69 des plantes qu`ils y ont récoltées. En ce début du xm e siècle

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69 des plantes qu`ils y ont récoltées. En ce début du xm e siècle
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COMMUNICATIONS
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des plantes qu'ils y ont récoltées. En ce début du x m siècle cependant,
le champ d'action européen de nos herborisateurs musulmans est déjà
bien rétréci. A b u l - ' A b b â s , en 1 2 1 6 , part pour le pèlerinage. 11 emprunte
la voie de l'Ifriqîya, c o m m e le montrent les citations de noms de l i e u x :
Tunis, B a q q à d a , Tozeur, où le v o y a g e u r signale telle ou telle espèce
végétale intéressante, et continue par la Tripolitaine et l ' E g y p t e . Au
r e t o u r , il passe par la Sicile et note, par exemple, dans son récit de voyage,
sa rihla, la présence du papyrus (arabe, bardi : berbère, tabûda), à
Païenne, dans une pièce d'eau voisine du palais du roi franc.
Jbn al-Baytâr ne tarde pas à se mettre en route à son tour, l u i 1 2 2 0 ,
il est à Bougie où il étudie la plante nommée aatarilâl (Ptychotis verticillata D u b y = P. ammoïdes K o c h ) d o n t une tribu kabyle fait un véritable
commerce c o m m e remède de la lèpre ( 1 ) . il s'arrête ensuite à Constantine
où, cette l'ois, c'est le pyrèthre d'Afrique, en berbère : tigentest, qu'on
exporte. A Tunis, il cueille le chardon acaule n o m m é tafghayt; à Tripoli,
il voit pour la première fois l'Asclépiadée déjà décrite par A b u Hanîf'a ( 2 )
el qui existe aussi clans l'Lxtrème-Sud marocain.
Je ne puis suivre notre botaniste au cours du long v o y a g e qui le conduit en Asie mineure, puis en Syrie et en E g y p t e . Plus heureux avec lui
qu'avec Uni ar-Rûmiya, qu'il n'avait pu retenir, le sultan ayyûbite
réussit à attacher Ibn al-Baytâr à sa cour, en le chargeant de l'inspection
des herboristeries du Caire. Mais la flore d ' E g y p t e n'a pas l'intérêt de
celle de Syrie ; il profite d o n c des déplacements du souverain, qui règne
sur les d e u x contrées, pour revenir à Damas et pousser jusqu'à Diarbékir
et Mossoul. C'est au cours d'un de ses voyages que la mort le surprend,
en 1 a/|8.
La renommée du Traité des simples d'Uni al-Baytâr doit aussi beaucoup au médecin français dont le nom revient souvent ici : le l ) Lucien
L E C L E R C , qui n'a pas cessé, au cours de ses beaux travaux sur la science
arabe, d'insister sur la valeur de l'œuvre du botaniste de Malaga et l'a
traduite en l'enrichissant de gloses érudites. L ' A c a d é m i e française des
Inscriptions et Belles-Lettres s'est honorée en permettant à L E C L E R C
d'éditer son travail clans trois grands volumes de la collection des Notices
et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, de 1 8 7 7 à i<S83.
r
Au Maroc, c o m m e vous savez, c'est seulement à partir du x v i ° siècle
que la culture des sciences c o m m e n c e à se développer d'une façon indépendante, et c'est à l'arrivée des Musulmans d'Espagne, véritable ferment, qu'elle le doit. Le médecin du sultan sa'dien al-Mansùr ad-dahabi,
dont il a été déjà question : al-Wazîr al-Ghassâni, était issu d'une famille
de souche arabe qui s'était tixée en Andalousie et émigra à Lès. Des deux
ouvrages qu'il nous a laissés, et qui sont encore inédits, l'un concerne la
(1)
l>' L E U L K H C ,
• ?•) Supra, p, 156.
op.
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