CigaleMag n°27

Transcription

CigaleMag n°27
sommaire
r
hiffmache
Edito
BONS PLANS
10
ENQUÊTE
14
ART ET CULTURE
Paris à la carte
Malins… et pas radins
Roucheray Tempera
L’Europe fait son cinéma : MEDIA
Bons plans théâtre
Art contemporain
22
SECRETS DE VIGNE
25
SECRETS DE NATURE
28
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
30
SECRETS DE TENDANCE
34
ESCAPADE
44
CIGALE VOYAGE
47
HISTOIRE DE PAIN
50
SECRETS DE CHEFS
Le Bistrot du Sommelier
de Philippe Faure-Brac a 25 ans
La recette de Cuisine.tv
Passion Fromagium
La Fondation Brigitte Bardot agit
Ma rencontre avec Barbara Schulz
Web tendance
À contre-tendance
Les Caraïbes françaises
Chambres d’hôte en Eure-et-Loir
Fête du pain : Québec à l’honneur
Pain aux bleuets du Saguenay Lac Saint-Jean
par Françoise Lemoine
[email protected]
© N. Sc
6
PASSEZ LE PONT
V
oici venu le joli mois de mai, le joli mois des
ponts, l’occasion pour beaucoup d’affirmer
péremptoires : « Pendant les ponts, je fais un
break ». Et là, ça ne colle pas. « Pendant les ponts
je fais un break », cela signifie : « Pendant les
ponts je coupe les ponts ! »
Faudrait savoir. Ça, c’est quand même bien Français : jamais content, toujours en train de râler, de
contester. On vous offre de beaux ponts, et pour
certains, vernis, même de vrais viaducs, et patatras, plutôt que de s’en réjouir, d’en profiter, pour
une fois, pour passer d’une rive à l’autre sans se
mouiller, ni salir le bas de son pantalon, eh bien
non, voilà que l’on regimbe, que l’on s’insurge,
que l’on jette à bas ce cadeau suspect, présumé
venimeux, en prévenant d’entrée : « Moi, je vais
faire un break… »
Alors là je dis non. Trop c’est trop. Profiter d’un
pont pour faire un break, ça ne tient pas debout,
Or, un pont qui ne tient pas debout n’a pas de
sens, et comment emprunter un pont qui n’a pas
de sens sans tourner en rond toute la journée ?
Hein ? C’est pas malin !
Alors ? À quoi bon bénéficier de trois ou quatre
jours de congé si c’est pour se morfondre en tournant en rond sur un pont giratoire qui ne mène
nulle part ? Autant reprendre son tablier et s’en
retourner travailler. D’ailleurs, moi de mai ou pas,
avez-vous jamais vu un pont rendre son tablier ?
Donc, n’en parlons plus, c’est décidé, cette année,
en mai, il n’y aura que des ponts suspendus…
Des quoi ?.. Ah non !... Vivement le mois de juin…
Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique,
nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ?
Écrivez-nous à : [email protected]
Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur
en chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected]
– Ont collaboré à ce numéro : Jildas Mahé, Arsène Corvec, Alexandre Dousson, Christophe Michel, Florence Lagarde, , Annabelle Milot, Sabine Corvec, Alexis Sainte Marie, Marie
de Metz-Noblat, Jean Lapoujade – Service publicité : Alexandre Parmentier - 01 45 05 19 43 - [email protected] – Directeur de la publication : Sighild Blanc :
[email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France.
En couverture : photo : Nicolas Schiffmacher
BALADE AU PAYS DES GÉANTS
aircanada.com
bonjourquebec.com/fr
BONS PLANS
GRAND PRIX DE LA BAGUETTE
DE TRADITION FRANCAISE
DE LA VILLE DE PARIS 2009
1 : Franck TOMBAREL
64, av Félix Faure Paris XVe
2e : Benjamin TURQUIER
134, rue de Turenne Paris IIIe
3e : Stéphane EURY
98, rue de Meaux Paris XIXe
4e : Eran MAYER
100, rue du Théâtre Paris XVe
5e : Djibril BODIAN
38, rue des Abbesses Paris XVIIIe
6e : Stéphane HENRY
2 bis, bd Morland Paris IVe
7e : Thierry RACOILLET
50 bis, rue de Douai Paris IXe
8e : Frédéric PICHARD
88, rue de Cambronne Paris XVe
9e : Jean-Marc TOUCHARD
111, rue Saint-Dominique Paris VIIe
10e : Bertrand POUGNET
52, av d’Italie Paris XIIIe
er
COUP DE FRAÎCHEUR ET DE PURETÉ
SUR LES BIJOUX !
L’équipe ArtGem est jeune mais bien
implantée dans le métier depuis de nombreuses années, puisque le père de Julie
Hardouin était lapidaire et son grandpère, joaillier. Grâce à cet héritage, le
savoir-faire de Julie est inestimable. Avec
Valentin Schrynemaekers, Julie conçoit
sa toute première collection de bijoux
extrêmement novatrice, fraîche et pure.
Cette première collection absolument
divine est désormais visible sur le site
artgem.fr. La singularité de ces créateurs,
c’est la gamme des prix – à la portée de
toutes les bourses – et un choix rare dans
la qualité des pierres. Et pour les plus fortunés ou les amateurs de pièces uniques,
ils continuent de créer et de réfléchir avec
vous sur vos propres créations. Petite curiosité sympathique, leur site vous permet
de découvrir les pierres qui correspondent
à votre mois de naissance, ainsi qu’à
votre signe astrologique.
www.artgem.fr
6 CIGALE 27
&
LA BILLETTERIE DE
www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn)
Bons plans
par Jildas Mahé
À LA CARTE
e- sh op pi ng
5€
À PARTIR DE
Les trésors loufoques
du Dindon
Dans la famille « Sciences et Nature » je demande un Réveil à Eau, effectivement de
l’eau suffit à le faire fonctionner et un Antworks, un aquarium très spécial pour élever mes
fourmis tranquillement, un Globe en lévitation ainsi qu’une station météo Laser. Dans la
famille « Gadgets », fatigué de pousser ma souris ordi, je demande un « Repose poignet »
et pour épater mes amis une « Horloge Inversée » et pour les rendre fous, le Casse-tête
Bouteille où j’emprisonne un bon cru classé, histoire de faire monter la tension ! Qui sera
le plus malin ! Vous l’aurez compris il y a en a pour tous les goûts grâce à cette petite
entreprise familiale située au cœur de l’Isère qui n’a de cesse de nous surprendre et de
nous enchanter par ses inventions drôles et délirantes, utiles et souvent très design. Coup
de cœur assuré !
www.ledindon.com
pr at iq ue
20€
Le système D continue,
et les enchères aussi
Fabriquemoi.com c’est facile et c’est sur toute la France ! D’un côté vous avez l’acheteur
qui cherche soit à faire fabriquer un objet, du standard ou du sur-mesure, soit à faire faire
des travaux spécifiques, tels que la découpe d’un arbre, ou la réalisation d’un portillongrille... Je dépose mon annonce avec description détaillée de l’ouvrage ou du service et
je fixe mes conditions ainsi que la durée de celles-ci, et je décide du type de règlement.
En face, des fabricants réagissent ils sont artisans, professionnels ou particuliers bons
bricoleurs…, à vous de choisir. Des devis gratuits vous seront adressés sur lesquels vous
pourrez réagir. Au final, vous faites votre choix. Et caractéristique exceptionnelle de ce site,
ce sont les fabricants qui font les enchères à la baisse pour remporter « l’affaire ». Et ici
on touche tous les métiers : ébénisterie, charpenterie, carrosserie, ferronnerie-serrurerie,
pierre, jardinage, horlogerie, bijouterie, cordonnerie, moulage-fonderie, peinture, plomberie,
maçonnerie, sculpture, verrerie, confection, vannerie, tonnellerie et tous les autres.
www.fabriquemoi.com
tra ns po rt
12€
…le trajet
en covoiturage
Envoituresimone propose aux voyageurs intéressés par le covoiturage de réserver leur
billet comme ils ont l’habitude de le faire pour les moyens de transport classiques. Avec ce
ticket ils pourront voyager partout en France et en Europe dans la voiture d’un particulier.
Le prix varie selon le trajet et le nombre de passagers. Compter environ 12 € si les quatre
places sont occupées. Ce service apporte différentes garanties de sécurité comme par
exemple le respect des règles d’assurance, le paiement sécurisé entre le conducteur et
ses passagers ou encore l’identification et l’évaluation des utilisateurs. Face au succès déjà
rencontré, Envoituresimone compte dépasser le demi-million de places disponibles d’ici au
troisième trimestre.
www.envoituresimone.com
BONS PLANS
in so lit e
10€
cu is in e
Shopping
éthique
Merci est un magasin inédit. Ce nouveau temple de 1 500 m2
situé entre le Marais et la Bastille propose aussi bien de la mode,
de la déco, des livres, que des fleurs et reverse ses dividendes
à des associations humanitaires malgaches. Ce lieu insolite
accueille également les bibelots qui s’entassent dans un coin de
votre appartement , pour ensuite être revendus à prix mini, mais
on trouve aussi des objets chinés : service à thé Wedgewood,
vaisselle de bateau en étain… Toute la famille peut aussi y venir
s’habiller. Des modèles vintage comme arty sont proposés.
Merci, 111 boulevard Beaumarchais (XIe) - 01 42 77 00 33
cu ltu re
0€
Musée
pour les jeunes
Depuis début avril, les musées et monuments nationaux sont
ouverts gratuitement aux moins de 25 ans et aux enseignants
des premier et second degrés. Face au succès rencontré
lors d’une expérience similaire menée un soir par semaine
pendant six mois, à Orsay, Beaubourg, au Louvre et au Quai
Branly , le gouvernement a décidé d’élargir ce système. La
fréquentation ayant augmenté de 52% en moyenne pendant
la période d’essai. La gratuité ne concerne que les collections
permanentes.
…la minute
sur votre mobile
Avec « Zero forfait » lancé par Call in Europe, pas d’abonnement,
pas d’engagement, pas de forfait mensuel, pas de recharge, pas
de gaspillage de minutes. De plus, on conserve son mobile et son
numéro. Pour accéder à ce service, il suffit de verser 9.50 Euros et
d’insérer la carte SIM. Les appels coûteront deux à trois fois moins
cher que chez les opérateurs traditionnels : 0,19 € la minute vers
les fixes et mobiles en France, sept jours sur sept, vingt-quatre
heures sur vingt-quatre.
www.zeroforfait.fr
es
fê te de s m èr
0€
À partir du 25 mai, plus d’une soixantaine de restaurants accueille
les aficionados de l’agneau . Cette viande prisée, surtout à
l’occasion de Pâques, sera à l’honneur et mise en scène autour
de recettes faciles et parfois surprenantes. Un lieu éphémère
sera mis en place à Paris du 8 au 14 juin. Dans la journée,
dégustation de recettes créatives, le soir, Vincent Ferniot, Trish
Deseine et Julie Andrieu, accommodent l’agneau à leur façon.
6, cité de la Roquette (XIe) - www.agneaupesto.com
dé te nt e
50€
Un institut de beauté
pour les mamans !
Difficile souvent de faire une pause détente quand on a des
enfants. Mum et Babe, un institut du XIe arrondissement prend
soin aussi bien des mamans que de leurs enfants. Pendant
qu’elles se refont une beauté : coupe de cheveux ou massage,
une baby-sitter s’occupe des bambins. Une salle de jeux avec
transats et table à langer a spécialement été prévue à leur
intention. Gommage et modelage détente : 50 € les 30 minutes,
shampoing-coupe-brushing : 45 €, prise en charge des enfants
comprise dans les prestations.
Mum&Babe - 3, rue Keller (XIe) - Tél : 01 43 38 83 55
cu is in e
m ob ile
0,19€
0€
L’agneau
fait son show
Les mères à l’honneur
au Café du Quai Branly
Près de la Tour Eiffel, le café du Quai Branly propose à l’occasion
de la fête des mères, des menus très abordables pour passer
un déjeuner face au jardin luxuriant du musée : 16,50 € et 10 €
pour les juniors. On peut bien sûr choisir aussi des plats à la carte.
Autre cadeau : le Café du Musée offrira aux mères de famille
une pause de bien être et de massages au Vistabulle, un espace
multisensoriel, à quelques totems du Musée. Cette opération
commencera le 1er juin et s’achèvera le 7 juin.
Le café du Musée du quai Branly - 27 quai Branly - VIIe - tél : 01 47 53 68 01
VISTALBULLE : VISTAL Invalides - 160, rue de Grenelle - VIIe
0€
Ateliers cuisine
avec Entremont
Les mardi 19 mai et jeudi 18 juin de 20h à 21 h, les apprentis
cuisiniers peuvent profiter de deux ateliers animés gratuitement
par le chef Guy Martin. L’atelier Cuisine et Tartine Entremont
permettra à tous les gourmets d’adopter de bons réflexes et
de savoir gérer leur temps avec des produits du quotidien pour
se faire plaisir, régaler leur famille et surprendre leurs amis. Les
inscriptions s’effectuent à partir du 20 avril, (dans la limite des
places disponibles) puis dès le 20 mai pour le deuxième atelier
sur le site Internet d’Entremont : www.entremont.com.
Atelier de Guy Martin : 35-37, rue de Miromesnil, Paris 8e
va ca nc es
300€
Louer une maison
pour une semaine
À l’occasion des escapades printanières, VACANDO propose
des offres attrayantes et d’un excellent rapport qualité-prix. Un
vaste choix d’hébergements dans toute l’Europe est suggéré
pour un budget de 300 € maximum la semaine, comme une
résidence rurale en Espagne ou un chalet dans les Alpes ou
encore un appartement en ville. Pour les inconditionnels des
départs à la dernière minute une promotion spéciale de moins
33% est offerte.
www.vacando.fr
CIGALE 27 7
BONS PLANS
À PARTIR DE 8 €
SPORT TYPIQUEMENT SUÉDOIS !
Association à but non lucratif,
Friskis & Svettis est une des
plus grandes chaînes de centres
sportifs de Suède, implantée en
France depuis plusieurs années
déjà, elle compte 153 centres
locaux à travers 10 pays dans le
monde et environ 442 782 membres. Le concept de ces centres
est de permettre au plus grand
nombre de pratiquer un entraînement physique agréable et de très
grande qualité. Celui-ci est basé
sur la musique, le plaisir de bouger et un enseignement redoutable d’efficacité qui donne surtout
envie de continuer l’exercice avec
plaisir. Il n’y a pas recherche de
performances sauf celle de votre
bien-être. Des séances de Jympa,
séance de gymnastique collective
typiquement suédoise et concept
créé par des kinésithérapeutes,
se décomposent en trois niveaux
d’intensité : basic, standard et
intensive. Les animateurs tous
formés au sein de la Fédération
sont contrôlés tous les ans.
Prévoir une tenue confortable
et surtout des baskets à usage
intérieur. Une première séance de
découverte est offerte. Ce qui ne
gâche rien l’accueil suédois est
extrêmement agréable.
8 € la séance
65 € la carte de 10 séances
Le semestre du printemps
(de janvier à fin juin) 110 €.
Adresses :
• 74 bis, rue Lauriston (XVIe)
• 12, rue des Amiraux (XVIIIe)
• 2, rue Ronsard (XVIIIe)
• 4 bis Cité Véron (XVIIIe)
Tél. 01 42 28 59 50
(du lundi au vendredi
de 9 h à 15 h)
www. friskisparis.com
8 CIGALE 27
cl ic
0€
Revente de billets
sur le net
Le site zePASS.com permet de remettre en circulation ses billets de train quand on a
changé d’avis. L’intérêt de ce système est aussi bien d’un côté comme de l’autre. Les
billets sont revendus avec une décote moyenne de 10 à 15 % sur les tarifs promotionnels
non échangeables et non remboursables de la SNCF, déjà fortement remisés. L’achat d’un
billet de train d’occasion permet de réduire de façon très significative son budget. Créé
au mois de décembre 2002, zePASS.com est le premier site français à avoir organisé la
revente légale de billets sur Internet. Il est d’ailleurs le seul en France à couvrir l’ensemble
du marché de la revente de billets et de places : train, mais aussi concerts, spectacles,
théâtre, matchs sportifs ou loisirs. Le service est totalement gratuit pour les vendeurs, car
il n’y a aucun frais fixe de mise en vente.
www.zepass.com
cl ic
0€
Pour ne plus partir
en vacances tout seul
Finies les vacances en solo ou avec un grincheux, tout comme les suppléments « single ».
En quelques clics, on peut trouver une personne pour partager ses vacances, ses loisirs
ou sa voiture. Les annonces sont classées selon les critères des utilisateurs : destination,
âge, habitudes de vie… Idéal pour faire des économies, mais faut-il encore que les profils
correspondent. La cohabitation n’est jamais facile, pire si on n’a pas fait connaissance.
www.annonces-voyages.com
m us iq ue
8€
Mélodies en cascades
à Versailles
Depuis le 4 avril et jusqu’au 25 octobre, les Grandes Eaux musicales jaillissent dans les
bosquets et fontaines du château de Versailles. Cette année encore la partie musicale
incombe à l’organiste Christophe Rousset, féru de musique baroque. On ne change
pas une équipe qui gagne. Lully, Desmarest, Rameau occupent donc les lieux pour les
ouvertures et rythment les danses à trois temps comme les chaconnes et les passacailles.
Ces sons jaillissent des colonnes et des bosquets et redonnent vie aux statues de marbre
et d’or. En outre, les traditionnelles promenades musicales vont être organisées au cœur
des jardins à la française, à partir du 30 juin et jusqu’au 23 septembre de 9h à 17h30
www.chateaudeversailles-spectacles.fr - 01 30 83 78 89
Mises en eau de 11h à 12 heures et de 15h 30 à 17h30. Ouvert les samedis, dimanches et jours fériés
de 9h à 17h30. Entrée pour les enfants entre 10 et 18 ans : 6 €
cu ltu re
5€
La Russie
flamboyante
La Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent met à l’honneur, en collaboration avec le
Musée Ethnographique de Russie, une collection de costumes populaires russes des XIXe
et XXe siècles, portés à l’occasion de fêtes et de mariages. Ces belles créations reflètent
divinement bien la tradition populaire et la joie de vivre du peuple russe à travers des
couleurs chatoyantes et des superpositions d’étoffes. Des photographies de la collection
Shabelskaya (fin XIXe et début du XXe siècle) seront également exposées. Plaisir des yeux
et voyage dans le temps assurés.
3, rue Léonce Reynaud - XVIe - M° Alma-Marceau - 01 44 31 64 31
Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h - Jusqu’au 30 août 2009
www.fondation-pb-ysl.net
BONS PLANS
va ca nc es
pr at iq ue
25€
Faire garder son chat
et arroser ses plantes
ChaPacha propose pendant votre absence de garder à domicile
votre chat et d’arroser vos plantes, voire même vous faire
quelques courses. Tarif de la visite : 25 € la demi-heure, un prix
dégressif en fonction du temps passé. Ce système relevant des
aides à la personne, peut être déductible des impôts.
Réservation possible sur le site www.chapacha.fr
06 26 51 06 78 - 0 1 76 67 26 47 - De 9h à 20h
sp or t
0€
Un programme de remise
en forme dans les parcs
Le Conseil général des Hauts-de-Seine invite les amateurs
sportifs à suivre un programme de remise en forme dans les
parcs de la région sous la conduite d’une équipe d’éducateurs
spécialisés. « Parc-Courons les Hauts-de-Seine » permet de
faire du sport gratuitement, quel que soit le niveau ou l’âge du
participant. On apprend ainsi à courir efficacement et à son
rythme. Outre la course, les exercices d’assouplissement, et
de culture physique, des conseils d’hygiène et de diététique
personnalisés sont dispensés pour améliorer sa pratique sportive.
Rendez-vous les samedis matin de 10h à 12h, voir liste des parcs
concernés sur le site www.hauts-de-seine.net
55€
Apartmentparis propose de réserver un appartement pour un weekend voire plus dans la capitale. Rien ne vaut l’intimité d’un logement
cosy et indépendant pour profiter des plaisirs de la vie parisienne.
Des services annexes type blanchisserie ou ménage peuvent être
prévus comme aussi une bouteille de champagne et des fleurs ou
encore une voiture à la gare. Le concept s’inspire des gîtes basés
pour la plupart en zone rurale. Les tarifs sont accessibles : à partir
de 55 € la nuit pour 2 personnes. À la différence des résidences de
location où chaque logement est identique, Apartmentparis qui gère
une soixantaine de lieux, apporte un soin particulier au décor.
Réservation en ligne : http://apartmentparis.fr
Assistance téléphonique : 01 53 38 84 00
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0€
200 concerts dans
les kiosques des jardins
Les kiosques à musique des parcs Montsouris, Buttes-Chaumont,
Luxembourg , Georges Brassens, entre autres, accueillent de mai à
octobre un grand nombre de formations : fanfare des gardiens de la
paix, big-band du XVe arrondissement, association symphonique de
Paris. Bref, deux cents concerts gratuits sont prévus.
www.jardins.paris.fr
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ENQUÊTE
Malins…
et pas radins !
TI-CRISE
par Françoise Lemoine
NOS RECETTES AN
Ras-le-bol de la crise. À moins de la
prendre à rebrousse-poil et de profiter
des opportunités.
P
as question de restreindre
son train de vie parce que
les temps sont durs. Alors
on troque, on blogue, on ergote,
pire, on mégote pour préserver sa
cagnotte. Au règne du système D,
la chasse aux combines malignes
est ouverte. À moins de revenir aux
vieilles valeurs en faisant la chasse
au gaspi en devenant plus fourmi
que cigale… Pour les hédonistes,
les deux ne sont pas incompatibles, mais même pour eux la crise
laissera des traces. Plus rien ne sera
comme avant.
Commerçants, voyagistes, restaurateurs, grands couturiers cassent les
prix pour attirer le chaland. Alors
profitons de l’aubaine. Certains ne
s’en privent pas. Pour preuve : les
ventes réalisées en promotion dans
la grande distribution ont repré-
10 CIGALE 27
senté 17,4 % du chiffre d’affaires
contre 16,2 % quatre ans auparavant, a constaté la société d’études
de marché Iri.
Une radine hédoniste
« Un sou est un sou, ironise Véronique, une jolie quinqua, mais j’ai
l’impression d’être de plus en plus
radin. » En fait pas du tout, car Véro
comme l’appellent ses amis, adore
faire des cadeaux à son entourage,
mais pas question pour elle de payer
le prix fort. Elle traque donc en permanence la bonne affaire et reste
à l’affût des promos sur Internet
comme dans les magasins, sans pour
autant rogner sur la qualité. Véro
n’est pas dans le besoin, mais elle
préfère réaliser des économies sur
les achats du quotidien pour mieux
se lâcher quand elle a un coup de
cœur : « Jamais je ne l’ai regretté ».
Inutile d’avoir honte, la radinerie est
devenue, avec la crise, très tendance. La preuve le site radins.com (1)
compte 1 300 000 abonnés.
Ces grippe-sous nouveau genre ne
boudent pas pour autant leur plaisir. Ils sortent, vont au restaurant,
au théâtre, voyagent, partent au
ski. Mais à chaque fois à moindres
frais : « Je rogne sur certains achats
pour en privilégier d’autres », témoigne encore Véronique, qui hésite à réserver chez Hélène Darroze,
une des meilleures tables de Paris
qui propose un menu « crise » à
30 €, ou chez Alain Ducasse qui
vend la truffe noire à prix coûtant.
Pourquoi se priver ? : « Il faut en
profiter », lance l’épicurienne en
écarquillant ses grands yeux. Pourtant une question la titille : « ne
vais-je pas tomber dans la spirale de
l’avarice ? », s’inquiète-t-elle « J’ai
horreur de me faire avoir. Mais
j’éprouve toujours du plaisir à dé-
ENQUÊTE
penser. Même pour les autres. »
Alors qu’elle se rassure ce point positif est incompatible avec l’avarice.
Et elle n’est pas la seule à agir ainsi.
Surtout que les opérations de promotion se multiplient. Le client est
même déboussolé. Dans certaines
enseignes les soldes à la carte sont
déjà en place.
Au bonheur
des fashionistas
Finies les dates imposées. Avec le
dispositif « soldes flottants » lancé
après le vote de la loi de modernisation de 2008, les commerçants
peuvent choisir deux semaines
fractionnables dans l’année. Gap,
France Arno, Tati, 3 Suisses, Eram
se sont déjà engouffrés dans la brèche. Il faut bien trouver des solutions pour concurrencer Internet
qui cartonne avec bazarchic.com
ou vente-privee.com (2).
Malgré la crise, les dépôts-ventes
ne se sont jamais aussi bien portés.
Dans la même veine, l’opération
« Viens dans mon dressing », rencontre un grand succès. De petits
Pour les gourmets aux poches percées,
le menu “Crise” d’Hélène Darroze.
Pour les coquettes sans le sou,
le Training Center
de Jean-Louis David.
créateurs ultra pointus vident le
temps d’un week-end leurs placards
dans le Marais (3). On y trouve des
pièces branchées à mini prix, le tout
dans une super ambiance. Un DJ est
même là pour animer ce grand raout
de fashionistas (3 € l’entrée).
À fond la forme
Ce n’est pas parce qu’on n’a pas
d’argent qu’il faut se laisser aller.
Alors toutes les combines sont bonnes. On va ainsi se faire couper les
cheveux gratis ou presque, dans les
training centers des grands salons :
11 € la coupe fashion à l’Académie
Franck Provost (4), 18 € avec la coloration. Seules conditions : avoir
plus de 18 ans et aimer changer
de tête. C’est encore plus abordable chez Jean-Louis David. Autre
tuyau : acheter les petits guides
« Smart and Go » (5) qui donnent
des bons de réduction de 30 à 50 %
chez différents coiffeurs et instituts
de beauté. Mieux encore s’inspirer
d’un tout nouvel ouvrage « Paris
à 0 € » qui regorge de bons plans
dans tous les domaines (6).
Le physique c’est bien, mais la silhouette ne doit pas non plus être
négligée. Pour avoir un corps de
rêve à moindre coût, une nouvelle
enseigne « low cost » propose dans
le XIIe arrondissement : sauna et
équipements fitness, cours, pour
seulement 299 € par an (7).
Home, sweet home
La Maison aussi peut profiter des
bonnes affaires. À la Vallée Village
(8) près de Marne-la-Vallée on trouve de nombreuses marques comme
Descamps, Villeroy et Boch avec
30 % de réduction. Mercy le premier
« charity shop » de la capitale a ouvert
récemment (8 bis). On y vient pour
se débarrasser de ses petits trésors qui
s’empilent dans un coin de votre appartement, ou pour en acheter à prix
mini. De plus, on fait une bonne action, les sommes sont reversées à une
association malgache.
La débrouille
Côté quotidien, on tente aussi de
faire des économies sans gâcher son
plaisir. On va en famille cueillir ses
pommes et ses légumes (9) ou on
CIGALE 27 11
ENQUÊTE
adhère à l’Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
(AMAP) pour être livré en panier
frais (10). Ce n’est pas forcément
plus économique mais c’est bien
meilleur. Surtout si au printemps
on est une inconditionnelle des
blettes…, un légume qui foisonne
en cette saison. Autre comportement : on privilégie l’eau du robinet, on met la main à la pâte pour
faire son pain (+67 % de machines
à pain vendues en 2007), on ressort
sa yaourtière… Pour l’entretien, on
utilise le vinaigre blanc qu’on met
à toutes les sauces. Bref, on découvre ou redécouvre les joies de la débrouille, comme se remettre au tricot et à la broderie. Très tendance.
Côté cuisine, la mode est aux plats
du terroir, mais avec Jean-Pierre
Coffe, rien ne se perd. Son livre
« Le plaisir à petit prix. Bien manger en famille pour 9 euros par
jour » (Plon) se trouve en tête des
ventes avec plus de 300 000 exemplaires. On pense aussi à la planète
en faisant le tri de ses déchets ou en
faisant du compost qu’on récupérera pour le jardin.
Enfin, avec cette crise qui fait froid
dans le dos, on superpose polaires,
doudounes, pour faire des économies
de chauffage et on baisse l’abat-jour
muni d’ampoules basse consommation, voire plus si affinités….
Autre combine : le troc Peuplade
(11), une association de quartier
qui permet d’échanger entre voisins
aussi bien des services que des vêtements ou de la déco. Ainsi : dogsitting contre plomberie, dépannage informatique contre travaux
d’électricité…
La Toile
Pour traquer la bonne affaire les
sites restent incontournables, mais
avant de réaliser un achat on appréciera les commentaires des inter-
12 CIGALE 27
nautes. Ce bouche-à-oreille version
Web peut éviter les faux-pas. Se
méfier bien sûr des manipulations
et des avis bidons.
Le tourisme aussi a ses bons tuyaux
avec Tripadvisor, Vinivi ou encore
Monvoyageur. On peut même
être hébergé gratuitement si on se
contente d’un canapé avec couchsurfing (12). Idéal pour les jeunes qui
veulent parcourir le monde à moindre frais. Autre suggestion : échanger
sa maison ou son appartement, mais
tout le monde n’est pas prêt à ouvrir
ses portes à des étrangers. Pourtant
ce système très sympathique où on
peut aussi laisser sa voiture, a rarement rencontré de problèmes. Chacun est très respectueux des lieux occupés (13). Les trajets aussi peuvent
se faire à moindre coût. Il suffit de
se regrouper pour partager une seule
voiture. Idem pour se rendre à son
travail (14).
(1) www.radins.com
Ma petite entreprise
(9) www.pommedrive.com,
www.gally.com, www.viltain.fr
Dans un autre registre on peut aussi
arrondir ses fins de mois en mettant
ses talents en boîte. Le statut d’autoentrepreneur lancé au mois de janvier et qui rencontre déjà un vif
succès, permet de créer en trois clics
sa propre activité en complément
ou non d’une activité principale.
Exonération de TVA, allégement
des obligations comptables, contribution sociale et fiscale simplifiée.
Tout est possible dans une limite de
32 000 à 80 000 € hors taxes de
chiffre d’affaires annuel (15).
(2) bazarchic.com ; vente-privee.com
(3) La cour du Marais 81,
rue des Archives (IIIe)
[email protected]
(4) Franck Provost
36, rue Laugier (XVIIe)
Jean-Louis David : 5, rue Cambon (Ier).
Surfer aussi sur www.bourgeois.fr,
www.lefigaro.fr/madame
(5) Guides Smart and GO en vente
à la FNAC, Auchan…. (30 €)
www.smartandgo.com.
Guide « Paris à 0 € »
(Ed. Paradis Hachette) 9,90 €
(6) « Paris 0 € - Guide du Paris gratuit »
Ed. Paradis - Hachette - 9,90 €
(7) www.neoness-forme.com
et www.fitnessprice.com
(8) www.lavalleevillage.com
(8bis) Merci
111 boulevard Beaumarchais (XIe)
Tél : 01 42 77 00 33.
(10) AMAP Tél : 01 45 23 42 19
Site : amap-idf.org
(11) www.peuplade.fr
(12) www.couchsurfing.com
(13) Switchhom.org (gratuit),
trocmaison.com (60 €)
homelink.fr (115 €)
(14) envoituresimone.com ;
covoiturage.com ; roulezmalin.fr
(16) www.lautoentrepreneur.fr
…et encore : Zepass.com ; trocdesprems.
com ; pour l’avion : kelbillet.com
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Aidons-nous
les uns les autres !
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FOCUS
ART & CULTURE
«M
La peinture
dans le décor
Décor floral.
par Christian Rol
Photos : Nicolas Schiffmacher
PERA
ROUCHERAY TEM
La peinture en décor
n’est pas un artifice
mais un art du trompel’œil (entre autres)
qu’on retrouve de
Pompéi à Las Vegas en
passant par la chapelle
Sixtine. À 40 ans, Roucheray perpétue
avec bonheur cette discipline multi
séculaire dont il est devenu l’un des
meilleurs représentants.
14 CIGALE 27
on père était
peintre en décor,
domaine dans lequel il a connu une belle réussite ;
quand j’ai eu 15 ans, ni lui ni moi,
ne nous sommes posés la question
de mon avenir, alors j’ai suivi sa
voie et profité, au début, de son
carnet d’adresses. »
N’en concluez surtout pas que
Roucheray soit un fils à papa. Cet
adolescent prolongé de 40 ans a fait
ses classes dans ce métier d’art en intégrant fort jeune le prestigieux Institut supérieur de peinture Van der
Kelen de Bruxelles puis l’IPEDEC
de Paris où l’élitisme est d’abord une
question de savoir-faire. « A l’Institut Van der Kelen, je côtoyais de
jolies princesses désoeuvrées et les
enfants de la gentry européenne qui
pensaient peut-être qu’ils pourraient
décorer le château des ancêtres ou le
bureau d’une banque suisse. Moi,
mon ambition était plus modeste :
je voulais bien gagner ma vie en
étant un bon artisan. »
Après 25 années de labeur, et la création de sa propre entreprise – Roucheray Tempera (la tempera étant la
peinture à l’eau utilisée à la Renaissance) –, Roucheray et ses clients ne
sont pas mécontents du chemin parcouru qui l’a mené de l’Assemblée
nationale à l’archevêché de Rouen
sans parler de multiples chantiers
dans le monde, dont un au profit
d’un multimilliardaire russe installé
à Londres et propriétaire d’un château sur la Côte d’Azur.
« Je ne me revendique pas comme
« artiste », le concept étant trop galvaudé ; et je ne suis pas non plus,
vous l’aurez compris, peintre en
bâtiment. Mon métier consiste à
peindre des boiseries, des imitations
bois et marbre, des reproductions de
tableaux et des trompe-l’œil. Il n’y
a rien de nouveau depuis Pompéi.
Et le Petit Théâtre de Marie-Antoi-
FOCUS
nette est tout en faux marbre. C’est
une vieille technique qui ne prétend
pas remplacer le marbre ; et surtout
pas pour des raisons financières.
D’ailleurs, mes clients ont souvent
suffisamment de liquidités pour
pouvoir s’offrir du marbre, mais le
faux marbre peint sur du bois est
beaucoup moins froid que la matière minérale. Les contemporains
de la Renaissance puis Louis XIV ne
s’y sont d’ailleurs pas trompés. »
Pour quelques privilégiés d’un immeuble de l’île Saint-Louis, une
réalisation estampillée Roucheray
Tempera est visible sous la forme
d’une magnifique niche en trompel’œil abritant un vase en porphyre
évoquant cet héritage hellénique
que notre interlocuteur ne songe
pas à renier. « Dans nos métiers, il
n’y a pas de génération spontanée.
Je veux dire que nous sommes tous
des héritiers de l’histoire de l’Art,
et de l’Histoire tout court. Nous
sommes tributaires d’une tradition
qui ne nous appartient pas ». Une
tradition d’autant plus palpable
que techniques et outils n’ont guère
évolué depuis Michel-Ange – qui
lui-même ancrait ses fresques dans
la plus pure tradition antique.
La verve passionnée de Roucheray est
sans nul doute un argument auquel
ses clients sont sensibles. Des Américains, des Suisses et les Monuments
Historiques, parmi une riche palette,
comptent à son impressionnant tableau de chasse. Plus récemment, un
sympathique excentrique fit appel à
ses services pour réaliser 600 m2 carrés de faux béton. « Inutile de vous
dire que le personnage, charmant,
a assez d’argent pour du vrai béton
mais là encore, on rejoint le principe
du « faux » assumé. Ce qui singularise
notre métier – un métier très français
– c’est que, même si nous partageons
tous la même technique, pas un seul
d’entre nous ne réalise son sujet de
la même manière. La personnalité et
la « main » de chacun interviennent
vraiment. »
Très épanoui, Roucheray loue chaque
jour ce métier qui l’autorise à alterner les lieux, les chantiers et les œuvres. « J’ai en outre la chance d’être
employé par de grands décorateurs
et d’être régulièrement approché
par des clients aux exigences parfois
spectaculaires. Je pense notamment
ART & CULTURE
à ce milliardaire russe pour qui nous
avons travaillé dans son château sur
la Côte. » Mais les clients « normaux » sont loin d’être négligés par
Roucheray qui ne hiérarchise pas ses
travaux qui le mènent parfois dans
tel salon du VIe arrondissement. Le
temps semble venu de reconsidérer
le travail manuel…
www.roucheraytempera.com
[email protected]
Imitation marbre.
Moulure en trompe-l’œil.
CIGALE 27 15
ART & CULTURE
L’Europe
fait son cinéma
par Christian Rol
CANNES 2009
Séraphine, de Martin Provost.
Le programme MEDIA, né en 1991, est
une action de l’Union Européenne pour
promouvoir le cinéma et l’audiovisuel dans
32 pays à l’Ouest et à l’Est du Danube. Loin
d’être un gadget culturel de plus, ce concept
à la fois financier et artistique compte
déjà nombre de films primés, et enrichit
les festivals internationaux d’une
diversité bienvenue face au rouleau
compresseur hollywoodien. Nathalie
Chesnel, directrice du MEDIA Desk
France, nous en dit plus.
CIGALE : Comment définir le pro-
gramme MEDIA ?
Nathalie Chesnel : Ce programme
intervient dans les secteurs de la
formation, du développement, de la
16 CIGALE 27
distribution et des nouvelles technologies. Ainsi plus de 300 projets de
fictions, de documentaires et d’animations par an voient le jour grâce
à MEDIA. Nous soutenons égale-
ment chaque année une centaine
de festivals à travers l’Europe et une
cinquantaine de formations.
L’idée qu’on a souvent du cinéma
européen, ce sont des œuvres très
âpres, du cinéma d’auteur ennuyeux
avec des acteurs sinistres…
Il y a un grand décalage entre cette
image et les œuvres à succès. Parmi
les films que nous avons soutenus
il y a quand même « Séraphine »
de Martin Provost, film primé aux
Césars ; « Slumdog Millionaire »
de Danny Boyle, un succès public
considérable ; « Eldorado », « Entre
les Murs » de Laurent Cantet primé
à Cannes et « Gomorra ». Ce n’est
pas à proprement dit du cinéma
confidentiel ou élitiste. Notre objectif est de sortir le cinéma européen
de cette fausse idée et de le faire
connaître auprès du public.
Est-ce que la vocation de MEDIA
est aussi de contrecarrer le
monopole des navets américains ?
C’est moins simpliste que cela.
D’abord parce qu’il y a d’excellents films américains. Mais nous
voulons contribuer à la circulation
de ce cinéma européen longtemps
méconnu et à promouvoir les acteurs roumains, baltes, polonais…
et français !
D’où vient l’argent ?
De chaque État membre qui contribue en fonction, notamment, du
poids économique de son secteur
audiovisuel et cinématographique.
Le budget 2007 à 2013 est bloqué.
Nous disposons de 755 millions
d’Euros. Il est évident que la Croatie, par exemple, cotise moins que la
France ou l’Angleterre…
Comment les professionnels vous
connaissent-ils ?
Nous faisons régulièrement des présentations dans toute la France pour
informer les sociétés de production.
ART & CULTURE
Nous avons une antenne à Strasbourg
et une autre à Marseille. Il existe des
bureaux MEDIA dans tous les pays
membres du programme.
Rassurez-nous, vous n’êtes en
rien dans le dossier « Plus belle
la vie »…
Non, je vous rassure… (rires)
Avez-vous
une
quelconque
influence sur le contenu artistique
des projets qu’on vous soumet ?
Non, nous n’intervenons pas sur
le contenu artistique des projets ;
en revanche nous assistons des
professionnels pour monter leurs
demandes de subventions et nous
favorisons les contacts avec d’autres
producteurs européens.
Quelles sont les chances d’un
film roumain, tchèque ou croate
face à un Bruce Willis ou à un
Clint Eastwood ?
Sans nous (MEDIA) il n’a aucune
chance (rires). Plus sérieusement, la
moitié des films européens que vous
voyez en salle sont projetés ou distribués avec le soutien de notre programme. L’idée qui nous anime et notre seul objectif est que ces diversités
soient vues par les autres Européens.
Nous ne faisons pas une fixation sur
les Américains mais nous devons
convenir que les circuits de distribution les mettent en avant ; et de plus
en plus le cinéma asiatique. Avant,
un film de qualité européen n’avait
aucune chance d’être projeté, débattu
et promu ailleurs que dans son pays
d’origine. Les Finlandais, par exemple, produisent beaucoup de fictions
extrêmement drôles qui reflètent un
humour et un particularisme propres
à leur génie. Si ces comédies trouvaient une ouverture sur nos écrans,
elles remporteraient certainement un
succès populaire considérable.
…Cela nous changerait de la
régression générale qui accable le
cinéma français. Justement êtesvous cinéphile ?
Mon parcours m’a menée de la Commission Européenne, au CSA, à Canal +. J’aime le cinéma mais je suis
surtout une Européenne convaincue.
Pas dans l’acception abstraite, économique ou technocratique du terme
mais dans sa dimension charnelle,
culturelle, bref civilisationnelle. Je
me sens très Française mais cela ne
m’empêche pas de porter aux différents particularismes de notre continent un intérêt et une affection basés
sur ma connaissance de beaucoup de
pays où je suis allée. C’est une histoire
d’amour, et le cinéma et l’audiovisuel
sont des vecteurs considérables pour
mieux se connaître les uns les autres.
Et il faut le dire : notre vieille Europe
est un terreau très fertile où le talent et
le génie se sont épanouis pendant des
siècles. C’est aussi vrai aujourd’hui.
Le risque, à terme, pour être
certain que ces films aient
une dimension internationale,
n’est-il pas d’imposer une
« standardisation », un lissage
prompt à plaire à tout le monde ?
Justement, non. Nous menons la
démarche exactement inverse. Le
« cahier des charges », si je puis dire,
impose à chaque réalisateur de cultiver sa propre identité, et lui laisse
toute latitude et une liberté absolue
en terme artistique.
Est-ce qu’il y a un cinéma venu d’un
pays européen qui se distingue des
autres par sa qualité, son imagination
et le talent ? Et notamment en
Europe de l’Est où, pour des raisons
historiques et politiques, la créativité
a été jugulée ?
C’est encore trop tôt pour le dire. En
revanche, il y a une génération qui a
une énergie et une créativité qu’on
ne trouve pas toujours ici. On peut
même parler de « sang neuf » au point
que certains n’hésitent pas à puiser de
plus en plus à l’Est. En particulier
dans le domaine de l’animation qui
est une vieille tradition là-bas. Nous
avons tout à gagner à échanger avec
ces pays-là. Mais pour répondre plus
précisément à votre question, on peut
parler des cinémas roumain ou polonais comme très prometteurs. En ce
qui nous concerne, nous les avons
très tôt soutenus et nous poursuivons
cette politique.
MEDIA et le Festival de Cannes ?
Avant Cannes, il y a la Journée de
l’Europe, le 9 mai, au cours de laquelle nous mettons en place un partenariat avec UGC pour la deuxième
année. La plupart des salles UGC
projetteront des films moins connus
venus de toute l’Europe. En outre,
nous sommes présents dans la plupart
des festivals (Clermont-Ferrand, Annecy, Montpellier, Lyon, La Rochelle,
Berlin). Cannes est évidemment incontournable où nous disposons
d’un grand stand et organisons des
conférences pour nous faire mieux
connaître des professionnels.
Le clap de fin ?
Ce qui manque au cinéma européen,
ce n’est ni le talent ni le succès populaire, c’est la faiblesse du marketing.
Les réalisateurs européens doivent
apprendre, comme les Américains
le font depuis des décennies, à prévoir un budget promotion. Le paradoxe criant veut que le monde entier
connaisse telle starlette américaine,
mais personne n’est capable de citer
le nom d’un acteur européen non
national pourtant star dans son pays.
Et, enfin, notre action intrinsèquement européenne sert également à
promouvoir une certaine idée de
l’Europe qui ne doit pas être systématiquement associée à des directives.
MEDIA DESK FRANCE
9, rue Ambroise Thomas - IXe
01 47 27 12 77 - [email protected]
www.mediafrance.eu
CIGALE 27 17
&
L’imposture de A à Z
ART & CULTURE
LA BILLETTERIE DE
www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn)
Lecture
par Arsène Corvec
REVUE BORDEL
L
a rédaction de Cigale est assez bien placée pour savoir que notre collaborateur Christian Rol ne
profère pas que des bêtises ; il en écrit aussi et n’a pas résisté une fois encore à l’appel de la
revue Bordel pour soulager un peu notre magazine des plaintes et menaces de procès qui suivent
habituellement le sillage de ses « reportages ». Cette fois-ci Stéphane Million, le grand ordonnateur
et éditeur de cette revue littéraire culte, a demandé à ses auteurs de plancher autour du thème de
« l’imposture ». Très à l’aise dans ce domaine, notre rédacteur en chef a décliné le sujet sous forme
d’un abécédaire inégal mais parfois drôle dans lequel quelques « fausses valeurs », sont épinglées
en attendant d’éventuels recours en diffamation. Ainsi, à Bové José peut-on lire : Parle couramment
l’engrais, à Cabrel Francis : Terroir caisse, alors que Bernard-Henry Lévy est désigné comme Vendeur au rayon Chemises des Grands Magazines. Ce n’est pas bien méchant et cela amusera peutêtre deux ou trois lecteurs désœuvrés qui pourront ainsi revoir leur alphabet au gré des pauvres
cibles de notre ami qui voisine dans ce Bordel avec d’autres imposteurs bien inspirés.
Stéphane Million Éditeur - 15 €
Théâtre
Tenue correcte Ne pas oublier
toujours exigée
par
Alexis
Sainte Marie
Lecture
ISABEAU DE R.
M
ais où va-t-elle chercher tout ça ?
Eh bien voilà : il y a longtemps, bien
longtemps, Isabeau de R. était une jeune
(non pas qu’elle ait vieilli) et belle (ni enlaidi) femme d’affaires polyglotte que ses
working hours mettaient aux prises avec
l’effondrement des marchés et une secrétaire idiote. C’était déjà plus qu’il n’en fallait
pour écrire un spectacle : en y ajoutant un
zeste de folie, Isabeau de R. transforme sa
vie en une galerie de personnages désopilants. Il y a la standardiste vulgaire à souhait qui canarde à tout va ses
rafales de « pas d’souci ! », la businesswoman qui s’agite, l’hôtesse
de l’air aux trois personnalités – première, business et économique…
Tout cela n’est bien sûr qu’un avant-goût de ce qui vous attend, car
Isabeau de R., en comédienne chevronnée, saute d’un personnage
IGALE à l’autre avec une agilité sans paBON PLAN C UR 2
reille. Cela fait maintenant cinq ans
S PO
10 INVITATION
di
qu’une tenue correcte est exigée.
re
nd
ve
au
di
valables du mar
19 43 ! Filez vous habiller…
05
45
01
AU
À GAGNER
Du mardi au samedi à 20h15 - Théâtre de Dix-Heures
36, boulevard de Clichy - XVIIIe- 01 46 06 10 17 - Métro Pigalle
18 CIGALE 27
DES SOUVENIRS
L
POUR MÉMOIRE
a mémoire est l’une des composantes essentielles de notre être, elle nous permet de nous
approprier notre passé et nous aide à nous forger
un avenir. Perdre la mémoire, c’est comme perdre
un être cher, et être à la fois celui qui part et celui
qui reste. Des personnalités de tous les horizons ont
voulu partager chacun un « souvenir inoubliable ».
Celui qui reflète le moment où tout s’est décidé pour
elles, où la lumière s’est faite, où le destin a basculé.
Soixante-douze témoignages recueillis parmi les plus
grandes stars et autant de photos originales illustrant
le souvenir vous attendent dans ce livre. Après cette
lecture, tous ces souvenirs ne seront plus vraiment
sans mémoire. Pour chaque livre vendu, 2 euros seront reversés à l’ICM, l’Institut du Cerveau et de la
Moelle épinière afin de faire avancer la recherche
sur la maladie d’Alzheimer. Jean Reno et Michelle
Yeoh, les parrains et marraines de l’ICM, ainsi que
Jean Todt, membre fondateur, ont livré leurs témoignages ; un édito est signé par le Professeur Gérard
Saillant, Président de l’ICM.
Des Souvenirs pour mémoire, Didier Audebert
et Gianni Soglia, Éditions du Cherche-Midi,
coll. « Beaux Livres », 29 €
ART & CULTURE
Théâtre coup de cœur
Un pur Western
par Alexis Sainte Marie
I, LE NŒUD
LA MORT, LE MO
L
’été approche à grands pas. Assis à une des tables du Studio, le restaurant installé dans
la belle cour pavée du Café de la Gare, on sirote un verre en profitant de la douceur de la
soirée et de l’agitation bohême du lieu. Il est bientôt dix heures, les tables se vident et le théâtre
se remplit… Voilà quarante ans que le Café de la Gare existe et un peu plus de vingt que La
mort, le moi, le nœud de Sotha y a été montée pour la première fois, une pièce si étonnante au
rythme si renversant qu’on serait bien en peine de dire tout le bien qu’on en pense ! À la base,
l’histoire est plutôt claire : dans le Far West, deux familles, les Rukstule et les Keller, se livrent une guerre qui remonte à l’époque
où « Anne d’Autriche avait quatorze ou quinze ans ». Arrivent trois étrangers de la GCN, venus pour faire passer le chemin de
fer par ces terres reculées… Mais il faut ajouter bien des ingrédients pour approcher de ce que cette pièce vous réserve : un
ton complètement décalé et des acteurs (tous, sans la moindre exception) excellents ; des bagarres qui n’arrivent jamais, des
empoisonnements à la ciguë et des mordillements d’oreille. La mort, le moi, le nœud est un tel ovni qu’on pourrait penser que la
tension comique ne peut tenir une heure et demie – on se tromperait. Tout dans cette pièce appelle au rire, sans jamais verser
dans le criard ou le vulgaire. Du haut de ces vingt et quelques années, le texte a gardé
IGALE
BON PLAN C UR 2
une fraîcheur pleine de joyeuse folie. Un peu comme Sotha elle-même, dont l’histoire
S PO
10 INVITATION
est intimement liée à celle du Café de la Gare et qui encore aujourd’hui, juste avant le
i au vendredi
rd
ce
er
m
du
valables
lever de rideau, sortira de la régie pour demander à la cantonade si tout le monde est
05 19 43 !
45
01
AU
À GAGNER
bien là… La mort, le moi, le noeud ne se prend absolument pas au sérieux – gardezvous bien de faire de même : cette pièce est un petit bijou, très sérieusement.
Du mercredi au samedi à 22h. Places à 20 et 15 €
Café de la Gare - 41, rue du Temple - IVe - Métro Hôtel de Ville ou Rambuteau - 01 42 78 52 51 - www.cdlg.fr
Théâtre
L’amour est enfant de bohème
par Alexis Sainte Marie
«T
OR
U TORÉAD
DE LA DIVA ET D
LES AVENTURES
out finit par des chansons », concluait Le Mariage de Figaro – cette fois, tout commence par
des chansons. C’est l’histoire d’une diva qui arrive chez un toréador. Elle est belle, veuve, pas
très éplorée et autrichienne ; lui est célèbre, impulsif et grand amateur de femmes. Le coup de foudre
est immédiat, le mot d’ordre vient de lui-même : « Toréador, prends garde à toi ! ». Ça ne vous rappelle
rien ? C’est dans Carmen, le chef-d’œuvre de Bizet. Car Les aventures de la diva et du toréador, c’est
avant tout de l’opéra. Avant d’en venir au théâtre comique, Raphaëlle Farman et Jacques Gay sont
passés par l’opéra – le vrai, le grand, le très sérieux opéra. Elle est soprano, il est baryton, leur performance est irréprochable… Interprétant Mozart ou Verdi, poussant jusqu’à Offenbach (à qui l’histoire
semble devoir beaucoup), s’aventurant même du côté de West Side Story, les deux chanteurs entraînent en musique leur public dans une histoire d’amour à deux voix. Sur scène encore, pour accompagner leur idylle, Fabrice Cocciotto, tour à tour pianiste et majordome. Son personnage, quasi-muet,
touchant de timidité et de maladresse, est particulièrement drôle… On l’aura compris,
IGALE
pendant une heure et demie, l’humour le dispute à la musique en un cocktail explosif.
BON PLAN C UR 2
S PO
10 INVITATION
Les esprits grincheux diront que cette histoire d’amour pleine de rebondissements, de
i au vendredi
rd
ce
er
m
du
valables
jalousie et de déclarations enflammées, ils l’ont déjà vue cent fois. Ce qui est sûr, c’est
05 19 43 !
45
01
À GAGNER AU
que jamais ils ne l’avaient entendue comme ça. Et c’est ça qui compte…
Du mercredi au samedi à 21h, le dimanche à 15h30
Places à 33, 26 et 10 € - Petit Théâtre de Paris - 15, rue Blanche - IXe - Métro Trinité, Blanche, Saint-Lazare
CIGALE 27 19
ART & CULTURE
&
LA BILLETTERIE DE
www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn)
La révolution
picturale s’expose
Art contemporain
par Florence Lagarde
Au début du XXe siècle, l’avènement de la civilisation
industrielle bouleverse les arts, et la peinture est
la première à faire sa révolution. Au carrefour des
influences, Paris attire l’avant-garde artistique venue
de toute l’Europe. Si l’impressionnisme a vécu, la
créativité en ébullition des ateliers parisiens prépare
les grands mouvements modernes.
De Chirico
ou la rupture avec le réel
© Waddington Galleries, Londres/ Prudence Cuming Associates Ltd
Jusqu’au 24 mai 2009
Si son œuvre est moins connue, c’est parce qu’elle
reste inclassable. En 70 ans de carrière, De Chirico
n’a jamais appartenu à un courant. Cette rétrospective qui ne fait l’impasse sur aucune de ses périodes
est d’une envergure sans précédent. Marqué par ses
origines grecques et la philosophie allemande, son
« Arte Metaphisica » est une révolution. Il invente un
monde étrange où règne l’atmosphère particulière
des rêves. Cette période a profondément marqué
les surréalistes : le temps apparaît comme suspendu
dans ses tableaux, pour mieux révéler l’étrangeté des
objets familiers. La solitude de l’homme moderne est
traitée avec une intensité étonnante. Face aux perspectives décalées des compositions, l’on ressent
cette sourde fatalité propre à l’avènement d’un nouveau monde : le nôtre. Le monde de Chirico est inquiétant, cérébral. Après
la fulgurance des années 10 et 20, sûr de son génie, il s’est permis de tourner en dérision et son talent et ses œuvres. On lui a
reproché sa période baroque, où il s’est amusé à plagier Rubens, s’est confronté à tous les genres, non sans humour… Libertaire,
il s’est même permis de reproduire ses best-off, comme « les muses inquiétantes » à la demande. De Chirico est un artiste à part,
un poète… magnétique !
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris - 11, Avenue du Président Wilson - XVIe - 01 53 67 40 00
20 CIGALE 27
ART & CULTURE
Kandinsky ou la rupture
avec la figuration
Jusqu’au 10 août 2009
© Adagp, Paris 2009
Ses voyages de jeunesse en Europe renforcent sa
sensibilité russe. Tout au long de la carrière du peintre, s’affirme la primauté des couleurs et de la composition ; alors même que chaque période traduit
© Adagp, Paris 2009
l’exploration d’un nouveau champ d’abstraction. Les 80 œuvres exposées
au Centre Pompidou illustrent toute sa passion pour les contrastes et les
formes. Depuis la dissolution de l’objet jusqu’au maniérisme des dernières
années parisiennes, l’exposition permet d’explorer pas à pas l’univers de
l’artiste selon une progression chronologique. La fameuse période du Bauhaus, dans les années 20, est très bien représentée. Harmonie, symphonie,
énergie forment la trame secrète des œuvres du peintre. Car Kandinsky
puise son inspiration dans la musique… Chaque couleur possède une sonorité propre et agit sur l’âme comme une note musicale : les contrastes
forment accords. Les toiles sont souvent de grande taille ; mieux vaut observer un certain recul pour en apprécier pleinement la composition.
De 11h à 21h - Centre Pompidou (Beaubourg) - place Georges Pompidou - IVe - M° Rambuteau ou Hôtel de Ville
Valadon et Utrillo ou
la rupture avec l’art bourgeois
© Maurice Utrillo, Eglise Sainte Marguerite à Paris, vers 1910, Jean Fabris, Adagp, Paris 2009
© Suzanne Valadon, Nu assis sur un divan, 1922, Adagp, Paris 2009
Jusqu’au 15 septembre 2009
Issus d’un milieu populaire, la mère (Valadon) et le fils (Utrillo) ont rivalisé de
créativité sans la moindre correspondance de style. Personnalités brisées
par un destin chaotique, chacune exprime son mal-être sans mélanger ses
pinceaux : lui reproduit d’après cartes
postales des places de village désertes
à l’infini ; elle réalise surtout des portraits intimistes et des natures mortes.
Palette neutre fondue de gris pour lui,
profusion de contrastes et de couleurs
chaudes pour elle… Regards croisés
et jeu de passe-passe entre l’artiste,
son inspiratrice ou son modèle… Un
vrai faux couple infernal à l’origine de
l’école de Paris. La bohème (non bourgeoise) à l’état brut. Intéressant…
Pinacothèque de Paris - 28, Place
Madeleine - VIIIe
01 42 68 02 09
CIGALE 27 21
SECRETS DE VIGNE
saveurs et à composer les équilibres
alimentaires. Tout naturellement,
je me suis orienté vers l’école hôtelière. Mais, rapidement, je me suis
posé la question de savoir quels vins
pouvaient aller avec les plats que
j’élaborais. Tout en préparant mon
bac pro en restauration, j’ai passé
mon CAP de sommelier. Et après
6 ans d’école hôtelière, je me suis
rendu compte que je faisais toujours en sorte que le plat aille vers
le vin et non l’inverse.
25
ans
d’amour du vin
propos recueillis par
Jean Lapoujade
RAC
PHILIPPE FAURE-B
Photos : Nicolas Schiffmacher
Cette année, ce sont les 25 ans du
Bistrot du Sommelier, institution
parisienne au rayonnement
international. Son fondateur,Philippe
Faure-Brac, meilleur sommelier du
monde, nous y accueille pour parler
d’un quart de siècle au service du vin.
Philippe Faure Brac, vous incarnez
aujourd’hui un certain art du vin
en France, et même dans le monde,
vous avez été meilleur sommelier
du monde en 1992. D’où viennent
les origines de cette passion ?
22 CIGALE 27
Les origines sont familiales. Mes
grands parents paternels étaient
restaurateurs à Briançon dans les
Hautes Alpes. Ce sont eux qui
m’ont appris à respecter les produits, à mémoriser les goûts et les
Vous avez créé le Bistrot du
sommelier en 1984 pour mettre
en pratique cette philosophie…
J’avais envie d’un concept de restauration autour du vin. J’ai élaboré une carte avec 20 références avec
des appellations assez classiques, et
proposé des accords avec des mets.
Mais, rapidement, je me suis dit
qu’il fallait aller plus loin. J’ai pensé
à ce que je faisais lors de dîners entre amis : cacher les vins et laisser
chacun deviner ce qu’il boit. Cela
crée une ambiance sympathique
mais concentrée. C’est comme ça
qu’est né le menu surprise « saveurs
complices », association de 5 vins
avec 5 plats. Les gens ignorent ce
qu’ils vont manger et ce qu’ils vont
boire. Bien entendu, on fait une
petite analyse spécifique à chacune
des tables pour connaître les goûts
de chacun et les allergies possibles.
Puis on compose un menu qui
fera plaisir à tous. Les vins arrivent
anonymes. Les convives goûtent
sans préjugés sur des appellations
ou des millésimes. Ils cherchent
à comprendre les raisons de notre
choix, pourquoi un plat révèle un
vin ou vice versa. Cette formule ludique permet de faire découvrir de
nouveaux vignerons. Aujourd’hui,
90 % de mes clients la choisissent.
SECRETS DE VIGNE
Qu’est ce qui a évolué en 25 ans ?
Nous sommes passés de 20 à 1200
références de vins. Cela m’a permis
de faire évoluer le concept du bistrot du sommelier en créant trois
niveaux de gamme : menu découverte « crus émergents », menu tradition « Classicisme et originalité »
et menu prestige « Mise en scène des
références » ; la différence essentielle vient des vins. Nous organisons
aussi les tables d’hôtes du vendredi,
autour d’un vigneron qui vient présenter ses vins à 24 personnes maximum. J’assiste au repas et j’apporte
des commentaires sur le vin et le
choix des mets. Ce sont des instants
de convivialité. On peut trouver le
programme de ces dégustations sur
le site : www.bistrotdusommelier.
com. Quel que soit le thème, elles
sont proposées aux tarifs de 50 € le
midi, 75 € le soir.
Le client a-t-il changé ?
Il y a 25 ans, les clients étaient très
focalisés sur les vins de Bourgogne
et de Bordeaux et certains vins
blancs de Loire. Aujourd’hui les
gens sont plus curieux, mieux informés et donc plus attentifs à ce
qu’ils boivent.
Êtes-vous encore étonné par un vin ?
Heureusement ! Même si, avec le
temps et l’expérience, le niveau d’exigence augmente. Et comme tu t’en
doutes, ce n’est pas avec les grands
crus qu’on est étonné, mais avec des
appellations originales situées parfois dans des coins inconnus.
Et les viticulteurs ?
Les jeunes viticulteurs ont suivi des
cours pointus d’œnologie. Ils structurent une vinification, là où leurs
parents travaillaient de façon empirique. Les vins ont gagné en qualité
même si certains ont parfois perdu
en personnalité. On peut déplorer
aussi certains travers dus à des influences comme celles de Parker qui
a encouragé des vins issus de raisins
très mûrs et parfois trop boisés.
Votre dernier coup de cœur ?
Le rouge 2005 du Clos de Capitoro
à Ajaccio vinifié par Jacques Bianchetti.
Combien goûtez-vous de vins par an ?
Environ 3000.
Vous-même vous êtes passé aussi
de l’autre côté de la barrière avec
le Domaine Duseigneur. Pouvezvous nous en parler ?
Cela faisait un moment que cela
me titillait. Il y a 5 ans, avec Nadine mon épouse et mon associée
en affaires, nous avons eu l’opportunité de pouvoir nous associer à ce
domaine familial situé dans les cô-
CIGALE 27 23
SECRETS DE VIGNE
LE MOT DE JEAN LAPOUJADE
RÉDACTEUR EN CHEF DE TRADITION DU VIN
MAUX ROSES
À l’heure apéritive, accoudé au comptoir avec un
petit sancerre et une tartine
Poilâne aux rillettes d’oie, il
est souvent de bon ton de
se gausser de l’incompétence présumée des
technocrates européens qui prétendent régir
mille et un petits détails de notre vie subalterne
au lieu de s’attaquer à de réels problèmes de
fond. Jusqu’à présent, les décisions de ces
cols blancs hydropathes s’avéraient légères,
parfois « gratouillantes », mais sans réel danger
pour un certain art de vivre. Les fromages au
lait cru continuaient de nous délecter de leurs
bactéries savoureuses et les vins de pays, aux
assemblages créatifs, chantaient toujours sur
nos papilles. Et puis, fin janvier, nous apprenions cette nouvelle surréaliste : les 27 états
membres du grand machin européen auraient
donné leur accord à un projet de loi autorisant
le mélange de vin rouge et de vin blanc pour
produire du rosé ! Selon l’épique Commission,
ce serait un moyen de libérer l’Europe de ses
« entraves œnologiques » et d’ouvrir de nouveaux marchés, comme la Chine.
Cette gabegie alchimique constitue une insulte à toute une profession qui produit, depuis
des générations, des vins rosés selon des méthodes de vinifications précises, élaborées à
partir de raisins rouges dont la pulpe et la peau
sont macérées durant une durée relativement
courte. Désormais, n’importe quel apprenti
barman pourra composer un truc rosé dans
son shaker pour satisfaire le consommateur
non averti ! A l’heure où les barbecues refleurissent dans les jardins, nous ne pourrons plus
susurrer, sans une certaine angoisse, ces vers
plus ou moins ronsardiens qui enjolivaient
nos étés : « mignonne allons voir si le rosé est
frais… » Désormais, le rosé effraie !
24 CIGALE 27
tes du Rhône. C’est une région que
j’aime beaucoup et que je connais
depuis longtemps et ce vignoble,
tout en agriculture bio et biodynamique, était très bien tenu.
Que lui avez-vous amené ?
Un complément de travail sur les
assemblages, sur l’élevage et sur la
dégustation et un surplus de motivation à travers les aspects commerciaux et la communication. Le vin
a beaucoup évolué en cinq ans. Il a
gagné en finesse et élégance.
Avez-vous un avis sur cette loi
européenne qui autoriserait le
mélange de rouge et de blanc
pour obtenir du rosé, ainsi que
cela se pratique déjà dans les pays
producteurs d’autres continents ?
J’ai passé 30 ans de ma vie à expliquer que le rosé ce n’était pas un
mélange de vin rouge et de vin
blanc et, avec cette entourloupe
de l’Europe, on va avoir un fourre-tout où chacun fera du rosé avec
ses excédents de blanc et quelques
gouttes de rouge. Sans compter les
restaurateurs qui pourront eux-mêmes créer leur propre rosé en carafe
à la demande !
Vous venez de recevoir le prix Best
of the best - 12 years of award
pour votre livre Comment goûter
un vin ?
Ce prix me fait très plaisir parce que
c’est la reconnaissance de ma façon
de goûter. C’est un livre que j’ai
voulu clair et utile. Quand je fais
une dégustation, je cherche à être
compris de tous, j’évite l’élitisme.
Tout en ayant, les références au terroir, aux cépages ou au millésime, je
veux que les gens se souviennent du
vin. Je dis toujours : « On ne boit
pas pour oublier, on goûte pour
s’en souvenir ».
Vous apprenez le vin sans
annihiler la notion de plaisir.
Dans le vin, il faut maîtriser la technique pour mieux l’oublier ensuite
et laisser l’émotion te gagner pour
mieux faire partager ton plaisir. Mais
l’art du vin ne doit pas rester que des
mots, il faut passer à l’acte.
Bistrot du Sommelier
97, boulevard Haussmann - VIIIe
M° Saint Augustin
01 42 65 24 85
www.bistrotdusommelier.com
SECRETS DE NATURE
La
© Nicolas Louis
recette de
Carinne Teyssandier
et Eric Léautey
présentent
« Aujourd’hui, je cuisine ! »
Du mardi au vendredi à 11h45
La solution Cuisine.tv pour se faire plaisir tous les jours
Oh non ! Pas encore des pâtes… Vous en avez marre
de cuisiner au quotidien ? Vous n’avez plus d’idées
pour mettre du bonheur dans les assiettes ? Pas de
panique ! On a la solution : dès la rentrée de septembre,
vous retrouverez tous les jours Carinne Teyssandier
et Eric Léautey dans leur nouvelle maison flambant
neuve. Objectif : apprendre à cuisiner en s’amusant
au quotidien. Comment choisir les meilleurs produits
de saison ? Comment réaliser une recette créative en
un tour de main ? Comment créer des décos originales
pour recevoir simplement ou réussir l’alliance metsvin… Voilà le défi de « Aujourd’hui, je cuisine ! », la
nouvelle émission quotidienne de Cuisine.TV.
Une cuisine de saison
Grâce aux astuces culinaires d’Eric et aux conseils
déco de Carinne, on va se faire plaisir tous les jours en
cuisine : terminé le choix difficile du repas quotidien.
Des courses jusqu’au dressage de l’assiette, en
passant par la recette et le choix des vins, la cuisine
devient un jeu d’enfant avec des plats simples à
réaliser, goûteux, équilibrés et respectueux de
l’environnement ! « Aujourd’hui, je cuisine ! » s’adapte
à l’actualité et à chaque saison.
Tajine d’agneau
au citron
POUR 4 PERSONNES
PRÉPARATION : 15 MIN
CUISSON : 1 H 40 MIN
>>> 1,5 kg d’épaule d’agneau • 4 citrons frais • 2 citrons
confits • 4 gousses d’ail • 1 cuiller à soupe de concentré de
tomates • 4 oignons • 5 brins de persil plat • Safran en poudre
• Sel, poivre
> Retirez la peau des citrons et récupérez leur jus. Découpez ce qui
reste en huit quartiers.
> Rincez, équeutez et ciselez le persil.
> Salez, poivrez la viande et faites-la revenir à l’huile.
> Débarrassez et faites revenir les oignons émincés 5 à 10 minutes
sans coloration. Ajoutez la tomate, l’ail écrasé et le citron.
> Déglacez avec de l’eau, ajoutez le safran et ajoutez les morceaux
de viande.
> Rectifiez l’assaisonnement et laissez mijoter 1h30. Ajoutez le persil
10 minutes avant la fin de la cuisson et les citrons confits.
> Servez dans le tajine.
Des experts généreux
Ce qui va faire la différence ? Eric, chef ultra
pédagogue va prendre le temps des explications
claires pour donner ses astuces et ses leçons de
cuisine. Carinne, jeune et pétillante, va accueillir ses
invités et nous faire découvrir les arts de la table, les
bons petits vins, les livres, les actualités gourmandes
et les secrets de déco pour enjoliver les assiettes…
« Aujourd’hui, je cuisine ! » pour un quotidien plus beau
et plus savoureux !
CIGALE 27 25
SECRETS DE NATURE
M
IU
PASSION FROMAG
Du fromage
pour
60 personnes ?
© erwinova - Fotolia.com
par Marie de Metz-Noblat
C’est décidé, avec les beaux jours qui
reviennent, vous allez recevoir vos
amis, votre famille. Et en cette période
propice aux déplacements, voici que
60 personnes ont répondu à votre
appel. Pas de panique !
D
ès l’apéritif, vous pouvez
présenter du fromage.
Pour un apéro 100 % fromager, comptez 50g de fromage
par personne s’il précède un repas
copieux, 80 à 100g si le repas est
léger…. et 150 à 200g si cet apéritif
est dînatoire…
Il y a bien sûr les traditionnels cubes
d’AOP Comté, les mini-brochettes
26 CIGALE 27
de tomates cerises / billes de mozzarella, les mini quiches à l’emmental,
mais voici quelques suggestions qui
auront un franc succès :
• présentez sur votre buffet une ou
plusieurs Girolles®, appareils permettant de racler la Tête de Moine
AOC en délicates rosettes, en ayant
pris le soin de couper le fromage en
deux (horizontalement, bien sûr, si-
non vous n’arriverez pas à racler !).
Certains traiteurs réalisent même
des pyramides de rosettes !
• des feuilles d’endives remplies
d’AOP Bleu d’Auvergne
• des brochettes d’AOP Fourme
d’Ambert, AOP Cantal et de poire…. Etc., etc.
Pour votre plateau de fromage « final », il faut soigner la sélection et la
présentation. L’idéal, c’est d’avoir un
nombre impair de fromages (de 1 à
5 maximum).
Au centre, présentez un AOP Brie
de Meaux entier, au 3/4 affiné.
Et pour éviter que vos convives ne
massacrent ce Brie de Meaux, découpez-le au préalable en réduisant
la taille des portions pour qu’elles
soient plus faciles à prendre : prenez une assiette à dessert, tracez un
rond dans le fromage avec un couteau en suivant le bord de l’assiette,
si le cœur restant est encore trop
large, refaites l’opération avec une
soucoupe de tasse à café. Puis faites
des petites parts.
Ensuite, un autre fromage de caractère : un AOP St Nectaire fermier,
entier avec le même « truc » de présentation : tracez un rond avec une
petite assiette pour réduire la taille
de chaque portion.
Puis une pâte dure, comme un AOP
Comté de l’an passé, un AOP Beaufort… ou bien un Gruyère AOC
suisse, que vous aurez découpé en bâtonnets de 5x5mm, en prenant soin
de laisser la croûte de chaque côté.
Continuez avec un demi AOP Bleu
des Causses pour donner une touche colorée (prévoir des baguettes de
campagne découpées en lamelles).
Enfin, terminez avec une note caprine ou ovine avec un AOP Ste Maure
de Touraine découpé ou un AOP
Ossau-Iraty.
Plus d’infos sur www.fromagium.fr
ou dans le livre Fromages & Cie,
Éditions FIRST
SECRETS DE NATURE
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A
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R
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N
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T
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LA FOND
Non au spectacle
de la souffrance
Depuis des années, le bon sens va
vers l’interdiction de l’utilisation
des animaux sauvages dans les
cirques. Or, cet été, vous allez très
certainement voir de nombreux
cirques ou des foires avec animaux
sur votre lieu de vacances.
S
urtout ne vous laissez pas
tenter et refusez d’aller à
tout spectacle ou toute animation où sont présentés des animaux vivants. Derrière le strass du
spectacle se trouve la détresse. Mais
cela le public ne le voit jamais.
Comment accepter que des tigres,
des lions, des éléphants, des singes
ou des ours soient considérés comme des esclaves dont la seule fonction futile est d’amuser les gens ?
Tous subissent un dressage contrenature. Tous vivent 12 mois sur 12
28, rue Vineuse - 75116 Paris
01 45 05 14 60
www.fondationbrigittebardot.fr
à l’arrière d’un camion et ne sont
sortis que de temps à autre sur un
parking sordide ou sur quelques
mètres carrés de verdure. C’est de
l’incarcération à l’état pur, une négation totale des besoins biologiques de base et de leur bien-être.
Comment accepter qu’un tigre, qui
en liberté a besoin d’un territoire
de 35 à 100 km², passe toute sa
vie dans 12m², pour ne sortir de sa
cage que 15 mn tous les soirs amuser le public ?
Comment se réjouir de la vue d’un
ours faisant du vélo ? D’un éléphant assis sur un tabouret ? D’un
singe grimpant sur un cheval au
galop ? Ces scènes sont pathétiques
et tragiques. Malheureusement un
public trop ignorant se réjouit souvent de ces scènes sans imaginer la
souffrance endurée par ces animaux
pour arriver à ce résultat.
Nous sommes en 2009, nous avons
la connaissance des besoins physiologiques de ces espèces. Comment
accepter cette situation qui est la
même qu’au XIXe siècle ?
Tant qu’une interdiction totale
d’utilisation d’animaux dans les
cirques ne sera pas votée, des milliers d’animaux subiront une vie
misérable où tous les besoins sont
niés, ignorés, étouffés.
Ne vous laissez pas émouvoir par les
discours des gens du cirque, pensez
à tous ces animaux privés de liberté
et dressés dans la violence, à ces animaux piégés, laissez les cirques avec
animaux de côté…
CIGALE 27 27
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
VEC…
MA RENCONTRE A
Barbara
Photos : Nicolas Schiffmacher
avec les adultes du film, il était très sérieux, très réactif aux indications et puis il ne jouait pas, contrairement à d’autres enfants
qui ont un côté un peu singe savant. Sa famille est dans le cinéma donc il connaissait la musique…
Le film aborde le thème des familles recomposées. Ce sujet
vous touche-t-il particulièrement ?
Je suis le fruit d’une famille unie qui s’est décomposée puis recomposée de tous les côtés, alors j’ai plein de frères. Je fais partie de
ces gens qui disent, lorsqu’on leur demande « combien de frères
et sœurs avez-vous ? » : « j’ai un vrai frère, un demi-frère et une
fausse sœur avec qui j’ai été élevée mais avec qui je n’ai pas de lien
de sang… » Les beaux-pères, tout ça, je connais bien la question…
Dans Celle que j’aime,
Barbara Schulz interprète le
rôle d’Isabelle, une femme
hyperactive qui vit seule avec
son enfant... Jusqu’au jour
où elle décide de lui présenter
l’homme avec qui elle a une
relation cachée depuis plus
d’un an... Celle que j’aime, le
film qui révèle enfin Barbara
Schulz au cinéma! Rencontre...
Marc Lavoine, Gérard Darmon et le réalisateur, Elie
Chouraqui, se connaissaient déjà avant le tournage. Comment s’intègre-t-on au milieu d’un tel trio ?
Assez facilement. Ils m’ont très vite acceptée parmi eux avant
que le tournage commence, il y a eu un dîner chez Elie Chouraqui, avec Marc et Gérard que je connaissais déjà de vue. Ce
dîner nous a tout de suite rapprochés.
Vous jouez la plupart de vos scènes avec un enfant (Anton
Balekdjian), avez-vous rencontré des difficultés à cela ?
En fait cela dépend beaucoup de l’enfant, mais pour celui-là
il n’y a eu aucune difficulté, il était charmant, très mûr pour
son âge, un vrai naturel. J’ai abordé les scènes avec lui comme
28 CIGALE 27
Le film soulève une question et je vous la pose aussi : doit-on
tout sacrifier pour ses enfants ?
Bien sûr que non, et c’est aussi la morale de l’histoire. Refaire
sa vie ce n’est pas évident, c’est un vrai problème, je pense que
quand on a eu un enfant avec un homme, que cet homme ne
fait plus partie de notre vie et que l’on vit seule avec cet enfant
c’est extrêmement dur pour une femme qui retombe amoureuse
d’être sûre de pouvoir présenter cet homme à l’enfant. Parce que
dans cette situation, on ne peut pas faire les choses à la légère, on
a envie de stabilité pour son enfant, car une chose est sûre, c’est
que si cette personne qui va rentrer dans sa vie, lui, ne l’a pas
choisie. Mais il faut vivre sa vie… Moi, je dis non à l’enfant roi !
Vous avez beaucoup navigué entre le théâtre et la télévision.
Ce grand rôle au cinéma, vous l’attendiez depuis longtemps ?
Oui, vraiment, et il m’arrive plein de chose depuis… Pour ce film,
tout était facile à jouer, j’étais en état de grâce ! J’avais tellement
de joie à tourner et du coup toutes les scènes de comédie pure
ou d’engueulade était un plaisir immense. Le tout sur le rythme
de la comédie, on jouait bien ensemble. Elie était merveilleux.
Je sentais qu’il m’aimait, je sentais qu’il était content que je sois
là et qu’on s’entende si bien. C’est quelqu’un de rare pour la
mise en scène. Il n’y avait pas de différence entre le moment où
la caméra tournait et le moment où elle ne tournait pas. On riait
de la même façon, rien n’était vraiment truqué, tout était amené
très naturellement grâce à lui.
On a le sentiment que le personnage que vous interprétez n’est
pas très éloigné de ce que vous êtes réellement. Y a t-il un point
sur lequel votre personnage et vous ne seriez pas d’accord ?
Je pense que moi je culpabiliserais peut-être un peu moins, quitte
à me tromper et après à le regretter. Et je n’attendrais pas un an et
demi pour présenter mon compagnon à mon enfant. Mais c’est
vrai que le côté « je veux tout faire et tout avoir en même temps :
le boulot, l’amour et l’enfant », ça, c’est tout à fait moi !
Les lunettes
de sa fille
Minne.
© D. Desrue
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
Schulz
Son sac
tout-terrain.
Terrasse de café
et balade
printanière place
du Trocadéro.
On vous voit souvent nue dans le film, est-ce qu’on fait un régime particulier
avant d’aborder ce genre de scène ?!
Oui, je n’ai pas trop mangé un mois avant ! Le chef opérateur du film était merveilleux car mon corps, comme pour toute femme passé 35 ans, n’est pas parfait.
Et je ne suis pas mannequin ! Je suis actrice, mais comme il savait très bien éclairer
ça passe plutôt pas mal. Jouer nue ne m’a pas dérangée plus que ça, je l’avais déjà
fait au théâtre et c’est d’ailleurs plus facile car le regard est anonyme. On est dans
l’histoire, il n’y a pas d’interruption et tout est justifié à nos yeux. Alors qu’au
cinéma, vous êtes à la cantoche avec l’équipe, quelqu’un dit « c’est la reprise, on y
va ! », vous allez vous déshabiller et vous vous retrouvez en face du technicien avec
qui vous avez déjeuné, qui lui-même se sent extrêmement gêné…
C’est un film qu’il est bon d’aller voir au printemps : il donne envie de tomber
amoureux. Qu’en pensez-vous ?
Je suis d’accord. Comme le disent les Américains, c’est un « feel good movie ».
Lorsqu’on sort de ce genre de film on se sent bien, on a le coeur léger, on a envie
effectivement de tomber amoureux…
Entre Marc Lavoine et Gérard Darmon, lequel des deux était le plus séducteur
sur un tournage ?
Chacun l’est dans son genre. Je trouve que le film a un petit côté César et Rosalie.
Et pour moi Darmon a un petit côté Montand, charmeur, qui parle fort avec de
grands gestes, qui fait rire sans être toujours très fin, mais tellement attachant. Et Lavoine qui est plus comme Sami Frey, c’est-à-dire un côté charmant plus sur la réserve,
l’observation, la discrétion. Ils étaient
actu
pareils dans le film que dans la vie…
Ciné
Erreur de la banque
en votre faveur
de Michel Munz et Gérard
Bitton, avec Gérard
Lanvin, Jean-Pierre
Darroussin, Barbara Schulz.
Sortie le 8 avril.
Celle que j’aime
d’Elie Chouraqui, avec
Barbara Schulz, Marc
Lavoine, Anton Balekdjian,
Gérard Darmon. Sortie le
22 avril.
Théâtre
La nuit des Rois
de Shakespeare. Mise en scène Nicolas
Briançon. Au Théâtre Comedia.
Janvier 2010.
B Préférences
Restaurant : L’Orient Extrême « un japonnais
dans le VIe » (4, rue Bernard Palissy) et Guy
Savoy au 18, rue Troyon dans le XVIIe.
Quartier : Tous ! « J’aime tous les quartiers
de Paris, je me sens bien partout ! »
Livre : D’autres vies que la mienne,
d’Emmanuel Carrère
Réalisateur : « Elie Chouraqui ! »
DVD : Into the wild, de Sean Penn
CD : La BO du film Celle que j’aime, Jimmy
Darling
Coiffeur : David Mallet (14, rue Notre Dame
des Victoires - IIe) et Jean-Claude Gallon (3,
rue Paul Louis Courier - VIIe)
o Signes particuliers
Elle a le nom de son mari « Romain »
tatoué sur la hanche gauche o A toujours
dans son sac des entrées pour le jardin
d’acclimatation : « très
pratique pour éviter la file
d’attente les jours de beau
temps » o A toujours sur
elle de l’Arnica Montana
en dose
homéopathique pour soigner les
petits bobos de sa fille Minne
o Ne sort jamais sans ses
pinces à cheveux qu’elle sème
partout o Porte un
gloss Laura Mercier
qui ne se ferait plus. « Mon gloss
préféré ! » o A grandi dans
le XIIIe, a vécu à Montmartre
puis dans le Marais, habite
aujourd’hui dans le XVIe
Est-ce vrai qu’au cinéma, les actrices tombent amoureuses de leur
partenaire ?
Oh, on dit ça des actrices qui sont
jeunes et qui n’ont pas d’expérience !
Je ne suis pas tombée amoureuse de
Marc Lavoine, désolée. Je suis trop
amoureuse dans la vie pour que ça
m’arrive. Je ne vois pas les autres
hommes. Mon mari ne me croit pas
quand je dis ça, mais c’est vrai. Les
discussions qu’on avait avec Marc
étaient sans ambiguïté, je lui montrais
les photos de mon mari, lui en faisait
de même avec sa femme, me vantant
sa beauté. On échangeait des photos
de nos enfants. Et il n’y avait pour le
coup aucun jeu de séduction entre
usse
nous ! Mais si j’avais eu vingt ans Sa tro uillage.
maq
et qu’il avait été lui-même céliba- de
taire, pourquoi pas !…
Son agenda.
CIGALE 27 29
SECRETS DE TENDANCE
Un paysan
AUJOURD'HUI
SUR LE WEB
par Christophe Michel
C
’est ici que le site Paysans.fr
entre sur scène ! En effet, il
vous propose de commander « à la source » le plus grand nombre de produits frais de chez vous,
bien assis devant votre ordinateur.
En plus d’avoir des produits à prix
très intéressant, en raison du circuit
direct entre producteurs et consommateurs, vous pourrez consommer
des produits issus d’une agriculture
équitable.
Bien plus qu’un site commercial,
c’est avant tout un site militant pour
les consommateurs. Pour preuve, il
propose des recettes de cuisine (très
sympas et simples) pour la semaine
et plein de bons conseils. Très pratique pour les célibataires ! Attention,
ce site n’est pas un site de rencontre entre paysans et gens de la ville
(comme par exemple l’émission de
M6)… Mais qui sait, peut-être que
vous allez recevoir un jour une pomme de terre en forme de cœur, et cela
ne sera peut-être pas anodin…
Bon, la petite critique, c’est qu’il
manque un peu de photos « vivantes » (des produits et même des payNous sommes toujours à la recherche de
sans…), mais pour les pardonner, ils
bons produits, surtout en région parisienne. ont quand même la grande qualité
de bien traiter leurs clients en offrant
Mais par manque de temps, on consomme des cadeaux et des avantages réservés à leurs clients, et ça, c’est cool !
trop souvent des aliments sans vraiment
Comme quoi se mettre au vert, ce
faire attention à la provenance.
n’est pas si mal…
rien que
pour vous
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30 CIGALE 27
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© Henry Gaud - Éditions Gaud
À CONTRE-TENDANCE
FOCUS
Vignes
et patri…moines
par Alexis Sainte Marie
YES
LES VINS D’ABBA
Le 19 avril dernier,
au Collège des
Bernardins, les vins
de quinze abbayes
étaient à l’honneur
– soit quinze
excellentes raisons
de croire en Dieu…
C
omme la sociologue américaine Mary Eberstadt (1)
le notait dans un de ces
articles, les plaisirs de la chère sont
aujourd’hui chargés d’une connotation morale qui semblait jusqu’alors
réservée aux plaisirs de la chair… À
moins d’appuyer leur « vice » sur les
théories de nutritionnistes agréés,
l’amateur de viande rouge et le buveur de vin ne sont pas loin d’être
suspects. La question est simple :
doit-on vraiment se bourrer de tofu
32 CIGALE 27
et d’autres produits improbables
estampillés « commerce équitable »
pour pouvoir prétendre au titre de
citoyen modèle ? Aussi cocasse que
cela puisse paraitre, le Salon des Vins
d’Abbayes se présente comme l’antithèse de cette morale à l’œil triste et
au ventre qui gargouille.
Le vin est un des éléments fondateurs
de la symbolique chrétienne – on ne
peut par exemple célébrer une messe
sans vin. Or au XIIe siècle, il voyage
mal. Les Cisterciens développèrent
donc leurs propres vignobles autour
de leurs abbayes avec pour philosophie l’idée toute monastique que le
travail de la terre et la recherche de
l’excellence se placent dans la continuité de la Création divine. Que de
faire du bon vin, c’est déjà rendre
grâce. À une époque où l’on buvait
beaucoup et pas toujours du meilleur,
on imagine que la renommée de ces
vins ne tarda pas à se propager hors
des murs abbatiaux… Bientôt, ils ne
furent plus réservés aux seuls moines
et en échange de legs et de donations,
les seigneurs des environs y trempaient les lèvres. Aujourd’hui, à l’origine des plus grands vins de Bourgogne et de la Vallée du Rhône, on
trouve le savoir-faire des Cisterciens.
Savoir-faire, savoir-vivre… Un verre
à la main, on aura une petite pensée pour Rabelais, moine lui aussi
et grand amateur de la « Dive Bouteille » qui rêvait entre deux gorgées
à son utopique Abbaye de Thélème
au commandement hédoniste « fais
ce que voudras ». Ce n’est pas de la
philosophie de comptoir – c’est de la
théologie en bouteille. En ces temps
impies de vaste ennui citoyen, les
vins d’abbayes sont comme une gorgée rafraîchissante… Credo !
(1) Mary Eberstadt, Is Food the New Sex ?
www.lesvinsdabbayes.com
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est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble
des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
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LES
C AESCAPADE
RAÏBES FRANÇAISES
© Maison de la France - Phovoir
Les
Caraïbes
la France
des îles
par Christian Rol
Nous sommes
retournés aux Antilles
françaises vérifier si
la Martinique et la
Guadeloupe n’avaient
rien perdu de leur
magie envoûtante…
Aucun doute, elles
possèdent toujours
les plus belles plages
de France et un art de
vivre aux mille visages.
34 CIGALE 27
CARA
ESCAPADE
ÏBES FRANÇAISES
© Maison de la France - Phovoir
ESCALE À
RHUM ANTIQUE
Ce spiritueux se boit sec ou
la
Martinique
avec des fruits et s’exporte
depuis quelques siècles pour
le meilleur et pour le rire.
L’histoire et la fabrication du nectar local
sont inscrites dans le patrimoine martiniquais comme une plus value incontournable. La Distillerie Neisson, l’habitation
Depaz ou l’habitation Clément témoignent
aussi de la vie des planteurs. Les plantations martiniquaises possèdent parmi les
plus belles cannes à sucre au monde grâce à
un climat exceptionnel, de l’eau de source
de montagne en abondance, des terres volcaniques et la ténacité des hommes. L’harmonie de la terre et des hommes a fait de la
production du rhum un des piliers incontournables de l’économie antillaise puisque
le produit s’exporte en troisième position à
travers le monde.
© Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme
LES
CIGALE 27 35
ESCAPADE
MUSÉE GAUGUIN
La légende de Gauguin situe
souvent le peintre du côté de
Tahiti. Le musée qui lui est
consacré sous ces autres
latitudes nous rappelle que
l’oncle Paul jeta l’encre ici
© Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme
même en 1887.
Le « musée » Gauguin se trouve à Carbet,
c’est-à-dire au cœur d’un village idyllique bordé de quatre plages au moins, baigné d’eaux
turquoise et de filles insouciantes. Ce décor
inchangé inspira à l’artiste quelques tableaux à
découvrir entre deux plongeons. Sans oublier
un apéritif et un coup de fil aux collègues restés à Paris sous la pluie.
LA MAGIE
DES FONDS MARINS
Ici, l’Atlantique est un aquarium
grandeur nature par définition. Palmes
et tubas sont fortement conseillés si
l’on ne veut pas passer à côté des
merveilles sous-marines qui font
aussi la réputation de l’île.
Des poissons multicolores, qui ne finiront peut-être pas
tous dans votre assiette, escortent la moindre plongée
au pays des merveilles ; a fortiori si vous vous inscrivez
dans une des multiples écoles consacrées à cette discipline où l’on a plaisir à toucher le fond. Pour les plus
passionnés, et les moins disposés à se mouiller, « Le Jardin de la Mer » conçu et animé par Christian Audinay
depuis 2004, offre l’opportunité de contempler, en plus
de la flore et de la faune sous-marine, diverses espèces
végétales et aquatiques issues des rivières, mares, lagunes, mangroves de l’île.
36 CIGALE 27
LES
CARA
ÏBES FRANÇAISES
ESCAPADE
© Maison de la France - Phovoir
RÉGATE EN EAUX CLAIRES
La yole est une sorte de pirogue,
descendante moderne du gommier,
dont les pêcheurs de jadis ont laissé le
monopole aux sportifs. En mai, le Tour de la
Martinique des Yoles Rondes est la régate
ultime où autochtones et touristes peuvent
s’affronter pacifiquement sous le vent.
© Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme
L’événement est à la hauteur du défi physique, et incontestablement
l’un des grands rendez-vous qui marquent la Martinique depuis sa
création il y a un demi-siècle. En spectateur ou comme participant,
ce happening vaut le détour.
CIGALE 27 37
ESCAPADE
ESCALE À
LUXURIANTE
NATURE
Un Jardin botanique
au cœur d’une nature
luxuriante ? Drôle d’idée
© N. Schiffmacher
mais bonne idée.
Parmi les incroyables trésors végétaux tirés de la forêt tropicale
de Basse-Terre, au Cœur du Parc
National des deux Mamelles, se
trouve, aux portes de Deshaies, le
Jardin Botanique. Depuis plus d’un
an, Alain Libs, préside aux destinées de ce jardin extraordinaire aux
fragrances subtiles et entêtantes. Si
vous ne connaissez pas le nom des
végétaux dans leur version latine,
contentez-vous d’en retenir la définition locale – comme ce talipotpalmier – et surtout de vous enivrer
du spectacle de toute beauté. Respect de l’écosystème oblige, l’eau
qui irrigue ce paradis vert et les
nombreuses cascades est captée directement dans les montagnes.
38 CIGALE 27
la
Guadeloupe
LES
CARA
ÏBES FRANÇAISES
ESCAPADE
DU SOLEIL
DANS L’ASSIETTE
Il y a de l’Afrique dans l’assiette
guadeloupéenne, mais il y a
aussi un peu d’Europe, quelques
pincées d’Inde et d’ailleurs qui
embrasent les sens.
© N. Schiffmacher
Réduire l’île à la morue serait déplacé, même si
celle-ci, aromatisée à toutes les sauces est le plat
vedette qui s’accompagne, comme tous les autres
plats, d’une multitude d’épices et de condiments
(curcuma, safran, gingembre, etc.). Quant au
cacao, au café, à la vanille et à tant d’autres bienfaits, on se souvient ici qu’ils ne poussent pas
dans les rayons des supermarchés mais dans cette
nature généreuse et gourmande.
TERRE DE FÊTE
Les images d’Épinal
rencontrent celles des
soirées guadeloupéennes
quand le Zouk, les filles
et la température montent
Le nombre de fêtes, de bals et de prétextes
à s’amuser n’empêche pas le Carnaval de retenir une attention toute particulière depuis
que les colons l’introduisirent au XVIIe siècle.
Du premier dimanche de janvier au Mercredi
des Cendres, c’est une succession de parades,
de chars et de déguisements se trémoussant
aux sons des tambours, cuivres et sifflets. À
voir (et à vivre !) le « Grand Vidé » en noir
et blanc qui s’achève par l’enterrement du
personnage traditionnel, Vaval. Mieux qu’un
enterrement de vie de garçon !
© Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme
d’un cran.
CIGALE 27 39
ESCAPADE
ÎLES ÉTAIT
UNE FOIS
Basse-Terre, GrandeLes Saintes et Marie
Galante… 5 îles à
découvrir au fil de
l’eau et du temps,
en catamaran ou
en catimini, c’est
le miracle de la
Guadeloupe.
Avec son sommet culminant à 1 467
mètres et son Parc National, BasseTerre abrite aussi bien des vestiges
archéologiques, que des piscines naturelles, des cascades que des plages multicolores. Et, pour couronner le tout,
la fabuleuse Réserve du Commandant
Cousteau et ses richesses sous-marines
mondialement connues.
Grande-Terre n’est pas mal non plus,
puisque cette petite Bretagne des Antilles offre aux exténués du monde moderne une halte salvatrice entre bleu
turquoise et bleu ciel. La carte postale
est à la hauteur des attentes les plus légitimes : Planche à voile, surf, casino,
boîtes de nuit et gastronomie vous
feront oublier (peut-être) le triptyque
ordinaire : métro, boulot, dodo.
40 CIGALE 27
La Désirade porte bien son nom. 22 km2 de tranquillité à parcourir à vélo ou
en scooter. Pour la plongée pépère, les longs rubans de corail, les poissons et
toutes les nuances de vert vous attendent au tournant.
C’est à Christophe Colomb qu’on doit la découverte des Saintes, petit
paradis terrestre classé par l’UNESCO et par Cigale pour sa beauté et sa
plénitude. À visiter : le Fort Napoléon de Terre-Haut.
Le joli nom de Marie-Galante sonne à nos oreilles comme une mélopée de
Laurent Voulzy alors même que c’est à un festival de Blues (Terre de Blues)
qu’on assiste chaque année. L’île aux cent moulins (l’autre nom de baptême)
est une autre perle des Caraïbes, familiale et authentique, belle comme une
courtisane. Qu’on m’autorise cette mise en garde paradoxale : n’y allez pas,
vous ne pourrez jamais en repartir !
Infos pratiques
© Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme
© N. Schiffmacher
Terre, La Désirade,
• Comité de Tourisme
des Iles de Guadeloupe
23-25, rue du Champ de l’Alouette
XVe - Paris
01 40 62 99 07
[email protected]
www.lesilesdeguadeloupe.com
• Comité Martiniquais du Tourisme
(Antenne Paris)
2, rue des Moulins - Ier - Paris - France
01 44 77 86 00
01 49 26 03 63
[email protected]
www.touristmartinique.com
• France Guide
www.franceguide.com
FOCUS
ESCAPADE
tous les professionnels ont à cœur
d’offrir, après ces semaines difficiles en terme d’image, un service
de grande qualité. Les prix sont
au rendez-vous, c’est donc, à mon
sens, le moment de profiter des Caraïbes françaises.
Comment redonner confiance
aux touristes ?
Il faut sortir de l’image caricaturale
des Caraïbes, qui offrent tant d’un
point de vue culturel que gastronomique ou historique, un ensemble
de services inégalés, le tout dans un
environnement naturel exceptionnel.
Secrétaire d’Etat
chargé de
l’Outre-Mer
propos recueillis
par Françoise Lemoine
© DR
S JÉGO
INTERVIEW D’YVE
La Guadeloupe et la Martinique ont
été ces derniers temps sous le feu
des projecteurs. Cigale a rencontré
Yves Jégo, Secrétaire d’État chargé de
l’Outre-Mer, qui vient de lancer avec les
professionnels du tourisme une opération
de promotion unique en son genre.
Les tensions se sont-elles vraiment apaisées aux Antilles ?
Les Antilles sont des terres de cyclones, le vent y souffle fort mais le soleil y revient vite. Après une période
difficile, la Martinique et la Guadeloupe ont retrouvé une vie normale
42 CIGALE 27
et ceux qui n’auraient pas ouvert les
journaux ni allumé la télévision depuis trois mois, découvriraient des
territoires qui n’ont aucun stigmate
de la période passée. Je dois dire
que les touristes y sont particulièrement bien traités aujourd’hui, car
L’opération « les Caraïbes françaises à 489 € » que vous proposez va-t-elle « sauver » la saison
2009 ?
Les professionnels se sont mobilisés
pour offrir des prix extrêmement
attractifs pendant quelques jours.
Il y a effectivement 10 000 séjours
à prix doux, en vente sur Internet
jusqu’au 15 mai à minuit. Ce sera
l’occasion, je l’espère, pour ceux
qui auront la chance d’en bénéficier, non seulement de faire de très
bonnes affaires, mais aussi de profiter de prestations exceptionnelles.
Quelles autres mesures comptezvous mettre en place pour aider
ce secteur ?
Nous venons de voter un texte
de loi qui doit soutenir l’activité
touristique de façon tout à fait
importante et nous voulons aussi
travailler avec les professionnels des
Caraïbes françaises sur une nouvelle stratégie destinée à attirer une
clientèle qui aujourd’hui délaisse
cette destination. Il faut sortir de
l’image « carte postale » des Antilles du passé pour s’ouvrir sur le
XXIe siècle. Les touristes qui vont
faire ce choix peuvent être sûrs de
la volonté de tous les profession-
LES
CARA
nels de bien les accueillir, pour en
faire des ambassadeurs des Caraïbes
française. Après tant d’images de
tension, chacun met tout son cœur
pour bien faire.
Qu’attendez-vous des ateliers de
réflexion sur le développement
économique, culturel et institutionnel de l’Outre-Mer ouverts
depuis le 22 avril ?
Le chef de l’État souhaite organiser
la plus vaste consultation jamais
proposée sur l’avenir de l’OutreMer, grâce à des centaines de réunions programmées jusqu’à la fin
du mois de juillet, mais aussi via le
© N. Schiffmacher
ESCAPADE
ÏBES FRANÇAISES
site Internet www.etatsgenerauxdeloutremer.fr. Chacun va pouvoir
ainsi apporter sa contribution
pour bâtir un nouveau modèle de
l’Outre-Mer. Il s’agit d’offrir à ces
territoires et en particulier à la jeunesse, un avenir plus porteur. C’est
un exercice inédit d’intelligence
collective et de liberté.
Comptez-vous sur cette synthèse
présentée lors du conseil interministériel de l’Outre-Mer, présidé
par Nicolas Sarkozy, pour changer les mentalités et repartir sur
d’autres bases économiques ?
Évidemment, le Gouvernement pren-
dra des décisions sur la base des
propositions qui auront été faites
à l’occasion de ces États Généraux,
mais ce ne sera pas seulement l’État
qui sera concerné, nous souhaitons
que ce moment de concertation
permette aussi à la société antillaise
tout entière, ainsi qu’à celle des
autres départements et collectivités
d’Outre-Mer, de prendre conscience de la nécessité d’une évolution
collective qui concerne, autant le
monde politique local que le monde économique, culturel ou encore
associatif. Si nous voulons réussir, il
faudra que chacun accepte de changer certaines habitudes.
CIGALE 27 43
ESCAPADE
LES
CARA
ÏBES FRANÇAISES
La cave
à rhum
par Alexis Sainte Marie
TAGUÈRE
© N. Schiffmacher
N
CHRISTIAN DE MO
Né à la Guadeloupe, Christian de
Montaguère est arrivé à Paris il y a
sept ans, les poches pleines de sable
et d’ambition. Alors qu’il faisait ses
premières armes dans le prêt-à-porter
de luxe, il mûrissait déjà l’idée d’ouvrir
une boutique d’art de vivre des Caraïbes…
À
quelques centaines de mètres de Montparnasse, rue
de l’Abbé Grégoire, une
vitrine blanche, sobre et élégante,
vous invite à traverser l’Atlantique.
Ce n’est pas la mer à boire, d’autant
plus qu’une cave à rhum regroupant
quelque 180 appellations attend de
l’autre côté de la porte…
Le rhum est l’alcool des Caraïbes
par excellence – l’alcool des boucaniers, comme le whisky est celui des
desperados. Et pourtant, dans la
44 CIGALE 27
liste des 25 pays et îles sélectionnés
par Christian de Montaguère pour
remplir ses casiers, certains n’ont
rien à voir avec les Caraïbes, comme La Réunion ou l’Île Maurice.
Il existe trois sortes de rhum :
britannique, espagnol et français
– chacun très différent des deux
autres. Ainsi, on goûtera avec intérêt un rhum de la Barbade, un
autre de Cuba, un troisième de la
Guadeloupe – et on s’arrêtera peutêtre là pour reprendre son souffle…
Le premier est plus capiteux et se
boit dans un salon tout en boiseries. Le second est plus léger : on
l’utilise pour les cocktails, on le sirote dans un hamac.
Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, on se gardera de dire des
rhums français qu’ils surpassent les
autres, ou même de vanter le rhum
de Martinique comme étant le seul
à détenir une AOC. Pas de favoritisme. Après tout, l’AOC aussi a ses
défauts. Elle interdit par exemple
cette fantaisie toute espagnole qui
consiste à faire vieillir un rhum dans
des tonneaux à Xérès (le Dos Maderas). La qualité du rhum français, en
revanche, repose sur un savoir-faire
traditionnel. Ce qui n’empêche pas
la variété, comme nous l’explique
notre hôte : « Le rhum est le seul alcool à pouvoir être dégusté à tous les
stades de son vieillissement. Il y en a
donc pour tous les goûts. »
Parce qu’il est un homme de contact
qui connaît bien les distilleries antillaises, on trouvera chez Christian
de Montaguère des bouteilles qu’on
ne trouve nulle part ailleurs en
métropole, négociées par ses bons
soins directement aux portes des
distilleries.
Cette cave nourrie de métissages et
de voyages est emblématique du personnage qui l’a constituée : avec des
ancêtres arrivés dans les îles en qualité de magistrats au XVIIe, Christian
de Montaguère a le voyage dans le
sang. « Lorsqu’on naît aux Antilles,
on a le monde à sa porte… J’ai des
cousins noirs, des cousins blancs, du
sang amérindien, vietnamien… »
Sans jamais perdre sa route, l’arbre généalogique des Montaguère
s’étend loin : comme quoi tous les
chemins mènent au rhum.
Boutique Christian de Montaguère
20, rue de l’Abbé Grégoire - VIe
09 51 89 40 55
CIGALE VOYAGE
Chambres
d’autres
par Françoise Lemoine
© DR
EN EURE-ET-LOIR
Les premiers rayons de soleil invitent à
la ballade et titillent les papilles. À moins
d’une heure de Paris, l’Eure-et-Loir vous
invite au luxe, au calme et à la volupté,
dans d’alléchantes chambres d’hôte, où
charme et convivialité sont assurés.
T
ous plus beaux les uns que les
autres, ces hébergements de
plus en plus convoités se déclinent en différents styles : design pour
les uns, romantique pour les autres,
ce qui n’est pas antinomique, car tous
sont extrêmement cosy. Dans les cent
quarante et une chambres proposées
dans le département (7), un même
accueil chaleureux est réservé aux visiteurs. Rien d’étonnant, car ceux qui
ouvrent toutes grandes leurs portes,
sont friands du contact humain.
Département trop souvent oublié,
l’Eure-et-Loir permet pourtant de
se mettre au vert et de s’oxygéner
tout en offrant de nombreux sites
pittoresques à visiter que bien des
Parisiens ne découvrent qu’à l’occasion de mariages décentralisés.
Nul besoin donc d’aller bien loin pour
se régaler. Nogent-le-Roi, par exemple, avec ses maisons tout en colombages et sa ravissante église gothique, est
une étape incontournable. Il est bon
de flâner dans ses rues pavées, étonnante pépinière de boulangers et de
charcutiers traiteurs attirés eux aussi
par l’odeur des noces et des banquets.
C’est dans ce bourg de trois mille cinq
cents âmes qu’Anne Beaudonnais,
une jolie Bretonne de Roscoff a conçu
sa ravissante chambre d’hôte design.
Et elle a vu grand car c’est carrément
un petit appartement qu’elle propose
entre deux voyages au bout du monde
en compagnie de son mari. En bas,
salle à manger avec parquet et poutre
vernis blanc. À l’étage, une chambre
moderne dans des harmonies de blanc
et de noir d’inspiration thaïlandaise,
un petit salon et une autre chambre
couleur teck rappelant le Kenya, et
enfin une ravissante salle de bain en
ardoise, agrémentée de galets et d’une
collection de sable rapportée de ses
voyages. Bien que très moderne, la
décoration n’en est pas moins chaleureuse. Ses prix sont plus que raisonnables : 96 € la nuit pour 2 personnes,
petit-déjeuner compris et 20 € par
personne supplémentaire (1).
En descendant la verdoyante vallée
de l’Eure, on traverse de jolis bourgs
comme Pierre ou Néron, sur la sente
des lavoirs. À Néron, une halte s’impose à la ferme fortifiée « au Colombier » (2), magnifique demeure
seigneuriale des XIIe et XIIIe siècles
ouverte aux hôtes de passage. Posée
sur le domaine, une petite église tend
les bras aux amoureux les invitant au
mariage. Ils sont nombreux à succomber devant ce site réunissant cérémonie, fête et nuit de noce. Agricultrice,
le jour, comédienne le soir, l’hôtesse
compose aimablement avec la rigueur
de sa charge et l’illusoire de sa passion.
Souriante, spontanée, elle vous fait découvrir une chambre sobre et raffinée
dans les tons ficelle. Le matin, un petit-déjeuner copieux avec notamment
les produits bio de la ferme et des œufs
tout frais vous permettra d’attendre
le déjeuner, voire au-delà. Le temps,
par exemple de visiter le château de
Maintenon, à quelques lavoirs de là.
Charme encore à quelques kilomètres
de Chateauneuf-en-Thymerais (3),
avec les chambres d’hôte de Laetitia et
Cyril. Ce jeune couple a mis dix ans
a rénové de ses mains une ancienne
grange. Quel courage… mais le résultat est là. Les dépendances, l’ancienne
ferme sont devenues deux charmantes
chambres d’hôte aux tons gris et blanc,
face à un joli jardin. Aucune faute de
goût, ce serait un comble pour ces jeunes antiquaires.
CIGALE 27 45
CIGALE VOYAGE
À vingt minutes de Dreux : autre
adresse à retenir : « Le Domaine des
Peupliers » traversé par un ruisseau
dans la vallée de Saint-Lubin-deCravant (4). Romantique à souhait.
Des trente années passées en Afrique,
Claudine et Dany Chuteau ont ramené un esprit d’ouverture permanent
et une curiosité insatiable. Décoratrice dans l’âme et douée pour les compositions florales, Claudine propose
trois petites chambres d’amour d’un
blanc diaphane. Idéal pour une nuit
de noce : « Comme tout est blanc,
les gens sont très soigneux », note
Claudine amusée. On les comprend.
Le matin, un copieux petit-déjeuner,
réalisé par la maîtresse de maison,
cuisinière hors pair, attend les hôtes.
De là, vingt minutes suffisent pour
se rendre à Dreux pour découvrir la
vieille ville, joliment restaurée et son
fleuron la chapelle royale.
Ceux qui aiment l’insolite opteront
pour un hébergement exotique. Nadia et Michel Wind proposent des
nuits dans une roulotte et une cabane
de berger (5). Claustrophobes et
grands s’abstenir… Bricoleur devant
l’éternel, Michel a retapé une vraie
roulotte tzigane de 10 m2. Très réussi,
mais tout est miniaturisé. En face, la
cabane de berger attend les amateurs,
mais pas plus d’un à la fois. Note
amusante : la housse de couette avec
de la paille pour motif, rappelle la vie
difficile des bergers de l’époque. « La
cabane peut intéresser les nombreux
pèlerins qui passent par ici pour se
rendre à Chartres », indique Michèle,
autre hôtesse sympathique.
Enfin ceux qui préfèrent venir en
famille et faire leur tambouille euxmêmes auront le choix parmi les cent
vingt-sept gîtes proposés en Eure-etLoir (6). Là encore, le charme peut être
au rendez-vous. Ainsi, à Champagne,
Mme Hamel encadreuse et femme de
médecin a refait à neuf une longère
pour quatre personnes. Le goût est ex-
46 CIGALE 27
quis : portes patinées, ciment peint et
tomettes au sol, meubles de famille rénovés. Bref, cocooning assuré, avec un
joli jardin et une piscine. Idéal pour
un week-end en famille (7).
(1) Anne et Jean-Louis Beaudonnet
10, rue du Pont Saugis
28210 Nogent-le-Roi
Tél : 02 37 51 34 38 - Port : 06 17 89 70 89
(2) La ferme au Colombier
2, rue d’Ormoy - 28210 Néron
Tél : 02 37 82 74 85 - Port : 06 73 50 06 42
www.ferme-au-colombier.com
Prix : 60 € la nuit pour 2 personnes,
petit-déjeuner compris
(3) Les granges d’Ecublé
Chemin de la Bourse - 28170 Ecublé
Tél : 02 37 65 36 57 - Port : 06 26 24 36 54
Tarif : 60 € la nuit pour 2,
petit-déjeuner compris.
15 € par personne supplémentaire
www.lesgrangesdecuble.com
(4) Le Domaine des Peupliers
1, place de la Mairie
28270 Saint-Lubin-de-Cravant
Tél : 02 37 48 36 21 - Port : 06 99 25 32 42
Tarifs : entre 70 et 90 € la nuit
pour 2 personnes
(5) La roulotte de Nadia et Michel
Hameau de Marolles - 28230 Gas
Tél : 02 37 31 52 38 - Port : 06 89 93 67 39
Prix : 60 € la nuit pour 2 personnes, petitdéjeuner compris. 50 € pour 1 personne
(6) www.gites-de-france-eure-et-loir.com
(7) Hamel Tarifs : 500 € la semaine, 350 €
le week-end
Carnet de route
• Aller en Eure-et-Loir
En voiture : L’Eure et Loir se situe à moins
d’une heure de Paris : Dreux (79 km) par
l’A13, Chartres (84 km) par l’A10
En train : Départs de la gare Montparnasse.
• Activités :
10 mai : randonnée pédestre de la Beauce
autour de Loigny la Bataille. Maison de la
Beauce : 02 37 99 75 58
Du 21 au 24 mai : Percheval à Nogent-leRotrou (fête dédiée au cheval percheron).
Office de Tourisme : 02 37 29 68 86
Jusqu’au 19 septembre : « Chartres en
lumière ». À la tombée de la nuit, une vingtaine de monuments, dont la cathédrale,
s’illuminent en musique.
HISTOIRE DU PAIN
Programme
Le Parvis de la cathédrale Notre-Dame
de Paris est l’un des sites les plus
prestigieux et les plus visités d’Europe.
Il sera le théâtre, du jeudi 14 au lundi 18
mai prochain, de cette fête populaire et
accueillera pour l’occasion un fournil
ouvert au public qui fonctionnera sans
interruption pendant les cinq jours de la
manifestation.
• Sport : Le beach volley est le partenaire
sportif de cette 14e édition. Un terrain sera
créé sur 100 tonnes de sable pour initier
les visiteurs à ce sport.
• Animations gourmandes :
Jeudi 14 mai : remise des Grands Prix de
la Ville de Paris : baguette, chocolat, éclair
au chocolat.
Vendredi 15 mai : journée viennoiserie avec
remise du Prix du Meilleur Croissant au
Beurre AOC Charentes-Poitou.
Samedi 16 mai : le 6e Master de la baguette
de tradition française.
Et, chaque jour : initiation à la panification,
fabrication de pain de tradition française.
Le Québec
à la fête
par Arsène Corvec
14e FÊTE DU PAIN
Le Québec est l’invité d’honneur à la Fête
du pain qui se tiendra du 14 au 18 mai
sur le parvis de Notre-Dame à Paris.
Pendant ces cinq jours s’échapperont du
grand chapiteau fournil les effluves du
pain aux bleuets, pain au cidre et autres
délices avec en plus l’accent chantant des
Québécois qui résonnera sur la place.
P
arisiens et Franciliens pourront goûter les spécialités
des huit boulangers québécois qui feront découvrir leurs recettes et le vocabulaire imagé du pain.
Peut-être entendrez-vous ces expressions ! Pain à sous-marin, pain de
fesses, bannique, bagel, pain blanc,
pain brun, pain français, bâtard
Paillard ou encore pain au fromage
CIGALE 27 47
HISTOIRE DU PAIN
leurs homologues québécois sont
bel et bien les héritiers de ce Vieux
Monde quelque peu dépoussiéré par
l‘air du grand large. Pour en savoir
plus, un chapiteau fournil aux couleurs du Québec prendra place sur le
parvis de Notre-dame afin que ceux
qui l’ignorent encore découvrent un
pan de ce Canada lointain et proche
à la fois qui enregistrait en 2008 une
hausse de 13 % de fréquentation de
la part des touristes français ; sans
parler – ce serait hors sujet – de l’expatriation de ces mêmes Français
pour des raisons professionnelles.
Belle vitrine ouverte sur les forêts
profondes et les lacs immenses, sur
Montréal, Québec, la Fête du Pain
version feuille d’érable, accueillera
aussi des groupes musicaux qui revisiteront le patrimoine local (de Félix
Leclerc, Gilles Vigneault à Charlebois en passant par les Cow-boys
Fringants). Une vraie fête en quelque sorte avec des boulangers 100 %
pur jus venus de Montréal, Québec,
des régions du Saguenay Lac-SaintJean et de La Montérégie. Comme
lors des éditions précédentes, les
professionnels présents – nos amis
parisiens également – se prêteront
de bonne grâce à une démonstration en temps réel de leur savoirfaire (confection de la pâte, cuisson
et… dégustation) afin d’édifier les
plus jeunes et susciter, peut-être, de
nouvelles vocations.
Boulangerie québecoise sous la neige.
Perron. Encore une fois le Québec et
nos lointains cousins d’Outre-atlantique se rappellent au bon souvenir
de la mère patrie un peu oublieuse
de son passé et des pionniers hardis
qui, dans le sillage de Jacques Cartier et de Champlain fondèrent, il
y a plus de quatre siècles, l’entité
francophone. Huit boulangers ont
fait le périple à l’envers pour donner
à goûter aux « Maudits Français »
48 CIGALE 27
un échantillon de ce que la boulangerie québécoise peut produire de
meilleur ; au point de venir « défier »
à domicile les détenteurs du secret le
mieux gardé au monde : la recette
du bon pain.
Le pain, un pont tendu
entre deux mondes
Mais les professionnels français
n’auront pas de mal à admettre que
Se laisser tenter
par un voyage…
Enfin, ce chapiteau décoré de la
fleur de lys est une excellente opportunité pour envisager un séjour
sur place – l’Euro fort rend très accessible un séjour au Québec – où
plus de 1 600 000 km2 (trois fois la
France) attendent les amoureux de
nature et ceux curieux de découvrir
l’Amérique en version française. Des
HISTOIRE DU PAIN
forêts boréales aux rives du SaintLaurent en passant par la toundra
arctique peuplées d’une faune riche, l’été québécois est une fête des
sens et de l’esprit. Québec et son
château Frontenac est une sorte de
Saint-Malo du Nouveau Monde
(la cité a été intégrée au patrimoine
mondial de l’UNESCO non seulement pour sa valeur architecturale
mais aussi comme berceau de la civilisation française en Amérique du
Nord) ; tandis que Montréal offre
un contraste harmonieux d’architecture ancienne et moderne. Deuxième ville francophone après Paris, la
ville surplombée par le Mont Royal
décline l’art de vivre et la joie de vivre en toutes saisons. Des écureuils
pas plus farouches que nos pigeons,
et des femmes belles comme des
statues embellissent cette métropole avant-gardiste proclamée Ville
Unesco du design en 2006 et dépositaire du titre de meilleure ville cyclable d’Amérique du Nord.
Le pain mène à tout ; y compris au
tourisme québécois très « nature »
qu’on découvre en sillonnant les routes
aux noms évocateurs tels que le Chemin du Roy, la Route de la Nouvelle-France, la Route du Fjord, la Route
des baleines, la Route des navigateurs
et bien d’autres… Bonne fête.
Ministère du Tourisme du Québec
www.bonjourquebec.com/fr
Numéro gratuit relié directement
au Québec (7 jours / 7, de 15h à 23 h)
0 800 90 77 77 (à partir d’un poste fixe)
Ci-dessus : Façade fleurie d’une boulangerie au Québec.
Ci-contre : Les enfants à l’œuvre à la fête du pain.
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SECRETS DE CHEF
La
recette
de Ghyslain Boily
Pain aux bleuets (myrtilles)
TEMPS DE CUISSON :
20 À 30 MIN
du Saguenay Lac Saint-Jean
>>> Ingrédients : • 4,250 kg de farine non blanchie (type gruau)
• 250 g de farine de seigle pâle • 500 g de flocons d’avoine •
2,6 litres d’eau • 200 g de sucre de canne • 125 g de graines de
sésame • 100 g de sel • 100 g de levure fraîche • 75 g de gluten
de blé • 1 kg de bleuets (myrtilles) congelés
> Déposer tous les ingrédients sauf les
myrtilles dans le bol du malaxeur.
> Mélanger 2 minutes en vitesse 1 puis
4 minutes en vitesse 2.
> Ajouter les myrtilles et mélanger pour
incorporer dans la pâte.
> Laisser reposer 30 minutes pour le
pointage.
> Diviser au poids désiré, bouler et laisser
reposer 20 minutes.
> Façonner en boules compactes.
> Déposer sur une plaque.
> Couvrir l’ensemble de film plastique afin
que la surface ne prenne pas l’air.
> Laisser reposer 60 minutes.
> Couper des pointes au ciseau et ajouter
des myrtilles à la surface.
> Cuire au four à 205°C (entre 20 et 30
minutes, jusqu’à coloration de la croûte).
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