In the sumertime (5) par Pascal Reichler Astronomie babylonienne
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In the sumertime (5) par Pascal Reichler Astronomie babylonienne
Bulletin de la Société Astronomique du Valais Romand Page 5 ________________________________________________________________________________ In the sumertime (5) par Pascal Reichler Astronomie babylonienne : quels apports à notre connaissance ? Nous avons tenté dans les quatre articles précédents de tracer les grandes lignes d'une histoire de la Mésopotamie sous l'angle de l'activité astronomique et constaté le lien inextricable entre astronomie et astrologie. Faisant abstraction de cette dernière, que nous reste-t-il de cet effort scientifique constant et important, deux mille cinq cents ans après la chute de Babylone ? Les observations compulsées, les prévisions qu'elles en tirèrent ainsi que la cosmologie déduite par les civilisations mésopotamiennes ont servi de base aux travaux des grecs et tout particulièrement à ceux de Ptolémée. En ce sens, elles font partie intégrante de notre culture. L'astronomie au sens large conféré par les Mésopotamiens recouvrait l'observation de tous les phénomènes célestes : mouvements des planètes, positions des étoiles, météores, mais aussi pluies, tremblements de terre, etc. L'apparition inopinée de comètes relevait de la relation aux dieux, du message divin porté aux rois. Les éclipses avaient également ce statut jusqu'à ce que les astronomes en perçoivent le caractère cyclique. Les observations de plus en plus minutieuses dès le IIème Table astronomique babylonienne millénaire avant notre ère, servirent à élaborer des calendriers utilisables pour la vie sociale, religieuse ou pratique. Les grands textes sumériens de création du monde parlent des étoiles comme répliques des dieux et les constellations sont les lieux célestes ou vivent ces images des dieux. Pas étonnant dès lors de trouver la constellation de la Charrue et autres Champ au firmament. Il serait fastidieux de dresser la liste de toutes les constellations et leur correspondance avec la nomenclature aujourd'hui reconnue. Tout au plus, contentons-nous de citer les constellations dont les noms nous sont restés : Le Scorpion, le Taureau, Le Lion, le Capricorne, les Gémeaux. Les autres constellations bien identifiées reflètent les préoccupations des arpenteurs célestes de l'époque : le Champ, le Journalier, le Vieil Homme, etc. Le point fixe choisi pour fixer le cadre astronomique était tout naturellement l'horizon terrestre. De l'apparition de la nouvelle lune à ce point débute le mois en Mésopotamie. Les positions des étoiles déterminent également le plan de l'année. Le Ciel est organisé en trois bandes partant de l'horizon et remontant du Sud au Nord. Les mois sont reconnus par la présence de trois étoiles, chacune dans l'une de ces trois bandes. Il y a donc trente six étoiles repères pour les " go-to " sumériens. Ce système s'affinera jusqu'à l'âge d'or de l'astronomie babylonienne, au VIIème siècle. A ce moment, les relevés sont systématiques et incluent la première visibilité de la Lune, le nombre de jours dans le mois, les passages apparents des planètes près des étoiles repères, dites "les calculables", les éclipses éventuelles, les comètes, les événements météorologiques exceptionnels, le niveau d'eau de l'Euphrate. Tout est dans tout, et inversement, ainsi parla Coluche. Copie d'un fragment de carte assyrienne du ciel représentant, entre autre, Sirius et les constellations de Pégase et d'Andromède. On perçoit la claire volonté de relier tous ces phénomènes entre eux, et peut-être trouve-t-on aujourd'hui le vague et faible écho de cette préoccupation dans les glorieuses pages horoscopicales dont nous abreuvent les magazines. Cette somme d'observation va permettre le passage à une astronomie calculatoire poursuivie à l'époque hellénistique bien après la fin de Babylone en tant que royaume. On prédit les dates des éclipses, Bulletin de la Société Astronomique du Valais Romand Page 6 ________________________________________________________________________________ les dates des solstices et certains mouvements de la lune. Lorsque les successeurs d'Alexandre le Grand, les Séleucides règnent sur la Mésopotamie, ils poursuivent l'œuvre entreprise : le calcul a pris le dessus sur l'observation et les almanachs le montrent : le ciel est organisé en douze parties égales, le Zodiac, ou sur le modèle des étoiles repères calculables. Les compilations de données se poursuivent et demeurent la matière première pour toute prévision. On remarque que 235 mois lunaires mesurés à partir de la première apparition lunaire, donc très proche de la Nouvelle Lune et partant, des conditions orbitales nécessaires a à une éventuelle éclipse correspondent à 19 années solaires, mesurées, elles, au solstice d'été. Ce retour d'éclipse porte le nom de saros et semble être une contribution reconnue des Babyloniens à notre connaissance du Ciel. La périodicité des mouvements de tous les corps célestes semble établie. Les éphémérides retrouvées donnent les dates des différents moments lunaires (Nouvelle Lune, Premier Quartier, etc). Le calendrier sumérien était un calendrier lunaire basé sur 12 mois de 29 ou 30 jours. Il manquait donc 11 jours pour que l'année corresponde à une année solaire. Les mois étaient nommés selon l'activité agricole correspondante, il y avait lieu d'intercaler de temps à autre un mois supplémentaire, pour éviter de récolter avant le mois des semailles. La décision en incombait au Roi. Hammurabi, par exemple, lorsque il ajouta un mois juste après avoir conquis le royaume de Lassa, précisa bien à ses sujets que ce temps intercalé ne permettait pas de retarder d'autant le paiement des dettes… Toutes ces problématiques vont occuper notre civilisation et les solutions proposées par le Mésopotamiens, les outils mathématiques qu'ils créèrent pour appréhender le réel accompagneront les astronomes jusqu'à nos jours. Tablette, datant de 700-500 avant J.-C. conservée au British Museum. Elle contient à la fois une inscription cunéiforme et une carte du monde babylonien. ____________________________________________________________________________________________________ Le Halo lunaire (ou parasélène en langage astronomique vieilli…) par Annick Clerc-Bérod A l'occasion de deux visites privées à l'observatoire effectuées le 12 février 2011 et le 14 mars 2011, j'ai pu contempler un halo lunaire (celui du 12 février était spectaculaire et magnifique). C'était la première fois que je pouvais admirer un tel phénomène optique, particulièrement esthétique, et ma curiosité en a été titillée… Qu'est-ce que donc un halo lunaire ? Un halo lunaire est un phénomène optique qui peut être observé n'importe où, et tout au long de l'année. Il faut le chercher lorsque le ciel contient des volutes, est légèrement couvert de brumes glacées ou de fins nuages tels que des cirrus ou cirrostratus. Le phénomène peut être bref (quelques secondes) ou se prolonger jusqu'à plusieurs heures. Il peut être discret ou, plus rarement, nettement visible. Il paraît blanc pâle, parfois irisé de rouge à l'intérieur et de bleu à l'extérieur. Parfois seulement des parties du cercle complet sont visibles. Ce type de halo se forme également autour du Soleil, même plus fréquemment qu'autour de la Lune. Comment se forme donc un halo lunaire ? Le phénomène est semblable à celui de l'arc-en-ciel : il est provoqué par la réflexion et la réfraction de la lumière dans les cristaux ou aiguilles de glace en suspension dans l'air ou présents dans les nuages visibles de la haute troposphère, entre 5'000 et 10'000 m d'altitude, notamment dans les Bulletin de la Société Astronomique du Valais Romand Page 7 ________________________________________________________________________________ cirrostratus. Le halo se crée lorsque les particules de glace ont une forme particulière : des colonnes à base hexagonale. Ces types de cristaux se constituent à partir de la vapeur d'eau lorsque la température descend entre -5°C et -25°C , et leurs tailles atteignent entre 50 et 100 microns. Comment donc, lorsque le ciel contient des millions de cristaux de glace de forme hexagonale, et que ceux-ci pointent presque dans toutes les directions, peut se former un " objet " si structuré et si ordré qu'un halo lunaire ? Les cristaux agissent comme des prismes ou des miroirs, réfléchissant et réfractant la lumière entre leurs faces et envoyant la lumière dans des directions particulières. La clé de la formation d'un halo est dans l'orientation et la distance angulaire : le halo se forme lorsque les cristaux ont la bonne orientation et la bonne position angulaire par rapport à la Lune pour diriger la lumière réfractée dans les yeux de l'observateur. Les rayons passant dans un cristal de forme hexagonale sont déviés deux fois, d'un angle total allant de 22° à 50°. En effet, les deux faces adjacentes d'un cristal forment un angle de 60°, et un rayon pénétrant par une des faces ressort en tant que rayon émergeant, formant avec le rayon incident un angle appelé angle de déviation. Lorsque l'angle incident varie, l'angle de déviation soit décroît et atteint une valeur minimale de 22°, soit augmente pour atteindre 50°. Seuls les cristaux dont l'axe est plus ou moins perpendiculaire aux rayons de la Lune permettent à la lumière de passer à travers deux faces, comme le montre l'illustration de la page suivante. Le halo lunaire se forme donc lorsque le ciel contient des millions de cristaux de glace orientés diversement, et qu'un certain nombre d'entre eux, alignés perpendiculairement à la lumière de la Lune, peuvent être vus par un observateur particulier, ce qui produit un disque illuminé de 50° de rayon, avec un trou sombre de 22° au centre (comme aucune lumière n'est réfractée à des plus petits Formation d'un halo lunaire : la lumière, en provenance de la Lune est déviée par de certains cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère terrestre. Cette déviation peut varier de 22° à 50°. angles que 22°, le ciel est non éclairé à l'intérieur du halo) Les rayons lumineux restent en outre plus concentrés lorsque l'angle de déviation est minimum à 22° (en fait 21.84° en moyenne ; cette moyenne est de 21.54° pour le rayon rouge et de 22.37° pour le rayon bleu, ce qui fait que le halo se colore légèrement de rouge et de bleu). Les rayons déviés le plus fortement sont les plus dispersés. La fraction de lumière transmise au travers du prisme dépend également de l'angle d'incidence des rayons lumineux. La largeur du faisceau lumineux qui peut passer à travers le cristal est la plus grande lorsque l'angle de déviation est minimum. Ainsi, les rayons les moins déviés forment le halo brillant le long du cercle de 22°, tandis que les rayons les plus déviés contribuent à la partie extérieure la plus faible du halo à 50°. L'intensité lumineuse du halo diminue ainsi entre 22° et 50°. La partie du halo la plus lumineuse (près du trou) fait environ 1.5° d'épaisseur. [illustration 3] Si une collection de cristaux de glace brillent pour former un halo lunaire pour un observateur particulier, d'autres millions de cristaux, non éclairés pour cet observateur, car n'étant pas dans la bonne position pour lui, peuvent former un autre halo pour un autre observateur situé ailleurs… Noter qu'il existe également le grand halo ou halo de 46°. Dans ce cas, le rayon incident passe par la base de la colonne hexagonale et l'une de ses faces. Ce halo est moins fréquent que le petit halo et également plus pâle. Sources : 50° Le halo apparaît comme une "auréole" autour de le Lune. La partie la plus brillante se situe à 22° de distance de notre satellite. L'intensité lumineuse diminue ensuite jusqu'à une distance de 50° de la Lune. http://en.wikipedia.org/wiki/22%C2%B0_halo http://www.atoptics.co.uk/ http://hyperphysics.phy-astr.gsu.edu/hbase/atmos/halo22.html#c1