REFLEXIONS SUR L`ARRIMAGE DU FRANC CFA à L`EURO

**COLLECTIF DE REALISATION DE L’ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**
CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE (C.M.D.P.)
REFLEXIONS SUR
L’ARRIMAGE
DU FRANC CFA à L’EURO
§
En réponse à nos correspondants
concernant la Conférence tenue
à la Sorbonne autour
du livre du Professeur Nicolas
intitulé « Euro contre l’Afrique »
animée par
le Professeur Kapet de BANA
- le 16 décembre 2001-
COLLECTIF DE REALISATION DE L’ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM
CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE
85, bd Saint – Michel – 75005 Paris – tel/fax : 01.43.25.80.50.
site Internet : « Mémoire d’Afrique » : http://africa.smol.org
CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE (C.M.D.P.)
J’ai bien reçu votre message concernant la Conférence que j’ai animée à la Sorbonne,
autour du livre du Professeur Ivoirien Nicolas intitulé « EURO contre l’Afrique », sur le franc
CFA.
Autant la plaquette publicitaire de Madame Corinne Mandjou, que vous nous avez
envoyée, reflète la démarche des cadres au service du système néocolonial, au profit de leurs
maîtres, anciens colonisateurs qui se servent d’eux pour véhiculer des messages de
subordination et d’étouffement du génie africain, autant la Conférence de la Sorbonne a
montré que l’euro, de l’Union Européenne de 12 nations sur 35, ne représente toujours pour
l’Afrique qu’une perte de sa souveraineté de stratégie et d’initiative nationales et
internationales maîtrisées. Car si 12 pays de l’Europe occidentale ont fait l’Union Européenne
dotée d’une monnaie appelée « EURO », pourquoi l’Afrique renaissante ne pourrait-elle pas
aussi battre monnaie ?
Ce qu’il faut retenir
1°) Le franc CFA ou appendice colonial du franc français est garanti par la Banque Centrale
française.
2°) L’EURO qui remplace aujourd’hui le franc français entraîne en même temps la disparition
du franc CFA mais qui n’accorde aux 14 pays africains arrimés que 65% de parité par rapport
à l’ancien franc français devenu quant à lui 100% EURO.
3°) Autant les pays africains subordonnés, arrimés au système monétaire français, n’ont
jamais été associés ni même prévenus pour la dévaluation du franc CFA, autant ils ne le
seront pas davantage si on venait à opérer d’autre dévaluation par rapport à l’EURO.
Pour ces raisons politiques et économiques, entre autres, la conférence de la Sorbonne
a insisté sur la nécessité que l’Union Africaine peut et doit se doter d’une monnaie à
l’exemple de l’Union Européenne. Cette logique me semble implacable.
De la même manière que l’Europe refuse la souveraineté du dollar, l’Afrique peut tout
aussi refuser la souveraineté de l’EURO ; une logique également implacable.
D’abord de quelle Afrique s’agit-il et face à quelle Europe ? Si ce n’est une dizaine de
petits pays d’anciennes colonies françaises et néocolonisés par la France aujourd’hui.
Il s’agit pour l’élite africaine authentique, c’est-à-dire celle qui n’aurait pas encore
tronqué sa nationalité d’origine pour se prostituer à la nationalité de l’ancienne puissance
esclavagiste, de réfléchir avec la pertinence patriotique dont sont incapables les agents
pigistes qu’utilise RFI. Ces vacataires utilisés pour les rubriques non pourvues de spécialistes
accrédités, surtout quand il s’agit de parler de l’Afrique, en termes de faits divers, en direction
des auditeurs de la radio trottoir, sont armés de plaquettes officielles d’explication, du genre
Corinne Mandjou, pour aller dans la rue expliquer l’utilisation et la consommation de la
monnaie de leurs maîtres.
Pour notre part, notre mission historique a toujours consisté et consiste davantage à
expliquer par le biais de la pédagogie politique, le contenu économique des civilisations. Et
pour ce faire, le lieu-dit en la matière, pour que l’histoire enregistre, aura été, concernant le
franc colonial français CFA, la Sorbonne française, le haut lieu de la culture, de la science et
de la civilisation française où nous avons souvent rendez-vous avec l’Europe dont l’EURO est
le symbole catalyseur des diversités civilisationnelles.
La France est une nation qui dicte à 14 autres nations arrimées à son système socioéconomique, politique et culturel du fait de la traite négrière, de la colonisation et de la
néocolonisation esclavagiste. Sinon, à l’heure de la mondialisation, l’Afrique indépendante
n’a pas besoin de passer par la France pour être arrimée à quelque système étranger que ce
soit et surtout quand il s’agit de lui payer le droit de passage ou d’arrimage au plus fort (65%
concédés à la France pour arrimer les pays africains à l’EURO, plutôt européen que français,
une sorte de droit de cuissage).
Eh oui, l’Afrique des journalistes de RFI en est encore là. Il s’agit désormais de
dépasser ces explications de bas ventre et d’estomac vide car la France et ces agents de RFI
nous tiennent par les tripes et l’estomac. Nous menons un combat pour une mondialisation
démocratique contre une mondialisation oligarchique à la française de RFI.
A la limite, pourquoi la majorité des pays européens eux-mêmes, pourtant concernés
au premier chef, soit refusent d’adhérer à l’EURO des 12, soit sont empêchés par le club des
autarciques à l’envers, pour ne pas dire des protectionnistes antiprotectionnisme. C’est pour
lever ce barrage historico-socio-politique et culturel, en vue de désenclaver l’Afrique, que
nous travaillons au sein du Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine et de la Société
Savante des Encyclopédistes africains.
On n’a pas besoin d’être intelligent pour savoir comment changer le franc français ou
le franc CFA en EURO. Il ne s’agit d’ailleurs pas de changer mais de faire disparaître un
produit pour vivre d’un nouveau, sans variation de parité en terme de partenariat et de
coefficient monétaire par rapport au taux de change et de rapport qualité-prix ou valeurquantité au plan de l’étalon arbitral et arbitrairement fixé unilatéralement.
J’ai eu l’occasion de dire à mon ami Konan Bani, l’éminent gouverneur de la Banque
Africaine de l’Ouest (B.C.A.O.) que l’Afrique du franc CFA comme de l’EURO était sans
monnaie de souveraineté nationale.
Encore une fois, ne nous arrêtons pas aux informations des journalistes de la radio
trottoir du genre, plaquette de Corinne Mandjou, que vous nous avez envoyée, extraite du site
internet « actualités RFI » pour nous convier à consommer les valeurs économiques,
politiques et sociales fabriquées par d’autres et jamais par nous.
Quoiqu’il arrive, l’Afrique sortira un jour du système européen de la monnaie pour sa
propre monnaie compétitive avec celle des autres continents, soit de nation à nation, soit de
région à région, soit de continent à continent avec l’élément essentiel qui valide tout système
monétaire, la confiance des peuples utilisateurs concernés. La bonne preuve, c’est que c’est
par voie référendaire que les pays européens ont procédé, au niveau de leurs peuples, à ce
changement de politique économique et sociale. Qui donc des pays africains a osé interroger
son peuple ou tout au moins entreprendre une campagne de sensibilisation en la matière ?
Quelle misère devant laquelle notre mission historique de désaliénation de nos peuples
reste grande.
Pour le Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine,
le Professeur Kapet de BANA
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