L`envol du dragon noir

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L`envol du dragon noir
Chroniques des jours sombres – L'envol du dragon noir – Wylfrin Vallad – mai 2008
L'envol du dragon noir
L'oeuf du dragon noir fut fendu,
Et sa jeunesse fut perdue.
Le soufre chaud de la haine consuma
La coquille et l'enfant en deçà.
Blessure non mortelle pour le jeune dragon,
Mais cicatrice cruelle en son esprit fécond.
Les ailes déployées, si grandes que la nuée,
La gueule enflammée, si mortelle que l'épée,
Signe qu'il n'y a nul espoir,
Ainsi vient l'envol du dragon noir.
Au fond de l'iris rouge du monstre bardé d'écailles
Se lit la souffrance exprimée dans ses batailles,
Ses yeux pleurent à jamais son cruel destin.
Un pouvoir incontrôlé a fait de l'enfant son festin,
Ronge son coeur et ronge son esprit.
Le dragon est un monstre privé de répit.
Les ailes déployées, si grandes que la nuée,
La gueule enflammée, si mortelle que l'épée,
Signe qu'il n'y a nul espoir,
Ainsi vient l'envol du dragon noir.
Le dragon s'envole vers les nuées,
Honni, banni, vomi par sa couvée.
La horde des dragons a rejeté ce fils impie.
Comme vengeance il a pris toutes leurs vies.
La couvée, au crépuscule, se meurt.
Le dragon noir est devenu empereur.
Les ailes déployées, si grandes que la nuée,
La gueule enflammée, si mortelle que l'épée,
Signe qu'il n'y a nul espoir,
Ainsi vient l'envol du dragon noir.
Sous les nuées, sous les noirs nuages,
S'étendent les ailes d'un sinistre présage,
Les volcans des terres natales
Vomissent une colère sans égale.
Le feu accompagne le règne
Du dragon, dont le coeur saigne.
Les ailes déployées, si grandes que la nuée,
La gueule enflammée, si mortelle que l'épée,
Signe qu'il n'y a nul espoir,
Ainsi vient l'envol du dragon noir.
Chroniques des jours sombres – L'envol du dragon noir – Wylfrin Vallad – mai 2008
Les griffes acérées, les crocs de mort,
Servent la sauvagerie d'un esprit retord,
D'une intelligence aussi aiguisée
Que la pointe de sa queue dardée.
Le dragon noir crache le feu et l'acide,
Son esprit est de flammes et son coeur aride.
Les ailes déployées, si grandes que la nuée,
La gueule enflammée, si mortelle que l'épée,
Signe qu'il n'y a nul espoir,
Ainsi vient l'envol du dragon noir.
Il s'envole et sème la destruction,
Tout ce qu'il touche, il corrompt,
Son nom est l'étendard de la mort,
La fureur fait bouillir son cruel ichor.
Sous sa griffe la terre même se corne,
Son ombre recouvre un royaume morne.
Les ailes déployées, si grandes que la nuée,
La gueule enflammée, si mortelle que l'épée,
Signe qu'il n'y a nul espoir,
Ainsi vient l'envol du dragon noir.
Quand enfin, il entra en dormition,
Durant neuf années, sans dragon,
Le peuple du monde fut à sa joie,
Mais sous terre grondait le mal d'autrefois.
Or, à l'aube du neuvième hiver,
Le coeur noir s'envola hors de sa tanière.

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