la rumeur

Ecole d’Application STURM
CM2 Salle 2 Mme DOUILLY
Novembre 2011
DEBAT PHILO : LA RUMEUR
3 SEANCES : DEFINITION ET ANALYSE DES EXPERIENCES PERSONNELLES
Raison du choix du sujet par les élèves : parce qu’il y en a beaucoup à l’école.
Réflexion collective : Comment définir le mot « rumeur » ?
- On invente quelque chose pour créer des problèmes.
- Cela peut être vrai ou faux.
- C’est pour se moquer de certains caractères.
- C’est un message que l’on fait passer à tout le monde et que tout le monde croit.
- Cela sert à cacher ce que l’on a fait de mal.
- C’est amplifié quand c’est répété.
- C’est une chose qui bouleverse un peu.
- Cela sert à se rendre intéressant.
- C’est souvent quelque chose de personnel que l’on voudrait garder pour soi.
Définition du dictionnaire : rumeur = information d’origine inconnue qui se répand.
Réflexion collective : Une rumeur est-elle fausse ou vraie ?
VRAI : (2 élèves) - A l’ origine, ça peut être vrai.
- Si on l’a vu, on répète ce qu’on a vu.
FAUX : (21 élèves) - On n’a pas de preuves de la rumeur.
- On la dit quand on est énervé.
- Ca peut être une blague au départ.
- Quand ce qu’on dit est incroyable.
Mais : ça dépend de qui la dit et de son état.
Réflexion collective : La rumeur est-elle positive ou négative ?
POSITIVE : - Tout le monde la répète.
- Elle est peut être importante.
- Si la rumeur est vraie, on est respecté parce qu’on l’a répétée.
- Cela peut être une rumeur utile.
NEGATIVE : - Quand c’est une critique sur quelqu’un (souvent sur quelqu’un de nouveau
dans l’école).
- Quand elle sert à faire du mal.
- Si elle sert à se venger.
- Quand c’est faux.
- Elle peut ruiner une réputation.
- Quand la rumeur est un mensonge, tu es rejeté car tu as menti.
- Quand on ne croit pas celui qui la dit.
- Cela peut créer des disputes et des bagarres.
Témoignages individuels et commentaires des auditeurs : Avez-vous déjà subi une rumeur ?
Pourquoi ?
1- On a répandu une rumeur sur mon apparence physique. On a dit que j’étais un
garçon manqué, à cause de mes habits et parce que je jouais au foot. J’ai
changé pour que cela s’arrête.
-
C’est les autres qui devraient arrêter les critiques.
Il faut faire tes choix toute seule, c’est pas les autres qui décident.
Chacun ses goûts.
Il fallait rester comme tu étais.
Il ne fallait pas suivre l’avis des autres.
Ils ont eu une réaction puérile.
Tu n’étais pas différente des autres.
On ne fait pourtant pas de critiques sur les garçons qui s’habillent un peu comme des
filles.
La mode est mixte, les vêtements vont aux filles et aux garçons.
Tu t’habilles comme tu veux pour être à l’aise.
Il fallait en parler à un adulte pour qu’il t’aide et qu’il fasse comprendre aux autres que
ce n’était pas bien.
Réaction : Mais je ne voulais pas attirer l’attention sur moi.
2- J’étais nouvelle dans mon ancienne école et personne ne me parlait, je n’avais
pas d’amis. J’ai décidé de me faire une copine et tout s’est arrangé.
-
C’est parce qu’ils avaient appris autre chose en classe.
Tu étais timide et comme tu ne connaissais personne, cela a provoqué des moqueries.
Au début, les nouveaux sont observés et ensuite ça passe avec le temps.
Quand tu es nouveau, tu attires l’attention des autres qui veulent te connaître.
Mais : - Quand on ne connaît pas la personne et son caractère, on apprend d’abord à la
connaître.
- Ce n’est pas cool, car personne ne t’a défendue.
- C’est mal.
Réaction : c’est ressemblant à ce qui s’est passé, je comprends mieux mais ce n’est pas juste.
Qui critique ?
Les enfants : - Ceux qui ont beaucoup d’amis, ils peuvent se le permettre, car comme ils ont
plein d’amis, ce n’est pas grave s’ils en perdent.
- Ceux qui sont méchants.
- Ceux qui se font remarquer en faisant des bêtises.
- Quelqu’un qui l’a déjà subi et qui le refait.
- Certains ne se rendent pas compte qu’ils critiquent.
- Ceux qui sont en bandes.
- Les intellectuels car ils n’aiment pas la concurrence.
- Cela dépend de la personne qui se fait critiquer.
- Cela peut être tout le monde.
Les maîtres aussi.
Auto-évaluation du nombre de prises de parole durant la séance :
Aucune fois : 4 élèves / Une fois : 2 élèves / Entre 2 et 5 fois : 8 élèves / Plus de 5 fois : 8
élèves.
Pourquoi critique-t-on quelqu’un ?
- A cause de sa personnalité.
- On ne le connaît pas.
- On est fâché contre lui.
- Il est différent physiquement.
- On n’a rien à faire, on s’ennuie.
- A cause de sa religion.
- Il a fait quelque chose de mal selon moi.
- Il est orphelin.
- A cause de disputes entre nos parents.
- Il est moche.
- Il y a quelque chose de nouveau dans son comportement.
- Pour connaître son caractère, pour voir s’il va se défendre.
- Il a un handicap.
- Il a des habits en mauvais état, pas beaux.
- Pour s’amuser.
- Ses parents sont pauvres.
- Il est intelligent.
- Il est le chouchou et il fait tout pour plaire à la maîtresse.
- Il attire l’attention sur lui.
- Il a des parents qui ne sont pas de la même nationalité ou de la même couleur de peau.
- Il est métis, il a un accent.
- Il a mauvaise réputation, il devient un bouc émissaire.
- Il a mauvais caractère.
- Il a des difficultés scolaires.
- On est jaloux de lui.
- Il a un problème de dyslexie.
Quel pourrait être le portrait-robot d’une personne qui attire les critiques ?
- Il est maigre, gros, grand, petit.
- Il a un handicap, ex : muet, nain…
- Il est intelligent ou au contraire pas intelligent.
- Il est faible et ne peut pas se protéger.
- Il a mauvaise mine.
- Il est fainéant.
- Il est moche, il a une coupe de cheveux bizarre.
- Il s’habille mal.
- Il a une cicatrice voyante.
- Il est adopté.
- Il regarde les autres de travers.
- Il est pauvre.
Qui a déjà subi une critique sur un de ces éléments ?
18 élèves sur 22.
Que pensez-vous de certains sujets de critique qu’on a énumérés ? Quels sont ceux qui
vous font réagir ?
• La nationalité, la couleur de peau :
- Cela ne serait pas bien si tout le monde était pareil.
- Ce serait bizarre.
- Cela ne change rien, ils sont tous des êtres humains.
- Les différences permettent de savoir d’où l’on vient, mais pas toujours.
• Les handicaps :
- On peut s’adapter à la vie quand même et avoir des amis, apprendre…
- Ce n’est pas de la faute de la personne, tout le monde peut l’être.
- Ça n’empêche pas de réussir dans la vie.
- On a de la chance d’être normal par rapport à eux.
- Les critiquer ça les rend malheureux.
- On complique leur vie en les critiquant.
• L’intelligence ou non :
- Quelqu’un qui n’est pas intelligent peut être très bon dans un autre domaine, ex : le
sport.
- Les parents n’ont peut-être pas pu payer des études à leur enfant.
- Certains enfants pas intelligents réussissent quand même leurs études finalement mais
en mettant plus de temps.
- Etre intelligent n’est pas un défaut.
- Quand on se moque, c’est qu’on est bête ou jaloux.
- L’école c’est fait pour apprendre, donc tous les enfants sont égaux et peuvent travailler
et apprendre.
• Le physique :
- C’est méchant, c’est bête.
- On ne choisit pas son physique.
- Personne n’est parfait.
- Quel que soit son physique, on peut réussir dans la vie.
- Cela ne se fait pas.
Pourquoi ceux qui sont en bandes, ceux qui sont nombreux, critiquent-ils plus ?
- Ils veulent imposer leur loi.
- Ils sont plus forts, comme ils sont nombreux.
- Celui qui se fait critiquer ne peut rien faire, il est paralysé de peur.
- S’ils se font critiquer, ils peuvent se défendre mutuellement.
- Leur chef les influence et les autres suivent, car ils ont peur des représailles.
- Celui qui critique sait qu’il sera défendu par ses copains.
- Ils se sentent protégés.
- L’union fait la force.
Auto-évaluation du nombre de prises de parole durant la séance :
Aucune fois : 2 élèves / Une fois : 1 élève / Entre 2 et 5 fois : 6 élèves / Plus de 5 fois :12
élèves.
-
3- J’étais amoureuse à la maternelle. Je l’ai confié à une amie, qui l’a répété et on
s’est moqué de moi. J’étais triste, ce n’était pas sympa, je n’ai plus été sa copine.
Elle l’a fait par jalousie.
Les petits ne comprennent pas beaucoup ces choses-là.
-
Ce n’est pas sympa, tu as dû avoir honte, avoir une boule dans le ventre, ce n’était pas
agréable.
- Les moqueries ont dû te faire mal au cœur.
- Après ça, tu ne veux plus être amoureux de la personne.
Les réactions reprennent ce qui avait été dit lors du débat sur « l’amour et l’amitié ».
-
-
4- J’avais des difficultés au CP, j’écrivais mal, je faisais beaucoup de fautes. Un
enfant a fait courir la rumeur que j’étais malade et contagieux, qu’il ne fallait
pas s’asseoir près de moi. Je l’ai dit à une maîtresse et celui qui l’avait dit a été
sévèrement puni. Ce qu’on m’a dit était faux, ça ne peut pas être vrai. Ca m’a
fait un peu de peine.
Tu n’y peux rien si tu as des difficultés pour écrire.
Tout le monde peut avoir des difficultés.
Ce n’est pas vrai ce que l’enfant disait sur toi.
Un enfant l’a dit et les autres l’ont répété, alors qu’ils ne le pensaient pas vraiment.
Ce sont des réactions puériles.
Cela n’a pas de sens.
Tu as peut-être cherché l’enfant qui t’a dit ça en représailles.
Tu as dû te sentir rejeté.
Il aurait fallu t’aider au lieu de te rejeter.
Cela a l’avantage qu’on ne peut pas te copier.
C’est normal de mal écrire au CP.
Ils critiquent les autres car eux-mêmes ne savent pas bien écrire, « la meilleure
défense, c’est l’attaque ».
5- Une fille du collège a fait des choses sexuelles avec un ou des garçons. Elle s’est
confiée à son amie, qui l’a répété. Des bruits ont couru dans le collège, sur ce
qu’elle a fait.
On doit vivre sa vie, sans subir les critiques des autres.
On a violé son intimité.
On n’a pas le droit de s’incruster dans sa vie.
Tout le monde est choqué, alors tout le monde le dit.
C’est comme si on perçait son cocon.
C’est le principe du téléphone arabe.
Il ne faut pas confier sa vie à quelqu’un, car on ne sait pas ce qu’il va en faire.
Celle qui a répété l’histoire était jalouse ou elle voulait récupérer le petit ami.
Cela ne regarde personne.
Réflexion individuelle écrite : d’après toi, quelle sera ta réaction la prochaine fois que tu
entendras une rumeur sur quelqu’un ? Que penseras-tu ? Que feras-tu ? Que répondras-tu
à celui qui te la raconte ?
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