Exercices de Probabilités Supplément 3
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Exercices de Probabilités Supplément 3
Université de Paris 7 M1 Math 2008-2009 Exercices de Probabilités Supplément 3 Exercice 1. Médianes Si X est une v.a.r., on appelle médiane de X tout nombre α tel que P(X ≤ α) ≥ 21 et P(X ≥ α) ≥ 12 . 1. Montrer que les médianes forment un intervalle fermé borné non vide. On le note med(X). 2. Calculer med(X) lorsque X suit une loi exponentielle. 3. Donner un exemple d’une v.a.r. X pour laquelle med(X) n’est pas réduit à un point. Exercice 2. On tire avec remise r tickets distinguables parmi n. On note Sk le nombre de tickets distincts obtenus après k tirages. Calculer P(Sk+1 = j|Sk = i). Pour r ≥ 10, calculer P(Sr = k|S10 = k) et P(Sr+1 = k + 1|S10 = k) Exercice 3. Soient X une v.a.r. et m une médiane. Montrer que 1. pour tout a ∈ R, on a E(|X − a| − |X − m|) ≥ 0 (distinguer a > m et a ≤ m), 2. on a E(|X − m|) = inf a∈R E(|X − a|) et, pour tout µ ∈ R, la condition E(|X − µ|) = inf a∈R E(|X − a|) implique que µ est une médiane, 3. (EX − m)2 ≤ VarX. Cette inégalité est-elle optimale? Exercice 4. Soit X une variable aléatoire réelle telle que P [X 6= 0] > 0. 1) Montrer que X est de loi symétrique si et seulement si, conditionnellement à {X 6= 0}, X est de loi uniforme sur {−1, 1}, et indépendante de |X|. |X| On suppose dorénavant la loi de X symétrique. 2) Exprimer PX en fonction de P|X| . 3) Soit Y une variable aléatoire réelle, indépendante de X. Montrer que XY suit la même loi, symétrique, que X |Y |. Exercice 5. Soit X une variable aléatoire de fonction de répartition F . Montrer : P 2E [F (X)] = 1 + x∈R (P [X = x])2 . 1 Exercice 6. Soit X et Y deux variables aléatoires ne prenant chacune que deux valeurs réelles. Montrer que X et Y sont indépendantes si et seulement si cov (X, Y ) = 0. Montrer que cette assertion n’est bien sûr pas vraie en général. Exercice 7. Soient U1 , U2 des v.a. indépendantes de même loi uniforme sur [0, 1] et R = UU12 . Soit f une densité de probabilité portée par R+ et telle que ∀x, f (x) ≤ 1 ∧ x12 . 1. Calculer la loi du couple (U1 , R). q 2. Montrer que E =def {U1 ≤ f ( UU12 )} est de probabilité positive. 3. Montrer que la loi de R conditionnelle à E est de densité f . 4. Soit {U1,n , U2,n | n ≥ 1} q une famille des variables i.i.d. de loi uniforme sur [0, 1] et N = inf{n | U1,n ≤ f ( UU2,n )} avec inf ∅ = ∞. Montrer que N est fini presque 1,n sûrement et que, si l’on pose Rn = U2,n , U1,n alors RN suit la loi de densité f . Exercice 8. (D’après un exercice de l’examen de septembre 2004). On se p donne des variables Xn , Yn , n ∈ N, i.i.d. de loi uniforme sur ] − 1, 1[. On pose Rn = Xn2 + Yn2 . On note N1 < N2 < . . . les instants aléatoires successifs où Rn < 1 et l’on pose Uk = (XNk , YNk ). 1. Quelles sont les lois de (N1 , U1 ), de U1 et R1 ?. Montrer en particulier que N1 est fini presque sûrement (ce qui permet de définir N2 presque sûrement). 2. Par convention, on pose N0 = 0. Montrer que les vecteurs (Nk − Nk−1 , Uk ), k ≥ 1 sont indépendants et de même loi. Exercice 9. Soient U1 , U2 , . . . des v.a.r. i.i.d. de loi uniforme sur [0, 1] et X une v.a.r. dont la fonction de répartition F est bijective. On pose G = F −1 . 1. Montrer que G(U1 ), G(U2 ), . . . sont i.i.d. de même loi que X. 2. Soit N = inf{n ∈ N|G(Un ) > m} où m est donné (et inf ∅ = ∞). Montrer que (a) P(X > m) > 0, (b) la loi de G(UN ) est la loi de X conditionnellement à {X > m}, (c) si l’on pose V = G(F (m) + (1 − F (m)U1 ), alors V a même loi que G(UN ). Exercice 10. Soit f une densité de probabilité sur R. On suppose connue une suite (Un , Zn )n≥1 i.i.d. telle que, pour chaque n, les v.a.r. Un et Zn soient indépendantes et que la loi de Un soit uniforme sur [0, 1], la loi de Zn soit à densité g. On suppose qu’il existe a > 1 tel que f ≤ ag. On pose T = inf{n ≥ 1|aUn g(Zn ) ≤ f (Zn )} et X = ZT (inf ∅ = ∞ et Z∞ = 0). Calculer la loi de T et son espérance (nombre de boucles). Montrer que X est à densité f . 2 Exercice 11. Soient X, Y des v.a.r. et U = inf(X, Y ), V = sup(X, Y ). Pour chaque v.a.r. S, on note FS sa fonction de répartition. 1. Montrer que |FX − FY | ≤ FU − FV . R 2. Montrer que R (FU − FV )dλ < ∞ ⇔ E(|X − Y |) < ∞. 3. On suppose X et Y indépendantes. Montrer que E(|X − Y |) < ∞ ⇔ E(|X|) + E(|Y |) < ∞. Exercice 12. (extrait du partiel 2002.) 1. Soient Y, Y 0 des v.a.r. indépendantes de même loi, de carré intégrable. Montrer que Var(Y ) = 12 E(Y − Y 0 )2 . 2. Soient Y, Z des v.a.r. de carré intégrable. Soit (Y 0 , Z 0 ) un couple indépendant de (Y, Z) et de même loi. Trouver la constante K telle que Cov(Y, Z) = KE(Y − Y 0 )(Z − Z 0 ). 3. Montrer que si X est une v.a.r., si f, g : R → R sont croissantes et telles que f (X), g(X) soient de carré intégrable, alors Cov(f (X), g(X)) ≥ 0. Exercice 13. 1. Soit X une v.a.r. de loi exponentielle de paramètre λ. Montrer que P(X ≥ x + a|X ≥ a) = P(X ≥ x) (a, x > 0). On dit que X est sans mémoire. 2. On suppose que X est une v.a. sans mémoire telle que P(X ≥ x) > 0, pour tout x > 0 et P(X ≤ 0) = 0. (a) Montrer qu’une fonction g : R → R croissante et telle que g(x+y) = g(x)+g(y), pour tous x, y, est linéaire. (b) Montrer que X est de loi exponentielle. Exercice 14. 1. Soient X, Y des v.a.r.. Montrer que la loi de (X, Y ) est entièrement déterminée par la donnée de F : R2 → R, F (x, y) = P(X ≤ x, Y ≤ y). 2. On suppose F (x, y) = 0 si x ≤ 0 et F (x, y) = (1 − e−x )( 21 + π1 Arctg y) sinon. Montrer que (X, Y ) a une densité que l’on calculera. Exercice 15. Soient X1 , X2 , X3 des v.a.r. indépendantes. Montrer que X1 +X2 et X1 +X3 sont indépendantes si et seulement si X1 est p.s. constante. (Indication : si Φ est la fonction caractéristique de X1 , on montrera que |Φ(t)|2 = 1 dans un voisinage de 0 et on peut alors conclure que X1 est p.s. constante.) 3 Exercice 16. Soit A1 , ..., An ∈ A et X = X 1≤k≤n 1Ak . 1) Soit 1 ≤ r ≤ n et, pour ω ∈ Ω, Yr (ω) le nombre de parties I de {1, ..., n} à r éléments h\ i \ P telles que ω ∈ Ai . Montrer : E [Yr ] = |I|=r P Ai . i∈I i∈I On posera Sr = E [Yr ] et, pour r = 0, Y0 = 1. X 2) Soit u > 0 ; montrer : uX = (u − 1)k Yk . 0≤k≤n En déduire la fonction génératrice de X à l’aide des nombres Sr ; montrer : X ∀ 0 ≤ r ≤ n, P [X = r] = (−1)k−r kr Sk . r≤k≤n Exercice 17. 1. Soient X, Y, Z des vecteurs aléatoires réels de dimensions respectives p, q, r. On suppose que le vecteur (X, Y ) est indépendant de Z et que X, Y sont indépendants. Montrer que X est indépendant du vecteur (Y, Z). 2. Soient X1 , . . . Xn des v.a.r. Montrer qu’elles sont indépendantes si et seulement si, pour tout i ≤ n − 1, la v.a. Xi est indépendante du vecteur (Xj )i+1≤j≤n . 3. Soient X, Y des v.a. indépendantes de loi Gamma de paramètres respectifs a, b. X et X + Y sont indépendantes et que X + Y suit une loi Gamma Montrer que X+Y de paramètre a + b. 4. Soit (Xn )n∈N∗ P une suite de v.a. i.i.d. de loi Gamma de paramètre a. On pose, pour n n ≥ 1, Sn = ni=1 Xi et Vn = SSn+1 . (a) Montrer que, pour tout n ≥ 1, la v.a. Vn est indépendante de Sn+1 . (b) Soit (k, n) ∈ (N∗ )2 . Prouver que la v.a. Vn est indépendante du vecteur (Sn+1 , (Xj )n+2≤j≤n+k+1 ). (c) En déduire que Vn est indépendante du vecteur (Sj )n+1≤j≤n+k+1 puis que Vn est indépendante du vecteur (Vj )n+1≤j≤n+k . (d) Prouver alors que (Vn )n∈N∗ est une suite de v.a. indépendantes. 4