Le triomphe de la couleur. De Van Gogh à Matisse. Collections des
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DOSSIER DE PRESSE Le triomphe de la couleur. De Van Gogh à Matisse. Collections des musées d’Orsay et de l’Orangerie Du 10 octobre 2015 au 10 janvier 2016 INAUGURATION 8 octobre 2015 à 20 h CONFÉRENCE DE PRESSE 8 octobre 2015 à 11 h 30 DATES 10 octobre 2015 - 10 janvier 2016 LIEU Calle Diputació, 250, Barcelone COMMISSAIRES GÉNÉRAUX Guy Cogeval et Pablo Jiménez Burillo COMMISSAIRE SCIENTIFIQUE Isabelle Cahn Cette exposition a été organisée et réalisée avec la collaboration scientifique et grâce aux prêts exceptionnels des musées d’Orsay et de l´Orangerie. Web http://www.exposicionesmapfrearte.com/exposiciones/es/triunfo-color/ Facebook Twitter http://www.facebook.com/fundacionmapfrecultura http://twitter.com/mapfreFcultura Instagram www.instagram.com/mapfrefcultura Hashtag #expo_triunfocolor Pour toute information complémentaire, contacter Alejandra Fernández et Nuria del Olmo à le département de communication corporative de MAPFRE TÉL. 915818464 et 690049112 E-mail : [email protected] ; [email protected] DOSSIER DE PRESSE Le triomphe de la couleur. De Van Gogh à Matisse. Collections des musées d’Orsay et de l’Orangerie se déroulera du 10 octobre 2015 au 10 janvier 2016 dans la nouvelle salle d’exposition de FUNDACIÓN MAPFRE (Calle Diputació, 250, Barcelone). Cette exposition organisée spécialement pour Barcelone réunit plus de 70 œuvres de grands peintres de l’époque, retraçant l’évolution entre l’impressionnisme et l’avant-garde à travers leur façon d’appréhender la couleur. e Le XIX siècle se caractérise par la prédominance progressive et imparable de la couleur, qui remettra en cause la suprématie du dessin dans l’art. Dans les années 1850, Charles Baudelaire écrit déjà dans son journal : « Je voudrais des prairies teintes en rouge et des arbres peints en bleu. La Nature n’a pas d’imagination. » La couleur gagnera peu à peu du terrain, dépassant les lignes du dessin jusqu’à occuper entièrement la surface de la toile. Après l’impressionnisme, la peinture connaît une explosion. Les sensations, les expériences subjectives et la vision personnelle des artistes s’imposent. Ceux-ci pressentent que la couleur exprime quelque chose en soi et se lancent dans la recherche de cette expression. Comme ils l’écrivent eux-mêmes dans leur correspondance et leurs journaux intimes, ils s’éloignent lentement de la nature pour se rapprocher de l’abstraction de la couleur. L’origine du terme postimpressionnisme remonte à 1910, lorsque la galerie Grafton ouvre ses portes avec l’exposition « Manet et les postimpressionnistes ». Organisée par le critique e britannique Roger Fry, cette exposition consacrée à la peinture française du XIX siècle comprend surtout des œuvres de Cézanne, Gauguin et Van Gogh. Il s’agit d’une période complexe qui voit se développer des styles très personnels comme ceux de Cézanne, Van Gogh, Odilon Redon et Toulouse-Lautrec, au sein de mouvements issus de l’impressionnisme ou apparus en réaction à celui-ci. Cette exposition conjugue une sélection soignée d’œuvres de grands peintres tels que Van Gogh, Gauguin, Seurat, Signac, Bonnard, Vuillard, Cézanne, Derain ou Matisse avec d’autres noms moins connus comme Charles Angrand, Georges Lemmen ou Félix Valloton, constituant ainsi une occasion unique de se plonger dans cette période d’effervescence créative. L’exposition est organisée par FUNDACIÓN MAPFRE avec la collaboration scientifique et grâce aux prêts exceptionnels des musées d´Orsay et de l´Orangerie. Les commissaires généraux sont Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l´Orangerie, et Pablo Jiménez Burillo, directeur du département de la culture de FUNDACIÓN MAPFRE, la commissaire scientifique est Isabelle Cahn, conservatrice du musée d'Orsay. L’exposition sera accompagnée d’un catalogue disponible en espagnol et en catalan. DOSSIER DE PRESSE Description de l’exposition L’exposition est divisée en quatre sections : La couleur scientifique présente une sélection d’œuvres basées sur les recherches effectuées par le chimiste Michel-Eugène Chevreul, qui posèrent les fondements de la technique néoimpressionniste. Celle-ci consistait à peindre sur la toile des points juxtaposés, dans les couleurs primaires ou complémentaires, afin de renforcer leur richesse, leur éclat et leur uniformité, le mélange optique étant ensuite effectué par l’œil du spectateur. La section intitulée Le centre mystérieux de la pensée. Gauguin et l’École de Pont-Aven s’articule autour du voyage de Gauguin en Bretagne et de sa rencontre avec Émile Bernard en 1888. Elle comprend une série d’œuvres issues des recherches réalisées par les deux artistes, qui développèrent une nouvelle façon de peindre, synthétique et caractérisée par la présence de silhouettes cloisonnées et l’utilisation de couleurs arbitraires, symboliques et en aplat. Le Talisman, petite peinture sur bois réalisée par Sérusier à Pont-Aven en 1888 sous la conduite de Gauguin, ouvre la troisième section : Les Nabis, prophètes d’un nouvel art. Cette œuvre synthétise l’idéologie esthétique de ce groupe d’artistes qui allaient former l’avant-garde e parisienne à la fin du XIX siècle et qui défendaient l’origine spirituelle de l’art, se servant de la couleur pour transmettre les états d’âme. e La couleur en liberté nous conduit sur les traces de Matisse. À l’aube du XX siècle, les jeunes peintres semblent souffrir d’une épidémie qui s’exprime par des touches de couleurs pures, plus ou moins arrondies ou carrées, collées ou espacées et griffées. D’après Paul Signac, « c’est l’amour de la beauté de la couleur » qui les conduit vers la couleur pure et vive. La couleur scientifique La huitième et dernière exposition impressionniste a lieu en 1886, date cruciale qui constitue un point d’inflexion entre l’épilogue de l’impressionnisme et l’apparition de ce qu’on l’on appellera le postimpressionnisme. Cette année-là, des événements majeurs se produisent dans la vie des grands peintres de l’époque : la mort du père de Cézanne, qui se sent dès lors libéré pour se consacrer à sa peinture, devenant le lien essentiel entre les deux mouvements ; le voyage de Van Gogh à Paris, où il s’installera avec son frère Theo et fera la connaissance de ToulouseLautrec, Louis Anquetin et Émile Bernard ; et la retraite décisive de Gauguin à Pont-Aven, qui débouchera sur la naissance du synthétisme coloriste. DOSSIER DE PRESSE Vincent Van Gogh Portrait de l'artiste, otoño, 1887 [Autorretrato] Óleo sobre lienzo, 44 x 35,5 cm Musée d´Orsay, París Donación de Jacques Laroche en 1946 RF 1947 28 Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt Les études sur la couleur effectuées par le chimiste Chevreul sont diffusées internationalement grâce à des traductions effectuées dans les années 1860. Elles deviennent une référence pour les peintres et posent les fondements théoriques d’une grande partie des recherches chromatiques menées par les artistes dans les dernières décennies du XIX e siècle, en particulier au sein du mouvement désigné par Félix Fénéon sous le terme néoimpressionnisme, dont le chef de file est Seurat. La technique du pointillisme conçu par Seurat consiste à juxtaposer des points de couleurs primaires ou complémentaires afin de rehausser leur éclat et de renforcer l’uniformité des tons. Au lieu de s’unir sur la palette, les couleurs se mélangent ainsi sur la rétine du spectateur. D’après Signac, théoricien et promoteur du mouvement après la mort prématurée de Seurat, « les peintres néo-impressionniste sont ceux qui ont instauré et développé, à partir de 1886, la technique dite divisionniste en employant comme moyen d’expression le mélange optique des tons et des teintes ». Sous l’influence des recherches néo-impressionnistes, Van Gogh abandonnera lui-même la palette sombre de ses débuts pour appliquer les couleurs vives sur ses toiles, rejetant cependant tout cadre scientifique susceptible de le conditionner. « La couleur exprime quelque chose en soi », affirme-t-il pour expliquer son utilisation émotionnelle de la couleur. L’œuvre de Seurat est très vite appréciée par ses contemporains et fait des adeptes importants, tels Signac et Pissarro lui-même, fondateur et représentant du courant impressionniste, qui intégrera à ses œuvres cette touche particulière, comme on peut l’observer dans le tableau Jeune paysanne faisant du feu. Gelée blanche. Cette nouvelle façon de peindre par touches ordonnées et rationnelles s’oppose radicalement à la spontanéité de la peinture impressionniste. En 1887, Charles Angrand, Henri-Edmond Cross et Maximilien Luce se joignent au mouvement. DOSSIER DE PRESSE Georges Seurat Port-en-Bessin, avant-port, marée haute, 1888 [Port-en-Bessin, antepuerto con pleamar] Óleo sobre lienzo, 66 x 82 cm. Musée d´Orsay, París Adquirido con los fondos de una donación anónima canadiense, 1952 RF 1952 1 Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski Le centre mystérieux de la pensée. Gauguin et l’École de Pont-Aven « La couleur pure ! Il faut tout lui sacrifier. La couleur étant en elle-même énigmatique dans les sensations qu'elle nous donne, on ne peut logiquement l'employer qu'énigmatiquement, toutes les fois qu'on s'en sert, non pour dessiner, mais pour donner les sensations musicales qui découlent d'elle-même, de sa propre nature, de sa force intérieure, mystérieuse, énigmatique (…) » Paul Gauguin L’évolution de l’emploi de la couleur nous conduit à Pont-Aven, une petite localité bretonne qui deviendra le refuge de nombreux artistes désireux de fuir la ville à partir de 1860. En proie à de fortes inquiétudes et à de graves problèmes économiques, Paul Gauguin arrive pour la première fois à Pont-Aven en 1866, en quête d’un retour aux sources et d’une rencontre avec l’art primitif. Les paysages et les scènes champêtres prédominent dans ses œuvres de l’époque, caractérisées par l’abandon de son intérêt pour la tridimensionnalité, une utilisation antinaturaliste de la couleur et des contours marqués. Pour Gauguin, la peinture reflète un monde intérieur, poétique et spirituel : « l'art est une abstraction, tirez-la de la nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu'au résultat ». En 1888, il rencontre Émile Bernard, qui mène déjà des recherches dans ce domaine. Ensemble, ils élaborent une nouvelle manière de peindre, synthétique et essentielle, caractérisée par l’utilisation de couleurs arbitraires, symboliques et en aplat. DOSSIER DE PRESSE Marine avec vache (1888) de Gauguin ou Les Bretonnes aux ombrelles (1982) de Bernard offrent de parfaits exemples de ce nouvel emploi de la couleur, répartie dès lors en grands aplats sur la toile, à l’intérieur de contours nettement définis rappelant la technique médiévale de l’émail cloisonné. Avec Gauguin, la couleur acquiert le pouvoir de révéler la dimension symbolique de la peinture. Émile Bernard, Paul Sérusier et Meyer de Haan, qui travaillent à ses côtés à Pont-Aven, se chargent de la diffusion de ses théories. Les Nabis, prophétes d’un nouvel art Comment voyez-vous ces arbres ? Ils sont jaunes. Eh bien, mettez du jaune ; cette ombre, plutôt bleue, peignez-la avec de l'outremer pur ; ces feuilles rouges ? Mettez du vermillon (…) (Conversation entre Gauguin et Sérusier) Paul Sérusier Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour, 1888 [El talismán] Óleo sobre madera, 27 x 21,5 cm Musée d’Orsay, París Adquirido con la participación de Philippe Meyer y la mediación de la Lutèce Foundation, 1985 RF 1985 -13 Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski Le terme « Nabi » fait son apparition pour la première fois en 1889 dans la correspondance de Paul Sérusier, disciple de Gauguin. Les « Nabis », ou « prophètes », recherchent l’origine spirituelle de l’art et se servent de la couleur pour exprimer les états d’âme. C’est un mouvement à la composition fluctuante, dont les membres se regroupent en fonction de leurs origines et de leurs affinités. Formé par Paul Sérusier, Julian Ranson, Maurice Denis, Pierre Bonnard, Vuillard et Ker-Xavier Roussel, il représente l’avant-garde parisienne à la fin du XIX e siècle. L’idéologie du groupe peut être résumée par l’œuvre qui constitue son point de départ : Le Talisman, célèbre peinture sur bois réalisée à Pont-Aven en 1888 par Sérusier sous la conduite de Gauguin. Elle représente un paysage résultant d’une juxtaposition minutieuse de couleurs pures. À son retour de Bretagne, Sérusier montre cette œuvre à ses collègues de l’Académie Julian, qui, à partir des postulats de Gauguin, se lanceront dans une révolution esthétique, prônant la libération de la peinture à travers la couleur. DOSSIER DE PRESSE Le développement des styles au sein de ce mouvement est particulièrement intéressant, avec deux tendances principales : un courant plus mystique et symboliste, représenté par Sérusier, Ranson et Denis, et une approche de la vie moderne au caractère intimiste, plus poétique et décorative, visible dans les œuvres de Bonnard, Vuillard, Vallotton ou Maillol. La couleur en liberté Gauguin entreprend en 1891 son premier voyage à Tahiti, s’éloignant de la civilisation européenne pour se consacrer à ses recherches esthétiques, loin des modèles occidentaux. Il peint à cette occasion l’œuvre qui ouvre cette section, Femmes de Tahiti, où les silhouettes des femmes sont influencées par les formes simplifiées de Manet – que Gauguin admire – mais surtout où les tons vifs des personnages annoncent le colorisme de Matisse. Paul Gauguin Femmes de Tahiti, 1891 [Mujeres de Tahití] Óleo sobre lienzo, 69 x 91, 5 cm Musée d'Orsay, París Donación de la condesa Vitali en memoria de su hermano el vizconde Guy de Cholet, 1923 RF 2765 Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski Ce parcours à travers l’évolution de la couleur nous conduit à Paul Cézanne, considéré comme le père de la peinture moderne et un personnage clé du mouvement postimpressionniste. Volontairement isolé à Aix-en-Provence, Cézanne élabore ses motifs à l’aide de tons modulés, disposés de façon à créer un vide qui interrompt la forme. L’héritage reçu après le décès de son père, en 1886, lui permet de se libérer des pressions commerciales pour se consacrer à ses objectifs artistiques. Les œuvres de cette section comprennent l’un de ses paysages provençaux, Dans le parc de Château Noir. Dans ces paysages, Cézanne cherche à rendre à la nature son caractère atemporel. Son intérêt pour la composition se manifeste à travers les volumes créés par la succession magistrale d’aplats de couleurs. C’est le début d’un processus qui aboutira au cubisme et qui fera de lui l’initiateur des avant-gardes. Vase paillé, sucrier et pommes témoigne de sa prédilection pour la nature morte, ou il exprime son intérêt pour l’étude de la lumière et de son influence sur les objets. En 1905, Matisse se présente avec Vlaminck à l’exposition organisée au Salon d’automne parisien, où le critique Louis Vauxcelles baptisera sous le nom de fauvisme un mouvement dont DOSSIER DE PRESSE la principale caractéristique réside dans l’utilisation libre de la couleur. Derain, Valtat, Vlaminck et Matisse adoptent un langage expressif autonome, basé sur des surfaces homogènes de couleurs pures et violentes. Par leur audaces chromatiques, ils affirment la primauté des sensations visuelles. À son arrivée à Paris, le jeune Picasso assimilera cette révolution picturale où le thème est construit par la couleur qui envahit la toile. L’exposition est clôturée par Odalisque à la culotte rouge, qui met en relief l’intérêt de Matisse pour l’ornementation et l’arabesque. Réalisé durant son séjour à Nice, ce fut le premier tableau de Matisse acheté officiellement pour un musée parisien.