de mer propre et on complète en laissant
écouler l'eau propre sur le filtre retourné au-dessus de ce récipient.
FECONDATION
Parmi les différentes espèces d'oursins présents sur nos côtes, on prélèvera l'espèce présentant
le plus d'intérêts :
facilité de récolte,
abondance des animaux,
cycles sexuels étalés dans l'année maturité de l'espèce.
Suivant l'endroit, la saison, on n'aura hélas pas souvent le choix en fonction de ces critères
entre : Paracentrotus lividus, Arbacia lixula, Sphaerechinus granularis ou
Psammechinus militaris. Chacun présentant des avantages et des inconvénients par
rapport aux autres.
On choisira des animaux de grosses tailles si possible. On les ouvrira en deux à l'aide d'une
paire de ciseaux tant qu'on n'aura pas trouvé un mâle et une femelle mûrs, c'est-à-dire
présentant de grosses gonades fluentes. Si après en avoir ouvert une douzaine environ la taille
des gonades reste faible, il est inutile d'insister. L'époque est mal choisie.
Les gonades se présentent sous la forme de grosses glandes massives très lobées quand elles
sont mûres. Elles s'ouvrent sur l'extérieur par un canal excréteur se terminant au pore génital.
Les gonades mâles sont blanches-orangées et le liquide séminal est blanc laiteux.
Les gonades femelles sont rouge brique ou orangées, le liquide est rouge.
On prélève, avec une cuillère, la totalité ou une partie de la gonade que l'on dépose dans 100 à
200 ml d'eau de mer, pour chaque sexe.
On réalise cette opération pour les deux sexes en ayant soin de nettoyer soigneusement, entre
les deux prélèvements, l'instrument qui a servi à récupérer le produit séminal.
On homogénéise le contenu de chacun des récipients, ce qui permet de laver les gamètes.
On prélève alors environ 20 ml d'eau de mer avec les ovules (femelles) pour 10 ml d'eau de
mer et spermatozoïdes (mâles) que l'on mélange dans un récipient d'un litre contenant 700 à
800 ml d'eau de mer pure. Les spermatozoïdes sont introduits une minute après les ovules. Un
nombre trop important de spermatozoïdes provoque des phénomènes de polyspermie bloquant
le développement embryonnaire dès la fécondation.
Il ne faut pas surcharger le milieu en individus pour obtenir un élevage correct. En effet, ces
animaux vont libérer dans le milieu des déchets de leur métabolisme qui peuvent devenir
toxiques et augmenter la mortalité naturelle.
Les 20 ml de liquide séminal femelle permettent d'obtenir environ 5 à 7000 individus, ce qui
est satisfaisant.
- 45 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 43 - 46
NUTRITION DES ANIMAUX
Pour dépasser le stade du proéchinoplutéus, afin d'obtenir les échinoplutéus et même la
métamorphose, il est impératif de nourrir les animaux dès la fin du stade gastrula.
L'apport de nourriture se fera dès le 2ème jour. La nourriture sera apportée après le
changement d'eau.
La taille des particules alimentaires végétales doit être de l'ordre de 4 à 5 microns.
Les espèces phytoplanctoniques telles que Dunaliella ou/et Pavlova sont très profitables,
mais nécessitent leur culture.
On peut utiliser les mêmes produits que pour les élevages au premier stade des Artémia.
Les larves, quand elles sont nourries correctement, gardent leur estomac plein, ce qui permet
de bien les visualiser dans le récipient de culture.
On cessera l'apport de culture planctonique quand les jeunes oursins se trouveront star le fond
des bacs.
Les oursins se présentent au départ comme une tache blanche minuscule (0,45 mm de
diamètre) mais atteindront 0,5 cm et plus en trois mois.
- 46 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
CONTRIBUTION A L’ELEVAGE DES SYNGNATHES
Amélie LANDY SOAMBOLA*, Alain RIVA** & Nardo VICENTE***
*IHSM, Tuléar (Madagascar),
** Institut Océanographique Paul Ricard, Ile des Embiez, F-83140, Six Fours les Plages.
*** Centre d’Etude des Ressources Animales Marines et IOPR, Université Paul Cézanne, Saint Jérôme, F13397, Marseille Cedex 20 & Ile des Embiez, F-83140, Six Fours les Plages.
Abstract: Hippocampus and syngnathus are fishes found in all the seas of the world and both are species
endangered. Experiments of reproduction and breading of juveniles are carried out on mediterranean and tropical
species. Feeding sequencies are elaborated and are allowed to follow the growth along the time, with variable
conditions of the environment.
Résumé : Les hippocampes et les syngnathes sont des poissons rencontrés dans toutes les mers du globe et font
partis des espèces menacées. Des expériences de reproduction et d’élevages d’alevins sont conduites sur des
espèces méditerranéennes et tropicales. Des séquences alimentaires sont mises au point, et permettent de suivre
la croissance au cours du temps, dans des conditions variables de milieu.
Key-words: Hippocampus, syngnathus, reproduction, feeding, growth
Mots-clés : Hippocampes, syngnathes, reproduction, alimentation, croissance
INTRODUCTION
Les hippocampes et les syngnathes sont actuellement menacés dans toutes les mers du globe,
vendus séchés, comme objets de souvenir ou réduits en poudre pour satisfaire certaines
coutumes asiatiques.
La maîtrise du cycle biologique des espèces s’avère nécessaire, afin d’en réaliser l’élevage.
La présente communication concerne les premières observations d’alevinage de syngnathes
dans l’aquarium public de l’Institut Océanographique Paul Ricard à l’Ile des Embiez.
POSITION SYSTEMATIQUE
La position systématique de l’espèce de syngnathe étudiée se présente comme suit :
Embranchement : Vertébrés
Sous embranchement : Gnathostomes
Super classe : Poissons
Classe : Ostéichtyens
Sous classe : Actinoptérygiens
Super Ordre : Téléostéens
Ordre : Syngnathiformes
Sous ordre : Syngnathoidei
Famille : Syngnathidae (Poisson aiguille)
- 47 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
Sous famille : Syngnathinae
Genre : Syngnathus
Espèce : Syngnathus type rondeleti (Siphonostome ou Deep-snouted pipefish)
Description :
Photo1 : Deux adultes de Syngnathus type rondeleti (cliché N.Vicente)
Le syngnathe ou aiguille de mer est un poisson particulier. Sa tête allongée faisant suite à son
corps filiforme porte un long museau tubulaire dépourvu de dents et des branchies que l’on
peut voir de l’extérieur par le battement de l’opercule placé en arrière des yeux. Son corps ne
présente pas d’écailles mais il est cuirassé avec des plaques osseuses sous-cutanées. Ces
plaquettes dermiques osseuses rendent le corps rigide, mais lui assurent une articulation
souple. Il possède une nageoire dorsale et deux pectorales juste derrière la tête. Le corps du
syngnathe adulte est très pigmenté, et rayonné par des bandes noires. La coloration du corps
varie du gris brun au gris vert. L’adulte de Syngnathus type rondeleti peut atteindre plus de 35
cm. Chez les syngnathes, c’est le mâle qui incube les œufs que la femelle a déposé dans sa
poche incubatrice. L’alevin syngnathe, également pélagique, mène une vie autonome. Son
corps est uniformément pigmenté de noir.
Habitat
En mer, le Syngnathe vit dans les herbiers côtiers à de faibles profondeurs. On le rencontre
aussi dans les eaux de salinité réduite comme celles des abords de l'étang de Berre.
Syngnathus type rondeleti est cependant une espèce marine. En l'absence de phanérogames,
comme les posidonies, les individus se camouflent dans les algues fixées sur la roche.
Sélection des espèces à élever
Différents critères doivent être pris en compte lors de la sélection des espèces à élever.
Critères de choix des espèces
Parmi plusieurs espèces de syngnathes existantes, celles à museau en tube présentent une
chance de survie plus élevée que les autres en captivité. Car d’après FENNER B. (2002), les
syngnathes à museau en tube tolèrent relativement mieux les changements rapides des
facteurs chimiques et physiques l’eau. De plus, on a constaté que sur les différentes espèces
- 48 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
de syngnathes en captivité dans nos aquariums, Syngnathus type rondeleti présente un période
de reproduction continue de mai à octobre. Il se reproduit aisément en captivité.
Critères de choix morphologique
L’identification de la forme des poissons constitue une étape cruciale lors de la sélection des
espèces à élever. Car la réussite de l’élevage dépend du choix morphologique qui prédit la
capacité de résistance de l’individu en élevage.
Critère de taille
Le sujet de grande taille s’adapte beaucoup plus aisément aux conditions de captivité
(FENNER, 2002) L’intérêt du choix du sujet de grande taille porte sur plusieurs points :
- il est moins sensible que le sujet de petite taille au stress induit par la capture, le transport et
les différents transferts.
- il n’est pas très exigeant envers la nourriture, puisque la taille des proies aspirées par le
grand individu est plus variée que celles captées par les individus de taille inférieure. La taille
des proies pouvant être aspirées par le syngnathe dépend de l’ouverture de son museau, qui
évolue en fonction de l’âge, du stade alevin et juvénile (voir figure 1).
longueur
museau (cm)
0,9
LMn°1
LMn°2
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
age (jour)
1
7
14
20
22
30
36
43
fig1: Variation de longueur du museau en fonction du
temps
Figure 1 :
LM n°1 : longueur moyenne du museau du groupe d’alevins de syngnathe n°1 (effectif 68)
LM n°2 : longueur moyenne du museau du groupe d’alevins de syngnathe n°2 (effectif 72)
Critère de vivacité
Le sujet vivace et à nage normale, peut résister beaucoup mieux aux conditions de captivité
que les faibles individus.
Critère de santé
Des individus présentant une blessure ou une nage saccadée ou une malformation ou refusant
de se nourrir ne sont pas aptes à la maintenance en aquarium. Un sujet en bonne santé peut
être identifié à la rondeur de son corps, à une nage normale et à la chasse continuelle des
proies disponibles.
- 49 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
COMPORTEMENT EN AQUARIUM
Reproduction
Dans l’aquarium, les syngnathes supportent des conditions de milieu assez large, la
température varie entre 19,8° C et 26,3° C et la salinité entre 38‰ et 43‰. Mais il est à noter
qu’on peut espérer plus de chance de reproduction des syngnathes avec l’augmentation de la
température de l’eau de l’aquarium. En effet la période la plus favorable pour la reproduction
des hippocampes méditerranéens se situe au printemps et surtout l’été (communication
personnelle avec AUBLANC, 2005)
Chez tous les Sygnathinae, le mode de reproduction est exceptionnel. La femelle pond ses
ovules en le déposant dans la poche incubatrice du male où ils sont fécondés et incubés
jusqu’à éclosion. La durée de l’incubation estimée à quelques semaines varie en fonction la
température de l’eau. Plus la température sera élevée, plus courte sera la durée d’incubation.
Le transfert du mâle au ventre plein dans un bac pondoir est nécessaire afin d’accueillir les
alevins très fragiles. Lors des différentes phases de l’élevage, les transferts d’alevins se
déroulent toujours en immersion, l’utilisation d’une épuisette est à proscrire.
Maintenance
Adultes et alevins doivent être placés dans des bacs différents. Ils doivent être alimentés en
eau de qualité et bien oxygénée. Elle doit être exempte d’ammoniac et de nitrite. Le taux de
nitrate doit être inférieur à 30 mg. Le pH de l’eau de l’aquarium doit être compris entre 8 à
8,3. L’utilisation d’eau de mer naturelle filtrée dans l’aquarium assure un milieu de qualité de
vie pour les syngnathes qui sont sensibles à toute altération du milieu.
La taille de l’aquarium et le courant d’eau exigés varient suivant l’âge des pensionnaires.
Les adultes ont besoin d’être abrités dans un bac d’une grande contenance et d’une hauteur
d’eau plus importante que pour les alevins. Les paysages sous-marins tels que fonds meubles,
herbiers de posidonies ou fonds rocheux littoraux peuvent être reproduits dans leur aquarium
afin d’obtenir un comportement plus naturel. Contrairement aux alevins, les adultes
supportent un fort brassage de l’eau. Des contrôles sur l’état de santé des nouveaux
pensionnaires doivent être effectués dans le bac de mise en quarantaine durant quelques jours.
Ensuite les nouveaux pensionnaires seront transférés dans l’aquarium s’ils présentent un
comportement normal durant leur séjour dans le bac de mise en quarantaine.
Le bac des alevins doit avoir une capacité de 40 à 50 litres. Le conduit de sortie d’eau est
équipé d’un filet à mailles fines afin d’éviter que les alevins ne soient emportés par le courant.
La fragilité des alevins oblige à une surveillance quotidienne indispensable, notamment au
moment du nourrissage. On peut reconnaître les alevins « stressés » qui ont un comportement
anormal comme par exemples : une nage déséquilibrée et faible ou bien une activité de chasse
réduite quasi nulle, une diminution de l’appétit marquée par un dépôt sur le fond ou encore un
gonflement de la vessie natatoire.
Photo 2 : Juvéniles de syngnathes dans un habitat recréé avec Caulerpa prolifera (cliché: S. Riva)
- 50 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
Alimentation
L’objectif dans l’alimentation est de répondre aux besoins qualitatifs et quantitatifs des
syngnathes. Ce sont des microphages qui passent une grande partie de leur temps à chasser.
Dans le milieu naturel, leur régime alimentaire est composé d’organismes du zooplancton tels
que des mysis et des alevins des poissons. Ils sont attirés par les proies vivantes et mobiles.
Les aliments apportés doivent être de taille compatible avec l’ouverture du museau qui varie
suivant l’âge du sujet. L’ingestion d’une proie de taille importante se traduit par une nage
saccadée de l’alevin. Le passage d’une nourriture à une autre ne se pratique pas de façon
brutale. Il suffit de diminuer la fréquence d’apport du régime qu’on va quitter en le
remplaçant progressivement par le suivant. Durant deux jours après la naissance des alevins,
on apporte quatre fois par jour de la nourriture aux alevins syngnathes dont la ration doit être
deux zooplanctontes par millilitre. La fréquence d’apport de nourriture est régulièrement
diminuée à trois fois par jour à partir du troisième jour après la naissance des alevins.
L’apport de nourriture doit se faire progressivement dans la journée sinon cela entraîne un
gaspillage et peut occasionner une pollution dans le bac.
Pour les adultes (à partir de 6 mois)
Les artémias adultes congelés, d’une taille de 800 µm à 1 cm, servent de nourriture de base
pour les adultes de syngnathes. La quantité à fournir est de 10,30 grammes par jour pour 10
individus. Bien que carencée en certains composants (acides gras poly-insaturés), les artémias
adultes congelés ou non, associés aux mysis vivants (AUDINEAU, 1984 ; MENU, 1989)
peuvent être administrés une à quatre fois par semaine. On note qu’il est préférable
d’augmenter la fréquence de distribution de mysis aux syngnathes pleins transférés dans le
bac pondoir.
Les mysis peuvent être pêchées le long du littoral, tandis que les artémias sont commercialisés
sous différentes formes. Le grand intérêt des artémias congelés est leur facilité d’emploi et de
conservation.
Pour le stade juvénile (âge de 2 à 6 mois)
Au début, les métanauplii d’artémias vivants, enrichis en micro algues et ou en Selco peuvent
être utilisés comme alimentation de base des juvéniles. Leur taille varie de 700 à 800 µm. La
technique d’enrichissement des artémias avec Selco, à défaut d’être très polluante est moins
riche en vitamines que les micro algues (AUDINEAU et al., 1984), mais plus simple
d’utilisation. L’application de cette technique nécessite un sérieux contrôle de la qualité de
l’eau de l’élevage des artémias. La technique d’enrichissement d’artémia a été pratiquée afin
de pouvoir augmenter leur qualité nutritive. Ensuite des aliments inertes comme les artémias
congelés peuvent remplacer progressivement l’artémia vivant enrichi en micro algues ou en
Selco. Au cours du temps, l’abandon de l’artémia vivant enrichi en micro algues ou en Selco
sera définitif. Au moment de l’apport des aliments inertes, il faut bien s’assurer d’une bonne
agitation pour éviter les dépôts au fond de l’aquarium.
Pour la phase d'alevinage (de la naissance à deux mois)
A la première prise de nourriture, les alevins de syngnathes n’acceptent probablement que des
proies vivantes de taille réduite (de 200 à 500 µm de longueur). Des artémias juste après
éclosion et/ou des rotifères peuvent être distribués à ce stade. Par contre, la dépendance vis-àvis de la qualité des artémias et de leur taille à l’éclosion devient évidente. Un élevage de
- 51 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
rotifères exige une culture d’algues ou apport de Selco. Par contre, l’utilisation des artémias
vivants nécessite l’emploi d’un incubateur. Pour le choix de l’incubateur, la production des
artémias vivants à l’aide de bouteilles en matière plastique renversées, à fond coupé semble
constituer un incubateur simple et fiable. Du point de vue de la valeur nutritive, l’apport des
rotifères semble être plus avantageux, car la croissance en longueur moyenne et en poids
moyen observée est généralement plus importante avec les rotifères qu’avec les artémias juste
après éclosion (voir figure 2). Confirmée par MENU en 1989, une carence nutritionnelle des
nauplii d’artémia peut être palliée par la distribution des rotifères enrichis. Ce qui révèle
l’intérêt de complémenter les nauplii d’artémia avec des rotifères.
Au bout de quelques semaines après la naissance, le passage aux artémias vivants enrichis en
micro algues ou en Selco doit être envisagé.
A noter qu’au moment de la prise de nourriture par les alevins, on diminue ou on arrête
l’alimentation en eau durant deux heures de temps. On évite ainsi l’élimination par le courant
d’eau des zooplanctontes distribués dans le bac.
Croissance
Les données à analyser pour l’étude de la variation de la croissance se rapportent à l’élevage
de trois groupes d’alevins issus de trois syngnathes méditerranéen (Syngnathus type
rondeleti). L’élevage fut réalisé avec des effectifs différents (n1 = 68 ; n2 = 72 ; et n3 = 153).
Les résultats obtenus concernent une étude sur 3 mois (du 15 juillet au 15 octobre 2005).
La figure 2 montre que la meilleure croissance en longueur a été obtenue avec une
alimentation à base de rotifères. Une faible croissance, en taille et en poids, est enregistrée
lors de la période d’accoutumance des alevins (en VLm et VPm nourriture de 4 à 5) aux
artémias congelés. La croissance, en taille et poids, ne s’est améliorée qu’au moment où les
artémias congelés sont bien acceptés et apportés trois fois par jour. Ainsi, il faut une période
d’une à deux semaines pour habituer les alevins à l’aliment à base d’artémia congelé. Par
contre, avec la nourriture vivante, la période d’accoutumance est beaucoup plus courte et peut
durer de 3 à 4 jour.
croissance en
longueur
moyenne
(cm/semaine)
1,4
croissance en
poids moyen
(g/semaine)
VLm
VPm
0,07
1,2
0,06
1
0,05
0,8
0,04
0,6
0,03
0,4
0,02
0,2
0,01
0
Légende figure 2 :
1
2
3
4
5
0
6 nourriture
Fig 2: Variation d de croissance en longueur et en poids en
fonction de nourriture
Courbes
VLm : Vitesse de croissance en longueur moyenne des alevins de tous groupes
VPm : Vitesse de croissance en poids moyen des alevins de tous groupes
Nourriture
1 : Rotifères ; 2 : artémia juste après éclosion ; 3 : artémia enrichi en selco ; 4 : artémia congelé une fois par
jour ; 5 : artémia congelé deux fois par jour ; 6 : artémia congelé trois fois par jour
- 52 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
D’après la figure 3, durant les trois premières semaines après la naissance, les alevins à plus
faible densité (68 alevins) et faible taille moyenne à la naissance présentent une nette
augmentation en taille, beaucoup plus importante que celle des fortes densités (153 alevins)
dont la taille moyenne à la naissance plus élevée. Par conséquent, la forte charge des
syngnathes diminue la croissance en taille des alevins, à cause de la réduction de l’espace
disponible.
longueur
moyenne (cm)
n=68
n=153
7
6
5
4
3
2
1
0
0
1
2
3 age (semaine)
Fig 3: Variation de longueur moyenne à deux densités
différents en fonction de l'age
Légende figure 3 :
Courbes
n : densité
CONCLUSION
Les syngnathes à museau en tube se prêtent bien à l’élevage en aquarium. Chaque stade de
développement des syngnathes est caractérisé par ses propres exigences aux conditions
d’élevage.
Ainsi durant l’élevage des alevins de syngnathes, l’approche des fluctuations de la croissance
suivant l’alimentation et la densité, permet de faire les observations suivantes :
- la stagnation du poids moyen et de la taille moyenne est observée pendant la période
d’acclimatation des alevins alimentés à base d’artémia congelé.
- une trop forte densité est un facteur limitant de la croissance en taille des alevins.
Cependant, on doit admettre que d’autres facteurs contribuent simultanément à influencer les
variations de la croissance en poids et en taille des alevins/ On peut souligner que certaines
fluctuations dont liées aux conditions d’élevage, à l’état physiologique des individus, au stress
et aux possibilités d’infection parasitaire ou microbienne. Le stress, la maladie, les chocs
mécaniques ou tout simplement de mauvaises conditions d’élevage peuvent entraîner des taux
de mortalité importante chez les alevins de cette espèce comme d’ailleurs pour la plupart des
autres espèces de poissons.
- 53 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 47 - 54
Remerciements
Philippe Aublanc et Stéphane Riva pour leur soutien technique.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AUDINEAU P. et al., 1984. Production de proies vivantes : Brachionus plicatilis & Artemia salina. Rapport
Ifremer. 23 p.
FENNER B., 2002. Syngnathes et autres de la famille des Syngnathidés. Site Internet.
GARDNER T., Résolution des problèmes dans l’élevage d’hippocampes. Communication non référencée
d’Aquarium Systems.
KUITER Rudie H., 2001. Hippocampes, poissons-aiguilles et espèces apparentées. Editions Eugen Ulmer. 239
p.
LOUISY P., 1999. Danger pour l’hippocampe, Argonaute in Science et nature 90 : 62-73.
MENU B., 1989. La sélection d’une souche de cystes d’artemia : pas si simple. Aquaculture Equinoxe 25 : 1719.
ROTHAN F., 2002. Planète hippocampe. Océanorama 32 : 29-34.
- 54 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
RIPOPOLAMENTO DI Hippocampus hippocampus NEL GOLFO DI NAPOLI :
PRIMI RISULTATI
Flegra BENTIVEGNA
Stazione Zoologica Anton Dohrn Villa Comunale, I - 80121Napoli
Una delle più note e caratteristiche famiglie di Pesci è quella dei Syngnatidae. Ad essa
appartengono numerose specie di piccole dimensioni, essenzialmente marine comunemente
chiamati ippocampi o cavallucci marini (Hippocampus), e pesci ago (Syngnatus, Nerophys).
Il termine Hippocampus deriva dalle parole greche hippos, che significa cavallo, e campus che
significa mostro del mare. La più rilevante caratteristica dei Cavallucci marini è la testa orizzontale,
che forma un angolo retto con il resto del corpo. Il corpo ricoperto di placche termina con una lunga
coda muscolare e prensile. Questi pesci, mancano sia della pinna codale che di quella ventrale,
mentre quell’anale è molto ridotta. La pinna dorsale fornisce la propulsione, mentre le pinne
pettorali, appena sotto l’apertura branchiale, servono per dare stabilità e direzione al movimento
nell’acqua.
Il maschio del Cavalluccio marino è l’esempio estremo di cura parentale, in quanto ha il compito di
curare le uova fino allo sviluppo. Esso, infatti, è dotato di una tasca incubatrice ove la femmina,
dopo un lungo corteggiamento, depone le uova a mano a mano che vengono fecondate. Durante
l’incubazione, che dura circa due mesi, le uova oltre ad essere protette, ricevono dal corpo del
genitore ossigeno e secreti di ghiandole utili alla maturazione. Quando i piccoli sgusciano dalle
uova, con i loro movimenti vivaci cominciano a dare fastidio al genitore che se ne libera a poco a
poco, facendoli uscire dalla parte superiore della tasca,con caratteristiche contrazioni del corpo. I
piccoli, simili nella forma agli adulti sono subito in grado di nuotare e di nutrirsi. Il periodo di
riproduzione di queste specie corrisponde alla tarda primavera-estate fino all’inizio dell’autunno. Il
periodo di gestazione è tra le 2 - 4 settimane, e dipende dalla temperatura dell’acqua; la durata sarà
più breve con l’aumento della temperatura dell’acqua (Fiedler,1954; Tortonese, 1970).
Nel mondo, oggi, si conoscono 35 specie di Ippocampi, generalmente distribuiti nelle acque costiere
della fascia tropicale e temperata. Nel Mediterraneo vivono due specie: H. hippocampus e H.
guttulatus.
Nel 2002, per la prima volta, tutte le 35 specie del genere Hippocampus sono state inserite nella
Lista Rossa delle specie Minacciate.Le principali minacce per questi pesci sono state individuate
nella perdita degli habitat naturali,che a seconda della specie e delle località riguardano le praterie
di Posidonia, le mangrovie o le scogliere coralline, e nella pesca intensiva. In paesi
extramediterranei i cavallucci sono quasi sempre pescati volontariamente per essere utilizzati nella
medicina cinese, nel commercio di pesci d’acquario e persino come cibo (Marichami et al.1993;
Vincent, 1996). Nel Mediterraneo sono vittime di catture accidentali, inquinamento e modificazioni
degli habitat costieri. Nel Golfo di Napoli, in particolare, fino a circa venti anni fa, gli Ippocampi
erano abbondantissimi. I subacquei della Stazione Zoologica ricordano che con una breve
immersione era possibile raccoglierne a centinaia senza danneggiare la popolazione esistente. Oggi
sono quasi del tutto scomparsi. Pur non essendo oggetto d’interesse da parte dei pescatori,
rimangono accidentalmente intrappolati in reti a strascico o da posta e quando muoiono, o sono
buttati via o conservati essiccati per essere venduti come oggetti da collezione o curiosità. In
- 55 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
qualche località (Mergellina) vengono venduti vivi tra i prodotti della pesca e probabilmente
acquistati a scopo acquariofilo (Bentivegna, personal communication).
E’ innegabile che la degradazione e il depauperamento degli habitat costieri, e soprattutto la
regressione,in alcune zone,della prateria di Posidonia habitat naturale di H.guttulatus, sia stato uno
dei fattori determinanti la diminuzione delle popolazioni di cavallucci marini del Golfo di Napoli
(Parenzan, 1956; Gamulin-Brida, 1965).
Fin dal 1994, allo scopo di incrementare la popolazione di cavallucci del Golfo di Napoli, si
prelevano alcune coppie da ambienti naturali a rischio, le si fa riprodurre in cattività e si
reintroducono, dopo qualche settimana di vita, le figliate in aree del Golfo di Napoli più idonee alla
loro sopravvivenza. Il punti critici del lavoro sono quelli di ottenere le riproduzioni in acquario e di
allevare i neonati nel primo mese di vita, in quanto in letteratura non esistono dati di riferimento.
I risultati più significativi del lavoro sono stati raggiunti nella stagione riproduttiva del 2003
(giugno-ottobre). Qui di seguito sono descritte le metodologie e i risultati in base ai quali è stato
delineato un primo protocollo acquariologico di mantenimento e di allevamento di H.hippocampus .
Esemplari adulti di H. hippocampus sono stati prelevati, nel Golfo di Napoli (località Posillipo) ad
una profondità di 10 metri su fondali sabbiosi colonizzati da Posidonia oceanica e Caulerpa
prolifera. Una volta trasportati in Acquario, sono stati inseriti, in vasche di acclimatazione per 15
giorni. Successivamente, le coppie in fase pre-riproduttiva sono state isolate in acquari di 126 litri
(80x35x45), alimentati con acqua di mare in circuito semi-aperto, arredati con fondo di ghiaia
grossolana, posidonia e rami di gorgonia. Al momento del parto i maschi sono stati isolati in vasche
più piccole, sprovviste di filtro. Giornalmente si provvedeva alla pulizia dell’acquario aspirando dal
fondo i detriti. Settimanalmente si procedeva alla pulizia completa della vasca, rimuovendo dai vetri
le microalghe incrostanti e sostituendo le gorgonie o la posidonia, se necessario e rinnovando 1/3
dell’acqua.
Alla nascita i neonati sono stati trasferiti in piccole nursery di plastica di 20-25 litri (18x11x12)
sprovviste di filtro e con leggera aerazione. Per ogni parto sono state utilizzate 5-6 vaschette di
questo tipo. Per ovviare alla differenza di temperatura il passaggio veniva fatto gradualmente
utilizzando parte dell’acqua della vasca dei genitori e parte di quella dei piccoli. Dopo 20 giorni
questi passavano in vasche più grandi (25x15x15) con vetri opachi e con sistema di filtrazione
protetto da una rete sottilissima. Ciò per evitare che, con vetri trasparenti, potessero avere difficoltà
a vedere il cibo o che fossero risucchiati dalla pompa del filtro.
Per illuminare le vasche sono state adottate lampade a fluorescenza (Gruppo Fluor BF 23, da 20
watt). Un timer, collegato all’impianto, provvedeva a creare un ritmo giornaliero di 12 ore di luce e
12 di buio.
L’acqua degli Acquari era prelevata dal Golfo di Napoli a 300 metri dalla costa e a 11 di profondità.
Prima di essere utilizzata era stoccata in un serbatoio per rimuoverne le eventuali impurità, filtrata e
sterilizzata mediante UV. Inoltre, arricchita di poche gocce di vitamina (Elevit – Roche) una volta a
settimana.
La temperatura del laboratorio era mantenuta a 21° C, quella dell’acqua delle vasche degli adulti ha
seguito le oscillazioni stagionali, mentre quella delle vasche dei neonati tra i 19 e i 24° (Tab.I).
Ogni acquario era provvisto di aeratori. Essi consistevano di tubi di plastica sistemati sul fondo
della vasca con un piccolo peso. L’aerazione era mantenuta leggera in modo da creare bolle d’aria
molto larghe e non era dovuta alla presenza di pietre porose ma alla regolazione del flusso d’entrata
dell’acqua.
Gli Ippocampi sono stati alimentati con Artemia salina allevata in laboratorio e zooplancton
prelevato da mare dal servizio Pesca della Stazione Zoologica Anton Dohrn. Gli adulti, venivano
- 56 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
alimentati 2-3 volte al giorno con Artemia salina arricchita di vitamine (Protovit, Roche), mediante
pipetta. Ciò per far sì che il cibo, grazie anche alla corrente creata dall’aerazione, rimanesse in
sospensione e non si depositasse sul fondo. Gli Ippocampi, infatti, si nutrono esclusivamente di
prede vive e per farli abituare alla cattività occorre fare in modo che il cibo sia in movimento nella
colonna d’acqua. Per i neonati sono state utilizzate larve di Artemia appena sgusciate dall’uovo,
zooplancton o entrambi i cibi e le somministrazioni effettuate 5-7 volte al giorno. I piccoli, intorno
ai 3 cm, venivano nutriti con Artemia arricchita di vitamine, 4-5 volte al giorno. All’arrivo il
plancton veniva filtrato per eliminare alghe grossolane e particelle organiche. Quindi, fatto passare
attraverso un setaccio di 200 m e lavato con acqua di mare filtrata. Per mantenerlo vivo qualche
giorno lo si immetteva in beute da 5 l con aerazione e lo si alimentava con microalghe del genere
Dunaliella e supplementi vitaminici. Le beute venivano poste in camera termostatata a 20° C.
Per indurre le coppie al “mating”, è stato riprodotto in vasca un ambiente quanto più simile a quello
naturale ricco di alghe e di gorgonie. Per questo, anche gli Acquari, alimentati con acqua di mare
naturale in circolo continuo, con un sistema di filtrazione meccanica a monte, hanno mantenuto la
stessa temperatura dell’ambiente esterno. Dal 1 giugno al 15 luglio sono state introdotti in questi
acquari numerosi individui e si sono formate 10 coppie stabili che sono state prontamente isolate.
Di queste, sette hanno avuto esito positivo e le nascite sono state oggetto di monitoraggio.
Il numero delle nascite, variabile da individuo a individuo non è sembrato dipendere dai fattori
ambientali (Graf.1; Tab.I). Non è da escludere che i maschi dei parti 4 e 6, dato il basso numero di
figli prodotti, si erano già riprodotti una volta prima di essere stati prelevati dalla natura. Infatti, un
mese prima di iniziare gli esperimenti e procedere alla raccolta degli individui, nel golfo di Napoli
si registravano già, a partire dai primi di maggio, i 19° C (temperatura ottimale alla loro
riproduzione) (Jermann, personal comunication).
Immissione
coppie
Numero
nati
PARTO 1
08/07/03
227
08-lug
351
PARTO 2
08/07/03
PARTO 3
15/07/03
PARTO 4
21/07/03
08-lug
388
15-lug
int. gg
9
7
4
146
26/07/03
PARTO 6
02/08/03
PARTO 7
15/08/03
39
17-lug
61
15-lug
195
19-lug
26-lug
131
02-ago
alimentazione
%
sopravvivenza
19°
plancton
61,20%
19°
plancton
60,70%
24°
Solo
plancton
43,60%
22°
Solo
plancton
50,70%
23°
plancton
36,90%
24°
Nauplii
d’Artemia
32,10%
22°
Nauplii
d’Artemia
47,70%
24-lug
65
5
4
526
31-lug
81
06-ago
216
4
15-ago
T°
52
3
21-lug
241
PARTO 5
picco
mortalità
19-ago
Media : 47,70%
Tab.I – Schema generale delle fasi di allevamento
- 57 -
Parto
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
7
7
6
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
1
526
131
241
146
388
351
227
0
100
200
300
400
500
600
Num ero nati
Grafico 1 – Numero nati per ogni parto
Tutte le nascite hanno presentato un elevato picco di mortalità dal terzo giorno in poi, ad eccezione
dei parti 1 e 2 per i quali questo si è verificato rispettivamente il 9° ed il 7° giorno (Tab. I). Dalla
seconda settimana in poi il numero dei morti è diminuito progressivamente (Graf. 3).
Grafico 3
250
216
Numero piccoli
200
195
Mor t alit à 1°par t o
Mor t alit à 2°par t o
150
Mor t alit à 3°par t o
Mor t alit à 4°par t o
Mor t alit à 5°par t o
100
Mor t alit à 6°par t o
81
Mor t alit à 7°par t o
65
61
52
50
39
0
Data
Mortalità di tutti i parti: piccoli monitorati dal 09/07/03 al 26/08/03 (differenti periodi per ogni
singolo parto)
- 58 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
Dalla percentuale di sopravvivenza (calcolata dal 1° giorno fino al picco di mortalità), si nota che i
parti 1 e 2 presentano i valori più alti (61,20% e 60,70) (Graf. 4). Queste due nascite sono state
mantenute fino alla terza settimana a 19° C e i neonati, fin dal primo giorno sono stati alimentati
con plancton vivo (Tab. I).
Grafico 4
70
61,2
60
60,7
50,7
50
1
% sopravvivenza
47,7
2
43,6
3
40
36,9
4
5
32,1
30
6
7
20
10
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Parto
Percentuale di sopravvivenza per ogni singolo parto
Il maggiore insuccesso si è ottenuto in quelle vasche (parti 3-5-6) ove la temperatura è stata
superiore ai 19° C (Tab.I). Anche se in natura, gli accoppiamenti e i parti avvengono normalmente a
partire dai 19° C fino ai 24-25° C, in ambiente confinato l’allevamento condotto a valori superiori ai
19° C non sortisce buoni risultati. Probabilmente la causa principale è da attribuire alla qualità
dell’acqua che è difficile da mantenere buona a temperature elevate. Tra l’altro, in questi
esperimenti non si è utilizzato alcun sistema di filtrazione, per evitare di perdere i piccoli nel tubo
aspirante, e occorreva aggiungere cibo vivo ogni tre ore per soddisfare l’appetito dei giovani
cavallucci marini. L’aggiunta di prede vive, ha ovviamente contribuito ad alterare la qualità
dell’acqua sia sottraendo ossigeno, sia alterandone i valori di nitriti e di nitrati con la presenza di
quelli che morivano e si depositavano sul fondo della vasca (Spotte, 1992). Per supplire alla
mancanza di un filtro si effettuava un siphonage giornaliero attento, ogni qual volta apparivano
residui sul fondo. Tuttavia, ciò potrebbe essere stato fonte di stress per gli animali. Infatti, secondo
quanto affermato da Spotte (1992), le manipolazioni dell’acquarista sono causa di stress per gli
organismi di un acquario e devono essere ridotte quanto più possibile. Proprio tenendo conto di
questo nei parti 4 e 7, oltre al mantenimento della temperatura a 22° C, il siphonage del fondo della
vasca è stato ridotto a tre volte a settimana e i piccoli trasferiti, dopo 15 giorni, in una vasca con il
filtro, proteggendo il tubo d’aspirazione con un tulle (Tab. I).
L’elemento di cui si è tenuto maggiormente conto durante le fasi dell’allevamento è stato quello
dell’alimentazione sia degli adulti che dei giovani e dei neonati. Tenendo conto che le informazioni
sulla dieta degli Ippocampi in natura sono alquanto scarse, si è pensato di utilizzare vari tipi di cibo
durante le differenti fasi per verificare quale potesse dare i maggiori risultati nel mantenimento
degli adulti e nella crescita dei piccoli in ambiente confinato. Esperienze precedenti di allevamento
di Ippocampi di specie tropicali hanno ampiamente dimostrato l’importanza dell’alimentazione dei
piccoli neonati. In particolare, sulla necessità di immettere nella nursery e in vasca una grande
- 59 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
quantità di cibo, allo scopo di soddisfare il loro ingordo appetito (Jermann, comunicazione
personale).
Durante la sperimentazione si è fatto sempre in modo di rispettare questa condizione e quella di
tener conto delle dimensioni del cibo rispetto alla taglia dei piccoli. E’ risultato fuori dubbio che
l’alimentazione con plancton vivo è stata quella che ha dato i risultati migliori (parto 1 e 2). Anche
se, come si è visto dai risultati, (Tab. I), non è l’unica condizione di cui occorre tener conto. Infatti,
i piccoli della nascita 4, sebbene alimentati soltanto con plancton vivo fin dal primo giorno, come
quelli della 1 e 2, hanno avuto una mortalità più alta perché allevati a 22° C. I piccoli nutriti con
naupli d’Artemia (parto 6) sono morti. Probabilmente perché, i naupli di Artemia sono troppo
grandi (400-500 m) rispetto ai Copepodi del plancton, la cui massima taglia corrisponde a 300 m
(Tipton e Bell, 1988). Inoltre, si può anche supporre che il comportamento natatorio delle differenti
specie di Copepodi stimoli maggiormente l’istinto predatorio dei neonati. Soltanto dopo 10 giorni di
vita H. hippocampus è in grado di mangiare nauplii di Artemia e dunque di essere allevato più
facilmente. In questa fase di crescita raggiunge, infatti, la stessa taglia dei neonati di H.kuda (0,6
cm) che, proprio perché più grandi di hippocampus, altrove sono allevati con successo proprio
usando solo nauplii di Artemia. Questa è in definitiva una delle spiegazioni del successo su scala
mondiale dell’allevamento di questa specie tropicale e delle difficoltà che invece si pongono,
finanche nel mantenimento, di Ippocampi mediterranei.
A partire dalla ottava settimana tutti i cavallucci possono essere alimentati con Artemia adulte vive
ed anche congelate. In quest’ultimo caso, l’aggiunta di vitamine è indispensabile. Per abituare i
cavallucci al cibo congelato è stata aumentata l’aerazione nella vasca durante l’alimentazione per
dare l’illusione che le prede fossero vive ed è stato comunque aggiunto cibo vivo per esser sicuri
che gli animali avrebbero mangiato in ogni caso. Un’aggiunta di plancton vivo ogni due-tre giorni è
stato sempre assicurato.
In definitiva i risultati raggiunti nel mantenimento degli adulti e nell’allevamento dei neonati
durante le prime settimane sono stati ottenuti seguendo i seguenti criteri:
Mantenimnto degli adulti
- Acqua di mare naturale
- Temperatura : 19-22° C
- Dimensioni della vasca 126 litri (80x35x45), senza sabbia solo con Gorgonie e rocce
- Illuminazione : Fluor BF 23, da 20 watt
- Sistema di filtrazione meccanica operata dall’impianto generale, sterilizzazione ad UV
- Ribollimento calmo (ma non airstones)
- Cibo vivo e congelato (Plancton e Artemia adulte), 2-3 volte al giorno
Poche gocce di Vitamina (Elevit-Roche) aggiunte all’acqua 1 volta e settimana
Piccoli allevanti (1-30 giorni)
- Acqua di mare naturale
- Temperatura : 19° C
- Dimensioni della vasca 25 litri (18x11x12), senza sabbia
- Illuminazione : Fluor BF 23, da 20 watt
- Nessum sistema di filtrazione, ma sterilizzazione dell acqua con UV
- Ribollimento calmo (bolle d’aria lente e larghe)
- 60 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 55 - 61
- Cibo : per neonati (1-2 giorni) plancton vivo 5-7 volte al giorno; per piccoli (8-10 giorni), oltre al
plancton vivo, anche nauplii di Artemia 4-5 volte al girono
Poche gocce di Vitamina (Elevit-Roche) aggiunte all’acqua 1 volta e settimana
Se i piccoli cominciano a mostrare scorticature sul corpo immettere nell’acqua Cu2SO4 (1 g/1000 L)
per 3-5 giorni
Pulizia del fondo della vasca 2-3 volte al giorno, cambio di ¼ di acqua ogni due giorni
BIBLIOGRAFIA
Fiedler K. (1954). Vergleichende Verhaltenstudien an Seenadeln, Schlangennadelm und Seepferdchen (Sygnathidae). Z.
Fur Tierpsychologie 11: 358-416.
Gamulin-Brida H. (1965). Contribution aux recherches sur le bionomie bentique de la baie de Porto Paone (Naples,
Italie). Répartition des biocénoces bentiques. tires à-part des pubbl. Stazione Zoologica Napoli 34, 475-499.
Marichamy R., Lipton A.P., Ganapathy A. & Ramalingam J.R. (1993). Large scale exploitation of seahorse
(Hippocampus kuda) along the Palk Bay coast of Tamil Nadu. Marine Fisheries Information service 119: 17-20.
Parenzan P. (1956). Biocenologia dei fondi marini a Zosteracee. Estr. “Bollettino di Zoologia” pubb. dall’Unione
Zoologica Italiana.
Spotte S., (1992). Captive Seawater Fishes – Science and Tecnology. ed. Wiley – interscience publication. John Wiley
& Sons, Inc.
Tipton K. & Bell S.S. (1988). Foraging patterns of two sygnathid fishes: importance of harpacticoid copepods. Mar.
Ecol. Prog. Ser. 47: 31-43.
Tortonese E. (1970). Fauna d’Italia – Osteichthyes (Pesci Ossei) parte I.
Vincent A.C.J. (1996). The international trade in seahorses. TRAFFIC International, Cambridge.
- 61 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67
ACCOUPLEMENT ET PONTE DE Caretta caretta EN CAPTIVITE
Sidonie CATTEAU1, Stéphane JAMME1 & Flegra BENTIVEGNA2
1
2
Marineland, 306 avenue Mozart, F-06600 ANTIBES.
Stazione Zoologica Anton Dohrn, Villa Comunale, I-80121 NAPOLI.
INTRODUCTION
La tortue Caouanne, Caretta caretta, est l’espèce la plus commune dans la Méditerranée où
elle vit et se reproduit. Pourtant, au début des années 80, le déclin et la diminution de toute les
populations du monde de cette espèce semblaient inéluctables tant les menaces étaient
importantes : dégradation des plages de ponte, pillage des nids, chasse pour la nourriture, la
peau, l’huile et la carapace, capture accidentelle par les chaluts et les filets de pêche, pollution
marine provoquée par le pétrole, les sacs plastiques et les détritus. Depuis 1982, la tortue
Caouanne est inscrite sur la liste rouge comme espèces vulnérables, depuis 1996 comme
espèce menacée. En France, elle est protégée depuis 1991.
Cinq tortues Caouannes, trois mâles et deux femelles vivent en captivité à Marineland
(Antibes, France) depuis 1989. Au printemps 2005, les premiers comportements
reproducteurs ont pu être observés. Quatre mois plus tard, deux pontes ont été récupérées.
MATERIEL ET METHODE
Les animaux
Tableau 1. Carte d’identité des tortues.
- 63 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67
Conditions environnementales
Du mois d’octobre au mois de juin, les tortues évoluent dans un bassin couvert, puis pendant
la période estivale où la température moyenne de l’eau de pompage atteint un minimum de
20 C, les tortues sont transférées dans un bassin extérieur : « le bassin eucalyptus ». Ce
bassin est alimenté en eau de mer naturelle. Le pompage est placé à 400 mètres du bord de
mer et à 35 mètres de profondeur. La qualité de l’eau de pompage est donc dépendante des
conditions météorologiques.
Ce bassin est divisé en deux niveaux : le niveau bas (le bassin) immergé et le niveau haut (la
plage) émergé. Une pente douce relie les deux niveaux permettant ainsi aux animaux de sortir
de l’eau. Le bassin est entièrement en béton. Une plage artificielle a été aménagée
spécialement pour les tortues : une cuve de 6 m2 remplis de sable, montée sur pilotis,
affleurant la surface, avec une rampe y permettant l’accès.
Période
Le Lagon
Le bassin
eucalyptus
octobre à juin
juillet - août
Surface
105 m
2
3
250 m
ouvert / intérieur
> 50m
filtre à sable
3
166 m / heure
Population
Eclairage
300 m
3
Volume
Situation
Circuit de nage possible
Filtration
Débit
Régulation thermique
2
tortues
échangeurs à plaques
12 heures par projecteur
HQI
800 m
extérieur
> 140 m
filtre à sable
3
200 m / heure
tortues, 3 otaries,
3 phoques
pas de régulation
cycle nycthéméral
naturel
Tableau 2. Les bassins
Le relevé des températures au cours de l’année 2005 dans les bassins lagon et eucalyptus est
représenté figure 1.
25
20
15
10
Lagon
5
Eucalyptus
br
e
em
se
pt
ao
ût
et
ju
ill
n
ju
i
m
ai
ril
av
s
m
ar
to
b
n o re
ve
m
br
e
dé
ce
m
br
e
ja
nv
ie
r
fé
vr
ie
r
0
oc
Température (°C)
30
Figure 1. Courbes mensuelles de température des deux bassins.
- 64 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67
Le nourrissage
Les tortues sont nourries 2 à 3 fois par semaine. La quantité distribuée, variant en fonction de
la température, est en moyenne équivalente à 2 kg par tortue et par repas. Le régime
alimentaire est composé de poisson et céphalopodes.
RESULTATS
Accouplement
Les tortues s’accouplent pour la première fois le 14 mars 2005. Le mâle n° 1 chasse la femelle
n° 1 ; il nage rapidement, se place au-dessus de la femelle et la maintient en la mordant au
niveau du cou. Il s’accroche alors aisément sur la dossière de la femelle grâce aux deux griffes
de ses pattes antérieures (photos 1-4).
Nous observons l’accouplement des tortues pendant deux mois et demi, de mi-mars à fin mai.
Les pénétrations ont pu être observées à trois reprises : le 14 mars, le 14 mai et le 24 mai
2005.
Photos 1-4 : Observations de comportements reproducteurs (J. Foudraz, Marineland).
Observations
Les deux femelles montrent plusieurs traces de morsures sur le cou face dorsale et ventrale
(photos 5-6).
Photos 5-6 : Traces de morsures sur le cou des femelles (S. Laran, Marineland).
Au cours de cette période, nous avons observé des changements dans leur comportement
alimentaire, allant jusqu’à refuser la nourriture distribuée. Les mâles, moins actifs, attrapent
les proies mais ingèrent plus difficilement la nourriture. Les femelles sélectionnent la
nourriture, préférant les encornets. La prise alimentaire diminue alors de 40%.
- 65 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67
Ponte
Malgré les aménagements, les tortues ne sont pas sorties de l’eau pour pondre. Elles ont libéré
les œufs en pleine eau.
La première ponte a eu lieu le 24 juillet (température du bassin 24° C), deux jours après le
transfert des deux femelles dans le bassin eucalyptus (bassin extérieur) : 16 œufs ont pu être
récupérés.
La deuxième ponte a eu lieu le 15 août (température du bassin 26° C) : une cinquantaine
d’œufs a pu être récupérée.
Les pontes ont eu lieu en début d’après-midi. Les œufs étaient éparpillés sur le fond du bassin.
Les autres occupants du bassin (otaries et phoques) n’y portant, au moment de la récolte,
aucune attention. La taille des œufs de 45 mm s’inscrit dans les données moyenne décrite
dans la littérature (34,7 diamètre œuf 55,2).
Les œufs, pondus en pleine eau, ont subi des échanges d’eau liés à la différence de
concentration des deux milieux (eau de mer et milieu interne de l’œuf). Probablement
déshydraté au contact de l’eau de mer, les œufs n’étaient pas viables.
Une partie des œufs récupérés a été placée en chambre froide avant d’être envoyée à la
Stazione Zoologica (Naples, Italie) pour analyse, avec la collaboration de Flegra Bentivegna :
les œufs étaient fécondés. La fécondation a eu lieu dix jours avant la ponte, directement dans
les oviductes. Les mesures (forme et dimension) correspondent exactement à des œufs
fécondés. A l’intérieur des œufs, nous avons observé la formation de la membrane externe et
la présence de nombreux blastomères. Le jour de la ponte, les œufs avaient atteint le 6ème
stade de développement embryonnaire (Miller, 1985).
Photos 7-8: Première série d’œufs pondus le 24 juillet 2005 (S. Jamme).
CONCLUSION
Grâce au suivi quotidien des populations et à l’attention portée par les équipes en charge des
collections, une partie du cycle de reproduction de Caretta caretta à pu être observé en milieu
artificiel. Aujourd’hui, des aménagements complémentaires sont indispensables pour
permettre aux animaux de réaliser l’ensemble de leur cycle naturel de reproduction.
- 66 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 63 - 67
Remerciements
Nous tenons à remercier les animaliers qui ont apporté leur aide, l’ensemble de l’équipe aquarium pour sa
collaboration et Sophie Laran pour son assistance.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Devaux B. et De Wetter B., 2000. Cap sur les tortues marines. Ed. : Nathan. 127p.
Marquez M., R., 1990. FAO species catalogue. An annotated and illustrated catalogue of the sea turtles species
known to date. FAO fisheries synopsis, 125: 81p.
Groombridge, B., 1982. The IUCN Amphibia-Reptilia Red Dat Book, Part 1 : Testudines, Crocodylia,
Rhynocephapalia. IUCN Gland, Switzerland. (www.redlist.org)
- 67 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
MAINTIEN ET CROISSANCE DE Palinurus elephas
Eric DUMAND
Les langoustes sont des animaux assez communs, toujours appréciés du grand public qui
aime les voir évoluées. En captivité, ce sont des animaux relativement faciles à maintenir si
on dispose d'une bonne filtration et d'une climatisation. Modestement on exposera ici les
bases acquises lors de leur maintien et de leur croissance.
PRESENTATION GENERALE
Biologie
Fiche signalétique :
Nom scientifique : Palinurus elephas (Fabricius 1787)
Nom vernaculaire : langouste rouge ou commune
Famille : Palinuridés
Genre : Palinurus
La langouste rouge ou commune est un crustacé. Son corps, segmenté, est recouvert d'une
carapace chitineuse. Elle peut peser jusqu'à 4 kg.
La tête est couverte de fortes épines et porte deux yeux composés à facettes protégés par deux
cornes frontales triangulaires, deux petites antennes (antennules), deux antennes dirigées vers
l'arrière et plus longues que le corps(50 cm maximum), deux mandibules broyeuses et quatre
mâchoires à lames coupantes.
Le thorax porte trois paires de pattes-mâchoires (dont une rame sert à l'ingestion des aliments
et à l'entretien d'un courant d'eau respiratoire) et cinq paires de pattes locomotrices (chez les
femelles une paire de ces pattes porte des pinces).
L'abdomen porte six paires d'appendices biramées (pléopodes) dont les deux premières
constituent un critère de dimorphisme sexuel
Les autres espèces commercialisées en France pour l'alimentation humaine sont :
Palinurus mauricanus : langouste rose ou langouste de Mauritanie
Palinurus regius : langouste verte (ouest afrique).
Palinurus argus : langouste blanche ou de Cuba.
Jasus lalandii : Langouste du cap.
- 69 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
Reproduction
Les femelles pondent de 13 000 à 140 000 œufs. La fécondation est externe. Elles sont
ovigères théoriquement de septembre/octobre à février/mars. Les oeufs sont ancrés sous
l'abdomen de la femelle. En plus d'être replié, l'abdomen est fermé sur les cotés par les
pléopodes ce qui forme une véritable coque de protection. Régulièrement, la femelle oxygène
et tri ses œufs à l'aide de sa cinquième paire de pattes locomotrices (en comptant de l'avant
vers l'arrière) dotées de pinces (le male ne possède pas ces pinces). A l'éclosion, les œufs
libèrent des larves planctoniques en forme de feuille d'environs 3 mm de long. Lors de leur
croissance planctonique les "langoustes" prendront de nombreuses formes larvaires dont la
forme phyllosome. Elles ont un aspect si différents de l'adulte que l'on a longtemps pensé qu'il
s'agissait un autre animal. Durant cette vie les phyllosomes se nourrissent d'organismes
planctoniques par filtration d'eau. En s'alimentant, elles prendront du poids et tomberont sur le
fond parfois à plusieurs centaine de kilomètres de leurs lieux de naissances sous la forme
juvénile. Les langoustes, comme tous les crustacés, grandissent par mues successives : c'est
une croissance discontinue. En fonction des espèces, pour atteindre le stade langouste adulte,
il y aurait environs 290 mues successives ce qui prendrait de 9 à 20 mois !
Répartition géographique
Les palinuridés sont très animaux largement répandu dans les milieux marins côtiers. L'espèce
elephas se rencontre plutôt dans le nord-est de l'Océan Atlantique depuis les côtes rocheuses
irlandaises jusqu’aux côtes africaines, en incluant la Mer Méditerranée.
Alimentation en milieu naturel
En milieu naturel, la langouste est macrophage et se nourrit d'algues, d'invertébrés (annélides,
échinodermes, Mollusques, spongiaires…) et parfois de crustacés, mais rarement de poissons
(n'étant pas très bien "équipée" pour cette prédation). Elle est également nécrophage et chasse
plutôt la nuit.
EN CAPTIVITE
Alimentation
Type d'aliment
On vient de voir qu'il lui faut une alimentation variée. Ce qui permet une bonne sécurité
alimentaire : en effet si on a un doute quant à la qualité d'un aliment (notamment en terme de
risque de contamination pathologique) on pourra toujours trouver un autre aliment plus sûr.
On privilégiera donc les aliments congelés (crevettes entières pour les apports en calcium et
autres minéraux, moules, poissons…) que l'on pourra supplémenter en vitamines liquides
(Vitamix par exemple). On supplémentera plutôt par injection que par balnéation. On
injectera les vitamines dans l'aliment environs 1 à 2 h avant la distribution suivant le type
d'aliment. On veillera aussi à ce que l'aliment en préparation ne soit pas contaminé tandis qu'il
s'imprègne le mieux possible (mise au réfrigérateur par exemple). En effet une certaine partie
de la nourriture est pulvérisée dans le bassin par le broyage externe de l'aliment par le système
masticateur de la langouste : un simple enrobage ou un trempage superficiel de vitamine serait
assez inefficace et ne ferait qu'augmenter la quantité de matière organique introduite dans le
bac lors de l'alimentation. Si on distribue des crevettes roses décongelées, on veillera à percer
- 70 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
la carapace pour que l'air contenu dans celle ci s'en échappe, en effet une crevette qui flotte
peut échapper à la langouste et finira dans la surverse ou dans le filtre (ce qui polluera
inutilement le bac).
Méthode de distribution
Etant naturellement nécrophage le sevrage alimentaire se limite à conditionner les animaux au
"rituel" d'alimentation. Cette phase d'acclimatation est largement plus facile comparée au
travail fourni pour sevrer des poissons à un aliment inerte par exemple. Les langoustes une
fois conditionnées vont venir directement chercher les morceaux d'aliment.
Pour cette phase on va d'abord se servir des stimuli alimentaires. Suivant la forme et la taille
du bac le premier stimulus sera un bruit (échelle qui se pose sur le bord du bac et/ou un
soigneur qui y monte, une porte qui s'ouvre…). Le second sera le contact chimique avec
l'odeur de l'aliment qui est alors immergé. Le dernier stimulus sera donné par le contact
physique avec l'aliment. Lorsque le conditionnement est abouti les animaux adopte une
position d'antennes dites de chasse en réponse au stimuli du "rituel" alimentaire : les antennes
sont redressées vers l'avant légèrement en hauteur en hauteur..
Voici comment on peut procéder pour alimenter un seul individu:
Normalement dés l'immersion de l'aliment, l'instinct de l'animal fait qu'il se met en chasse. Il
faut lui amener la nourriture avec une pince assez fine (de type pince à planter Eheim 70 cm
par exemple) le plus près possible de la cache de départ. On effleure avec l'aliment une des
deux grandes antennes. La langouste va alors localiser précisément l'aliment et le saisir avec
ses deux plus grosses pattes. L'aliment est ensuite dirigé vers sa bouche et son système
masticateur. Le soigneur doit laisser venir l'animal sans bouger et atteindre qu'elle ait bien
saisi son aliment pour ensuite retirer doucement la pince en la faisant osciller sur elle-même.
Si le morceau est suffisamment gros, il est alors maintenu avec les deux grosses pattes et la
langouste regagne une cache pour le manger. Si le morceau est petit : la langouste le porte
vers sa bouche avec ses deux plus grosses pattes où il est ensuite saisi par les autres pattes du
système masticateur. Les deux grosses pattes sont ainsi libérées et la langouste peut alors
saisir un deuxième morceau avant d'aller se réfugier dans une cache pour y consommer les
deux morceaux.
Lorsqu'il y plusieurs individus la technique est la même seulement il ne faut pas que les
animaux entre en contact entre eux. En effet si deux individus se touchent (même juste avec
leurs antennes) la priorité ne n'est plus l'alimentation mais la fuite ou le combat. Le travail du
soigneur aura donc échoué ! Pour éviter cela il faut maintenir les animaux le plus près
possible de leurs positions respectives (normalement isolée) de départ en distribuant
rapidement à chacun eux: un individu avec de l'aliment n'avance plus ou mieux se réfugie
dans une cache.
Quantité distribuée
La quantité peut être donnée plusieurs fois par jours ou en une seule fois. C'est donc le
"responsable" du bac qui doit décider en fonction de sa "politique" alimentaire par rapport à
ses estimations des besoins des animaux (si l'animal se dépense peu ou beaucoup), de leur
environnement (si on possède un bon ou mauvais système de filtration, apport d'eau neuve …)
- 71 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
A titre indicatif ont peut donner plus d'une sardine (par jours sur plus d'une semaine) à une ou
deux crevettes (par semaine pour un individu) de 40 cm de long.
Horaires d'alimentation. Au début de l'acclimatation on pourra nourrir juste avant l'extinction
du bac mais rapidement on peut passer à des horaires "quasi aléatoires". Ces animaux étant
peu difficiles.
Reproduction et croissance
On a vu qu'en milieu naturel la langouste muait un nombre impressionnant de fois. Amener à
terme cette croissance en captivité est possible mais elle relève plus d'un travail
fondamentaliste. En aquarium arriver à garder une larve phyllosome vivantes pendant 20 mois
sans qu'elle soit aspirée par une filtration classique est raisonnablement impossible.
La récupération des phyllosomes est possible (par concentration) et leur alimentation avec des
animaux de type proies vivantes reste possible mais pour des structures adaptées de type
aquaculture avec un aspect économique évident et indispensable. Actuellement des fermes de
grossissement de langoustes existent et à ma connaissance il n'y à pas d'écloserie comme pour
les pénéides.
Lors de la mue d'un individu adulte en captivité on observe un arrêt progressif de
l'alimentation. Pour se protéger des prédateurs les mues ont lieux la plus par du temps la nuit
et peuvent se finir au petit matin en effet c'est l'heure où les prédateurs ont théoriquement
l'estomac le plus rempli et sont moins en chasse. L'animal se positionne dans un endroit bien
dégager pour ne pas être gênée lors de sa libération de son ancienne carapace. Il est alors une
proie facile. Nombreux sont les techniciens qui ont cru découvrir avec effroi un animal mort
dans le bac au petit matin et qui ont encore été plus surpris lorsqu'ils ont découvert qu'il
s'agissait en fait d'une exuvie. Pour effectuer sa mue l'animal va se gonfler d'eau et faire
craquer sa carapace à des endroits précis qui vont permettre sont extraction. Il faudra ensuite
quelques jours (environs 3) pour que la carapace soit suffisamment dure pour assurer sa
protection.
On a constaté aussi que lorsqu'une des langoustes muait, les deux autres faisaient de même sur
environs 3 jours. Les hypothèses alors émises ont été les suivantes :
Simple fait du hasard ?
Si elles muent ensemble alors elles ne peuvent plus s'attaquer les unes aux autres vu
qu'elles sont toutes faibles au même moment, se serait alors une stratégie volontaire ?
Enfin la dernière hypothèse serait que par la libération d'éléments chimique dans le bac
(de type hormones) la mue du premier individu provoquerait les mues des autres individus :
se serait donc involontaire pour les deux autres langoustes ? Des études sur les homards ont
montré que ces derniers gèrent la libération de leurs urines (contenant des phéromones) en
fonction de la présence ou non d'un congénère.
Où peut être un peu de tout ?
Peuplements possibles
La croissance de ces animaux est relativement rapide on doit donc anticiper les problèmes liés
aux tailles adultes des animaux. Si la taille du bac le permet, on peut mettre plusieurs
individus et donc envisager d'éventuelles reproductions. Dans un même bac on aura tendance
à mettre des individus de même taille pour éviter les problèmes liés à la dominance.
- 72 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
On pourra ajouter des poissons typiques des tombants par exemple apogon (Apogon imberbis)
et anthias (Anthias anthias) par exemple pour rester dans les couleurs oranges) poissons de
petites taille et assez agiles pour échapper aux attaques éventuelles des langoustes. De plus on
introduira des animaux qui occuperont la colonne d'eau au-dessus des langoustes, ces
dernières occuperont les fonds du bac.
L'ajout d'autres crustacés comme des araignées de mer (Maya squinado) est possible mais
soulève un certain nombre de problèmes. L'agressivité tout d'abord avec une compétition pour
l'occupation des caches (vu que ces animaux sont naturellement concurrents) ou pour
l'alimentation bien que les araignées se nourrissent plus facilement avec leurs pinces. Mais le
souci majeur se posera surtout au moment des mues respectives où les attaques sont aussi
programmées qu'efficaces. En effet lors d'une mue d'une araignée par exemple, les langoustes
vont attendre que l'araignée est totalement muée avant de l'attaquer en même temps. Les
premières attaques se feront au niveau des pattes (qui seront alors consommer tels des
spaghettis) mutilant ainsi pour de nombreuses mue le nouvel individu (s'il n'est pas
entièrement consommer).
Pour éviter cela il faut réussir à isoler les langoustes des araignées (ou inversement) pendant
ces périodes. Pour savoir quand le faire, on peut chercher un stimulateur de mue mais il vaut
mieux coupler expérience et chance. L'expérience se fera avec le temps et la notation du vécu
du bassin en relevant les dates de mues réussies (ou non) et en se basant sur la baisse de
l'alimentation juste avant la mue. Le facteur chance est important aussi pour qu'un individu
arrive à passer plusieurs mues et donc pour avoir son cycle de mue. On peut notamment
étudier ces phases pour les deux espèces séparées (notamment en quarantaine) puis, lorsque
les cycles sont maîtrisés, ont met les individus ensemble : le résultat n'étant toujours pas
garanti. Peut de structure peuvent se permette ce genre de travaux.
Aménagement du bac
Pour ce type d'animal la surface a plus d'importance que le volume. Un bac avec une faible
hauteur d'eau peut tout à fait convenir (40 cm) en effet les langoustes peuvent évoluer avec
une partie de leurs antennes exondées sans problèmes apparents. Une surface 1m² par individu
semble raisonnable soit un volume de 400 litres au grand minimum (le double c'est
évidemment mieux), ce qui est tout à fait compatible avec les capacités de l'aquariophilie
actuelle. Un décor solide (notamment au niveau des jointures de blocs et des caches) est
indispensable. En effet les langoustes arrivent à faire bouger des blocs de plusieurs Kg s'ils ne
sont pas bien calés. Et une chute d'un tel bloc sur une vitre est inconcevable. Il faut faire
particulièrement attention à ce point. Pour les caches la logique impose un nombre de cache
supérieur au nombre d'individu avec une bonne répartition et aussi une bonne vision (par le
public s'il y a). Le sol du bac peut être composé de maërl (bon décanteur et élément calcaire
important pour la chimie de l'eau) au premier plan ensuite on se basera sur l'image du tombant
sous-marin avec éboulement plus ou moins important. Le fond du bac sera entièrement
rocheux pour permettre aux individus de venir s'alimenter en escaladant. Les blocs de pierres
vivantes présentent de nombreux avantages surtout au niveau de l'esthétisme et du calage
mais le peuplement sera relativement malmené par les langoustes (pour l'alimentation) ou les
araignées (pour se camoufler en arrachant les végétaux des pierres pour se les piquer sur leurs
carapaces). De plus la faible lumière n'encourage que moyennement le développement des
pierres vivantes. Pour maintenir un beau décor il faudra rajouter de nouvelles pierres environs
une fois par an.
- 73 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
Capture des animaux et manipulation
Une langouste pour fuir repli violemment son abdomen et les coûts de queue ainsi produits la
propulse rapidement en marche arrière. Pour la capture il faut simplement anticiper cette fuite.
On peut placer par exemple une épuisette derrière elle tout en la rabattant avec une pince par
exemple mais ce mode de capture peu blesser l'animal lors du démêlage. De plus lorsque l'on
tient à mains nue une langouste, les coups de queue occasionnent des coupures aux mains
assez profondes, il faut donc porter des gants et bien maintenir l'animal pour ne pas qu'il
tombe. Pour manipuler la langouste facilement il faut la maintenir à l'envers (les pattes en
l'air). Si on veut les manipuler avec le moins de stress pour elle (et le technicien soigneur) la
ruse consiste à la piéger tranquillement dans un tube en PVC borgne (par exemple) où elle va
rentrer volontairement. Il suffit ensuite de relever le tube rapidement et de transférer le tout où
l'on veut. Le casier ou la nasse de pêche sont aussi envisageables. Il faut cependant se méfier
car plusieurs animaux peuvent se faire piéger en même temps et les mutilations suite à des
combats sont toujours possibles.
Pathologies
Les langoustes sont des invertébrés relativement rustiques qui tombent rarement malades.
Hélas, ils restent très sensibles aux pollutions surtout accidentelles comme des relargages de
cuivre.
Des nécroses sont possibles avec l'apparition de perforation de la carapace et apparition d'une
zone noire au niveau de la perforation. L'issue de ce type de pathologie est fatale. On peut
toujours essayer faire des bains d'eau douce, désinfecter localement mais les résultats ne sont
pas visibles. Si le problème se situ sur une patte où l'amputation est possible on peut réussir à
sauver l'animal. On peut aussi voir se développer une tache noire sous la carapace de
l'individu sans perforation apparente. Cette tache se développe et ne cause a priori pas de
problème comportemental mais un jour l'animal ne s'alimente plus et meurt peu après.
Souvent ce sont des champignons qui perforent la carapace et prolifèrent à l'intérieur de l'ôte.
Il faudra donc une stratégie préventive très au point notamment au niveau de l'alimentation et
de la filtration.
De même au niveau de l'approvisionnement : les langoustes sont des animaux qui sont
transporter à sec ou en viviers pour servir à l'alimentation humaine. Ces conditions ne sont pas
très favorables à sa survie sur du moyen long terme. Il faudra donc se rapprocher des pêcheurs
professionnels et en tout cas intervenir avec le transport pour limiter les risques inutiles.
Données techniques
Eclairage
Comme pour tous les aquariums, et pour minimiser les heures de nettoyage des algues sur les
vitres on orientera les éclairages pour éviter qu'ils "arrosent" la vitre. On adaptera la puissance
de l'éclairage à la profondeur du bac et à sa configuration, là encore il n'y a rien de nouveau.
Classiquement on y additionnera un système de tube néon classique et un tube bleu qui
devront s'allumer et s'éteindre avant et après l'éclairage principal imitant ainsi le lever et le
coucher du jour. Cet éclairage permettra aux animaux d'avoir le temps nécessaire pour se
"cacher" mais il permettra aussi d'avoir un éclairage qui se rallume très rapidement après une
- 74 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
microcoupure de courant (contrairement aux éclairage de type HQI ou HQL). Ce qui est
primordial pour la qualité de visite (s'il s'agit d'un lieu ouvert au public).
L'animal privilégiant l'obscurité, on dotera le bac d'un éclairage assez faible au niveau de la
zone d'évolution des langoustes (vers le fond) mais pour avoir un bac suffisamment lumineux
on se rattrapera en "arrosant copieusement" le haut du bac d'une belle lumière "blanche
métallique". On veillera aussi à respecter une photopériode été / hivers en tenant compte bien
sûr (s'il y a lieu) des horaires d'ouvertures au public (pour simplifier il faut partir sur une base
de 8 h à 18 h en hivers et 7h à 21 h pour l'été). Tout cela pour essayer de respecter le
biorythme naturel des animaux : ce qui est primordial pour la santé et les reproductions
éventuelles.
Températures
Un système permettant une autonomie totale du bac par rapport à l'environnement est
primordial : un groupe froid bien dimensionné (pour assurer une température d'environs 18° C
en été) couplé à un système chauffant (permettant de maintenir 15° C en hivers) sera de
rigueur. S'il y un fort écart de température et/ou suivants les conditions climatiques, on pourra
être victime de buée sur la vitre. Les langoustes étant des invertébrés on veillera à ce que le
système de refroidissement (notamment pour les serpentins) ne soit par en cuivre même gainé.
En effet on constate quasi- systématiquement une pollution dans le bac à plus ou moins court
terme ce qui peut entraîner la perte des animaux. Pour les serpentins de cuivre on peut assez
facilement les remplacer par des tuyaux en PVC souple pour l'arrosage automatique. Il faudra
cependant bien les désinfecter et bien les rincer au préalable. Pour éviter ce genre de désastre
un groupe froid compact (de type Tecco) est recommandé, en effet le principe de
refroidissement par échangeur à plaques est actuellement le plus performant (par rapport à son
coût) de plus il faut que ces dernières soient en titane pour éviter les problèmes de corrosion
dont sont victimes les autres systèmes (à plus ou moins long terme). Le refroidissement est un
des postes les plus coûteux pour le maintien de langouste. Détenir ce type d'animaux dans un
bac climatisé est indispensable : on sait qu'un bac en été peut monter à plus de 30° C, la survie
de cette espèce y est alors quasi-impossible. Pour limiter les coûts on doit pouvoir s'affranchir
plus ou moins partiellement de la décente à 15° C en hivers.
Qualité de l'eau et survie
Une qualité d'eau optimale est toujours souhaitée et il est clair qu'avec de l'eau de mer
naturelle passer sur UV le travail peut être grandement facilité. Une salinité de 30 à 37 g/l à
18° C est tout à fait correcte. Il faudra veiller à compenser l'évaporation avec de l'eau osmosée
ou de l'eau douce. Un rythme classique de renouvellement d'eau de 20% par mois sera à
effectuer en routine (une fois le bac équilibré). En effet il ne faut pas craindre les apports de
sels minéraux et d'oligo-éléments qui seront primordiaux pour éviter les carences de
calcification au niveau de la carapace notamment lors des phases de mues. D'autant plus qu'en
captivité les individus de tailles similaires muraient simultanément, ce qui implique une
brusque et importante consommation de ces minéraux et oligo-éléments. S'il y a carence en
sels ou oligo-éléments minéraux la mue peut se bloquer et l'animal peut rester prisonnier et
mourir.
Lors du lancement du bac, il faudra veiller à introduire un minimum de matière organique
dans le bac pour y faciliter l'obtention de l'équilibre. On veillera à ne pas dépasser un taux de
nitrates de 50 mg/l. Si un jour, dans le bac, on mesure des concentrations élevées en
ammoniac et en nitrites alors votre bac n'est pas équilibré et il ne doit pas y avoir de nitrates.
- 75 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
Si avec ces fortes concentrations on a une concentration de 50 mg/l en nitrates alors il y a un
énorme problème et il faut très vite intervenir.
Comme la plus part des animaux aquatiques, les langoustes supportent des concentrations
surprenantes au niveau de la chimie de l'eau. Et ce qui est le plus important est la manière
d'arriver à ces concentrations (ou de s'en éloigner) pour cela deux mots : progressif et continu.
Mais attention quand même on sait que passer une limite l'animal ne peut plus s'en "sortir" et
décédera de la suite d'un événement et ce décès peut intervenir plusieurs jours voir plusieurs
mois après cet événement. L'exemple d'une langouste transporter à sec qui à pris un coup de
chaud. Après le transport elle arrive chez vous et vit encore plus d'une dizaine de jours puis
décède : même avec la meilleure passion du monde et le meilleur équipement (et même à
l'aquarium de Lourdes) on ne peut rien y faire ! Il faut rester humble et ce n'est parce qu'un
animal mange et qu'il bouge qu'il est en bonne santé : il peut être entrain de mourir.
Filtration
Les langoustes vivant prés du fond du bac c'est là que seront situer les sources de matières
organiques. Il faudra donc avoir un drain et ou une aspiration basse ce qui facilitera
l'aspiration des polluants. Une prise d'eau haute évitera la formation d'un voile gras et donc
favorisera les échanges aire/ eau. Le système de filtration sera classique : chaussette, filtre
mécanique, filtre biologique. On pourra temporairement et avant introduction rajouter un
filtre chimique avec des résines pour capturer un maximum de métaux et polluant divers. On
y installera un UVc juste avant le filtre biologique pour limiter sa contamination éventuelle.
On veillera au respect des normes constructeurs et on fera attention au temps de vie des
lampes pour éviter sue le diffuseur d'UVc ne se transforme en réacteurs à bactéries. On
veillera à adapter les tailles des différents filtres surtout à respecter les "fameuses" vitesses de
passages. On veillera aussi à pouvoir "bipasser" le filtre mécanique (lors d'un entretien lourd
par exemple) avec un autre système pour maintenir un flux d'eau adéquat afin de maintenir le
filtre biologique opérationnel. On essaiera de multiplier les modules de filtration pour que
lorsque l'on en entretien un (ou s'il tombe en panne) on dispose encore toujours d'une
filtration.
Oxygénation
L'oxygénation est primordiale : en générale elle est assurée par les rejets de surface et mieux
par l'utilisation d'un filtre semi-humide. Mais cette aération peut être insuffisante pour assurer
oxygénation. La présence d'oxygène dissout est, rappelons-le, la base des échanges chimiques
à l'origine de la vie et de l'équilibre du bac. Un système de diffusion d'oxygène est donc
largement souhaitable (oxygène liquide ou diffuseur de type hospitalier). Sans bien sur
tomber dans la sursaturation. Un particulier doit donc se replier vers un système de production
d'oxygène fiable et économique comme le diffuseur hospitalier réformé (si le facteur financier
n'est pas à prendre en compte alors l'achat d'une bouteille d'oxygène liquide ainsi que les
travaux nécessaires à sa mise en œuvre sont indispensables). Attention l'oxygène est un
produit explosif notamment au contact des graisses, il faudra donc bien veiller à cela sinon il
est à proscrire.
Filtration et croissance des larves
On peut aussi essayer de concevoir une filtration qui laisserait vivre un maximum de
phyllosomes dans le bassin de présentation. Il faudrait aspirer 100% de l'eau indirectement et
sur une grande surface. Un réseau de drains sous sable très développé peut remplir ce rôle. Le
voile gras de surface serait alors incorporé par les rejets de surface (il n'irait plus dans une surverse). Il faudra prévoir une distribution de proie vivante pour les larves avec un brassage
- 76 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 69 - 77
constant de la masse d'eau. On pourra utiliser un système de type air lift- exhausteur. Il
faudrait pendant cette distribution toujours faire tourner le système de filtration biologique
mais pas directement sur le bassin sinon une partie des proies vivantes serait filtrée.
Pour les bacs équipés de mousses comme média de filtration biologique : si ces mousses sont
surdimensionnées par rapport au potentiel pollueur du bac alors leur nettoyage peut être
retardé de manière à conserver dans le filtre les éventuelles phyllosomes. De plus à la surface
de ces mousses les vitesses de courants sont très faibles et je pense que cela reste compatible
avec leur survie. On veillera aussi à ce qu'il n'y ait pas de décantation dans les filtres pour que
les larves soient toujours en mouvement ce qui est indispensable à leur vie planctonique. Il
faudra aussi distribuer des proies vivantes dans le bac.
Ce projet reste concevable et réaliste, destinés aux personnes équipées et patientes et surtout
consciente que la chance reste leur meilleur allié.
CONCLUSION
A la lumière des ces quelques points relativement logiques et simples, on peut voir que le
maintien en captivité de Palinurus elephas reste facile à appréhender. Mais lorsque l'on
cherche à approfondir les choses c'est un tout autre problème. Seul le temps et la passion
arrivent à faire progresser l'expérience (qui ne doit jamais se faire au détriment des animaux).
Cette relative facilité de maintien a été permise grâce à une prévention systématique choisie et
mise en place par les personnes qui m'ont encadrées et dirigées et je tiens ici à les en
remercier, pour moi et les animaux.
- 77 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82
REPRODUCTION DE Carcharinus plumbeus EN CAPTIVITE
Sidonie CATTEAU & Stéphane JAMME
Marineland, 306, avenue Mozart, F-06600 ANTIBES.
Sept requins gris (Carcharhinus plumbeus) vivent en captivité à Marineland depuis 1996.
Aujourd’hui, seulement l’Aquarium d’Okinawa, l’Aquarium du zoo de Madrid et l’Aquarium
du Marineland d’Antibes maîtrisent avec succès la reproduction de cette espèce. Nous avons
obtenu 10 portées successives pour un total de 91 jeunes.
Le requin gris est le plus fréquemment présenté dans les Aquariums publics.
LES GENITEURS
Les géniteurs (3 mâles et 4 femelles), pêchés dans la mer des Caraïbes, ont été introduits dans
le bassin en avril 1996.
Ces animaux d’une taille supérieure à 2 mètres, d’un poids d’environs 80 kg pour les mâles et
100 kg pour les femelles sont âgés, d’après Casey J.G (Croissance et âge) de 15 à 20 ans et
sont sexuellement mâtures.
CARACTERISTIQUES DE MAINTENANCE
Les géniteurs évoluent dans un bassin d’un volume de 2000 m3, d’une surface de 450 m2 et
d’une profondeur variant de 4m à 4,5m.
Le système de filtration est composé d’écumeurs et filtres à sable en série. Le débit de
filtration/brassage est de 1 volume / 90 min. Le renouvellement dépend des conditions météo
et de pompage. Il varie de 10% par semaine au minimum à 20% par jour en été, (eau de mer
naturelle).
L’éclairage, par projecteurs HQI, conditionné par les horaires d’ouvertures du parc, varie de
14 heures (en hiver) à 17 heures (en été).
La régulation thermique est assurée par des échangeurs à plaque, qui assurent une température
de : 23° C pendant 6 mois et de 26° C pendant 6 mois.
La salinité est maintenue à 37 g/l pendant 10 mois de l’année, puis est baissé à 30 g/l pendant
les deux mois précédant la mise-bas.
- 79 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82
Les teneurs en composés azotés sont :
0,1 mg/l de NH3
0,02 mg/l de NO2
20 mg/l de NO3
Les animaux sont nourris trois fois par semaine, à raison de 2% de leur poids par semaine,
soit 16,4 kg. Le régime alimentaire est composé de poissons et céphalopodes.
L’ACCOUPLEMENT
L’accouplement a lieu au mois de mai.
Les mâles sont très actifs et pourchassent les femelles. Ces comportements reproducteurs
durent plusieurs semaines, occasionnant des blessures impressionnantes. Finalement, le mâle
maîtrise et maintient la femelle en la mordant au niveau des pectorales puis l’entraîne sur le
fond pour la pénétration. Un des ptérigopodes du mâle pénètre et se harponne au cloaque de la
femelle.
L’accouplement a lieu indifféremment de jour ou de nuit.
Au cours de cette période, les animaux ne s’alimentent plus.
LA GESTATION
La gestation dure de 13 à 17 mois (en fonction de la température pendant la gestation).
La température est de 23° C pendant les six premiers mois, puis elle est augmentée de 3° C
(26° C) pendant les six derniers mois.
Nous avons observé une corrélation importante entre la température et la durée de gestation :
l’augmentation de la température en fin de gestation réduirait la durée de gestation de quelque
mois.
La femelle se nourrit copieusement à chaque repas et nous n’avons pas remarqué de période
de jeûne systématique précédent la mise-bas.
LA MISE-BAS
La mise-bas a été le plus souvent observé en juillet.
Elle a lieu dans le bassin, en générale en deuxième partie de nuit.
Le nombre de jeunes par portée varie de 1 à 15. Ils mesurent en moyenne 58 cm et pèsent 1,2
kg.
Dès l’expulsion, les petits, très vulnérables, sont victimes de cannibalisme de la part des
autres habitants du bassin ; il est donc nécessaire de les pêcher rapidement afin de les isoler
dans un bassin annexe communiquant dont les paramètres physico-chimiques de l’eau restent
identiques.
- 80 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82
Le premier nourrissage, composé de morceaux de poissons et de céphalopodes, a lieu dans les
heures qui suivent la naissance. Quelques gambas ou noix de St jacques déclencheront les
plus difficiles.
Après la naissance, nous baissons la température de 3° C.
LA CROISSANCE
Les juvéniles sont maintenus dans un bassin annexe jusqu’à la taille subadulte de 1,20 m,
atteinte en 17 mois.
Les juvéniles sont nourris tous les jours (poissons et encornets) en excès ; la nourriture non
consommée étant quotidiennement retirée du bac.
La taille de 1,20 m atteinte, les individus subadultes possèdent les atouts nécessaires au
transfert dans le bassin des géniteurs :
- agilité dans la nage,
- rapport taille proie et taille prédateur,
- réserves nutritives pouvant palier à un jeûne lié à une compétition alimentaire.
Cependant, le cannibalisme reste présent et les animaux subissent un apprentissage et portent
tous des traces de morsures juste après le transfert.
LE CYCLE
T°C
accouplement
mise bas
S g/l
37g/l
gestation
26°C
30g/l
23°C
J F M A M J J
A
S O N D J
- 81 -
F M A M J
J
A S O N D
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 79 - 82
TABLEAU RECAPITULATIF DES NAISSANCES
Date
23/08/1999
08/11/2000
11/08/2001
22/07/2002
29/09/2002
11/10/2002
17/07/2003
07/07/2004
08/08/2004
23/06/2005
Total :
91 petits
Total :
32 petits
Portée
12
10
7
14
9
1
12
15
5
6
17 morts nés
10 morts suite au cannibalisme
21 morts
- anorexie
- dévagination
- saut hors du bassin
- pollution de l’eau
CONCLUSION
Parmi ces 32 juveniles, une vingtaine sont partis dans d’autres structures. Vingt requins qui
n’ont pas été prélevés dans le milieu naturel.
Remerciements
Les auteurs tiennent à exprimer tous leurs remerciements envers Jean Philippe Catteau son aide technique et
scientifique.
- 82 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
ELEVAGE DE Gramma loreto (Poey 1868). OPTIMISATION
D’UN SYSTEME DE RECOLTE DES LARVES
Philippe MAUREL, Francisco OTERO FERRER
Musée Océanographique de Monaco, Av. Saint Martin s/n 98000 MC Monaco.
Résumé : Gramma loreto, (Poey 1868) constitue depuis longtemps, une référence commune à tout aquarium
marin récifal. Cependant, les informations concernant son comportement reproductif sont encore assez rares.
Une étude sur l’optimisation d’un système de récolte de larves menées durant plusieurs semaines, a permis la
conduite d’un élevage de cette espèce.
INTRODUCTION
La famille Grammatidae fait partie des poissons marins tropicaux relativement peu connus.
Cette méconnaissance est due au fait que la plupart de ces poissons vit cachée dans des zones
profondes du récif. Parmi les représentants de cette famille, composée de 2 genres et 11
espèces, Gramma loreto, Poey 1868, et Gramma melacara, Böhlke et Randall 1963,
constituent, depuis longtemps, une référence commune à tout aquarium marin récifal. Ces
espèces sont appréciées pour leurs couleurs, leur compatibilité avec de nombreux poissons et
invertébrés ornementaux. Leur adaptation à la captivité se fait aussi bien dans de grands
volumes que dans des plus petits (Scott, 2004).
Même si Gramma loreto est présent en grand nombre dans le milieu naturel et de plus, non
loin de la surface, entre 1 et 29 m (Scott, 2004), les informations recueillies jusqu’à
récemment concernant son comportement reproductif étaient peu claires. Les recherches
développées par Asoh et Yoshikawa en 1997 ont démontré l’existence d’une sexualité
gonochorique et surtout, que les femelles pondent dans un nid construit et occupé par un
mâle. Certaines publications décrivent Gramma loreto comme un « poisson incubateur
buccal» (Rosti, 1967, Thresher, 1984 et Robins et al., 1996).
Depuis plusieurs années, le Musée océanographique de Monaco présente dans la salle
tropicale de l’Aquarium, un bac d‘exhibition, entièrement réservé à l’espèce « Gramma
loreto ». Cet aquarium nous permet d’étudier en détail le comportement de cette espèce
originaire exclusivement de la partie ouest de l’Atlantique tropical (Asoh, 1996, Scott, 2004).
De par la structure du bassin, les larves qui naissent régulièrement se perdent rapidement dans
le décor et se font dévorer par les géniteurs ou par divers invertébrés. Quelques essais de
récolte de larves ont été pratiqués en connectant le trop-plein à un « bac-tampon » pendant la
nuit. Ce procédé nous a permis de récupérer quelques dizaines de larves chaque jour pendant
une courte période. Cependant, ce système ne s’est pas montré suffisamment efficace.
Le premier objectif de ce travail a été l’optimisation d’un système de récolte de larves. Pour
cela nous avons pris en compte les résultats obtenus par Asoh (1996), concernant le
- 83 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
comportement du Gramma loreto avant, pendant et après l’accouplement. Puis, le deuxième
objectif fut d’essayer de boucler le cycle d’élevage en étudiant aussi ses paramètres clés.
MATERIEL ET METHODES
Les géniteurs et leur maintenance
Le lot de géniteurs est composé d’un mâle et de trois femelles vivant dans un aquarium d’un
volume de 400 litres en circuit semi-ouvert. La salinité est de 38‰ et la température est
maintenue par une résistance à 26° C. L'eau du bac est épurée à l'aide d'un filtre sous sable
muni d’un exhausteur. Un concentrateur d'oxygène dispense au goutte à goutte de l’air enrichi
en oxygène. Le bac est éclairé10 heures par jour.
Un système conçu en matière PVC, est la seule pièce de décor de l’aquarium et constitue donc
l’unique abri possible pour les géniteurs afin d’y déposer leur ponte.
Les poissons sont nourris 3 fois par jour avec des artémias enrichies. Des contrôles de
paramètres physico-chimiques sont effectués régulièrement ainsi qu’un entretien permettant
d’enlever les hydraires et anémones envahissant l’ensemble du bac.
Développement des oeufs et récolte des larves. Le « Nid-Collecteur »
Dans le milieu naturel, à la saison de la ponte, les mâles Gramma loreto construisent leur nid
dans de petites failles ou cavités de la pente récifale (Asoh, 1992). C’est dans un tel nid que la
femelle dépose, en couches successives, entre 20 et 100 œufs (Moe, 1982).
Approximativement 11 jours plus tard, naîtront les premières larves. L’éclosion se fait à la
tombée de la nuit.
La paroi intérieure du nid est formée en majeure partie de morceaux d’algues. Ces algues
jouent un rôle fondamental : d’une part, elles permettent aux œufs, dépourvus de filaments
adhésifs, de rester accrochés au nid et d’autre part, leur espacement sur celles-ci permet une
bonne oxygénation (Asoh, 1996).
En se basant sur ces données et sur nos observations, nous avons construit un système de
récolte des larves, que nous avons baptisé le « Nid-Collecteur ».
Le nid-collecteur
Les dimensions de cet appareil sont très variables et toujours adaptées aux différents bacs de
géniteurs utilisés (fig. 1 et 2). Ce système est constitué de trois parties principales :
Le nid (A)
Il est composé d’un coude en PVC, muni d’un manchon de 15 cm. L’intérieur de l’ensemble
doit être garni d’une matière filamenteuse qui aura le même rôle que l’algue dans le milieu
naturel. Nous avons utilisé une mousse en nylon. La surface de ponte varie entre 2-25 cm2
(Scott, 2004 ? Asoh, 1996), il faut donc adapter le nid à une taille adéquate. Une grille en
plastique d’une maille de 5 mm est placée entre le coude et le manchon, derrière le nid, pour
éviter qu’un géniteur ne remonte dans le système de récolte de larves.
Le système de récolte des larves (B)
Le nid, prolongé d’un tube en PVC servant d‘exhausteur, est raccordé au système de stockage
à l’aide d’un « T ». Un tuyau d’air est placé à l’intérieur de cette cheminée pour produire une
- 84 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
aération au goutte-à-goutte. Cette lente aspiration conduira en douceur les larves écloses vers
le système de stockage dans lequel elles passeront le reste de la nuit.
Le système de stockage des larves (C)
Les larves acheminées par l’exhausteur sont rassemblées dans une coque cylindrique de PVC,
fermée à sa base par une maille à plancton de 200 µm qui permet l’évacuation de l’eau des
exhausteurs tout en conservant les larves.
Plusieurs ensembles « nid/système de récolte » peuvent être raccordés au système de stockage
des larves (fig.1). La majeure partie du système est directement immergée dans l’aquarium.
C
B
A
Fig. 1. « Nid-Collecteur » vu de face
Fig. 2. « Nid-Collecteur » vu de dessus
Transfert de larves vers les systèmes d’élevage
Les larves sont prélevées et comptées tous les matins et placées dans un bac en plastique.
Celui-ci représente la première étape de l’élevage larvaire (« starters »).
Les systèmes d’élevage larvaire
Tout le système d’élevage est basé sur la technique de « l’eau verte » (Lacroix, 1983), qui
permet de maintenir la qualité alimentaire des proies et des paramètres physico-chimiques de
l’eau. La première étape des bacs « starter » a pour but de constituer des lots importants de
larves. Ces larves seront ensuite placées dans un volume plus important pour une phase de
grossissement jusqu'à la métamorphose. A ce stade de développement elles sont transférées
dans des bacs de stockage.
Les bacs « starters »
Les « starters » sont des bacs en plastique, d’un volume de 6 à 8 litres, fonctionnant en circuit
fermé. Ils sont équipés d’un tube rigide fixé qui dispense, au goutte-à-goutte, de l’air enrichi
en oxygène. Les parois sont recouvertes d’un film plastique noir qui en occultant la lumière,
limite l’effet de contact des larves sur les parois.
L’ensemble des bacs, est placé en bain-marie dans une cuve en verre de faible hauteur dont la
température est réglée à 26° C. L’éclairage de cette cuve est assuré par deux tubes
fluorescents blancs de 36 W qui fonctionnent en continu pendant la journée et par un spot de
80 W dirigé au plafond qui prend le relais pendant la nuit.
- 85 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
Les larves sont nourries 6 fois par jour, toutes les 2 heures avec des rotifères enrichis en
Protein Selco®(INVE). Le fond des bacs est siphonné matin et soir, pour éliminer les déchets
qui se déposent dès le premier jour. L’introduction des algues se fait en début et en fin de
journée. Le volume d’eau prélevé est complété par de l’eau de mer d’une piscine à corail et
par des algues.
Les larves ainsi préparées sont stockées pendant plusieurs jours avant leur introduction en bac
de grossissement.
Les bacs de « grossissement »
Ces aquariums en verre, d’un volume de 160 litres, fonctionnent en circuit fermé. Ils sont
munis d’une séparation verticale qui, en créant deux compartiments, sépare l’aire d’élevage,
des appareils de chauffage et de recirculation de l’eau. Une maille à plancton de 200 à 400µm
(selon l’âge des larves) sert de crépine entre les deux compartiments. De l’air enrichi en
oxygène est injecté directement dans le compartiment d’élevage. Des plaques de PVC noir
sont accrochées tout autour du bac : elles ont le même rôle que les films placés autour des
« starters ».
L’eau est chauffée à une température de 26° C. Une pompe immergée faît circuler l’eau
chauffée dans le bac à un débit de 150 l/h. Cette circulation se fait de la surface vers le fond,
pour maintenir les algues et les rotifères en suspension dans l’eau. Les bacs sont éclairés de la
même façon que les « starters ».
Dans un premier temps, les larves sont nourries 6 fois par jour, toutes les 2 heures, avec des
rotifères enrichis en Protein Selco®(INVE). Puis les nauplii d’artemia enrichis en DHAS®
(INVE) et DSS® (INVE) viennent se substituer aux distributions de rotifères. Ils sont
introduits à la même fréquence. Les bacs sont entièrement nettoyés matin et soir, pour
éliminer les déchets qui se déposent. De même que pour les « starters », le volume d’eau
prélevé est complété par de l’eau de mer d’une piscine à corail et par des algues.
Nourriture
L’alimentation des larves est composée d’algues (Dunaliella salina), de rotifères (Brachionus
plicatilis) et de nauplii d’artemia (Artemia salina). L’ensemble de ces proies est cultivé au
sein de l’aquarium.
Mesures et contrôle des paramètres
Des mesures de contrôle de Température (° C), de Salinité (‰), d’Oxygène (%) et de Nitrites
(ppm) ont été réalisées 3 fois par jour, matin, midi et soir, pour limiter les variations des ces
paramètres. Les valeurs déterminées arbitrairement pour ces élevage sont les suivantes :
Paramètre
Température
Salinité
Oxygène
Nitrites
Valeur
26° C
37-38‰
100%
< 0.03 ppm
Durant toute la période d’élevage, nous avons réalisé chaque matin, pendant 6 semaines, des
comptages réguliers de larves vivantes retrouvées dans le système de stockage. Des
estimations de survie ont été calculées à partir de 2 lots de larves recrutées sur 8 jours. La
durée de la phase larvaire jusqu'à la métamorphose a été notée pour chaque lot.
- 86 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
RESULTATS
Récolte des larves
Depuis l’installation des géniteurs, la période de ponte s’est échelonnée de début novembre
2005 à mi-janvier 2006. Dans ce laps de temps et pendant 6 semaines, 4725 larves vivantes
ont été comptabilisées.
Les points A et B sur la figure 3 mettent en évidence des valeurs basses liées à des problèmes
de réglage de l’exhausteur.
Lot n°1
A
Lot n°2
B
Figure 3 : nombre de naissances enregistrées par jour.
Estimations de survie
Le lot n° 1 composé de 1032 larves a été recruté en 13 jours (fig. 3). À la fin de cet élevage 56
alevins ont été placés dans un bac de stockage. Le taux de survie dans ce premier essai est de
5,4 %.
Les premières larves se sont métamorphosées à partir du 28eme jour.
Le lot n° 2 composé de 1425 larves a été recruté en 9 jours (fig.3). À la fin de cet élevage 329
alevins ont été placés dans un bac de stockage. Le taux de survie dans ce deuxième essai est
de 23 %.
Les premières larves se sont métamorphosées à partir du 21eme jour.
Figure 4. Juveniles de Gramma loreto
- 87 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
DISCUSSION
Le « Nid-collecteur »
Les problèmes de récolte de larves liées à l’ancien système de « bac tampon » ont été en
partie résolus grâce au « Nid-collecteur ». L’utilisation de cet appareil permet de recruter un
nombre beaucoup plus important de larves que le précédent et surtout de les conserver en bon
état pendant plusieurs heures.
En regardant la figure 3, nous pouvons constater que certains comptages de larves montrent
des valeurs supérieures à 200 larves par jour. En se basant sur les observations de Moe
(1982), qui décrit des pontes journalières de 20 à 100 œufs, nous en déduisons que plusieurs
femelles pondent dans le même nid.
Le système d’élevage
Le principe des bacs « starters » permet le démarrage rapide de l’élevage. En effet, ils
permettent de rassembler et de nourrir les larves en un minimum de temps. Cette notion de
« gain de temps » est importante lorsque les travaux d’élevage s’ajoutent à l’entretien courant
d’un Aquarium public. L’utilisation de ces petits volumes permet de limiter la consommation
d’algues et de rotifères.
Les bacs de grossissement présentent l’intérêt de pouvoir placer plusieurs lots de larves
ensemble dans un bac plus grand laissant ainsi une plus grande souplesse dans les opérations
d’entretien et en évitant des variations de paramètres physico-chimiques trop importantes.
Les recrutements des 2 lots se sont bien déroulés sur 8 jours effectifs. Les périodes de 9 et 13
jours sont la conséquence de la perte de plusieurs « starters » due à des pannes d’alimentation
en oxygène, mais aussi aux dysfonctionnements de l’exhausteur du « Nid-collecteur ». De
même, les écarts des taux de survie entre les lots pourraient être expliqués par des erreurs de
manipulation, des manques de nourriture ou encore à la différence d’age des larves à
l’intérieur de chaque lot.
Les différences dans les temps de métamorphose des larves entre les différents lots peuvent
être dues aussi à la quantité de proies distribuées et/ou à d’autres paramètres pas encore
définis.
CONCLUSION
Tous les objectifs ont été atteints, cependant certaines améliorations devront être apportées :
le passage des larves dans l’exhausteur,
l’attente des larves dans le système de stockage,
le réglage fin de l’exhausteur,
la définition des quantités optimales de nourriture.
D’autres axes d’études peuvent être envisagés grâce au « Nid-collecteur », notamment la
productivité effective d’un couple de géniteurs tout au long de l’année.
Enfin, ce système pourrait être adapté à d’autres genres dont le comportement reproductif est
similaire comme Pseudochromis, Amphiprion, Chrysiptera...
- 88 -
Journées Biologiques du Parc Phoenix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 83 - 89
Remerciements
Nous voudrions remercier toute l’équipe de l’Aquarium du Musée Océanographique de Monaco pour sa
collaboration dans la réussite de cette entreprise, ainsi qu’Anne-Marie Damiano et Elisabeth Baltzinger de la
Bibliothèque du Musée océanographique de Monaco, pour l’aide précieuse qu’elles nous ont fourni dans nos
recherches bibliographiques et Valérie Pisani et Elodie Turpin pour leur aide dans la rédaction de ce document.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Asoh K. et Shapiro, D., 1997. Bisexual Juvenile Gonad and Gonochorism in the Fairy Basslet, Gramma loreto.
Copeia, n° 1. Pages : 22-31.
Asoh K., 1996. Reproductive behavior and Mating System of the Fairy Basslet, Gramma loreto. Copeia, n° 4.
Pages : 1037-1044.
Asoh K. et Yoshikawa, T., 1996. Nesting behavior, Male Parental Care, and Embryonic Development in Fairy
Basslet, Gramma loreto. Copeia, n° 1. Pages : 1-8.
Lacroix, D. 1983. L’Aquaculture du Macrobrachium rosembergii aux Antilles Françaises. Bases biologiques de
l’aquaculture, actes de colloques n°1 . Pages : 263-276.
Moe, M. Jr., 1982. The Marine Aquarium Handbook. Beginner to Breeder. The Norns Publishing Company
Marathon, Florida. Pages : 160-161
Scott, W.M., 2004. Basslets, Dottybacks & Hawkfishes. Reef fishes series, book 2. Pages : 142-149.
- 89 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96
LE CYCLE DES MEDUSES : CAS DE Cassiopea sp.
Julie NAUDEAU
DECOUVERTE
Au XVIIe siècle, Carl Von Linné décrit des animaux en forme de cloche autour de laquelle
bougent des tentacules en forme de serpent. Il fait le rapprochement avec Méduse, l’une des 3
sœurs Gorgones, souvent montrée avec un visage rond entouré de cheveux en forme de
serpents. Le nom de l’animal méduse était né.
Il fallut attendre le XIXe siècle pour que les méduses soient étudiées par F. Péron et C-A.
Lesueur.
DEFINITIONS ET BIOLOGIE
Les cnidaires sont apparus dans les océans il y a environ 650 millions d’années.
Actuellement, on dénombre environ 1000 espèces. Excepté les hydres d’eau douce, tous les
cnidaires sont marins. Ils se présentent sous deux formes : une forme fixée ou polype et une
forme libre ou méduse.
Les cnidaires se divisent en 3 classes : Hydrozoaires, Scyphozoaires et Anthozoaires.
Les anthozoaires
Les anthozoaires sont benthiques et vivent souvent sur des fonds rocheux.
Ce sont les coraux et les anémones de mers qui vivent à l’état de polype.
Les hydrozoaires
Les animaux de la classe des hydrozoaires sont caractérisés par deux phases, une libre sous
forme de méduse et une fixée sous forme de polype. On trouve dans cette classe les hydraires
(hydres) et les siphonophores (colonies de polypes regroupées sur une méduse, par exemple la
physalie).
Les scyphozoaires
Les scyphozoaires sont presque tous. On y croise de grandes méduses (Aurelia).
LE POLYPE
Un polype est une forme bourgeonnante, asexuée et benthique. Afin de visualiser un polype,
on pourrait dire qu’il ressemble à une anémone minuscule ou bien qu’une anémone est un
polype géant.
- 91 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96
LA MEDUSE
La méduse est un animal mou sans squelette ni cerveau ni sang. Elle est composée de plus de
98% d’eau.
Elle a une forme de parapluie (forme de disque légèrement convexe), c’est l’ombrelle avec
des muscles circulaires qui lui permettent de se propulser. L’ombrelle est bordée de tentacules
aux cellules urticantes (qui piquent), des cellules à venin capables de paralyser des proies.
L’organe en forme d’axe de parapluie est le manubrium. La méduse possède une symétrie
radiaire par rapport au manubrium. Au bout de celui-ci se trouve le seul orifice digestif de la
méduse.
La méduse n’a pas de cerveau mais des cellules et des fibres nerveuses.
Sa respiration est basée sur les échanges gazeux à travers la peau.
La méduse possède des organes sensoriels et d’équilibration (ocelles, statocystes, rhopalie)
qui lui permettent de s’orienter dans son environnement.
Habitudes alimentaires
Les cnidaires sont des animaux carnivores avec un seul orifice digestif. La bouche se trouve
au centre des tentacules et donne directement sur l’estomac. Les produits de la digestion sont
distribués par les canaux radiaires puis le courant s’inverse et les déchets sont excrétés par la
bouche.
La méduse se nourrit principalement de plancton grâce aux cellules urticantes présentes sur
ses tentacules. Les cnidoblastes (cellules urticantes), à la moindre stimulation de leur cil (ou
cnidocil), dévagine un cnidocyste (sorte de harpon) qui va injecter un liquide paralysant à la
proie.
- 92 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96
Légende
1 - Cnidocil
2 - "Poison" sous pression
3 - Opercule
4 - Ramification nerveuse
5 - Epines
6 - Tube
7 - Filament urticant libéré
8 - Cavité du Cnidoblaste vidée
9 - Cnidoblaste
10 - Cnidocyste
11 - Noyau cellulaire
Cnidoblaste au
repos
Système urticant
libéré
Lorsque le cnidocil est effleuré (1), l'opercule (3) s'ouvre. Le
filament (7) est alors expulsé et atteint la victime, lui
administrant le poison (2) contenu dans la cavité (8) du
cnidocyste (10).
CYCLE DE VIE
Le cycle de vie des méduses comporte deux stades : reproduction sexuée et asexuée.
Les méduses sont des animaux sexués.
Chez les hydrozoaires
Les mâles et femelles de Clytia libèrent leurs gamètes (cellules sexuelles), respectivement
spermatozoïdes et ovules, dans l’eau. Ces gamètes vont fusionner pour former un œuf qui va
aboutir à une larve nommée planula. Cette larve va se fixer au fond de l’eau (rochers, supports
rigides…) et donner un polype. Chaque polype est mâle ou femelle mais se reproduit par
bourgeonnement (mode asexué) pour donner une colonie d’hydraires. Après stimulation
(pleine lune, choc thermique, choc osmotique…) les hydraires libèrent de petites méduses.
Ex: Athécates et Thécaphores (Obélia)
1 = colonie de polypes
2 = émission de "petites méduses"
3 = méduse craspédote libre avec vélum; quelques mm
4 = libération de cellules reproductrices (gamètes)
5 = fécondation et formation d'un œuf
7 = fixation de la larve ciliée planula, métamorphose et formation d'un polype qui par bourgeonnement donne
une nouvelle colonie.
- 93 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96
Conclusion: alternance de 2 générations, la forme polype et la forme méduse
Chez les scyphozoaires
Chez Aurelia, la femelle récupère les spermatozoïdes dans ses bras oraux. Ce sont alors des
larves qui sont pondues. La larve planula se fixe au fond de l’eau et donne un polype qui va se
segmenter ou strobiler (« se cloner » en forme de pile d’assiettes ou scyphistome. Après
stimulation, le segment supérieur se transforme en éphyrule ou méduse aplatie. Celle-ci va
grandir et devenir une méduse adulte.
Ex : Méduses acalèphes de grande taille
1 = méduse adulte
2 = libération des cellules reproductrices mâles (spermatozoïdes)
3 = libération des cellules reproductrices femelles(ovules)
4 = fécondation et formation d'un œuf
5 = larve ciliée planula
6 = fixation et métamorphose en un petit polype ou scyphostome (scyphopolype)
7 = strobilation : formation par scissiparité de 1 ou plusieurs éphyrules
8 = libération de larves de méduses
9 = jeunes méduses (scyphoméduse)
Ex: Cotylorhiza. Formation de 1 éphyrule seulement
Ex: Pélagie. La planule donne directement une méduse
- 94 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96
L’ELEVAGE DE CASSIOPEA sp.
Cycle de vie
Classe des Scyphozoa
Ordre des Rhizostomae
Famille des Cassiopeidae
Genre Cassiopea
Taille moyenne des adultes : 30 cm
L’espèce Cassiopea xamachana peut se rencontrer dans des environnements marins tropicaux
tels que les mangroves, les baies, des lagons dans la zone Indo-Pacifique et les îles Hawaï.
Comme tous les cnidaires, Cassiopea a une symétrie radiale et possède des cellules urticantes.
Le cycle de vie est typique de la plupart des méduses. Adultes, Cassiopea produisent des
gamètes (ovules et spermatozoïdes). Les gamètes mâles et femelles se rencontrent au gré des
courants, ce qui entraîne au final la formation de polypes. Le stade polype peut durer
plusieurs mois voire des années. Pendant cette période, le polype se clone par
bourgeonnement puis un stimulus provoque la strobilation de petites méduses Cassiopées.
Comme toutes les méduses, les Cassiopées passent leur temps à attraper de la nourriture
(plancton, larves planctoniques..) grâce à leurs tentacules urticants. La plupart des méduses se
laissent dériver par les courants mais Cassiopea passe son temps sur le fond car elle abrite des
algues symbiotiques (symbiose = entraide mutuelle) sur la surface ventrale de son corps. Cette
algue a besoin de lumière pour vivre (photosynthèse), c’est pourquoi Cassiopea « montre ses
bras » à la lumière. Cette algue symbiotique fournit donc de l’énergie à Cassiopea.
Le stade polype
Les polypes de Cassiopea mesurent environ 1mm. Ils colonisent beaucoup de substrat et de
collecteurs comme le sable, les coquilles d’huîtres, des billes biologiques, des morceaux de
PVC…
On peut donc conserver ces polypes dans des bacs quelconques pourvu qu’il y ait une arrivée
d’eau, de l’air et un filtre (sous sable ou autre). Il est préférable que l’air se trouve dans le
filtre car les futures méduses n’apprécient pas les microbulles. Celles-ci occasionnent des
dommages aux méduses.
La gamme de température optimale pour faire bourgeonner les polypes est autour des 25-27°
C. L’eau de mer étant prélevée au port, la salinité varie beaucoup. Cependant, les polypes
supportent des variations douces de salinité et acceptent une gamme entre 28 et 37 ‰.
Les polypes se nourrissent de nauplii d’artémias tous les jours ou tous les 2 jours jusqu’à ce
que l’on décide du moment de la strobilation.
En ce qui concerne l’éclairage, on peut utiliser des néons 10 000 K. Néanmoins, les polypes
de Cassiopea acceptent bien la lumière naturelle comme artificielle (néons, HQI)…Surveiller
la prolifération des algues est nécessaire afin de ne pas inhiber le bourgeonnement des
polypes ; même s’il m’a semblé constater que plus le sable était agrémenté de cyanobactéries,
plus les polypes bourgeonnaient.
- 95 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 91 - 96
La strobilation
La strobilation a eu lieu tout l’été lors du réchauffement de l’eau à 29-30° C. Il est possible de
se douter d’une strobilation car les polypes pulsent comme des futures méduses.
On peut récupérer les petites Cassiopées avec une pipette ou en les siphonnant et les mettre
dans un autre bac (plastique, verre…) ou dans un ballon en verre. Si l’eau n’est pas filtrée, il
est nécessaire de changer de l’eau tous les jours ou d’avoir un goutte à goutte. S’il y a un
goutte à goutte, prévoir une crépine pour le trop-plein afin que les méduses ne soient pas
aspirées.
La taille des petites Cassiopées est de 1 mm de diamètre environ. Elles nagent, elles ne se
poseront que 3 à 8 jours après leur naissance. C’est pourquoi il est nécessaire de ne pas avoir
de microbulles dans la nurserie et d’avoir un léger courant (pompe Hydor ou Visijet..).
Les petites Cassiopées sont assez grandes pour manger des naupliis d’artémias. On peut
enrichir les naupliis (Selco par exemple) et leur en donner plusieurs fois par jour.
Le grossissement
En nourrissant avec des naupliis non-enrichies et une seule fois par jour à une température de
28° C, les Cassiopées sont passées de 1 mm à 3-4 cm en 4-5 mois. Comme la plupart des
méduses, moins la population des bacs de grossissement est dense, plus les méduses
grandissent vite (avec une nourriture fréquente adaptée).
ACQUERIR DES MEDUSES
Le plus grand obstacle dans l’élevage des méduses est peut-être l’obtention de polypes ou de
méduses. Les aquariums publics peuvent faire appel à d’autres aquariums pour obtenir des
méduses de différentes espèces. Les aquariophiles n’ont pas cette chance. Cependant, on peut
collecter des méduses sauvages et élever des polypes. En effet, à part quelques exceptions,
acheter des méduses dans une animalerie ou chez un grossiste est quasi impossible. Les
Cassiopea sont les plus faciles à trouver sur le marché du fait de leur maintenance à la portée
de tous (forme de l’aquarium, eau de mer tropicale, nourriture à base de naupliis…)
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Goy Jacqueline, Les miroirs de méduse, Editions Apogée, 2002
www.jellieszone.com
www.2bishopmuseum.org
www.homepage.mac.com
www.espace-sciences.org
www.mer-littoral.org
www.montereybayaquarium.org
www.iobis.org
www.faculty.washington.edu
www.waquarium.mic.hawaï.edu
www.jrscience.wcp.muohio.edu
www.simulium.bio.uottawa.ca
www.vieoceane.free.fr
www.univ-ubs.fr
www.ucmp.berkeley.edu
www.darse.org
- 96 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
LE CORAIL : OBJECTIF : 2007 BOUTURES
Sophie PIGNO
Aquarium du Cap d’Agde, 11 rue des 2 Frères, F- 34300 CAP D’AGDE.
INTRODUCTION
Le déménagement de l’Aquarium du Cap d’Agde prévu pour avril 2007 va obliger l’équipe à
augmenter la production de corail pour pouvoir peupler les nouveaux bassins. Les besoins
sont estimés à « 2007 » boutures en base, en référence au calendrier, et exigent une
planification rigoureuse des activités et des espaces.
L’AQUARIUM ACTUEL
Il est à la fois le modèle à reproduire en plus grand et la source d’approvisionnement.
Les bassins récifaux de présentation
Les principaux bassins coralliens d’exposition sont au nombre de 5.
Ils ont une température de 24° C, un pH de 8, un KH de 8,5, un Ca++ de 450 à 480 mg/l.
L’équipement standard consiste en un réacteur à calcaire et un écumeur.
Bassin
T1
T10
T11
T12
T14
Total
Largeur (m)
2.60
1.30
3.00
2.10
3.30
-
Profondeur (m)
1.60
0.60
1.15
1.50
2.15
-
Hauteur (m)
1.25
0.80
0.90
1.10
1.30
-
Surface (m²)
4.16
0.78
3.45
3.15
7.09
18.63 m²
Vol (m3)
5.6
0.73
3.39
3.05
16.00
29 m3
35%
40%
35%
30%
30%
-
Renouvellement
HQI 5600K
6 Tableau
x 400W 1 : Paramètres
2 xdes
400W
1 x tropicaux
400W 3 x 400W 12 x 400W
bassins
HQI 10 000K
-
1 x 150W
-
-
-
1 x 150W
Fluos bleus 38w
6
2
4
4
6
22 x 38W
Une vingtaine de genres de coraux « durs » (Acropora, Caulastrea, Galaxea, Pavona,
Stylophora, Turbinaria…) et 5 genres de coraux « mous » (Sinularia, Xénia…) se partagent
les bassins avec des poissons coralliens très divers.
- 97 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
Nous avons toujours misé sur la biodiversité dans nos bassins et privilégié les « brouteurs »
(chirurgiens, escargots, oursins…) pour un contrôle sévère des végétations.
La pépinière
Généralités
A la fois aire de quarantaine, d’expérimentation et de stockage, le laboratoire a vu ses surfaces
de pépinière corail passer de 1 m2 en 1999 à 11 m2 aujourd’hui, poussé par les circonstances.
En l’état actuel des choses, le laboratoire est plein et nous ne pourrons plus augmenter les
surfaces. L’ensemble est organisé en 9 bassins sur une boucle de circulation unique, sans
filtration mécanique, pour un volume d’eau total de 4 m3 environ et 8 m² de surface.
La hauteur d’eau est limitée à 35 – 40 cm pour des contraintes de charge admissible au niveau
du plancher.
L’éclairage est assuré par des HQI 5600 K, 400 W (1 au m²) et complété par des fluos bleus
(2x38 W au m²).
La qualité de l’eau est régulièrement suivie : pH = 8,2, Ca++ = 450 mg, KH = 8
(renouvellement 20%/jour).
Schéma 1 : Organisation du laboratoire
Des Trochus sp. et des Acanthurus sp. assurent le contrôle des algues.
Un cas à part : les Xenia sp.
La grande rapidité de propagation des Xénia sp. en pépinière nous a permis de faire une mini
production de 50 à 100 boutures /mois que nous commercialisons via le circuit grossiste.
Cette sortie d’animaux est la seule exception à la finalité interne de l’ensemble de l’activité.
- 98 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
Le bouturage
La nécessité de stabuler les boutures, puis de les implanter dans les décors nous amène à
pratiquer le bouturage sur deux types de supports : une cheville d’électricien collée dans un
tube PVC ou une cheville industrielle en cupule, déposées dans des plaques de pépiniéristes.
Les boutures sont séparées du pied mère puis collées dans les supports à l’aide d’une résine
époxy. Elles sont disposées ensuite dans les plaques de pépiniéristes par taille et espèce, et
écartées les unes des autres au fur et à mesure de leur croissance.
La croissance
Schéma 2 : Travail sur 4 mois (2002) menée par un étudiant en DESS de l’université de PAU
Les mesures ci-dessus faites sur Montipora sp. (espèce connue pour sa rapidité de croissance)
montrent un taux de croissance de 220% en 3 mois soit 1,8% par jour. Ce chiffre est mesuré
dans l’eau, représentatif de l’accroissement en volume du squelette calcaire. La géométrie
veut que l’allongement de chaque ramification soit la racine cubique de cette donnée.
D’autres vont beaucoup plus lentement (Acropora sp.), leur rythme de croissance doit être
pris en compte dans la planification des bouturages et des stockages.
Ci dessous les temps de croissance estimés des genres les plus abondants dans les collections,
en partant d’une bouture minimale de 5 cm :
Temps de pousse pour 10 cm
Temps de pousse pour 10 cm
Diamètre
Hauteur
Acropora
-
18 mois
Montipora
9 mois
-
Stylophora
-
12 mois
Pocillopora
18 mois
-
Seriatopora
18 mois
-
Galaxea
12 mois
-
Millepora
24 mois
-
Genre
Tableau 2 : La croissance des coraux
- 99 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
LE PROJET : le centre TETHYS
Le centre TETHYS intègre 6 bassins coralliens dont un très grand (5 m de diamètre) et une
serre de 40 m² dédiée au bouturage et à la production de corail.
Les nouveaux bassins coralliens :
Bassin
T1
T6
T8
T9
T10
T13
Total
Largeur (m)
1.50
1.5
1.5
1.5
3.00
Ø
-
Profondeur (m)
1.50
1.00
1.00
1.00
2.50
5.00
-
Hauteur (m)
1.50
1.00
1.00
1.00
2.00
2.00
-
Surface (m²)
2.25
1.5
1.5
1.5
5.00
20.00
31.75
Vol (m3)
3.38
1.50
1.50
1.50
15.00
40.00
63.00
HQI 10 000K
4x400W
150W
250w
250W
6x400W
20x400W
30x400W
Tableau 3 : les nouveaux bassins coralliens
Les nouveaux bassins coralliens sont au nombre de 6, de 1,5 m3 à 40 m3. Les surfaces et les
volumes doublent par rapport au bâtiment actuel. Dans la mesure du possible, chaque bassin
sera peuplé au départ d’un nombre limité de genres, pour éviter un effet de monotonie et
reproduire de loin le milieu naturel, où chaque secteur est colonisé d’une espèce dominante.
Le démontage des bassins de l’aquarium actuel, au dernier moment, assurera l’apport de
grosses pièces et d’espèces « rares ».
Les besoins en boutures standard (10-15 cm), sélectionnés pour la population de base sont
choisis pour leur abondance dans l’établissement actuel et/ou leur rapidité de croissance, sont
les suivants :
T11
T6
Genre
T8
T9
T10
T13
Nombre de colonies
Total
Acropora sp.
15
20
-
-
100
200
335
Montipora sp.
25
20
-
-
80
150
275
Stylophora sp.
40
10
-
-
-
200
250
Pocillopora sp.
40
20
-
-
-
200
260
-
10
-
70
-
200
280
10
6
-
50
-
100
166
-
-
-
-
-
200
Seriatopora hystrix
Galaxea sp.
Millepora sp.
200
Total
1766
Tableau 4 : les besoins (en nombre de colonies par bassin)
- 100 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
Pour avoir autant de pieds de corail à terme, nous devons bouturer nos pieds mères sur deux
générations. Le principe est le suivant :
C2
C1
C2
C1
C2
Pieds
mère
C0
C1
C2
C1
Schéma 3 : Principe de bouturage
Chaque pied mère nous permettra de produire N boutures qui pourront être fractionnées à leur
tour au bout de X temps pour produire encore N boutures. Les pieds mères choisis sont nos
pièces présentes en pépinière, celles-ci sont de taille moyenne (15-20 cm).
Nous ne toucherons pas aux très grosses pièces des bassins d’exposition qui seront transférés
entières.
Selon les genres et espèces, nous pouvons faire entre 15 et 20 boutures de 5 cm qui pourront
être fractionnées à leur tour au bout de 6 à 10 mois (10 cm).
Pour les Acropora, Pocillopora, Seriatopora et Millepora, le temps de croissance étant plus
long, nous avons déjà commencé le bouturage en premier.
Le problème qui se pose en perspective est la place. Quand les pépinières seront pleines, nos
bassins d’exposition vont devoir nous servir de stockage en modifiant les décors pour nous
permettre d’accueillir les nouveaux pieds.
Avec la construction des quarantaines du centre TETHYS, nous pourrons synchroniser la
place supplémentaire pour continuer notre production.
Le calendrier des bouturages et de l’évolution des surfaces dévolues est page suivante. Il
montre une grande disparité de perspectives entre les différentes espèces, et l’impossibilité
théorique de disposer de la totalité des boutures à la bonne taille pour l’ouverture. Cette
situation peut être partiellement corrigée par l’augmentation de la taille des fragments
prélevés, d’où un nombre accru de pieds mères et / ou la mise en place de boutures de petite
taille sur les décors définitifs.
Les chiffres restent un peu théoriques et doivent intégrer les aléas de la maintenance et des
pertes marginales incontournables.
- 101 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
Période
Pieds
mères
Acropora
Montipora Stylophora Pocillopora Seriatopora
18mois
9mois
4
12mois
2
18mois
18mois
3
3
2
Galaxea
12mois
Millepora
24mois
4
Stock à
m²
maintenir
2
20
janv-05
x10 = 40
x10=30
x10=30
x10=20
120
1,2
févr-05
40
30
30
20
120
1,2
mars-05
40
30
30
20
120
1,2
avr-05
40
30
30
20
184
1,8
x12=24
x10=40
Nota
mai-05
40
24
30
30
40
20
184
1,8
juin-05
40
24
30
30
40
20
184
1,8
juil-05
40
24
30
30
40
20
184
1,8
août-05
40
24
30
30
40
20
184
1,8
sept-05
40
24
30
30
40
20
184
1,8
oct-05
40
x10=20
24
30
30
40
20
204
2,0
nov-05
40
20
24
30
30
40
20
204
2,0
déc-05
40
20
24
30
30
40
20
204
2,0
janv-06
40
20
24
30
30
40
20
400
20
févr-06
40
20
24
30
30
40
20
204
2,0
mars-06
40
20
24
30
30
40
20
204
2,0
Mises
avr-06
40
20
24
30
30
40
20
204
2,0
en
20
x10=240
30
x10=400
20
780
7,8
service
mai-06
40
30
300
juin-06
x10=400
20
240
x10=300
x10=300
400
20
1680
16,8
Quarantaines
Juillet-06
400
20
240
300
300
400
20
1860
16,8
Téthys
août-06
400
x10=200
240
300
300
400
20
1860
18,6
sept-06
400
200
240
300
300
400
20
1860
18,6
oct-06
400
200
240
300
300
400
20
1860
18,6
nov-06
400
200
240
300
300
400
20
1860
18,6
déc-06
400
200
240
300
300
400
20
1860
18,6
janv-07
400
200
240
300
300
400
20
1860
18,6
févr-07
400
200
240
300
300
400
x10=200
2040
20,4
mars-07
400
200
240
300
300
400
200
2040
20,4
avr-07
400
200
240
300
300
400
200
2040
20,4
mai-07
400
200
240
300
300
400
200
2040
20,4
Transfert
juin-07
400
300
300
200
juil-07
400
300
300
200
août-07
400
300
300
200
sept-07
400
300
300
200
oct-07
400
300
300
200
nov-07
400
300
300
200
déc-07
200
janv-08
200
févr-08
200
.
.
200
janv-09
200
févr-09
Tableau 5 : Calendrier des bouturages
- 102 -
Ouverture
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 97 - 103
CONCLUSION
Ce planning de production doit nous permettre d’être complètement autonomes pour le
peuplement des bassins du centre TETHYS qui doit ouvrir en avril 2007. Le temps étant
compté, nous aurons besoin d’un an de plus pour avoir des bassins totalement remplis. De
plus, ils auront aussi besoin de trouver leur équilibre et ils mettront plusieurs années avant
d’être complètement colonisés comme peuvent l’être nos bassins actuels.
- 103 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110
LES CAUSES DE MORTALITES EN AQUARIUM
Jean-Louis RESPAUD
INTRODUCTION
La réception, l'acclimatation, la maintenance, l'alimentation et la reproduction d'un poisson sont
les cinq points clés de la réussite aquariologique. Le seul point noir est la mortalité, sanction
rapide et constat de l'échec.
Les facteurs déclenchant un processus pouvant entraîner la mort des poissons sont nombreux et
variés. On associe trop souvent la mortalité des poissons à une maladie. Si le diagnostic d'une
maladie chez un poisson conduit souvent à des mortalités, toutes les mortalités ne sont pas
induites par des maladies.
Ces manifestations morbides sont provoquées par des causes biologiques, physiques ou
chimiques, rarement séparément mais le plus souvent en association. Elles peuvent être
d'origine naturelle, mais elles sont le plus souvent d'origine humaine.
FACTEURS BIOLOGIQUES
Le cycle biologique du poisson
La durée de vie de certains poissons est souvent courte.
La reproduction est un facteur principal de cause de mortalité chez de nombreuses espèces, soit
naturellement, par épuisement du reproducteur, soit à cause de la captivité, entraînant le blocage
de l'émission des gamètes.
Lors de la reproduction, de nombreux alevins sont mal formés et/ou n’arriveront pas à une taille
adulte ou commercialisable.
Les relations inter et intra-spécifiques
La prédation, dans un milieu confiné, est favorisée pour toutes les espèces prédatrices. Les
proies ne pouvant s'échapper, sauf en sautant hors du bac.
De même que les alevins, fraîchement éclos, subissent une très forte prédation, des géniteurs ou
des poissons vivants dans le même secteur.
La défense de son territoire est exacerbée chez les poissons territoriaux, conduisant à des
affrontements aboutissant souvent à la mort d'un des combattants et aux autres poissons sujets
- 105 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110
d’attaques répétées aboutissant à des blessures facilitant dans un deuxième temps les infections
entrainant la mort du sujet.
Les hôtes indésirables internes ou externes
Chaque poisson, venant du milieu naturel, possède sa collection de parasites internes et
externes, souvent à l'état végétatif. Ces organismes ne demandent que des conditions de
développement favorables pour s'épanouir. Si le passage en bac de quarantaine permet de
limiter ces inconvénients, il ne les supprime pas pour autant.
Les eaux naturelles sont aussi vectrices de parasites ou de germes pathogènes. Il y a un risque
lors des changements d’eau ou lors d’élevages en milieu ouvert.
La surpopulation entraîne souvent une explosion des parasites externes. Certains parasites
monoxènes peuvent même s’adapter parfois à des poissons qui ne sont pas des hôtes
potentiels en milieu naturel (cas des Isopodes Nerocila).
La prolifération de cyanophycées et d’espèces végétales envahissantes dans les bacs de
présentation peuvent également provoquer des empoisonnements de l’eau.
L’introduction de nouvelles espèces
Lors de l’introduction de nouvelles espèces, bien souvent motivée davantage par un besoin de
design que de recherche harmonieuse de rapprochement des milieux naturels, les espèces
inadaptées introduites ne font que végéter ou mourir, d’autres espèces envahissantes et
opportunistes colonisent tous les espaces disponibles ou enfin, qui se croisant avec les espèces
locales donnent naissance à des hybrides de valeur économique incertaine.
Bio agresseurs inconnus qui trouvent des conditions favorables à leur développement
explosif : Bucéphalose du sandre, Bothriocéphalose de la carpe chinoise, SHV de la truite
Arc-en-Ciel.
Les maladies.
Les agents pathogènes prospèrent lorsque les conditions de vie sont médiocres et se
développent sur les poissons faibles ou stressés. Quand un animal présente une pathologie, il
faut toujours chercher pourquoi elle s'est développée et améliorer les facteurs ambiants.
On peut alors essayer de traiter l'animal, après l'avoir isolé, dans un bac de quarantaine.
Les maladies d'origines bactériennes se développent souvent dans des eaux de qualités très
médiocres caractérisées par un défaut de filtration, un déséquilibre ionique ou pire encore, les
deux à la fois.
Les mycoses trouvent également leur origine dans une eau de qualité médiocre d’autant que les
champignons existent à l’état quiescent dans tous les écosystèmes. A la faveur d’un
déséquilibre, une explosion mycélienne peut atteindre les poissons, dont toute la population
spécifique doit alors être traité en curatif pour les individus atteint mais également en préventif
pour les autres.
Le stress
Le stress est toujours présent chez les animaux en captivité. Que ce soit dû au confinement, aux
relations inter ou intra-spécifiques, aux changements de nourriture, aux modifications de la
- 106 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110
qualité de l'eau, à l'introduction d'un nouveau sujet ou à des besoins physiologiques propres au
poisson.
Ce stress déclenchera soit une maladie, soit l'apparition de parasites externes ou internes,
développement lié à l'affaiblissement physiologique du poisson. Il ne sera que le vecteur vers la
mortalité.
Des conditionneurs d’eau « anti stress » sont recommandés lors des manipulations d’entretien
des bacs ou du transport des animaux.
La nourriture
Chaque animal a un régime alimentaire naturel qui évolue tout au long de l'année et en
aquarium, il est souvent difficile et même impossible à le lui fournir. La première épreuve
consiste donc à faire accepter de nouveaux aliments au poisson. Il faut passer le plus souvent
d’une alimentation vivante à une alimentation inerte et de plus artificielle. Il est nécessaire que
l'aliment ne soit pas qu'accepté mais qu'il ait une action positive sur le métabolisme de l'animal.
Aliment avalé n'est pas forcement digéré.
Dans les bacs d’ornement très souvent plurispécifiques, il n’est pas rare de devoir dispenser
plusieurs régimes alimentaires différents pour répondre aux besoins notamment de la faune
évoluant sur le fond ou encore de différencier les régimes végétariens des carnivores.
Ou encore, dans les bacs permettant les reproductions spontanées, c'est-à-dire proches des
conditions naturelles, convient-il de dispenser une alimentation plus fine tenant compte du
diamètre de la bouche des alevins.
FACTEURS CHIMIQUES
L'eau et sa qualité intrinsèque.
Les eaux en aquarium, sont caractérisées par leur dureté ou leur salinité et leur acidité.
Les eaux de réseau sont souvent traitées, (hyperfiltration) et ne sont plus équilibrées en oligoéléments et autres sels minéraux naturels. De même elles comportent des composants utilisés
pour les rendre consommables et sans danger pour l'homme (ozone, chlore, etc...). Le principal
« additif », dans les eaux de conduite, est 1e chlore. Il sert à la stérilisation de l'eau potable. La
présence résiduelle de chlore dans l'eau, même à l'état de trace, est responsable de stress et de
brûlures des branchies.
Dans les anciens réseaux; des traces de plomb peuvent perturber les équilibres chez les
poissons.
Les résidus azotés issus du cycle de l'azote lors de la dégradation de la matière organique.
L'azote (N) est un élément fondamental de la matière vivante. Dans un aquarium, les composés
azotés se retrouvent dans les excréments de poissons, les surplus de nourriture, les débris
végétaux. Ils se transforment tous en composés ammoniacaux, très toxiques, puis en nitrites eux
aussi toxiques et enfin en nitrates, beaucoup moins toxiques. Ils ne sont éliminés que par des
changements d'eau ou par des traitements de dénitrification. Le renouvellement d’eau reste la
meilleure recette pour conserver les équilibres précités, encore faut il fidéliser l’origine des eaux
de renouvellement et pratiquer, nonobstant périodiquement une dilution par apport en eau pure,
les sols ayant une fâcheuse tendance à héberger les concentrations ioniques.
- 107 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110
Des composants naturels peuvent être également absents dans les eaux artificiellement
recomposées. L'absence d'iode, en milieu marin est par exemple, préjudiciable pour les
sélaciens : risque de goitre. Les déséquilibres en oligo-éléments le sont pour la croissance des
coraux.
FACTEURS PHYSIQUES
Les problèmes techniques
- Panne d'énergie
Pour les aquariums ou les structures à terre, à moins d'avoir un groupe électrogène de
secours en état de fonctionnement, il faut espérer que la panne sera de courte durée, surtout en
été. C'est une des raisons pour ne pas surcharger le bac en masse biologique, afin de se garder
une marge de sécurité.
- Bris de glace ou casse de filet
II n'y a pas grand chose à faire, si ce n'est de récupérer le maximum d'eau de l'aquarium et ses
pensionnaires, avant de les transvaser dans un même équipement, à condition d'être là au
moment opportun.
- Panne d'appareils
Les pannes d'appareils sont très gênantes et souvent fatales aux animaux. Le plus important est
le maintien d'un taux maximal d'oxygène dans l'aquarium. Ensuite le contrôle de la température
est le point le plus crucial. Une trop brusque élévation ou chute de température, sont également
cause de stress ou de mortalité directe. Une panne de circulation d'eau de la cuve vers le
système de filtration est moins grave, sauf si le système oxygène l'eau en même temps.
LES CONDITIONS DE VIE
Un mauvais partage du temps d'éclairage ou photopériode, une mauvaise plage de température
peuvent créer des déséquilibres physiologiques importants et souvent irréversibles.
Une trop forte lumière amène un changement de coloration, une perte d'appétit, une extrême
nervosité ainsi que la favorisation au développement de cyanophycées source
d’empoisonnements de l’eau.
Les problèmes naturels
- Le rythme journalier
La différence d'éclairage, entre le jour et la nuit, entraîne dans les bacs d'eau douce, des chutes
d'oxygènes significatives, entraînant des changements de taux de pH.
- Les différences de pression barométrique
Lors de temps orageux, les changements de pression barométriques, font modifier la
concentration des gaz dissous dans l'eau et déplacer les équilibres. La fuite de l'oxygène devient
préjudiciable pour le poisson, surtout quand le phénomène se passe par temps chaud, quand
l'eau est en déficit d'oxygène et que le poisson a une demande accrue du fait de l'augmentation
de son métabolisme.
- 108 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110
Les modifications en gaz peuvent également créer des changements dans l'équilibre du pH et
faire ainsi déplacer les équilibres des résidus azotés.
- La température
Le facteur température est principal dans la gestion des équilibres d'un aquarium: Il gère les
équilibres chimiques, physiques et biologiques du bassin. Pour autant, et dans les limites
biotiques, la valeur absolue de la température ne présente pas le caractère impératif qu’on lui a
longtemps conféré. De nombreuses espèces s’acclimatent parfaitement bien dans des conditions
de températures bien inférieures la plus part du temps aux conditions naturelles.
Dés lors que la stabilité du degré est assurée, on peut maintenir en état de santé satisfaisant des
espèces à plusieurs degrés en dessous des valeurs naturelles. L’important est de ne pas faire
subir d’écarts soudains.
Ce type de conditionnement favorise même la gestion des cycles de reproduction de certaines
espèces qui peuvent être déclenchés en remontant la température au niveau des normales
naturelles.
Enfin, l’avantage d’utiliser des températures plus basses favorise l’ornement végétal des bacs :
les végétaux habituellement diffusés dans le commerce souffrant de la température.
Facteurs humains
- Mauvais choix de poisson.
La demande biologique du poisson ne correspond pas à la qualité d'eau que l'on peut lui fournir
(dureté, salinité, acidité, etc...), la physiologie inscrit son équilibre dans des fourchettes qu’il
faut respecter. Ces indications sont fournie par les caractéristiques des milieux naturels dont
sont issus les animaux même si l’acclimatation et la reproduction in vitro de nombreuses
générations d’espèces a permis une évolution, les plus belles caractéristiques phénotypiques
semblent mieux s’exprimer dans un environnement proche des conditions initiales de l’espèce.
(cas des poissons des eaux brunes).
Le poisson n’est pas compatible avec le peuplement initial. Soit il est dominé, soit il sera
dominant. Dans les deux cas, sa présence est source de stress. A ce titre, la encore, une étude du
comportement spontané des animaux dans leur groupement d’origine, peut éclairer
l’aquariophile sur l’agressivité et la sociabilité et notamment le comportement vis-à-vis de la
prédation des individus considérés.
- Mauvaise estimation du seuil de population à ne pas dépasser
Un poisson de plus peut faire basculer les équilibres biologiques du bassin : demande
d'oxygène accrue, filtre en limite de pouvoir épurateur du milieu, stress dû à la surpopulation,
comportement social, …
- Mauvaises conditions de capture et de transport
Les poissons arrivant en mauvais état et ne se remettent jamais de ces étapes là.
Principalement lors de capture au cyanure.
- Mauvaises manipulations techniques
La principale est dans la capture du poisson pour ses transferts. Souvent les prises manuelles
sont trop fortes et écrasent ou lèsent les organes internes, le foie est le plus vulnérable. Ou
- 109 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 105 - 110
alors, la prise est trop faible et le poisson saute des mains et s'abîme sur le sédiment proche,
en plus de la chute. Il faut noter que toutes manipulations entraînent la perte du mucus,
quelques écailles et des morceaux de peau sont souvent enlevés ou abîmés favorisant ainsi
l’attaque bactérienne et les mycoses. Quelques espèces de poissons relâchent des phéromones
d'alerte lors de la capture, stressant les autres poissons de la même espèce, ainsi alertés.
- Sur ou sous alimentation
Le phénomène est pernicieux, car il dure dans le temps et il est souvent trop tard pour corriger
les erreurs commises.
La suralimentation a aussi pour conséquence de créer des déséquilibres dans le
fonctionnement des filtres et au niveau de la qualité de l'eau (taux de nitrates et nitrites trop
élevés) plus souvent qu'on ne le pense,
- Mauvais diagnostics
Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense. Un diagnostic n'est jamais évident à effectuer, car
dans des bacs sains, la maladie ou les maladies prennent toujours à l'improviste. Cela conduit
toujours à traiter le bac ou le poisson avec un médicament, qui non seulement ne va pas
arrêter la pathologie, mais risque de créer un déséquilibre supplémentaire définissant ainsi un
mauvais traitement.
Dans le cas d'un bon diagnostic, c'est la mauvaise posologie, qui sera le vecteur déséquilibrant
et négatif.
CONCLUSION
Il est heureux de constater que malgré cette liste, non exhaustive, des avatars qui nous
attendent, pour l’élevage d’organismes aquatiques et des poissons en particulier, rien ne
semble perturber l’enthousiasme, la persévérance et les résultats des différents acteurs.
- 110 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
LES PATHOLOGIES DANS LES ELEVAGES D’ORNEMENT
Christophe CANDET
Parc Phœnix, 405 Promenade des Anglais, F-06200 NICE.
L’EQUILIBRE DE LA SANTE
« Heureux comme un poisson dans l’eau »
Les poissons sont constitués à 80% de l’élément dans lequel ils vivent : l’eau et comme une
simple membrane les sépare de l’élément ambiant il n’est pas surprenant que ces animaux
soient directement influencés par les changements qui surviennent dans leur environnement et
que ces changements aient un impact immédiat sur leur santé.
La plupart des agents pathogènes se trouvent dans l’eau en permanence. Heureusement ils ne
provoquent généralement ni maladie ni mortalité. Les poissons portent sur eux en permanence
de petites populations de protozoaires parasites, qui se nourrissent essentiellement des surplus
des tissus et donc l’activité est heureusement contrôlée par le système immunitaire de leurs
hôtes.
Cette relation particulière entre les poissons les agents pathogènes et le milieu dans lequel ils
vivent impliquent dans des conditions normales, un état d’équilibre, car le système
immunitaire du poisson est là pour contrôler la situation. Toutefois lorsqu’une ou plusieurs
caractéristique du milieu se trouve brutalement modifiés, il se produit généralement une
rupture d’équilibre au détriment parfois du poisson. Ce dernier outre l’impact direct provoqué
par l’évènement est totalement perturbé. Il voit alors son système immunitaire fortement mis a
contribution et devient encore plus sensible aux traumatismes. Dans ces conditions une
maladie peut survenir surtout si le changement dans le milieu.
Prenons l’exemple des mixobactéries : elles sont présente en permanence dans l’eau des
aquariums mais le système immunitaire des poissons les protège de ces parasites. Toutefois
lorsqu’un excédent de nourritures putréfie le milieu le nombres des bactéries s’accroît et
comme celles-ci décomposent la nourriture, elles provoquent une quantité excessive
d’ammoniaque. Ce produit toxique irrite les branchies des poissons et provoque une
surproduction d’une couche de cellules sur la délicate surface branchiale. Dés lors ces cellules
sont d’avantages sujettes à une infection si bien que sous l’effet combiné de tous ces facteurs,
la maladie bactérienne des branchies du poisson ne tarde pas à se déclarer.
Nous avons pris l’exemple d’un excès de nourriture, mais l’introduction d’un nouveau
poisson, nouvelle plante ou d’un décor peut avoir les mêmes conséquences néfastes.
Mais au-delà de tous ces changements « physique », le stress peut constituer un état de choc
qui perturbe considérablement la santé du poisson. La première réaction face au danger se
traduit par la libération d’hormones lesquelles canalisent l’énergie du poisson pour actionner
- 111 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
ses muscles locomoteurs. Ainsi si l’une de ces hormones libérées, l’adrénaline a pour effet
premier de secouer le corps du poisson pour lui permettrent une fuite instantanée elle
provoque en retour de troubles de l’osmorégulation, c’est à dire le contrôle de l’équilibre seleau. Une autre hormone souvent impliquée, le cortisol, affecte les globules blancs et réduit
leur efficacité dans le système immunitaire. Il apparaît donc clairement que la réduction du
« stress » doit être un des objectifs de l’aquariophile soucieux de réussir son élevage.
EXEMPLES DE PATHOLOGIES COURANTES EN ELEVAGE
LE POINT BLANC OU ICHTHYO
Deux protozoaires sont mis en cause selon que l’on se trouve en eau de mer ou eau douce :
Ichthyophtirius multifils en eau douce et Cryptocarion irritans en eau de mer
Les poissons atteints se frottent sur le sol, le décor ou les plantes. Dans les heures qui suivent,
de petits kystes blancs apparaissent (comme des têtes d’épingles bien visibles), d'abord sur
les nageoires, puis s'étendent à l'ensemble du corps. Le poisson semble alors recouvert de sel.
Si les branchies sont touchées, le rythme respiratoire s'accélère (la localisation branchiale est
souvent mortelle pour les poissons de petite taille comme les néons). La maladie n’est souvent
détectée qu’au moment de l’apparition des points blancs.
Le traitement de cette maladie ne pose pas de problème à condition d’être appliqué à temps.
En effet, en l’absence de traitement ou en cas de traitement tardif, la mortalité est importante
sur des poissons de petites tailles.
Ichthyophtirius multifils est un protozoaire de grande taille (0.5 à 1 mm) Il possède des cils
sur tout le pourtour de son corps de forme sphérique qui lui donne un mouvement de rotation
incessante.
Le cycle de vie de ce parasite comporte trois phases :
- la phase de croissance : elle correspond à la phase des points blancs, les parasites se
nourrissent de la chair des poissons et grossissent.
- la phase de multiplication : une fois mature (ou si le poisson meurt) les parasites
quittent la peau de leur hôte, tombent sur le fond ou les plantes et s'entourent d'une
membrane (le parasite entouré de sa membrane est appelé kyste). Ainsi protégés les
parasites se divisent activement.
la phase de propagation : le kyste éclatera en quelques heures pour libérer de 600 à
1000 parasites fils (les tomites) qui se mettrons à la recherche d’un hôte pour entamer à
leur tour leur phase de croissance (ils ont 70 heures pour trouver un hôte, sinon ils
meurent).
La durée du cycle dépend de la température, à 25° C, ce processus ne dure que 3 jours mais
peut s'étaler sur plusieurs semaines à des températures plus basses..
- 112 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
Cette maladie apparaît le plus fréquemment après une brusque chute de la température de
l'eau (changement conséquent avec de l’eau trop froide ou panne de chauffage ou brusque
chute de température en hiver et dispositif de chauffage mal adapté). Elle apparaît également
suite à un stress important (mauvaises condition de transport, mauvaise acclimatation des
poissons, introduction d’un nouveau pensionnaire …).
Les autres causes peuvent être des changements d'eau pas assez réguliers, une surpopulation,
l'arrivée d'un nouveau poisson déjà contaminé, etc...
C'est donc une maladie qui peut être totalement évitée en respectant les règles de base en
aquariophilie
Le traitement
Le parasite est ‘intouchable’ pendant sa période de croissance et sa période kystique, il n’est
vulnérable que sous sa forme libre lorsqu’il cherche un hôte. Donc on ne traite pas les
poissons mais on traite l’eau du bac. Et puisque le parasite est potentiellement présent dans
l’ensemble du bac, il faut traiter tout le bac (sauf s'il n’y a que quelques points blancs sur un
seul poisson, on traitera alors en bac hôpital le poisson infesté).
Cette maladie est très fréquente, il existe donc de nombreuses préparations dans le commerce,
(il s’agit souvent de préparations à base de colorant, le vert de malachite) elles sont toutes
efficaces si le traitement est appliqué à temps. Il faut scrupuleusement suivre la notice
(prendre garde avec les poissons sans écailles comme les Corydoras car ils sont sensibles au
vert de malachite).
Une légère augmentation de la température lorsque cela est possible permet de diminuer la
durée du traitement (le cycle du parasite étant accéléré). Il faut veiller alors à bien oxygéner le
bac et à ne pas filtrer sur charbon pendant le traitement. Il faut noter cependant que certains de
ces traitements sont à base de cuivre et donc toxiques pour les invertébrés marins. Pour
obtenir de meilleurs résultats on préconise parfois de combiner le traitement avec quelques
bains d’eau douce ou de formol de courte durée.
Pour les bacs chauffés et si la maladie est décelée suffisamment tôt : une simple élévation de
la température (jusqu’à 29 à 30° C) peut suffire. Si en 2 ou 3 jours aucune amélioration n’est
constatée, il faut traiter le bac. Quelques précautions sont nécessaires : il faut au moins 29° C
- 113 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
sinon on favorise le parasite et la situation risque d’empirer (à ces températures le
développement du parasite est très fortement freiné), toujours bien oxygéné le bac et surtout
s’assurer que tous les poissons du bac résistent à de telles températures, idem pour les plantes.
Le traitement au chlorure de sodium (sel de cuisine) accompagné d’une hausse de température
n’est pas toujours possible (certains poissons et certaines plantes le supportent mal), c’est
néanmoins un traitement très efficace contre les points blancs et de nombreuses autres
maladies ectoparasitaires. En cas de plantation fragile ou de poissons sensibles, il est
fortement conseillé de mettre en œuvre ce traitement en bac de quarantaine.
Il faut :
- Utiliser du sel non iodé, non fluoré.
- Monter la température progressivement, 2° C le premier jour puis 1° C jusqu’à 29° C (sans
dépasser 30° C sauf avec des Discus), mettre en marche la pompe à air.
- Parallèlement augmenter progressivement la concentration en sels dans le bac : d’abords
jusqu’à 2 g/l le premier jour puis 12 heures plus tard augmenter de 1 g/l, puis 12 heures plus
tard augmenter à nouveau de 1g/l jusqu’à atteindre 5 g/l (grand maximum).
- Le traitement doit durer au minimum 10 jours. Lorsqu’il est terminé, on diminuera
progressivement la température et la concentration en sels par des changements d’eau (de
30%).
LA MALADIE DU VELOURS ET DU POISSON CORALLIEN
Nous avons affaire à des organismes unicellulaires parasites appelés dinoflagellattes
Amyloodinium chez les poissons marins et Oodinium en eau douce
Un voile jaune gris apparaît sur la peau et les nageoires. Le poisson peut se frotter contre le
décor et présenter des mouvements operculaires rapides. A un stade plus avancé il refuse de
se nourrire puis gît sans mouvement dans l’eau : la peau peut se desquamer par lambeaux.
Cette maladie est souvent confondue avec les points blancs. Un poisson atteint de la maladie
de velours a cependant la particularité de sembler saupoudré d’une poussière dorée.
Le parasites se transmet de poissons à poissons sous formes de spores flagellés, lesquels
peuvent survivrent sans leurs hôtes au moins 24 heures voir plusieurs jours. Une infestation
importante des branchies peut tuer un poisson sans qu’il présente le moindre signe extérieur
suspect. Une surveillance à long terme sera difficile si le parasite est localisé dans les organes
internes ou lorsqu’il résiste aux traitements.
Le traitement
Il existe des traitements spécifiques contre cette maladie en animalerie notamment à base de
cuivre. Mais là encore leur usage est totalement proscrit dans le cas d’un aquarium récifal. Un
stérilisateur à UV est très fortement conseillé. Il tue les parasites nageurs. A ce propos voici ci
dessous un témoignage paru dans un forum d’aquariophilie sur Internet relatant les bienfaits
de cette méthode :
« Je suis aquariophile depuis 1975 et j'ai commencé l'eau de mer depuis 1980. Pendant
très longtemps, j'ai cru que les maladies parasitaires ne pouvaient être soignées que par
des produits liquides à base de cuivre, de bleu de méthylène, de vert de malachite etc...
La maladie parasitaire qui revient le plus souvent en eau de mer est la maladie des
points blancs, appelée Cryptocarion iritans, l'équivalent à l'Hychtiophtirius multificilis en
- 114 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
eau douce. Désirant pouvoir maintenir des invertébrés avec mes poissons, et appréciant
la présence d'algues de type Caulerpa, je voulais éviter d'introduire des produits à base
de cuivre. Je me suis intéressé à l’utilisation des UV sur les parasites cutanés. Ce type
de matériel est désormais disponible à des prix abordables surtout dans la gamme de
produits pour traitement UV des bassins. J'ai décidé en MAI 2003 de m'équiper en
matériel de marque LAGUNA modèle 7000 qui dispose d'une lampe de 11 W et qui est
adaptée pour la capacité de mon bac marin de 500 L. Au bout d'un an de
fonctionnement, je peux confirmer l'efficacité absolue des UV sur les parasites cutanés
qui s'attaquent souvent aux Paracanthurus hepatus par exemple. J'ai pu constater que si
je suspendais le fonctionnement de la lampe UV pendant quelques jours, le poisson
devenait plus sensible à l'attaque des parasites. Je laisse donc fonctionner en
permanence la lampe et je n'ai plus de problèmes dorénavant. Je note également
l'efficacité des UV sur la qualité de l'eau qui est plus cristalline. Grâce à la lampe UV qui
fonctionne en permanence, je peux maintenir sans problèmes dans mon aquarium marin
des clowns avec des anémones ainsi que des poissons aussi sensibles aux parasites
que les Hepatus. J'ai donc la joie de reconstituer le monde de Nemo dans mon bac
marin !! J'espère que cet article incitera de nombreux aquariophiles à abandonner tous
ces produits coûteux à l'usage et peu efficaces pour s'orienter vers les lampes UV.
Grâce à cela, il y aura moins de pertes de poissons ce qui contribuera à encourager de
nombreux aquariophiles à persévérer dans la connaissance du monde du silence. »
Un bain prolongé de trypoflavine (1 g de trypoflavine pour 100 litres d'eau) est recommandé
pour lutter contre l'Oodinium pillularis. En même temps la température est élevée à 30° C.
Les autres substances qui peuvent être utilisées contre ce parasite sont le sulfate de cuivre (0,3
g pour 1000 litres d'eau), l'hydrochloride de quinine (1,5 g pour 1000 litres d'eau) ou une
solution à 3% de sel de cuisine.
LA MALADIE DES TROUS
A l'origine, la maladie des trous des cichlidés est également une maladie de carence, qui peut
toutefois avoir des causes diverses. Etant souvent liées à une attaque de flagellés dans
l'intestin des poissons, cette dernière était longtemps considérée étant la cause primaire. Mais
une invasion massive de l'intestin par des flagellés et des bactéries est souvent attribuer à une
alimentation inadaptée.
Il existe trois responsables possibles de la "Maladie des trous":
- Spironucleus (poissons tropicaux d'eau douce)
- Hexamita (poissons d'eau froide)
- Octomitus (chez les Discus)
Ce sont des flagellés de forme ovale et à mobilité importante. L'attaque de ces flagellés peut
entraîner des infections bactériennes secondaires.
Les agents pathogènes perturbent la digestion et blessent la muqueuse intestinale. Par la suite,
les substances nutritives, les vitamines et les minéraux nécessaires ne peuvent plus être
assimilés dans les quantités requises. L'organisme du poisson tente de compenser cette
carence en faisant régresser le tissu cartilagineux au niveau de la tête et en récupérant ainsi les
substances nécessaires. Il apparaît donc des trous (souvent au niveau du crâne des poissons et
au pourtour de la tête).
Les trous n'apparaissent que chez les spécimens adultes. En effet, l'attaque des flagellés chez
les juvéniles est mortelle rapidement et les trous n'ont donc pas le temps d'apparaître.
- 115 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
La peau se déchire aux endroits atteints et la masse cartilagineuse blanche désintégrée sort. Il
reste un creux en forme de cratère. Les trous ainsi formés peuvent atteindre une taille d'un
millimètre à deux centimètres.
On note aussi un assombrissement des couleurs, un amaigrissement et des déjections
blanchâtres et visqueuses.
Une étude microscopique des excréments des poissons permet l'identification des agents
pathogènes.
Le traitement
Un traitement au métronidazole (DCI) permet de lutter contre la maladie des trous. On trouve
du métronidazole dans un médicament a orientation humaine : le Flagil (par exemple). Le
médicament peut être introduit directement dans l'eau du bac ou mélangé à la nourriture. Il
faut éventuellement associer le métronidazole à du nifurpirinol, nitrofurazone ou du
furaltadone pour lutter contre les surinfections bactériennes.
Posologie de métronidazole :
400 à 600 mg pour 100 litres pendant 3 jours.
Le métronidazole a une durée de vie de 8 heures environ (sa concentration diminue de 50% au
bout de 8 heures chez l'homme en tout cas !)
Après trois jours, faire un changement d'eau et filtrer sur charbon actif sous peine d'apparition
d'effets indésirables.
Dans la nourriture, la dose sera de 1g pour 100 g de nourriture pendant 3 à 5 jours.
Il faudra aussi revoir l'alimentation plus variée et plus équilibrée, avec un complément de
vitamines
L’EXOPHTALMIE
Il s’agit le plus souvent d’une infection bactérienne mais qui peut avoir aussi une origine
virale ou être due à un désordre métabolique plus général. Ce type de pathologie se développe
surtout dans un aquarium déséquilibré (trop de pollution liée a la surpopulation ou autres
facteurs de stress).
L’œil gonflé, on note aussi la saillie d'un ou des deux yeux à la suite d'une accumulation
graisseuse sous ce dernier. Ce symptôme pouvant être d'origines diverses, a des conséquences
tout aussi diverses ; s'il s'agit d'un simple trouble métabolique ou d'une infection bénigne, cela
peut passer tout seul: l’œil retrouvant sa taille normale dés lors que de bonnes conditions de
maintenance sont rétablies.
Dans certains cas, l’œil tombe de l'orbite, et le poisson borgne continue de vivre.
Si l'exophtalmie est due à une infection plus sérieuse, le poisson peut alors mourir s'il n'est pas
traité avec succès
Le traitement
L'origine difficilement identifiable de l'exophtalmie rend cette maladie difficile à soigner.
On pourra tenter des bains d’Ektozon, bain de 3 heures à 5 pour 3 litres d'eau + 5 g/50l dans le
bac principal, combiné avec une crème ophtalmique.
- 116 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 111 - 117
Un traitement antibactérien du commerce aquariophile peut parfois fonctionner.
Dans tous les cas, il faut aussi remédier a la cause de la maladie en rétablissant l'équilibre du
bac. Dans le cas du surplus d'azote la seule solution est de transférer le poisson infecter dans
un bac ou la saturation en azote est moindre et évidement pour le bac d'origine il faut faire en
sorte que la sursaturation en azote diminue.
L’AEROCYSTITIS (Inflammation de la vessie)
L'inflammation de la vessie gazeuse est une maladie à étiologie virale. L'infection et la
multiplication du virus peuvent s'effectuer à des températures allant de 4 à 33° C, la
température optimale pour la multiplication virale allant de 15 à 28° C.
La maladie débute par un refus des poissons. Au cours de l'évolution de la maladie, des kystes
contenant des gaz ou des liquides apparaissent dans la partie postérieure de la cavité
abdominale qui est distendue et provoquent une position tête en bas des poissons.
En même temps le pourtour du corps augmente à la suite de la croissance, des kystes. L'étude
histologique permet d'observer une inflammation et un épaississement de la paroi de la vessie
gazeuse. On observe des manifestations dégénératives. La vessie gazeuse contient du pus. Au
stade final de la maladie, d'autres organes (rein, rate, foie) sont également atteints.
L'aerocystitis est contagieuse. Elle provoque la tuméfaction du canal pneumatique (canal
reliant la vessie gazeuse à l'intestin), l'œdème du rein et des modifications au niveau de la rate
et du foie. De plus, l'inflammation de la vessie gazeuse détermine une anémie et des
anomalies des mouvements des poissons.
Le traitement
Les poissons malades doivent être retirés de l'aquarium et tués. Une lutte médicamenteuse à
l'aide d'antibiotiques, de sulfamides et de bleu de méthylène, ajoutés à la nourriture peut
légèrement retarder l'évolution de la maladie.
CONCLUSION
Les parasitoses des poissons d’élevages sont donc très diverses et un seul article ne suffirait
pas à toutes les décrire. Toute personne désireuse de s’adonner à l’aquariophilie aura tôt ou
tard à faire face à une infection de ce genre malgré tous les soins constants et attentifs qu’elle
peut prodiguer. Il ne faut pas oublier que mieux vaut prévenir que guérir et que tout l’art de
l’aquariophilie vise justement pas des soins permanents à maintenir dans l’aquarium un état
d’équilibre ou les poissons puissent de trouver à leur aise et y rester en bonne santé.
- 117 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123
REPRODUCTION ET TECHNIQUE DE GROSSISEMENT DE
SERRASALMUS NATTERERIE
Frédéric SONNET
BIOLOGIE GENERALE
Fiche signalétique
Nom scientifique : Serrasalmus nattererie
Nom vernaculaire : Piranha rouge
Famille : Characidae
Genre : Serrasalmus
Description
Sa taille en milieu naturel est d’environ 10 à 12 cm, mais en captivité il peut atteindre 20 cm
pour les plus gros spécimens. Son corps est massif et comprimé, sa bouche est en forme de
pince et puissamment équipée de dents tranchantes comme des rasoirs avec la mâchoire
antérieure légèrement proéminente. Sa livré se décompose en deux zones, la gorge et le ventre
à dominance rouge et le reste du brun argenté voir pailleté. Les juvéniles ont une dominance
du rouge encore plus marqués et des taches noires sur les flancs.
Concernant les dimorphismes sexuels, ils sont quasiment inexistants.
Habitat
Le piranha vit en groupe mais est relativement craintif. Dans la nature, ces animaux évoluent
dans les cours d’eau amazoniens. Ils deviennent dangereux quand ils se retrouvent prisonniers
dans des petites mares après les crues ou lors de sécheresses importantes. C’est
principalement dans cette configuration qu’ils sont potentiellement dangereux pour tout
animal venant s’abreuver ; mais ils sont aussi capables de s’entre-dévorer pour assurer la
survie de l’espèce.
Reproduction
Tout d’abord voici les paramètres physico-chimiques de l’eau :
pH : 6,2 à 7,2
TAC : 5 à 10° f
Température : 24 à 27° C
Nitrate : le plus faible possible maximum 10 mg/l
- 119 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123
Les piranhas sont des animaux qui protègent leurs œufs, ce qui explique qu’il est reproduit
déjà depuis plus de dix ans de façon intensive pour le milieu aquariophile. La maturité
sexuelle est généralement atteinte lorsque les individus atteignent les dix centimètres.
Lorsqu’un couple est prêt à se reproduire, il s’isole du reste du groupe et délimite un
périmètre de sécurité qui sera plus ou moins important selon le milieu et la pression du reste
du groupe. Généralement ils vont choisir un substrat qui sera surtout fonction de son
exposition au mouvement de l’eau et par conséquent du potentiel d’oxygénation des œufs ; la
fécondation est simultanée. La quantité d’œufs produite sera fonction de la taille et de l’âge
du couple, mais généralement elle varie entre 1 000 à 5 000 œufs. L’éclosion aura lieu 36 à 48
h après la fécondation puis la résorption vitelline est faite au bout d’une semaine, ce qui
entraîne la nage en eau libre des alevins et c’est à ce moment que les parents arrêtent la
protection de leur progéniture.
Régime alimentaire
Les piranhas sont des poissons piscivores voir carnivores dans certain cas, ils chassent en
banc ce qui leur permet de s’attaquer à des proies beaucoup plus grosses. Les alevins sont
aussi de redoutables prédateurs, toute proportion gardée, car quand ils atteignent 2 à 3 cm le
cannibalisme est très fréquent si les conditions de vie les y obligent.
Concernant la croissance le piranha peut avoir un grossissement très rapide, jusqu'à 2 à 3 cm
par mois pour les plus dominants.
TECHNIQUE DE REPRODUCTION
Introduction :
Pour obtenir une technique de reproduction satisfaisante, il faudra mettre en place tout un
processus de protocoles de façon à optimiser tous les stades de la reproduction et du
grossissement.
Contrôle du cycle sexuel
Infrastructure d’élevage et gestion des reproducteurs :
La première des choses consistera à isoler les couples reproducteurs. Pour cela, il faut au
préalable avoir constitué un banc de poissons adulte, voir plusieurs, suivant le nombre de
couple désiré et à la vitesse que l’on veut les obtenir. Il ne faut pas que ces bassins soient trop
grands de façon que l’on puisse facilement les retirer. Et oui, il faudra observer les animaux
pour déterminer les couples car il n’y pas de dimorphisme chez ces animaux. Pour savoir s’ils
sont en phase de reproduction, c’est facile, car les individus deviennent agressifs, ils sont
isolés du reste du groupe et leur robe s’intensifie en couleur et généralement quelques heures
avant l’accouplement, les orifices reproducteurs deviennent ex-croissants.
Une fois cette première étape accomplie, les géniteurs sont installés dans des aquariums de
400 à 600 litres entièrement exempts de décor pour des raisons de maîtrise de la qualité
sanitaire des bacs. Les seuls éléments présents dans le bac seront les supports de ponte : pot
en terre cuite ou plaque ou tuyau pvc.
Concernant l’équipement technique du bac, il doit être optimal, un éclairage relativement
tamisé pour éviter les « coup de stress », filtration spécifique, chauffage, stérilisateur UV et
- 120 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123
surtout un système de goutte à goutte pour maintenir une qualité d’eau optimale et
permanente.
Concernant le déclenchement des pontes elle se fera par « choc thermique », ces variations
feront l’objet de différents essais pour chaque couple car la réaction ne se déclenche pas
forcement à la même température pour tous les individus, une fois cette procédure établie cela
permet de faire se suivre les pontes et de préserver les géniteurs de tout affaiblissement.
Concernant l’alimentation des géniteurs, elle se composera de granulés à truite spécial
géniteur et de nourriture carnée (morceaux de poissons, moules et crevettes).
Technique de ponte
La ponte a lieu dans les bacs des géniteurs sur des supports amovibles qui seront prélevé 12
heures après la ponte. Le temps de laisser aux œufs de « durcir ». Lors du prélèvement, il ne
faut surtout pas sortir les œufs de l’eau, pour cela on immerge un récipient dans le bac et on y
introduit les œufs et leur support. En suite les œufs et leur support sont placés dans les bacs de
pré grossissement (c’est la, où aura lieu l’éclosion, la résorption vitelline et les premiers
nourrissages).
TECHNIQUE D’ELEVAGE LARVAIRE
Introduction :
L’élevage d’une espèce passe par la maîtrise de l’élevage larvaire ainsi que par une nourriture
et un nourrissage adapté, ainsi que par une bonne connaissance du comportement et des
besoins de l’espèce mise en production.
Infrastructure d’élevage larvaire
Les bassins sont équipés comme les bassins des géniteurs à une exception prés qui se situe au
niveau de la filtration car à ce niveau, il faudra sur dimensionner la filtration car le
nourrissage intensif de larves puis des alevins sera une source importante de déchets et
deuxième point il faut que cette filtration soit installée de façon à ne pas aspirer les larves (le
mieux est de mettre un morceau de mousse polyéther à alvéole ouverte au niveau de
l’aspiration et en plus elle jouera un rôle de pré filtre).
Ces bassins feront 200 à 300 litres et seront sans aucun substrat ce qui facilite l’entretient des
bacs et maintient un niveau d’hygiène optimale ; seul des tuyaux pvc seront introduit pour les
alevins de façon à limiter le stress.
Alimentation
Technique de distribution de nourriture :
La nourriture se décomposera en plusieurs phase :
Le nourrissage des larves après la résorption vitelline se composera de Nauplie d’artémia puis
des que la taille de la bouche le permet, on passe directement aux artémias congelées.
- 121 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123
Quand les individus atteignent 2 cm on mélange les artémias avec des granulés du bon calibre
pour très rapidement ne donner que du granulé dont la granulométrie évoluera avec la
croissance des poissons.
Le fait de nourrir avec des granulés permet d’éviter les carences alimentaires, les déchets de
nourriture et d’avoir une croissance beaucoup plus rapide avec des nourritures carnées
Régime alimentaire et ration journalière :
Ce type de régime permet d’avoir de bon taux de survie car de toute façon le piranha reste un
poisson relativement rustique au niveau alimentaire. C’est pour cette raison que le granulé à
truite lui convient très bien et permet d’obtenir des vitesses de croissance intéressante (2 à 3
cm par mois jusqu’à la maturité sexuelle).
Concernant la ration journalière, elle sera de deux distributions par jour (1 fois en fin de
matinée et l’autre en fin d’après midi) et l’on donne jusqu’à satiété de l’ensemble des
animaux (2 à 3 % de leur poids) mais la mise en place d’un protocole de nourrissage est
indispensable pour l’optimisation de la production.
Conduite de l’élevage :
Pour mener correctement ce type d’élevage, il faut absolument une rigueur sur la qualité de
l’eau et l’entretient des bacs car les piranhas change très rapidement de comportement si le
taux nitrate est trop élevé. Si ce paramètre n’est pas prit en compte, on aura de très grosse
perte du au cannibalisme car pour ces poissons, ce taux de nitrate élevé les met en phase de
survie comme dans la nature quand il y a des sécheresses.
Autre point très important l’homogénéité des tailles. Il faut régulièrement trier les alevins
surtout à partir de 2 à 3 cm pour éviter les dominances et avoir des croissances homogène.
TECHNIQUE DE GROSSISSEMENT EN ELEVAGE
Condition d’élevage
Pour le grossissement on doit maintenir des conditions de maintenance rigoureuse pour éviter
le développement de maladies qui peuvent avoir des conséquences désastreuses surtout si les
densités de poisson par m3 sont importantes.
Il faut prévoir un nombre suffisant de bassins de façon à ce que les lots en cour de
grossissement soit les plus homogènes possibles et surtout permettent d’avoir toujours une
taille de nourriture adaptée à l’ensemble du lot de poisson ce qui est très important pour
maintenir des bons taux de croissance.
Vitesse de croissance, poids corporel et température
Les vitesses de croissance sont intiment lié à la température et à la qualité de l’eau. Mais ce
qui est intéressant avec la température, c’est qu’à certains moments de l’élevage, si l’on note
un ralentissement de croissance, on peut augmenter celle-ci de 1 à 2° C. Ce qui va activer le
métabolisme des poissons et par conséquent la croissance, si l’on compense par un apport de
nourriture adéquat.
- 122 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 7 et 8 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 119 - 123
Survie
Le taux de survie varie en fonction de différents paramètres que sont la nourriture et la façon
dont elle est distribuée, de la qualité du suivit de l’élevage par rapport aux différents points
sus nommés.
Si tout est réuni, le taux de survie varie entre 75 et 90% suivant les moyens engagés en termes
technique et humain.
CONCLUSION
La reproduction et l’élevage du piranha sont tout à fait réalisables aussi bien par des amateurs
confirmés que par les aquariums publics. Il faut juste mettre en place une structure adaptée
aux besoins et aux résultats désirés.
Mais à partir du moment où l’on a des géniteurs de qualité, l’élevage des jeunes reste
relativement facile du fait que les larves acceptent les nauplius d’artémia ; car la difficulté de
tout élevage de poisson est de pouvoir nourrir les larves et de les sevrer aux nourritures
inertes.
La réussite de se type de projet sera fonction des moyens et du temps disponible ainsi de la
rigueur et de la méthodologie qui sera appliquée.
- 123 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 125 - 127
L’ELEVAGE DU DISCUS AU VIETNAM
David TOUYA & Günter N’GUYEN
N’Guyen International, 9, rue du Hagelbach, F-68260 KINGERSHEIM
Il y a 15 ans, nous décidions de nous implanter au Vietnam pour y développer un programme
d’élevage de poissons tropicaux et plus particulièrement du DISCUS.
POURQUOI LE DISCUS ET POURQUOI LE VIETNAM ?
Il y a une vingtaine d’années, le Discus se vulgarisait et est rapidement devenu « le Roi des
poissons d’aquarium ». Sa reproduction très difficile a freiné son implantation sur le marché
mais a aussi suscité beaucoup d’intérêt pour un élevage dont la réussite dégageait respect et
fierté.
Son mode de reproduction très curieux et passionnant a participé au succès de son
développement.
Son prix élevé laissait envisager des rentabilités intéressantes.
La première difficulté consiste à réunir un couple. Cela suppose des conditions de
maintenance excellentes, avec un biotope se rapprochant au maximum de celui des sites de
capture et avec des qualités d’eau irréprochables. Les éléments les plus sensibles sont le pH,
soit entre 5.5 et 6, correspondant à une eau extrêmement acide, une faible minéralisation,
(dureté GH et KH faible) et une conductivité très basse soit 50 à 100 micro siemens.
La réunion d’un troupeau de Discus en âge de se reproduire peut favoriser la formation d’un
ou plusieurs couples. La réunion d’une paire (mâle + femelle) peut également aboutir à la
formation d’un couple. Le résultat ne peut parfois être positif qu’après une multitude d’essais
de rapprochement.
Le décor a une grande importance dans la réunification d’un couple car il doit éviter tout
stress au poisson réputé délicat, peureux, sauvage. Un décor composé de racines permet aux
poissons de s’abriter dans des zones plus ombragées ou plus isolées et favorise ainsi la
formation du couple.
Avoir réuni un couple n’est pas encore une garantie de réussite car se posent ensuite les
problèmes de ponte, de support de ponte et de fécondation.
Généralement lorsqu’un couple s’est formé, il est isolé dans un aquarium équipé d’un cône de
ponte ou parfois de support de ponte de formes variées et aux pentes bien étudiées permettant
un bon accrochage des œufs et surtout une bonne fécondation de ces œufs par le mâle.
- 125 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 125 - 127
L’isolement dans un aquarium exempt de décoration, sable, etc… évite toute agression des
œufs par des parasites ou autres prédateurs et permet une reproduction dans un milieu
aseptisé.
Lorsque toutes ces étapes sont franchies, peut se poser le problème des pontes dévorées.
Il arrive souvent que les œufs éclosent, que les alevins encore attachés à leur support frétillent
et qu’alors pour des raisons mystérieuses, ils soient dévorés par les adultes. Un esprit de
protection exacerbé peut être à l’origine d’un tel comportement. Une protection par une grille,
permettant la ventilation des oeufs, peut parfois éviter ce cannibalisme.
Après la ponte puis l’éclosion des œufs, les alevins restent accrochés en grappes au support
jusqu’à résorption complète des réserves vitellines.
Puis démarre cette phase merveilleuse de la reproduction du Discus qui est l’alimentation des
alevins sur le dos des parents.
Les adultes sécrètent au travers de leurs écailles, un mucus nourricier représentant la seule
alimentation durant les premiers jours. Les alevins gravitent sur le dos des parents pour
brouter leur nourriture, et lorsque l’un a épuisé sa réserve alimentaire, il se secoue pour
envoyer les petits Discus sur le dos du partenaire.
Quel spectacle lorsqu’une ponte est menée à son terme et couronnée de succès ! !
Les sujets sauvages ont été introduits régulièrement dans les années 1960 à 1980.
D’abord le Discus brun (Symphysodon aequifasciatus axelrodi ) en provenance de la région
de Manaus puis de nombreuses variétés plus rares firent leur apparition sur le marché mondial
en provenance du lac Tefe, des rivières Manacapuru, Jari, etc…
Parmi les Discus sauvages très attractifs et brillamment colorés, on peut citer le Discus
Heckel, (Symphysodon discus) Bleu, Vert , Turquoise (Symphysodon aequifasciatus
aequifasciatus ) etc…
On peut également trouver beaucoup de Discus issus de croisement.
Ces sujets se sont probablement croisés lors des hautes eaux durant la période des pluies
lorsque certains cours d’eau communiquent avec d’autres. Toutes les variétés de Discus sont
capables de se croiser.
En général, les Discus hybrides sont recherchés et pour permettre une meilleure appellation,
l’exportateur précise le cours d’eau dans lequel il a été pêché.
L’ELEVAGE DU DISCUS EN ASIE
Pour faire face à une demande croissante, l’élevage du Discus s’est développé d’une façon
importante dans le sud-est asiatique. D’autre part le marché s’est orienté vers des sujets de
plus en plus colorés tels que le Discus Pigeon Blood, le Discus Diamand, le Discus Malboro,
etc…
Les coûts de production très faibles orientent tout naturellement l’élevage vers l’Asie.
Les frais de chauffage sont pratiquement inexistants ; la filtration est plutôt remplacée par un
renouvellement important et quotidien de l’eau ; la nourriture y est abondante et peu chère.
- 126 -
Journées Biologiques du Parc Phœnix – Nice, 21 et 22 avril 2006
Mém. Inst. Océano. P. Ricard 2006, pp : 125 - 127
POURQUOI AU VIETNAM ?
Le Vietnam est un pays d’eau. De nombreux fleuves et rivières sillonnent et traversent le
pays.
On y trouve de nombreux plans d’eau et beaucoup de familles ont leur propre bassin pour
l’élevage des poissons, des canards, le bain du buffle, etc…
La présence de toute cette eau a dégagée des « vocations aquariophiles ».
Ainsi beaucoup de vietnamiens possèdent quelques poissons du genre betta ou voile japonais.
Ils avaient donc à priori les qualités pour réussir des reproductions plus difficiles comme celle
du Discus.
ORGANISATION DE L’ELEVAGE
Au départ, une trentaine de familles ont participé à la production.
Des réunions ont été organisées pour apporter toutes les informations utiles au bon
déroulement des opérations et à l’organisation de la reproduction.
Des familles ont été choisies pour servir de station de collecte et d’emballage.
Ces stations de collecte rassemblent la production de ces familles et assurent toute la
logistique emballage selon un cahier des charges bien défini.
Ces centres de collecte acheminent les poissons vers la station d’exportation.
Une communication permanente existe entre cette dernière et l’ensemble des producteurs.
Le stock de chaque éleveur est connu pour la mise à jour des disponibilités et permettre à
notre société importatrice de passer ses commandes selon les disponibilités réelles.
La production est orientée en général selon les besoins du marché, pour ce qui concerne les
variétés et les tailles.
La qualité est surveillée et encouragée.
Lors d’une exportation, les Discus sont acheminés vers la station mère où convergent,
également, d’autres poissons issus d’élevage ou capturés ou même se joignent des poissons
marins et invertébrés qui sont stockés et emballés sur ce même site de départ.
La reproduction du Discus au Vietnam a pris un essor considérable.
A ce jour de nombreux Discus sont dirigés vers tout le sud-est asiatique (Singapour, Malaisie,
Thaïlande), l’Europe et les Etats-Unis.
- 127 -