Rap, piano-‐voix et musique afro : Keblack, ou le

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Rap, piano-‐voix et musique afro : Keblack, ou le
Rap, piano-­‐voix et musique afro : Keblack, ou le symbole d’une génération qui redéfinit les genres Spontanéité, mélodie et groove. Sincérité, chaleur et passion. À l’aube d’une carrière qui paraît promise au succès, Keblack — ou la sensation de ces deux dernières années — semble réunir tous les ingrédients nécessaires pour côtoyer les étoiles ! Si son titre « J’ai déconné » — aujourd’hui single d’or — était sur toutes les lèvres (et dans toutes les fêtes) dès le début de l’été, il a littéralement atteint des sommets le lorsque Paul Pogba, Patrice Evra et consort en ont fait leur hymne de l’Euro. Et lorsqu’on se souvient de la trajectoire réservée à celui de 1998 — I Will Survive —, imagions un temps jusqu’où Keblack aurait pu aller si les Bleus s’étaient emparés du sésame européen en juillet dernier ? Mais l’histoire est ce qu’elle est, ne tentons pas de la réécrire. Sans compter que l’actuel pensionnaire de l’écurie Bomaye Musik (Youssoupha, Sam's, etc.), compose déjà brillamment la sienne ! Proposant une musique hybride, nourrie au rap hexagonal, à la chanson française — avec son emblématique piano-­‐voix — et aux sonorités africaines, le Congolais d’origine s’inscrit fermement dans son époque. Son authenticité, son grain de voix et son instinct lui permettent néanmoins de s’en démarquer. Quand certains cherchent, lui trouve. Quand d’autres tentent, lui réussit ! En attestent les millions de vues enregistrées sur quasi-­‐chacune des vidéos qu’il a publiées, dès lors que la musique française a inscrit Nogent-­‐sur-­‐Oise sur sa carte. Faisant suite à une flopée de singles populaires et largement plébiscités (Tout va bien, Tu es à moi, Bazardée, etc.), « Premier étage » — son premier album en date — se chargera d’enfoncer le clou. Et lui ouvrira par la même occasion les portes vers un avenir radieux ! Sincérité et passion Influencé par les aînés de son quartier et une scène rap nogentaise très dynamique, dont son grand frère est l’un des acteurs, Keblack fait ses premiers pas dans la musique à l’âge de 15 ans. Sans prétention aucune, ses premiers freestyles sont réalisés dans la spontanéité la plus totale, entremêlant déjà rap et chant. Quand, quelques années plus tard, son acolyte Naza et lui-­‐même décident de partager le fruit de leur travail sur la toile, ils sont bien loin d’imaginer jusqu’où ces vidéos artisanales les amèneront. À l’image de « Tout va bien », premier véritable déclic dans la carrière de Keblack : la vingtaine à peine passée, notre artiste en herbe est en proie à des problèmes judiciaires (bracelet électronique) et un quotidien pour le moins difficile. Prenant son monde à contrepied, il compose alors un texte positif et empli d’espoir, aux antipodes de ce qu’il vit sur le moment. Il le pose sur une boucle de piano et ajoute son groove caractéristique, façonnant ainsi un style qui deviendra sa marque de fabrique. Puis il filme le tout depuis son téléphone et le diffuse sur ses réseaux. Quelques heures et des milliers de partages plus tard, l’effet est saisissant, l’impact viral : l’histoire est en marche. Les messages de soutien abondent, les comparaisons avec Maître Gims fusent, et les labels se pressent à la porte. Et si l’intéressé lui-­‐même a du mal à réaliser ce qui lui arrive, il garde tout de même les idées claires : c’est finalement Bomaye Musik et ses emblématiques producteurs Philo et Youssoupha qui raflent la mise. « Tout va mieux » Ce premier jalon posé, Keblack ne tarde pas à renfiler le bleu de chauffe, sans pour autant changer sa formule : plaisir et sincérité sont les mots d’ordre. Mis au propre et en images, le morceau « Tout va bien » rencontre un franc succès, confirmant sans peine les espoirs entrevus. Faisant désormais partie des rookies à suivre de près, Keblack s’attache à cimenter sa base tout au long de l’année 2015. Entre extraits clippés (Par Milliers, Love, Évadé, etc.) et EP visant à faire patienter son public (Tout va bien, J’ai déconné), le Nogentais ne cesse d’accroître sa notoriété, tout en imposant un style et un timbre de voix uniques. Le titre éponyme de ce deuxième mini-­‐opus marque par ailleurs la deuxième grande avancée dans sa carrière, et un passage vers des sphères qu’il aurait difficilement pu imaginer quelques mois plus tôt. Les Bleus entrent en jeu Alors qu’il sélectionne des instrumentaux en compagnie de l’un de ses beatmakers fétiches, DJ Erise, Keblack s’arrête sur la toute première composition qui lui est présentée, sans même vouloir en écouter d’autres. Dès les premières notes, une mélodie lui vient en tête. Il la couche dans la foulée. En seulement quelques minutes, J’ai déconné voit le jour et son auteur est alors loin de se douter de l’accueil qui lui sera réservé. Comment aurait-­‐il pu s’attendre à passer à la télévision nationale lors d’un sujet sur l’équipe de France de football, alors en train de disputer l’Euro 2016 sur ses terres ? S’adonnant à quelques pas de danse sur ce tube en puissance pendant le reportage en question, deux des fers de lance de la sélection — Patrice Evra et Paul Pogba — propulsent J’ai déconné à un tout autre niveau. L’emballement médiatique fera le reste : Keblack se retrouve à raconter son parcours sur les chaînes d’information françaises, désireuses de connaître l’homme qui se cache derrière « l’hymne des Bleus ». Clippé aux Antilles par la suite, ce morceau comptabilise aujourd’hui plus de 14 millions de vues et s’est vu gratifié de la prestigieuse certification single d’or. Premier étage Certes, les signaux pointaient tous au vert durant l’été, bien aidés par un contexte ultra-­‐favorable et une capacité à pondre des tubes assez impressionnante. Et s’il fallait encore que notre artiste convainque les plus sceptiques, les deux singles suivants — Tu es à moi et Bazardée — s’y sont aisément attelés. Confirmant la force de frappe et le pouvoir d’attraction d’un Keblack, à qui tout semble sourire, Bazardée a notamment enregistré plus d’un million de vues en seulement deux jours. Prochaine étape, et pas des moindres : son premier album solo qui verra le jour le 27 janvier 2017. Intitulé « Premier Étage » (dont le titre éponyme est également celui du prochain extrait), en référence à la symbolique d’un premier opus mais aussi en guise de clin d’œil à son quartier et aux bâtiments où ses amis et lui-­‐
même avaient pour habitude de traîner, cet album assiéra encore un peu plus la patte et les gimmicks imparables du Nogentais. Tubes en devenir, piano-­‐voix chantés, morceaux résolument rap et ambiances purement africaines : nombreuses sont les couleurs qui s’y côtoient, pour offrir un projet aussi diversifié que cohérent, tant au niveau des thématiques abordées que des sonorités proposées. Appuyé par des productions de DJ Erise ou Christopher Ghenda, entres autres — principaux architectes du Premier Étage —, il voit également intervenir des artistes solidement installés tels que Black M, Niska, Mister You, Dadju et forcément son ami de toujours Naza, venus prêter main forte à l’homme qui, âgé de seulement 24 ans, rythmera à coup sûr l’année 2017. Et quand on réalise que l’intéressé n’a pas encore atteint le quart de siècle, on ne peut que s’incliner devant l’évidence : la fin de la décennie rimera inévitablement avec Keblack !