Des études examinent la prévalence de la drogue au volant, son

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Des études examinent la prévalence de la drogue au volant, son
Des études examinent la prévalence de la drogue au volant, son lien avec les
accidents de la route et un protocole d’identification des drogues et d’évaluation
O ttawa, 25 août 2010 – Le public étant de plus en plus préoccupé par la drogue au volant, il importe de soutenir
les efforts de répression avec des recherches et des données fiables. À cette fin, des chercheurs expérimentés du
Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) ont rendu publique une étude de pointe
sur la drogue au volant lors de la Conférence internationale sur l’alcool, les drogues et la sécurité routière qui se
tient à Oslo (Norvège), du 22 au 26 août.
Les trois études présentées par le CCLAT montrent que, chez les conducteurs, la consommation de drogues est
aussi fréquente que celle d’alcool, que l’usage de drogues des conducteurs avait joué un rôle dans de nombreux accidents mortels et qu’il est possible de simplifier et d’accroître l’efficacité du système d’identification des conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue.
La consommation de drogues est aussi fréquente que celle d’alcool parmi les conducteurs : en effet, des tests ont
révélé la présence de drogues chez 10,4 p. cent d’entre eux et l’alcool, chez 8,1 p. cent, selon Alcool et drogues
chez les conducteurs : une enquête routière menée en 2008 en Colombie-Britannique. Présentée par Douglas J.
Beirness, analyste et conseiller principal en recherche et politiques au CCLAT, l’enquête a permis, pour la première fois, la collecte simultanée de données à la fois sur la consommation de drogues et celle d’alcool des conducteurs. Une deuxième enquête routière approfondie sur la conduite avec facultés affaiblies a été réalisée en
juin 2010; les résultats et un rapport final devraient être publiés d’ici la fin de l’année.
« La conduite avec facultés affaiblies par la drogue est plus répandue qu’on ne le croyait. Avec les données des enquêtes de 2008 et 2010, nous pourrons analyser les répercussions des changements opérés pour contrer le
problème, a affirmé monsieur Beirness. Les drogues illicites et les médicaments sur ordonnance et en vente libre
affectent les habiletés mentales et motrices. Et comme la sécurité sur les routes dépend de ces habiletés, il faut
amorcer une campagne de sensibilisation sur la conduite avec facultés affaiblies, tant par la drogue que l’alcool. »
Une autre étude présentée par monsieur Beirness, intitulée A Comparison of Drug and Alcohol-involved Motor
Vehicle Driver F atalities, a permis d’examiner plus de 14 000 décès sur les routes canadiennes de 2000 à 2006.
Les chercheurs ont constaté que 33 p. cent des conducteurs avaient pris au moins une drogue et que 38 p. cent
avaient bu. Les dépresseurs, les stimulants et le cannabis étaient les substances les plus souvent détectées dans le
sang des conducteurs mortellement blessés.
Les résultats soulignent aussi les grandes différences entre les accidents mortels impliquant la drogue et ceux
impliquant l’alcool (p. ex. les accidents impliquant l’alcool se produisent en général la fin de semaine et tard le soir, alors que ceux en lien avec la drogue se produisent davantage le jour, tout au long de la semaine). Grâce à
cette recherche, nous disposons de nouvelles données à l’appui des efforts de prévention et de sécurité routière.
Elle aidera aussi les policiers à identifier les cas de drogue au volant et à faire les démarches pour enquêter sur les
responsables puis les poursuivre.
Les dirigeants de la santé publique et de la sécurité routière étant de plus en plus préoccupés, le gouvernement
fédéral a adopté le projet de loi C-2, qui autorise les policiers canadiens qui suspectent un individu de conduire
sous l’influence de drogues illicites ou de médicaments sur ordonnance ou en vente libre à procéder à un test
normalisé de sobriété. Si le conducteur a les facultés affaiblies, il doit se soumettre à une analyse du Programme
d’évaluation et de classification des drogues (ECD), soit un protocole en 12 étapes l’obligeant à fournir un
échantillon de liquide corporel.
L’analyse ECD est faite par des experts en reconnaissance de drogues (ERD) – des policiers ayant suivi une
formation intensive et spécialisée. Selon une étude réalisée au CCLAT, les ERD réussissent à identifier les
catégories de drogues responsables de l’affaiblissement des capacités dans 95 p. cent des cas.
L’analyse ECD est une procédure complète qui prend 45 minutes environ et pendant laquelle l’ERD passe en revue plus de 100 éléments d’information, dont des observations documentées suite à des tests d’attention partagée et des indicateurs cliniques, comme la température corporelle, le pouls et l’état des yeux.
En vue de simplifier le processus, Amy Porath-Waller, Ph.D., conseillère principale en recherche et politiques au
CCLAT, a présenté une étude où des cas ECD ont été analysés pour déterminer s’il était possible de prédire, à l’aide d’un groupe restreint de signes et symptômes, les catégories de drogues prises par les conducteurs
soupçonnés. Cette étude, intitulée Si mplifying the Process for Identifying Drugs by Drug Recognition Experts, a
confirmé que les ERD peuvent se concentrer sur un nombre limité d’indicateurs cliniques sans vraiment nuire à
l’exactitude de leurs évaluations (on a établi que les indicateurs sur les yeux sont particulièrement utiles).
« En simplifiant le protocole d’identification des drogues et d’évaluation, on pourrait accroître la performance et
l’efficacité du programme ECD et mieux sanctionner la drogue au volant, selon madame Porath-Waller. Grâce
aux indicateurs cliniques et aux observations des ERD, il sera possible d’évaluer avec précision l’affaiblissement des capacités par la drogue. »
La répression n’est qu’un des volets d’une stratégie globale contre la problématique persistante et croissante
qu’est la drogue au volant. Ainsi, même si de nombreuses leçons peuvent être tirées de l’expérience acquise au cours des années avec la conduite en état d’ébriété, les démarches entreprises par la société en vue d’endiguer la
drogue au volant doivent tenir compte des différences considérables qui existent et mettre en place une approche
novatrice pour lutter contre le problème. Nous devons aussi lancer une campagne nationale de sensibilisation à la
conduite avec facultés affaiblies soutenue par une stratégie précise et ciblée de répression faisant appel aux plus
récentes approches factuelles d’identification des drogues et d’évaluation.
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À propos du C C L A T
Titulaire d’un mandat législatif visant à réduire les méfaits liés à l’alcool et aux autres drogues, le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) assure un leadership quant aux priorités nationales, favorise l’application des connaissances dans le domaine et crée des partenariats durables qui optimisent les
efforts collectifs. Le CCLAT reçoit l’appui financier de Santé Canada. Pour plus de renseignements, communiquez avec :
Yasmina Pepa, conseillère en communication, CCLAT
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