theme 2 amenger et developper le territoire francais

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theme 2 amenger et developper le territoire francais
THEME 2
AMENGER ET DEVELOPPER LE TERRITOIRE FRANCAIS
QUESTION 1
VALORISER ET MENAGER LES MILIEUX
CHAPITRE 1
LA GESTION DURABLE D’UN MILIEU (Etude de cas)
CHAPITRE 2
POTENTIALITES ET CONTRAINTES DU TERRITOIRE FRANCAIS
INTRODUCTION
 Définition du sujet
Le territoire français présente une grande diversité de milieux. Milieu,
désignant l’ensemble des éléments de la nature présents dans un lieu et
plus ou moins transformés par l’action de la société.
La gestion de ces milieux implique en premier lieu la valorisation de leurs
ressources, à savoir l’utilisation de leurs potentialités afin de créer des
richesses. Cette mise en valeur est au centre d’enjeux économiques, sociaux
et environnementaux que chaque acteur apprécie différemment.
Face à la nécessité de développer des stratégies de développement durable,
des compromis sont de plus en plus recherchés entre « valoriser » et
« ménager » les milieux, c’est-à-dire préserver les ressources pour les
générations futures tout en tenant compte des besoins et des attentes des
populations actuelles.
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Problématique
 Quels milieux composent le territoire français ? Comment les sociétés
les ont-ils transformés ?
 Quelles nouvelles exigences, parfois contradictoires, la prise en compte
du développement durable introduit-elle, c’est-à-dire comment
valoriser les potentialités du territoire tout en préservant les
ressources ?
Pour répondre à la 1ere question, on se demandera quelles formes
d’équilibres et de déséquilibres (inégalités socio-spatiales, exposition aux
risques majeurs…) résultent des actions et des aménagements.
La 2nde question nous invite à nous demander comment il est possible de
concilier la recherche d’une performance économique de territoires
soumis à la concurrence européenne et mondiale, et l’équité entre les
citoyens d’un territoire et entre les territoires ainsi que la qualité
environnementale. Une réponse satisfaisante à cette question exige de
gérer les territoires tout en prenant en compte les attentes et les intérêts
des différents acteurs concernés. [Exemple au Costa Rica du
développement de la production intensive d’ananas destinés à
l’exportation].
1- Etude de cas : Le littoral du Languedoc-Roussillon.
Etude de cas pages 98-103
Son fort ensoleillement lié au climat méditerranéen et ses grandes plages de
sable ont fait de la Région Languedoc-Roussillon un milieu privilégié de
développement du tourisme balnéaire. Il a cependant fallu pour cela
s’affranchir d’un milieu hostile car marécageux, en adaptant le territoire à
l’activité qu’on souhaitait y développer.
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C’est pourquoi, le littoral languedocien a fait l’objet d’une opération
d’aménagement du territoire mené par la « mission Racine » sous contrôle
de l’Etat au début des années 1960.
A- Un milieu mis en valeur
Première partie de l’étude de cas : pages 98-99
La « mission Racine » (Mission Interministérielle d’Aménagement Touristique
du littoral du Languedoc-Roussillon) fut créée en 1963 pour conduire de
grands travaux d’infrastructure afin de mettre en valeur le littoral de la
Méditerranée dans les départements du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et des
Pyrénées-Orientales. Elle est à l’origine de la construction de huit stations
balnéaires (Carte No 1 page 98).
Elle répondait à 3 objectifs à long terme :
 Développement de la région en captant les flux de touristes se
dirigeant vers l’Espagne.
 Endiguer le développement touristique de la Côte-d’Azur alors saturée.
 Assurer la reconversion de l’économie régionale confrontée à une crise
industrielle (déclin de l’industrie textile traditionnelle) et à une crise
viticole.
La construction des stations balnéaires a nécessité des travaux importants
d’assèchement des marécages par drainage et de démoustication par
déversement d’insecticides. En outre, la construction de routes et autoroutes
a permis le désenclavement de la région.
Les travaux ont commencé en 1963 et ont duré 20 ans.
Les atouts touristiques de ce littoral :
 Bien relié à l’espace national par un réseau de routes et d’autoroutes.
 Stations balnéaires nombreuses.
 Climat et proximité de la Méditerranée.
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 Phot Doc. 3 : littoral complètement artificialisé/anthropise. Disparition
du milieu naturel
 Beauté du paysage dans l’arrière pays, préservé car les touristes sont
canalisés vers le littoral.
Place du tourisme aux échelles nationale, régionale et locale.
 Les stations balnéaires sont devenues l’espace principal de la zone
littorale (Carte).
 Exemple de l’affluence touristique au Cap d’Agde, 1ere station
touristique française, 175.000 lits, Grande Motte, 2 millions de
touristes/an, 70 entreprises touristiques Port Camargue.
Autres mises en valeur de la région en dehors du tourisme balnéaire :
 Parcs naturels
 Vignobles
 Activités moins intensives dans l’arrière pays.
B- Mais une gestion non durable des ressources
Seconde partie de l’étude de cas : pages 100-101
Si ces aménagements ont permis une mise en valeur économique de la
région, celle-ci a été réalisée sans tenir compte des exigences en termes de
développement durable :
 Destruction de riches écosystèmes dans les zones marécageuses par le
drainage et la démoustication.
 Progression de la pression urbaine sur l’arrière-pays (Doc. 8).
 Multiplication des conflits d’usage (Doc. 9).
 Erosion du lido : l’urbanisation du lido (cordon de sable qui sépare la
mer de la lagune, zone littorale constituée d’étangs et de marécages)
entraîne son amaigrissement progressif car le sable emporté par la mer
n’est plus compensé par celui qui était stocké dans les dunes du lido.
Les plages se réduisent donc peu à peu et les constructions sont
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menacées, imposant de construire des brise-lames au large du lido et
d’apporter du sable pour reconstituer les plages.
 L’aménagement a été conduit par l’Etat sans concertation avec les
populations locales. L’architecture des stations balnéaires ne se marie
pas avec l’architecture locale.
On a donc affaire avec un aménagement touristique qui répondait à des
enjeux économiques à court terme sans tenir compte de l’environnement
naturel et social.
C’est pourquoi, à partir des années 1990, ce mode de développement basé
sur le tourisme intensif a été remis en question.
C- Vers une gestion plus durable du littoral languedocien
Troisième partie de l‘étude de cas : pages 102-103
Cette nouvelle gestion du littoral languedocien contient trois aspects :
 Protection du milieu littoral :
[Doc. 13, p.103] Des travaux ont été entrepris afin de protéger le lido entre
Sète et Marseillan. La route doit être éloignée de la plage pour permettre de
reconstituer les dunes et donc de renforcer le cordon littoral.
[Doc. 11 et 12, p. 102] Des terrains ont été achetés par le Conservatoire du
littoral afin de les soustraire à l’urbanisation.
[Doc. 11, p. 102] Une réserve naturelle marine a été créée près de la
frontière espagnole et un parc marin est en projet. Il s’ajoute au parc naturel
régional de la Narbonnaise déjà existant.
 Diversification de l’offre touristique :
La politique de conservation des milieux naturels doit permettre de
diversifier l’offre touristique et de promouvoir un tourisme moins intensif et
plus proche de la nature. Le Parc Naturel de la Narbonnaise promeut la
découverte de la lagune et des produits locaux.
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Les hébergements à bon marché sont peu à peu remplacés par des
hébergements plus grands et mieux équipés pour attirer une clientèle plus
aisée.
 Plans de prévention des risques :
[Doc. 14, p. 103]
2- Potentialités et contraintes du territoire français
Potentialités, désigne les qualités susceptibles d’être mises en valeur, des
points de vue agricole, industriel, touristique et des infrastructures de
transport.
Contraintes, désigne les obstacles que présente un milieu à son occupation
ou à sa mise en valeur.
Les différents acteurs de l’aménagement du territoire (Etat, collectivités
territoriales, UE…) ont pour mission de mettre en valeur les potentialités des
milieux tout en tenant comte des contraintes = « Gestion durable des
milieux »
A- Les potentialités du territoire français
a- Un territoire relativement vaste et ouvert.
Superficie
 Métropole seule : 551.000 km2
 Avec DOM-TOM : 675.000 km2
 Plus vaste Etat de l’UE. Explique sa place prépondérante dans
l’agriculture européenne (les espaces agricoles occupent 60% du
territoire)
Un territoire ouvert : ouvert sur l’Europe (Nord, Sud, Est) et sur d’autres
continents grâce à ses trois façades maritimes (Manche/Mer du Nord,
Méditerranée, o. Atlantique).
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A ces façades, sont associés cinq ports (Dunkerque, Le Havre, Nantes,
Bordeaux, Marseille) qui jouent un rôle d’interface (lieu d’échange entre un
espace et le reste du monde). Toutefois, plus aucun de ces ports ne joue un
rôle international, ni même à l’échelle européenne, concurrences par le
Randstat Holland.
Les territoires d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre et
Miquelon, la Réunion, Mayotte, Terres australes et Antarctiques Françaises,
Nouvelle Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie) héritages de l’empire
colonial français, assurent à la France une présence sur tous les océans.
Chacun de ces territoires est entouré d’une ZEE (Zone Economique Exclusive.
Espace maritime s’étend jusqu'à 200 milles nautiques ou 370 km) exploitable.
La France dispose ainsi de 10 millions de km2 océaniques (2ee ZEE après les
EUA).
b- Une grande variété de milieux
VARIETE DES RELIEFS
Deux ensembles de part et d’autre d’une ligne Biarritz-Metz :
 A l’ouest, prédominent les plaines et les plateaux.
 A l’Est, massifs montagneux plus ou moins élevés,
Séparés par de grandes vallées qui forment des couloirs de circulation, dont
les principaux sont le couloir rhodanien et la vallée de la Seine.
VARIETE DES CLIMATS
La France se situe dans la zone tempérée et compte 6 types de climats :
 Océanique sur la façade atlantique : Hiver frais, été doux, pluies
abondantes. L’amplitude thermique s’accroit a mesure que l’on
s’éloigne de l’océan et le régime des pluies s’affaiblit.
 Semi-continental (moitie Nord-est) : hiver froid, été doux, pluies
régulières.
 Méditerranéen : Hiver frais et humide, été chaud et sec.
 Montagnard : Hiver froid et neigeux, été doux et humide.
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Dans les DOM-TOM :
 Tropical : chaleur toute l’année, saison sèche et saison humide.
 Equatorial : Chaud et humide toute l’année.
Cette variété des milieux bioclimatiques est un atout sur le plan agricole et
touristique (VOIR CARTES).
c- Un territoire relativement pauvres en ressources mais détenant un
potentiel d’énergies renouvelables.
Le territoire français assez peu de ressources énergétiques et matières
premières.
 Mines de charbon et de fer fermées.
 Très petits gisements de pétrole dans le Bassin parisien (seulement 1%
de la consommation nationale).
 Quelques productions minières outre-mer : or en Guyane, nickel en
Nouvelle-Calédonie.
Des potentialités pour les énergies et ressources renouvelables :
 Grands fleuves et cours d’eau de montagne exploités pour l’hydroélectricité.
 Régions méditerranéennes et tropicales ensoleillées permettrait de
développer l’énergie solaire.
 Littoraux propices à l’énergie éolienne.
Toutefois, les énergies renouvelables ne représentent encore que 13% de la
consommation nationale.
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B- Les contraintes du territoire français
a- Peu de contraintes à l’occupation du territoire.
Les espaces vraiment contraignants sont assez peu nombreux : très haute
montagne, foret équatoriale de Guyane.
La notion même de contrainte est très relative, dépend fortement des
moyens disponibles pour les surmonter et peut varier dans le temps. Ainsi,
jusqu’aux années 1950, les hautes montagnes étaient perçues comme
contraignantes, notamment pour la mise en valeur agricole, mais avec le
développement du tourisme de masse dans les années 1960, les pentes
enneigées sont devenues un atout pour le développement des sports d’hiver.
En outre, d’importants travaux d’aménagement (viaducs, tunnels) ont permis
de désenclaver ces régions.
b- Des risques variés mais à nuancer
Risque : danger que fait courir à une société un événement imprévisible
d’origine naturelle ou humaine. Comme la contrainte, la notion de risque est
relative et dépend donc des moyens dont dispose une société pour les
surmonter et qui déterminent sa vulnérabilité.
Dans le cas de la France, le développement du pays permet de mettre en
place des moyens de prévision et de prévention qui réduisent la vulnérabilité.
77% des communes de la métropole sont cependant exposées aux risques
d’inondation, notamment sur le pourtour méditerranéen. La France est
parfois traversée par des tempêtes violentes surtout sur la façade atlantique
(Voir en 2010, tempête Xynthia en Vendée et Charente, 59 morts). Les hautes
montagnes sont aussi exposées aux avalanches et glissements de terrains.
Les DOM-TOM sont davantage exposés aux risques naturels : risque sismique
et volcanique en Martinique et Guadeloupe, risques cycloniques.
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Le plus souvent, des facteurs humains viennent aggraver les risques
naturels :
 Les risques d’inondation sont amplifiés par les constructions en zone
inondables et par l’artificialisation des sols qui favorise le
ruissellement.
 Les incendies qui touchent le Sud-est de la France et la Corse sont le
résultat de l’imprudence ou du manque d’entretien (manque de
débroussaillage).
 L’industrie pétrolière, chimique et nucléaire est à l’origine de risques
technologiques qui touchent surtout les régions industrialisées (vallées
de la Seine et du Rhône).
La gestion durable des territoires devra donc tenir compte de la prévention
des risques.
C- Vers une gestion durable des milieux
a- La prévention des risques.
Les progrès technologiques permettent de mieux prévoir (=anticiper) les
risques : prévoir la trajectoire d’un cyclone par exemple.
Quant aux politiques de prévention (=éviter ou réduire les risques) des
risque, elles ont évolué :
 Longtemps, elle a consisté à construire des infrastructures pour faire
face aux dangers. Ainsi, des barrages et des digues ont été construits
pour faire face aux crues des cours d’eau, ce qui a eu des effets pervers
car on a construit en excès.
 Les politiques actuelles de prévention des risques consistent plutôt a
réglementer la construction. Les Plans de Prévention des Risques
(PPR) établis en 1995 interdisent ou limitent les constructions dans les
zones présentant un risque d’inondation, d’incendie, d’avalanche, de
glissement de terrain par exemple.
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 En ce qui concerne les risques technologiques, la directive
européenne Seveso de 1976 impose aux entreprises dangereuses de
prendre des mesures pour prévenir les accidents et depuis 2003 des
PPRT doivent être mis en place pour réglementer l’aménagement des
alentours des usines.
b- La préservation des milieux.
Les premières mesures de préservation des milieux datent des années 19601970 :
 Réserves naturelles en 1960 pour protéger des sites exceptionnels en
en réglementant strictement la fréquentation. Il en existe 164 sous
l’autorité de l’Etat et environ une centaine sous l’autorité des régions.
 Parcs naturels nationaux (1960) sont destinés à protéger des espaces
faiblement anthropises. Il en existe actuellement 10, dont 3 en outremer. Ce sont des espaces protégés soumis à une règlementation stricte
qui assure la sauvegarde de leur patrimoine naturel, culturel et
paysager reconnu comme exceptionnel. Le cœur des parcs fait l’objet
d’une protection stricte, tandis que les zones périphériques sont
destinées à l’accueil du public.
 Conservatoire du Littoral créé en 1975, est un organisme public chargé
d’acquérir des terres littorales fragiles afin de les soustraire a
l’urbanisation. Il possède actuellement 600 sites couvrant 1.200 km de
littoral.
A partir des années 1980, ces mesures visant des espaces particuliers sont
compétées par des réglementations visant à protéger et à gérer durablement
des milieux dans leur ensemble :
 Loi Montagne (1985) encadre la construction de nouvelles installations
de sports d’hiver afin de préserver les paysages.
 Loi littoral (1986) : interdit toute construction à moins de 100 m du
rivage en dehors des zones urbanisées. Garantit un libre accès aux
cotes.
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 Loi Paysage (1993) réglemente les constructions pour préserver les
paysages considérés comme une ressource.
 Loi sur l’eau et les milieux aquatiques (2006) vise à lutter contre la
pollution.
CONCLUSION
L’aménagement du territoire français est soumis à peu de contraintes et offre
de nombreuses opportunités. Toutefois, il est pauvre en ressources fossiles
et assez exposé aux risques.
La mise en valeur des milieux a détérioré en partir le territoire et les paysages
et depuis une quarantaine d’années des mesures sont mises en place pour
concilier développement des territoires et protection de l’environnement.
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