Richard HAMILTON, Just what is it that makes today`s homes so

Transcription

Richard HAMILTON, Just what is it that makes today`s homes so
Descriptif - Histoire des Arts-
3ème 6
Richard HAMILTON, Just what is it that makes today’s homes so
different, so appealing?
Qu’est-ce qui, aujourd’hui rend nos intérieurs si différents, si
attractifs ? (1956).
Situation de l’œuvre et de l’artiste
Richard HAMILTON est un peintre anglais né en 1922 et décédé récemment en
2011 à l’âge de 89 ans. C’est le Chef de fil du Pop Art britannique. Le Pop Art est
un mouvement artistique qui s’est développé dans les années 50-60. Il remet en
cause l’aspect traditionnel et élitiste (réservé à une minorité instruite) des
Beaux-Arts. Pour cela, il utilise la culture populaire (publicité, télévision,
magazines,..) pour s’interroger sur la société de consommation.
Ce tableau, Qu’est-ce qui, aujourd’hui rend nos intérieurs si différents, si
attractifs ?, mesure 26 cm sur 25 cm. Il a été crée en 1956 à l’occasion
d’une exposition à Londres, This is tomorrow. Actuellement, on peut
l’admirer à la Kunsthalle à Tübingen en Allemagne.
La technique utilisée par Hamilton est le collage. Cette œuvre, qui représente un
salon américain, fait référence à la culture populaire industrielle et nous invite
à poser un regard critique sur la société de consommation à travers le décor,
les objets et les personnages mis en scène.
La composition de l’œuvre et l’aspect critique
a) L’œuvre met en scène trois personnages.
Au premier plan, à gauche du tableau, on voit un culturiste (en noir et blanc :
collage d’un papier journal) qui prend la pause. Il tient dans sa main droite une
énorme sucette qui fait office d’haltère. Il s’agit d’ Irvin Zabo Koszewski, vice
Mister univers dans les années
50. A droite, au second plan, on aperçoit une
jeune femme assise sur le canapé. Elle porte sur sa tête un chapeau. Elle a une
pause lascive. Il s’agit de la pin-up Jo Baer.
Ces deux personnages ont pour point commun la mise en valeur leur beauté
physique car ils sont
séduction.
peu vêtus.
Ils sont clairement dans une démarche de
Cependant, cette dernière est tournée en ridicule à par les
accessoires qui les accompagnent : la sucette (mise à la place de l’haltère) donne
un aspect grotesque et ridicule au culturiste et le chapeau de l’artiste burlesque,
alors qu’on est à l’intérieur d’une pièce, insiste sur le côté supposé superficiel de
la jeune femme.
représentants
action,
Un autre personnage crée un contraste avec ces deux
d’une beauté parfaite.
Il s’agit de la ménagère anonyme, en
située à l’arrière plan à gauche.
L’objet qui la distingue est un
aspirateur dont le cordon est démesurément long. Cet aspect est mis en valeur
non seulement par le jeu de perspective sur l’escalier mais aussi par la flèche
publicitaire qui nous informe qu’habituellement, un tube d’aspirateur ordinaire
n’atteint qu’un niveau inférieur.
Malgré leur caractère particulier, on peut dire que ces trois personnages
illustrent chacun à leur manière
force et la performance.
un critère censé attirer: la beauté, la
b) Le décor
Le décor est étrange. Dans la partie supérieure du tableau, on aperçoit une image
partielle de la Terre découpée dans le Life magazine. En dessous nous est
présenté un salon moderne américain aux couleurs
vives (mur jaune, fauteuil
rouge assez criards). La moquette mouchetée (noir et blanc) contraste avec le
plancher en bois. L’ensemble constitue un assemblage hétéroclite d’un
goût
douteux. Cet aspect disparate se retrouve à travers les objets du décor: une
boite de jambon de Noël est posée sur la table basse du salon (alors que sa place
serait la cuisine). Une enseigne publicitaire de la marque Ford trône
magistralement sur la lampe du séjour. L’univers est saturé d’objets faisant
référence à un élément très important, essentiel dans la société de
consommation. Il s’agit de la communication avec le journal négligemment posé
sur le canapé, le magnétophone posé par terre, la télévision à l’arrière-plan, le
poster des comics (B.D.) Young Romance encadré sur le mur à côté du portrait
d’un personnage inconnu. Au fond, à gauche, derrière la fenêtre, on a une
référence au cinéma à travers l’affiche du film The Jazz Singer de 1927
(considéré comme le 1er film parlant).
Tous ces signes se veulent le reflet d’une société moderne, en mouvement à
la pointe du progrès et de la performance.
On pourrait voir dans ce tableau tout ce qui pourrait rendre l’homme moderne
heureux. Or la manière dont ils sont présentés (personnages caricaturalement
beaux, ménagère minuscule par rapport aux autres personnages qui disparait
devant la longueur de son fil d’aspirateur) et l’omniprésence de la publicité
(sucette de marque Pop Tootsie, lampe Ford, magnétophone de marque anglaise
Boosey and Hawkes Reporter), nous amène à nous interroger sur la dépendance
face aux marques, l’absence de liberté, de choix personnel, …
On peut rapprocher cette œuvre à d’autres créations:
Exemples :

La nouvelle « le Credo » de Sternberg (l’élève doit être capable d’en faire
le résumé et d’établir des liens avec le collage de Richard Hamilton).

“I shop Therefore I am”, Barbara Kruger.