CigaleMag n°27
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CigaleMag n°27
sommaire r hiffmache Edito BONS PLANS 10 ENQUÊTE 14 ART ET CULTURE Paris à la carte Malins… et pas radins Roucheray Tempera L’Europe fait son cinéma : MEDIA Bons plans théâtre Art contemporain 22 SECRETS DE VIGNE 25 SECRETS DE NATURE 28 LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT 30 SECRETS DE TENDANCE 34 ESCAPADE 44 CIGALE VOYAGE 47 HISTOIRE DE PAIN 50 SECRETS DE CHEFS Le Bistrot du Sommelier de Philippe Faure-Brac a 25 ans La recette de Cuisine.tv Passion Fromagium La Fondation Brigitte Bardot agit Ma rencontre avec Barbara Schulz Web tendance À contre-tendance Les Caraïbes françaises Chambres d’hôte en Eure-et-Loir Fête du pain : Québec à l’honneur Pain aux bleuets du Saguenay Lac Saint-Jean par Françoise Lemoine [email protected] © N. Sc 6 PASSEZ LE PONT V oici venu le joli mois de mai, le joli mois des ponts, l’occasion pour beaucoup d’affirmer péremptoires : « Pendant les ponts, je fais un break ». Et là, ça ne colle pas. « Pendant les ponts je fais un break », cela signifie : « Pendant les ponts je coupe les ponts ! » Faudrait savoir. Ça, c’est quand même bien Français : jamais content, toujours en train de râler, de contester. On vous offre de beaux ponts, et pour certains, vernis, même de vrais viaducs, et patatras, plutôt que de s’en réjouir, d’en profiter, pour une fois, pour passer d’une rive à l’autre sans se mouiller, ni salir le bas de son pantalon, eh bien non, voilà que l’on regimbe, que l’on s’insurge, que l’on jette à bas ce cadeau suspect, présumé venimeux, en prévenant d’entrée : « Moi, je vais faire un break… » Alors là je dis non. Trop c’est trop. Profiter d’un pont pour faire un break, ça ne tient pas debout, Or, un pont qui ne tient pas debout n’a pas de sens, et comment emprunter un pont qui n’a pas de sens sans tourner en rond toute la journée ? Hein ? C’est pas malin ! Alors ? À quoi bon bénéficier de trois ou quatre jours de congé si c’est pour se morfondre en tournant en rond sur un pont giratoire qui ne mène nulle part ? Autant reprendre son tablier et s’en retourner travailler. D’ailleurs, moi de mai ou pas, avez-vous jamais vu un pont rendre son tablier ? Donc, n’en parlons plus, c’est décidé, cette année, en mai, il n’y aura que des ponts suspendus… Des quoi ?.. Ah non !... Vivement le mois de juin… Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique, nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ? Écrivez-nous à : [email protected] Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur en chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Jildas Mahé, Arsène Corvec, Alexandre Dousson, Christophe Michel, Florence Lagarde, , Annabelle Milot, Sabine Corvec, Alexis Sainte Marie, Marie de Metz-Noblat, Jean Lapoujade – Service publicité : Alexandre Parmentier - 01 45 05 19 43 - [email protected] – Directeur de la publication : Sighild Blanc : [email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France. En couverture : photo : Nicolas Schiffmacher BALADE AU PAYS DES GÉANTS aircanada.com bonjourquebec.com/fr BONS PLANS GRAND PRIX DE LA BAGUETTE DE TRADITION FRANCAISE DE LA VILLE DE PARIS 2009 1 : Franck TOMBAREL 64, av Félix Faure Paris XVe 2e : Benjamin TURQUIER 134, rue de Turenne Paris IIIe 3e : Stéphane EURY 98, rue de Meaux Paris XIXe 4e : Eran MAYER 100, rue du Théâtre Paris XVe 5e : Djibril BODIAN 38, rue des Abbesses Paris XVIIIe 6e : Stéphane HENRY 2 bis, bd Morland Paris IVe 7e : Thierry RACOILLET 50 bis, rue de Douai Paris IXe 8e : Frédéric PICHARD 88, rue de Cambronne Paris XVe 9e : Jean-Marc TOUCHARD 111, rue Saint-Dominique Paris VIIe 10e : Bertrand POUGNET 52, av d’Italie Paris XIIIe er COUP DE FRAÎCHEUR ET DE PURETÉ SUR LES BIJOUX ! L’équipe ArtGem est jeune mais bien implantée dans le métier depuis de nombreuses années, puisque le père de Julie Hardouin était lapidaire et son grandpère, joaillier. Grâce à cet héritage, le savoir-faire de Julie est inestimable. Avec Valentin Schrynemaekers, Julie conçoit sa toute première collection de bijoux extrêmement novatrice, fraîche et pure. Cette première collection absolument divine est désormais visible sur le site artgem.fr. La singularité de ces créateurs, c’est la gamme des prix – à la portée de toutes les bourses – et un choix rare dans la qualité des pierres. Et pour les plus fortunés ou les amateurs de pièces uniques, ils continuent de créer et de réfléchir avec vous sur vos propres créations. Petite curiosité sympathique, leur site vous permet de découvrir les pierres qui correspondent à votre mois de naissance, ainsi qu’à votre signe astrologique. www.artgem.fr 6 CIGALE 27 & LA BILLETTERIE DE www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn) Bons plans par Jildas Mahé À LA CARTE e- sh op pi ng 5€ À PARTIR DE Les trésors loufoques du Dindon Dans la famille « Sciences et Nature » je demande un Réveil à Eau, effectivement de l’eau suffit à le faire fonctionner et un Antworks, un aquarium très spécial pour élever mes fourmis tranquillement, un Globe en lévitation ainsi qu’une station météo Laser. Dans la famille « Gadgets », fatigué de pousser ma souris ordi, je demande un « Repose poignet » et pour épater mes amis une « Horloge Inversée » et pour les rendre fous, le Casse-tête Bouteille où j’emprisonne un bon cru classé, histoire de faire monter la tension ! Qui sera le plus malin ! Vous l’aurez compris il y a en a pour tous les goûts grâce à cette petite entreprise familiale située au cœur de l’Isère qui n’a de cesse de nous surprendre et de nous enchanter par ses inventions drôles et délirantes, utiles et souvent très design. Coup de cœur assuré ! www.ledindon.com pr at iq ue 20€ Le système D continue, et les enchères aussi Fabriquemoi.com c’est facile et c’est sur toute la France ! D’un côté vous avez l’acheteur qui cherche soit à faire fabriquer un objet, du standard ou du sur-mesure, soit à faire faire des travaux spécifiques, tels que la découpe d’un arbre, ou la réalisation d’un portillongrille... Je dépose mon annonce avec description détaillée de l’ouvrage ou du service et je fixe mes conditions ainsi que la durée de celles-ci, et je décide du type de règlement. En face, des fabricants réagissent ils sont artisans, professionnels ou particuliers bons bricoleurs…, à vous de choisir. Des devis gratuits vous seront adressés sur lesquels vous pourrez réagir. Au final, vous faites votre choix. Et caractéristique exceptionnelle de ce site, ce sont les fabricants qui font les enchères à la baisse pour remporter « l’affaire ». Et ici on touche tous les métiers : ébénisterie, charpenterie, carrosserie, ferronnerie-serrurerie, pierre, jardinage, horlogerie, bijouterie, cordonnerie, moulage-fonderie, peinture, plomberie, maçonnerie, sculpture, verrerie, confection, vannerie, tonnellerie et tous les autres. www.fabriquemoi.com tra ns po rt 12€ …le trajet en covoiturage Envoituresimone propose aux voyageurs intéressés par le covoiturage de réserver leur billet comme ils ont l’habitude de le faire pour les moyens de transport classiques. Avec ce ticket ils pourront voyager partout en France et en Europe dans la voiture d’un particulier. Le prix varie selon le trajet et le nombre de passagers. Compter environ 12 € si les quatre places sont occupées. Ce service apporte différentes garanties de sécurité comme par exemple le respect des règles d’assurance, le paiement sécurisé entre le conducteur et ses passagers ou encore l’identification et l’évaluation des utilisateurs. Face au succès déjà rencontré, Envoituresimone compte dépasser le demi-million de places disponibles d’ici au troisième trimestre. www.envoituresimone.com BONS PLANS in so lit e 10€ cu is in e Shopping éthique Merci est un magasin inédit. Ce nouveau temple de 1 500 m2 situé entre le Marais et la Bastille propose aussi bien de la mode, de la déco, des livres, que des fleurs et reverse ses dividendes à des associations humanitaires malgaches. Ce lieu insolite accueille également les bibelots qui s’entassent dans un coin de votre appartement , pour ensuite être revendus à prix mini, mais on trouve aussi des objets chinés : service à thé Wedgewood, vaisselle de bateau en étain… Toute la famille peut aussi y venir s’habiller. Des modèles vintage comme arty sont proposés. Merci, 111 boulevard Beaumarchais (XIe) - 01 42 77 00 33 cu ltu re 0€ Musée pour les jeunes Depuis début avril, les musées et monuments nationaux sont ouverts gratuitement aux moins de 25 ans et aux enseignants des premier et second degrés. Face au succès rencontré lors d’une expérience similaire menée un soir par semaine pendant six mois, à Orsay, Beaubourg, au Louvre et au Quai Branly , le gouvernement a décidé d’élargir ce système. La fréquentation ayant augmenté de 52% en moyenne pendant la période d’essai. La gratuité ne concerne que les collections permanentes. …la minute sur votre mobile Avec « Zero forfait » lancé par Call in Europe, pas d’abonnement, pas d’engagement, pas de forfait mensuel, pas de recharge, pas de gaspillage de minutes. De plus, on conserve son mobile et son numéro. Pour accéder à ce service, il suffit de verser 9.50 Euros et d’insérer la carte SIM. Les appels coûteront deux à trois fois moins cher que chez les opérateurs traditionnels : 0,19 € la minute vers les fixes et mobiles en France, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. www.zeroforfait.fr es fê te de s m èr 0€ À partir du 25 mai, plus d’une soixantaine de restaurants accueille les aficionados de l’agneau . Cette viande prisée, surtout à l’occasion de Pâques, sera à l’honneur et mise en scène autour de recettes faciles et parfois surprenantes. Un lieu éphémère sera mis en place à Paris du 8 au 14 juin. Dans la journée, dégustation de recettes créatives, le soir, Vincent Ferniot, Trish Deseine et Julie Andrieu, accommodent l’agneau à leur façon. 6, cité de la Roquette (XIe) - www.agneaupesto.com dé te nt e 50€ Un institut de beauté pour les mamans ! Difficile souvent de faire une pause détente quand on a des enfants. Mum et Babe, un institut du XIe arrondissement prend soin aussi bien des mamans que de leurs enfants. Pendant qu’elles se refont une beauté : coupe de cheveux ou massage, une baby-sitter s’occupe des bambins. Une salle de jeux avec transats et table à langer a spécialement été prévue à leur intention. Gommage et modelage détente : 50 € les 30 minutes, shampoing-coupe-brushing : 45 €, prise en charge des enfants comprise dans les prestations. Mum&Babe - 3, rue Keller (XIe) - Tél : 01 43 38 83 55 cu is in e m ob ile 0,19€ 0€ L’agneau fait son show Les mères à l’honneur au Café du Quai Branly Près de la Tour Eiffel, le café du Quai Branly propose à l’occasion de la fête des mères, des menus très abordables pour passer un déjeuner face au jardin luxuriant du musée : 16,50 € et 10 € pour les juniors. On peut bien sûr choisir aussi des plats à la carte. Autre cadeau : le Café du Musée offrira aux mères de famille une pause de bien être et de massages au Vistabulle, un espace multisensoriel, à quelques totems du Musée. Cette opération commencera le 1er juin et s’achèvera le 7 juin. Le café du Musée du quai Branly - 27 quai Branly - VIIe - tél : 01 47 53 68 01 VISTALBULLE : VISTAL Invalides - 160, rue de Grenelle - VIIe 0€ Ateliers cuisine avec Entremont Les mardi 19 mai et jeudi 18 juin de 20h à 21 h, les apprentis cuisiniers peuvent profiter de deux ateliers animés gratuitement par le chef Guy Martin. L’atelier Cuisine et Tartine Entremont permettra à tous les gourmets d’adopter de bons réflexes et de savoir gérer leur temps avec des produits du quotidien pour se faire plaisir, régaler leur famille et surprendre leurs amis. Les inscriptions s’effectuent à partir du 20 avril, (dans la limite des places disponibles) puis dès le 20 mai pour le deuxième atelier sur le site Internet d’Entremont : www.entremont.com. Atelier de Guy Martin : 35-37, rue de Miromesnil, Paris 8e va ca nc es 300€ Louer une maison pour une semaine À l’occasion des escapades printanières, VACANDO propose des offres attrayantes et d’un excellent rapport qualité-prix. Un vaste choix d’hébergements dans toute l’Europe est suggéré pour un budget de 300 € maximum la semaine, comme une résidence rurale en Espagne ou un chalet dans les Alpes ou encore un appartement en ville. Pour les inconditionnels des départs à la dernière minute une promotion spéciale de moins 33% est offerte. www.vacando.fr CIGALE 27 7 BONS PLANS À PARTIR DE 8 € SPORT TYPIQUEMENT SUÉDOIS ! Association à but non lucratif, Friskis & Svettis est une des plus grandes chaînes de centres sportifs de Suède, implantée en France depuis plusieurs années déjà, elle compte 153 centres locaux à travers 10 pays dans le monde et environ 442 782 membres. Le concept de ces centres est de permettre au plus grand nombre de pratiquer un entraînement physique agréable et de très grande qualité. Celui-ci est basé sur la musique, le plaisir de bouger et un enseignement redoutable d’efficacité qui donne surtout envie de continuer l’exercice avec plaisir. Il n’y a pas recherche de performances sauf celle de votre bien-être. Des séances de Jympa, séance de gymnastique collective typiquement suédoise et concept créé par des kinésithérapeutes, se décomposent en trois niveaux d’intensité : basic, standard et intensive. Les animateurs tous formés au sein de la Fédération sont contrôlés tous les ans. Prévoir une tenue confortable et surtout des baskets à usage intérieur. Une première séance de découverte est offerte. Ce qui ne gâche rien l’accueil suédois est extrêmement agréable. 8 € la séance 65 € la carte de 10 séances Le semestre du printemps (de janvier à fin juin) 110 €. Adresses : • 74 bis, rue Lauriston (XVIe) • 12, rue des Amiraux (XVIIIe) • 2, rue Ronsard (XVIIIe) • 4 bis Cité Véron (XVIIIe) Tél. 01 42 28 59 50 (du lundi au vendredi de 9 h à 15 h) www. friskisparis.com 8 CIGALE 27 cl ic 0€ Revente de billets sur le net Le site zePASS.com permet de remettre en circulation ses billets de train quand on a changé d’avis. L’intérêt de ce système est aussi bien d’un côté comme de l’autre. Les billets sont revendus avec une décote moyenne de 10 à 15 % sur les tarifs promotionnels non échangeables et non remboursables de la SNCF, déjà fortement remisés. L’achat d’un billet de train d’occasion permet de réduire de façon très significative son budget. Créé au mois de décembre 2002, zePASS.com est le premier site français à avoir organisé la revente légale de billets sur Internet. Il est d’ailleurs le seul en France à couvrir l’ensemble du marché de la revente de billets et de places : train, mais aussi concerts, spectacles, théâtre, matchs sportifs ou loisirs. Le service est totalement gratuit pour les vendeurs, car il n’y a aucun frais fixe de mise en vente. www.zepass.com cl ic 0€ Pour ne plus partir en vacances tout seul Finies les vacances en solo ou avec un grincheux, tout comme les suppléments « single ». En quelques clics, on peut trouver une personne pour partager ses vacances, ses loisirs ou sa voiture. Les annonces sont classées selon les critères des utilisateurs : destination, âge, habitudes de vie… Idéal pour faire des économies, mais faut-il encore que les profils correspondent. La cohabitation n’est jamais facile, pire si on n’a pas fait connaissance. www.annonces-voyages.com m us iq ue 8€ Mélodies en cascades à Versailles Depuis le 4 avril et jusqu’au 25 octobre, les Grandes Eaux musicales jaillissent dans les bosquets et fontaines du château de Versailles. Cette année encore la partie musicale incombe à l’organiste Christophe Rousset, féru de musique baroque. On ne change pas une équipe qui gagne. Lully, Desmarest, Rameau occupent donc les lieux pour les ouvertures et rythment les danses à trois temps comme les chaconnes et les passacailles. Ces sons jaillissent des colonnes et des bosquets et redonnent vie aux statues de marbre et d’or. En outre, les traditionnelles promenades musicales vont être organisées au cœur des jardins à la française, à partir du 30 juin et jusqu’au 23 septembre de 9h à 17h30 www.chateaudeversailles-spectacles.fr - 01 30 83 78 89 Mises en eau de 11h à 12 heures et de 15h 30 à 17h30. Ouvert les samedis, dimanches et jours fériés de 9h à 17h30. Entrée pour les enfants entre 10 et 18 ans : 6 € cu ltu re 5€ La Russie flamboyante La Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent met à l’honneur, en collaboration avec le Musée Ethnographique de Russie, une collection de costumes populaires russes des XIXe et XXe siècles, portés à l’occasion de fêtes et de mariages. Ces belles créations reflètent divinement bien la tradition populaire et la joie de vivre du peuple russe à travers des couleurs chatoyantes et des superpositions d’étoffes. Des photographies de la collection Shabelskaya (fin XIXe et début du XXe siècle) seront également exposées. Plaisir des yeux et voyage dans le temps assurés. 3, rue Léonce Reynaud - XVIe - M° Alma-Marceau - 01 44 31 64 31 Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h - Jusqu’au 30 août 2009 www.fondation-pb-ysl.net BONS PLANS va ca nc es pr at iq ue 25€ Faire garder son chat et arroser ses plantes ChaPacha propose pendant votre absence de garder à domicile votre chat et d’arroser vos plantes, voire même vous faire quelques courses. Tarif de la visite : 25 € la demi-heure, un prix dégressif en fonction du temps passé. Ce système relevant des aides à la personne, peut être déductible des impôts. Réservation possible sur le site www.chapacha.fr 06 26 51 06 78 - 0 1 76 67 26 47 - De 9h à 20h sp or t 0€ Un programme de remise en forme dans les parcs Le Conseil général des Hauts-de-Seine invite les amateurs sportifs à suivre un programme de remise en forme dans les parcs de la région sous la conduite d’une équipe d’éducateurs spécialisés. « Parc-Courons les Hauts-de-Seine » permet de faire du sport gratuitement, quel que soit le niveau ou l’âge du participant. On apprend ainsi à courir efficacement et à son rythme. Outre la course, les exercices d’assouplissement, et de culture physique, des conseils d’hygiène et de diététique personnalisés sont dispensés pour améliorer sa pratique sportive. Rendez-vous les samedis matin de 10h à 12h, voir liste des parcs concernés sur le site www.hauts-de-seine.net 55€ Apartmentparis propose de réserver un appartement pour un weekend voire plus dans la capitale. Rien ne vaut l’intimité d’un logement cosy et indépendant pour profiter des plaisirs de la vie parisienne. Des services annexes type blanchisserie ou ménage peuvent être prévus comme aussi une bouteille de champagne et des fleurs ou encore une voiture à la gare. Le concept s’inspire des gîtes basés pour la plupart en zone rurale. Les tarifs sont accessibles : à partir de 55 € la nuit pour 2 personnes. À la différence des résidences de location où chaque logement est identique, Apartmentparis qui gère une soixantaine de lieux, apporte un soin particulier au décor. Réservation en ligne : http://apartmentparis.fr Assistance téléphonique : 01 53 38 84 00 m us iq ue 0€ 200 concerts dans les kiosques des jardins Les kiosques à musique des parcs Montsouris, Buttes-Chaumont, Luxembourg , Georges Brassens, entre autres, accueillent de mai à octobre un grand nombre de formations : fanfare des gardiens de la paix, big-band du XVe arrondissement, association symphonique de Paris. Bref, deux cents concerts gratuits sont prévus. www.jardins.paris.fr r réneobovne Faicthaemsbre ne ! sd vos sont aujourd’hui Ces chambres à la mode nsez-y ! un investissement sûr, pe la plomberie • Mise aux normes de et de l’électricité isé de l’espace • Aménagement optim sans mansarde pour chambres avec ou ines sur-mesure • Création de mezzan es, douches sur-mesure • Installation de sanitair ou petites baignoires ins cuisine avec plan • Aménagement de co d’électroménager de travail et intégration sérieuse Une équipe complète, disposition tre et responsable est à vo Tous corps d’état Une nuit dans un appartement ail.fr • sarango.jose@hotm 85 • Port. : 06 27 04 08 ENQUÊTE Malins… et pas radins ! TI-CRISE par Françoise Lemoine NOS RECETTES AN Ras-le-bol de la crise. À moins de la prendre à rebrousse-poil et de profiter des opportunités. P as question de restreindre son train de vie parce que les temps sont durs. Alors on troque, on blogue, on ergote, pire, on mégote pour préserver sa cagnotte. Au règne du système D, la chasse aux combines malignes est ouverte. À moins de revenir aux vieilles valeurs en faisant la chasse au gaspi en devenant plus fourmi que cigale… Pour les hédonistes, les deux ne sont pas incompatibles, mais même pour eux la crise laissera des traces. Plus rien ne sera comme avant. Commerçants, voyagistes, restaurateurs, grands couturiers cassent les prix pour attirer le chaland. Alors profitons de l’aubaine. Certains ne s’en privent pas. Pour preuve : les ventes réalisées en promotion dans la grande distribution ont repré- 10 CIGALE 27 senté 17,4 % du chiffre d’affaires contre 16,2 % quatre ans auparavant, a constaté la société d’études de marché Iri. Une radine hédoniste « Un sou est un sou, ironise Véronique, une jolie quinqua, mais j’ai l’impression d’être de plus en plus radin. » En fait pas du tout, car Véro comme l’appellent ses amis, adore faire des cadeaux à son entourage, mais pas question pour elle de payer le prix fort. Elle traque donc en permanence la bonne affaire et reste à l’affût des promos sur Internet comme dans les magasins, sans pour autant rogner sur la qualité. Véro n’est pas dans le besoin, mais elle préfère réaliser des économies sur les achats du quotidien pour mieux se lâcher quand elle a un coup de cœur : « Jamais je ne l’ai regretté ». Inutile d’avoir honte, la radinerie est devenue, avec la crise, très tendance. La preuve le site radins.com (1) compte 1 300 000 abonnés. Ces grippe-sous nouveau genre ne boudent pas pour autant leur plaisir. Ils sortent, vont au restaurant, au théâtre, voyagent, partent au ski. Mais à chaque fois à moindres frais : « Je rogne sur certains achats pour en privilégier d’autres », témoigne encore Véronique, qui hésite à réserver chez Hélène Darroze, une des meilleures tables de Paris qui propose un menu « crise » à 30 €, ou chez Alain Ducasse qui vend la truffe noire à prix coûtant. Pourquoi se priver ? : « Il faut en profiter », lance l’épicurienne en écarquillant ses grands yeux. Pourtant une question la titille : « ne vais-je pas tomber dans la spirale de l’avarice ? », s’inquiète-t-elle « J’ai horreur de me faire avoir. Mais j’éprouve toujours du plaisir à dé- ENQUÊTE penser. Même pour les autres. » Alors qu’elle se rassure ce point positif est incompatible avec l’avarice. Et elle n’est pas la seule à agir ainsi. Surtout que les opérations de promotion se multiplient. Le client est même déboussolé. Dans certaines enseignes les soldes à la carte sont déjà en place. Au bonheur des fashionistas Finies les dates imposées. Avec le dispositif « soldes flottants » lancé après le vote de la loi de modernisation de 2008, les commerçants peuvent choisir deux semaines fractionnables dans l’année. Gap, France Arno, Tati, 3 Suisses, Eram se sont déjà engouffrés dans la brèche. Il faut bien trouver des solutions pour concurrencer Internet qui cartonne avec bazarchic.com ou vente-privee.com (2). Malgré la crise, les dépôts-ventes ne se sont jamais aussi bien portés. Dans la même veine, l’opération « Viens dans mon dressing », rencontre un grand succès. De petits Pour les gourmets aux poches percées, le menu “Crise” d’Hélène Darroze. Pour les coquettes sans le sou, le Training Center de Jean-Louis David. créateurs ultra pointus vident le temps d’un week-end leurs placards dans le Marais (3). On y trouve des pièces branchées à mini prix, le tout dans une super ambiance. Un DJ est même là pour animer ce grand raout de fashionistas (3 € l’entrée). À fond la forme Ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’argent qu’il faut se laisser aller. Alors toutes les combines sont bonnes. On va ainsi se faire couper les cheveux gratis ou presque, dans les training centers des grands salons : 11 € la coupe fashion à l’Académie Franck Provost (4), 18 € avec la coloration. Seules conditions : avoir plus de 18 ans et aimer changer de tête. C’est encore plus abordable chez Jean-Louis David. Autre tuyau : acheter les petits guides « Smart and Go » (5) qui donnent des bons de réduction de 30 à 50 % chez différents coiffeurs et instituts de beauté. Mieux encore s’inspirer d’un tout nouvel ouvrage « Paris à 0 € » qui regorge de bons plans dans tous les domaines (6). Le physique c’est bien, mais la silhouette ne doit pas non plus être négligée. Pour avoir un corps de rêve à moindre coût, une nouvelle enseigne « low cost » propose dans le XIIe arrondissement : sauna et équipements fitness, cours, pour seulement 299 € par an (7). Home, sweet home La Maison aussi peut profiter des bonnes affaires. À la Vallée Village (8) près de Marne-la-Vallée on trouve de nombreuses marques comme Descamps, Villeroy et Boch avec 30 % de réduction. Mercy le premier « charity shop » de la capitale a ouvert récemment (8 bis). On y vient pour se débarrasser de ses petits trésors qui s’empilent dans un coin de votre appartement, ou pour en acheter à prix mini. De plus, on fait une bonne action, les sommes sont reversées à une association malgache. La débrouille Côté quotidien, on tente aussi de faire des économies sans gâcher son plaisir. On va en famille cueillir ses pommes et ses légumes (9) ou on CIGALE 27 11 ENQUÊTE adhère à l’Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) pour être livré en panier frais (10). Ce n’est pas forcément plus économique mais c’est bien meilleur. Surtout si au printemps on est une inconditionnelle des blettes…, un légume qui foisonne en cette saison. Autre comportement : on privilégie l’eau du robinet, on met la main à la pâte pour faire son pain (+67 % de machines à pain vendues en 2007), on ressort sa yaourtière… Pour l’entretien, on utilise le vinaigre blanc qu’on met à toutes les sauces. Bref, on découvre ou redécouvre les joies de la débrouille, comme se remettre au tricot et à la broderie. Très tendance. Côté cuisine, la mode est aux plats du terroir, mais avec Jean-Pierre Coffe, rien ne se perd. Son livre « Le plaisir à petit prix. Bien manger en famille pour 9 euros par jour » (Plon) se trouve en tête des ventes avec plus de 300 000 exemplaires. On pense aussi à la planète en faisant le tri de ses déchets ou en faisant du compost qu’on récupérera pour le jardin. Enfin, avec cette crise qui fait froid dans le dos, on superpose polaires, doudounes, pour faire des économies de chauffage et on baisse l’abat-jour muni d’ampoules basse consommation, voire plus si affinités…. Autre combine : le troc Peuplade (11), une association de quartier qui permet d’échanger entre voisins aussi bien des services que des vêtements ou de la déco. Ainsi : dogsitting contre plomberie, dépannage informatique contre travaux d’électricité… La Toile Pour traquer la bonne affaire les sites restent incontournables, mais avant de réaliser un achat on appréciera les commentaires des inter- 12 CIGALE 27 nautes. Ce bouche-à-oreille version Web peut éviter les faux-pas. Se méfier bien sûr des manipulations et des avis bidons. Le tourisme aussi a ses bons tuyaux avec Tripadvisor, Vinivi ou encore Monvoyageur. On peut même être hébergé gratuitement si on se contente d’un canapé avec couchsurfing (12). Idéal pour les jeunes qui veulent parcourir le monde à moindre frais. Autre suggestion : échanger sa maison ou son appartement, mais tout le monde n’est pas prêt à ouvrir ses portes à des étrangers. Pourtant ce système très sympathique où on peut aussi laisser sa voiture, a rarement rencontré de problèmes. Chacun est très respectueux des lieux occupés (13). Les trajets aussi peuvent se faire à moindre coût. Il suffit de se regrouper pour partager une seule voiture. Idem pour se rendre à son travail (14). (1) www.radins.com Ma petite entreprise (9) www.pommedrive.com, www.gally.com, www.viltain.fr Dans un autre registre on peut aussi arrondir ses fins de mois en mettant ses talents en boîte. Le statut d’autoentrepreneur lancé au mois de janvier et qui rencontre déjà un vif succès, permet de créer en trois clics sa propre activité en complément ou non d’une activité principale. Exonération de TVA, allégement des obligations comptables, contribution sociale et fiscale simplifiée. Tout est possible dans une limite de 32 000 à 80 000 € hors taxes de chiffre d’affaires annuel (15). (2) bazarchic.com ; vente-privee.com (3) La cour du Marais 81, rue des Archives (IIIe) [email protected] (4) Franck Provost 36, rue Laugier (XVIIe) Jean-Louis David : 5, rue Cambon (Ier). Surfer aussi sur www.bourgeois.fr, www.lefigaro.fr/madame (5) Guides Smart and GO en vente à la FNAC, Auchan…. (30 €) www.smartandgo.com. Guide « Paris à 0 € » (Ed. Paradis Hachette) 9,90 € (6) « Paris 0 € - Guide du Paris gratuit » Ed. Paradis - Hachette - 9,90 € (7) www.neoness-forme.com et www.fitnessprice.com (8) www.lavalleevillage.com (8bis) Merci 111 boulevard Beaumarchais (XIe) Tél : 01 42 77 00 33. (10) AMAP Tél : 01 45 23 42 19 Site : amap-idf.org (11) www.peuplade.fr (12) www.couchsurfing.com (13) Switchhom.org (gratuit), trocmaison.com (60 €) homelink.fr (115 €) (14) envoituresimone.com ; covoiturage.com ; roulezmalin.fr (16) www.lautoentrepreneur.fr …et encore : Zepass.com ; trocdesprems. com ; pour l’avion : kelbillet.com www.shop.mycrisispace.com est associé à www.mycrisispace.com : le premier site de don d’argent. • Vous avez des difficultés à joindre 15 les deux bouts ? Il vous manque 22 des fonds pour mener à bien 17 vos projets ? Faites-vous financer par les internautes. Déposez vos demandes sur : www.mycrisispace.com • Vous avez l’âme d’un bon 20 20 samaritain et vous désirez soutenir à la hauteur de vos moyens le projet des autres ? www.mycrisispace.com 12 25 • Vous n’avez ni besoin d’argent, ni envie d’en donner ? Devenez membre solidaire en inscrivant votre profil sur : www.mycrisispace.com www.mycrisispace.com est un site entièrement gratuit. C’est la crise !… Aidons-nous les uns les autres ! 22 15 Retrouvez tous ces articles sur : www.shop.mycrisispace.com FOCUS ART & CULTURE «M La peinture dans le décor Décor floral. par Christian Rol Photos : Nicolas Schiffmacher PERA ROUCHERAY TEM La peinture en décor n’est pas un artifice mais un art du trompel’œil (entre autres) qu’on retrouve de Pompéi à Las Vegas en passant par la chapelle Sixtine. À 40 ans, Roucheray perpétue avec bonheur cette discipline multi séculaire dont il est devenu l’un des meilleurs représentants. 14 CIGALE 27 on père était peintre en décor, domaine dans lequel il a connu une belle réussite ; quand j’ai eu 15 ans, ni lui ni moi, ne nous sommes posés la question de mon avenir, alors j’ai suivi sa voie et profité, au début, de son carnet d’adresses. » N’en concluez surtout pas que Roucheray soit un fils à papa. Cet adolescent prolongé de 40 ans a fait ses classes dans ce métier d’art en intégrant fort jeune le prestigieux Institut supérieur de peinture Van der Kelen de Bruxelles puis l’IPEDEC de Paris où l’élitisme est d’abord une question de savoir-faire. « A l’Institut Van der Kelen, je côtoyais de jolies princesses désoeuvrées et les enfants de la gentry européenne qui pensaient peut-être qu’ils pourraient décorer le château des ancêtres ou le bureau d’une banque suisse. Moi, mon ambition était plus modeste : je voulais bien gagner ma vie en étant un bon artisan. » Après 25 années de labeur, et la création de sa propre entreprise – Roucheray Tempera (la tempera étant la peinture à l’eau utilisée à la Renaissance) –, Roucheray et ses clients ne sont pas mécontents du chemin parcouru qui l’a mené de l’Assemblée nationale à l’archevêché de Rouen sans parler de multiples chantiers dans le monde, dont un au profit d’un multimilliardaire russe installé à Londres et propriétaire d’un château sur la Côte d’Azur. « Je ne me revendique pas comme « artiste », le concept étant trop galvaudé ; et je ne suis pas non plus, vous l’aurez compris, peintre en bâtiment. Mon métier consiste à peindre des boiseries, des imitations bois et marbre, des reproductions de tableaux et des trompe-l’œil. Il n’y a rien de nouveau depuis Pompéi. Et le Petit Théâtre de Marie-Antoi- FOCUS nette est tout en faux marbre. C’est une vieille technique qui ne prétend pas remplacer le marbre ; et surtout pas pour des raisons financières. D’ailleurs, mes clients ont souvent suffisamment de liquidités pour pouvoir s’offrir du marbre, mais le faux marbre peint sur du bois est beaucoup moins froid que la matière minérale. Les contemporains de la Renaissance puis Louis XIV ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. » Pour quelques privilégiés d’un immeuble de l’île Saint-Louis, une réalisation estampillée Roucheray Tempera est visible sous la forme d’une magnifique niche en trompel’œil abritant un vase en porphyre évoquant cet héritage hellénique que notre interlocuteur ne songe pas à renier. « Dans nos métiers, il n’y a pas de génération spontanée. Je veux dire que nous sommes tous des héritiers de l’histoire de l’Art, et de l’Histoire tout court. Nous sommes tributaires d’une tradition qui ne nous appartient pas ». Une tradition d’autant plus palpable que techniques et outils n’ont guère évolué depuis Michel-Ange – qui lui-même ancrait ses fresques dans la plus pure tradition antique. La verve passionnée de Roucheray est sans nul doute un argument auquel ses clients sont sensibles. Des Américains, des Suisses et les Monuments Historiques, parmi une riche palette, comptent à son impressionnant tableau de chasse. Plus récemment, un sympathique excentrique fit appel à ses services pour réaliser 600 m2 carrés de faux béton. « Inutile de vous dire que le personnage, charmant, a assez d’argent pour du vrai béton mais là encore, on rejoint le principe du « faux » assumé. Ce qui singularise notre métier – un métier très français – c’est que, même si nous partageons tous la même technique, pas un seul d’entre nous ne réalise son sujet de la même manière. La personnalité et la « main » de chacun interviennent vraiment. » Très épanoui, Roucheray loue chaque jour ce métier qui l’autorise à alterner les lieux, les chantiers et les œuvres. « J’ai en outre la chance d’être employé par de grands décorateurs et d’être régulièrement approché par des clients aux exigences parfois spectaculaires. Je pense notamment ART & CULTURE à ce milliardaire russe pour qui nous avons travaillé dans son château sur la Côte. » Mais les clients « normaux » sont loin d’être négligés par Roucheray qui ne hiérarchise pas ses travaux qui le mènent parfois dans tel salon du VIe arrondissement. Le temps semble venu de reconsidérer le travail manuel… www.roucheraytempera.com [email protected] Imitation marbre. Moulure en trompe-l’œil. CIGALE 27 15 ART & CULTURE L’Europe fait son cinéma par Christian Rol CANNES 2009 Séraphine, de Martin Provost. Le programme MEDIA, né en 1991, est une action de l’Union Européenne pour promouvoir le cinéma et l’audiovisuel dans 32 pays à l’Ouest et à l’Est du Danube. Loin d’être un gadget culturel de plus, ce concept à la fois financier et artistique compte déjà nombre de films primés, et enrichit les festivals internationaux d’une diversité bienvenue face au rouleau compresseur hollywoodien. Nathalie Chesnel, directrice du MEDIA Desk France, nous en dit plus. CIGALE : Comment définir le pro- gramme MEDIA ? Nathalie Chesnel : Ce programme intervient dans les secteurs de la formation, du développement, de la 16 CIGALE 27 distribution et des nouvelles technologies. Ainsi plus de 300 projets de fictions, de documentaires et d’animations par an voient le jour grâce à MEDIA. Nous soutenons égale- ment chaque année une centaine de festivals à travers l’Europe et une cinquantaine de formations. L’idée qu’on a souvent du cinéma européen, ce sont des œuvres très âpres, du cinéma d’auteur ennuyeux avec des acteurs sinistres… Il y a un grand décalage entre cette image et les œuvres à succès. Parmi les films que nous avons soutenus il y a quand même « Séraphine » de Martin Provost, film primé aux Césars ; « Slumdog Millionaire » de Danny Boyle, un succès public considérable ; « Eldorado », « Entre les Murs » de Laurent Cantet primé à Cannes et « Gomorra ». Ce n’est pas à proprement dit du cinéma confidentiel ou élitiste. Notre objectif est de sortir le cinéma européen de cette fausse idée et de le faire connaître auprès du public. Est-ce que la vocation de MEDIA est aussi de contrecarrer le monopole des navets américains ? C’est moins simpliste que cela. D’abord parce qu’il y a d’excellents films américains. Mais nous voulons contribuer à la circulation de ce cinéma européen longtemps méconnu et à promouvoir les acteurs roumains, baltes, polonais… et français ! D’où vient l’argent ? De chaque État membre qui contribue en fonction, notamment, du poids économique de son secteur audiovisuel et cinématographique. Le budget 2007 à 2013 est bloqué. Nous disposons de 755 millions d’Euros. Il est évident que la Croatie, par exemple, cotise moins que la France ou l’Angleterre… Comment les professionnels vous connaissent-ils ? Nous faisons régulièrement des présentations dans toute la France pour informer les sociétés de production. ART & CULTURE Nous avons une antenne à Strasbourg et une autre à Marseille. Il existe des bureaux MEDIA dans tous les pays membres du programme. Rassurez-nous, vous n’êtes en rien dans le dossier « Plus belle la vie »… Non, je vous rassure… (rires) Avez-vous une quelconque influence sur le contenu artistique des projets qu’on vous soumet ? Non, nous n’intervenons pas sur le contenu artistique des projets ; en revanche nous assistons des professionnels pour monter leurs demandes de subventions et nous favorisons les contacts avec d’autres producteurs européens. Quelles sont les chances d’un film roumain, tchèque ou croate face à un Bruce Willis ou à un Clint Eastwood ? Sans nous (MEDIA) il n’a aucune chance (rires). Plus sérieusement, la moitié des films européens que vous voyez en salle sont projetés ou distribués avec le soutien de notre programme. L’idée qui nous anime et notre seul objectif est que ces diversités soient vues par les autres Européens. Nous ne faisons pas une fixation sur les Américains mais nous devons convenir que les circuits de distribution les mettent en avant ; et de plus en plus le cinéma asiatique. Avant, un film de qualité européen n’avait aucune chance d’être projeté, débattu et promu ailleurs que dans son pays d’origine. Les Finlandais, par exemple, produisent beaucoup de fictions extrêmement drôles qui reflètent un humour et un particularisme propres à leur génie. Si ces comédies trouvaient une ouverture sur nos écrans, elles remporteraient certainement un succès populaire considérable. …Cela nous changerait de la régression générale qui accable le cinéma français. Justement êtesvous cinéphile ? Mon parcours m’a menée de la Commission Européenne, au CSA, à Canal +. J’aime le cinéma mais je suis surtout une Européenne convaincue. Pas dans l’acception abstraite, économique ou technocratique du terme mais dans sa dimension charnelle, culturelle, bref civilisationnelle. Je me sens très Française mais cela ne m’empêche pas de porter aux différents particularismes de notre continent un intérêt et une affection basés sur ma connaissance de beaucoup de pays où je suis allée. C’est une histoire d’amour, et le cinéma et l’audiovisuel sont des vecteurs considérables pour mieux se connaître les uns les autres. Et il faut le dire : notre vieille Europe est un terreau très fertile où le talent et le génie se sont épanouis pendant des siècles. C’est aussi vrai aujourd’hui. Le risque, à terme, pour être certain que ces films aient une dimension internationale, n’est-il pas d’imposer une « standardisation », un lissage prompt à plaire à tout le monde ? Justement, non. Nous menons la démarche exactement inverse. Le « cahier des charges », si je puis dire, impose à chaque réalisateur de cultiver sa propre identité, et lui laisse toute latitude et une liberté absolue en terme artistique. Est-ce qu’il y a un cinéma venu d’un pays européen qui se distingue des autres par sa qualité, son imagination et le talent ? Et notamment en Europe de l’Est où, pour des raisons historiques et politiques, la créativité a été jugulée ? C’est encore trop tôt pour le dire. En revanche, il y a une génération qui a une énergie et une créativité qu’on ne trouve pas toujours ici. On peut même parler de « sang neuf » au point que certains n’hésitent pas à puiser de plus en plus à l’Est. En particulier dans le domaine de l’animation qui est une vieille tradition là-bas. Nous avons tout à gagner à échanger avec ces pays-là. Mais pour répondre plus précisément à votre question, on peut parler des cinémas roumain ou polonais comme très prometteurs. En ce qui nous concerne, nous les avons très tôt soutenus et nous poursuivons cette politique. MEDIA et le Festival de Cannes ? Avant Cannes, il y a la Journée de l’Europe, le 9 mai, au cours de laquelle nous mettons en place un partenariat avec UGC pour la deuxième année. La plupart des salles UGC projetteront des films moins connus venus de toute l’Europe. En outre, nous sommes présents dans la plupart des festivals (Clermont-Ferrand, Annecy, Montpellier, Lyon, La Rochelle, Berlin). Cannes est évidemment incontournable où nous disposons d’un grand stand et organisons des conférences pour nous faire mieux connaître des professionnels. Le clap de fin ? Ce qui manque au cinéma européen, ce n’est ni le talent ni le succès populaire, c’est la faiblesse du marketing. Les réalisateurs européens doivent apprendre, comme les Américains le font depuis des décennies, à prévoir un budget promotion. Le paradoxe criant veut que le monde entier connaisse telle starlette américaine, mais personne n’est capable de citer le nom d’un acteur européen non national pourtant star dans son pays. Et, enfin, notre action intrinsèquement européenne sert également à promouvoir une certaine idée de l’Europe qui ne doit pas être systématiquement associée à des directives. MEDIA DESK FRANCE 9, rue Ambroise Thomas - IXe 01 47 27 12 77 - [email protected] www.mediafrance.eu CIGALE 27 17 & L’imposture de A à Z ART & CULTURE LA BILLETTERIE DE www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn) Lecture par Arsène Corvec REVUE BORDEL L a rédaction de Cigale est assez bien placée pour savoir que notre collaborateur Christian Rol ne profère pas que des bêtises ; il en écrit aussi et n’a pas résisté une fois encore à l’appel de la revue Bordel pour soulager un peu notre magazine des plaintes et menaces de procès qui suivent habituellement le sillage de ses « reportages ». Cette fois-ci Stéphane Million, le grand ordonnateur et éditeur de cette revue littéraire culte, a demandé à ses auteurs de plancher autour du thème de « l’imposture ». Très à l’aise dans ce domaine, notre rédacteur en chef a décliné le sujet sous forme d’un abécédaire inégal mais parfois drôle dans lequel quelques « fausses valeurs », sont épinglées en attendant d’éventuels recours en diffamation. Ainsi, à Bové José peut-on lire : Parle couramment l’engrais, à Cabrel Francis : Terroir caisse, alors que Bernard-Henry Lévy est désigné comme Vendeur au rayon Chemises des Grands Magazines. Ce n’est pas bien méchant et cela amusera peutêtre deux ou trois lecteurs désœuvrés qui pourront ainsi revoir leur alphabet au gré des pauvres cibles de notre ami qui voisine dans ce Bordel avec d’autres imposteurs bien inspirés. Stéphane Million Éditeur - 15 € Théâtre Tenue correcte Ne pas oublier toujours exigée par Alexis Sainte Marie Lecture ISABEAU DE R. M ais où va-t-elle chercher tout ça ? Eh bien voilà : il y a longtemps, bien longtemps, Isabeau de R. était une jeune (non pas qu’elle ait vieilli) et belle (ni enlaidi) femme d’affaires polyglotte que ses working hours mettaient aux prises avec l’effondrement des marchés et une secrétaire idiote. C’était déjà plus qu’il n’en fallait pour écrire un spectacle : en y ajoutant un zeste de folie, Isabeau de R. transforme sa vie en une galerie de personnages désopilants. Il y a la standardiste vulgaire à souhait qui canarde à tout va ses rafales de « pas d’souci ! », la businesswoman qui s’agite, l’hôtesse de l’air aux trois personnalités – première, business et économique… Tout cela n’est bien sûr qu’un avant-goût de ce qui vous attend, car Isabeau de R., en comédienne chevronnée, saute d’un personnage IGALE à l’autre avec une agilité sans paBON PLAN C UR 2 reille. Cela fait maintenant cinq ans S PO 10 INVITATION di qu’une tenue correcte est exigée. re nd ve au di valables du mar 19 43 ! Filez vous habiller… 05 45 01 AU À GAGNER Du mardi au samedi à 20h15 - Théâtre de Dix-Heures 36, boulevard de Clichy - XVIIIe- 01 46 06 10 17 - Métro Pigalle 18 CIGALE 27 DES SOUVENIRS L POUR MÉMOIRE a mémoire est l’une des composantes essentielles de notre être, elle nous permet de nous approprier notre passé et nous aide à nous forger un avenir. Perdre la mémoire, c’est comme perdre un être cher, et être à la fois celui qui part et celui qui reste. Des personnalités de tous les horizons ont voulu partager chacun un « souvenir inoubliable ». Celui qui reflète le moment où tout s’est décidé pour elles, où la lumière s’est faite, où le destin a basculé. Soixante-douze témoignages recueillis parmi les plus grandes stars et autant de photos originales illustrant le souvenir vous attendent dans ce livre. Après cette lecture, tous ces souvenirs ne seront plus vraiment sans mémoire. Pour chaque livre vendu, 2 euros seront reversés à l’ICM, l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière afin de faire avancer la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Jean Reno et Michelle Yeoh, les parrains et marraines de l’ICM, ainsi que Jean Todt, membre fondateur, ont livré leurs témoignages ; un édito est signé par le Professeur Gérard Saillant, Président de l’ICM. Des Souvenirs pour mémoire, Didier Audebert et Gianni Soglia, Éditions du Cherche-Midi, coll. « Beaux Livres », 29 € ART & CULTURE Théâtre coup de cœur Un pur Western par Alexis Sainte Marie I, LE NŒUD LA MORT, LE MO L ’été approche à grands pas. Assis à une des tables du Studio, le restaurant installé dans la belle cour pavée du Café de la Gare, on sirote un verre en profitant de la douceur de la soirée et de l’agitation bohême du lieu. Il est bientôt dix heures, les tables se vident et le théâtre se remplit… Voilà quarante ans que le Café de la Gare existe et un peu plus de vingt que La mort, le moi, le nœud de Sotha y a été montée pour la première fois, une pièce si étonnante au rythme si renversant qu’on serait bien en peine de dire tout le bien qu’on en pense ! À la base, l’histoire est plutôt claire : dans le Far West, deux familles, les Rukstule et les Keller, se livrent une guerre qui remonte à l’époque où « Anne d’Autriche avait quatorze ou quinze ans ». Arrivent trois étrangers de la GCN, venus pour faire passer le chemin de fer par ces terres reculées… Mais il faut ajouter bien des ingrédients pour approcher de ce que cette pièce vous réserve : un ton complètement décalé et des acteurs (tous, sans la moindre exception) excellents ; des bagarres qui n’arrivent jamais, des empoisonnements à la ciguë et des mordillements d’oreille. La mort, le moi, le nœud est un tel ovni qu’on pourrait penser que la tension comique ne peut tenir une heure et demie – on se tromperait. Tout dans cette pièce appelle au rire, sans jamais verser dans le criard ou le vulgaire. Du haut de ces vingt et quelques années, le texte a gardé IGALE BON PLAN C UR 2 une fraîcheur pleine de joyeuse folie. Un peu comme Sotha elle-même, dont l’histoire S PO 10 INVITATION est intimement liée à celle du Café de la Gare et qui encore aujourd’hui, juste avant le i au vendredi rd ce er m du valables lever de rideau, sortira de la régie pour demander à la cantonade si tout le monde est 05 19 43 ! 45 01 AU À GAGNER bien là… La mort, le moi, le noeud ne se prend absolument pas au sérieux – gardezvous bien de faire de même : cette pièce est un petit bijou, très sérieusement. Du mercredi au samedi à 22h. Places à 20 et 15 € Café de la Gare - 41, rue du Temple - IVe - Métro Hôtel de Ville ou Rambuteau - 01 42 78 52 51 - www.cdlg.fr Théâtre L’amour est enfant de bohème par Alexis Sainte Marie «T OR U TORÉAD DE LA DIVA ET D LES AVENTURES out finit par des chansons », concluait Le Mariage de Figaro – cette fois, tout commence par des chansons. C’est l’histoire d’une diva qui arrive chez un toréador. Elle est belle, veuve, pas très éplorée et autrichienne ; lui est célèbre, impulsif et grand amateur de femmes. Le coup de foudre est immédiat, le mot d’ordre vient de lui-même : « Toréador, prends garde à toi ! ». Ça ne vous rappelle rien ? C’est dans Carmen, le chef-d’œuvre de Bizet. Car Les aventures de la diva et du toréador, c’est avant tout de l’opéra. Avant d’en venir au théâtre comique, Raphaëlle Farman et Jacques Gay sont passés par l’opéra – le vrai, le grand, le très sérieux opéra. Elle est soprano, il est baryton, leur performance est irréprochable… Interprétant Mozart ou Verdi, poussant jusqu’à Offenbach (à qui l’histoire semble devoir beaucoup), s’aventurant même du côté de West Side Story, les deux chanteurs entraînent en musique leur public dans une histoire d’amour à deux voix. Sur scène encore, pour accompagner leur idylle, Fabrice Cocciotto, tour à tour pianiste et majordome. Son personnage, quasi-muet, touchant de timidité et de maladresse, est particulièrement drôle… On l’aura compris, IGALE pendant une heure et demie, l’humour le dispute à la musique en un cocktail explosif. BON PLAN C UR 2 S PO 10 INVITATION Les esprits grincheux diront que cette histoire d’amour pleine de rebondissements, de i au vendredi rd ce er m du valables jalousie et de déclarations enflammées, ils l’ont déjà vue cent fois. Ce qui est sûr, c’est 05 19 43 ! 45 01 À GAGNER AU que jamais ils ne l’avaient entendue comme ça. Et c’est ça qui compte… Du mercredi au samedi à 21h, le dimanche à 15h30 Places à 33, 26 et 10 € - Petit Théâtre de Paris - 15, rue Blanche - IXe - Métro Trinité, Blanche, Saint-Lazare CIGALE 27 19 ART & CULTURE & LA BILLETTERIE DE www.olympiahall.com - Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn) La révolution picturale s’expose Art contemporain par Florence Lagarde Au début du XXe siècle, l’avènement de la civilisation industrielle bouleverse les arts, et la peinture est la première à faire sa révolution. Au carrefour des influences, Paris attire l’avant-garde artistique venue de toute l’Europe. Si l’impressionnisme a vécu, la créativité en ébullition des ateliers parisiens prépare les grands mouvements modernes. De Chirico ou la rupture avec le réel © Waddington Galleries, Londres/ Prudence Cuming Associates Ltd Jusqu’au 24 mai 2009 Si son œuvre est moins connue, c’est parce qu’elle reste inclassable. En 70 ans de carrière, De Chirico n’a jamais appartenu à un courant. Cette rétrospective qui ne fait l’impasse sur aucune de ses périodes est d’une envergure sans précédent. Marqué par ses origines grecques et la philosophie allemande, son « Arte Metaphisica » est une révolution. Il invente un monde étrange où règne l’atmosphère particulière des rêves. Cette période a profondément marqué les surréalistes : le temps apparaît comme suspendu dans ses tableaux, pour mieux révéler l’étrangeté des objets familiers. La solitude de l’homme moderne est traitée avec une intensité étonnante. Face aux perspectives décalées des compositions, l’on ressent cette sourde fatalité propre à l’avènement d’un nouveau monde : le nôtre. Le monde de Chirico est inquiétant, cérébral. Après la fulgurance des années 10 et 20, sûr de son génie, il s’est permis de tourner en dérision et son talent et ses œuvres. On lui a reproché sa période baroque, où il s’est amusé à plagier Rubens, s’est confronté à tous les genres, non sans humour… Libertaire, il s’est même permis de reproduire ses best-off, comme « les muses inquiétantes » à la demande. De Chirico est un artiste à part, un poète… magnétique ! Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris - 11, Avenue du Président Wilson - XVIe - 01 53 67 40 00 20 CIGALE 27 ART & CULTURE Kandinsky ou la rupture avec la figuration Jusqu’au 10 août 2009 © Adagp, Paris 2009 Ses voyages de jeunesse en Europe renforcent sa sensibilité russe. Tout au long de la carrière du peintre, s’affirme la primauté des couleurs et de la composition ; alors même que chaque période traduit © Adagp, Paris 2009 l’exploration d’un nouveau champ d’abstraction. Les 80 œuvres exposées au Centre Pompidou illustrent toute sa passion pour les contrastes et les formes. Depuis la dissolution de l’objet jusqu’au maniérisme des dernières années parisiennes, l’exposition permet d’explorer pas à pas l’univers de l’artiste selon une progression chronologique. La fameuse période du Bauhaus, dans les années 20, est très bien représentée. Harmonie, symphonie, énergie forment la trame secrète des œuvres du peintre. Car Kandinsky puise son inspiration dans la musique… Chaque couleur possède une sonorité propre et agit sur l’âme comme une note musicale : les contrastes forment accords. Les toiles sont souvent de grande taille ; mieux vaut observer un certain recul pour en apprécier pleinement la composition. De 11h à 21h - Centre Pompidou (Beaubourg) - place Georges Pompidou - IVe - M° Rambuteau ou Hôtel de Ville Valadon et Utrillo ou la rupture avec l’art bourgeois © Maurice Utrillo, Eglise Sainte Marguerite à Paris, vers 1910, Jean Fabris, Adagp, Paris 2009 © Suzanne Valadon, Nu assis sur un divan, 1922, Adagp, Paris 2009 Jusqu’au 15 septembre 2009 Issus d’un milieu populaire, la mère (Valadon) et le fils (Utrillo) ont rivalisé de créativité sans la moindre correspondance de style. Personnalités brisées par un destin chaotique, chacune exprime son mal-être sans mélanger ses pinceaux : lui reproduit d’après cartes postales des places de village désertes à l’infini ; elle réalise surtout des portraits intimistes et des natures mortes. Palette neutre fondue de gris pour lui, profusion de contrastes et de couleurs chaudes pour elle… Regards croisés et jeu de passe-passe entre l’artiste, son inspiratrice ou son modèle… Un vrai faux couple infernal à l’origine de l’école de Paris. La bohème (non bourgeoise) à l’état brut. Intéressant… Pinacothèque de Paris - 28, Place Madeleine - VIIIe 01 42 68 02 09 CIGALE 27 21 SECRETS DE VIGNE saveurs et à composer les équilibres alimentaires. Tout naturellement, je me suis orienté vers l’école hôtelière. Mais, rapidement, je me suis posé la question de savoir quels vins pouvaient aller avec les plats que j’élaborais. Tout en préparant mon bac pro en restauration, j’ai passé mon CAP de sommelier. Et après 6 ans d’école hôtelière, je me suis rendu compte que je faisais toujours en sorte que le plat aille vers le vin et non l’inverse. 25 ans d’amour du vin propos recueillis par Jean Lapoujade RAC PHILIPPE FAURE-B Photos : Nicolas Schiffmacher Cette année, ce sont les 25 ans du Bistrot du Sommelier, institution parisienne au rayonnement international. Son fondateur,Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde, nous y accueille pour parler d’un quart de siècle au service du vin. Philippe Faure Brac, vous incarnez aujourd’hui un certain art du vin en France, et même dans le monde, vous avez été meilleur sommelier du monde en 1992. D’où viennent les origines de cette passion ? 22 CIGALE 27 Les origines sont familiales. Mes grands parents paternels étaient restaurateurs à Briançon dans les Hautes Alpes. Ce sont eux qui m’ont appris à respecter les produits, à mémoriser les goûts et les Vous avez créé le Bistrot du sommelier en 1984 pour mettre en pratique cette philosophie… J’avais envie d’un concept de restauration autour du vin. J’ai élaboré une carte avec 20 références avec des appellations assez classiques, et proposé des accords avec des mets. Mais, rapidement, je me suis dit qu’il fallait aller plus loin. J’ai pensé à ce que je faisais lors de dîners entre amis : cacher les vins et laisser chacun deviner ce qu’il boit. Cela crée une ambiance sympathique mais concentrée. C’est comme ça qu’est né le menu surprise « saveurs complices », association de 5 vins avec 5 plats. Les gens ignorent ce qu’ils vont manger et ce qu’ils vont boire. Bien entendu, on fait une petite analyse spécifique à chacune des tables pour connaître les goûts de chacun et les allergies possibles. Puis on compose un menu qui fera plaisir à tous. Les vins arrivent anonymes. Les convives goûtent sans préjugés sur des appellations ou des millésimes. Ils cherchent à comprendre les raisons de notre choix, pourquoi un plat révèle un vin ou vice versa. Cette formule ludique permet de faire découvrir de nouveaux vignerons. Aujourd’hui, 90 % de mes clients la choisissent. SECRETS DE VIGNE Qu’est ce qui a évolué en 25 ans ? Nous sommes passés de 20 à 1200 références de vins. Cela m’a permis de faire évoluer le concept du bistrot du sommelier en créant trois niveaux de gamme : menu découverte « crus émergents », menu tradition « Classicisme et originalité » et menu prestige « Mise en scène des références » ; la différence essentielle vient des vins. Nous organisons aussi les tables d’hôtes du vendredi, autour d’un vigneron qui vient présenter ses vins à 24 personnes maximum. J’assiste au repas et j’apporte des commentaires sur le vin et le choix des mets. Ce sont des instants de convivialité. On peut trouver le programme de ces dégustations sur le site : www.bistrotdusommelier. com. Quel que soit le thème, elles sont proposées aux tarifs de 50 € le midi, 75 € le soir. Le client a-t-il changé ? Il y a 25 ans, les clients étaient très focalisés sur les vins de Bourgogne et de Bordeaux et certains vins blancs de Loire. Aujourd’hui les gens sont plus curieux, mieux informés et donc plus attentifs à ce qu’ils boivent. Êtes-vous encore étonné par un vin ? Heureusement ! Même si, avec le temps et l’expérience, le niveau d’exigence augmente. Et comme tu t’en doutes, ce n’est pas avec les grands crus qu’on est étonné, mais avec des appellations originales situées parfois dans des coins inconnus. Et les viticulteurs ? Les jeunes viticulteurs ont suivi des cours pointus d’œnologie. Ils structurent une vinification, là où leurs parents travaillaient de façon empirique. Les vins ont gagné en qualité même si certains ont parfois perdu en personnalité. On peut déplorer aussi certains travers dus à des influences comme celles de Parker qui a encouragé des vins issus de raisins très mûrs et parfois trop boisés. Votre dernier coup de cœur ? Le rouge 2005 du Clos de Capitoro à Ajaccio vinifié par Jacques Bianchetti. Combien goûtez-vous de vins par an ? Environ 3000. Vous-même vous êtes passé aussi de l’autre côté de la barrière avec le Domaine Duseigneur. Pouvezvous nous en parler ? Cela faisait un moment que cela me titillait. Il y a 5 ans, avec Nadine mon épouse et mon associée en affaires, nous avons eu l’opportunité de pouvoir nous associer à ce domaine familial situé dans les cô- CIGALE 27 23 SECRETS DE VIGNE LE MOT DE JEAN LAPOUJADE RÉDACTEUR EN CHEF DE TRADITION DU VIN MAUX ROSES À l’heure apéritive, accoudé au comptoir avec un petit sancerre et une tartine Poilâne aux rillettes d’oie, il est souvent de bon ton de se gausser de l’incompétence présumée des technocrates européens qui prétendent régir mille et un petits détails de notre vie subalterne au lieu de s’attaquer à de réels problèmes de fond. Jusqu’à présent, les décisions de ces cols blancs hydropathes s’avéraient légères, parfois « gratouillantes », mais sans réel danger pour un certain art de vivre. Les fromages au lait cru continuaient de nous délecter de leurs bactéries savoureuses et les vins de pays, aux assemblages créatifs, chantaient toujours sur nos papilles. Et puis, fin janvier, nous apprenions cette nouvelle surréaliste : les 27 états membres du grand machin européen auraient donné leur accord à un projet de loi autorisant le mélange de vin rouge et de vin blanc pour produire du rosé ! Selon l’épique Commission, ce serait un moyen de libérer l’Europe de ses « entraves œnologiques » et d’ouvrir de nouveaux marchés, comme la Chine. Cette gabegie alchimique constitue une insulte à toute une profession qui produit, depuis des générations, des vins rosés selon des méthodes de vinifications précises, élaborées à partir de raisins rouges dont la pulpe et la peau sont macérées durant une durée relativement courte. Désormais, n’importe quel apprenti barman pourra composer un truc rosé dans son shaker pour satisfaire le consommateur non averti ! A l’heure où les barbecues refleurissent dans les jardins, nous ne pourrons plus susurrer, sans une certaine angoisse, ces vers plus ou moins ronsardiens qui enjolivaient nos étés : « mignonne allons voir si le rosé est frais… » Désormais, le rosé effraie ! 24 CIGALE 27 tes du Rhône. C’est une région que j’aime beaucoup et que je connais depuis longtemps et ce vignoble, tout en agriculture bio et biodynamique, était très bien tenu. Que lui avez-vous amené ? Un complément de travail sur les assemblages, sur l’élevage et sur la dégustation et un surplus de motivation à travers les aspects commerciaux et la communication. Le vin a beaucoup évolué en cinq ans. Il a gagné en finesse et élégance. Avez-vous un avis sur cette loi européenne qui autoriserait le mélange de rouge et de blanc pour obtenir du rosé, ainsi que cela se pratique déjà dans les pays producteurs d’autres continents ? J’ai passé 30 ans de ma vie à expliquer que le rosé ce n’était pas un mélange de vin rouge et de vin blanc et, avec cette entourloupe de l’Europe, on va avoir un fourre-tout où chacun fera du rosé avec ses excédents de blanc et quelques gouttes de rouge. Sans compter les restaurateurs qui pourront eux-mêmes créer leur propre rosé en carafe à la demande ! Vous venez de recevoir le prix Best of the best - 12 years of award pour votre livre Comment goûter un vin ? Ce prix me fait très plaisir parce que c’est la reconnaissance de ma façon de goûter. C’est un livre que j’ai voulu clair et utile. Quand je fais une dégustation, je cherche à être compris de tous, j’évite l’élitisme. Tout en ayant, les références au terroir, aux cépages ou au millésime, je veux que les gens se souviennent du vin. Je dis toujours : « On ne boit pas pour oublier, on goûte pour s’en souvenir ». Vous apprenez le vin sans annihiler la notion de plaisir. Dans le vin, il faut maîtriser la technique pour mieux l’oublier ensuite et laisser l’émotion te gagner pour mieux faire partager ton plaisir. Mais l’art du vin ne doit pas rester que des mots, il faut passer à l’acte. Bistrot du Sommelier 97, boulevard Haussmann - VIIIe M° Saint Augustin 01 42 65 24 85 www.bistrotdusommelier.com SECRETS DE NATURE La © Nicolas Louis recette de Carinne Teyssandier et Eric Léautey présentent « Aujourd’hui, je cuisine ! » Du mardi au vendredi à 11h45 La solution Cuisine.tv pour se faire plaisir tous les jours Oh non ! Pas encore des pâtes… Vous en avez marre de cuisiner au quotidien ? Vous n’avez plus d’idées pour mettre du bonheur dans les assiettes ? Pas de panique ! On a la solution : dès la rentrée de septembre, vous retrouverez tous les jours Carinne Teyssandier et Eric Léautey dans leur nouvelle maison flambant neuve. Objectif : apprendre à cuisiner en s’amusant au quotidien. Comment choisir les meilleurs produits de saison ? Comment réaliser une recette créative en un tour de main ? Comment créer des décos originales pour recevoir simplement ou réussir l’alliance metsvin… Voilà le défi de « Aujourd’hui, je cuisine ! », la nouvelle émission quotidienne de Cuisine.TV. Une cuisine de saison Grâce aux astuces culinaires d’Eric et aux conseils déco de Carinne, on va se faire plaisir tous les jours en cuisine : terminé le choix difficile du repas quotidien. Des courses jusqu’au dressage de l’assiette, en passant par la recette et le choix des vins, la cuisine devient un jeu d’enfant avec des plats simples à réaliser, goûteux, équilibrés et respectueux de l’environnement ! « Aujourd’hui, je cuisine ! » s’adapte à l’actualité et à chaque saison. Tajine d’agneau au citron POUR 4 PERSONNES PRÉPARATION : 15 MIN CUISSON : 1 H 40 MIN >>> 1,5 kg d’épaule d’agneau • 4 citrons frais • 2 citrons confits • 4 gousses d’ail • 1 cuiller à soupe de concentré de tomates • 4 oignons • 5 brins de persil plat • Safran en poudre • Sel, poivre > Retirez la peau des citrons et récupérez leur jus. Découpez ce qui reste en huit quartiers. > Rincez, équeutez et ciselez le persil. > Salez, poivrez la viande et faites-la revenir à l’huile. > Débarrassez et faites revenir les oignons émincés 5 à 10 minutes sans coloration. Ajoutez la tomate, l’ail écrasé et le citron. > Déglacez avec de l’eau, ajoutez le safran et ajoutez les morceaux de viande. > Rectifiez l’assaisonnement et laissez mijoter 1h30. Ajoutez le persil 10 minutes avant la fin de la cuisson et les citrons confits. > Servez dans le tajine. Des experts généreux Ce qui va faire la différence ? Eric, chef ultra pédagogue va prendre le temps des explications claires pour donner ses astuces et ses leçons de cuisine. Carinne, jeune et pétillante, va accueillir ses invités et nous faire découvrir les arts de la table, les bons petits vins, les livres, les actualités gourmandes et les secrets de déco pour enjoliver les assiettes… « Aujourd’hui, je cuisine ! » pour un quotidien plus beau et plus savoureux ! CIGALE 27 25 SECRETS DE NATURE M IU PASSION FROMAG Du fromage pour 60 personnes ? © erwinova - Fotolia.com par Marie de Metz-Noblat C’est décidé, avec les beaux jours qui reviennent, vous allez recevoir vos amis, votre famille. Et en cette période propice aux déplacements, voici que 60 personnes ont répondu à votre appel. Pas de panique ! D ès l’apéritif, vous pouvez présenter du fromage. Pour un apéro 100 % fromager, comptez 50g de fromage par personne s’il précède un repas copieux, 80 à 100g si le repas est léger…. et 150 à 200g si cet apéritif est dînatoire… Il y a bien sûr les traditionnels cubes d’AOP Comté, les mini-brochettes 26 CIGALE 27 de tomates cerises / billes de mozzarella, les mini quiches à l’emmental, mais voici quelques suggestions qui auront un franc succès : • présentez sur votre buffet une ou plusieurs Girolles®, appareils permettant de racler la Tête de Moine AOC en délicates rosettes, en ayant pris le soin de couper le fromage en deux (horizontalement, bien sûr, si- non vous n’arriverez pas à racler !). Certains traiteurs réalisent même des pyramides de rosettes ! • des feuilles d’endives remplies d’AOP Bleu d’Auvergne • des brochettes d’AOP Fourme d’Ambert, AOP Cantal et de poire…. Etc., etc. Pour votre plateau de fromage « final », il faut soigner la sélection et la présentation. L’idéal, c’est d’avoir un nombre impair de fromages (de 1 à 5 maximum). Au centre, présentez un AOP Brie de Meaux entier, au 3/4 affiné. Et pour éviter que vos convives ne massacrent ce Brie de Meaux, découpez-le au préalable en réduisant la taille des portions pour qu’elles soient plus faciles à prendre : prenez une assiette à dessert, tracez un rond dans le fromage avec un couteau en suivant le bord de l’assiette, si le cœur restant est encore trop large, refaites l’opération avec une soucoupe de tasse à café. Puis faites des petites parts. Ensuite, un autre fromage de caractère : un AOP St Nectaire fermier, entier avec le même « truc » de présentation : tracez un rond avec une petite assiette pour réduire la taille de chaque portion. Puis une pâte dure, comme un AOP Comté de l’an passé, un AOP Beaufort… ou bien un Gruyère AOC suisse, que vous aurez découpé en bâtonnets de 5x5mm, en prenant soin de laisser la croûte de chaque côté. Continuez avec un demi AOP Bleu des Causses pour donner une touche colorée (prévoir des baguettes de campagne découpées en lamelles). Enfin, terminez avec une note caprine ou ovine avec un AOP Ste Maure de Touraine découpé ou un AOP Ossau-Iraty. Plus d’infos sur www.fromagium.fr ou dans le livre Fromages & Cie, Éditions FIRST SECRETS DE NATURE UX AVEC A IM N A S E L Z E G É PROT BARDOT E T IT IG R B N IO T A LA FOND Non au spectacle de la souffrance Depuis des années, le bon sens va vers l’interdiction de l’utilisation des animaux sauvages dans les cirques. Or, cet été, vous allez très certainement voir de nombreux cirques ou des foires avec animaux sur votre lieu de vacances. S urtout ne vous laissez pas tenter et refusez d’aller à tout spectacle ou toute animation où sont présentés des animaux vivants. Derrière le strass du spectacle se trouve la détresse. Mais cela le public ne le voit jamais. Comment accepter que des tigres, des lions, des éléphants, des singes ou des ours soient considérés comme des esclaves dont la seule fonction futile est d’amuser les gens ? Tous subissent un dressage contrenature. Tous vivent 12 mois sur 12 28, rue Vineuse - 75116 Paris 01 45 05 14 60 www.fondationbrigittebardot.fr à l’arrière d’un camion et ne sont sortis que de temps à autre sur un parking sordide ou sur quelques mètres carrés de verdure. C’est de l’incarcération à l’état pur, une négation totale des besoins biologiques de base et de leur bien-être. Comment accepter qu’un tigre, qui en liberté a besoin d’un territoire de 35 à 100 km², passe toute sa vie dans 12m², pour ne sortir de sa cage que 15 mn tous les soirs amuser le public ? Comment se réjouir de la vue d’un ours faisant du vélo ? D’un éléphant assis sur un tabouret ? D’un singe grimpant sur un cheval au galop ? Ces scènes sont pathétiques et tragiques. Malheureusement un public trop ignorant se réjouit souvent de ces scènes sans imaginer la souffrance endurée par ces animaux pour arriver à ce résultat. Nous sommes en 2009, nous avons la connaissance des besoins physiologiques de ces espèces. Comment accepter cette situation qui est la même qu’au XIXe siècle ? Tant qu’une interdiction totale d’utilisation d’animaux dans les cirques ne sera pas votée, des milliers d’animaux subiront une vie misérable où tous les besoins sont niés, ignorés, étouffés. Ne vous laissez pas émouvoir par les discours des gens du cirque, pensez à tous ces animaux privés de liberté et dressés dans la violence, à ces animaux piégés, laissez les cirques avec animaux de côté… CIGALE 27 27 LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT VEC… MA RENCONTRE A Barbara Photos : Nicolas Schiffmacher avec les adultes du film, il était très sérieux, très réactif aux indications et puis il ne jouait pas, contrairement à d’autres enfants qui ont un côté un peu singe savant. Sa famille est dans le cinéma donc il connaissait la musique… Le film aborde le thème des familles recomposées. Ce sujet vous touche-t-il particulièrement ? Je suis le fruit d’une famille unie qui s’est décomposée puis recomposée de tous les côtés, alors j’ai plein de frères. Je fais partie de ces gens qui disent, lorsqu’on leur demande « combien de frères et sœurs avez-vous ? » : « j’ai un vrai frère, un demi-frère et une fausse sœur avec qui j’ai été élevée mais avec qui je n’ai pas de lien de sang… » Les beaux-pères, tout ça, je connais bien la question… Dans Celle que j’aime, Barbara Schulz interprète le rôle d’Isabelle, une femme hyperactive qui vit seule avec son enfant... Jusqu’au jour où elle décide de lui présenter l’homme avec qui elle a une relation cachée depuis plus d’un an... Celle que j’aime, le film qui révèle enfin Barbara Schulz au cinéma! Rencontre... Marc Lavoine, Gérard Darmon et le réalisateur, Elie Chouraqui, se connaissaient déjà avant le tournage. Comment s’intègre-t-on au milieu d’un tel trio ? Assez facilement. Ils m’ont très vite acceptée parmi eux avant que le tournage commence, il y a eu un dîner chez Elie Chouraqui, avec Marc et Gérard que je connaissais déjà de vue. Ce dîner nous a tout de suite rapprochés. Vous jouez la plupart de vos scènes avec un enfant (Anton Balekdjian), avez-vous rencontré des difficultés à cela ? En fait cela dépend beaucoup de l’enfant, mais pour celui-là il n’y a eu aucune difficulté, il était charmant, très mûr pour son âge, un vrai naturel. J’ai abordé les scènes avec lui comme 28 CIGALE 27 Le film soulève une question et je vous la pose aussi : doit-on tout sacrifier pour ses enfants ? Bien sûr que non, et c’est aussi la morale de l’histoire. Refaire sa vie ce n’est pas évident, c’est un vrai problème, je pense que quand on a eu un enfant avec un homme, que cet homme ne fait plus partie de notre vie et que l’on vit seule avec cet enfant c’est extrêmement dur pour une femme qui retombe amoureuse d’être sûre de pouvoir présenter cet homme à l’enfant. Parce que dans cette situation, on ne peut pas faire les choses à la légère, on a envie de stabilité pour son enfant, car une chose est sûre, c’est que si cette personne qui va rentrer dans sa vie, lui, ne l’a pas choisie. Mais il faut vivre sa vie… Moi, je dis non à l’enfant roi ! Vous avez beaucoup navigué entre le théâtre et la télévision. Ce grand rôle au cinéma, vous l’attendiez depuis longtemps ? Oui, vraiment, et il m’arrive plein de chose depuis… Pour ce film, tout était facile à jouer, j’étais en état de grâce ! J’avais tellement de joie à tourner et du coup toutes les scènes de comédie pure ou d’engueulade était un plaisir immense. Le tout sur le rythme de la comédie, on jouait bien ensemble. Elie était merveilleux. Je sentais qu’il m’aimait, je sentais qu’il était content que je sois là et qu’on s’entende si bien. C’est quelqu’un de rare pour la mise en scène. Il n’y avait pas de différence entre le moment où la caméra tournait et le moment où elle ne tournait pas. On riait de la même façon, rien n’était vraiment truqué, tout était amené très naturellement grâce à lui. On a le sentiment que le personnage que vous interprétez n’est pas très éloigné de ce que vous êtes réellement. Y a t-il un point sur lequel votre personnage et vous ne seriez pas d’accord ? Je pense que moi je culpabiliserais peut-être un peu moins, quitte à me tromper et après à le regretter. Et je n’attendrais pas un an et demi pour présenter mon compagnon à mon enfant. Mais c’est vrai que le côté « je veux tout faire et tout avoir en même temps : le boulot, l’amour et l’enfant », ça, c’est tout à fait moi ! Les lunettes de sa fille Minne. © D. Desrue LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT Schulz Son sac tout-terrain. Terrasse de café et balade printanière place du Trocadéro. On vous voit souvent nue dans le film, est-ce qu’on fait un régime particulier avant d’aborder ce genre de scène ?! Oui, je n’ai pas trop mangé un mois avant ! Le chef opérateur du film était merveilleux car mon corps, comme pour toute femme passé 35 ans, n’est pas parfait. Et je ne suis pas mannequin ! Je suis actrice, mais comme il savait très bien éclairer ça passe plutôt pas mal. Jouer nue ne m’a pas dérangée plus que ça, je l’avais déjà fait au théâtre et c’est d’ailleurs plus facile car le regard est anonyme. On est dans l’histoire, il n’y a pas d’interruption et tout est justifié à nos yeux. Alors qu’au cinéma, vous êtes à la cantoche avec l’équipe, quelqu’un dit « c’est la reprise, on y va ! », vous allez vous déshabiller et vous vous retrouvez en face du technicien avec qui vous avez déjeuné, qui lui-même se sent extrêmement gêné… C’est un film qu’il est bon d’aller voir au printemps : il donne envie de tomber amoureux. Qu’en pensez-vous ? Je suis d’accord. Comme le disent les Américains, c’est un « feel good movie ». Lorsqu’on sort de ce genre de film on se sent bien, on a le coeur léger, on a envie effectivement de tomber amoureux… Entre Marc Lavoine et Gérard Darmon, lequel des deux était le plus séducteur sur un tournage ? Chacun l’est dans son genre. Je trouve que le film a un petit côté César et Rosalie. Et pour moi Darmon a un petit côté Montand, charmeur, qui parle fort avec de grands gestes, qui fait rire sans être toujours très fin, mais tellement attachant. Et Lavoine qui est plus comme Sami Frey, c’est-à-dire un côté charmant plus sur la réserve, l’observation, la discrétion. Ils étaient actu pareils dans le film que dans la vie… Ciné Erreur de la banque en votre faveur de Michel Munz et Gérard Bitton, avec Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin, Barbara Schulz. Sortie le 8 avril. Celle que j’aime d’Elie Chouraqui, avec Barbara Schulz, Marc Lavoine, Anton Balekdjian, Gérard Darmon. Sortie le 22 avril. Théâtre La nuit des Rois de Shakespeare. Mise en scène Nicolas Briançon. Au Théâtre Comedia. Janvier 2010. B Préférences Restaurant : L’Orient Extrême « un japonnais dans le VIe » (4, rue Bernard Palissy) et Guy Savoy au 18, rue Troyon dans le XVIIe. Quartier : Tous ! « J’aime tous les quartiers de Paris, je me sens bien partout ! » Livre : D’autres vies que la mienne, d’Emmanuel Carrère Réalisateur : « Elie Chouraqui ! » DVD : Into the wild, de Sean Penn CD : La BO du film Celle que j’aime, Jimmy Darling Coiffeur : David Mallet (14, rue Notre Dame des Victoires - IIe) et Jean-Claude Gallon (3, rue Paul Louis Courier - VIIe) o Signes particuliers Elle a le nom de son mari « Romain » tatoué sur la hanche gauche o A toujours dans son sac des entrées pour le jardin d’acclimatation : « très pratique pour éviter la file d’attente les jours de beau temps » o A toujours sur elle de l’Arnica Montana en dose homéopathique pour soigner les petits bobos de sa fille Minne o Ne sort jamais sans ses pinces à cheveux qu’elle sème partout o Porte un gloss Laura Mercier qui ne se ferait plus. « Mon gloss préféré ! » o A grandi dans le XIIIe, a vécu à Montmartre puis dans le Marais, habite aujourd’hui dans le XVIe Est-ce vrai qu’au cinéma, les actrices tombent amoureuses de leur partenaire ? Oh, on dit ça des actrices qui sont jeunes et qui n’ont pas d’expérience ! Je ne suis pas tombée amoureuse de Marc Lavoine, désolée. Je suis trop amoureuse dans la vie pour que ça m’arrive. Je ne vois pas les autres hommes. Mon mari ne me croit pas quand je dis ça, mais c’est vrai. Les discussions qu’on avait avec Marc étaient sans ambiguïté, je lui montrais les photos de mon mari, lui en faisait de même avec sa femme, me vantant sa beauté. On échangeait des photos de nos enfants. Et il n’y avait pour le coup aucun jeu de séduction entre usse nous ! Mais si j’avais eu vingt ans Sa tro uillage. maq et qu’il avait été lui-même céliba- de taire, pourquoi pas !… Son agenda. CIGALE 27 29 SECRETS DE TENDANCE Un paysan AUJOURD'HUI SUR LE WEB par Christophe Michel C ’est ici que le site Paysans.fr entre sur scène ! En effet, il vous propose de commander « à la source » le plus grand nombre de produits frais de chez vous, bien assis devant votre ordinateur. En plus d’avoir des produits à prix très intéressant, en raison du circuit direct entre producteurs et consommateurs, vous pourrez consommer des produits issus d’une agriculture équitable. Bien plus qu’un site commercial, c’est avant tout un site militant pour les consommateurs. Pour preuve, il propose des recettes de cuisine (très sympas et simples) pour la semaine et plein de bons conseils. Très pratique pour les célibataires ! Attention, ce site n’est pas un site de rencontre entre paysans et gens de la ville (comme par exemple l’émission de M6)… Mais qui sait, peut-être que vous allez recevoir un jour une pomme de terre en forme de cœur, et cela ne sera peut-être pas anodin… Bon, la petite critique, c’est qu’il manque un peu de photos « vivantes » (des produits et même des payNous sommes toujours à la recherche de sans…), mais pour les pardonner, ils bons produits, surtout en région parisienne. ont quand même la grande qualité de bien traiter leurs clients en offrant Mais par manque de temps, on consomme des cadeaux et des avantages réservés à leurs clients, et ça, c’est cool ! trop souvent des aliments sans vraiment Comme quoi se mettre au vert, ce faire attention à la provenance. n’est pas si mal… rien que pour vous R WWW.PAYSANS.F BREF EN BREF SUR LE WEB t dit sur le ne On parle beaucoup des préservatifs sur le net en ce moment mais n’oublions pas que « 33 millions de personnes vivent dans le monde avec un virus mortel… le sida ». Alors protégez-vous et sortez couvert surtout, promis ? www.tibotec-vih.fr vu sur le net On parle beaucoup des sites Adrive, Skydrive ou MediaFire… qui permettent de stocker vos documents sur le web en toute sécurité sans besoin de les garder dans votre ordinateur (pratique en cas de pannes)…mais le plus simple reste Google ! Oh que oui… I love Google ! www.google.fr 30 CIGALE 27 « Pour b i en m co , A BTS F I S I e l o c é e e r è i m e ! e l i 3lsauprrannées b o m e r t o v m en cer dans l a vi e » ISIFA sur votre mobile* c’est : > Toutes les offres d’emploi en direct > La liste des BTS et des 3e années > Les actus de l’école > Les jeux concours ion t a s i l a n n o i Profess issage Apprent Commerce Immobilier Communication Gestion Notariat Administration Banque En partenariat avec : Retrouvez ISIFA sur votre mobile en envoyant ISIFA pas SMS au 30 130, ou bien, en vous connectant sur le portail Gallery, entrez isifa isifa sur votre mobile >> Gallery >> entrez isifa Deux centres de formation 9 cité d’Hauteville - 75010 PARIS 3, rue Vaudétard - 92130 ISSY-LES-MOULINEAUX www.isifa.fr Tél. : 01 40 95 13 00 © Henry Gaud - Éditions Gaud À CONTRE-TENDANCE FOCUS Vignes et patri…moines par Alexis Sainte Marie YES LES VINS D’ABBA Le 19 avril dernier, au Collège des Bernardins, les vins de quinze abbayes étaient à l’honneur – soit quinze excellentes raisons de croire en Dieu… C omme la sociologue américaine Mary Eberstadt (1) le notait dans un de ces articles, les plaisirs de la chère sont aujourd’hui chargés d’une connotation morale qui semblait jusqu’alors réservée aux plaisirs de la chair… À moins d’appuyer leur « vice » sur les théories de nutritionnistes agréés, l’amateur de viande rouge et le buveur de vin ne sont pas loin d’être suspects. La question est simple : doit-on vraiment se bourrer de tofu 32 CIGALE 27 et d’autres produits improbables estampillés « commerce équitable » pour pouvoir prétendre au titre de citoyen modèle ? Aussi cocasse que cela puisse paraitre, le Salon des Vins d’Abbayes se présente comme l’antithèse de cette morale à l’œil triste et au ventre qui gargouille. Le vin est un des éléments fondateurs de la symbolique chrétienne – on ne peut par exemple célébrer une messe sans vin. Or au XIIe siècle, il voyage mal. Les Cisterciens développèrent donc leurs propres vignobles autour de leurs abbayes avec pour philosophie l’idée toute monastique que le travail de la terre et la recherche de l’excellence se placent dans la continuité de la Création divine. Que de faire du bon vin, c’est déjà rendre grâce. À une époque où l’on buvait beaucoup et pas toujours du meilleur, on imagine que la renommée de ces vins ne tarda pas à se propager hors des murs abbatiaux… Bientôt, ils ne furent plus réservés aux seuls moines et en échange de legs et de donations, les seigneurs des environs y trempaient les lèvres. Aujourd’hui, à l’origine des plus grands vins de Bourgogne et de la Vallée du Rhône, on trouve le savoir-faire des Cisterciens. Savoir-faire, savoir-vivre… Un verre à la main, on aura une petite pensée pour Rabelais, moine lui aussi et grand amateur de la « Dive Bouteille » qui rêvait entre deux gorgées à son utopique Abbaye de Thélème au commandement hédoniste « fais ce que voudras ». Ce n’est pas de la philosophie de comptoir – c’est de la théologie en bouteille. En ces temps impies de vaste ennui citoyen, les vins d’abbayes sont comme une gorgée rafraîchissante… Credo ! (1) Mary Eberstadt, Is Food the New Sex ? www.lesvinsdabbayes.com LA BILLETTERIE DE est un service de vente, de réservation et de suivi personnalisé pour l’ensemble des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité ! www.olympiahall.com Réservations : 0892 68 33 68 (0,34 /mn) 28, boulevard des Capucines - Paris 9e LES C AESCAPADE RAÏBES FRANÇAISES © Maison de la France - Phovoir Les Caraïbes la France des îles par Christian Rol Nous sommes retournés aux Antilles françaises vérifier si la Martinique et la Guadeloupe n’avaient rien perdu de leur magie envoûtante… Aucun doute, elles possèdent toujours les plus belles plages de France et un art de vivre aux mille visages. 34 CIGALE 27 CARA ESCAPADE ÏBES FRANÇAISES © Maison de la France - Phovoir ESCALE À RHUM ANTIQUE Ce spiritueux se boit sec ou la Martinique avec des fruits et s’exporte depuis quelques siècles pour le meilleur et pour le rire. L’histoire et la fabrication du nectar local sont inscrites dans le patrimoine martiniquais comme une plus value incontournable. La Distillerie Neisson, l’habitation Depaz ou l’habitation Clément témoignent aussi de la vie des planteurs. Les plantations martiniquaises possèdent parmi les plus belles cannes à sucre au monde grâce à un climat exceptionnel, de l’eau de source de montagne en abondance, des terres volcaniques et la ténacité des hommes. L’harmonie de la terre et des hommes a fait de la production du rhum un des piliers incontournables de l’économie antillaise puisque le produit s’exporte en troisième position à travers le monde. © Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme LES CIGALE 27 35 ESCAPADE MUSÉE GAUGUIN La légende de Gauguin situe souvent le peintre du côté de Tahiti. Le musée qui lui est consacré sous ces autres latitudes nous rappelle que l’oncle Paul jeta l’encre ici © Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme même en 1887. Le « musée » Gauguin se trouve à Carbet, c’est-à-dire au cœur d’un village idyllique bordé de quatre plages au moins, baigné d’eaux turquoise et de filles insouciantes. Ce décor inchangé inspira à l’artiste quelques tableaux à découvrir entre deux plongeons. Sans oublier un apéritif et un coup de fil aux collègues restés à Paris sous la pluie. LA MAGIE DES FONDS MARINS Ici, l’Atlantique est un aquarium grandeur nature par définition. Palmes et tubas sont fortement conseillés si l’on ne veut pas passer à côté des merveilles sous-marines qui font aussi la réputation de l’île. Des poissons multicolores, qui ne finiront peut-être pas tous dans votre assiette, escortent la moindre plongée au pays des merveilles ; a fortiori si vous vous inscrivez dans une des multiples écoles consacrées à cette discipline où l’on a plaisir à toucher le fond. Pour les plus passionnés, et les moins disposés à se mouiller, « Le Jardin de la Mer » conçu et animé par Christian Audinay depuis 2004, offre l’opportunité de contempler, en plus de la flore et de la faune sous-marine, diverses espèces végétales et aquatiques issues des rivières, mares, lagunes, mangroves de l’île. 36 CIGALE 27 LES CARA ÏBES FRANÇAISES ESCAPADE © Maison de la France - Phovoir RÉGATE EN EAUX CLAIRES La yole est une sorte de pirogue, descendante moderne du gommier, dont les pêcheurs de jadis ont laissé le monopole aux sportifs. En mai, le Tour de la Martinique des Yoles Rondes est la régate ultime où autochtones et touristes peuvent s’affronter pacifiquement sous le vent. © Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme L’événement est à la hauteur du défi physique, et incontestablement l’un des grands rendez-vous qui marquent la Martinique depuis sa création il y a un demi-siècle. En spectateur ou comme participant, ce happening vaut le détour. CIGALE 27 37 ESCAPADE ESCALE À LUXURIANTE NATURE Un Jardin botanique au cœur d’une nature luxuriante ? Drôle d’idée © N. Schiffmacher mais bonne idée. Parmi les incroyables trésors végétaux tirés de la forêt tropicale de Basse-Terre, au Cœur du Parc National des deux Mamelles, se trouve, aux portes de Deshaies, le Jardin Botanique. Depuis plus d’un an, Alain Libs, préside aux destinées de ce jardin extraordinaire aux fragrances subtiles et entêtantes. Si vous ne connaissez pas le nom des végétaux dans leur version latine, contentez-vous d’en retenir la définition locale – comme ce talipotpalmier – et surtout de vous enivrer du spectacle de toute beauté. Respect de l’écosystème oblige, l’eau qui irrigue ce paradis vert et les nombreuses cascades est captée directement dans les montagnes. 38 CIGALE 27 la Guadeloupe LES CARA ÏBES FRANÇAISES ESCAPADE DU SOLEIL DANS L’ASSIETTE Il y a de l’Afrique dans l’assiette guadeloupéenne, mais il y a aussi un peu d’Europe, quelques pincées d’Inde et d’ailleurs qui embrasent les sens. © N. Schiffmacher Réduire l’île à la morue serait déplacé, même si celle-ci, aromatisée à toutes les sauces est le plat vedette qui s’accompagne, comme tous les autres plats, d’une multitude d’épices et de condiments (curcuma, safran, gingembre, etc.). Quant au cacao, au café, à la vanille et à tant d’autres bienfaits, on se souvient ici qu’ils ne poussent pas dans les rayons des supermarchés mais dans cette nature généreuse et gourmande. TERRE DE FÊTE Les images d’Épinal rencontrent celles des soirées guadeloupéennes quand le Zouk, les filles et la température montent Le nombre de fêtes, de bals et de prétextes à s’amuser n’empêche pas le Carnaval de retenir une attention toute particulière depuis que les colons l’introduisirent au XVIIe siècle. Du premier dimanche de janvier au Mercredi des Cendres, c’est une succession de parades, de chars et de déguisements se trémoussant aux sons des tambours, cuivres et sifflets. À voir (et à vivre !) le « Grand Vidé » en noir et blanc qui s’achève par l’enterrement du personnage traditionnel, Vaval. Mieux qu’un enterrement de vie de garçon ! © Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme d’un cran. CIGALE 27 39 ESCAPADE ÎLES ÉTAIT UNE FOIS Basse-Terre, GrandeLes Saintes et Marie Galante… 5 îles à découvrir au fil de l’eau et du temps, en catamaran ou en catimini, c’est le miracle de la Guadeloupe. Avec son sommet culminant à 1 467 mètres et son Parc National, BasseTerre abrite aussi bien des vestiges archéologiques, que des piscines naturelles, des cascades que des plages multicolores. Et, pour couronner le tout, la fabuleuse Réserve du Commandant Cousteau et ses richesses sous-marines mondialement connues. Grande-Terre n’est pas mal non plus, puisque cette petite Bretagne des Antilles offre aux exténués du monde moderne une halte salvatrice entre bleu turquoise et bleu ciel. La carte postale est à la hauteur des attentes les plus légitimes : Planche à voile, surf, casino, boîtes de nuit et gastronomie vous feront oublier (peut-être) le triptyque ordinaire : métro, boulot, dodo. 40 CIGALE 27 La Désirade porte bien son nom. 22 km2 de tranquillité à parcourir à vélo ou en scooter. Pour la plongée pépère, les longs rubans de corail, les poissons et toutes les nuances de vert vous attendent au tournant. C’est à Christophe Colomb qu’on doit la découverte des Saintes, petit paradis terrestre classé par l’UNESCO et par Cigale pour sa beauté et sa plénitude. À visiter : le Fort Napoléon de Terre-Haut. Le joli nom de Marie-Galante sonne à nos oreilles comme une mélopée de Laurent Voulzy alors même que c’est à un festival de Blues (Terre de Blues) qu’on assiste chaque année. L’île aux cent moulins (l’autre nom de baptême) est une autre perle des Caraïbes, familiale et authentique, belle comme une courtisane. Qu’on m’autorise cette mise en garde paradoxale : n’y allez pas, vous ne pourrez jamais en repartir ! Infos pratiques © Photos J-M Lecerf / Océan d’Images / Comité Martiniquais du Tourisme © N. Schiffmacher Terre, La Désirade, • Comité de Tourisme des Iles de Guadeloupe 23-25, rue du Champ de l’Alouette XVe - Paris 01 40 62 99 07 [email protected] www.lesilesdeguadeloupe.com • Comité Martiniquais du Tourisme (Antenne Paris) 2, rue des Moulins - Ier - Paris - France 01 44 77 86 00 01 49 26 03 63 [email protected] www.touristmartinique.com • France Guide www.franceguide.com FOCUS ESCAPADE tous les professionnels ont à cœur d’offrir, après ces semaines difficiles en terme d’image, un service de grande qualité. Les prix sont au rendez-vous, c’est donc, à mon sens, le moment de profiter des Caraïbes françaises. Comment redonner confiance aux touristes ? Il faut sortir de l’image caricaturale des Caraïbes, qui offrent tant d’un point de vue culturel que gastronomique ou historique, un ensemble de services inégalés, le tout dans un environnement naturel exceptionnel. Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-Mer propos recueillis par Françoise Lemoine © DR S JÉGO INTERVIEW D’YVE La Guadeloupe et la Martinique ont été ces derniers temps sous le feu des projecteurs. Cigale a rencontré Yves Jégo, Secrétaire d’État chargé de l’Outre-Mer, qui vient de lancer avec les professionnels du tourisme une opération de promotion unique en son genre. Les tensions se sont-elles vraiment apaisées aux Antilles ? Les Antilles sont des terres de cyclones, le vent y souffle fort mais le soleil y revient vite. Après une période difficile, la Martinique et la Guadeloupe ont retrouvé une vie normale 42 CIGALE 27 et ceux qui n’auraient pas ouvert les journaux ni allumé la télévision depuis trois mois, découvriraient des territoires qui n’ont aucun stigmate de la période passée. Je dois dire que les touristes y sont particulièrement bien traités aujourd’hui, car L’opération « les Caraïbes françaises à 489 € » que vous proposez va-t-elle « sauver » la saison 2009 ? Les professionnels se sont mobilisés pour offrir des prix extrêmement attractifs pendant quelques jours. Il y a effectivement 10 000 séjours à prix doux, en vente sur Internet jusqu’au 15 mai à minuit. Ce sera l’occasion, je l’espère, pour ceux qui auront la chance d’en bénéficier, non seulement de faire de très bonnes affaires, mais aussi de profiter de prestations exceptionnelles. Quelles autres mesures comptezvous mettre en place pour aider ce secteur ? Nous venons de voter un texte de loi qui doit soutenir l’activité touristique de façon tout à fait importante et nous voulons aussi travailler avec les professionnels des Caraïbes françaises sur une nouvelle stratégie destinée à attirer une clientèle qui aujourd’hui délaisse cette destination. Il faut sortir de l’image « carte postale » des Antilles du passé pour s’ouvrir sur le XXIe siècle. Les touristes qui vont faire ce choix peuvent être sûrs de la volonté de tous les profession- LES CARA nels de bien les accueillir, pour en faire des ambassadeurs des Caraïbes française. Après tant d’images de tension, chacun met tout son cœur pour bien faire. Qu’attendez-vous des ateliers de réflexion sur le développement économique, culturel et institutionnel de l’Outre-Mer ouverts depuis le 22 avril ? Le chef de l’État souhaite organiser la plus vaste consultation jamais proposée sur l’avenir de l’OutreMer, grâce à des centaines de réunions programmées jusqu’à la fin du mois de juillet, mais aussi via le © N. Schiffmacher ESCAPADE ÏBES FRANÇAISES site Internet www.etatsgenerauxdeloutremer.fr. Chacun va pouvoir ainsi apporter sa contribution pour bâtir un nouveau modèle de l’Outre-Mer. Il s’agit d’offrir à ces territoires et en particulier à la jeunesse, un avenir plus porteur. C’est un exercice inédit d’intelligence collective et de liberté. Comptez-vous sur cette synthèse présentée lors du conseil interministériel de l’Outre-Mer, présidé par Nicolas Sarkozy, pour changer les mentalités et repartir sur d’autres bases économiques ? Évidemment, le Gouvernement pren- dra des décisions sur la base des propositions qui auront été faites à l’occasion de ces États Généraux, mais ce ne sera pas seulement l’État qui sera concerné, nous souhaitons que ce moment de concertation permette aussi à la société antillaise tout entière, ainsi qu’à celle des autres départements et collectivités d’Outre-Mer, de prendre conscience de la nécessité d’une évolution collective qui concerne, autant le monde politique local que le monde économique, culturel ou encore associatif. Si nous voulons réussir, il faudra que chacun accepte de changer certaines habitudes. CIGALE 27 43 ESCAPADE LES CARA ÏBES FRANÇAISES La cave à rhum par Alexis Sainte Marie TAGUÈRE © N. Schiffmacher N CHRISTIAN DE MO Né à la Guadeloupe, Christian de Montaguère est arrivé à Paris il y a sept ans, les poches pleines de sable et d’ambition. Alors qu’il faisait ses premières armes dans le prêt-à-porter de luxe, il mûrissait déjà l’idée d’ouvrir une boutique d’art de vivre des Caraïbes… À quelques centaines de mètres de Montparnasse, rue de l’Abbé Grégoire, une vitrine blanche, sobre et élégante, vous invite à traverser l’Atlantique. Ce n’est pas la mer à boire, d’autant plus qu’une cave à rhum regroupant quelque 180 appellations attend de l’autre côté de la porte… Le rhum est l’alcool des Caraïbes par excellence – l’alcool des boucaniers, comme le whisky est celui des desperados. Et pourtant, dans la 44 CIGALE 27 liste des 25 pays et îles sélectionnés par Christian de Montaguère pour remplir ses casiers, certains n’ont rien à voir avec les Caraïbes, comme La Réunion ou l’Île Maurice. Il existe trois sortes de rhum : britannique, espagnol et français – chacun très différent des deux autres. Ainsi, on goûtera avec intérêt un rhum de la Barbade, un autre de Cuba, un troisième de la Guadeloupe – et on s’arrêtera peutêtre là pour reprendre son souffle… Le premier est plus capiteux et se boit dans un salon tout en boiseries. Le second est plus léger : on l’utilise pour les cocktails, on le sirote dans un hamac. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, on se gardera de dire des rhums français qu’ils surpassent les autres, ou même de vanter le rhum de Martinique comme étant le seul à détenir une AOC. Pas de favoritisme. Après tout, l’AOC aussi a ses défauts. Elle interdit par exemple cette fantaisie toute espagnole qui consiste à faire vieillir un rhum dans des tonneaux à Xérès (le Dos Maderas). La qualité du rhum français, en revanche, repose sur un savoir-faire traditionnel. Ce qui n’empêche pas la variété, comme nous l’explique notre hôte : « Le rhum est le seul alcool à pouvoir être dégusté à tous les stades de son vieillissement. Il y en a donc pour tous les goûts. » Parce qu’il est un homme de contact qui connaît bien les distilleries antillaises, on trouvera chez Christian de Montaguère des bouteilles qu’on ne trouve nulle part ailleurs en métropole, négociées par ses bons soins directement aux portes des distilleries. Cette cave nourrie de métissages et de voyages est emblématique du personnage qui l’a constituée : avec des ancêtres arrivés dans les îles en qualité de magistrats au XVIIe, Christian de Montaguère a le voyage dans le sang. « Lorsqu’on naît aux Antilles, on a le monde à sa porte… J’ai des cousins noirs, des cousins blancs, du sang amérindien, vietnamien… » Sans jamais perdre sa route, l’arbre généalogique des Montaguère s’étend loin : comme quoi tous les chemins mènent au rhum. Boutique Christian de Montaguère 20, rue de l’Abbé Grégoire - VIe 09 51 89 40 55 CIGALE VOYAGE Chambres d’autres par Françoise Lemoine © DR EN EURE-ET-LOIR Les premiers rayons de soleil invitent à la ballade et titillent les papilles. À moins d’une heure de Paris, l’Eure-et-Loir vous invite au luxe, au calme et à la volupté, dans d’alléchantes chambres d’hôte, où charme et convivialité sont assurés. T ous plus beaux les uns que les autres, ces hébergements de plus en plus convoités se déclinent en différents styles : design pour les uns, romantique pour les autres, ce qui n’est pas antinomique, car tous sont extrêmement cosy. Dans les cent quarante et une chambres proposées dans le département (7), un même accueil chaleureux est réservé aux visiteurs. Rien d’étonnant, car ceux qui ouvrent toutes grandes leurs portes, sont friands du contact humain. Département trop souvent oublié, l’Eure-et-Loir permet pourtant de se mettre au vert et de s’oxygéner tout en offrant de nombreux sites pittoresques à visiter que bien des Parisiens ne découvrent qu’à l’occasion de mariages décentralisés. Nul besoin donc d’aller bien loin pour se régaler. Nogent-le-Roi, par exemple, avec ses maisons tout en colombages et sa ravissante église gothique, est une étape incontournable. Il est bon de flâner dans ses rues pavées, étonnante pépinière de boulangers et de charcutiers traiteurs attirés eux aussi par l’odeur des noces et des banquets. C’est dans ce bourg de trois mille cinq cents âmes qu’Anne Beaudonnais, une jolie Bretonne de Roscoff a conçu sa ravissante chambre d’hôte design. Et elle a vu grand car c’est carrément un petit appartement qu’elle propose entre deux voyages au bout du monde en compagnie de son mari. En bas, salle à manger avec parquet et poutre vernis blanc. À l’étage, une chambre moderne dans des harmonies de blanc et de noir d’inspiration thaïlandaise, un petit salon et une autre chambre couleur teck rappelant le Kenya, et enfin une ravissante salle de bain en ardoise, agrémentée de galets et d’une collection de sable rapportée de ses voyages. Bien que très moderne, la décoration n’en est pas moins chaleureuse. Ses prix sont plus que raisonnables : 96 € la nuit pour 2 personnes, petit-déjeuner compris et 20 € par personne supplémentaire (1). En descendant la verdoyante vallée de l’Eure, on traverse de jolis bourgs comme Pierre ou Néron, sur la sente des lavoirs. À Néron, une halte s’impose à la ferme fortifiée « au Colombier » (2), magnifique demeure seigneuriale des XIIe et XIIIe siècles ouverte aux hôtes de passage. Posée sur le domaine, une petite église tend les bras aux amoureux les invitant au mariage. Ils sont nombreux à succomber devant ce site réunissant cérémonie, fête et nuit de noce. Agricultrice, le jour, comédienne le soir, l’hôtesse compose aimablement avec la rigueur de sa charge et l’illusoire de sa passion. Souriante, spontanée, elle vous fait découvrir une chambre sobre et raffinée dans les tons ficelle. Le matin, un petit-déjeuner copieux avec notamment les produits bio de la ferme et des œufs tout frais vous permettra d’attendre le déjeuner, voire au-delà. Le temps, par exemple de visiter le château de Maintenon, à quelques lavoirs de là. Charme encore à quelques kilomètres de Chateauneuf-en-Thymerais (3), avec les chambres d’hôte de Laetitia et Cyril. Ce jeune couple a mis dix ans a rénové de ses mains une ancienne grange. Quel courage… mais le résultat est là. Les dépendances, l’ancienne ferme sont devenues deux charmantes chambres d’hôte aux tons gris et blanc, face à un joli jardin. Aucune faute de goût, ce serait un comble pour ces jeunes antiquaires. CIGALE 27 45 CIGALE VOYAGE À vingt minutes de Dreux : autre adresse à retenir : « Le Domaine des Peupliers » traversé par un ruisseau dans la vallée de Saint-Lubin-deCravant (4). Romantique à souhait. Des trente années passées en Afrique, Claudine et Dany Chuteau ont ramené un esprit d’ouverture permanent et une curiosité insatiable. Décoratrice dans l’âme et douée pour les compositions florales, Claudine propose trois petites chambres d’amour d’un blanc diaphane. Idéal pour une nuit de noce : « Comme tout est blanc, les gens sont très soigneux », note Claudine amusée. On les comprend. Le matin, un copieux petit-déjeuner, réalisé par la maîtresse de maison, cuisinière hors pair, attend les hôtes. De là, vingt minutes suffisent pour se rendre à Dreux pour découvrir la vieille ville, joliment restaurée et son fleuron la chapelle royale. Ceux qui aiment l’insolite opteront pour un hébergement exotique. Nadia et Michel Wind proposent des nuits dans une roulotte et une cabane de berger (5). Claustrophobes et grands s’abstenir… Bricoleur devant l’éternel, Michel a retapé une vraie roulotte tzigane de 10 m2. Très réussi, mais tout est miniaturisé. En face, la cabane de berger attend les amateurs, mais pas plus d’un à la fois. Note amusante : la housse de couette avec de la paille pour motif, rappelle la vie difficile des bergers de l’époque. « La cabane peut intéresser les nombreux pèlerins qui passent par ici pour se rendre à Chartres », indique Michèle, autre hôtesse sympathique. Enfin ceux qui préfèrent venir en famille et faire leur tambouille euxmêmes auront le choix parmi les cent vingt-sept gîtes proposés en Eure-etLoir (6). Là encore, le charme peut être au rendez-vous. Ainsi, à Champagne, Mme Hamel encadreuse et femme de médecin a refait à neuf une longère pour quatre personnes. Le goût est ex- 46 CIGALE 27 quis : portes patinées, ciment peint et tomettes au sol, meubles de famille rénovés. Bref, cocooning assuré, avec un joli jardin et une piscine. Idéal pour un week-end en famille (7). (1) Anne et Jean-Louis Beaudonnet 10, rue du Pont Saugis 28210 Nogent-le-Roi Tél : 02 37 51 34 38 - Port : 06 17 89 70 89 (2) La ferme au Colombier 2, rue d’Ormoy - 28210 Néron Tél : 02 37 82 74 85 - Port : 06 73 50 06 42 www.ferme-au-colombier.com Prix : 60 € la nuit pour 2 personnes, petit-déjeuner compris (3) Les granges d’Ecublé Chemin de la Bourse - 28170 Ecublé Tél : 02 37 65 36 57 - Port : 06 26 24 36 54 Tarif : 60 € la nuit pour 2, petit-déjeuner compris. 15 € par personne supplémentaire www.lesgrangesdecuble.com (4) Le Domaine des Peupliers 1, place de la Mairie 28270 Saint-Lubin-de-Cravant Tél : 02 37 48 36 21 - Port : 06 99 25 32 42 Tarifs : entre 70 et 90 € la nuit pour 2 personnes (5) La roulotte de Nadia et Michel Hameau de Marolles - 28230 Gas Tél : 02 37 31 52 38 - Port : 06 89 93 67 39 Prix : 60 € la nuit pour 2 personnes, petitdéjeuner compris. 50 € pour 1 personne (6) www.gites-de-france-eure-et-loir.com (7) Hamel Tarifs : 500 € la semaine, 350 € le week-end Carnet de route • Aller en Eure-et-Loir En voiture : L’Eure et Loir se situe à moins d’une heure de Paris : Dreux (79 km) par l’A13, Chartres (84 km) par l’A10 En train : Départs de la gare Montparnasse. • Activités : 10 mai : randonnée pédestre de la Beauce autour de Loigny la Bataille. Maison de la Beauce : 02 37 99 75 58 Du 21 au 24 mai : Percheval à Nogent-leRotrou (fête dédiée au cheval percheron). Office de Tourisme : 02 37 29 68 86 Jusqu’au 19 septembre : « Chartres en lumière ». À la tombée de la nuit, une vingtaine de monuments, dont la cathédrale, s’illuminent en musique. HISTOIRE DU PAIN Programme Le Parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris est l’un des sites les plus prestigieux et les plus visités d’Europe. Il sera le théâtre, du jeudi 14 au lundi 18 mai prochain, de cette fête populaire et accueillera pour l’occasion un fournil ouvert au public qui fonctionnera sans interruption pendant les cinq jours de la manifestation. • Sport : Le beach volley est le partenaire sportif de cette 14e édition. Un terrain sera créé sur 100 tonnes de sable pour initier les visiteurs à ce sport. • Animations gourmandes : Jeudi 14 mai : remise des Grands Prix de la Ville de Paris : baguette, chocolat, éclair au chocolat. Vendredi 15 mai : journée viennoiserie avec remise du Prix du Meilleur Croissant au Beurre AOC Charentes-Poitou. Samedi 16 mai : le 6e Master de la baguette de tradition française. Et, chaque jour : initiation à la panification, fabrication de pain de tradition française. Le Québec à la fête par Arsène Corvec 14e FÊTE DU PAIN Le Québec est l’invité d’honneur à la Fête du pain qui se tiendra du 14 au 18 mai sur le parvis de Notre-Dame à Paris. Pendant ces cinq jours s’échapperont du grand chapiteau fournil les effluves du pain aux bleuets, pain au cidre et autres délices avec en plus l’accent chantant des Québécois qui résonnera sur la place. P arisiens et Franciliens pourront goûter les spécialités des huit boulangers québécois qui feront découvrir leurs recettes et le vocabulaire imagé du pain. Peut-être entendrez-vous ces expressions ! Pain à sous-marin, pain de fesses, bannique, bagel, pain blanc, pain brun, pain français, bâtard Paillard ou encore pain au fromage CIGALE 27 47 HISTOIRE DU PAIN leurs homologues québécois sont bel et bien les héritiers de ce Vieux Monde quelque peu dépoussiéré par l‘air du grand large. Pour en savoir plus, un chapiteau fournil aux couleurs du Québec prendra place sur le parvis de Notre-dame afin que ceux qui l’ignorent encore découvrent un pan de ce Canada lointain et proche à la fois qui enregistrait en 2008 une hausse de 13 % de fréquentation de la part des touristes français ; sans parler – ce serait hors sujet – de l’expatriation de ces mêmes Français pour des raisons professionnelles. Belle vitrine ouverte sur les forêts profondes et les lacs immenses, sur Montréal, Québec, la Fête du Pain version feuille d’érable, accueillera aussi des groupes musicaux qui revisiteront le patrimoine local (de Félix Leclerc, Gilles Vigneault à Charlebois en passant par les Cow-boys Fringants). Une vraie fête en quelque sorte avec des boulangers 100 % pur jus venus de Montréal, Québec, des régions du Saguenay Lac-SaintJean et de La Montérégie. Comme lors des éditions précédentes, les professionnels présents – nos amis parisiens également – se prêteront de bonne grâce à une démonstration en temps réel de leur savoirfaire (confection de la pâte, cuisson et… dégustation) afin d’édifier les plus jeunes et susciter, peut-être, de nouvelles vocations. Boulangerie québecoise sous la neige. Perron. Encore une fois le Québec et nos lointains cousins d’Outre-atlantique se rappellent au bon souvenir de la mère patrie un peu oublieuse de son passé et des pionniers hardis qui, dans le sillage de Jacques Cartier et de Champlain fondèrent, il y a plus de quatre siècles, l’entité francophone. Huit boulangers ont fait le périple à l’envers pour donner à goûter aux « Maudits Français » 48 CIGALE 27 un échantillon de ce que la boulangerie québécoise peut produire de meilleur ; au point de venir « défier » à domicile les détenteurs du secret le mieux gardé au monde : la recette du bon pain. Le pain, un pont tendu entre deux mondes Mais les professionnels français n’auront pas de mal à admettre que Se laisser tenter par un voyage… Enfin, ce chapiteau décoré de la fleur de lys est une excellente opportunité pour envisager un séjour sur place – l’Euro fort rend très accessible un séjour au Québec – où plus de 1 600 000 km2 (trois fois la France) attendent les amoureux de nature et ceux curieux de découvrir l’Amérique en version française. Des HISTOIRE DU PAIN forêts boréales aux rives du SaintLaurent en passant par la toundra arctique peuplées d’une faune riche, l’été québécois est une fête des sens et de l’esprit. Québec et son château Frontenac est une sorte de Saint-Malo du Nouveau Monde (la cité a été intégrée au patrimoine mondial de l’UNESCO non seulement pour sa valeur architecturale mais aussi comme berceau de la civilisation française en Amérique du Nord) ; tandis que Montréal offre un contraste harmonieux d’architecture ancienne et moderne. Deuxième ville francophone après Paris, la ville surplombée par le Mont Royal décline l’art de vivre et la joie de vivre en toutes saisons. Des écureuils pas plus farouches que nos pigeons, et des femmes belles comme des statues embellissent cette métropole avant-gardiste proclamée Ville Unesco du design en 2006 et dépositaire du titre de meilleure ville cyclable d’Amérique du Nord. Le pain mène à tout ; y compris au tourisme québécois très « nature » qu’on découvre en sillonnant les routes aux noms évocateurs tels que le Chemin du Roy, la Route de la Nouvelle-France, la Route du Fjord, la Route des baleines, la Route des navigateurs et bien d’autres… Bonne fête. Ministère du Tourisme du Québec www.bonjourquebec.com/fr Numéro gratuit relié directement au Québec (7 jours / 7, de 15h à 23 h) 0 800 90 77 77 (à partir d’un poste fixe) Ci-dessus : Façade fleurie d’une boulangerie au Québec. Ci-contre : Les enfants à l’œuvre à la fête du pain. CIGALE 27 49 SECRETS DE CHEF La recette de Ghyslain Boily Pain aux bleuets (myrtilles) TEMPS DE CUISSON : 20 À 30 MIN du Saguenay Lac Saint-Jean >>> Ingrédients : • 4,250 kg de farine non blanchie (type gruau) • 250 g de farine de seigle pâle • 500 g de flocons d’avoine • 2,6 litres d’eau • 200 g de sucre de canne • 125 g de graines de sésame • 100 g de sel • 100 g de levure fraîche • 75 g de gluten de blé • 1 kg de bleuets (myrtilles) congelés > Déposer tous les ingrédients sauf les myrtilles dans le bol du malaxeur. > Mélanger 2 minutes en vitesse 1 puis 4 minutes en vitesse 2. > Ajouter les myrtilles et mélanger pour incorporer dans la pâte. > Laisser reposer 30 minutes pour le pointage. > Diviser au poids désiré, bouler et laisser reposer 20 minutes. > Façonner en boules compactes. > Déposer sur une plaque. > Couvrir l’ensemble de film plastique afin que la surface ne prenne pas l’air. > Laisser reposer 60 minutes. > Couper des pointes au ciseau et ajouter des myrtilles à la surface. > Cuire au four à 205°C (entre 20 et 30 minutes, jusqu’à coloration de la croûte). 50 CIGALE 27