mediamerica AVRIL 2012

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mediamerica AVRIL 2012
Newsletter N°92 – AVRIL 2012
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Google souhaite se lancer dans la commercialisation de ses propres tablettes
Date: 17/04/2012
Un an après le lancement des premières tablettes opérées sous Android, Google souhaite lancer ses propres
tablettes Google- Motorola, en profitant de l’acquisition récente de Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars et
concurrencer directement Apple. Lorsqu’il avait tenté une stratégie similaire avec son Google Nexus One sur le
marché des smartphones, le groupe s’était heurté aux négociations complexes et coûteuses avec les opérateurs de
télécommunications à travers le monde, pour qu’ils acceptent d’intégrer l’appareil à leurs offres commerciales –
stratégie développée très tôt par Apple pour son iPhone. Or, sur le marché des tablettes, Google devrait
pouvoir éviter ce biais car la majeure partie des connexions se fait via le réseau Wifi des particuliers plutôt que par
internet 3G ou 4G.
Google, via cette nouvelle annonce, souligne donc sa volonté d’accélérer son avancée de la sphère virtuelle et
software à l’intégration du hardware.
Dans une vidéo largement relayée par les internautes, la société a également présenté un aperçu de ce que
pourraient être les lunettes connectées de demain : des Google Glasses, répondant aux commandes vocales et
permettant à l’utilisateur d’interagir avec son environnement direct.
Service Economique Régional de Washington
Le Département de la Justice va poursuivre Apple pour fixation irrégulière du prix de ses livres numériques
Date: 17/04/2012
En début de semaine, la Consumer Federation of America (CFA) envoyait une lettre au sous-comité Anti-Trust,
Concurrence et Droits des Consommateurs du Sénat pour réclamer une poursuite rapide d’Apple accusé d’entente
illicite avec plusieurs maisons d’édition sur le prix des livres numériques vendus depuis sa plateforme.
Ce mercredi 12 avril, le Département de la Justice a donc officialisé la poursuite attendue, et a tenu une conférence
de presse : Apple et les éditeurs MacMillan et Penguin Group seront poursuivis, à l’inverse d’Hachette, HarperCollins
et Simon & Schuster qui ont accepté les termes d’un accord proposé par le gouvernement.
Le procureur explique que les accusés sont suspectés d’avoir augmenté le prix moyen des livres numériques de 2 à 3
dollars, pour lutter contre la baisse des prix initiés par Amazon avec ses livres à 9.99 dollars. Les échanges officieux
entre les responsables des différents groupes auraient débuté à l’été 2009 « dans des salles privées de restaurants
de Manhattan » pour débattre de sujets confidentiels d’après les sources gouvernementales. Résultat de ces
rencontres, les éditeurs auraient décidé de fixer eux-mêmes, le prix des livres numériques. Apple était alors désigné
comme la plateforme privilégiée bénéficiant d’une garantie qu’aucune autre plateforme ne vendrait les mêmes
œuvres à des prix inférieurs. Steve Jobs aurait affirmé sur ce sujet « les clients paieront un peu plus, mais ça vous
arrange également (les éditeurs)».
L’accord accepté par les maisons Hachette, HarperCollins et Simon & Schuster pour ne pas être poursuivis consiste
à mettre fin à leur accord avec Apple et à abandonner pour une durée de deux ans toute clause empêchant les
distributeurs comme Amazon ou Barnes & Nobles de pratiquer des réductions sur le prix des livres numériques.
Une récente étude réalisée par l’organisme Pew précisait que 21% des américains d’âge adulte ont lu au moins un
livre électronique au cours de l’année écoulée. Les liseuses de type Kindle d’Amazon ne sont pas les seuls supports
de lecture, 88% des utilisateurs de tablettes affirment également avoir lu un livre numérique depuis qu’ils utilisent ce
type d’appareil.
Service Economique Régional de Washington
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Mise aux enchères de fréquences par la FCC : le processus s’accélère
Date: 02/04/2012
La FCC (Federal Communications Commission), chargée de mettre en place la gigantesque opération de vente aux
enchères des fréquences non utilisées par l’Etat et par certains opérateurs privés, a prévenu cette semaine que le
processus serait “probablement compliqué”, et que la totalité des ventes ne serait pas finalisée avant des années.
Malgré tout, la FCC accélère la structuration de l’équipe en charge de la mise en place du projet. Cette “task force”
sera composée de 6 membres de la commission parmi lesquelles le responsable des questions de fréquences
mobiles, le responsable médias, le chef économiste, le responsable ingénierie, le chef technologie et le conseiller
général.
Pour compléter cette équipe, Julius Genachowski, président de la FCC, a annoncé cette semaine avoir recruté une
équipe d’économistes de renom, parmi lesquels le professeur Paul Milgrom, considéré par beaucoup comme le plus
grand spécialiste des questions de concurrence et de ventes aux enchères. Julius Genachowski s’est dit “ravi” que la
commission soit assistée par “une équipe d’experts à la renommée internationale”.
Service Economique Régional de Washington
Bilan 2011 : Les Films Français aux Etats-Unis
Date: 17/04/2012
L’on se souviendra en France de 2011 comme l’année de The Artist réalisé par Michel Hazanavicius et de
l’engouement qu’il a créé auprès du public international, et surtout de son triomphe aux Etats-Unis où l’hommage aux
jeunes années d’Hollywood a rassemblé un nombre sans précédant de 5 Oscars pour le Meilleur Film, le Meilleur
Réalisateur, le Meilleur Acteur, la Meilleure Musique et les Meilleures Costumes.
L’année historique du cinéma français en Amérique du Nord a été ponctuée par une hausse de 50% des entrées
comparé à l’année précédente. Neuf coproductions et films français de langue anglaise ont attiré 17m de spectateurs,
comptant pour 80% du total du Box Office français. Sans Identité, Colombiana, La Taupe, Carnage et bien entendu
The Artist malgré sa sortie plate-formée en fin d’année, ont été les leaders dans cette catégorie.
Dix-sept distributeurs ont sorti 32 films majoritaires français francophones en 2011, avec en tête Elle s’appelait Sarah
(Weinstein Co.), qui totalise près d’un million de places vendues. Les quatre films suivants ont réalisé plus de $1m au
box office chacun (plus de 125,000 entrées), une belle performance dans un marché américain peu enclin à s’ouvrir
aux films étrangers. Au total, les productions majoritaires de langue française ont totalisé 2.9m d’entrées en 2011,
plus du double des 1.38m tickets vendus en 2010 dans cette catégorie.
Chiffres :
Box office global des films français en 2011 : €118 301 711 (2010 : €78 941 041)
Entrées (approx) : 20 680 520 (2010 : 13 647 291)
48 sorties de films français en 2011 (54 en 2010)
PdM du cinéma francais en recettes en 2011: 1,1%
Les “Hits” francais de 2011
Elle s’appelait Sarah, Des Hommes et des Dieu, L’Illusioniste, Potiche et Copie Conforme
Unifrance USA
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Le marché du Home Vidéo aux Etats-Unis : le DVD en voie d’extinction d’ici 2021
Date: 17/04/2012
La transformation des modes de visionnage de vidéos chez soi s’est confirmée en 2011, avec une importante baisse
des ventes et locations de DVD.
Selon SNL Kagan, le chiffre d’affaires généré par la vente et la location de DVD a chuté de 10,4% en 2011 pour
atteindre 14,09 milliards de dollars, contre 15,74 milliards en 2010. Le revenu de la location est descendu à 4,96
milliards de dollars, soit une baisse de 4,6%, tandis que le revenu de la vente directe aux consommateurs a diminué
de 13,3%, pour une somme finale de 9,12 milliards de dollars. Les dépenses moyennes par ménage ont plongé de
11%, ou de 16 dollars, passant de 145,42 dollars en 2010 à 129,42 dollars en 2011.
Quelques-unes des principales sociétés américaines de location de DVD et de Blu-ray ont en effet connu une année
2011 difficile. L’entreprise Blockbuster a été mise en faillite avant d’être rachetée par DISH Network et a dû réduire le
nombre de ses magasins à 1 500 fin 2011 (lire Un juge approuve la mise en vente de Blockbuster, Mediamerica, 16
mars 2011).
Netflix, de son côté, a dû faire face à des abonnés mécontents et à des journalistes sceptiques lorsque la société a
annoncé la séparation de son service de streaming et celui de location (projet abandonné ensuite), et l’augmentation
de ses abonnements mensuels (lire Netflix perd 800 000 abonnés et devrait entrer dans le rouge, Mediamerica, 28
octobre 2011).
En revanche, la société RedBox de Coinstar continue de prospérer et est d’ailleurs en train d’acheter les actifs de son
concurrent principal, NCR. La société aux kiosques à DVD comprend néanmoins où se dirige le marché de la location
et a signé un partenariat stratégique avec Verizon pour créer un service qui combinera la location de DVD et de Bluray à un service de vidéo à la demande (téléchargement et streaming) (lire Verizon et Coinstar (exploitant de Redbox)
lancent une offre concurrente à Netflix et au Blockbuster Movie Pass, Mediamerica, 17 février 2012).
Les trois principaux modes de location de DVD aux Etats-Unis sont les kiosques, les magasins et les services sur
abonnement. Sur l’année 2011, le chiffre d’affaires total des 45 400 kiosques répartis dans le pays a augmenté de
36,6%, pour atteindre 1,72 milliards de dollars, soit 34,7% du revenu total du marché la location contre 24,2% en
2010.
Les revenus des services sur abonnement ont progressé de 4,2% et représentent 1,47 milliard de dollars, après une
chute en 2010 quand Netflix a introduit son offre uniquement en streaming (certains de ses abonnés ayant gardé
uniquement ce service).
Les magasins ont connu une forte baisse en 2011, avec un chiffre d’affaires qui a baissé de 30,1%, passant de 2,54 à
1,78 milliards de dollars en un an. Le futur est incertain pour ce segment, pourtant considéré comme incontournable
en 2002, quand il affichait 8,09 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
Au cours des 10 prochaines années, le marché de la location de DVD devrait se réduire, de plus en plus de gens
préférant l’option numérique pour regarder des films chez eux. SNL Kagan estime qu’en 2012, le revenu global du
marché de location de DVD aux Etats-Unis sera de 4,71 milliards de dollars, dont 2,28 milliards de dollars pour les
kiosques, 1,28 milliards de dollars pour les services sur abonnement et 1,15 milliard de dollars pour les magasins. En
2021, le marché global devrait représenter seulement 2,83 milliards de dollars, dont 2,10 milliards de dollars pour les
kiosques, 705,1 millions de dollars pour les services sur abonnement et 32,7 millions de dollars pour les boutiques.
Le marché de la vente de DVD pâtit aussi de l’émergence des technologies numériques. En 2011, les
consommateurs ont dépensé 6,86 milliards de dollars pour acheter des DVD standards, soit une baisse de 21,2% par
rapport aux 8,70 milliards de dollars de 2010.
Les ventes de Blu-ray, en revanche, continuent d’augmenter : les consommateurs ont dépensé plus de 2,26 milliards
de dollars sur le format en 2011 – une augmentation de 24,2% par rapport aux 1,82 milliard de dollars de 2010.
Néanmoins, la croissance du Blu-ray est moins rapide que celle des DVD en 1997, lorsque ces derniers ont été
lancés sur le marché. Le format Blu-ray a mis 6 ans pour passer la barre des 2 milliards de dollars de chiffre
d’affaires, là où le DVD n’a mis que 4 ans.
Les consommateurs continuant de plébisciter les formats numériques, le marché de la vente de DVD devrait
continuer à décliner sur les 10 prochaines années. Les services comme Ultraviolet (lire Lancement d’UltraViolet : la
solution pour visionner un film sur tous supports, Mediamerica, 10 novembre 2011) ou l’iCloud d’Apple encouragent
ce transfert en créant un écosystème où les versions numériques des films peuvent être vues sur différents supports.
Selon SNL Kagan, le chiffre d’affaires de la vente de DVD et Blu-ray en 2012 atteindrait les 8,30 milliards de dollars,
soit une baisse de 9,8% par rapport à 2011. La vente de DVD devrait compter pour 5,50 milliards de dollars et celle
de Blu-ray pour 2,73 milliards de dollars. D’ici 2021, le revenu de la vente de DVD devrait descendre en flèche à
638,2 millions de dollars, avec une baisse de 21,3%, en moyenne, par an, alors que la vente de Blu-ray devrait
progresser et représenterait alors 5,36 milliards de dollars.
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Le chiffre d’affaires global généré par la vente et la location de DVD et de Blu-ray devrait ainsi diminuer sur 10 ans et
passer de 12,94 milliards de dollars en 2012 à 8,84 milliards de dollars en 2021.
Retail disc business drops 10% in 2011, de Wade Holden, SNL Kagan, 29 mars 2012
Sonia Droulhiole
Richmond French Film Festival 2012
Date: 17/04/2012
Le festival de films français de Richmond, qui a eu lieu du 29 mars au 1er avril 2012, a fêté son 20ème anniversaire
et a présenté une douzaine de longs-métrages, une douzaine de courts-métrages et un symposium mettant en
vedette les professionnels francais Pierre William Glenn, Gerard Krawczyk, Denis Auboyer, Gilles Porte, Francine
Levy, Michel Ferry et Laurent Mannoni.
Parmi les Français faisant le voyage à Richmond pour présenter leurs films au Byrd Theater : Philippe Torreton et
Vincent Garenq (Présumé Coupable), Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac), Claude Nuridsany et Marie
Perennou (La Clé des champs), Stéphane Freiss (Camus), Philippe Guillard (Le fils de Jô) et Philippe Lioret (Toutes
nos envies).
Le festival attire chaque année plus de 20000 spectateurs en 4 jours, des francophiles et étudiants de Richmond et
de la région du sud est des Etats Unis.
Unifrance USA
“Iqbal”, coproduction grand public engagée
Date: 17/04/2012
Produire un film engagé s’adressant à une cible familiale n’est pas chose aisé. Après avoir testé des schémas
traditionnels, “Iqbal” travaille de nouvelles pistes et entre en production [présenté au 2e Cartoon Connection de
Montréal en décembre dernier, voir l'article D'un Cartoon à l'Autre].
Iqbal, l’histoire d’un enfant qui n’avait pas peur s’inspire d’une histoire vraie, celle d’Iqbal Masih, un Pakistanais mis
au travail dès ses quatre ans. Arraché aux griffes des fabricants de tapis par la Ligue contre le travail des enfants six
ans plus tard, on l’a cru sauvé. Mais, devenu porte-parole de cette cause, il est mort assassiné à l’âge de 12 ans.
Parrainage de l’Unicef
Porté par l’Italien Franco Serra, chez Gertie, à Milan, notamment coproducteur de “Mia et le Migou” avec Folimage, le
projet est une fiction non biographique adaptant le roman Storia di Iqbal de Francesco D’Adamo, publié dans plus de
30 pays et aujourd’hui étudié à l’école. Initié en 2006, le concept du film a été présenté pour la première fois au
Cartoon Movie 2007. Il a obtenu depuis le soutien du fonds du Mibac, le ministère italien de la Culture, celui du
programme Media et un parrainage de l’Unicef. “Nous avons beaucoup travaillé sur l’écriture car il était assez difficile
de rendre une histoire aussi dramatique, touchante et aventureuse, que celle d’Iqbal Masih pour une cible familiale
sans tomber dans le moralisme, l’accusation ou le folklore, explique le producteur Franco Serra. Nous nous sommes
éloignés de l’histoire originelle pour aborder le thème universel du travail des mineurs, qui concerne aussi les pays de
l’Occident industrialisé.”
Reste que développer un long métrage d’animation autour d’un tel sujet n’est pas vraiment simple. Etude de cas
présentée au 2e Cartoon Connection de Montréal en décembre dernier, le projet Iqbal, chiffré à 6,4 M€, illustrait la
difficulté d’emploi, pour des productions minoritaires tripartites, du minitraité de coproduction franco-canadien – un
dispositif d’aide sélective bilatérale dont ont pu notamment bénéficier le Magasin des suicides, de Patrice Leconte, et
le Jour des corneilles, de Serge Elissade – et interrogeait sur des possibilités de financements alternatifs. Après avoir
changé de coproducteur canadien, Franco Serra a avancé. “Nous avons trouvé en Vivavision [qui produit en
moyenne 150 heures de fiction et de séries d’animation par an] un partenaire très actif et pragmatique, plein d’idées
en termes financiers, d’aspects promotionnels, de droits dérivés, de musique, de jeux vidéo et de déclinaisons multisupports”, relate-t-il.
Sa filiale Vivamondo est désormais chargée de la distribution internationale d’Iqbal. “Avec eux, 2d3D Animations et
les Editions Montparnasse en France, nous sommes en train de mettre en place une chaîne vertueuse de promotion
soit du long métrage, soit de son thème, qui prévoit la coopération et l’aide de l’Unicef en Italie et en France, de Free
the Children, ainsi que d’autres organisations non gouvernementales.”
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Vers un projet global
Cette démarche s’appuie sur les réseaux sociaux et la construction d’un portail dédié au film où il sera possible de
suivre sa fabrication, tout comme avoir des informations sur la situation de l’exploitation des enfants dans le monde.
“Nous développons un projet global que j’espère pouvoir annoncer après l’été”, poursuit Franco Serra. Dans la
continuité du long métrage, celui-ci pourrait aussi compter une série. En attendant, l’animation 3D devrait démarrer
chez 2d3D en France en juillet. L’objectif est que le film soit finalisé en août 2013, avec une idée pour sa sortie dans
le monde entier que Franco Serra ne souhaite pas révéler pour le moment.
Florence Bonvoisin
Paru dans EcranTotal le 7 mars 2012
Euronews arrive sur Google TV aux Etats-Unis
Date: 17/04/2012
Euronews est la première chaîne internationale d’information en Europe. Elle couvre l’actualité mondiale en continu,
grâce à ses 400 journalistes de plus de 25 nationalités, et existe en 11 éditions. La chaîne euronews est proposée à
350 millions de foyers dans 155 pays et est disponible sur toutes les plateformes numériques.
Google TV vient de lancer une application euronews, accessible depuis la section Spotlight (rubrique Featured and
News), en 5 langues (français, anglais, allemand, espagnol et italien). Désormais, les téléspectateurs américains
connectés à ce service auront accès à la demande aux derniers bulletins d’information, aux magazines d’euronews et
au programme emblématique « no comment TV » lancé en 2007 sur YouTube.
Ce rapprochement entre les deux sociétés n’est pas le premier du genre. Euronews et Google avaient déjà collaboré
pour la diffusion d’une interview spéciale du Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, sur
YouTube. Les deux sociétés avaient également travaillé ensemble sur « Trends », programme court sur les sujets les
plus convoités sur les moteurs de recherche de Google en Europe, et pour le lancement des nouveaux sites YouTube
en Europe, au Brésil et au Japon.
Lancée en 2010, la télévision connectée de Google, Google TV, est actuellement disponible aux Etats-Unis sur
téléviseurs et boîtiers HDTV. Google TV réunit la télévision traditionnelle, Internet, des applications et un moteur de
recherche. La première version de la Google TV n’a pas rencontré le succès escompté et fin 2011, moins d’un million
d’appareils proposant la Google TV et de boîtiers Google TV avaient été vendus aux Etats-Unis. Toutefois, Google a
dévoilé une nouvelle version améliorée au CES de Las Vegas en Janvier 2012. Cette fois, LG, Samsung, Vizio et
Sony sont partenaires et vont intégrer Google TV à leurs appareils (lecteurs Blu-Ray et téléviseurs).
La situation devrait donc changer en 2012 avec la mise en vente de la nouvelle version aux Etats-Unis et le
lancement de la Google TV, pour la 1ère fois, en Europe.
Logitech’s Google TV failure: Too much, too soon, de Ryan Lawler, Gigaom; 11 novembre 2011
CES 2012: Television makers push Google TV in Las Vegas, de Andrea Chang, 13 janvier 2012
Google TV is coming to Europe this September, de Janko Roettgers, Gigaom, 2 avril 2012
Scoop: Less than 1M Google TV devices in use, de Janko Roettgers, Gigaom, 28 février 2012
Sonia Droulhiole
TV5MONDE passe de nouveaux accords aux Etats-Unis et étend sa présence dans le pays
Date: 17/04/2012
TV5MONDE a signé de nouveaux accords avec l’opérateur satellite DISH Network pour le lancement de la chaîne
pour enfants Tivi5MONDE, et avec les Nations Unies pour la diffusion d’une version française de l’émission « 21st
Century ».
La chaîne pour enfants Tivi5MONDE est disponible aux Etats-Unis au sein de l’offre du deuxième opérateur satellite
du pays, DISH Network (14 millions d’abonnés au 31 décembre 2011), depuis le 26 janvier dernier. Proposée dans le
bouquet de chaînes francophones de l’opérateur qui, pour 19,99$, donne également accès à TV5MONDE, France 24,
Afrotainment, Trace Urban, Eurochannel, Euronews et Radio France Internationale, Tivi5MONDE est la première
chaîne francophone entièrement dédiée aux enfants aux Etats-Unis et elle est diffusée 7 jours sur 7, 24h/24. La
programmation de la chaîne, qui vise une audience âgée de 4 à 14 ans, est composée de programmes d’animation
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(« Les Daltons », « Marsupilami », « Chasseurs de dragons »), de fictions jeunesse, comme « Tactik », sur le football,
et d’émissions comme « Les Niouzz », sur l’actualité. Grâce au système d’authentification mis en place par DISH
Network, les programmes de Tivi5MONDE sont également accessibles à la demande sur les iPads et iPhones des
abonnés au bouquet francophone.
Autre actualité pour TV5MONDE, le partenariat signé avec l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour la réalisation
et la diffusion d’une adaptation française de l’émission « 21st century », magazine phare de l’ONU créé en 2007,
repris par 50 chaînes dans le monde, dont la BBC. Présenté par la journaliste française Charlotte Le Grix de la Salle
depuis le siège des Nations Unies à New York, « 21ème siècle » propose, chaque mois, deux à trois reportages sur
des thèmes à portée universelle comme la condition des femmes, la violation des droits humains, la pauvreté, etc.
Une soirée de lancement a été organisée au siège des Nations Unies le 20 mars en présence de la Directrice
générale de la chaîne, Marie-Christine Saragosse, et du Secrétaire général adjoint de l’ONU à la communication et à
l’information, Kio Akasaka. TV5MONDE diffuse l’émission sur ses différents canaux à travers le monde depuis le 9
mars et le programme de 26 minutes peut également être visionné sur le site Internet de la chaîne, avec pour certains
sujets, un accompagnement pédagogique spécifique.
TV5MONDE a fêté ses 10 ans de présence aux Etats-Unis au mois d’octobre 2011. Au cours de cette décennie, la
chaîne a passé des accords avec les principaux opérateurs du câble et du satellite américains, ce qui lui permet
d’être désormais présente dans près de 360 000 foyers dans le pays. D’après les études de TV5MONDE, 60% de
ses abonnés aux Etats-Unis sont américains et ils regardent la chaîne, en moyenne, 13,5 heures par semaine.
Vendue à la carte pour 10$ par mois par la plupart des opérateurs qui la proposent, la chaîne est également
distribuée dans le bouquet «extended basic» des Etats très francophones de Louisiane et du Maine par les câbloopérateurs Cox Communications et Time Warner Cable. TV5MONDE Etats-Unis est aussi reprise sur le service
ADSL d’AT&T, leader des opérateurs de télécommunications aux Etats-Unis, et sur celui de son concurrent, Verizon.
Parmi les derniers développements concernant TV5MONDE Etats-Unis figurent de nouveaux accords conclus avec
l’opérateur américain Comcast, pour renforcer la distribution de la chaîne francophone sur le réseau câblé de ce
distributeur en Floride, et avec Cox, afin d’accroître la présence de TV5MONDE en Virginie.
Géraldine Durand
D’un Cartoon à l’autre
Date: 11/04/2012
Parmi ses divers rendez-vous, Cartoon compte les Cartoon Connection. Avant Busan, en Corée du Sud, du 19 au 22
mars, le précédent s’est déroulé à Québec, au Canada, du 5 au 8 décembre dernier. Il avait pour objectif de renouer
les relations entre producteurs européens et canadiens.
Soutien de l’industrie de l’animation européenne depuis plus de vingt ans, Cartoon, organisation internationale à but
non lucratif basée à Bruxelles, qui reçoit le soutien financier du programme Media de l’Union européenne pour mener
ses activités, organise quatre grands types de rendez-vous par an. Ses manifestations phares sont le Cartoon Forum,
centré sur la série animée, qui réunit plus de 750 participants en septembre et s’ancre à Toulouse à partir de cette
année, et le Cartoon Movie, dédié au long métrage d’animation, qui se bonifie chaque année en accompagnant la
croissance de la production européenne en s’enracinant au mois de mars à Lyon.
Entre les deux se tiennent des Cartoon Masters – séminaires de formation qui réunissent une centaine de
professionnels chacun autour de questions touchant au financement des films ou des séries, ou s’intéressant au
transmédia –, et des Cartoon Connection. Il s’agit là d’un nouveau programme destiné à développer les liens
commerciaux et créatifs entre les professionnels de l’animation européens et leurs homologues basés en Corée du
Sud, en Amérique latine et au Canada, afin d’améliorer leur connaissance mutuelle des marchés et à encourager la
coopération et la circulation des œuvres d’animation.
Un pays à redécouvrir
Après l’Argentine et la Corée du Sud, le Canada était ainsi en décembre dernier, pour la deuxième année, la
destination d’une délégation de producteurs et de diffuseurs européens. Après Ottawa en 2010, Québec est devenue
la ville d’accueil de la manifestation, soutenue par le programme Media Mundus de l’UE et co-organisée avec les
Rencontres cinématographiques du Québec, qui comptent bien pérenniser le rendez-vous afin de faire de Québec
“une plaque tournante de l’animation”. Pour 146 participants issus de 14 pays, le menu était très dense. Le matin, des
tables rondes en anglais, comptant 28 intervenants au total, permettaient de se faire une idée des différents
dispositifs d’aide à la production canadiens ainsi que des traits saillants des programmes destinés aux enfants des
grandes chaînes (BBC, RAI, FTV, Lagardère, Canal+, M6 , TVO, Teletoon…) situées de part et d’autre de
l’Atlantique. Des analyses de producteurs et deux études de cas complétaient le dispositif. Les après-midis étaient
dédiés aux rendez-vous individuels de prise de contact entre producteurs canadiens et européens.
Il ressort de ces échanges que le Canada, pays qui dispose du plus grand nombre d’accords de coproduction dans le
monde – avec 53 traités signés, il devance de peu la France – souhaite reconquérir l’Europe, et plus particulièrement
la France, avec laquelle il a beaucoup plus coproduit par le passé qu’il ne le fait actuellement. De fait, l’évolution de la
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structure du financement a évolué en Europe avec la monnaie unique, la multiplication des dispositifs de crédit
d’impôt, l’évolution du compte de soutien pour les Français ainsi que l’élargissement des capacités d’attraction de nos
voisins belges et luxembourgeois. L’absence de décalage horaire et la proximité sont d’autres atouts.
Reste que, sur le Vieux Continent, les attraits de nos voisins sont désormais tellement courus que l’on se bouscule au
portillon. Du coup, le rafraîchissement des dispositifs de soutien canadiens leur donne un lustre nouveau. Ils sont
aussi particulièrement en pointe pour tout ce qui touche au jeu vidéo et aux nouveaux médias. “Le Canada, et surtout
le Canada français, entend bien redevenir attractif”, souligne Jean-Paul Commin, venu en reconnaissance pour le
compte des Armateurs, qui ont déjà coproduit avec le Canada la série T’choupi et les Triplettes de Belleville. Mais
c’était il y a un certain temps… “Les Canadiens ont des projets, mais leurs problèmes de financement sont encore
plus aigus que les nôtres vu la taille de leur marché et l’invasion de la production américaine, poursuit-il. Alors que ce
type de rencontres est plutôt un terreau fertile pour la série télé, ils montrent un véritable intérêt pour le long métrage.
Les Européens étant vécus comme très dynamiques et créatifs sur ce terrain.” Après ce premier voyage prospectif,
destiné à “jauger des capacités à produire ensemble et à chercher des atomes crochus”, le Canada fera, en tout cas,
partie de la réflexion pour les projets à développer.
Il y a une centaine de producteurs d’animation indépendants au Canada, dont plus de 90 travaillent pour la télévision
et une dizaine pour le cinéma. Pour Téléfilm Canada, l’agence fédérale de développement et de promotion des
industries de l’image au Canada, la production locale d’animation représente un volume d’affaires de 188 M$
canadiens en 2010, avec 83 % de production en langue anglaise. Ce CA représente 10 % du total de la production
nationale. Il représente aussi 307 heures produites, soit – 26 % par rapport à l’année précédente. En nombre de
projets, la France reste le principal coproducteur du Canada (35 %) entre 2006 et 2010, devant la Grande-Bretagne
(18 %), l’Australie et l’Allemagne (chacun 8 %). En 2010, les 62 coproductions menées, tous genres confondus,
représentent 410 M$ canadiens. 17 concernent l’animation, trois sont des longs métrages et 14 des programmes TV.
Ces coproductions officielles sont reconnues comme 100 % canadiennes, ce qui leur donne un accès au même
soutien que les productions canadiennes.
En matière de sources de financement, les combinaisons possibles sont nombreuses entre fonds fédéraux (crédit
d’impôt, géré par la Société de développement des industries culturelles plus connue sous l’acronyme de Sodec,
soutiens gérés par Téléfilm Canada et Canada Media Fund, National Film Board, et Canadian Broadcasting
Corporation), fonds provinciaux (crédit d’impôt et incitations fiscales, aide sélective, télé-diffuseurs locaux) et fonds
privés (télédiffuseurs privés, distributeurs, apports en industrie, etc).
Partie remise
Au Cartoon Connection Europe-Canada, parmi les membres de la délégation française, Dora Benousilio a présenté
trois projets télé, dont une série ludo-éducative de 26×3’ et un spécial de 26’, ainsi qu’un long d’animation développés
par Les Films de l’Arlequin. “Comme dans le cadre d’une coproduction, on s’embarque pour plusieurs années, les
relations humaines sont très importantes, explique la productrice. Les Canadiens sont très conviviaux et il est très
simple de nouer des relations avec eux.” Elle a rencontré de nombreuses sociétés dans le cadre des après midi de
rendez-vous. “Tous ceux que j’ai vus se sont montrés intéressés par mes projets télé, pour le long métrage cela
semblait plus compliqué, poursuit Dora Benousilio. Après avoir signé avec France Télévisions le Père frimas, un
spécial de 26’, j’ai essayé de monter une coproduction avec l’un producteur canadien que j’avais rencontré. Mais, sur
un projet aussi ponctuel, il n’a pas été facile de mettre en place une coproduction 80-20 en n’ayant que la
postproduction son à faire sur place. Mais, je sais que ce n’est que partie remise.”
Florence Bonvoisin
Paru dans EcranTotal le 7 mars 2012
L’avenir de la télévision connectée selon Roku
Date: 17/04/2012
La popularité croissante de la vidéo sur Internet va sans aucun doute modifier rapidement la façon dont le contenu
vidéo est visionné. Une question demeure : quels acteurs sortiront vainqueurs sur ce marché ?
Le CEO et créateur de Roku (boîtier qui permet de regarder des vidéos transmises en streaming par Internet sur sa
télévision), Anthony Wood, a une réponse : il prévoit l’émergence d’un opérateur proposant des programmes
similaires à ceux proposés par les opérateurs du câble, mais sur Internet (Virtual MSO) dans les 4 ou 5 années à
venir. D’ici là, selon ses prévisions, Netflix devrait dépasser la barre des 50 millions d’abonnés, le DVR (enregistreur
numérique) devrait disparaître et le streaming devrait être disponible sur la majorité des télévisions dans le monde.
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Anthony Wood s’est exprimé sur ces différents sujets le 20 mars 2012 lors de la conférence OTTCON (Over-the-Top
TV Conference) à Santa Clara en Californie.
Créée en 2002, la société Roku a rencontré un vif succès grâce à son produit, devenu rapidement un des boîtiers
over-the-top les plus populaires du marché américain, avec plus de 2,5 millions d’unités vendues à ce jour.
Cependant, les consommateurs ont plus d’options que jamais pour consommer du contenu en streaming et Roku est
en concurrence directe avec les mastodontes Apple et Google. Mais c‘est surtout les téléviseurs connectés (ou
smarts TVs) qui sont les concurrents les plus sérieux du boîtier Roku, même si Anthony Wood ne semble pas inquiété
par leur croissance notable. Il affirme en effet que les boîtiers Roku ont diffusé en streaming deux fois plus d’heures
que les télévisions connectées en 2011, soit environ 12 heures de contenu par semaine et par appareil.
Selon les recherches menées par la société Roku, la qualité de l’interface fait partie des principaux critères de choix
des consommateurs pour ce type de produit. Or, l’un des principaux défauts des smart TVs est justement que leurs
logiciels deviennent obsolètes au bout de 2 ou 3 ans, alors qu’un téléviseur se change généralement tous les 6 à 8
ans. Anthony Wood pense que les consommateurs obtiennent un meilleur service en achetant une télévision
classique et un boîtier connecté à Internet séparé. Il explique que les logiciels de Roku sont mis à jour touts les deux
mois et que de nouvelles chaînes sont ajoutées toutes les semaines. Les boîtiers Roku proposent ainsi plus de 500
chaînes. Roku ne propose cependant que peu de contenu des réseaux câblés et des networks, si ce n’est celui
disponible sur abonnement sur Hulu Plus. Au classement des services les plus populaires sur les télévisions
connectées et les boîtiers permettant le streaming sur Internet, Netflix est toujours classé premier, Hulu Plus arrivant
peu après.
Actuellement, l’essentiel du contenu visionné en streaming sur téléviseur l’est par le biais de consoles de jeux vidéo
et d’ordinateurs, explique Anthony Wood, mais la situation est en train de changer et bientôt, les boîtiers type Roku et
les télévisions connectées prendront le relais. Le marché des offres OTT gagnant en maturité (Les services TV
Everywhere des câblo-opérateurs vs les offres Over the Top, Mediamerica, 10 novembre 2011), les propriétaires de
contenu deviennent plus exigeants. Le but n’est plus d’avoir son contenu disponible sur le plus de plateformes
possibles, mais d’être présents sur celles qui possèdent une large part de marché. HBO offre un exemple de cette
politique : sa nouvelle application HBO GO est disponible uniquement sur la Xbox de Microsoft, les boîtiers Roku et
ceux de Samsung Electronics. Comme les propriétaires de contenu se tournent en premier vers Apple et ses
innombrables appareils, son format d’encodage est devenu la norme de l’industrie. Roku acceptant ce format, la
société récupère une grande partie du contenu d’Apple, précise Anthony Wood.
Anthony Wood sépare les distributeurs de contenu vidéo en streaming en trois catégories : les offres OTT comme
Netflix et Hulu, agrégeant du contenu média traditionnel, des applications classiques qui proposent le contenu d’une
seule chaîne de télévision et les marques qui naissent avec l’émergence de nouveaux canaux de distribution, comme
Glenn Beck TV (la chaîne HD programmée de, par et avec Glenn Beck) et Revision3 (service video indépendant
gratuit qui créé, produit et distribue des émissions télévisées sur des sujets de niches).
Les applications de ces nouveaux diffuseurs posent de nouveaux défis à l’environnement classique du streaming.
Certaines sociétés vont en effet devoir faire face à des problèmes d’images de marque et de relations clients.
Comcast, Time Warner Cable et DirecTV bloquent par exemple en ce moment l’application HBO GO sur les boîtiers
Roku, préférant la distribuer sur leurs propres services à la demande. Comcast permet ainsi l’accès à ce même
contenu sur sa propre application XFINITY TV everywhere.
L’autre problème est la mise en valeur des applications moins connues – un problème analogue à celui des centaines
de chaînes disponibles sur la télévision. Surtout que peu de marques ont une image déjà reconnue sur le marché du
streaming. Le design de l’interface prend alors une importance cruciale. Roku travaille ainsi à mettre à jour son
interface pour pouvoir mettre en avant de façon efficace les 500 chaînes proposées.
Selon Anthony Wood, les 10 prochaines années devraient voir une explosion de la disponibilité du contenu vidéo,
accessible sur n’importe quel appareil n’importe quand. Cependant, il reste des problèmes à régler, notamment celui
des droits de diffusion, les coûts dépassant souvent les bénéfices pour les diffuseurs. Il y a également des problèmes
d’encodage et de DRM, qu’il faudrait standardiser. Or, cette industrie a toujours eu les plus grandes difficultés à
s’accorder sur ce genre de procédures.
The future according to Roku, de Perkin di Grazia, SNL Kagan, 28 mars 2012
HBO Go Not Working on Your Roku? Don’t Blame HBO, de Sean P. Aune, TechnoBuffalo, 10 février 2012
Sonia Drouhiole
Wal-Mart dévoile les détails de sa nouvelle offre numérique
Date: 17/04/2012
Le cloud (stockage de données à distance) fait son apparition dans les magasins Wal-Mart.
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Le distributeur a annoncé le 13 Mars dernier que les consommateurs pourraient bientôt apporter leurs DVD et Blu-ray
en magasin et recevoir en échange un accès à la version numérique de ces titres. La conversion du contenu en
qualité équivalente coûtera 2 $ et les DVD en format standard pourront être convertis en haute définition pour 5 $.
“Le nouveau service “disc-to-digital” de Wal-Mart Entertainment permettra à nos consommateurs de revoir les films
qu’ils possèdent déjà sur une variété de nouveaux supports, tout en préservant l’investissement qu’ils ont effectué au
fil des années en achat de DVD” a déclaré John Aden, vice président du merchandising chez Wal-Mart. “Nous
pensons que ce service révolutionnaire ajoutera de la valeur aux DVD déjà achetés et encouragera nos
consommateurs à continuer de constituer des collections de films physiques et numériques dans le futur”.
Ce service, rendu possible grâce à un partenariat avec les 5 principaux studios américains, Paramount Home
Distribution de la société Viacom, Sony Pictures Home Entertainment du groupe Sony, Twentieth Century Fox Home
Entertainment de la société News Corp, Universal Studios Home Entertainment de la société NBCUniversal Media et
Warner Bros. Home Entertainment de Time Warner Inc, sera lancé le 16 avril prochain dans plus de 3500 magasins.
Le service sera hébergé et géré par VUDU, la plateforme de vidéo en streaming acquise par Wal-Mart en 2010 (Lire
Wal-Mart confirme l’acquisition de VUDU, Médiamérica, 24 février 2010). Lorsqu’un consommateur apportera ses
DVD édités par les studios partenaires, un conseiller l’aidera à créer un compte gratuit sur VUDU, lui permettant ainsi
d’accéder aux versions numériques des films sur cette même plateforme.
Ron Sander, Président de Warner Home Video, a déclaré que cette nouvelle offre aiderait les consommateurs à
“prendre conscience des avantages du numérique”.
Wal-Mart unveils pricing, launch date for disc-to-digital offering, de Sarah Barry James, SNL Kagan, 13 mars 2012
Emmanuel Libet
Vidéo à la demande (VoD) sur le câble : une opportunité qui n’a pas été saisie
Date: 03/04/2012
Des études récentes montrent que les câblo-opérateurs ont laissé passer une potentielle source de revenu
importante en ne saisissant pas assez vite l’intérêt de la VoD. Ils auraient ainsi perdu des milliards de dollars en
revenus publicitaires, tout en laissant le champ libre au développement d’alternatives over-the-top (OTT) comme
Netflix (cf. l’article Les services TV Everywhere des câblo-opérateurs vs les offres Over the Top, Mediamerica, 10
novembre 2011).
The Diffusion Group (société qui propose des études de marché et du conseil) estime qu’actuellement, la VoD
représente 1% du temps de visionnage de la télévision aux Etats-Unis, soit 3.6 milliards d’heures sur les 350 milliards
regardées pendant l’année 2010. A titre de comparaison, Netflix a annoncé 2 milliards d’heures de visionnage en
streaming au seul quatrième trimestre 2011, soit 80% de plus que le nombre d’heures vues en VoD rapportées par
les câblo-opérateurs et opérateurs des télécommunications sur la même période.
Bien que les services de VoD du câble soient disponibles dans près de 52 millions de foyers aux Etats-Unis alors que
42.9 millions d’entre eux ont un enregistreur vidéo numérique (DVR), l’étude rapporte que l’usage du DVR est 8 fois
supérieur à celui de la VoD. Cette situation n’est pas avantageuse pour les câblo-opérateurs et les publicitaires. En
effet si la publicité est relativement protégée sur les services de VoD (il est impossible de l’éviter), elle l’est moins sur
les DVR sur lesquels il est possible de la visionner en avance rapide.
En termes de chiffre d’affaires, le service de VoD Hulu a annoncé un revenu publicitaire de 263 millions de dollars en
2010, soit le double de celui enregistré par un câblo-opérateur comme Comcast ou un opérateur de
télécommunications comme Verizon.
Analyste chez The Diffusion Group, Bill Niemeyer pense que si les opérateurs de la télévision payante avaient réalisé
le potentiel de la VoD il y a 10 ans, au lieu de laisser aux services OTT une longueur d’avance, ce marché pourrait à
présent valoir jusqu’à 6 milliards de dollars.
« Les services de VoD en ligne enregistrent désormais un nombre de visionnages importants, des revenus
conséquents liés aux abonnements et à la publicité, et bénéficient de la loyauté de leurs utilisateurs – autant
d’avantages dont les opérateurs de la télévision payante auraient pu bénéficier s’ils s’étaient préparés à l’inévitable :
la concurrence venant d’Internet », explique Bill Niemeyer.
The Diffusion Group souligne également les nombreux problèmes qui handicapent la VoD depuis ses débuts sur la
télévision payante, notamment l’absence de publicités dynamiques, de techniques de mesure adéquates et
d’interfaces consommateurs attirantes. Les chaînes de télévision ont ainsi été découragées de faire un effort au-delà
de leurs obligations contractuelles.
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Bill Niemeyer critique aussi l’attitude des câblo-opérateurs qui, selon lui, se sont trop concentrés sur l’offre de TV
Everywhere pour contrer les services comme Netflix et autres plateformes numériques, alors que le développement
des services de VoD du câble aurait mieux protégé les valeurs de la télévision classique, ouvrant en même temps
des opportunités pour la publicité interactive.
The Diffusion Group estime que Comcast, le premier câblo-opérateur et plus large fournisseur de VoD aux EtatsUnis, n’a pas enregistré de croissance dans la consommation de la VoD sur les cinq dernières années, alors que la
société a doublé le contenu disponible sur sa plateforme. Comcast et Cablevision ont récemment annoncé
séparément qu’ils allaient mettre à jour leur service et capacités de VoD avec de la publicité dynamique et interactive,
même si les spécificités du déploiement n’ont pas été révélées pour l’instant.
Les opérateurs de satellite n’ont pas été inclus dans l’étude, leur offre de VoD étant considérée comme trop réduite.
Study: Cable industry fumbled VOD, de Andrew Wallenstein, Variety, 6 mars 2012
Sonia Droulhiole
Machinima : une révolution dans le monde des médias
Date: 17/04/2012
Au mois de mars 2012, les vidéos du site Machinima ont été vues 1,3 milliards de fois. La société de diffusion de
vidéos en ligne compte 149 millions d’utilisateurs uniques, principalement une population jeune et masculine et entre
sa chaîne sur YouTube et ses autres plateformes de diffusion (Facebook, Twitter, Apple et Android), Machinima
revendique 101 millions d’abonnés. A titre de comparaison, la chaîne de télévision américaine CBS compte environ
350 000 abonnés sur YouTube et, en 6 ans, elle a enregistré 1,2 milliards de visionnage pour son contenu sur
Internet.
Machinima est en passe de devenir un des acteurs majeurs du secteur des médias grâce à la diffusion de
programmes réalisés pour le web. YouTube cite d’ailleurs la chaîne Machinima comme un des exemples de réussite
de sa stratégie 100 chaînes pour 100 millions de dollars.
Le nom de la société vient de l’association des termes « machine » et « cinéma ». Le site Machinima.com existe
depuis 2000 et propose des vidéos d’un genre qui existait déjà avant sa naissance, soit des courts métrages ayant
recourt à des images de jeux vidéo ou faisant référence à des personnages de jeux vidéo, pour les parodier par
exemple.
Comme l’explique Hugh Hancock, co-fondateur de Machinima : « Au cours des 100 dernières années, les jeux vidéo
sont devenus des éléments essentiels de notre culture. C’est un médium incroyable, mais inaccessible, contrairement
au film par exemple. Or, un nombre important de joueurs veulent aller au-delà de la simple consommation de jeux. Ils
veulent créer et ils peuvent le faire ainsi pour moins de 50$ ».
Il ne s’agit pas, comme certains peuvent le croire, d’une simple communauté underground de joueurs fanatiques,
mais d’un véritable business.
Au départ, Machinima était concentré essentiellement sur le jeu Halo, un gros succès sur la Xbox. Puis, la tendance
s’est décalée vers les jeux de combat individuels (first-person-shooter games), ensuite vers le sport, les jeux
d’aventure et, enfin, les séries. Machinima produit des programmes diffusés quotidiennement comme Inside Gaming
(qui donne des conseils sur les jeux individuels), des talk shows, des revues, des couvertures d’évènements, etc.
Ainsi, la chaîne Machinima sur YouTube propose une grande variété de contenu, en partie produit par la société, et
comme le souligne le CEO de la compagnie, Allen DeBevoise, cela ressemble plus au câble qu’à Internet.
C’est pourquoi certains considèrent que Machinima est plus qu’une puissante « super-niche » : la société serait à la
tête d’une véritable révolution dans le monde des médias, au sein de laquelle de véritables chaînes de télévision
verraient le jour sur YouTube, sans nécessiter de boîtier du câble. Certains pensent même que Machinima va
provoquer un bouleversement du paysage audiovisuel américain plus important que lorsque les chaînes de télévision
câblées ont été lancées dans les années 80.
Les revenus publicitaires de la société ont progressé de 300% au cours des trois dernières années et parmi ses
clients figurent Bing, Paramount Pictures, Motorola, Pizza Hut, Verizon et Axe d’Unilever.
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Depuis les parodies grossières de Halo, Machinima a beaucoup évolué et a désormais une vraie programmation avec
des programmes à succès comme la très populaire série Mortal Kombat: Legacy qui a comptabilisé 4 à 6 millions de
visionnages par épisode. En 2011, Machinima a lancé son projet le plus ambitieux avec RCVR, une série de sciencefiction qui aurait toute sa place sur une chaîne du câble. Sponsorisée par Motorola, la série a réuni près d’1 million de
spectateurs pour chacun de ses 6 épisodes. Pour le moment, il n’est pas certain que RCVR ait une suite, mais une
autre série sur des joueurs chasseurs de zombies, Bite Me, coproduite avec Lionsgate, qui enregistre plus de
500 000 visionnages par épisode, en est déjà à sa deuxième saison. Le groupe aurait une douzaine de séries en
développement actuellement, toute produites professionnellement.
La chaîne continue de diffuser des programmes non-professionnels et compte près de 4 200 partenaires amateurs et
semi-professionnels qui produisent des vidéos pour Machinima. Toutefois, l’importance de ces partenaires dans la
programmation de la chaîne pourrait, à l’avenir, poser problème à certains publicitaires. Certaines vidéos sont en effet
marquées par un vocabulaire et des thématiques qui pourraient en choquer plus d’un. Cependant, Machinima est
parvenu à bâtir une incroyable communauté et comme le souligne Fred Seibert, Directeur créatif chez MTV dans les
années 80, « au bout du compte, les publicitaires vont là où le public leur dit d’aller, et non l’inverse ».
Machinima! Adventures of a Digital Content Company, de Mike Shields, Adweek, 03 avril 2012
Géraldine Durand
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