une exploitation laitière en devenir.

Transcription

une exploitation laitière en devenir.
CARBOUE Jérôme
ESAP 83ème Promotion
Stage Eté 2000
Ferme de Cornallaz:
Une exploitation laitière en devenir
Stage de première année fondamentale
A le SCEA « Savoie Gascogne »
Chez Monsieur et Madame CURDY.
Ferme de Cornallaz:
Une exploitation laitière
en devenir
2
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
TABLE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS
INTRODUCTION
I/ UN ENVIRONNEMENT EXCEPTIONNEL
• UN MILIEU NATUREL ET UN ENVIRONNEMENT DE QUALITE
• LA SCEA « SAVOIE-GASCOGNE »
II/ UNE PRODUCTION A VOCATION LAITIERE
• LES FACTEURS DE PRODUCTION
• DES CULTURES, UN CHEPTEL, UNE PRODUCTION: LE LAIT
III/ DES OPERATIONS, DU TEMPS, DE LA RIGUEUR: LA
COMPTABILITE
• UNE COMPTABILITE RIGOUREUSE
• PERSPECTIVES D’AVENIR: LA MISE EN GAEC
CONCLUSION
TABLE DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
3
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier:
- pour la bonne réalisation du stage,
Toute la famille CURDY qui m’a entouré durant tout le séjour:
René pour son attention et sa disponibilité.
Martine pour sa gentillesse et pour le temps qu’elle m’a consacré.
Julien pour ses conseils.
Florent et David pour leurs bonnes humeurs et leurs entrains
Tous les cinq pour leurs courtoisies et leurs aides.
Tous ceux qui ont rendus ce stage encore plus plaisant, en particulier
Christophe et Florent.
Et les autres pour m’avoir fait vivre des moments aussi uniques qu’inattendus
comme ces anonymes des Scouts, du centre aéré et certains vacanciers comme
Gabriel.
- pour la réalisation du rapport,
Mr MERCADIER pour m’avoir fait visiter sa ferme et ainsi permis de mieux
cerner les points clés de l’exploitation des CURDY,
Yann COURTABESSERIE pour son aide aux annexes.
- l’équipe enseignante qui m’a permis de réaliser ce stage.
- mes amis et ma famille qui m’ont soutenu.
4
Table des sigles et abréviations:
AOC :
Appellation d’origine contrôlée
CER :
centre d’économie rurale
DAC :
distributeur automatique de concentré
DJA :
dotation jeune agriculteur
Fr. :
franc
GAEC :
groupement agricole d’exploitation en commun
I.A. :
insémination artificielle
L:
litre
MB :
matière brute
MS :
matière sèche
PAM :
plan d’amélioration matérielle
PMSEE :
Prime au maintien système élevage extensif
PP :
Prairie permanente
PT :
Prairie temporaire
SITS :
syndicat interprofessionnel de la tomme de Savoie
UGB :
unité gros bétail
VL :
vache laitière
TB :
taux butyreux
TP :
taux protéique
SAU :
surface agricole utile
SCEA :
société civile d’exploitation agricole
SFP:
surface fourragère principale
UGB :
unité gros bétail
UTH :
unité de travail humain
VL :
vache laitière
5
INTRODUCTION:
Au terme de ma première année fondamentale, ce stage en
exploitation en compagnie de la Famille CURDY, m’a permis de
vivre des situations variées et de découvrir une région
magnifique. Leur propriété est située dans un milieu naturel
de toute beauté, non loin du lac Léman, en Haute-Savoie.
Cette exploitation se spécialise dans la production
laitière avec un cheptel d’une quarantaine de vaches
Montbéliarde et Prim’holstein. Une exploitation laitière dans
une région réputée pour ses eaux minérales pourrait surprendre
si on oubliait les fromages de renom tel que le reblochon et
la tomme de Savoie.
Les époux CURDY, regroupés dans une SCEA, gèrent cette
exploitation dans une recherche de qualité pour l’ensemble de
leur production. A ce titre, la plus grande partie de
l’alimentation du troupeau est auto-produite.
La gestion est orientée vers le développement avec des
investissements lourds pour permettre d’améliorer les
conditions de travail et répondre aux normes européennes, mais
aussi pour préparer l’arrivée du fils aîné dans la ferme: une
exploitation qui s’inscrit dans le futur.
Afin de cerner le fonctionnement de l’exploitation, je
présenterai dans un premier temps le milieu naturel et
l’environnement de l’exploitation avant d’aborder le système
de production en terme d’organisation du travail, d’équipement
et de production laitière, pour terminer par l’analyse
comptable.
6
1 UN ENVIRONNEMENT EXCEPTIONNREL:
1.1 Milieu naturel et environnement de qualité:
La ferme de Cornallaz se situe dans le département de Haute Savoie, près du lac
Léman, dans une magnifique région s’appelant le Chablais.
1.1.1 La Haute-Savoie : un département dynamique :
Ce département est situé à l’extrême Est de la France. La population du département
avec 631547 habitants en 1999, est en constante augmentation. La croissance est de 11% par
rapport à 1990. Ce département est de petite taille : 4388 km2. La densité de la population est
supérieure à la moyenne française avec 144 habitants/ km2. Le chômage est faible touchant
7,6% de la population active, au 4ème trimestre 1999. L’industrie y est bien développée avec
de grandes entreprises comme Evian, Péchiney, Alcatel.
L’agriculture y est développée avec 145000 ha de SAU. Le département compte 4900
exploitations agricoles. 48% de ces exploitations produisent du lait de vache. Ce lait sert
essentiellement à la fabrication de fromages réputés pour leur qualité.
Production fromagère (en Tonnes)
13 700
3700
4800
3700
2000
Reblochon laitier AOC
Reblochon fermier AOC
Tomme de Savoie
Emmental
Raclette au lait crue
Le département est très touristique et est connu mondialement grâce au Mont Blanc. Il
possède de grandes capacités d’accueil avec 635000 lits en 1999, 1250 gîtes ruraux.
Ce département est donc dynamique grâce au tourisme bien valorisé, à son industrie et
à son agriculture performantes.
1.1.2 Le Chablais :
Située au Nord-est de la Haute-Savoie, cette petite région naturelle est bordée au Nord par le
lac Léman, à l’est par la Suisse. Le chablais est surtout une région préalpine avec des
sommets peu élevés qui culminent vers les 2 400 mètres.
Les habitants se trouvent un peu enclavés. Les 180 km d’autoroute s’arrêtent à Annecy, ne
desservant pas tout le département. Le TGV passe à Thonon et Evian mais trop
irrégulièrement. J’ai pu assister à plusieurs reprises à des manifestations pour le
désenclavement du Chablais.
1.1.3 Une petite commune dynamique: Marin
Anciennement rattachée à Thonon les Bains (à 5km), la commune de Marin ne s’en est
détachée que depuis 1995. Mr CURDY fait parti du conseil municipal. Cette jeune commune
compte 1250 habitants. Elle offre un bon compromis entre lac et montagne, la première
station de ski étant à une vingtaine de kilomètres, le lac à cinq minutes à peine. Le tourisme
local y est développé avec de nombreux gîtes. Le vin contribue au dynamisme local en étant
en appellation d’origine contrôlée. On dénombre 13 agriculteurs à Marin, dont 8 éleveurs,
permettant ainsi une entraide efficace.
7
1.1.4 Le climat :
Le climat est continental de type alpin, c’est à dire froid et humide. Toutefois , la
proximité du lac Léman permet de l’adoucir. Le lac étant vaste et profond, il ne gèle pas. Il
joue le rôle de régulateur thermique et offre à la région un climat tempéré.
La moyenne annuelle des températures est de 11°. Les précipitations sont assez abondantes
avec 900 à 1050 mm annuels. Les mois de Mai et Juin sont toujours des mois assez pluvieux.
1.1.5 Les sols :
Le chablais possède une grande diversité de sols due à la formation des Alpes et de la cuvette
lémanique. Les terres du pourtour du Léman sont des terrains quaternaires contrairement aux
terres où se trouve Marin qui sont des calcaires jurassiques. Les bordures du lac ont des sols
jeunes, gravilloneux, séchant vite, favorables à la culture de la luzerne. Les reliefs colinéaires
(Marin) se décomposent en terrasses lacustres et en terrasses fluvio-glaciaires.
Cette diversité des sols profite à l’exploitation qui possède des terres à différentes altitudes, en
permettant un grand nombre de cultures.
1.2 LA SCEA « Savoie-Gascogne »
La SCEA « Savoie-Gascogne » a été créée par René CURDY et Martine CURDY en 1990.
Elle est appelée Savoie-gascogne en référence aux régions d’origine des deux associés. Elle
se spécialise dans la production de lait avec une quarantaine de vaches. Le lait sert à la
fabrication de fromages de qualité.
1.2.1 Historique de la ferme et événements influents :
1948
1970
1973
1974
1975
1979
1980
1983
1985
1986
1990
1992
1993
1995
1996
1999
2000
premières vaches dans l’exploitation tenue par les parents.
décès du père de René qui reprend l’exploitation avec sa mère.
rattachement de Marin à la commune de Thonon les Bains.
Début de construction des bâtiments de stabulation.
Martine obtient son diplôme d’ingénieur en agriculture à l’ESAP.
Mariage de René et de Martine.
Naissance de Julien.
départ à la retraite de la mère. René s’installe à son compte.
Naissance de Florent.
Naissance de David.
mise en service de la salle de traite, premier PAM, construction de l’appentis,
augmentation du Quota.
création de la SCEA avec Martine entraînant une augmentation du quota, une
bonification des prêts d’installation, une DJA de 70 000 Fr. et une diminution de
l’imposition de Martine pour 5 ans.
ouverture du gîte rural.
Martine devient directrice dans un lycée.
Création de la commune de Marin.
fermeture de la fruitière.
construction du garage.
Agrandissement et mise au norme de la stabulation.
1.2.2 Une exploitation familiale:
Le travail de la ferme est essentiellement effectué par René. Martine réalise tout le
travail de comptabilité. Ceci n’empêche pas une grande implication des enfants lors des
vacances scolaires et des week-end. Julien participe à tous les travaux de l’exploitation depuis
la fin de ses études et son implication ne cesse de croître. Cet été, il a géré seul l’exploitation
lorsque son père était en vacances. Florent aide au travail de fenaison et donne un coup de
8
main au stagiaire à la traite. David s’occupe d’éduquer les deux chiens de berger et contribue
à la réalisation de petits travaux. De plus, les travaux du nouveaux bâtiments mettent à
contribution toute la famille. L’engagement important des fils dans l’exploitation permet à
René de s’occuper d’activités extérieures. Il est responsable du service de remplacement,
responsable de la CUMA de Marin, conseiller municipal et membre de la SAFER.
1.2.3 Une exploitation diversifiée:
Profitant des atouts touristiques environnants, la ferme c’est diversifiée en ouvrant un gîte
rural en 1992. Ce gîte est idéalement placé: il est proche du lac pour les baignades l’été, de
Thonon et d’Evian pour le thermalisme et des stations de ski pour l’hiver. Il est loué une
vingtaine de semaines par an. Ce gîte donne l’occasion de sympathiser avec des personnes de
tous horizons. Certains vacanciers s’impliquent même dans les activités de la ferme. Loué
2000 francs la semaine en pleine saison, il apporte un complément financier non négligeable.
Ce gîte ne fait pas parti de la SCEA, l’apport d’argent n’est donc pas comptabilisé dans les
produits de la société, il est considéré comme un revenu extérieur. Martine ne s’occupe pas
des réservations qui sont réalisées par les gîtes de France mais elle accueille les vacanciers et
réalise le nettoyage du gîte à tous les roulements. Ce gîte peut recevoir jusqu’à huit personnes.
Les vacanciers restent en général une semaine.
Valorisant leur environnement de qualité, ce gîte leur apporte donc une ouverture humaine et
un revenu supplémentaire.
1.2.4 Les partenaires de l’exploitation1:
La SCEA se trouve à proximité des deux grandes villes du Chablais. Thonon est à 5 km et
Evian à 7 km. Les services bancaires et le centre de gestion sont à Thonon. Pour les soins
vétérinaires, René fait appel à la clinique vétérinaire d’Evian. La SCEA est conseillée par
deux organismes: le centre de gestion CER et la société Alliance Conseil pour le contrôle
laitier.
René achète le matériel chez Lacroix Motoculture, magasin situé à 3 km de la ferme. Il achète
ses tracteurs chez Bosson SA, à Douvaine. René est livré en engrais et produits de traitement
par la coopérative Jura Mont Blanc.
Seul point noir, la coopérative laitière se trouve à Frangy, à plus de 75 km de l’exploitation.
Le lait n’est donc prélevé qu’une fois tous les deux jours.
1.3 Synthèse:
Avantages
Contraintes
Milieu naturel :
- beauté du relief
- climat ne nuisant pas à l’agriculture locale.
- diversité des sols
Environnement économique :
- activité agricole importante dans la
commune : entraide.
- CUMA dans la commune
- département dynamique
- tourisme important
Environnement social :
- conseiller municipal : préserve la place de
l’agriculture
- conseiller de la SAFER
- s’occupe du service de remplacement
1
- surfaces en pente
- coopérative laitière éloignée
- frais d’adhésion
- zones de passage : circulation dense
- temps à consacrer
Voir Annexe 1
9
2 UNE PRODUCTION A VOCATION LAITIERE :
2.1 Les facteurs de production
2.1.1L’organisation parcellaire
2.1.1.1 Un foncier éparpillé:
Toutes les terres de Mr CURDY sont en PMSEE. Il s’occupe d’environ 58 hectares se
répartissant sur 5 communes : Marin, Féternes, Publier, Ripaille, Champanges. Le grand
problème est le morcellement de ce foncier: ces 58 hectares s’étalent sur 169 parcelles !
Répartition des terres:
2,14
Marin
10,61
23,21
Féternes (4km)
Publier (4km)
6,55
Ripaille (6km)
Champanges
(5km)
15,2
La plupart des terres sont en faire valoir indirecte (> 70%). La faible proportion de
terres en propriété (8ha) s’explique par le coût exorbitant de l’hectare labourable en HauteSavoie (environ 54 000 Fr.). L’hectare en fermage lui coûte entre 750 et 1000 francs par an.
2.1.1.2 L’organisation parcellaire:
L’exploitation est éclatée sur plusieurs communes:
MARIN : La commune est à une altitude de 650m.Les parcelles de Marin,
relativement plates, se trouvent à proximité de la ferme. Ces parcelles sont trop petites : 23,21
hectares pour 90 parcelles. Le sol est surtout limoneux avec des pH acides et basiques.
Nombre d'hectares
orge
1,05
maïs
0,39
PP
8,91
PT
12,86
Total
23,21
RIPAILLE : Situées sur la commune de Thonon les Bains à 380 m d’altitude, ces
parcelles se situent à environ 6 km de la ferme. Elles sont grandes et plates. Le sol acide,
gravillonneux et très séchant, convient parfaitement à la culture de la luzerne. Ces terres ne
sont pas louées, c’est une mise à disposition: il n’y a pas de fermage à payer mais il n’y a
aucune sécurité. (le contrat peut s’arrêter de jour au lendemain, d’où une prise de risque).
Nombre d'hectares
2,4
4,21
4
10,61
orge
luzerne
PP
Total
10
FETERNES : La commune située à 4 km de la ferme, se trouve à une altitude de
800m. Les parcelles sont assez plates pour permettre de cultiver des céréales. Ces terres sont
en fermage. Le sol est limoneux.
.
Nombre d'hectares
Orge
2,15
Blé
0,64
Avoine
0,65
Betterave
1,11
Maïs
1,25
PP
5,82
PT Total
3,58 15,2
PUBLIER : Les terres de la commune situées à 3 km de la ferme et à 500m d’altitude,
sont sur des terrains en pentes, à accessibilité assez difficile. Celles-ci sont utilisées comme
pâture pour les génisses âgées d’un à deux ans.
PP
6,55
Nombre d'hectares
Total
6,55
CHAMPANGES : La commune se situe à 700 m d’altitude, à 5km de la ferme.
PP
1,1
Nombre d'hectares
PT
1,04
Total
2,14
2.1.1.3 Amélioration du foncier:
Les terrains exploités ont l’avantage d’avoir différents types de sol. Toutes les
parcelles sont très bien entretenues. Malgré tout, le morcellement parcellaire est un handicap
de poids.
Avantages
- sol de bonne qualité
- surface suffisante : autosuffisance en
fourrages et céréales
- type de sols différents: cultures variées
Inconvénients
- parcellaire trop éparpillé: perte de temps,
déclaration PAC longue
- mode de faire valoir indirect : non
propriétaire des terres
- insécurité de la mise en propriété des terres
de Ripaille
Dans ce type d’exploitation, un matériel varié est nécessaire pour effectuer l’ensemble
des travaux indispensables à la production.
11
2.1.2 Le matériel:
René possède une gamme de matériels récents2, performants et polyvalents. Il est propriétaire
d’une grande partie du matériel utilisé, bien qu’il lui arrive d’utiliser celui de la CUMA ou
d’un autre éleveur.
Celle-ci peut se diviser en 5 catégories :
- le matériel de traction
- le matériel pour le travail du sol
- le matériel de récolte, de fenaison
- le matériel destiné pour l’élevage
- le matériel pour l’entretien
2.1.2.1 Le matériel de traction:
René possède 4 tracteurs. Un Masset ferguçon, de 1980, est utilisé pour l’élevage et la
maçonnerie. Trois tracteurs Fendt de 70, 75, 85 ch, dont 2 ayant les 4 roues motrices, servent
pour tous les travaux des champs et les longs trajets.
2.1.2.2 Le matériel de travail de sol:
Le matériel est récent et permet de réaliser la majorité des travaux. Sinon, René
utilise le matériel de la CUMA comme l’épandeur de fumier.
2.1.2.3 Le matériel d’élevage:
René possède le matériel complet pour l’élevage : la bétaillère pour le transport, des
tonneaux d’eau, une cage pour immobiliser une vache.
2.1.2.4 Le matériel de récolte et de fenaison:
René possède des remorques pour le stockage des céréales, mais il passe par un
entrepreneur pour leurs récoltes. Il possède une ensileuse pour le maïs, une arracheuse à
betteraves qui appartenait à la CUMA.
Il possède tout le matériel pour la chaîne de récolte du foin, le rendant ainsi plus
indépendant. Il possède un séchoir lui permettant de commencer la saison des foins plus tôt et
d’avoir du foin de meilleur qualité.
2.1.2.5 Autre matériel:
Il a des silos pour le stockage des céréales, un moulin pour la préparation de la farine.
Il possède du matériel pour l’entretien, lui permettant d’économiser du temps et de l’argent
pour les petites réparations.
2.1.2.6 Synthèse:
Avantages
Inconvénients
- fort capital investi
- besoin de place pour l’abriter
- matériel récent
- possède toute la chaîne de récolte du
fourrage : indépendant, gain de temps
- le séchoir permet de commencer les foins
plus tôt : meilleure qualité du foin.
- atelier de réparation : moins de charge de
mécanisation
- bonne entente entre les agriculteurs dans
l’entraide et les prêts
Le matériel est donc un point fort de l’exploitation.
2.1.2.7 Politique de renouvellement :
René accorde beaucoup d’importance à avoir du matériel performant, il faut donc un matériel
récent. Il a, par exemple, investi cette année dans un épandeur de lisier de 10000 litres. Il
renouvelle ces tracteurs toutes les 8000 heures.
2
Voir annexe 2
12
2.1.3 Les bâtiments :
La ferme se situe sur le hameau : « Cornallaz » à quelques centaines de mètres du
centre du village. La stabulation est à côté du lieu de vie de l’exploitant. Le grand bâtiment3
sert de stabulation, au stock fourrager, à abriter le matériel agricole et à stocker les céréales.
2.1.3.1 Le bâtiment d’élevage :
Opérationnelle depuis 1983, René a opté pour une stabulation libre à logettes. Prévue
pour 40 vaches, elle possède une aire d’exercice et 40 logettes où l’animal peut se coucher
sans être dérangé, ses déjections tombant dans les caillebotis. Ainsi, la surface couverte en
paille est inférieur par rapport à une stabulation à aire paillée. Par contre, elle oblige l’éleveur
à éliminer les cornes et l’aire y est moins confortable que l’aire paillée.
Pour la surface raclée, René a retenu le principe des caillebotis par rapport au système
de racle mécanique. Ce système est plus cher au départ et demande un travail de précision
(risques de blessures sinon). Cependant, il a l’avantage d’être simple d’utilisation. Après la
mise en place, il est moins exigeant qu’un racle (pas de mécanique) et ne gêne pas l’animal.
2.1.3.1.1 Caractéristiques de la stabulation:
- L’aire d’exercice sur caillebotis donne accès aux logettes, sert d’aire d’attente à la traite
(barrières amovibles). Elle permet de recueillir les déjections par les rainures des caillebotis
(mesurant 36 mm) qui tombent dans la fosse.
- L’aire de couchage est formée par 40 logettes où est déposée de la sciure. Cette sciure
remplace la paille dans les logettes: c’est moins confortable mais plus économique et elle
nécessite moins de place de stockage. Cette aire est orientée plein sud.
- Un couloir d’alimentation de 3 mètres de large permet le passage d’un tracteur. Il sert à la
distribution de la ration. Ce couloir cimenté est accessible par les vaches à travers 42
cornadis. De l’autre côté, est entreposé la luzerne et du foin en vrac, les silos à céréales ainsi
que le moulin à farine.
Remarque: La stabulation ne comporte qu’un seul point d’eau, source de regroupements et de
bousculades entre les vaches.
- La fosse, d’une capacité de 240m3, ne répond plus au norme européenne. En effet, il faudrait
une fosse de 303m3 utiles pour avoir une capacité de 4 mois. Elle dispose d’un brasseur mais
la fosse entière ne tourne pas. Le lisier est pompé au bout de la stabulation mais l’ouverture
n’est pas sécurisée.
- La salle de traite, une 2*3 en épis, opérationnelle en 1986 possède le nettoyage automatique
depuis mars. Toutefois, elle ne possède pas le relevage automatique (temps de traite plus
long), ni de compte-laits, d’où un repérage plus difficile des chutes de lait.
- La laiterie contient le tank d’une capacité de 3000 l (lait conservé à 3-4°C). Elle sert de salle
de rangement des produits de lavage, des médicaments, il y a le bureau avec le planning de
suivi de chaque vache et un lave linge.
- L’infirmerie est utilisée par les vaches malades, à surveiller. C’est une aire paillée de 14m2.
L’ensemble couvre une surface de 1155 m2.
2.1.3.2 Les autres bâtiments :
Un appentis est accolé au bâtiment de la stabulation permettant un gain de temps. Construit en
armature métallique, couvert par des tôles, il sert au stockage du foin, de la paille et à abriter
le matériel. Le bâtiment est ouvert sur 3 côtés et couvre une surface de 300m2, pour une
hauteur maximale de 8m. Il comporte deux unités de 500m3 équipées d’un séchoir.
3
voir annexe 3
13
2.1.3.2.1 Le hangar:
Ce bâtiment en armature en bois, et couvert par des tôles, sert au stockage du foin, de
la paille, à abriter le matériel. Il est aussi utilisé pour les génisses. Il est ouvert sur 1 côté
orienté sud-est, et couvre 200m2 de surface.
2.1.3.2.2 Le bâtiment des veaux :
Il est accolé au logis engendrant des nuisances sonores. Il est peu pratique car il faut tous les
matins le nettoyer. De part et d’autre de l’allée centrale, se trouvent les veaux. Il y a un
distributeur d’eau tous les 2 veaux. Le foin ne peut être donné que sur un côté, l’autre côté
servant aux veaux nourris au lait seulement. Il couvre une surface de 60m2 pour, en moyenne,
12 veaux. La paille est stockée juste au dessus de ce bâtiment.
2.1.3.2.3 Les autres:
Fini en 1999, le garage sert à abriter le poste à essence, les voitures et le tracteur Masset
Ferguçon. Accolé à la maison, un atelier sert de lieu de rangement du matériel de réparation et
d’entretien (poste de soudure, …). Il couvre 45 m2. Construit en mur de paille, des bâtisses
abritent le matériel. Elles traduisent le manque de place pour le matériel.
La capacité de rangement est encore insuffisante : tout le matériel n’est pas à l’abri.
Avantages
Contraintes
- la salle de traite dispose du lavage automatique - salle de traite pouvant être améliorée
- les logettes permettent d’économiser la paille
- capacité maximale de la stabulation atteinte
- bonne accessibilité de tous les bâtiments.
- la stabulation n’est pas conforme aux normes
européennes
- bâtiment des veaux: source de travail
supplémentaire
- surfaces des bâtiments restreintes : obligation
de laisser du matériel dehors
2.1.4Le nouveau bâtiment :
2.1.4.1 Les raisons de la construction:
Le manque de place et la non-conformité de la stabulation face aux normes (prises au sérieux
dans la région à cause de la pression d’Evian) ont poussé René à construire un nouveau
bâtiment.
Cette construction devrait remplir plusieurs objectifs:
→
mettre aux normes l’exploitation
→
permettre de stocker tout le foin, la paille et ainsi de regrouper les lieux de stockage
→
abriter tout le matériel
→
héberger les veaux et ainsi fermer le bâtiment accolé au logis.
→
héberger les génisses en hiver et les habituer à la stabulation avant leur lactation.
→
Moderniser l’exploitation grâce au bras articulé pour le foin, à la mise en place d’un DAC.
→
Préparer l’exploitation à l’arrivée de Julien et à la mise en GAEC.
Il va donc permettre d’améliorer grandement les conditions de travail et de réduire le temps
de travail.
Le bâtiment devrait donc régler la majorité des problèmes que connaît actuellement la
ferme.
14
René pense, de plus, qu’en habituant les génisses un hiver à la stabulation permettra de
réduire le stress lors de la lactation (se coucher dans les logettes, manger à travers les
cornadis) et ainsi de produire plus de lait, sans augmenter le nombre de vaches.
La principale contrainte qui empêchait René de réaliser cette construction est le coût élevé
qu’elle engendre.
2.1.4.2 Le coût :
Charges (en francs)
Maçonnerie Fosse
300 000
Caillebotis
56 000
Brasseur
44 000
Logettes
45 000
Armature métallique
Terrassement
Béton
383 000
70 000
50 000
Pont roulant
Séchoir + ventilateur
Bois
DAC
Electricité
Total
148 000
50 000
20 000
80 000
2 000
1 248 000
Subventions (en francs)
Subvention mise aux normes
183 000
Subventions bâtiment d’élevage 100 000
Subvention pont roulant
53 000
Total
336 000
Ces travaux représentent donc un lourd investissement, l’exploitation devant payée:
1248000-336 000 = 912 000 francs.
2.1.4.3 Généralités:
René a choisi d’accoler son bâtiment à l’ancienne stabulation pour des raisons
pratiques. Il aurait pu le construire dans la zone reblochon (+20 centimes par litre de lait) à
300 mètres de la ferme mais les contraintes étaient trop importantes. Il aurait dû se séparer de
toutes ses Prim’Holstein, mais surtout il devrait avoir plus de 50% de sa surface en herbe en
zone reblochon. Hors actuellement, il n’y a que 30% de ses terres en zone reblochon. Enfin,
ce bâtiment ne serait pas pratique car excentré du corps de ferme.
Les travaux ont débuté début mai. Ils engendrent quelques problèmes pour le troupeau
qui doit les contourner pour aller à la traite. Le bâtiment doit être opérationnel pour les
génisses avant l’hiver. Il faut pour cela que tous les travaux concernant la fosse soient
terminés. Il devra être opérationnel pour le stockage du foin avant la première fenaison c’est à
dire que le bras articulé, le séchoir et le ventilateur devront être fonctionnels.
Accolé à la stabulation, le bâtiment va permettre de répondre au normes européennes
grâce à une fosse de 475m3. Celle-ci sera dotée d’un brasseur et d’un oxygénateur à son
extrémité, elle aura un volume utile de 412.5 m3. Le volume utile total des 2 fosses permettra
de stocker réglementairement du lisier pendant 4 mois. La stabulation aura une capacité
maximale de 70 vaches laissant une certaine marge à René en cas de modifications des
normes.
Ce bâtiment représente un agrandissement de plus de 700 m2 . Etant plus haut (hauteur
maximale de 10 mètres) et possédant un bras articulé, il va permettre de stocker des balles
rondes sur 5 voir 6 hauteurs et de réduire le temps consacré au stockage. La capacité de
stockage du foin est donc considérablement augmentée. La mise en place d’un DAC va
permettre de donner le strict nécessaire à chaque vache et donc d’augmenter les performances
globales du troupeau.
Ce projet, devenu réalité, représente l’aboutissement de plusieurs années de travail et
fait naître beaucoup d’espérance tant pour René que pour ses enfants.
15
2.1.5 L’organisation du travail :
2.1.5.1 La main d’œuvre :
Main d'oeuvre permanente
Main d'oeuvre occasionnelle
René
Julien
Martine
Stagiaires
vacher
Florent
culture, troupeau
culture
comptabilité, déclaration, gestion
traite, troupeau
troupeau, culture
aide culture
1 UTH
1 UTH
L’exploitation nécessite 2 UTH pour son bon fonctionnement. Toutes les grandes décisions
sont prises par René. C’est le seul à travailler à temps complet. Il est aidé dans son travail par
ses fils, Martine et les stagiaires. Les temps de travaux varient selon les périodes. On
distingue deux types de temps de travaux différents : - les temps de travaux journaliers
consacrés à la bonne conduite du troupeau.
- les temps de travaux périodiques dus
essentiellement aux cultures dont les besoins varient de mois en mois.
2.1.5.2 Les temps de travaux quotidiens :
Le temps consacré au troupeau est quotidien. Toutefois, ce temps attribué est plus
important en hiver qu’en été. Les vaches, les génisses restant en permanence en stabulation, le
travail lié à leurs présences augmente fortement. De plus, c’est à cette période qu’il y a la
majorité des vêlages, le temps consacré aux veaux y est donc plus important.
traite
soin veaux
alimentation
Parc & surveillance
Nettoyage logettes VL
Soin génisses
autre (eau)
Total
Eté (de Mai à octobre)
3H 30
30 min
1H
15 min
0
0
15 min
5H 30min
Hiver
3H
2H
2H
0
15 min
1H 45
0
9H
2.1.5.3 Le temps de travaux périodiques :
Les travaux périodiques regroupent toutes les taches non quotidiennes comme les
cultures, la comptabilité et les déclarations PAC.
Le temps consacré aux cultures varie énormément en fonction des saisons et même d’un jour
à un autre, puisqu’il est très dépendant de facteurs comme le climat, le stade des cultures, des
adventives.4
A celui-ci, on peut ajouter, cette année, le temps important consacré à la construction
du nouveau bâtiment, aux réparations des dégâts dus à la tempête.
2.1.5.4 Le bilan des temps de travaux :
En additionnant tous les temps de travaux5, on peut remarquer les mois où il y a des
pointes de travail. Pour pallier à cette surcharge de travail, René a recours à la main d’œuvre
occasionnelle comme les stagiaires. Les principales pointes de travail sont dues aux fenaisons
qui demandent beaucoup de temps et de travail. La première fenaison (la plus longue) a été
réalisée début Mai, la seconde, fin juin (45 jours après la précédente) et la troisième vers miaoût. Il n’y a donc pas eu de coupe en Juillet, expliquant donc le bilan négatif de ce mois.
La majeure partie du temps est consacrée à l’élevage. La bonne organisation de René
permet de couvrir les pointes de travail dues aux cultures. L’organisation du temps de travail
est donc bien gérée, ne constituant pas un gêne pour l’exploitation.
4
5
Voir les temps culturaux en annexe 4
Voir la répartition du temps de travail en annexe 4
16
2.2 Des cultures, un cheptel, une production: le lait
2.2.1Les productions végétales:
2.2.1.1 Assolement et rotations:
2.2.1.1.1 L’assolement:
L’assolement pratiqué par René met en évidence l’orientation de la SCEA vers un
système fourrager. La culture céréalière n’est que secondaire, et ne constitue pas une source
de revenu. Les productions végétales sont cultivées dans le but unique de servir
d’alimentation au troupeau. Les céréales servent à l’élaboration de la farine. Le maïs est
distribué en vert d’août à octobre, les betteraves sont données en hiver. Le morcellement
parcellaire permet d’avoir des sols possédant des caractéristiques différentes et ainsi, il permet
de pouvoir cultiver des cultures variées. (voir le tableau page de gauche)
Remarque: René n’a pas de terres en jachère car sa surface en céréales n’excède pas les 17
hectares de SAU. De plus, ces céréales ne sont pas destinées à être vendues, elles sont
consommées par le troupeau.
2.2.1.1.2 Les rotations :
Chaque culture ayant ses exigences, elle ne peut pas être cultivée sur toutes les parcelles
de l’exploitation. Toutefois, il faut éviter la monoculture qui engendre des baisses de
rendement. Les rotations sont donc obligatoires et doivent prendre en compte plusieurs
paramètres :
- les sols répondant aux mieux aux besoins de la plante.
- Varier les cultures sur la même parcelle pour avoir un rendement optimum
- ne doivent pas engendrer de trop grandes contraintes pour l’agriculteur. (accessibilité,
distance par rapport à l’exploitation).
Certaines parcelles rendent les rotations impossibles à cause de leurs pentes et de leurs
accessibilités. Ces parcelles représentent environ une dizaine d’hectares.
Certaines cultures comme le maïs et la betterave doivent se trouver à proximité de la ferme
pour éviter une perte de temps trop importante. Il faut en fait distinguer plusieurs types de
rotations.
Sur les terres à proximité de la ferme (celles de Marin), on trouve principalement les
prairies artificielles servant de pâturage aux vaches ou d’affouragement en vert l’été pour
l’alimentation du troupeau. On trouve les betteraves car le matériel de récolte est difficile à
déplacer. Pour faciliter la récolte du maïs qui se fait de mi-août à octobre, le maïs fourrager
est lui aussi près de l’exploitation. La rotation est donc :
Céréales
1 an
Betteraves
1 an
Maïs
1 an
Prairie
4-5 ans
Sur les terres éloignées (Féternes, Ripaille, Champanges), il y a des céréales, la luzerne et les
prairies de fauche. La rotation est donc:
céréales
3 ans
Luzerne-dactyle
4-5 ans
17
Prairies
4 ans
2.2.1.2 Céréales et betteraves :
2.2.1.2.1 L’orge, le blé, l’avoine :
L’orge, l’avoine, le blé servent à l’élaboration de la farine. Ces céréales sont stockées
dans des silos à grains. Si le rendement en orge est excédentaire par rapport aux besoins du
troupeau, René en vend. Toutefois, cette vente représente une part négligeable du revenu.
René ne possédant pas le matériel nécessaire de récolte, il fait appel à un entrepreneur local.
Surface semée
Précédent
Variétés :
Orge
5.6
Luzerne, prairie
Pastoral, vertige
Blé
0.64
Maïs vert
Soisson
Avoine
0.64
Maïs vert
Ebène
L’orge est la céréale principale de l’exploitation, le blé et l’avoine étant plus secondaire avec
de petites surfaces cultivées. Attachons nous donc à l’itinéraire cultural de l’orge:
Date, stade
Fumure de fond Septembre
Labour, hersage
Engrais de fond
Dose ha
Lisier: 20m3
Fumier: 20T
5-10 octobre
6-10 octobre
300 kg
Coût ha
390 Fr.
Temps ha caractéristique
2H 30
4H
1/2H
Superpotassique
0.16.28
semis
10-15 octobre
140 kg
480
1H30
fertilisation
février
150 kg
165
1/2H
traitement
Fin Mars
1.5 L
130
1/2H
650
1H
1815 Fr.
1H30
12H
récolte
déchaumage
26/06,27/06,
28/06
6 juillet
Total:
Utilisation du
combiné
Ammonitrate
30.0.0
Printagal: contre
les dicotylédones
Moissonneuse
batteuse
Crover-crop
Cette année, le rendement a été estimé à 58 quintaux par hectare.
Le bilan de fumure est donc pour un hectare d’orge:
Quantité
N(6)
P2O5 K2O
Perte
Exportations
Rendement prévu: 60q
120
66
120
(unités /ha/an)
Total
-120
-66
-120
3
apport
Lisier dilué
20m
28
28
70
(2,8.1,4.3,5)
Fumier (3,5.2.4) 20T
35
40
80
Ammonitrate
150 kg
50
0
0
(33.0.0)
Apport par le sol
30
0
0
Superpotasssique 300 kg
0
48
84
0.16.28
Total
+143
+116 +234
Bilan annuel
+23
+50 +114
Le bilan de fumure est donc fortement excédentaire : René pourrait même se passer de mettre
le superpotassique.
6
voir l’annexe 5 pour les coefficients de disponibilité de l’azote.
18
2.2.1.2.2 Le Maïs:
Surface semée
Précédent
Variétés :
Maïs vert
1.84
Betteraves, blé
DK 262: le plus précoce
Bangui
Castelis : le plus tardif
Le maïs vert n’est cultivé que pour nourrir le troupeau. Il ne cultive plus le maïs en
grain car son coût de séchage rendait la culture peu rentable. Il achète donc le maïs en grain à
la coopérative. Il récolte le maïs en vert de mi-août jusqu’à fin octobre. Il le distribue le soir
aux vaches. Le maïs donne un bon complément énergétique à l’herbe même s’il est faible en
matière azotée. Pour compenser cette faiblesse, René distribue du tourteau. Le maïs permet
une augmentation spectaculaire du TP et du TB. René cultive des variétés plus ou moins
tardives pour qu’il puisse en récolter pendant deux mois et demi.
Itinéraire cultural du maïs fourrager :
Date, stade
Fumure de fond 15 avril
Labour, hersage Fin avril
Engrais de fond Avril-mai
Dose ha
Lisier: 30m3
Fumier: 30T
200 kg
100000 graines
- 1 graine tous les
12cm par ligne
- 80cm entre 2
lignes
semis
Début mai
traitement
2L
Stade
végétatif :
levée
20/07→31/10
stade pâteux
récolte
Coût ha Temps ha
3H 30
280
4H
1/2H
535
1H30
160
1/2H
13H30 (20min
par jour,
1ha=40jours)
Total
975 Fr
caractéristique
Engrais
complet
14.10.24
Semoir
mono grain
Ladoc:
contre les
dicotylédones
Ensileuse
mono rang
23H30
Le rendement est estimé à 8 tonnes de matière sèche par an, par hectare. René a à déplorer
chaque année des dégâts causés par les sangliers qui couchent les plants de maïs.
Le bilan de fumure est:
Quantité
N7
P2O5
K2O
Perte
Exportations
Rendement espéré:
140
60
140
10t de matière sèche
(unités /ha/an)
Total
-140
-60
-140
3
apport
Lisier dilué (2,8.1,4.3,5) 25m
42
35
87
Fumier (3,5.2.4)
25T
53
50
100
Engrais complet 14.10.24 200kg
28
20
48
Apport par le sol
30
Total
+153
+105 +235
Bilan annuel
+13
+40
+95
7
Voir annexe 5
19
2.2.1.2.3 La betterave fourragère:
Surface semée:
Précédent:
Variété:
1,11
maïs
Colosse
La betterave est une culture très exigeante qui demande beaucoup de temps. Son semis doit se
faire sur une terre fine et sèche. Sa récolte demande beaucoup de main d’œuvre. Les
betteraves sont distribuées une fois par jour au troupeau. La distribution se fait grâce à une
distributrice qu’il faut charger manuellement. Bien que contraignante, la betterave est un
aliment appétant qui confère un bon apport énergétique aux vaches. Elle a une influence
positive sur la qualité du lait.
Itinéraire cultural de la betterave fourragère:
Date, stade
Fumure de fond février
Labour
Fertilisation
azotée
Herse rotative
Semis
Fin février
Dose ha
Lisier: 30m3
Fumier: 35T
-
Coût ha
-
Temps ha caractéristique
4H
-
4H
But: une terre fine,
légère et sèche
300 kg
372
1/2H
Ammonitrate
-
1H
475
1H30
1 jour avant le semis
-100000 graines
15-20 avril
-par ligne: 1 graine
tous les 15cm
-68cm entre 2 lignes
traitement
Post levée
1/2 L
200
Semoir
pneumatique
mono grain
Insecticide:
Altises Pegomyies
traitement
Désherbage
manuel
récolte
1/2H
désherbage
juillet
20H
Désherbage :
Amarante
Fin octobre,
temps sec
4H
32H
- effeuillage
- arracheuse,
chargeuse 2 rangs
Post levée
Début Juin
Bétanal: 1L
Tramat: 1L
Coltix : 2Kg
Huile Shering:1L
223
103
190
50
Total
1613 Fr.
67H30
Le rendement est estimé à 70 tonnes par hectare. Cette culture demande une fertilisation
importante.
Bilan de fumure de la betterave:
Quantité
N8
P2O5 K2O
Perte
Exportations
Rendement espéré: 70t
210
63
217
(unités /ha/an)
Total
-210
-63
-217
3
apport
Lisier dilué
30m
33,6
42
105
(2,8.1,4.3,5)
Fumier (3,5.2.4) 35T
49
70
140
ammonitrate
300kg
99
0
0
Apport par le sol
30
Total
+211,6 +112 +245
Bilan annuel
+1,6
+49
+28
8
voir annexe5
20
2.2.1.3 Le système fourrager:
2.2.1.3.1 La luzerne:
4.21
Orge
Europe
Surface semée
Précédent
Variété :
La luzerne est une culture délicate à récolter, s’effeuillant très facilement. Elle
présente l’avantage d’avoir un bon équilibre entre sa valeur énergétique et l’azote. Le foin
obtenu est de très bonne qualité. La luzerne est très appréciée des vaches grâce à ses qualités
d’appétence. La culture résiste bien à la sécheresse. Grâce à ses nodosités, elle n’a pas besoin
d’apport azoté. Elle est distribuée aux vaches soit sous forme de fourrage, soit en vert.
Itinéraire cultural:
Date, stade
déchaumage
Juillet-août
Fumure de fond Début août
Labour
Engrais de fond
Début août
Début août
Dose ha
Coût ha
Lisier: 20m3
Fumier: 25T
400 kg
-
Temps ha
1H30
2H 30
520
4H
1H
225
1H30
caractéristique
Superpotassique
0.16.28
Semis
10 août
cultipacker
Après le
semis
traitement
+3 semaines
luzerne à 10cm
de haut
récolte
2,5 kg de luzerne
5 kg de dactyle
1H
30g + 400L
d’eau
187.5
1ère année:
1/2H
5H
Enfouissement des
graines
Gratil: contre les
amarantes
Fauchage en vert
1mois1/2 après
semis
2ème année :
Début mai
9H30
(fleurissement)
9H30
9H30
9H30
Mi-juin
Début août
début
septembre
Fourrage: Mise en
balles rondes ou en
vrac. Matériel :
- faucheuse
conditionneuse
- girofaneur
- andaineur
- emballeuse
Total
932.5 Fr. 53H30
Le rendement est estimé à 10 tonnes de matière sèche. La luzerne est une culture très
« gourmande » en potassium. Il lui faut de forts apports pour lui permettre de bien pousser.
Bilan de fertilisation:
Perte
apport
Quantité
Rendement espéré:
10 t MS
Total
20m3
25T
400kg
Total
Exportations
(unités /ha/an)
Lisier dilué (2,8.1,4.3,5)
Fumier (3,5.2.4)
0.16.28
Bilan annuel
21
P2O5
90
K2O
280
-90
28
50
64
+142
+52
-280
70
100
112
+282
+2
2.2.1.3.2 Les prairies:
2.2.1.3.2.1
Les prairies naturelles:
Elles représentent une surface de 26,8 hectares. Elles sont de moindre qualité par
rapport aux prairies artificielles car elles sont plus difficiles à entretenir. René épand du lisier
sur les plus accessibles et les fauche lors de la période de fenaison. Certaines sont pâturées par
les génisses.
2.2.1.3.2.2
Surface semée
Précédent
mélange :
Pérennité
Les prairies artificielles:
17,59
Céréales, luzerne
Dactyle: 33,5%
Rais gras anglais: 33,5%
Fétuque des prés: 20%
Lotier: 6,5%
Trèfle blanc nain: 6,5%
4-5 ans
Les prairies artificielles ont trois destinations:
- le foin en balles rondes ou carrées, en vrac.
- La pâture. Ce sont principalement les prairies à proximité de la ferme.
- Distribution en vert de l’herbe au troupeau. Cette herbe est ramassée à l’aide d’une
auto-chargeuse. Elle est distribuée dans le couloir d’alimentation, le matin, aux
vaches.
Dose ha
déchaumage
Fumure de
Lisier: 30m3
fond
Fumier: 30T
Labour +
herse rotative
semis
Rais gras anglais:
10kg
Dactyle: 10 kg
Fétuques: 6 kg
Lotier: 2 kg
trèfle blanc: 2 kg
cultipacker
traitement
30g + 400L d’eau
traitement
2L
Coût ha Temps ha
1H30
1H 30
-
4H
976
1H30
187.5
1H
1/2H
400
1/2H
1563,5
9H30
8H
8H
36 H
Récolte:
Total
caractéristique
Gratil: contre les
amarantes
Asulox: contre le
Rumex
- soit pâturage
- soit 3 coupes
Date/Stade
2 feuilles
vraies
avril
Mi-Mai,
Fin juin
Mi-Août
Le rendement est estimé à 9 tonnes de matière sèche par hectare. Les besoins en fumure
varient en fonction du but de la prairie.
22
Bilan de fertilisation d’une pâture:
Perte
apport
Exportations
(unités /ha/an)
Lisier dilué (2,8.1,4.3,5)
Fumier (3,5.2.4)
Apport par le sol
Quantité
Rendement espéré:
9 t MS
Total
20m3
20 T
Total
Bilan annuel
N
105,3
P2O5
47,7
K2O
94,5
-105,3 -47,7
33,6
28
42
40
30
+105,6 +68
+0,3 +20,3
-94,5
70
80
+150
+55,5
Bilan de fertilisation d’une prairie de fauche (3 coupes) :
Perte
apport
Exportations
(unités /ha/an)
Lisier dilué (2,8.1,4.3,5)
Fumier (3,5.2.4)
Apport par le sol
ammonitrate
Quantité
Rendement espéré:
8 t MS
Total
20m3
30 T
200 kg
Total
Bilan annuel
N
156
P2O5
60
K2O
152
-156
33,6
63
30
67
+193,6
+37,6
-60
28
60
-152
70
120
+88
+28
+190
+38
2.2.1.3.2.3
La fenaison:
La période de fenaison représente l’étape la plus importante de l’année, les stocks de foin
pour l’hiver (donc l’alimentation du troupeau) dépendant directement de la réussite de cette
dernière. C’est donc une période de grande agitation où le facteur temps est très important. Il
faut que le foin ait le temps de sécher et puisse être rentré avant l’arrivée de la pluie. Il faut
donc attendre une période propice de beau temps, mais il ne faut pas non plus trop s’attarder
si on veut un foin de qualité. Avant de commencer la fenaison, les agriculteurs de Marin
téléphonent à la météo et se concertent. Si le moment leur paraît propice, on assiste à un défilé
de faucheuses. Cette année, la première fenaison s’est réalisée à la mi-mai, la seconde à eu
lieu fin juin, et la dernière s’est faite vers mi-août.
La fenaison d’une parcelle dure une semaine et se déroule en quatre étapes:
- coupe avec la faucheuse ou avec la faucheuse conditionneuse si le temps est compté.
- L’herbe fauchée est éparpillée et retournée pour qu’elle sèche homogènement. Cette
opération peut se répéter plusieurs fois et se réalise à l’aide d’un girofaneur.
- L’herbe est rassemblée en andain grâce à l’andaineur.
- Le foin est ensuite soit pressé en balles rondes ou carrées, soit ramassé à
l’autochargeuse pour être stocké en vrac.
2.2.2 Le cheptel vif :
2.2.2.1 généralités :
Le troupeau se compose de vaches de races Montbéliarde, Prim’Holstein et de quelques
limousines.
2.2.2.1.1 La Montbéliarde :
Elle occupe le troisième rang en nombre des races laitières. Dans le département son nombre
est en constante augmentation. Les vaches sont de bonnes laitières, produisant un lait riche en
protéines pouvant servir à la fabrication de fromages AOC. Elle est capable de s’adapter à des
conditions de milieu difficile. Cette race à de bonne qualité bouchère, et les veaux sont assez
bien valorisés. (1100-1200 Francs).
23
2.2.2.1.2 La Prim’Holstein :
La plus répandue des vaches laitières en France, elle est une très bonne laitière. Par contre,
cette race à de mauvaises qualités bouchères et les veaux sont peu valorisés. (500 francs s’ils
ne sont pas croisés)
2.2.2.1.3 Réglementation :
Le lait produit à la ferme, sert à la fabrication de fromages de qualité. L’éleveur doit donc
remplir un cahier des charges strict. L’alimentation doit être :
- saine et basée le plus possible sur l’utilisation de l’herbe en été, le foin en hiver.
- l’ensilage plante entière, les balles enrubannées et l’urée sont interdits.
- L’épis maïs n’est autorisé qu’en complément.
2.2.2.2 Présentation du troupeau :
Le troupeau laitier est composé de 44 vaches laitières. Il y a environ un quart de
Prim’Holstein dans le troupeau. A l’écart du troupeau laitier, René élève quatre limousines à
des fins personnelles pour la viande. Il possède 40 génisses dont 12 ont plus de 2 ans, 11 ont
entre 1 et 2 ans, 17 ont moins d’un an.
VL
Vaches >2 ans
1 an<Vaches< 2ans
Vaches <1 an
Total
Nombre
44
12
11
17
UGB
44
9
6,05
5,95
65
René a donc un troupeau représentant 65 UGB. En sachant qu’il exploite 57,71 hectares, il a
donc 1,13 UGB par hectare. Il touche donc la prime aux élevages extensifs d’un montant de
236 Fr./tête.
Le taux de renouvellement est de 20% représentant 8 vaches par an. Le taux de réforme est de
l’ordre de 25 à 30%.
2.2.2.2.1 Les veaux:
Après leur naissance, les veaux sont laissés quelques heures avec leur mère. Ils sont
ensuite séparés, le veau étant amené au bâtiment des veaux ou dans des niches.
Si le veau est de sexe masculin, il sera gardé une quinzaine de jours avant d’être vendu. Il sera
nourri avec le lait de sa mère pendant 8 jours. René croise ses génisses avec des taureaux
limousins pour rentabiliser mieux ses veaux à la vente et pour assurer le premier vêlage (les
os du bassin des limousins étant moins volumineux). Ses veaux mâles sont vendus 200 à 300
Fr. plus cher que des veaux non croisés. (entre 700 et 800Fr. pour des Prim’Holstein, 1500 Fr.
pour des Montbéliarde, les prix variant selon la période et la morphologie de l’animal). René
garde les veaux mâles limousins pour en faire des veaux de laits. On les nourris 2 fois par jour
avec 10 litres de lait. Ils sont abattus cent jours après leurs naissances si leurs développements
sont optimum. Toutefois, il arrive que des problèmes de digestion retardent l’abattage.
Les veaux femelles sont gardés s’ils présentent une bonne morphologie et un bon potentiel
génétique. Sinon, ils sont vendus au maquignon Denis Chappuis. Le choix se fait en fonction
de sa morphologie et de sa parenté. Les veaux sont vendus entre 1500 et 1700F, mais ces prix
varient selon les périodes et l’animal. Les veaux gardés sont nourris les premiers jours par le
lait de leur mère, puis avec le lait du troupeau jusqu’à leur sevrage (à 3 mois). En
remplacement du lait, ils sont nourris, petit à petit, avec du foin et de la farine auquel on
ajoute du tourteau. L’ écornage des génisses est réalisé à l’âge de 3-4 mois.
24
2.2.2.2.2 Les génisses et l’insémination :
Après leur sevrage, les génisses sont mises dehors, sous l’appentis, puis, dans un parc
électrifié proche de la ferme. L’hiver, elles sont rentrées sous l’appentis. Le printemps
suivant, elles sont placées dans les pâturages de Publier ou de Bernex jusqu’à l’hiver où elles
seront inséminées (elles ont alors 21 mois) . Le printemps, elles sont remises dans les
pâturages. 3 à 4 semaines avant le vêlage, elles sont mises avec le troupeau pour les habituer.
Elles ont 30 mois lorsqu’elles vêlent.
Il peut arriver qu’il y ait des problèmes de tétés. Il faut alors isoler les génisses qui tètent et
bien nettoyer la mamelle de la vache.
Elles sont inséminées artificiellement. Ce mode de reproduction évite les problèmes de
consanguinité, permet d’avoir un choix de taureaux important, évite les désagréments que
peut entraîner un taureau dans un élevage (la sécurité en particulier). L’éleveur sait, de plus,
précisément le jour de l’insémination.
2.2.2.2.3 Niagara, Jonquille,…: Les vaches laitières :
Les vaches laitières sont d’avril à octobre en pâturage nuit et jour, d’octobre à mi
novembre en stabulation la nuit, puis de mi novembre jusqu’à avril en stabulation nuit et jour.
Les vaches sont donc 7 mois par an en pâturage, posant des problèmes de repérage des
chaleurs, de vêlages. Ces pâturages doivent se situer à proximité de la salle de traite. Cet
élevage de plein air diminue les performances laitières, mais, il permet d’éviter de stocker
trop d’alimentation et permet une meilleure hygiène du troupeau (moins de boiteries). Pour
éviter que les vaches gaspillent l’herbe du parc, les parcelles sont divisées.
La ration de base varie selon les périodes. Du 15 Août à Novembre le troupeau est
nourri de maïs vert et d’herbe. De novembre à mai, il est nourri en foin, regain et betteraves.
De mai au 15 Août, il est alimenté avec de l’affourage en vert, du foin de l’herbe.
Le troupeau se composait pour la campagne précédente (Oct. 98-oct 99) :
Composition du troupeau
16%
26%
1ère lactation
2ème lactation
10%
3ème lactation
4ème lactation
5ème lactation
17%
31%
2.2.2.2.4 Les Taris et les réformes :
Les vaches sont taries soient pour « préparer » le vêlage, soient pour être réformées.
Le nombre de Taris varie selon la période, il est de l’ordre de 1/10 du nombre de vaches
totales. Le tarissement intervient 2 à 3 mois avant le vêlage. Il permet à la vache de se reposer
en vue de son vêlage. Il évite ainsi l’épuisement. La durée moyenne de tarissement est de 79
jours. Les vaches taries sont mises en pâturage , et sont remises avec le troupeau 2 semaines
avant le vêlage.
Les réformes sont de l’ordre de 25% du nombre total du troupeau, et touchent
essentiellement les vaches ayant fait 4 lactations et plus.
25
Causes des réformes :
Stérilité Maladie Prophylaxie
3
1
1
( campagne précédente)
Vente
1
autre
2
Stérilité Maladie Prophylaxie
4
1
1
( campagne en cours)
Autre
2
Les réformes sont dues principalement à des problèmes de stérilité. Il peut arriver qu’il y ait
une perte pour cause de maladie comme cette année, avec Mireille qui a eu une mammite
fulgurante gangréneuse.
Les vaches réformées ont été, en 1999, vendues, en moyenne, 3272F HT chacune.
2.2.2.3 L’alimentation :
Une des principales caractéristiques de la ferme est son indépendance pour l’alimentation du
troupeau. René est en auto suffisance pour le foin, le regain, la luzerne et la paille. De plus, la
farine est fabriquée à partir des céréales qu’il cultive, hormis le maïs. Ce type d’alimentation
est donc gage de qualité, source de confiance du consommateur.
La farine est servie tous les matins aux vaches et aux veaux en fin de sevrage. Elle est
composée d’orge, de maïs, de blé et d’avoine.
Proportions des composés de la farine
15%
orge
40%
15%
maïs
blé
avoine
30%
Parfois, René ajoute dans son mélange du son. (à hauteur de 10% environ). Il a
l’avantage d’être très assimilable et riche en phosphore. Par contre, il est très cher. Il donne en
complément des granulés riches en minéraux. Pour les veaux, on mélange du tourteau à la
farine. Le tourteau, riche en protéines, permet d’accélérer leur croissance. De même, on ajoute
du tourteau au maïs en vert. Le maïs est très riche en énergie mais très pauvre en matière
azotée, d’où le complément de tourteau de soja.
Des blocs de sel sont laissés en libre service dans la stabulation pour les vaches et dans les
parcs, pour les génisses. Des sceaux de minéraux sont ajoutés dans les parcs pour les génisses
et les taries.
La qualité de l’alimentation joue beaucoup sur les performances du troupeau. Par exemple la
qualité de l’herbe du Printemps permet d’augmenter la quantité de lait produit par traite (400L
en mai), alors qu’en été, la qualité étant moindre, la production baisse. (plus que 350L par
traite en Juin). De même, le maïs vert permet d’augmenter le TB et le TP de façon
spectaculaire.
La ration de base est différente selon la période d’été ou d’hiver. Elle peut varier aussi en
fonction de la vache. Ce tableau présente la ration de base d’une vache en lactation par jour.
Ration d’été
Herbe à volonté
Farine
Minéraux
Maïs vert
tourteau
MB(kg)
≈ 48
2
0,16
≈ 21
1
MS (kg)
≈9
1,73
0,16
≈ 5,7
0,88
26
Ration d’hiver
Foin
Regain
Luzerne
Betteraves
Farine
Tourteau
Minéraux
L’alimentation remplie le cahier des charges des fromages: elle est saine et basée le
plus possible sur l’utilisation de l’herbe en été et du foin en hiver. Elle est donc basée
essentiellement sur un système fourrager.
2.2.2.4 Conduite du troupeau :
René essaye d’inséminer ses vaches pour qu’elles vêlent en hiver. Le lait est, à cette
période, vendu plus cher. De plus, il faut qu’il insémine les génisses avant qu’elles retournent
dans les pâturages. Certaines de ses génisses sont en testage. Cette prise de risque est pour
René bénin, en vue des progrès fait en génétique depuis quelques années. Il bénéficie de
l’insémination gratuite.
Répartition des vêlages:
Ja
nv
.
Fe
v
M .
ar
s
Av
ril
M
ai
Ju
in
Ju
il.
Ao
ût
Se
pt
.
O
ct
.
N
ov
.
D
ec
.
8
6
4
2
0
Conduite du troupeau :
1ère lactation
2ème lactation
3ème lactation
>3 lactation
Total
Avant campagne
Effectif
16
12
4
11
43
Début lactation
Revêlage
14
9
3
7
33
Début lactation
Entrée
4+1
0
0
0
5
Début lactation
Sortie
-1
0
-2
-5
8
Les lactations sont terminées au bout de 200 jours et arrêtées à 305 jours.
Le mode de vie choisie est le semi plein air: pâturage en été, stabulation permanente en hiver.
Pour la farine, le foin, la luzerne et le maïs, l’alimentation est distribuée, elle est en libre
service pour l’herbe des pâturages. La mise en pâturage est permise grâce aux terres que
possède René autour de la stabulation.
Les vaches sont toutes vaccinées contre la tuberculose, l’IBR, la leucose. Les principaux
problèmes rencontrés sont des mammites, des boiteries et des diarrhées chez les veaux. René
possède une infirmerie qui lui permet de régler la plupart des problèmes lui-même. Il n’a
recours au vétérinaire que pour les problèmes dépassant ses connaissances. Il arrive aussi que
les mouches causent des dégâts préjudiciables aux vaches. René leur met donc des produits
insecticides. A titre préventif, il soigne les génisses contre les bronchites vermifugeuses.
2.2.2.5 Performances :
Lors de la précédente campagne, la moyenne de lait par vache était de 6614 litres. Le
nombre de jours de lactation était de 324 jours. L’intervalle vêlage/vêlage moyen était de 396
jours, soit 72 jours où la vache est improductive. Il y a eu 247 878 kg de lait produits pour un
quota de 226 000 litres. Le litre de lait fut vendu en moyenne à 2,40 francs. Le nombre de
vaches présentées sur la campagne est de 42,3.
Campagne 1999 Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Moyenne
T.B. en g/kg de lait
T.P.
Leucocytes en
1000 par ml
40,5 40,2 38,9 37,7 35,5 36,6
31,8 31,8 30,3 31,6 30,7 29,9
124 141 121 142 88 152
36
30,7
140
37 38,2 39,6 42,8 41,3
31,1 31,5 35,2 32,4 33,3
109 120 154 123
Le TP et le TB sont dans la moyenne. René n’a pas à déplorer trop de leucocytes.
27
38,5
31,6
127
Troupeau
6812 kg/VL
Production VL
31,6
TP
38,5
TB
3272 Fr.
Réformes
1400 Fr.
Vente veaux
ère
71,4%
Réussite 1 IA
Intervalle Vêlage Insémination fécondante 91 jours
72 jours
Vêlage Insémination première
Groupe
5685 kg/VL
Objectif
>31,5
>38,5
3751 Fr.
1357 Fr.
>60%
40-110 jours
40-70 jours
Ses vaches produisent donc plus de lait que la moyenne du groupe. Le TP et TB sont corrects.
Par contre, les vaches réformées sont moins bien rentabilisées par rapport au groupe. En
matière de reproduction, les résultats sont bons escomptés des problèmes d’insémination pour
certaines vaches qui font monter la moyenne du vêlage/Insémination première au dessus de la
moyenne.
René possède donc un troupeau laitier performant, aux qualités bouchères moyennes.
2.2.3 La production laitière:
2.2.3.1 La traite :
Elle est réalisée 2 fois par jour à 11H30 d’intervalle, tous les jours de l’année. La première
débute à 6H30. Elle est l’étape obligée de la collecte du lait et joue un rôle important dans la
qualité de celui-ci.
La salle de traite est juxtaposée à la stabulation. Elle a été mise en service en 1986. Cette salle
de traite est une Westfalia Systemat 2*3 en disposition en épis. Elle permet donc de recevoir
six vaches simultanément. Elle permet de traire une trentaine de vaches à l’heure pour un
vacher. Le vacher se trouve au centre, dans la « fosse » et les vaches se trouvent sur les quais
de part et d’autre de la fosse.
La traite se déroule en quatre étapes:
- 3 vaches sont bloquées sur un quai. Les trayons sont soigneusement lavés à l’eau chaude.
- Les trayons sont ensuite essuyés pour éviter tout ruissellement.
- la griffe est branchée sur les 4 trayons de la vache en évitant d’aspirer les éventuelles
impuretés du sol.
- la salle de traite n’étant pas équipée du décrochage automatique, le vacher débranche chaque
vache et met à chaque trayon un produit iodé préventif.
Certaines vaches demandent des soins plus spécifiques. Elles sont repérées à l’aide d’un
bandeau. Ce sont les vaches qui viennent de vêler que l’on doit séparer pendant huit jours, des
vaches ayant des problèmes divers (trayon coupé à soigner, vache sous antibiotique).
Depuis Mars, la salle de traite possède le lavage automatique, facilitant grandement le
nettoyage de la salle de traite. La salle de traite est contrôlée tous les ans par le service
sanitaire. La traite doit s’effectuer dans des conditions d’hygiène impeccables, son mauvais
déroulement pouvant influencer la qualité du lait.
2.2.3.2 L’or blanc a ses contraintes: Le quota:
Le quota est une valeur de référence qu’il faut essayer d’atteindre sans toutefois la dépasser…
Ce quota de 226000 litres a bénéficié, l’année dernière d’un droit supplémentaire de 10%,
soit un quota de 248200 litres. (cette année, il devrait être de 6 ou 8%). Mais, la quantité de
lait n’est pas le seul paramètre. En effet, un dépassement du taux de matière grasse revalorise
le prix du lait (1,5 centimes de plus par gramme de matière grasse au dessus de l’étalon) mais
fait diminuer le quota de 1750 kg pour 100000 litres de lait. Il est donc très délicat à gérer.
René fait appel au service du contrôle laitier pour être au plus près de son quota.
28
2.2.3.3 Le contrôle laitier:
René bénéficie du contrôle laitier en contrepartie d’une cotisation mensuelle. Ce contrôle
mensuel (sauf en août) est d’une aide précieuse. Il permet un suivi du cheptel grâce à un
prélèvement de chaque vache en lactation. Le lait prélevé est analysé et René reçoit un
bulletin avec les performances de chaque vache. Il lui permet de remarquer les baisses
anormales, les vaches ayant trop de cellules ou de très faibles taux. Ceci lui permet de faire
une meilleure sélection du troupeau et de choisir le taureau reproducteur le plus adéquat pour
chaque vache. Ce contrôle lui permet aussi de faire une prévision du quota. Il sait ainsi s’il
produit trop de lait ou pas assez.
2.2.3.4 La qualité paye…
La qualité du lait est le facteur le plus influent sur le prix du lait. Deux grands paramètres
jouent sur cette qualité: la qualité nutritive et la qualité bactériologique. La qualité nutritive se
définit à partir du taux protéique et du taux butyreux. Le taux butyreux est un paramètre
délicat car il a une influence sur le quota. Le taux protéique est un facteur influençant
fortement le prix final puisque les protéines jouent un grand rôle dans la fabrication des
fromages. (+4 centimes par gramme au dessus de 31,5)
Le paramètre bactériologique a aussi son importance. Cette année le nombre trop élevé de
coliformes et de staphylocoques a déjà causé des préjudices financiers. (estimés à 2000 francs
par René).
Tous les critères ont leur importance, le prix du lait étant déterminé par leur ensemble.
Le litre de lait a été acheté en moyenne 2,40 francs en 1999.
Cette gestion rigoureuse au niveau de la production doit se retrouver au niveau
comptable. René délègue cette tache fastidieuse à Martine qui m’a consacré quelques heures
pour me familiariser avec la gestion comptable.
29
3 DES OPERATIONS, DU TEMPS, DE LA RIGUEUR:
LA COMPTABILITE
3.1 Une comptabilité rigoureuse :
La comptabilité de la SCEA est réalisée par Martine. Elle se sert du logiciel GESTAMI, via le
minitel, lui permettant d’être reliée au centre de gestion de Haute-Savoie. Chaque année, le
centre lui envoie les résultats comptables des opérations de l’année précédente. Par ailleurs, la
SCEA est au réel normal vu que son chiffre d’affaire dépasse les 500000 francs. L’exercice
comptable commence le 1er janvier pour ce terminer le 31 décembre.
3.1.1Le bilan d’ouverture:
3.1.1.1 Le fond de roulement:
Il nous permet de connaître la marge de manœuvre dont dispose la SCEA. Il lui assure une
marge de sécurité. Par exemple, l’exploitation pourra acheter du matériel sans forcément
devoir faire un emprunt.
Cette année, le fond de roulement vaut :
Fond de roulement = Actif circulant - capitaux exigible à court terme
= 334129-159478
= 174 651 Francs
3.1.1.2 Le taux d’endettement:
Il permet de connaître la bonne santé de l’exploitation agricole.
Il se calcule:
Taux d’endettement = [ (dettes à + d’un an) + ( dettes à – d’un an)] / Passif total
= 19 %
Ce taux d’endettement assez faible signifie que la plupart des biens appartiennent à la SCEA.
Elle n’est donc pas asphyxiée par trop de dettes.
3.1.1.3 L’autonomie financière:
Autonomie financière = capitaux propres / Passif total
= 77 %
Ce pourcentage représente l’indépendance de la SCEA vis à vis des banques et des
fournisseurs. Plus ce pourcentage est élevé, mieux c’est. Ce taux de 77 % traduit
l’indépendante élevée de l’exploitation par rapport aux banques et donc la bonne santé
financière de celle-ci.
30
3.1.2 Le compte de résultat prévisionnel:
Il est réalisé par Martine et le stagiaire purpanais, début octobre, avec l’aide de René.
Il prend en compte toutes les opérations des neufs premiers mois, les trois derniers mois
résultant de prévisions. Ces prévisions se font grâce au contrôle laitier pour prévoir la quantité
de lait qui va être produite, au grand livre de l’année précédente et surtout grâce au savoirfaire de René qui prévoit les achats et ventes à venir.
3.1.2.1 Le résultat courant:
Il est le résultat du total des produits moins le total des charges.
Cette année, le résultat courant devrait environ valoir:
Résultat courant = Total produit –Total charges
= 771 212 – 673 955
= 97 237
Il correspond, en fait, au revenu agricole engrangé par l’exploitation. Pour l’année 2000, le
revenu de la SCEA est donc estimé à 97237 francs. Ce revenu est sensiblement équivalent à
celui de 1999 où il était de 99482 francs.
Ce revenu provient essentiellement de la vente du lait, de la vente des vaches et des veaux, de
la vente du foin et des primes.
Il est à noter que c’est sur ce revenu courant que sera imposé l’exploitation. Il est utilisé au
remboursement des annuités, pour le salaire de l’exploitant.
Il ne faut pas toutefois oublier les revenus extérieurs non négligeables comme le salaire de
Martine et le gîte rural.
3.1.3 La marge brute du troupeau laitier :
Charges
Achat aliments
41388
Céréales prélevées
26000
Frais vétérinaires
22530
Frais divers élevage
4811
Inséminations
12000
Taxes animaux
1700
Pénalités quota
2786
Total
111215
La marge brute du troupeau laitier vaut donc:
Produits
Lait vendu
Vaches réformées
Veaux vendus
Prime ICHN
557778
42342
46440
23478
Total :
670038
Marge brute = Total produits – Total charges
= 670 038 – 111 215
= 558 823 francs
En considérant un effectif moyen de 43 vaches, la marge brute par vache vaut 12996 francs.
Ce résultat, sensiblement équivalent à 1999 où il était de 12917 F/VL, est supérieur à la
moyenne du groupe ( 11625 F /VL). Cette différence s’explique par le choix de produire soimême la nourriture pour le troupeau.
Ceci montre le savoir-faire de René qui conduit le troupeau d’une main de maître, permettant
ainsi de rentabiliser au mieux le troupeau.
31
3.1.3.1 Une exploitation qui dynamise le groupe :
Chiffre d’affaire
Produits
d’exploitation
Charges
E.B.E.
Résultat courant
Marge brute du
troupeau (par VL)
Année
1997
714 009
728 592
Année
1998
815 803
836 952
Année
1999
696 402
716 917
Estimation année
2000
751 212
771 212
Groupe
1999
702 027
lait
72,3% 76%
vente VL+veaux: 11,5% 10%
prime
7,3% 14%
619 518
306 514
136 933
12 904
591 659
382 537
207 604
13 537
629 348
301 254
99 482
12 917
673 955
322 267
97 237
12 996
566 264
290 874
11 625
Les indicateurs économiques montrent une augmentation de tous les postes par rapport à
l’année 1999, hormis le résultat courant qui continue de baisser. Cette baisse est due à une
volonté commune de Martine et René de baisser le plus possible le revenu imposable.
L’exploitation voit ses charges augmentées fortement à cause des études faites pour la mise
aux normes. On peut remarquer que la SCEA est moins dépendante des primes que le groupe.
Elle est mieux classée que la moyenne du groupe avec un EBE plus important, et une marge
brute par vache plus élevée.
La situation financière de la SCEA est donc saine, l’exploitation devrait donc pouvoir
supporter l’investissement de l’agrandissement sans trop en pâtir.
3.2 Perspective d’avenir : la mise en GAEC :
En 1990, René et Martine se sont associés pour former une SCEA. Cette forme sociétaire a
l’avantage de ne pas exiger de capital minimum ni de travail à temps complet pour
l’exploitation. Les associés ne sont pas obligés d’avoir le statut d’exploitant. Martine va
d’ailleurs devenir en 2001 associée non exploitante, lui permettant ainsi de ne pas payer la
MSA. L’association de Martine a permis un abattement fiscal de 5 ans qui est maintenant
terminé. Les autres avantages fiscaux et sociaux diminuant avec le temps, la SCEA est de
moins en moins intéressante.
Le fils aîné, ayant terminé ses études, devrait s’associer avec son père pour créer un GAEC.
Cette association ne pourra s’effectuer qu’en 2002 lorsque Julien aura ses 21 ans et qu’il aura
effectué un stage de 6 mois en exploitation..
Julien, en tant que jeune agriculteur, va bénéficier d’avantages fiscaux comme un abattement
sur le revenu imposable, d’une DJA. Il pourra avoir droit au prêt jeune agriculteur avec un
taux PAM plus faible (3,8% au lieu de 4,55%). La mise en GAEC engendrera, elle aussi, des
avantages fiscaux et sociaux tel que des réductions de cotisations. Par contre, ce type
sociétaire a ses inconvénients: il faut un agrément juridique et tous les associés doivent
travailler à plein temps. Martine, directrice dans un lycée, ne pourra donc pas faire partie du
GAEC.
Ainsi l’exploitation va poursuivre son évolution, mais si la création du GAEC ne fait aucun
doute, l’avenir n’est pas tout tracé. En effet, Florent et David, eux aussi, font des études
agricoles et il est possible qu’ils désirent travailler sur l’exploitation. L’exploitation permet
certes de vivre correctement avec deux associés, par contre on peut se demander si les
produits de la ferme pourront suffire à l’agrandissement du GAEC à 3 voir 4 associés. Tous
les problèmes ne sont donc pas régler. Florent étant en terminale, des décisions importantes
doivent donc être prises dans les prochaines années, avec en toile de fond, le risque d’un
problème de succession.
32
Conclusion
Ce stage m’a permis de mieux cerner le fonctionnement et
les enjeux de la SCEA « Savoie-Gascogne ». Il représente pour
moi une expérience inoubliable. Il m’a apporté des savoirfaire tel que la réalisation de la traite, la conduite du
troupeau, un apport de multiples connaissances ainsi qu’un
enrichissement personnel.
Située au cœur du Chablais, région traditionnellement
tournée vers la production laitière, la propriété bénéficie
d’un cadre exceptionnel que la famille CURDY a su valoriser
avec le gîte rural.
L’exploitation peut se définir par deux termes: Savoirfaire et qualité. Le savoir-faire, tout d’abord, de René qui
permet d’avoir un troupeau sélectionné, performant dont le
lait sert à la fabrication de fromages. La qualité, ensuite,
qui a toujours été privilégiée plutôt que la productivité. Les
exploitants donnent ainsi une image valorisante de la
profession en ces temps où le doute à tendance à s’installer
chez le consommateur. Toutefois, l’exploitation n’est pas à
l’abri des contraintes du monde contemporain: il faut être
compétitif. Cette compétitivité passe par l’information et
l’investissement. René n’a jamais négligé les sources
d’informations et s’occupe de nombreux postes en dehors de
l’exploitation. L’exploitation a toujours su se développer en
se remettant perpétuellement en question, quitte à réaliser
des investissements lourds.
L’exploitation, de part sa gestion et son système de
production, se positionne dans les exploitations les plus
performantes du Chablais. Toutefois, si l’avenir du fils aîné
est assuré avec la mise en GAEC, l’exploitation pourra t’elle
se développer suffisamment pour permettre l’intégration des
deux autres enfants
33
BIBLIOGRAPHIE:
Alliance conseil 74, Août 2000-Etude agronomique et pratiques d’épandage. Maison de
l’agriculture, 15p.
CER Haute-Savoie, 1999-Analyse de groupe: Plateau de Gavot non Reblochon. CER France,
10p
CER Savoie Haute Savoie, 1999-Résultat Spot. CER France, 13p.
Dauphiné Libéré, 1er juillet 2000-Guide de l’été 2000. Dauphiné libéré, 1-5.
Document de Météo France sur le département de Haute-Savoie, année 1999.
Guides Gallimard, Déc. 1999-ALPES Savoie-Haute-Savoie. Gallimard, 312p.
INRA, 1998-Table de l’alimentation des bovins, ovins, caprins. INRA Paris, 192p.
Revue La France Agricole.
Revue L’éleveur laitier.
34
TABLE DES ILLUSTRATIONS
PHOTO 1 LE MASSIF DU MONT BLANC…………………………………………………………. 7
PHOTO 2: LA MER DE GLACE………………………………………………………………… ……..7
PHOTO 3: LE CORPS DE FERME……………………………………………………………………. 9
PHOTO 4: VACHES PATURANT PRES DE LA FERME.……………………………………….. 10
PHOTO 5: LES GENISSES DE PUBLIER.…………………………………………11
PHOTO 6: ANDAINEUR………………………………………………………... 12
PHOTO 7: LA STABULATION A LOGETTES………………………………………13
PHOTO 8: DISTRIBUTION DU FOIN EN VRAC……………………………….….. 13
PHOTO 9: MISE EN PLACE DE L'ARMATURE…………………………………… 14
PHOTO 10: ARMATURE DU NOUVEAU BATIMENT………………………………15
PHOTO 11 : LA FOSSE DU NOUVEAU BATIMENT………………………………. 15
PHOTO 12: LE SEMOIR DE LA CUMA………………………………………….18
PHOTO 13: L'EPANDEUR DE FUMIER………………………………………….. 19
PHOTO 14: LE PULVERISATEUR………………………………………………. 20
PHOTO 15: L'ARRACHEUSE A BETTERAVES…………………………………… 20
PHOTO 16: L'AUTOCHARGEUSE POUR LA DISTRIBUTION EN VERT.……………. 22
PHOTO 17: RAMASSAGE DU FOIN A FETERNES………………………………...23
PHOTO 18: MOMENT DE TENDRESSE…………………………………………..24
PHOTO 19: TRANSHUMANCE DES GENISSES……………………………………25
PHOTO 20: LE TROUPEAU ATTENDANT LA DISTRIBUTION DU MAÏS…………… 25
PHOTO 21: LE TROUPEAU MANGEANT LA FARINE……………………………..26
PHOTO 22: NOISETTE S'ABREUVANT.………………………………………….26
PHOTO 23: SORTIE DES VACHES APRES LA TRAITE.……………………………27
PHOTO 24: LA SALLE DE TRAITE………………………………………………28
PHOTO 25: VACHES A LA TRAITE…………………………………………….. 28
TABLEAU 1: ASSOLEMENT 1999-2000………………………………………………………….17
TABLEAU 2: BILAN D'OUVERTURE………………………………………………………………..30
TABLEAU 3: COMPTE DE RESULTAT PREVISIONNEL……………………………………….. 31
GRAPHE 1: REPARTITION DU TEMPS DE TRAVAIL PAR TYPES D'ACTIVITE…………..16
GRAPHE 2: MISE EN EVIDENCE DES POINTES DE TRAVAIL………………………………..16
FIGURE 1: PRECIPITATIONS ANNUELLE DU CHABLAIS (ANNEE 1999)………….………8
FIGURE 2: PRECIPITATIONS DE THONON LES BAINS (1999)……………………………….8
FIGURE 3: UN FROMAGE DE QUALITE: LA TOMME DE SAVOIE ………………….29
35
TABLE DES MATIERES:
SOMMAIRE…………………………………………………………………………………..3
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………4
TABLE DES SIGLES ET DES ABBREVIATIONS……………………………………….5
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….6
1
UN ENVIRONNEMENT EXCEPTIONNREL:............................................................. 7
1.1 MILIEU NATUREL ET ENVIRONNEMENT DE QUALITE:...................................................... 7
1.1.1 La Haute-Savoie : un département dynamique :.................................................... 7
1.1.2 Le Chablais : .......................................................................................................... 7
1.1.3 Une petite commune dynamique: Marin ................................................................ 7
1.1.4 Le climat :............................................................................................................... 8
1.1.5 Les sols :................................................................................................................. 8
1.2 LA SCEA « SAVOIE-GASCOGNE » ............................................................................... 8
1.2.1 Historique de la ferme et événements influents : ................................................... 8
1.2.2 Une exploitation familiale:..................................................................................... 8
1.2.3 Une exploitation diversifiée: .................................................................................. 9
1.2.4 Les partenaires de l’exploitation: .......................................................................... 9
1.3 SYNTHESE:..................................................................................................................... 9
2
UNE PRODUCTION A VOCATION LAITIERE :..................................................... 10
2.1 LES FACTEURS DE PRODUCTION ................................................................................... 10
2.1.1 L’organisation parcellaire ................................................................................... 10
2.1.1.1 Un foncier éparpillé: ......................................................................................... 10
2.1.1.2 L’organisation parcellaire: ................................................................................ 10
2.1.1.3 Amélioration du foncier:................................................................................... 11
2.1.2 Le matériel: .......................................................................................................... 12
2.1.2.1 Le matériel de traction: ..................................................................................... 12
2.1.2.2 Le matériel de travail de sol:............................................................................. 12
2.1.2.3 Le matériel d’élevage:....................................................................................... 12
2.1.2.4 Le matériel de récolte et de fenaison: ............................................................... 12
2.1.2.5 Autre matériel: .................................................................................................. 12
2.1.2.6 Synthèse: ........................................................................................................... 12
2.1.2.7 Politique de renouvellement : ........................................................................... 12
2.1.3 Les bâtiments : ..................................................................................................... 13
2.1.3.1 Le bâtiment d’élevage :..................................................................................... 13
2.1.3.1.1 Caractéristiques de la stabulation:............................................................... 13
2.1.3.2 Les autres bâtiments :........................................................................................ 13
2.1.3.2.1 Le hangar:.................................................................................................... 14
2.1.3.2.2 Le bâtiment des veaux :............................................................................... 14
2.1.3.2.3 Les autres: ................................................................................................... 14
2.1.4 Le nouveau bâtiment : .......................................................................................... 14
2.1.4.1 Les raisons de la construction:.......................................................................... 14
2.1.4.2 Le coût : ............................................................................................................ 15
2.1.4.3 Généralités: ....................................................................................................... 15
2.1.5 L’organisation du travail :................................................................................... 16
2.1.5.1 La main d’œuvre :............................................................................................. 16
2.1.5.2 Les temps de travaux quotidiens :..................................................................... 16
2.1.5.3 Le temps de travaux périodiques : .................................................................... 16
2.1.5.4 Le bilan des temps de travaux :......................................................................... 16
36
2.2 DES CULTURES, UN CHEPTEL, UNE PRODUCTION: LE LAIT ............................................ 17
2.2.1 Les productions végétales: ................................................................................... 17
2.2.1.1 Assolement et rotations:.................................................................................... 17
2.2.1.1.1 L’assolement: .............................................................................................. 17
2.2.1.1.2 Les rotations : .............................................................................................. 17
2.2.1.2 Céréales et betteraves :...................................................................................... 18
2.2.1.2.1 L’orge, le blé, l’avoine : .............................................................................. 18
2.2.1.2.2 Le Maïs:....................................................................................................... 19
2.2.1.2.3 La betterave fourragère: .............................................................................. 20
2.2.1.3 Le système fourrager: ....................................................................................... 21
2.2.1.3.1 La luzerne:................................................................................................... 21
2.2.1.3.2 Les prairies: ................................................................................................. 22
2.2.1.3.2.1 Les prairies naturelles:........................................................................... 22
2.2.1.3.2.2 Les prairies artificielles: ........................................................................ 22
2.2.1.3.2.3 La fenaison: ........................................................................................... 23
2.2.2 Le cheptel vif : ...................................................................................................... 23
2.2.2.1 généralités : ....................................................................................................... 23
2.2.2.1.1 La Montbéliarde : ........................................................................................ 23
2.2.2.1.2 La Prim’Holstein :....................................................................................... 24
2.2.2.1.3 Réglementation : ......................................................................................... 24
2.2.2.2 Présentation du troupeau :................................................................................. 24
2.2.2.2.1 Les veaux: ................................................................................................... 24
2.2.2.2.2 Les génisses et l’insémination :................................................................... 25
2.2.2.2.3 Niagara, Jonquille,…: Les vaches laitières : ............................................... 25
2.2.2.2.4 Les Taris et les réformes : ........................................................................... 25
2.2.2.3 L’alimentation :................................................................................................. 26
2.2.2.4 Conduite du troupeau :...................................................................................... 27
2.2.2.5 Performances : .................................................................................................. 27
2.2.3 La production laitière: ......................................................................................... 28
2.2.3.1 La traite : ........................................................................................................... 28
2.2.3.2 L’or blanc a ses contraintes: Le quota: ............................................................. 28
2.2.3.3 Le contrôle laitier:............................................................................................. 29
2.2.3.4 La qualité paye….............................................................................................. 29
3
DES OPERATIONS, DU TEMPS, DE LA RIGUEUR: LA COMPTABILITE ....... 30
3.1 UNE COMPTABILITE RIGOUREUSE : .............................................................................. 30
3.1.1 Le bilan d’ouverture: ........................................................................................... 30
3.1.1.1 Le fond de roulement:....................................................................................... 30
3.1.1.2 Le taux d’endettement: ..................................................................................... 30
3.1.1.3 L’autonomie financière:.................................................................................... 30
3.1.2 Le compte de résultat prévisionnel: ..................................................................... 31
3.1.2.1 Le résultat courant: ........................................................................................... 31
3.1.3 La marge brute du troupeau laitier : ................................................................... 31
3.1.3.1 Une exploitation qui dynamise le groupe : ....................................................... 32
3.2 PERSPECTIVE D’AVENIR : LA MISE EN GAEC :............................................................. 32
CONCLUSION………………………………………………………………………………33
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………..34
TABLE DES ILLUSTRATIONS…………………………………………………………..35
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
37

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