Troubles Sexuels dans la Maladie de Parkinson - sifud-pp

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Troubles Sexuels dans la Maladie de Parkinson - sifud-pp
Troubles Sexuels dans la Maladie de
Parkinson
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
Dr Kathleen Charvier
Hôpital Henry Gabrielle
Hospices Civils de Lyon
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• La fonction sexuelle dépend de nombreux facteurs :
- neurologiques : végétatifs et
somatiques, moteurs et sensitifs
- vasculaires
- hormonaux
- et psychologiques
• Diminution 6 fois plus rapide de l’activité sexuelle avec l’âge
en cas de maladie chronique
• Des études récentes existent sur l’impact des maladies
chroniques, comme la SEP, le diabète, les rhumatismes
inflammatoires, et l’impact des cancers et de leurs traitements,
sur la santé sexuelle
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• Peu d’études existent sur l’impact de la maladie de Parkinson
(PK) et de ses traitements sur la sexualité
• Impact cependant possible de cette « paralysie agitante »,
décrite en 1817, caractérisée par une atteinte du corps strié et
du locus niger, en raison de ses manifestations neurologiques,
somatiques et autonomes, et de l’atteinte de la voie
dopaminergique
• Études actuelles sur les dysfonctions sexuelles de la maladie
de Parkinson essentiellement chez les hommes, ou les hommes
et les femmes, et 1 seule étude dédiée aux femmes
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• La plupart des études rapportent une dégradation de la fonction
sexuelle chez les hommes et les femmes présentant une
maladie de Parkinson
• Une étude en particulier décrit une diminution de la libido et
de l’activité sexuelle chez des hommes et des femmes jeunes
atteints de PK en relation avec la durée du traitement et le
degré de sévérité de la maladie (échelle de Hoehn et Yahr) 1
1Sexual
problems in young patient’s with Parkinson’s Disease Wermuth L and al
Acta Neurol Scand 1995; 91: 453-455
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
Certaines études au contraire suggèrent une hypersexualité,
dans le cadre de troubles du comportement compulsifs plus
larges, voire d’addictions (jeu, argent), liée aux effets
secondaires des traitements antiparkinsoniens1,2 et diminuant
voire disparaissant en modifiant le traitement, non observée
suite à la simulation des noyaux sous-thalamiques3
- Essentiellement chez les hommes mais aussi chez les femmes
- Les effet secondaires des traitements de la maladie de Parkinson sur la
fonction sexuelle normale chez les sujets témoins étant eux peu connus
1
Impulse Control Disorders Arising in 3 Patients Treated with Rotigotin Thomas S. Wingo
and al Clinical Neuropharmacology Vol 32, N 2, March/April 2009
2 Impulse Control Disorders and Pribedil : Report of 5 Cases sLorena Tschopp and al
Clinical Neuropharmacology Vol 33, N 1, January/February 2010
3 Sexual well being in parkinsonian patients after deep brain stimulation of the
subthalamic nucleus L. Castelli and al J Neurol Neurosurg Psychiatry 2004 ; 75 :1260-1264
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• 37% d’hommes décrivent des dysfonctions sexuelles dans une
population témoin, contre 60 % d’hommes parkinsoniens qui
souffrent surtout de dysérection 1
• 66 % de femmes décrivent des dysfonctions sexuelles dans la
population générale avec en majorité :
- une diminution d’intérêt (17%),
- un orgasme inconstant (16%) ;
- une sécheresse vaginale (17%) ;
- une dyspareunie (8%) 2
1
Sexual dysfunction in parkinsonian men. Singer C. and al
Neurology 1989 ; 39(supp 1) : 145
2 Sexual dysfunction among middle aged women in the community. Osborn M. and al
BMJ 1988 ; 296 : 959-962
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
• Seule étude des dysfonctions sexuelles chez 27 femmes
parkinsoniennes (PK) comparativement à une population de 27
femmes sans maladie neurologique, appariées en terme d’âge
et de statut marital, 2 groupes homogènes au regard de
l’éducation, de la vie génitale (âge des 1ères règles et de la
ménopause) et de la prise ou non d’un traitement hormonal
substitutif
• Toutes les femmes étaient hétérosexuelles et, dans chaque
groupe, environ 50% des femmes étaient sexuellement actives
• 2 femmes parkinsoniennes présentaient une hypotension
artérielle orthostatique, sans autre dysfonction autonome
Sexuality in Women With Parkinson’s Disease Mickie Welsh, Lynn Hung, Cheryl H.Waters
Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
• Toutes les femmes ont répondu au BISF-W (Brief Index of Sexual
Functioning for Women) correspondant au FSFI (Female Sexuality
Functioning Index), équivalent de l’IIEF chez l’homme :
22 items évaluent l’aspect qualitatif et quantitatif de la fonction
sexuelle dans 3 domaines :
- l’intérêt et le désir pour la sexualité
- l’activité sexuelle
- la satisfaction sexuelle
• Parallèlement le questionnaire de Beck (21 items) évaluait la
présence et l’importance d’une dépression associée
Sexuality in Women With Parkinson’s Disease Mickie Welsh, Lynn Hung, Cheryl H.Waters
Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
• Les femmes PK se considéraient plus actives que les femmes
non PK et décrivaient un peu plus d’activités sexuelles dans
les mois qui précédaient l’étude
• Mais les femmes PK étaient de façon significative moins
satisfaites de la qualité de leur vie sexuelle que les femmes non
PK
• Toutes les femmes, PK et non PK, ne pensaient pas que leur
partenaire soit insatisfait de leur relation sexuelle mais les
femmes PK étaient moins satisfaites de leurs relations et de
leur partenaire
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Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
L’étude n’a pas montré de différence significative dans les 2
groupes pour :
- le désir sexuel
- la capacité à obtenir une excitation sexuelle
- l’activité sexuelle
- la capacité orgasmique
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Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
• Mais des différences significatives étaient notées entre les 2
groupes pour :
- l’anxiété et l’inhibition,
- l’atrophie vaginale (« vaginal tightness »)
- et l’incontinence urinaire
plus fréquentes chez les femmes PK
• Les femmes PK déclaraient également :
- être plus insatisfaites de leur image corporelle
- et être plus préoccupées par leur santé
mais sans différence significative sur le plan statistique
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Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
• Les femmes PK étaient plus dépressives que les femmes non
PK : 48% de femmes PK dépressives versus 15% chez les
femme non PK (indice moyen de Beck de 11,8 versus 6,3) ,
décrivant plus de fatigue, d’irritabilité, de troubles de l’humeur
et de baisse de la libido
• Dans les 2 groupes l’âge accentuait la diminution de la
satisfaction et de l’activité sexuelles
• Chez les femmes non PK l’âge entraînait également une
diminution de la libido et une augmentation du nombre de
dépressions de façon significative
Sexuality in Women With Parkinson’s Disease Mickie Welsh, Lynn Hung, Cheryl H.Waters
Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Etude de Welsh : Parkinson et Sexualité de la femme
• La durée de la maladie de Parkinson n’interférait pas avec le
degré de libido, de satisfaction et d’activité sexuelles, et la
fréquence de la dépression
• Alors que la sévérité de la maladie (échelle de Hoehn et Yahr)
interférait avec la satisfaction et l’activité sexuelles
• Cette étude montre l’intérêt mais aussi la difficulté d’évaluer
précisément les troubles sexuels chez la femme PK, de
multiples facteurs interférant en santé sexuelle, dont la
dépression, l’âge, les conséquences de la ménopause, le stade
de la maladie
Sexuality in Women With Parkinson’s Disease Mickie Welsh, Lynn Hung, Cheryl H.Waters
Movement Disorders Vol.12,N 6,1997,pp.923-927
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• Si l’étude de Welsh a montré des différences entre femmes PK
et non PK, de l’humeur et de la fonction sexuelle, en terme de
qualité et non de quantité de l’activité sexualité
• D’autres études ont montré des risques, actuellement sous
estimés, d’apparition de comportements compulsifs avec
certains traitements anti PK, comprenant notamment une
hypersexualité avec augmentation de la fréquence des activités
sexuelles, des pensées sexuelles obsessionnelles et des
comportements inadaptés
• L’adaptation du traitement anti-parkinsonien permettant
parfois la régression complète des troubles ou leur diminution
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• De plus amples études restent cependant nécessaires pour
évaluer le retentissement de cette maladie chronique sur la
fonction sexuelle de la femme, en évaluant mieux les facteurs
de niveau culturel, d’orientation sexuelle et d’atteinte du
système nerveux autonome
• Après validation psychométrique, le questionnaire récemment
développé sur les attentes des patientes atteintes de SEP
concernant la prise en charge de leurs troubles génito-sexuels
(SEEMS-F, Pr Gérard Amarenco, en cours de validation)
pourrait être adapté aux femmes présentant une maladie de
Parkinson
Dysfonction Sexuelle dans la Maladie de Parkinson
chez la Femme
• La qualité de vie étant fortement dépendante de la qualité de la
vie sexuelle, cet aspect important de la santé doit être évalué
chez les femmes et les hommes PK
• La revue de la littérature et notre expérience personnelle
montrent l’importance d’un travail en réseau entre
neurologues, psychiatres, médecins rééducateurs, urologues et
sexologues, pour une meilleure information et éducation du
milieu soignant, médical et paramédical, mais aussi des
patients et de leur entourage familial, sur l’impact de la
maladie de Parkinson sur les fonctions génito-sphinctériennes
des hommes mais aussi des femmes
Merci de votre attention
[email protected]
Déclaration de non conflit d’intérêt
Merci au Dr Chantal Maraval
Société Bayer Schering Pharma
Division Santé de la Femme
pour l’aide à la recherche bibliographique