Nature morte,
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Nature morte,
Exposition Alice, son miroir et ses merveilles Nature morte, Balthasar van der Ast Peinture à l’huile sur toile Début du XVIIème siècle 45,8 X 60 cm Ah ! Qu’ils sont superbes ces fruits ! Ces poires et ces pommes, ces raisins plus vrais que nature. Leur couleur est si appétissante, leur peau si veloutée sous la douce lumière. Et que dire de la finesse de ces coquillages aux formes extraordinaires ! Le peintre hollandais Balthasar van der Ast a utilisé son savoir-faire virtuose pour célébrer la beauté de la nature. Rien n’est laissé au hasard, tous les éléments de cette nature morte sont placés très précisément pour former une composition harmonieuse, un peu comme un fleuriste pourrait le faire avec un bouquet de fleurs. Mais sous ces belles apparences, ce tableau cache une mise en garde ! En regardant d’un peu plus près les fruits qui sont dans la coupelle, on verra qu’il y a peut-être quelque chose de pourri làdedans ! La beauté ne dure jamais bien longtemps, c’est aussi ce que nous dit ce tableau… Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses ! Cette nature morte a été réalisée au début du XVIIème siècle, elle a donc environ 400 ans … A cette époque c’est le catholicisme qui est pratiqué en Europe mais aux Pays-Bas ce sont des protestants. En effet, face à l’autorité et aux abus de l’Eglise chrétienne, les pays du Nord provoque un changement dès 1525 d’après les idées de théologiens comme Martin Luther ou Jean Calvin. Les artistes sont donc plus libres et peuvent peindre différemment des sujets religieux. Ils représentent alors des paysages ou des compositions d’objets tout en faisant attention à leur beauté. Ces natures mortes sont l'occasion de prouver leur habileté et de répondre à la demande du public bourgeois qui aime voir représenter les choses de la vie courante en peinture. Cependant, ces œuvres d’art conservent toujours leur symbolique religieuse que l’on trouve dans les textes chrétiens. Apprenons maintenant à changer notre regard sur cette peinture... La fleur : coupée, elle ne tardera pas à flétrir. Elle fait allusion au verset du livre de Job : « semblable à la fleur, l’homme s’épanouit et se fane... ». L’œ illet évoque les fiançailles divines. La faïence de Delft fut produite par les manufactures hollandaises de la région de Delft à partir du XVIIe siècle. Les faïences de Delft doivent leur notoriété à l'aspect de porcelaine que les faïenciers réussissaient à leur donner. La moisissure nous dit que rien n’est éternel. Cette nature morte est une vanité, elle symbolise la fragilité de la vie humaine sur terre. La pomme, suite à l’épisode d’Adam et Eve, est le symbole du péché. Une faïence de Delft Balthasar van der Ast était considéré comme le spécialiste de la peinture de coquillages. Vanitas, Harmen STEENWIJCK 1640 Stedelijk Museum De Lakenhal, Leyde. Un autre exemple de vanité qui évoque le passage du temps, la mort et les plaisirs de la vie. Cette composition est divisée en deux parties par la lumière : une partie sombre et une autre éclairée. Parce qu’ils peuvent voler et qu’ils sont très légers, le papillon et la libellule seraient le symbole de l’âme humaine. Cela nous aide à repérer l’espace. Document réalisé par : François Duvette, médiateur - service des publics Avec l’aide de M. Bricaud, professeur relais. C rédits photos : ©mbac, F lorian Kleinefenn Cette belle poire peut être vue comme le symbole de l’amour de Jésus pour les hommes.