Changement de prothèse totale de hanche

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Changement de prothèse totale de hanche
Changement de prothèse totale de hanche
Une prothèse totale de hanche peut être changée, pour de multiples raisons : descellement aseptique, descellement septique (infection),
luxations récidivantes, douleurs, inégalité de longueur des membres inférieurs, fracture de matériel, squeaking (grincement sur couple de
frottement céramique-céramique)…
Prothèse de hanche
avec cupule mobile descellée,
enfoncement du cotyle
prothétique dans le bassin
Renfort métallique du cotyle osseux,
greffe osseuse du cotyle,
cotyle Double Mobilité cimenté
dans le renfort métallique,
tige fémorale longue,
cerclage métallique du fémur
Le changement peut porter sur une seule partie de la prothèse (cotyle ou tige fémorale), ou être un changement complet de toute la
prothèse (cotyle et tige fémorale).
L’ablation de la prothèse initiale peut parfois être difficile : certaines tiges fémorales sans ciment, pour être enlevées, peuvent nécessiter
de réaliser un volet fémoral (ouvrir la partie haute du fémur en 2), il faut alors réaliser une ostéosynthèse du fémur par plaque et/ou
cerclages métalliques, qui peut retarder la reprise de l’appui. Les tiges cimentées nécessitent d’enlever le ciment, ce qui peut conduire
parfois à des fragilisations du fémur, nécessitant aussi une ostéosynthèse de renfort.
La prothèse utilisée pour le changement est formée, comme une prothèse de première intention, de 3 parties, qui peuvent avoir certaines
particularités :
une tige fémorale, qui est parfois plus longue qu’une prothèse simple, permettant d’obtenir une meilleure stabilisation de
cette tige dans le fémur. Certaines tiges peuvent être clavetées dans le fémur, pour une meilleure stabilité. Parfois une
greffe osseuse autour de la tige fémorale est nécessaire pour améliorer le contact os-prothèse.
un cotyle prothétique : celui-ci peut être fixé directement à l’os, si la qualité et la quantité d’os restant le permet ; parfois,
l’os du bassin est trop usé pour permettre une fixation directe du cotyle prothétique, et il faut reconstruire et renforcer le
cotyle osseux par des greffes d’os et une armature métallique, dans laquelle le cotyle prothétique pourra être cimenté. Le
cotyle utilisé par nos équipes est généralement un cotyle Double Mobilité à effet anti-luxation.
Une tête fémorale prothétique classique, en céramique ou en métal.
La préparation à la chirurgie est identique à une prothèse totale de hanche de première intention (voir fiche « prothèse totale de
hanche »).
L’intervention
La chirurgie peut durer plusieurs heures.
La voie d’abord est généralement élargie par rapport à la voie d’abord initiale.
Des prélèvements pour examen bactériologiques seront effectués systématiquement pour s’assurer de l’absence d’infection latente.
Plusieurs drains peuvent être mis en place en fin d’intervention pour drainer l’hématome.
Les suites postopératoires
Le lever et l’appui dépendent de la stabilité de la prothèse, des greffes osseuses réalisées, de la solidité osseuse, de la réalisation d’un
volet, de fractures survenues pendant le changement de la prothèse. L’appui peut donc être retardé de 6 semaines. La rééducation est
malgré tout débutée rapidement, selon les mêmes pratiques que pour une prothèse totale de première intention.
Risques et complications éventuelles.
Ce sont les mêmes que pour une prothèse totales de hanche de première intention (voir fiche « prothèse totale de hanche »).
Certaines complications sont spécifiques :
Les fractures du fémur pendant la chirurgie sont plus fréquentes et nécessitent une ostéosynthèse par plaque ou cerclages
métallique
Le saignement postopératoire est souvent plus important, et peut entrainer une anémie nécessitant une transfusion
sanguine.
La luxation postopératoire est plus fréquente, elle est limitée par l’utilisation maintenant systématique par notre équipe,
de cotyle Double Mobilité à effet anti-luxation en cas de changement de prothèse totale de hanche.
L’infection postopératoire est plus fréquente : la chirurgie est souvent plus longue et laisse la plaie chirurgicale ouverte à
l’air ambiant plus longtemps, une infection latente méconnue au niveau de la prothèse initiale peut aussi être réactivée
par le changement de la prothèse totale de la hanche