Fashion show at Botza training center,Un défilé de

Transcription

Fashion show at Botza training center,Un défilé de
Fashion show at Botza training center
“There is no fashion if it doesn’t go on the streets”
Coco Chanel
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils
June 11th 2013 was a special day for the community of Botza, the main
training centre for asylum seekers in Valais. The usual noises of tools
and machines stopped to let other sounds like music, laughs and stilettos
heels fill the air: it was fashion day. The women who attended sewing
workshops (Rarogne, Botza, Martigny and Saint-Gingolph) were proud to
present their production through a real fashion show. For one day – their
day – they all turned into models with bright make up, sophisticated
haircuts and incredible dresses.
The different origins of these women, who came from countries such as
Somalia, Eritrea, Sri Lanka,
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
Nigeria, Sudan, Russia, Kosovo, Turkey and Tibet gave a unique diversity
to the works presented. Besides, one little girl and two male models took
part in the show and received, especially the little girl, of course, a
lot of applause.
The program was joyful for the performers and the audience as well. “It
was wonderful to see those costumes and styles of women on the catwalk’’,
said one Eritrean spectator. Similarly, another observer from Gabon said:
“I would like to see such an amazing event happen again and again! It
made me happy! And it inspired me to remember my traditional dress”.
Similarly, two social workers, Marylin Duc and Sarah Kesteloot, said that
the show had been a good initiative and a way to integrate people into
society.
Victoria, a Nigerian model, said: “Ever since I was a baby, I’ve had a
wish to work on in fashion. Amazingly, my dream started to come true
today. It was the first time I’ve faced the public in a fashion show but
I think I performed well. Above all I learned that I still have a life
while waiting for the result of my asylum case process. I am really happy
for that”.
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
The Eritrean model Ayesha said proudly: “It was very inspiring. I had a
great time. I will never forget the event and the feeling that I felt
during the performance.” Similarly, Selamawit, another Eritrean model,
said: “It was my first time as model. Something has changed in me. I am
now more confident and modeling is going to be my hobby. It was a good
experience for me”.
All models made their dresses during the training session in the sewing
workshops. The styles and inspirations were very varied: some dresses
were absolutely modern but, at the same time, the audience had the chance
to appreciate some traditional African and Tibetan dresses as well.
Such a special day will leave a bright impression behind. You will ask
“When is the next?” You must expect to be patient: the response is “2015,
only. The time needed for the tailors to renew their inspiration”.
La rédaction valaisanne de Voix d’Exils
Un défilé de mode haut en couleurs au
Botza
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
Le 11 juin 2013 fut une journée spéciale pour la communauté du Botza, le
principal centre de formation et d’occupation du Valais. Le bruit
habituel des outils et des machines a cessé pour laisser la place à
d’autres sons comme de la musique, des rires et le claquement des talons
hauts: c’était le jour de la mode.
Les femmes qui ont participé aux ateliers de couture de Rarogne, Ardon,
Martigny et Saint-Gingolph
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
étaient fières de présenter leurs productions lors d’un véritable défilé.
Pour une journée – leur journée – elles ont toutes été transformées en
top modèles, avec de lumineux maquillages, des coiffures sophistiquées et
des robes incroyables.
Les origines de ces femmes, qui viennent de pays tels que la Somalie,
l’Erythrée, le Sri Lanka, le Nigeria, le Soudan, la Russie, le Kosovo, la
Turquie et le Tibet ont donné une diversité unique aux œuvres présentées.
Par ailleurs, une petite fille et deux mannequins hommes ont pris part au
spectacle et ont reçu, plus particulièrement la petite fille, bien sûr,
de grands applaudissements.
Le programme était un enchantement autant pour les tops modèles d’un jour
que pour le public. «C’était merveilleux de voir ces costumes et le style
des femmes qui défilaient sur le podium», a déclaré un spectateur
érythréen. Un autre observateur provenant du Gabon s’est exclamé: «je
voudrais voir un événement aussi surprenant encore et encore ! Cela m’a
fait plaisir et je me suis souvenu des robes traditionnelles de mon
pays. »
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
De même, deux travailleuses sociales, Marylin Duc et Sarah Kesteloot, ont
déclaré que le spectacle était une bonne initiative et un moyen
d’intégrer les gens dans la société.
Victoria, un modèle nigérian, a souligné que «depuis toute jeune, j’avais
le souhait de travailler dans la mode. Étonnamment, mon rêve a commencé à
devenir réalité aujourd’hui. C’est la première fois que je faisais face
au public dans un défilé de mode et, pourtant, je crois avoir réalisé une
bonne performance. J’ai surtout appris que j’avais encore une vie en
attendant le résultat de ma procédure de demande d’asile. Je suis
vraiment heureuse de cela. »
La top modèle érythréenne Ayesha nous a fièrement dit que: «C’était très
stimulant. J’ai passé un bon moment. Je n’oublierai jamais cet événement
et le sentiment que j’ai ressenti pendant la manifestation. » Selamawit,
une autre top model
érythréenne, a confié que: «C’était une première et
cela a changé quelque chose en moi. Je suis maintenant plus confiante et
la couture va être mon hobby. Ce fut une bonne expérience pour moi. »
Tous les mannequins d’un jour ont réalisé leurs robes lors des cours de
formation dans les ateliers de
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
couture. Les styles et les inspirations sont très variés: certaines robes
étaient absolument modernes et le public a eu le plaisir d’apprécier des
robes traditionnelles africaines ainsi que tibétaines.
Cette journée spéciale laissera une impression lumineuse derrière elle.
Vous vous demandez peut-être quand aura lieu le prochain défilé? Si c’est
le cas, vous devrez être patient car la réponse est : en 2015 seulement!
Le
temps
nécessaire
pour
les
couturières
de
renouveler
leurs
inspirations.
La rédaction valaisanne de Voix d’Exils
Un mois de décembre souriant et
solidaire à Sion
Des photographies réalisées par David
Crittin. Ici, la Somalie
Sourire et solidarité ! Voici deux mots qui vont rythmer la vie à Sion,
tout au long du mois de décembre. A l’initiative de l’association Marché
de Noël, la place du Midi, située en plein cœur de la capitale
valaisanne, accueille la septième édition des calendriers de l’Avent. Un
projet qui veut donner, cette année, une touche particulière à la fête de
Noël en partageant au quotidien avec la population des tableaux montrant
des visages de requérants d’asile et de citoyens suisses.
Les photographies ont été réalisées par David Crittin, photographe au
Centre de formation du Botza, à Vétroz, qui à été assisté dans la
réalisation technique par les équipes de menuiserie et de peinture du
centre. Lorsqu’on demande à David Crittin dans quel esprit il a
travaillé, il répond sans hésiter: « c’est l’idée du sourire qui
m’animait quand je prenais les photos. Un vrai sourire n’a rien à voir
avec un sourire posé. J’ai fait en sorte de prendre des vues quand mes
sujets pensaient
que je ne les photographiais pas. C’est ainsi que j’ai
pu obtenir des photos vraiment naturelles».
L’Érythrée
Pour l’association Marché de Noël, le sourire traduit l’humanité de tout
être, et son expression sur les photos est bien un symbole de solidarité
entre requérants d’asile, citoyens suisses et
personnes venant de
différents horizons.
Aucune revendication
A compter du 1er décembre, les fenêtres de l’immeuble
situé en face de la
place du Midi offriront un rendez-vous qui occasionnera découvertes et
surprises. Les passants pourront ainsi y voir, chaque jour dès 17 heures,
un nouveau tableau et ce jusqu’au 24 décembre. Le 25 décembre, jour de
Noël, une représentation de l’enfant Jésus sera déposée dans une crèche
installée sur la place du Midi.
Le premier portrait, qui a été dévoilé mercredi passé, montre le visage
d’une femme somalienne avec son enfant dans les bras. Un choix riche de
significations, pour le photographe, qui estime que « l’expression de
cette femme et de son enfant bouscule l’image que l’on se fait
habituellement de l’étranger ». En effet, dans l’esprit des gens, « il
s’agit souvent d’hommes jeunes facilement perçus comme agressifs ».
Exposer cette image-là, c’est donc recourir à « un symbole assez
porteur ».
Le Sri Lanka
L’idée d’exposer ces visages ouverts et détendus vise aussi à diffuser un
autre message, car « ils vont permettre de mettre un petit peu de côté
les tensions liées à la votation du 28 novembre passé, notamment la
dimension agressive des affiches que l’ont a pu observer concernant la
politique migratoire » déclare Geneviève Praplan, présidente du Marché de
Noël. Elle précise toutefois que le but visé par son association n’est
pas de formuler une quelconque revendication « on a juste envie de fêter
Noël en solidarité avec toutes les personnes que l’on va rencontrer ».
« La femme du tableau ressemble à ma fille »
Avant même son démarrage, le projet avait déjà trouvé un écho favorable à
Sion. En témoigne du moins l’accueil qui a été réservé le 25 novembre par
le personnel des bureaux situés dans l’immeuble hôte à l’équipe du Botza,
chargée d’installer les premiers tableaux : « soyez les bienvenus »,
« ah, on
La Mongolie
vous attendait », « ils sont vraiment jolis, les tableaux ». Voici
quelques-unes des premières réactions que les œuvres ont suscité. Mais il
n’en demeure pas moins que la plus émouvante est celle d’une secrétaire
qui s’est exclamée : « la femme du tableau ressemble beaucoup à ma fille
» et qui s’est empressée du coup de montrer la photo de celle-ci sur
l’écran de son ordinateur. Une ressemblance déjà source de solidarité.
Pour l’heure, Geneviève Praplan invite le public à se rendre au Marché de
Noël pour « prendre le temps de vivre ensemble des moments formidables ».
CDM
Rédaction valaisanne de Voix d’Exils