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Introduction
Selon la classification par secteur de l’OCDE, AidCo recense sous "Politique de la santé et gestion
administrative - 12110" les projets d’administration de la santé publique et d’assurance-maladie. Le
secteur "Education et formation médicales - 12181" regroupe les programmes visant l’enseignement
médical et la formation pour les services au niveau tertiaire. Le secteur "Services médicaux - 12191"
recouvre l’équipement et les fournitures aux centres de santé et hôpitaux spécialisés, la lutte contre
les maladies à l’exclusion des maladies infectieuses, la rééducation et la santé mentale. Le secteur
"Lutte contre le paludisme - 12262" inclut la prévention et la lutte contre cette maladie. Depuis la
création du programme thématique ANE-AL en 2007, 11 projets ont été financés pour un montant
d'environ 11,1 millions d'euros Les actions se concentrent autour de quatre axes principaux : La
création ou la consolidation de réseaux mutualistes de santé afin de faciliter l’accès aux services de
santé pour les populations défavorisées ; l’amélioration de la formation initiale et continue des
personnels de santé et l’appui en équipement médical des structures de santé existantes ; la lutte
contre les pathologies invalidantes par le biais d’un soutien global aux politiques de santé et d’une
participation communautaire accrue; la santé mentale, en particulier le soutien médico-psychosocial.
Parlons chiffres
11 projets ont été financés depuis 2008 dans les secteurs concernés. Parmi ceux-ci:
9 ont été présentés par des acteurs originaires d'un pays de l'UE, 2 projets par desacteurs non
étatiques de pays tiers
9 projets ont été présentés par des ONGs, 2 par des fondations
champs d'application thématique
3 projets se concentrent sur la création ou la consolidation de réseaux mutualistes de santé
afin de faciliter l’accès aux services de santé des populations rurales
3 projets se concentrent sur l’amélioration de la formation initiale et continue des personnels
de santé et l’appui en équipement médical des structures de santé
3 projets se proposent de lutter contre des pathologies invalidantes par le biais d’un soutien
global aux politiques de santé et d’une participation communautaire accrue
2 projets abordent les questions de soutien médico-psycho-social
champs d'application géographique
8 projets sont d'envergure nationale, avec une action souvent délimitée à une ou quelques
régions ; 3 projets ont une couverture régionale incluant trois pays
En termes de financements, la contribution allouée par le programme se situe dans une fourchette
allant de 189.177 euros à 4 millions d’euros, avec une moyenne d’un million d’euros pour l'ensemble
des projets.
Création ou consolidation de réseaux mutualistes
d’assurance-maladie afin d’améliorer l’accès aux services de
santé des populations rurales
Les trois projets soutenus dans ce secteur visent à implanter des mécanismes d’assurancemaladie ou à élargir et à renforcer des initiatives locales récentes dans le but de permettre un
meilleur accès aux soins de l’ensemble de la population des districts concernés. Les mécanismes de
prévoyance ainsi mis en place contribuent à améliorer la situation sanitaire de la population en
général en réduisant les coûts de santé et en incitant les familles à un recours précoce aux
structures de soin. Ils contribuent également à lutter contre la pauvreté, la maladie étant un
facteur déterminant dans l’aggravation de la situation socio-économique des familles modestes. Les
opérations concernées visent en priorité les zones rurales défavorisées dans des contextes où les
mécanismes d’assurance-maladie sont encore très peu développés.
Sensibilisation, mobilisation et accompagnement des communautés rurales
La phase de sensibilisation initiale et d’information des communautés est particulièrement
développée dans le projet Community-Based Health Insurance (CBHI) for the rural poor, mis
en place dans 4 districts de la province d’Oddar Meanchey au Cambodge. 152 villages comptant
environ 120.000 habitants sont ciblés par l’intervention. Le processus d’information des populations
implique les personnels des centres de santé, les autorités sanitaires locales et les conseils et
autorités des villages. 304 volontaires issus de chaque village sont formés pour expliquer les
bénéfices et le fonctionnement de l’assurance proposée par le biais de réunions collectives et de
visites porte-à-porte, avec une attention particulière portée aux veuves. Ces volontaires sont par la
suite les interlocuteurs quotidiens des adhérents, à qui ils fournissent orientation, conseil et
information. Des promoteurs de santé et des travailleurs sociaux sont également chargés de suivre
le parcours des adhérents dans les centres de santé et les hôpitaux partenaires. Le projet vise un
objectif de 30.000 assurés, parmi lesquels 80% de foyers considérés comme pauvres ou proches du
seuil de pauvreté. Une coordination avec quatre autres ONG présentes dans les districts est prévue
afin de soutenir les familles les plus vulnérables en les intégrant dans des projets générateurs de
revenus ou de soutien à l’économie familiale. Aux Comores, le projet «Institutionnalisation d’un
réseau d’organisations mutualistes pour garantir l’accès à une offre de soins de qualité», mis en
place dans les trois îles de Grande Comores, Anjouan et Mohéli, s’appuie sur la préexistence de 22
organisations mutualistes. Il vise à créer 30 groupes supplémentaires appuyés sur les structures
traditionnelles comoriennes. Suivant le cas – groupes de village, groupes professionnels,
associations de femmes – l’adhésion se fait sur une base collective, familiale ou individuelle. Les
notables villageois, les femmes responsables d’associations et les responsables syndicaux sont les
moteurs de la promotion de la culture de prévoyance en incitant les habitants à adhérer au
mécanisme d’assurance. Une large utilisation des médias (radio et télévision) vient renforcer la
diffusion des messages pédagogiques. L’appropriation par la communauté et la visibilité de
l’initiative seront renforcées par la présence physique d’un local de l’organisation mutualiste dans
chaque village où un groupe sera créé. Le projet «Appui technique à l’Union National des
Producteurs de Coton du Burkina Faso pour l’initialisation d’un réseau régional de Mutuelles de
santé» est mis en place dans trois districts de la région des Hauts Bassins. Trois nouvelles mutuelles
à base professionnelle doivent être créées sur le modèle d’une structure pilote mise en place
précédemment en s’appuyant sur l’organisation locale des producteurs de coton dans chaque
village, où une cellule de base est constituée. Dans chaque district, 15 centres de santé sont engagés
par des accords de soin avec les mutuelles professionnelles. Le projet promeut la culture
démocratique propre à l’expérience mutualiste en prévoyant l’élection des administrateurs dans
chaque district par les délégués villageois. La promotion du principe d’assurance-maladie et de
l’adhésion des producteurs de coton est assurée par les délégués présents dans chaque village,
accompagnée par des campagnes radiophoniques.
Transfert de connaissances, renforcement des capacités locales et objectif de
pérennité des mécanismes d’assurance-maladie
Aux Comores et au Burkina Faso, les projets développés accordent une place centrale à
l’autonomisation des organisations mutualistes et à l’établissement d’une structure fédérale
chargée de piloter le mouvement, d’accompagner et de soutenir les organisations membres et de
servir de plateforme de coordination et de négociation avec les autorités publiques de santé
et les structures de soin. Dans le premier projet, l’Association des Mutuelles de Santé bénéficie
d’un accompagnement visant à son autonomisation. Les outils de gestion, de suivi et d’évaluation
des organisations membres sont mis en place. Les dirigeants et responsables administratifs
reçoivent des formations ciblées et bénéficient de voyages d’étude. A l’issue des deux premières
années du projet, l’Association doit être en mesure d’assumer entièrement le rôle de suivi et
d’orientation des branches mutualistes locales tout en ayant consolidé les bases de sa viabilité
financière. Le projet visant les producteurs de coton au Burkina Faso s’attache fortement à créer un
environnement institutionnel favorable et des fonctionnements transparents et démocratiques tant à
l’échelon des mutuelles de district que du réseau régional. Un appui technique est fourni aux
organisations, couvrant la formation des gestionnaires, l’élaboration des textes juridiques et
statutaires, et le soutien à la mise en place des outils de gouvernance dans un but de
professionnalisation des délégués et des administrateurs. Le réseau créé permet des économies
d’échelles et des synergies entre organisations mutualistes qui doivent contribuer à la pérennité du
mouvement et à sa possible extension à d’autres régions du pays.
Amélioration de la qualité de l’offre locale de soin
L’amélioration qualitative des soins est la conséquence de deux dynamiques complémentaires
initiées par la création des systèmes d’assurance-maladie. La contractualisation des soins entre
organisations et structures de santé garantit à ces dernières la solvabilité des patients et favorise le
réinvestissement des revenus financier dans les services proposés. D’autre part, les organisations
mutualistes sont en mesure de promouvoir l’amélioration des services par les retours d’information
et la négociation avec les centres de santé et les autorités sanitaires publiques. Au Cambodge, les
responsables du projet contribuent à réactiver les « Health Centre Management Committees » qui
regroupent autorités villageoises, autorités locales de santé, et associations de femmes, dont le rôle
est élargi à la résolution des désaccords potentiels dans le fonctionnement de l’assurance-maladie.
Un mécanisme de réclamation est accessible aux adhérents et permet de mobiliser les intervenants
pour l’amélioration de la qualité globale des soins offerts. Des consultations régulières avec les
autorités de santé au niveau régional et national sont également prévues pour améliorer
l’approvisionnement en médicaments et la mise à disposition du personnel nécessaire dans les 10
centres de soins et deux hôpitaux régionaux partenaires. Enfin, le projet organise des synergies avec
d’autres actions menées par des ONG visant à moderniser les structures de santé localement. Aux
Comores, outre l’effet de la contractualisation avec les centres de santé et les hôpitaux déjà
mentionné, le soutien à la constitution d’une association d’usagers des services de santé, regroupant
les membres des mutuelles ainsi que d’autres acteurs associatifs, doit permettre le dialogue avec les
établissements de santé dans le but d’élargir l’offre de soin. A cela s’ajoute des actions de plaidoyer
menées par l’Association des Mutuelles de Santé destinées à orienter les politiques du Ministère de
la Santé dans le sens de l’intérêt des adhérents. Enfin, les mutuelles sont partenaires des campagnes
de santé publique localement, et les bureaux des organisations mutualistes dans les villages ont un
rôle de relais des informations de prévention des maladies, notamment en matière de promotion de
l’hygiène, de prévention des infections respiratoires, du paludisme (distributions de moustiquaires)
et des MST (distributions de préservatifs). Les formations dispensées aux administrateurs du réseau
incluent une dimension relative aux politiques publiques de santé et aux questions de protection
sociale dans le projet mis en place au Burkina Faso. Ces compétences nouvellement acquises sont
destinées à permettre aux responsables du réseau d’engager le dialogue avec les autorités publiques
compétentes et ainsi de promouvoir l’amélioration de la qualité des soins, dans une perspective de
développement de l’expérience mutualiste dans l’ensemble du pays.
Amélioration des formations initiales et continues des
personnels de santé et appui en équipement médical des
structures de santé
La pénurie de personnel médical qualifié dans le secteur public est identifiée comme un obstacle
majeur à la prise en charge de certaines pathologies courantes. Plusieurs projets font ainsi le choix
de se concentrer sur le soutien aux structures d’enseignement médical pour contribuer à augmenter
l’offre de soin et leur qualité.
Formation des personnels de santé spécialisés et redéfinition des
enseignements afin de renforcer les structures de soin publiques
Le projet «Promoting quality ophtalmology in East Africa» est mis en place au Kenya, en Ouganda et
en Tanzanie. Il s’intègre dans le programme « Vision 2020 : le droit à la vue » promu par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en ciblant le renforcement des capacités des
départements d’ophtalmologie de cinq centres universitaires médicaux dans les trois pays. Il prévoit
la formation initiale de 150 médecins spécialisés, recrutés par les Ministères de la Santé à l’issue de
leur apprentissage ainsi que la formation continue de 80 spécialistes, tous travaillant dans les
structures de soin publiques. En particulier, les curricula d’étude sont amenés à être révisés, les
contenus harmonisés entre les trois pays et le développement de certaines spécialités ophtalmiques
est encouragé en fonction de l’échelle des besoins observés dans la sous-région. Le projet prévoit en
outre le développement des activités de recherche permettant une meilleure compréhension des
causes et de l’ampleur des diverses pathologies conduisant à la cécité, et la mise en lien des
universités avec des institutions spécialisées en Afrique et en Europe dans le but de contribuer à
offrir des perspectives d’évolution localement et à limiter ainsi la fuite des cerveaux. L’intervention
articule le développement de l’enseignement médical et la réalisation de campagnes d’information,
de prévention et de soins visant les zones rurales. 400 programmes de proximité ciblant 80,000
personnes sont réalisés et un réseau de centres de santé de référence est mis en place. L’accès aux
soins ophtalmiques pour les populations rurales est également amélioré grâce à un mécanisme
d’incitation des spécialistes à exercer dans les zones défavorisées et par une action globale de
plaidoyer vis-à-vis des autorités publiques visant à allouer les ressources nécessaires, à intégrer la
déficience visuelle dans les politiques de santé nationales et à renforcer les infrastructures
sanitaires dans les zones rurales. Au Burundi, le projet «Développement des ressources sanitaires :
projet pilote de formation en nutrition», dans la province de Ngozi, adopte une approche de soins
intégrésen redéfinissant le curriculum des formations initiales et en développant la formation
continue en matière de nutrition pour les personnels de santé dans l’école paramédicale de Buye. 30
techniciens paramédicaux, 90 auxiliaires de santé et 360 agents communautaires bénéficient d’un
apprentissage afin de mieux prendre en charge les soins liés à la malnutrition, à détecter les cas lors
des actes médicaux courants et à les dépister lors des séances de sensibilisation. Par une
redéfinition des cadres, des métiers, des contenus et des conditions de validation de l’enseignement
et par l’alternance entre cours théoriques et stages pratiques, les personnels paramédicaux exerçant
dans le secteur public sont en mesure d’améliorer la prise en charge de la malnutrition, jusqu’à
présent particulièrement déficiente. Deux enquêtes d’évaluation des résultats sont programmées
dans le but d’étendre à l’avenir le cadre de cet enseignement à l’ensemble du pays, en lien avec le
Ministère de la Santé.
Compléments d’équipements généraux et médicaux pour les structures de
soin et d’enseignement
Au Venezuela, le projet «Equipamiento de tecnología e instrumental quirúrgico para el hospital San
Juan de Dios de Caracas» consiste à apporter des compléments d’équipements chirurgicaux
pédiatriques à cet hôpital privé à but non lucratif. Centre de référence pour les pathologies
chirurgicales complexes, il accueille 70% de patients défavorisés qui ne peuvent être pris en charge
par les hôpitaux publics du pays. Les nouveaux équipements permettront une amélioration sensible
des interventions en matière de neurochirurgie, de chirurgie oncologique, d’ORL et d’orthopédie. Le
projet inclut également des aspects de formation du personnel hospitalier à l’utilisation des
nouveaux équipements. Des travaux de réhabilitation des locaux d’enseignement et des
compléments d’équipement sont prévus dans les projets en Afrique de l’Est et au Burundi afin
d’améliorer les conditions d’apprentissage. Dans le premier projet, un centre de ressources
spécialisé en ophtalmologie est mis en place et des laboratoires d’examens et des salles
d’enseignement sont créés. Au Burundi, l’ensemble de l’Ecole bénéficie de travaux d’aménagements
(salles de cours, dortoirs, réfectoire, bibliothèque, bureaux administratifs). Les quatre centres de
santé partenaires dans la région, qui reçoivent les étudiants en stage, bénéficient en outre de la
fourniture de petits équipements, de consommables médicaux et de travaux mineurs touchant à
leurs infrastructures.
Lutte contre les pathologies invalidantes par le biais d’un
soutien global aux politiques de santé et d’une participation
communautaire accrue
Trois projets s’inscrivent dans cette thématique en ciblant le paludisme, le diabète et les maladies
ophtalmiques. Les opérations visent à diminuer fortement l’incidence des pathologies très
invalidantes et ainsi à contribuer à lutter contre la pauvreté dans des régions défavorisées.
L’articulation et les interactions entre autorités publiques de santé et communautés locales
sont les pierres d’angle des actions proposées et permettent de garantir la pérennité de leur impact.
Deux des projets s’étendent à plusieurs pays dans le but de favoriser l’intégration régionale et
d’harmoniser les politiques de santé publique à l’échelle multi-nationale.
Augmentation de l’offre de soins curatifs en coopération avec les autorités
sanitaires locales
Le projet «Reducing poverty through improved eye health in the ‘Health for Peace Initiative’ subregion» est mis en place dans 15 districts et régions du Sénégal, de Gambie et de Guinée-Bissau. Il a
pour but principal de diminuer de 50% la prévalence de la cécité dans les zones considérées par une
amélioration drastique de la qualité et de la disponibilité des soins. Des actions spécifiques sont
conçues pour combattre les principales affections en cause, parmi lesquelles la cataracte, le
trachome, et les maladies ophtalmiques de l’enfant. 15 centres de santé de niveau secondaire et 5
hôpitaux régionaux sont soutenus en matière d’infrastructure, d’équipement et d’approvisionnement
en médicaments et consommables. Un système de références est mis en place. 70 chirurgiens et
750 personnels de santé de tous niveaux sont formés et affectés aux structures de soin, permettant
le traitement de 400,000 personnes sur une période de cinq ans. Les autorités locales sanitaires sont
partenaires du projet, qui vise le renforcement durable de leurs capacités techniques,
organisationnelles et managériales. Dans le projet Diabetes in East Africa: strengthening health
systems and empowering people with diabetes, développé au Kenya, en Tanzanie et au Burundi,
l’objectif est de favoriser l’émergence d’une stratégie intégrée de lutte contre le diabète dans les
trois pays impliquant les autorités publiques, les communautés locales et les associations de
malades. Le système de santé de cinq régions est renforcé tant au niveau primaire, secondaire que
tertiaire : trois hôpitaux de référence et dix unités de traitement du diabète sont réhabilités, équipés
et soutenus afin de fournir des soins à 46,200 patients souffrant de diabète. Pour cela, 70 médecins,
infirmiers et techniciens reçoivent des formations ciblées au cours de la réalisation du projet. Les
deux opérations s’attachent à démontrer l’importance des conséquences sanitaires, sociales et
économiques des pathologies en question et à documenter l’impact des actions mises en place
afin d’inciter les autorités de l’Etat étendre les programmes à l’ensemble de leur territoire national
et à augmenter très sensiblement les ressources allouées pour lutter contre ces maladies.
Couverture des populations en matière préventive par la mise en place de
mécanismes de participation communautaire
Le projet Red social de cooperación técnica y educación para la salud de comunidades
indígenas y el logro de objetivos de desarrollo del milenio en Venezuela vise l’amélioration de
la prévention contre le paludisme dans une région amazonienne par une action multi-disciplinaire
innovante développant les synergies et complémentarités entre les communautés autochtones, les
autorités sanitaires locales, les institutions de recherche médicales et biologiques et les acteurs du
développement local. 53 communautés amérindiennes comptant environ 4,000 personnes sont
ciblées par le projet, qui vise à améliorer la compréhension des schémas de comportement spatial et
temporel de la maladie et l’identification des zones particulièrement touchées dans le but ultime de
diminuer la prévalence de la maladie parmi les populations locales. Pour cela, l’amélioration de la
collecte, du traitement et de la circulation des données épidémiologiques avec la participation des
communautés permet également l’élaboration d’actions de prévention mieux adaptées et de
renforcer l’appropriation des messages par les populations cibles. Dans ce cadre, 5 centres de soins
reçoivent un appui en matière de matériel de laboratoire et de communication et 8 jeunes issus des
communautés indigènes sont formés pour être les acteurs de la veille entomologique et sanitaire au
niveau local. En Afrique de l’Est, le projet de lutte contre le diabète s’attache à sensibiliser les
populations sur les mesures de prévention de la maladie par le biais de campagnes d’information et
la formation de 60 travailleurs de santé communautaires. 180,000 personnes doivent ainsi bénéficier
des messages éducatifs. Le projet soutient la mise en place d’actions spécifiques menées par les
associations de malades du diabète et les associations de jeunes. La vision stratégique et les
capacités organisationnelles des associations en question sont renforcées afin d’asseoir leur rôle
d’interlocuteurs et de partenaires des pouvoirs publics et de permettre l’émergence de réseaux
locaux et nationaux réunissant tous les acteurs de la lutte contre le diabète. En Afrique de l’Ouest,
la participation locale aux actions d’information et de prévention en matière de pathologies
ophtalmiques est garantie par la formation de 1125 agents de santé villageois afin que les
communautés puissent identifier les personnes souffrant de problèmes de vision et encourager leur
référence aux structures de soin nouvellement mises en place. Le travail des équipes de proximité
(outreach) disposant de moyens de transport pour les patients participe également à l’amélioration
de la diffusion des messages de prévention. 800,000 personnes doivent ainsi être examinées dans les
villages, les écoles et lors d’événements spécifiques gratuits. Tous les enfants de moins de 5 ans
bénéficient en outre de supplémentation en vitamine A pour infléchir la prévalence de la cécité
infantile.
Projets pilotes de soutien médico-psycho-social
Deux projets visent à mettre en place des structures de prise en charge médico-psycho-sociale dans
l’intention de contribuer au développement de politiques nationales de santé mentale et à
l’extension des services disponibles en coopération avec les autorités sanitaires locales. Les projets
sont innovants dans leur contexte national et mettent l’accent sur la sensibilisation du grand public
comme des acteurs officiels aux questions de santé mentale.
Création d’un réseau de centres psycho-sociaux dans les provinces rurales
d’Afghanistan
Le projet «Psycho-social Aid in rural Afghanistan : Support for post-traumatized war victims and
socially marginalised people in Afghanistan» est développé dans les trois provinces d’Hérat, Mazar-iSharif et Bamyan, où aucun service similaire n’est jusqu’à présent disponible. Il doit permettre
l’accès à des services d’orientation et de conseil à 9,400 personnes majoritairement issues des
villages de chacune des provinces grâce à la création de dix centres spécialisés articulés avec les
centres de santés locaux. L’intervention vise ainsi à réduire la fréquence des situations de violence
induites par l’absence d’attention portée aux troubles psychologiques et à développer les
mécanismes de résolution des conflits dans l’environnement familial et villageois en tenant compte
des facteurs culturels et religieux prévalents. Pour cela, 23 travailleurs psycho-sociaux, dont dix
femmes, sont formés sur une période de deux ans dans le cadre du projet. Leur spécialité est
reconnue et leur compétence certifiée par le Ministère de la Santé afghan. Ils sont amenés à devenir
eux-mêmes formateurs en vue de l’extension de ce type d’intervention à d’autres provinces du pays.
Parallèlement, 500 professionnels et membres des communautés locales (personnel médical,
professeurs, travailleurs sociaux, membres des conseils de village, responsables religieux)
participent à des ateliers de sensibilisation qui contribuent à insérer les structures dans le milieu
local, à favoriser leur acceptation et à combattre la possible stigmatisation des personnes
ciblées. L’action dans les provinces s’accompagne de campagnes nationales de familiarisation avec
les problématiques de santé mentale relayées par les médias et les centres de santé publics, avec
l’appui du Ministère de la Santé dont le département de Santé Mentale est renforcé par les activités
du projet.
Développement d’un réseau de logements assistés pour les patients souffrant
de pathologies mentales
Le projet «Developing and piloting sheltered housing service for people with mental illness in
Moldova», mis en place dans la ville de Balti, propose une alternative à l’internement des malades
par la création de logements permettant le maintien des patients dans un environnement ouvert
favorisant leur inclusion et leur participation sociale. Il vise les patients actuellement accueillis
en structure psychiatrique ou en attente d’admission, compte tenu de la faible capacité de l’unique
structure existante. L’élaboration du projet s’appuie sur le constat que la moitié de ces personnes
hébergées ne nécessitait pas un internement. Quatre appartements sont rénovés et équipés pour
accueillir 16 personnes, soutenues et assistées par une équipe de cinq travailleurs sociaux et
infirmiers. D’autre part, le projet prévoit le maintien à domicile de 80 personnes atteintes de
pathologies modérées grâce à un accompagnement assuré par l’équipe médico-sociale. Le projet
vise à développer un modèle de prise en charge des patients atteints de troubles mentaux
susceptible d’être reproduit et développé dans le reste du pays. Il s’attache ainsi à définir le cadre
de ce type d’intervention (type de formation des personnels, règles de fonctionnement des
logements assistés, conditions de financement) en coopération avec les responsables médicaux et les
autorités locales moldaves qui sont ainsi familiarisés avec cette forme de prise en charge, qui sont
en mesure d’en être les promoteurs et capables d’en généraliser la mise ne place.
Pour aller plus loin
Projets de référence
Institutionnalisation d’un réseau d’organisations mutualistes pour garantir l’accès à une offre
de soins de qualité aux Comores, par le Centre International de Développement et de
Recherche (CIDR) – projet n°149304 [1]
Community-Based Health Insurance (CBHI) for the rural poor au Cambodge, par Malteser
International – projet n°16657 [2]
Appui technique à l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina Faso pour
l’initialisation d’un réseau régional de mutuelles de santé par la Caisse Centrale de la
Mutualité Sociale Agricole – projet n°166840 [3]
Développement des ressources humaines sanitaires du Burundi : projet pilote de formation en
nutrition par la Croix Rouge Française – projet n°149270 [4]
Promoting quality ophtalmology in East Africa (Kenya, Uganda and Tanzania) par The Royal
Commonwealth Society for the Blind (Sight Savers) – projet n°168629
Equipamiento de tecnología e instrumental quirúrgico para el hospital San Juan de Dios de
Caracas par l’hôpital San Juan de Dios – projet 172519
Diabetes in East Africa: strengthening health systems and empowering people with
diabetes(Burundi, Kenya, Tanzanie) par Handicap International – projet n°168217 [5]
Reducing poverty through improved eye health in the « Health for Peace » Initiative sub-
region par The Royal Commonwealth Society for the Blind (Sight Savers) – projet n°150426
Red social de cooperación técnica y educación para la salud de comunidades indígenas y el
logro de objetivos de desarrollo del milenio en Venezuela par la Asociación Venezolana para la
Conservación de Áreas Naturales (ACOANA) – projet n°166318 [6]
Psycho-social Aid in rural Afghanistan : Support for post-traumatized war victims and socially
marginalised people in Afghanistan par CARITAS Allemagne – projet n°149269
Developing and piloting sheltered housing service for people with mental illness in Moldova
par Global initiative on Psychiatry (GIP) – projet n°150107 [7]
Voir aussi
[8]Le rôle de l'UE dans la santé mondiale, 2010
[9]La santé et la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, 2002
[10] Couverture du risque maladie et financement des systèmes de santé dans les pays en
développement : pour un cadre d'intervention concertée de l'Union Européenne, 2008
[11] Programme européen d'action visant à faire face à la pénurie grave de professionnels de la
santé dans les pays en développement (2007–2013), 2006
[12] European programme for action to tackle the critical shortage of health workers in developing
countries (2007 – 2013), Progress report on implementation, 2008