Manuel de référence pour formation en plaidoyer
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Manuel de référence pour formation en plaidoyer
: Handicap International Niger Projet DECISIPH Niger Droit, Egalité, Citoyenneté et Intention des Personnes Handicapés Manuel de référence pour formation en plaidoyer Sessions de formation au plaidoyer pour les personnes handicapées Consultant Principal : Dr Badié HIMA Pédagogie-Communication Sociale- Plaidoyer-Droits Humains-Genre-Gouvernance Assistants de Formation : Soumana Ousseini: Communication Sociale-Plaidoyer-Droits Humains Mlle Salmou Djibo : Sociologie-Genre Avril 2009 SOMMAIRE (les pages seront mentionnées après l’intégration des amendements) Contexte de l’élaboration du Manuel Justificatif du Manuel et des sessions de formation • Quel est l’objectif de ce manuel ? • A qui est destiné ce manuel ? Esprit du manuel: Structure des modules. Structure de chaque séquence Objectifs des sessions de formation L’approche participative Mode d’administration de la cascade de trois sessions de formation Les outils à privilégier pour la formation : Présentation des modules Module 1 : Pour débuter présentation des participants fixer les règles de base présentation du programme de la formation recueil des attentes des formateurs Module 2 : Introduction aux droits des personnes handicapées consacrés par les instruments internationaux, régionaux et nationaux les droits civils et politiques les droits sociaux et économiques Module 3 : Comprendre le concept de plaidoyer Définition du plaidoyer Objectifs du plaidoyer Les éléments fondamentaux du plaidoyer Niveaux d’intervention du plaidoyer Cibles et artisans/acteurs du plaidoyer Le processus décisionnel Etapes de la prise de décision Module 4 : Planification stratégique du plaidoyer Identification des problèmes et sélection des solutions Qualités requises pour résoudre un problème de plaidoyer Détermination d’un objectif de plaidoyer Analyse des parties prenantes (acteurs ou artisans) Analyse et sélection des cibles du plaidoyer Concevoir les idées de messages Sélection des canaux et outils du plaidoyer Module 5 : Opérationnalisation de la stratégie de plaidoyer Techniques d’influence du processus décisionnel Construction des alliances 1 Partenariat avec les médias Mobilisation des ressources Elaboration du plan de suivi évaluation Module 6 : Moyens et outils du plaidoyer Elaboration de messages de plaidoyer Présentation du message de plaidoyer Conseils pour tenir une réunion 2 I. Contexte formation national de l’élaboration du manuel et de l’organisation des sessions de La Constitution de la Cinquième République adoptée en 1999, institue un Etat démocratique, républicain et respectueux des droits de l’homme. Le titre II est entièrement consacré aux droits et devoirs des citoyens. En plus, elle réaffirme l’adhésion du Niger à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (DUDH) et à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), à la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapés. En ce qui concerne, les droits spécifiques des personnes handicapés, la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapés a pour objet de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque. Elle vise lutter contre toutes les formes de discrimination, de distinction, d’exclusion ou de restriction «fondée sur le handicap » et « qui a pour objet ou pour effet de compromettre ou réduire à néant la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel, civil ou autres. La discrimination fondée sur le handicap comprend toutes les formes de discrimination, y compris le refus d’aménagement raisonnable». Le Niger a adhéré à cet important instrument, mais plus, il a tenté plusieurs actions d’internalisation et de mise en mise en œuvre au niveau interne. Entre autres, le décret N° 96264/PRNIMDSPPF/PE du 15 Août 1996 fixant les modalités d'application de l'ordonnance n093 0]2 du 02 mars 1993 déterminant les règles minima relatives à la Protection sociale des personnes handicapées, l’ordonnance N°93-012 du 02 Mars 1993 en vue de favoriser l’intégration sociale et économique des handicapés, le décret N° 96-456/RPN/MSP art. 9 alinéa 2, portant exonération de frais d’hospitalisation pour les handicapés, l’ordonnance N°93-012 du 02 Mars 1993 déterminant les règles minima relatives à la protection sociale des personnes handicapées. Parallèlement à ce processus d’internalisation et de mise en œuvre des droits des handicapés, l’Etat du Niger s’est engagé, en relation avec les partenaires au développement, et ce depuis l'année 2000, dans la mise en œuvre de plusieurs politiques dites de développement et de réduction de la pauvreté. Les programmes ont été aussi multiples que variés : le Document cadre de politique économique et financière, la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé, la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la croissance. Mais suite aux insuccès de ces programmes et de ces politiques, ont fait suite l’éligibilité du Niger à l'Initiative des Pays Pauvres très Endettés (IPPTE) et l’élaboration du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté et mis en œuvre depuis 2002. La SRP révisée deviendra la SDRP. Et ce document intègre les droits des groupes vulnérables, des personnes handicapées stratégiques. La SDRP fait une analyse diagnostique de la situation des personnes en termes : « Selon les résultats du RGPH, 80.035 personnes présentent un handicap. Celles-ci représentent 0,7% de la population résidente totale. Au niveau national, 33,4% des personnes handicapées présentent des handicaps multiples. Les personnes handicapées des membres inférieurs représentent 13,4%, les aveugles 11,45%, les sourds 10,6%. Environ deux personnes handicapées sur 100 (1,85%) soufrent de la lèpre et une personne handicapée sur 10 (10,23%) souffre d’un déficit mental. On constate également que près de 4 personnes handicapées sur 5 (78%), dont l’âge est supérieur ou égal à 6 ans, sont sans niveau d’instruction. Seules 7,3% des personnes handicapées ont un niveau d’instruction primaire et 10,7% un niveau d’instruction coranique. Au niveau national, la population des personnes handicapées présente un taux d'activité de 47,2%. On constate que 58,7% des 3 personnes handicapées actives sont des hommes et 31,3% sont des femmes. La situation varie cependant suivant le milieu de résidence. Les personnes handicapées sont victimes de marginalisation et d’insuffisance d’encadrement professionnel et technique. Au sein de ce groupe, la situation des personnes atteintes de maladies mentales est particulièrement difficile. En effet, ces personnes sont très souvent abandonnées par leurs familles. Marginalisées dans la société, elles bénéficient d’une faible protection sociale au niveau des services de santé. Leur survie et leur réinsertion en cas de guérison constituent des préoccupations majeures.» (SDRP, p. 61). La SDRP a six (6) axes stratégiques, le 4ème axe stratégique, est intitulé « La réduction des inégalités et le renforcement de la protection sociale des groupes vulnérables ». Il vise, entre autres, à « assurer la protection juridique des personnes handicapées, assurer la promotion sociale des personnes handicapées» (SDRP, p. 107). II. Justificatif du Manuel et des sessions de formation : Ainsi, comme on peut le constater, la ratification des instruments relatifs aux droits des handicapés, semble indiquer une réelle volonté politique de l’Etat, mais la situation indique bien que la situation est très préoccupante. Malgré l’ordonnance N°93-012 du 2 Mars 1993, le début de mise en œuvre attendra Juillet 2006, soit 15 ans après, suite à l’audience accordée par le Président de la République à la délégation des Fédérations nigériennes des personnes handicapées, du 27 Juillet 2006. Le quota des 5% pour l’intégration à la Fonction Publique, consacrés par les textes sera confronté à la résistance des responsables. Si alors une audience a permis l’intégration d’une première vague de 150 personnes, en fin décembre 2008 , et que la mise à disposition a démarré pour la deuxième vague de deux dossiers, alors que les textes étaient ineffectifs depuis près de 15 ans, cela dénote de l’importance du plaidoyer auprès des institutions et des différents « stakeholders » concernés par la question des droits des groupes vulnérables en général, des personnes handicapées en particulier. • Quel est l’objectif de ce manuel ? L’élaboration d’un Manuel et de l’organisation des sessions de formation en plaidoyer, relève même de l’urgence. Le manuel servira d’outil de formation adaptable à des formations à l’intention ou des militants, ou des structures et réseaux de personnes handicapées. Ce manuel de référence a pour objectif de renforcer les capacités des associations en matière d’élaboration et de mise en œuvre de leurs activités de plaidoyer. Il est basé sur l’idée que chaque personne pratique le plaidoyer ou se trouve à chaque instant de son existence, au foyer ou au sein de la communauté. Et sur la base de l’expérience personnelle de chacun, les principes et méthodes du plaidoyer peuvent être facilement assimilés par les acteurs associatifs dans la mesure où ces derniers les pratiquent quotidiennement. Ce manuel de référence à pour objet de présenter des définitions de concepts et de présenter des outils et des illustrations pouvant éclairer les acteurs associatifs dans leurs campagnes de plaidoyer. La valeur ajoutée de ce manuel serait alors d’offrir une méthodologie leur permettant d’organiser ces activités dans un cadre cohérent, formel et systématique. • A qui est destiné ce manuel ? Par les choix pédagogiques, les stratégiques, le choix des exemples et des types d’exercices, ce guide a été élaboré à l’intention des personnes handicapées non alphabétisées issus des ongs et associations nigériennes de personnes handicapées. Mais par sa structure, son contenu et sa démarche pédagogique générale, il est destiné à toutes les formations en plaidoyer destinées aux personnes handicapées, 4 qu’il s’agisse des structures ou des fédérations de structures des personnes handicapées. III. Esprit du manuel: Au regard du champ d’intervention qui est la promotion et la protection des droits des personnes handicapés, et au regard du public cible, il s’avère nécessaire de mettre en place une démarche méthodologique et pédagogique, qui permettra aux participantes et participants, en même temps qu’ils (elles) s’approprient le concept du plaidoyer, d’internaliser et d’intégrer ces outils dans le champs des droits des personnes handicapés. Pour ce faire, le manuel sera adapté au niveau du public cible et intègre un module introductif sur les droits des personnes handicapés. Et cela pour deux raisons. D’abord parce que le plaidoyer s’applique toujours sur un champ précis : les droits de l’homme, les droits de la femme, le sport, etc. Et ici, il s’agit du droit des personnes handicapées. Ensuite, et pour la première raison, les participantes et participantes doivent s’approprier d’abord les droits des personnes handicapés pour ensuite envisager l’application du plaidoyer. IV. Structure des modules. Le manuel est composé de six modules. Chaque module est structuré ainsi qu’il suit: Objectif général : Activités: • Séquence 1: • Séquence 2: • Séquence 3: • Séquence 4: Les activités sont réparties en séquences qui suivent l’ensemble des objectifs du Module traité. Stratégies d’apprentissages: Il s’agit des stratégies dans la formation des adultes. Matériel didactique : Parce que le groupe cible est non alphabétisé, les supports nécessitant l’usage de la langue française ne seront pas priorités. Le dialogue sera direct et interactif entre les apprenants et les formateurs et entre les apprenants eux-mêmes. V. Structure de chaque séquence Durée: Objectifs d’apprentissage de la séquence Méthode pédagogique: Etape 1 Etape 2 Etape 3 La démarche pédagogique repose sur activités et des tâches pratiques en plusieurs étapes. Les participants seront amenés à expérimenter l’exercice du plaidoyer à partir de cas pratiques et sur des questions concrètes liées aux droits des personnes handicapées. Contenu thématique: Il s’agit ici d’extrait de référence ou d’éléments de contenu thématique sur le module. VI. Objectifs des sessions de formation Contribuer à renforcer les capacités des OPH locales sur les techniques de plaidoyer 5 Objectifs spécifiques: • Maîtriser les différentes catégories des droits des handicapés, • Comprendre l’importance du plaidoyer dans la réussite des projets des OPH • Acquérir le contenu et les méthodes de plaidoyer (concept, notions, éléments fondamentaux, • Comprendre la démarche et les outils d’opérationnalisation d’une campagne de plaidoyer, • Identifier et mettre en œuvre des actions de plaidoyer pour le respect des personnes handicapées VII. L’approche participative est utilisée comme méthodologie à travers : • brainstorming • exercice pratique • étude de cas. • exposés suivis d’échanges • travaux en groupes • plénière de restitution • jeu de rôle pour la présentation VIII. Administration de la cascade de trois sessions de formation: Les cinq (5) sessions seront essentiellement pratiques. Le contenu des modules feront l’objet d’exercice pratique d’appropriation des outils et démarches, à travers le brainstorming, les exercices pratiques, les études de cas, les exposés suivis d’échanges, les travaux en groupes et les jeux de rôle. IX. Les outils à privilégier pour la formation : • vidéo projecteur (Power Point) • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) • kit du participant • fiche d’évaluation 6 Module 1 : Pour débuter Objectif général : aider les participantes et participants à s’approprier les objectifs et les modalités de la formation. Activités : • Séquence 1: demander à chaque participant(e) de se présenter (identité, profession, structure, faits marquant de la vie familiale, sociale ou professionnelle) • Séquence 2 : présenter les objectifs et le programme de la formation : adoption du planning • Séquence 3 : recueillir les craintes et les attentes des participants (es) • Séquence 4 : établir ensemble les règles de base dans une situation de formation et d’apprentissage Stratégies d’apprentissages : • Usage des langues nationales • brainstorming • utilisation des cartes Zopp pour fixer les idées proposées et le tableau pour faire la synthèse de chaque activité, à l’issue du brainstorming Matériel didactique : • carte Zopp • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) 7 Séquence 1: demander à chaque participant(e) de se présenter (identité, profession, structure, faits marquant de la vie familiale, sociale ou professionnelle) Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage : Amener les participants et participantes à mieux se connaître Contenu : Les formateurs se présentent et demandent à chaque participant (e) de se présenter. Chaque participant (e) est appelé (e) à donner un fait marquant, heureux ou malheureux, qui l’a marqué dans sa vie et quel enseignement il en a tiré ? Les formateurs prennent note en vue d’une synthèse finale qui fera ressortir les sources et formes de discriminations et de violations des droits des personnes handicapées. 8 Séquence 2 : présenter les objectifs, les résultats attendus et le programme de la formation (adoption du planning) Durée : 15 mn Objectifs d’apprentissage : Les participants sont capables de : • retenir les objectifs et les résultats attendus de la formation • adopter le programme des 3 jours de travail Contenu : Les formateurs présentent les objectifs, formation. les résultats attendus et le programme de la 2.1. Les objectifs : Objectif Général : Contribuer à renforcer les capacités des OPH locales sur les techniques de plaidoyer. Objectifs spécifiques: • • • • acquérir des connaissances sur le plaidoyer (concept théorique, nuance lobbying/plaidoyer, éléments fondamentaux…) ; comprendre l’importance du plaidoyer dans la réussite des projets des OPH; comprendre la démarche et les outils d’opérationnalisation d’une campagne de plaidoyer ; identifier et mettre en œuvre des actions de plaidoyer pour le respect des droits des personnes handicapées. 2.2. Résultats attendus : • les connaissances des OPH locales sur le plaidoyer (concept théorique, éléments fondamentaux…) sont renforcées. • les OPH locales ont compris l’importance du plaidoyer dans la réussite de leurs projets • les modules et outils utilisés pendant la formation servent d’outils pédagogiques pour leur campagne de plaidoyer. • à la fin de la formation, les OPH sont capables de rédiger et de mettre en œuvre des actions de plaidoyer pour le respect de leurs droits et la prise en compte de leurs préoccupations 9 Séquence 3 : recueillir les craintes et les attentes des participants (es) Durée : 45 mn Objectifs d’apprentissage : Les participants sont capables de : • exprimer leurs attentes par rapport aux objectifs et contenus de la formation, à la logistique et à la facilitation • exprimer leurs craintes par rapport aux objectifs et contenus de la formation, à la logistique et à la facilitation Contenu : • répertoire sous la forme de brainstorming des attentes • répertoire sous la forme de brainstorming des craintes La synthèse est portée et conservée au tableau en même temps les objectifs et les résultats attendus jusqu’à la fin de la formation. Les formateurs y veilleront durant toute la formation et en tiendront compte lors de l’évaluation finale. 10 Séquence 4 : établir ensemble les règles de base dans une situation de formation et d’apprentissage Durée : 15 mn Objectifs d’apprentissage: Les participants sont capables de : Etape 1. Etablir de manière consensuelle les règles de conduite pendant les 3 jours Etape 2. Respecter les règles qu’ils ont eux-mêmes établies. Contenu: • répertoire des normes et règles de conduite : ♦ s’écouter les uns et les autres ♦ être à l’heure ♦ se respecter les uns et les autres ♦ mettre sur mode silencieux les cellulaires ♦ participer activement ♦ etc. • répertoire des tâches : ♦ 2 rapporteurs généraux ♦ rapporteur du jour ♦ chef de village ♦ l’œil et l’oreille ♦ gestionnaire du temps ♦ un animateur et une animatrice • les responsables pour les tâches identifiées : ♦ volontaires ♦ désignés (à défaut) ♦ respect du genre dans les désignations. 11 Module 2 : Introduction aux droits des personnes handicapées consacrés par les instruments internationaux, régionaux et nationaux Objectif général : Amener les participants (es) à s’approprier les droits humains fondamentaux des personnes handicapées Activités : • Séquence 1 : les droits civils et politiques • Séquence 2 : les droits sociaux et économiques Stratégies d’apprentissages : • usage des langues nationales • brainstorming • exercice pratique • étude de cas • exposés suivis d’échanges • travaux en groupes • plénière de restitution • jeu de rôle pour la présentation Matériel didactique : • carte Zopp • vidéo projecteur (Power Point) • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) • kit du participant 12 Séquence 1 : les droits civils et politiques Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à s’approprier les droits civils et politiques des personnes handicapées consacrées par les instruments internationaux et nationaux Méthode pédagogique: Le formateur définit les droits humains en général, les droits humains des personnes handicapées Etape 2. Les participants sont ensuite invités à se répartir en 5 groupes de 6 personnes. Sur la base des définitions données, un cas pratique sera présenté ; chaque groupe est appelé à identifier et à expliquer les catégories de droits civils et politiques des personnes handicapées, qui sont violées Etape 3. Ensuite, suit une restitution en plénière des travaux de groupe Etape 4. Enfin le formateur fait une synthèse des résultas en faisant avec les participants/es, les corrections nécessaires Contenu : I. Notions à définir : discrimination fondée sur le handicap, aménagement raisonnable Définitions (Convention Article 2) On entend par « discrimination fondée sur le handicap » toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le handicap qui a pour objet ou pour effet de compromettre ou réduire à néant la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel, civil ou autres. La discrimination fondée sur le handicap comprend toutes les formes de discrimination, y compris le refus d’aménagement raisonnable ; On entend par « aménagement raisonnable » les modifications et ajustements nécessaires et appropriés n’imposant pas de charge disproportionnée ou indue apportés, en fonction des besoins dans une situation donnée, pour assurer aux personnes handicapées la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales ; II. Principes généraux (Article 3) Les principes de la présente Convention sont : • Le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes ; • La non-discrimination ; • La participation et l’intégration pleines et effectives à la société ; • Le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la diversité humaine et de l’humanité ; 13 • • • • L’égalité des chances ; L’accessibilité ; L’égalité entre les hommes et les femmes ; Le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et le respect du droit des enfants handicapés à préserver leur identité. III. Les droits civils et politiques : • Égalité et non-discrimination (Convention Article 5) • Femmes handicapées (Convention Article 6) • Enfants handicapés (Convention Article 7) • Sensibilisation (Convention Article 8) • Accessibilité (Convention Article 9) • Droit à la vie (Convention Article 10) • Situations de risque et situations d’urgence humanitaire (Convention Article 11) • Reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d’égalité (Convention Article 12) • Accès à la justice (Convention Article 13) • Liberté et sécurité de la personne (Convention Article 14) • Droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Convention Article 15) • Droit de ne pas être soumis à l’exploitation, à la violence et à la maltraitance (Convention Article 16) • Protection de l’intégrité de la personne (Convention Article 17) • Droit de circuler librement et nationalité (Convention Article 18) • Autonomie de vie et inclusion dans la société (Convention Article 19) • Mobilité personnelle (Convention Article 20) • Liberté d’expression et d’opinion et accès à l’information (Convention Article 21) • Respect de la vie privée (Convention Article 22) • Respect du domicile et de la famille (Convention Article 23) • Participation à la vie politique et à la vie publique (Convention Article 29) Etude de cas : Monsieur Maurice est un ingénieur Nigérien qui, il y a cinq ans de cela avait eu un accident de voiture suite auquel on lui a amputé une jambe. Cela ne l’avait pas empêché de faire son travail comme il se doit. Il a été récemment recruté pour un poste de directeur général pour une grande société dans la sous région, étant donné que son dossier a été choisi parmi plus de deux cent candidats, on suppose qu’il doit être le meilleur. Le recrutement et les modalités d’engagement ont été effectués via le net. Le jour de sa présentation à son service on remarque que c’est un handicapé. La société décide de résilier le contrat parce que tout simplement il a une seule jambe. Question : Selon vous y t-il eu violation de droits ? si oui, quels sont les droits civils et politiques qui ont été violés ? 14 Séquence 2 : les droits sociaux et économiques Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à s’approprier les droits sociaux et économiques des personnes handicapées consacrées par les instruments internationaux et nationaux Démarche pédagogique: Etape 1. Les participants sont invités à se répartir en 5 groupes de 10. Etape 2. Sur la base des définitions données à la séquence 1, un cas pratique sera présenté ; chaque groupe est appelé à identifier et à expliquer les catégories de droits sociaux, économiques et culturels qui sont violées. Etape 3. Ensuite, suit une restitution en plénière des travaux de groupe, Etape 4. Enfin le formateur fait une synthèse des résultas en faisant avec les participants/es, les corrections nécessaires. Le formateur les amènera à retrouver les droits manquants dans le répertoire, à repréciser en cas de besoin, la nature et la signification des droits. Contenu : Les droits sociaux, économiques et culturels : • • • • • • Éducation (Convention Article 24) Santé (Convention Article 25) Adaptation et réadaptation (Convention Article 26) Travail et emploi (Convention Article 27) Niveau de vie adéquat et protection sociale (Convention Article 28) Participation à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports (Convention Article 30) Voir également Les textes nationaux (ordonnances, décrets, etc., et les droits consacrés au niveau interne) en matière d’emploi et de santé, entre autres. Etude ce cas : Monsieur Maurice est un ingénieur Nigérien qui il y a cinq ans de cela avait eu un accident de voiture suite auquel on lui a amputé une jambe. Cela ne l’avait pas empêché de faire son travail comme il se doit. Il a été récemment recruté pour un poste de directeur général pour une grande société dans la sous région étant donné que son dossier a été choisi parmi plus de deux cent candidats on suppose qu’il doit être le meilleur. Le recrutement et les modalités d’engagement ont été effectués via le net. Le jour de sa présentation à son service on remarque que c’est un handicapé. La société décide de résilier le contrat parce que tout simplement il a une seule jambe. Question : Selon vous y t-il eu violation de droits ? Si oui, lesquels droits sociaux, économiques et culturels, ont été violés ? 15 Module 3 : Comprendre le concept de plaidoyer Objectif général : Activités : • Séquence 1 : Définition, objectifs et les éléments fondamentaux du plaidoyer • Séquence 2 : Niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs du plaidoyer • Séquence 3 : Le processus décisionnel et les étapes de la prise de décision Stratégies d’apprentissages : • Usage des langues nationales • brainstorming • exercice pratique • étude de cas. • exposés suivis d’échanges • travaux en groupes • plénière de restitution • jeu de rôle pour la présentation Matériel didactique : • carte Zopp • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) • kit du participant 16 Séquence 1 : Définition, objectifs et éléments fondamentaux du plaidoyer Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à maîtriser les éléments fondamentaux du plaidoyer Démarche pédagogique: Etape 1 A partir du brainstorming, le formateur recueille les notions et connaissances des participants sur le plaidoyer, des expériences vécues de plaidoyer, en précisant les objectifs poursuivis et les éléments fondamentaux qui entrent en ligne de compte. Une synthèse reprenant la définition, les objectifs et les éléments fondamentaux du plaidoyer est construite avec la participation de tous et de toutes. Etape 2 Une expérience de plaidoyer est présentée aux participants/es. Les participants sont ensuite invités à se répartir en 5 groupes de 10. Il leur est demandé de formuler de manière précise les objectifs poursuivis et les éléments fondamentaux. Etape 3 Une restitution est faite en plénière suivi d’une synthèse reprenant les acquis issus de l’étude de Contenu : Texte de référence en appui à la présentation Définition du plaidoyer L’acte de défendre une cause ou de la plaider peut ouvrir de nouvelles portes à la participation au processus décisionnel pour le développement. « Le plaidoyer, est une action visant à changer les politiques, positions ou programmes d’une institution, quelle qu’elle soit. Le plaidoyer, c’est argumenter pour défendre ou recommander une idée devant d’autres personnes. Le plaidoyer, c’est prendre la parole, attirer l’attention d’une communauté sur une question importante et orienter les décideurs vers une solution. Le plaidoyer, c’est travailler avec d’autres personnes et organisations pour faire une différence. Le plaidoyer, c’est mettre un problème à l’ordre du jour, offrir une solution à ce problème et mettre en place un soutien pour agir, tant au niveau du problème que de la solution. Le plaidoyer peut viser à changer une organisation à l’échelle interne ou modifier un système entier. Le plaidoyer peut regrouper un grand nombre d’activités spécifiques à cours termes pour arriver à une vision du changement dans le long terme. Le plaidoyer consiste en différentes stratégies visant à influencer la prise de décisions aux niveaux local, provincial, national ou international. Les stratégies peuvent comporter des activités de « lobbying », de marketing social, d’information, d’éducation et de communication, d’organisation communautaire ou maints autres stratagèmes. 17 Le plaidoyer, c’est l’action de personnes participant à des processus décisionnels qui influencent leur vie » (Ritu R. Sharma : Introduction au plaidoyer, Guide de formation, janvier 1997. p. 10) Extrait de Jean-Calude Icart: Le plaidoyer. Promotion et défense d’une cause Manuel de formation p. 11 Un autre terme largement utilisé dans la littérature sur le travail de représentation communautaire est celui de lobby. Il est parfois utilisé comme un synonyme de « représentation communautaire» ou de « plaidoyer ». En fait, il est à portée plus restreinte et désigne une partie des actions d'une campagne visant à modifier ou à proposer une politique. Littéralement, le lobby désigne le vestibule, le hall, la salle des pas perdus d'un hôtel, d'un théâtre ou de tout autre édifice important et qui souvent sert de salle d'attente. Dans la tradition anglaise, c'est dans le lobby du parlement que le public pouvait approcher les parlementaires et tenter d'influencer leurs votes lors de l'adoption de projets de loi. Par extension, on a appelé lobby toute action menée par un groupe en vue d'incliner les législateurs à appuyer ses intérêts particuliers. On pense généralement que des activités de lobby, sous une forme ou une autre, sont inévitables dans tout système politique. Ce terme est d'ailleurs passé au français au sens de « groupe de pression » sur les pouvoirs publics, sur l'État. La représentation communautaire va plus loin que chercher à influencer le processus politique formel et les décideurs gouvernementaux, elle inclut aussi des tentatives d'influencer l'opinion publique (ou des secteurs de cette opinion publique), ainsi que d'autres secteurs sociaux. Différentes composantes de la société civile (et donc, pas seulement les ONG) et de la sphère économique tentent d'influencer l'État. Ces activités ne sont pas exemptes de risques de conflits d'intérêt ou d'opacité, au point où plusieurs sociétés se sont dotées de codes de conduite pour encadrer cette fonction. 18 Eléments fondamentaux du plaidoyer • • • • • • • • Fixer un objectif de plaidoyer Utiliser les données et la recherche Identifier les publics du plaidoyer Formuler et apporter les messages du plaidoyer Mise en place de groupes de pression Faire des présentations convaincantes Mobilisation de fonds Evaluer les efforts de plaidoyer 19 Séquence 2 : Niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs du plaidoyer Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: • Amener les participants à comprendre les niveaux d’intervention • Amener les participants à identifier les cibles pertinentes et les artisans efficaces du plaidoyer Méthode pédagogique: Etape 1 A partir du brainstorming, le formateur recueille les idées et connaissances des participants sur les niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs d’une démarche de plaidoyer. Une synthèse reprenant les niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs du plaidoyer est construite avec la participation de tous et de toutes. Etape 2 Une expérience de plaidoyer est présentée aux participants/es. Les participants sont ensuite invités à se répartir en 5 groupes de 6. Il leur est demandé d’identifier les niveaux d’intervention, les cibles et artisans/acteurs qui sont entrés en jeu dans la démarche. Etape 3 Une restitution est faite en plénière suivi d’une synthèse reprenant les acquis issus de l’étude de cas Contenu : Description d’un cas pratique Textes de référence en appui à la présentation Extrait de Manuel pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de plaidoyer Les cibles directes : Ce sont les décideurs qui ont le pouvoir effectif de changer, renforcer, amender une loi, un règlement, un traité, une coutume etc. Leur décision affecte directement l’objectif de plaidoyer. Les publics cibles primaires sont donc les acteurs directs du changement que l’on cherche à réaliser par des actions de plaidoyer et sont représentés par les institutions suivantes, à titre non limitatif, du gouvernement, du parlement, des autorités religieuses, etc. Les cibles indirectes : ne décident pas du changement mais sont capables d’influencer très fortement les décideurs dans un sens ou dans un autre dans la mesure où leurs opinions influencent les publics primaires : ils peuvent favoriser ce changement ou s’y opposer. Ce groupe pourrait être très diverse, citons à titre d’exemple: les conseillers, les partis politiques, les personnalités charismatiques ayant une grand prestige et crédibilité, les médias, les syndicats et le public. 20 Extrait de Ritu R. Sharma : Introduction au Plaidoyer. Guide de Formation. Janvier 1997 Qu’est ce qu’un public primaire ? Le public primaire comprend les décideurs qui ont l’autorité nécessaire pour affecter directement le résultat de votre objectif. Ce sont les personnes qui doivent effectivement approuver le changement de politiques. Ces décideurs sont les «cibles» primaires d’une stratégie de plaidoyer sans cette (ces) personne(s), le changement n’aura pas lieu. Exemple Objectif de plaidoyer : Voter une loi pour l’intégration des personnes handicapées diplômées au sein de la fonction publique. Public primaire : Le Ministère de la Fonction publique, le Ministère des affaires sociales, le Ministère des Finances, le Parlement un rôle. Qu’est ce qu’un public secondaire ? Les publics secondaires c’est l’ensemble des personnes (individus et/ou groupes) qui peuvent influencer les décideurs (ou le public primaire). Les opinions et les actions de ces groupes de «personnes influentes» sont importantes pour atteindre l’objectif de plaidoyer dans la mesure où elles affectent les opinions, la volonté et les actions des décideurs. Certains membres d’un public primaire peuvent également représenter un public secondaire s’ils influencent d’autres décideurs. Par exemple, le Premier Ministre et le Ministre de l’Education pourraient influencer mutuellement leurs opinions. Aussi, ils sont les deux, un public primaire («cibles») et un public secondaire («personnes influentes»). En plus, votre public secondaire peut contenir des forces de résistance, voire d’opposition à votre objectif. Dans un tel cas, il est extrêmement important d’inclure ces groupes sur votre liste, d’apprendre plus à leur propos et d’en tenir compte dans votre stratégie. Exemple Objectif de plaidoyer : Voter une loi pour l’intégration des personnes handicapées diplômées au sein de la fonction publique. Public secondaire possible : Personnel clé des membres du Parlement, conseillers auprès du Ministre de la Fonction publique, du les partis politiques présents à l’Assemblée Nationale, etc. Qu’est ce qu’un public de décideurs ? • • politiciens (locaux, provinciaux, épouses de politiciens nationaux) médias entreprises ou chefs d’entreprise groupements féminins 21 • • • • • • • • • • • • • • • • • • organisations non gouvernementales représentants ministériels groupes communautaires grands électeurs groupes religieux/églises organes des Nations Unies partis politiques membres du gouvernement organisations syndicales sociétés multinationales chercheurs et universités organisations de service direct professionnels praticiens réputés leaders de l’opposition dirigeants d’opinion rédacteurs de discours et beaucoup d’autres... Identifier les publics cibles Carte de Politiques 1 : Carte d’Identification des Publics «La cartographie pour la prise de décisions» est un outil utilisé pour identifier et mieux connaître les publics d’importance critique. La première étape de la cartographie en matière de politiques est de faire une liste des décideurs-clés et des personnes et groupes qui peuvent influencer ces décideurs. Classer les décideurs en fonction de leur importance est également extrêmement utile pour planifier votre stratégie. Si vous n’êtes pas sûr, ou si vous ne savez pas, vous devrez faire une recherche. Déterminer les décideurs et les publics qui sont importants est une tâche constante pour les responsables du plaidoyer. L’étude de cas suivant utilise une carte pour identifier les publics éventuellement concernés par l’éducation des filles. Carte de Politique 1 : Quels sont vos publics ? Objectif de plaidoyer : Faire voter une loi pour financer la construction de 100 écoles communautaires pour filles. «Cibles» public primaire «Personnes influentes» public secondaire Il arrive parfois qu’il soit difficile de retenir tous les concerné parmi les publics-cibles (primaires et secondaires). Dans ce cas, on pourrait utiliser les critères pour établir une liste prioritaire des publicscibles. Par exemple : 1. 2. 3. le rôle exact du public dans la décision, la facilité d’accéder au public, le temps disponible. 22 Séquence 3 : Le processus décisionnel et les étapes de la prise de décision Durée: 60 mn Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à comprendre le processus décisionnel du plaidoyer Démarche pédagogique: Etape 1 Un domaine de plaidoyer est identifié par les participants/es. Etape • • • • 2. Un brainstorming est organisé à l’effet d’identifier les points suivants : les niveaux d’intervention, les cibles, les artisans/acteurs les processus de prise de décision et ses différentes étapes Etape 3. Une synthèse qui reprend l’ensemble du processus et qui en donne une nette visibilité de nature à aider les participants /es à s’approprier le processus décisionnel Contenu : Etude de cas : Récit d’une expérience de plaidoyer et analyse et présentation du processus décisionnel et des différentes étapes de la prise de décision. Texte de référence en appui à la présentation Le processus décisionnel/Etapes de la prise de décision Extrait de Ritu R. Sharma : Introduction au Plaidoyer. Guide de Formation. Janvier 1997 Processus formel Le processus formel est la procédure officielle de prise de décisions, telle que stipulée par la loi, ou les documents des procédures ou des politiques organisationnelles. Par exemple, au sein d’une organisation ou d’une institution, les réglementations en vue d’instituer des changements de politiques devront être approuvées par le conseil d’administration pour être officiellement applicables, ou même pour faire l’objet de vote au niveau d’une assemblée générale. Processus informel Il s’agit d’activités et de procédures qui se déroulent simultanément au processus formel mais qui ne sont pas demandées par la loi, la politique ou la procédure organisationnelle. Par exemple, le président d’une organisation peut discuter à titre informel du changement de politiques proposé avec chaque membre du conseil d’Administration avant que le conseil ne se rencontre pour voter à propos de cette question. Processus alternatif Un processus qui se passe entièrement à l’extérieur du processus officiel. Par exemple, si le président de l’organisation ne veut pas soumettre une décision au conseil d’Administration, il peut décider que le changement de politiques n’est pas un changement majeur et que, par conséquent, il ne demande pas un vote du conseil. Ensuite, il discute le changement avec le personnel-clé, prend une décision et exécute le changement sans action «officielle.» 23 Les étapes de la prise de décisions : Avant de commencer à analyser le processus décisionnel spécifique sur lequel vous travaillez, il est bon d’examiner les cinq étapes fondamentales de la prise de décisions. Bien que les méthodes, procédures et techniques exactes varient beaucoup d’une institution à l’autre, ces cinq étapes sont présentes, d’une manière ou d’une autre, dans tous les processus décisionnels. Etape 1 : Création d’idées/propositions de politiques au sein de l’entité décisionnelle. Un thème est ajouté au plan d’action d’une institution. L’institution élabore une proposition en matière de politiques. Les idées de la proposition peuvent venir de l’extérieur ou de l’intérieur de l’organisation. Etape 2 : Introduction formelle de la proposition de politiques au processus décisionnel. Le processus décisionnel formel pour la proposition commence. Par exemple, un projet de loi est présenté au Parlement, une proposition est envoyée au Conseil d’administration, aux fins d’examen, où tel article est ajouté à l’ordre du jour d’une réunion ministérielle. Etape 3 : Examen et délibération. La proposition est discutée, débattue et, peut-être, modifiée. Par exemple, cette étape peut prendre la forme d’une discussion entre un groupe de décideurs ou d’un débat à l’Assemblée nationale. Etape 4 : La prise de décision. La politique proposée est approuvée ou rejetée officiellement. Par exemple, un vote est organisé pour ou contre ou alors les décideurs arrivent à un consensus ou encore un ou plusieurs décideurs prennent une décision. Etape 5 : Le suivi de la décision : c’est-à-dire la mise en œuvre de la politique ou le retour à l’étape précédente. Si la proposition est approuvée, on peut passer au niveau suivant de la prise de décisions. Par exemple, la proposition peut passer d’un conseil à l’Assemblée nationale entière. Si la proposition est acceptée au niveau décisionnel le plus haut, elle sera mise en œuvre. Si la proposition est rejetée, elle risque de revenir aux étapes précédentes pour être modifiée ou réenvisagée. 24 Module 4 : Planification stratégique du plaidoyer Objectif général : aider les participants/es à concevoir et élaborer une planification stratégique Activités : • Séquence 1 : Identification des problèmes, sélection des solutions, et qualités requises pour résoudre un problème de plaidoyer • Séquence 2 : Détermination d’un objectif de plaidoyer • Séquence 3 : Analyse des parties prenantes (acteurs ou artisans) et analyse et sélection des cibles du plaidoyer • Séquence 4 : Concevoir les idées de messages et sélectionner les canaux et outils du plaidoyer Stratégies d’apprentissages : • Usage des langues nationales • brainstorming • exercice pratique • étude de cas. • exposés suivis d’échanges • travaux en groupes • plénière de restitution • jeu de rôle Matériel didactique : • carte Zopp • vidéo projecteur • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) • kit du participant 25 Séquence 1 : Identification des problèmes, sélection des solutions, et qualités requises pour résoudre un problème de plaidoyer Durée : 60mn Objectifs d’apprentissage : amener les participants à identifier les problèmes, les solutions et les qualités requises pour résoudre un problème de plaidoyer Démarche pédagogique : Etape 1. Le formateur explique brièvement ce que c’est qu’un problème. Etape 2. Les participants sont appelés à identifier des problèmes liés aux droits des personnes handicapées. Etape 3. Un problème est choisi de manière consensuelle. Les participants/es sont invités à identifier les solutions probables et les qualités requises pour le résoudre Contenu Etude de cas : • situation de l’accès à l’emploi pour les personnes diplômées et handicapées de nationalité nigérienne, • accès à l’école pour les enfants des personnes handicapées de la Commune Niamey I, • accès aux soins de santé pour les femmes handicapées de la Communauté urbaine de Niamey. 26 Séquence 2 : Détermination d’un objectif de plaidoyer Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: aider les participants/es à formuler de manière rigoureuse un objectif de plaidoyer Démarche pédagogique Etape 1. Le formateur explique brièvement ce que c’est qu’un objectif et l’importance d’avoir des objectifs dans la vie. Ensuite, il explique ce que c’est qu’un objectif de plaidoyer. Etape 2. Les participants sont appelés à formuler des objectifs de plaidoyer pour l’ensemble des problèmes identifiés à l’Etape 2 de la Séquence 1. Etape 3 Retour à l’Etape 3. Il est demandé aux participants/es, de formuler l’objectif de plaidoyer spécifique au problème formulé à l’Etape 3 de la Séquence 1. Contenu thématique : Exercice : Faire un listing de quatre ou cinq droits des personnes handicapées et formuler chacun un objectif de plaidoyer. Définir l’objectif du plaidoyer 1. Qu’appelle-t-on un objectif de plaidoyer ? Un objectif de plaidoyer vise à changer les politiques ou les programmes des gouvernements, des institutions ou des organisations. Votre objectif de plaidoyer est ce que vous voulez changer, de combien et quand. Généralement, le délai pour un objectif de plaidoyer sera de 1 à 3 ans. Un objectif est une étape progressive et réaliste vers la réalisation d’un but plus général ou d’une vision. L’objectif doit se concentrer davantage sur une mesure spécifique que peut prendre une institution. 2. Comment déterminer un objectif de plaidoyer ? Choisir les objectifs est un processus qui implique : Une négociation entre ce que nous devons faire, ce que nous voulons faire, ce que nous pouvons faire. L’objectif du plaidoyer serait enfin le résultat de cette négociation; Il n’est pas nécessaire de se fixer plusieurs objectifs à la fois. Tout dépend de la nature de vos objectifs, du contexte externe (difficultés escomptées) et de vos capacités à les réaliser (moyens humains et financiers, capacités de mobilisation, notoriété, etc.) L’objectif doit être: Spécifique : impliquant une demande et un résultat à atteindre très précis. Réaliste : tient compte du contexte externe et du degré d’acceptabilité éventuelle au niveau social, politique, etc. 27 Réalisable : tient compte du contexte interne à votre organisation et ou de votre réseau à influer positivement et efficacement sur le contexte externe. Approprié : l’objectif appuie-t-il vos buts de plaidoyer? Mesurable : permet d’évaluer le degré de sa réalisation 28 Séquence 3 : Analyse des parties prenantes (acteurs ou artisans) et analyse et sélection des cibles du plaidoyer Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage : conduire les participants/es à analyser les parties prenantes, les cibles et à sélectionner les cibles du plaidoyer. Démarche pédagogique Etape 1. Il est demandé aux participants de se rappeler de l’objectif de plaidoyer précédent et d’en déterminer : • déterminer les solutions, et qualités requises pour résoudre le problème • de faire l’analyse des parties prenantes • de faire l’analyse des cibles • de faire la sélection des cibles du plaidoyer Etape 2. Une synthèse de la démarche est faite et visualisé au tableau. Contenu Exercice : Application de l’ensemble des étapes sur l’objectif de plaidoyer spécifique au problème formulé à l’Etape 3 de la Séquence 29 Séquence 4 : Concevoir les idées de messages et sélectionner les canaux et outils du plaidoyer Durée : Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à maîtriser les techniques de conception des messages et à sélectionner les canaux et outils du plaidoyer Démarche pédagogique : Etape 1 Il s’agit ici de donner une suite à l’exercice précédent: Sur la base de la synthèse de l’Etape 2 de la Séquence 3, les participants répartis en 5 groupes de 10 personnes: • conçoivent les messages, • sélectionnent les canaux, • les outils du plaidoyer Etape 2 Une restitution est faite en plénière suivi d’une synthèse faite par le formateur Contenu Exercice pratique: Un problème et un objectif de plaidoyer sont formulés en plénière. Les participants sont invités à formuler • quelques messages pertinents, • identifier les canaux, • sélectionner les outils du plaidoyer Texte de référence en appui à la présentation Définition Qu’est ce qu’un message ? Un «message» est un énoncé succinct et convaincant sur votre but de plaidoyer qui saisit bien ce que vous voulez réaliser, pourquoi et comment. Et puisque le but sous-jacent d’un message est de pousser à l’action, votre message devrait inclure l’action spécifique que vous aimeriez que le public prenne. Exemple 30 Voici un message pour des parlementaires : «Faire participer les hommes est capital si on veut atteindre les buts de planification familiale au Kenya. Investir dans des programmes d’éducation en matière de planification familiale pour les hommes permet de diminuer les taux de natalité. Votez dès à présent la loi sur le partenariat familial avec les hommes.» Parfois, les messages de planification familiale sont abrégés et deviennent des slogans tels que : «Les pères comptent : Soutenir le partenariat de la planification familiale avec les hommes.» Cinq éléments-clés des messages Le contenu effectif en lui-même n’est qu’une partie d’un message. D’autres facteurs non verbaux, tels que la personne qui présente le message, le lieu où se déroule le message ou le bon moment du message sont aussi importants, ou plus importants que le contenu tout seul. En outre, il arrive parfois que ce qui n’est pas dit envoie un message plus percutant que ce qui est dit. Contenu/idées : Quelles sont les idées que vous voulez communiquer ? Quels sont les arguments à utiliser pour persuader votre public ? Langage : Quels sont les mots que vous choisirez pour faire passer clairement et efficacement votre message ? Existe-t-il des mots que vous devriez utiliser ou ne pas utiliser ? Source/messager : A qui répondra le public, qui trouvera-t-il crédible ? Forme : Quelles sont les manières dont vous présenterez le message pour un impact maximum ? A savoir une réunion, une lettre, un dépliant ou une publicité radiophonique ? Temps et lieu : Quel est le meilleur moment pour apporter le message ? Existe-t-il un endroit où vous pourriez apporter votre message qui renforcerait sa crédibilité ou lui conférerait plus de poids politique ? Eléments des messages en matière de politiques • • • • Ce que vous voulez réaliser (quoi) ; Pourquoi vous voulez le réaliser (résultat positif de l’action prise et/ou conséquence négative de l’inaction) ; Comment vous vous proposez de le réaliser ; L’action que vous aimeriez que le public visé prenne. 31 Module 5 : Opérationnalisation de la stratégie de plaidoyer Objectif général: aider les participants à maîtriser à opérationnaliser une stratégie de plaidoyer Activités: Séquence 1 Séquence 2 Séquence 3 Séquence 4 : Techniques d’influence du processus décisionnel : Construction des alliances/ Partenariat avec les médias : Mobilisation des ressources : Elaboration du plan de suivi évaluation Stratégies d’apprentissages : • brainstorming • exercice pratique • étude de cas. • exposés suivis d’échanges • travaux en groupes • plénière de restitution • jeu de rôle pour la présentation Matériel didactique : • carte Zopp • vidéo projecteur (Power Point) • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) • kit du participant 32 Séquence 1 : Techniques d’influence du processus décisionnel Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques d’influence du processus décisionnel Démarche pédagogique Etape 1 Identifier un objectif de plaidoyer sur la base d’un droit Etape 2 Identifier les techniques pour influencer le processus décisionnel Contenu Etude de cas: Droit au logement Droit à un niveau de vie satisfaisant Droit à l’emploi 33 Séquence 2 : Construction des alliances/ Partenariat avec les médias Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: aider les participer à construire les alliances et instituer un partenariat avec les medias Démarche pédagogique Etape 1 Identifier un problème et formuler un objectif de plaidoyer Etape 2. Identifier les intervenants potentiels Etape 3. Construire les alliances Contenu Cas pratique: Droit à l’éducation des enfants des personnes handicapées au sein de la communauté urbaine de Niamey 34 Séquence 3 : Mobilisation des ressources Durée : 60mn Objectifs d’apprentissage: aider les participants à maîtriser les stratégies de mobilisation des ressources Démarche pédagogique: Etape 1. Identifier un objectif de plaidoyer Etape 2. Evaluer les ressources nécessaires Etape 3. Elaborer les stratégies de mobilisation des ressources nécessaires en vue de l’atteinte de l’objectif Contenu Cas pratique : droit à l’éducation et à la formation des personnes handicapées Texte de Référence pour la présentation Vous avez fixé vos buts et élaboré votre stratégie. Il ne reste qu’un élément—les ressources pour traduire votre plan dans la réalité. Il existe maints parallèles entre la mobilisation de fonds et le plaidoyer lui-même. Cela demande des buts réalistes, des publics ciblés, des messages convaincants pour arriver à ces publics, des alliances qui ont été forgées et des relations de confiance ainsi que la compréhension des tactiques des processus décisionnels dans les institutions de bailleurs de fonds. Grâce aux compétences et techniques que vous avez acquises lors des huit modules précédents, la mobilisation de fonds devrait vous venir naturellement. Trop souvent, la mobilisation de fonds reste ignorée comme «le parent pauvre» du plaidoyer. C’est le dernier article de l’ordre du jour ou la dernière tâche de la journée. Mais sans ressources, votre effort ne pourra pas survivre. Aussi, il est important de chercher les ressources et de faire de cette activité une partie intégrante de votre stratégie. Si vous travaillez dans un groupe, vous devriez choisir quelqu’un qui a de l’expérience et qui est compétent pour la mobilisation de fonds et qui sera responsable d’obtenir des ressources. En plus, vous devriez chercher à élargir et à diversifier votre base de financement. Evitez d’être trop dépendant d’une fondation, des bailleurs de fonds internationaux ou du soutien de l’Etat. La dépendance face à une ou plusieurs sources peut mener à des conflits d’intérêt, nuire à votre programme et vous laisser sans financement lorsque changent les priorités des bailleurs de fonds. A. Le processus de mobilisation de fonds Méthodes de mobilisation de fonds Il existe un nombre infini de manières d’obtenir des ressources pour votre travail. Aussi, essayez des choses différentes et, si quelque chose marche bien, continuez à le faire. La mobilisation de 35 fonds n’a pas besoin d’être un travail pénible, faites appel à votre imagination et divertissez-vous en le faisant ! Voici quelques suggestions sur la manière dont vous pourriez commencer : • Demandez des cotisations aux individus ou organisations • Demandez des contributions en nature • Organisez des événements de mobilisation de fonds, par exemple, des dîners, des concerts, des festivals de film, des pique-niques, etc. • Encouragez d’importantes contributions individuelles • Cherchez à obtenir des contributions des grandes sociétés • Vendez des produits tels que l’artisanat, des articles promotionnels etc. • Cherchez à obtenir des dons des fondations et de bailleurs de fonds internationaux • Gagnez les dons et contrats nationaux ou des collectivités locales • Encouragez les dons au moment des fêtes (par exemple, les donations de Noël) • Organisez des enchères des biens et produits donnés • Organisez une loterie pour les prix donnés • Vendez un espace publicitaire dans les bulletins ou autres publications. Quelles sont les autres idées de mobilisation de revenus que vous avez ? Décrivez-les. Quelles sont les techniques de mobilisation de revenus que vous pouvez utiliser pour réunir des ressources pour votre plaidoyer ? Donations Les donations peuvent être variées et créatives. Les individus ou organisations peuvent donner : • de l’argent • main d’oeuvre • une contribution en nature (équipement, espace de bureau, fournitures, etc.) • de l’expertise (de l’assistance technique ou pour les programmes) • un soutien administratif • des locaux pour les réunions et les événements Si vous êtes chargé de la mobilisation de fonds, vous devez voir quels sont les bailleurs de fonds qui pourraient contribuer à votre effort. Les sources peuvent être diverses. En voici quelques unes : • individus • société du secteur privé (y compris les multinationales) • les fondations philanthropiques et les bailleurs de fonds • les initiatives parrainées par le gouvernement Rappelez-vous qu’il faut étudier attentivement toutes les sources de financement possibles. Parfois, certaines sociétés ou entreprises vont soutenir des initiatives dans les communautés dans lesquelles elles travaillent mais d’autres bailleurs de fonds attacheront des conditions ou des préalables à leurs donations. Vérifiez bien que ces conditions ne compromettent pas vos objectifs de plaidoyer. Si leurs conditions peuvent entrer en conflit avec vos buts, il vaut peutêtre mieux ne pas accepter leur argent ou contribution car cela pourrait nuire à votre but de plaidoyer. Les bailleurs de fonds en tant que votre public A l’instar d’autres publics, il existe une certaine information, un certain langage et un certain style de présentation qui suscitera une réponse positive auprès des sources de financement. Vous devez étudier individuellement chacun de vos financiers pour voir quels sont ses intérêts et préférences. Toutefois, il existe certains conseils qu’on peut donner sur ce que les financiers aiment voir généralement : 36 • • • • • • • • Une organisation ou une activité qui fonctionne bien et qui est gérée de manière efficace et surtout transparente. La stabilité financière. Les financiers voudront peut-être voir l’information budgétaire des années passées ainsi que les projections futures. Des exemples de programmes réussis. Une bonne stratégie et une chance raisonnable que vous atteindrez vos buts. Qu’est-ce qui distingue votre travail d’autres organisations dans le même domaine ? Les raisons faisant que votre travail est important et nécessaire. S’ils vous ont donné de l’argent par le passé, ils voudront savoir exactement ce que leur contribution a permis d’accomplir. Offrez une information sur votre propre organisation ainsi que sur les réputations et réussites des membres du groupe faisant partie d’autres organisations. Dans ce cas, vous devrez élaborer une stratégie très solide pour atteindre des buts réalistes. Suggestions générales pour la mobilisation de fonds Trouvez les types d’organisations que le bailleur de fonds a financées par le passé, combien il donne en général et quels sont ses intérêts actuels. Un rapport annuel contiendra une grande partie de cette information. • Faites attention de ne pas accepter des donations, des dons ou contrats qui ne sont pas compatibles avec vos buts de plaidoyer. Vous ne voulez pas laisser au bailleur de fonds le contrôle de votre programme ou stratégie. • Evitez de dépendre de quelques sources ; cherchez à diversifier votre base de financement. • Nommez une personne qualifiée participant à votre effort et demandez-lui de présider les activités de mobilisation de fonds. Cela garantit que quelqu’un fait attention à la mobilisation de fonds (en plus de vous-même) et rend compte des activités au groupe. • Rappelez-vous que tous les financiers, surtout les fondations, ont leurs propres programmes idéologiques et programmatiques ; allez voir des fondations dont les idéaux sont proches des vôtres. • Comme pour le plaidoyer, ce sont les relations qui sont l’élément pivot. Investissez temps et énergie pour apprendre à connaître les personnes dans les organismes de financement. • Un grand nombre de fondations donnent généralement des avances de démarrage ou un soutien spécial au projet plutôt qu’un soutien général continu. Peut-être pourriez-vous présenter des propositions de projets spécifiques plutôt que des propositions pour les frais généraux. • La mobilisation de fonds par le biais des membres a de nombreux avantages. Non seulement cela vous aide à éviter de «se faire acheter» mais cela donne également aux membres un bon sentiment de leur propre pouvoir lorsqu’ils voient ce que les contributions sont en train d’accomplir. • Des événements de mobilisation de fonds tels que les dîners font payer aux participants plus que le coût effectif du dîner. La différence entre le prix de la participation et le coût effectif du dîner devient votre profit. Lorsque vous organisez ce type d’événements ne soyez pas trop extravagant ! Gardez le prix du billet à un niveau raisonnable et, ensuite, fixez le coût de revient par personne à 20%–50% de moins que le prix du billet. (Par exemple, si vous pensez que les gens viendront pour $25 par personne, gardez le coût par personne à $12,50.) 37 Séquence 4 : Elaboration du plan de suivi évaluation Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques d’élaboration d’un plan de suivi Démarche pédagogique : Etape 1 Présentation d’un programme de plaidoyer Etape 2 Elaboration un plan de suivi Etape 3 Elaborer un plan d’évaluation Contenu Cas pratique : Présentation d’un programme de plaidoyer Texte de référence à l’appui de la présentation Comment assurer le suivi et l’évaluation de votre campagne de plaidoyer ? L’évaluation permet d’assurer que les objectifs ont été atteints ou non. Lorsque l’objectif n’est pas atteint, la stratégie globale devra être révisée et le travail de plaidoyer reprend sa course à moins qu’il soit impossible de relever le défi. Qu’est ce que le suivi/ évaluation et pourquoi faire? Le suivi c’est la surveillance et l’analyse de façon régulière, périodique ou continue du déroulement des activités prévues dans le plan d’action afin de s’assurer que les ressources et activités permettent d’obtenir les résultats escomptés et les corriger. On l’appelle également Monitoring. L’évaluation c’est la comparaison entre les prévisions et les réalisations d’une intervention en vue de déterminer si des activités données ont permis d’atteindre les objectifs fixés à l’avance. Le suivi/ évaluation est un système qui remplit trois fonctions : • Informer • Apprécier l’efficacité et l’efficience des activités de plaidoyer et approfondir l’analyse • des problèmes à résoudre et des ajustements nécessaires à apporter au fur et à mesure du déroulement des actions • Porter un jugement par rapport aux objectifs qui ont été fixés en début d’opération. Les différents types d’évaluations • • • Evaluation des résultats Il s’agit de mesurer les progrès réalisés par rapport aux objectifs du plaidoyer. Evaluation de l’impact Il s’agit des changements qui affectent la campagne ou son environnement suite aux résultats de l’intervention. Evaluation des processus Il s’agit de reconstituer la mémoire de la campagne de 38 plaidoyer pour répondre à la question suivante : comment cela s’est-il passé ? Les enseignements tirés permettront d’améliorer le processus en cours/la conception de campagnes futures. 39 Extrait de Jean-Claude Icart Le Plaidoyer. Promotion et défense d’une cause. Manuel de Formation. La démarche du plaidoyer Il n'y a pas de recette miracle ou de formule magique pouvant assurer le succès du travail de représentation communautaire. En premier lieu, les différences sont beaucoup trop importantes entre les sociétés. On ne soulignera jamais suffisamment combien il est nécessaire de prendre en considération les facteurs sociaux, économiques, politiques et culturels propres à chaque société, à un moment donné, dans toute action de représentation communautaire. La manière d'agir pour influencer de façon efficace des décisions d'ordre politique ou gouvernemental est enracinée dans la culture et les traditions de chaque société. De plus, chaque organisation tend à développer ses propres recettes et stratégies. Enfin, trop de facteurs à considérer dépendent de l'objectif visé pour qu'il soit possible de développer une démarche linéaire unique, un véritable modèle. Nous tenterons quand même, à des fins pédagogiques, d'identifier et d'analyser les principales composantes des campagnes de représentation communautaire, non pas dans le but de proposer un modèle unique, mais afin de clarifier certaines constantes dont les possibilités d'articulation et de combinaison sont multiples. Le but ici est de comprendre la complexité de toute option stratégique et les préalables requis à une action efficace tant au sein de l'organisation qu'auprès de la communauté. On peut généralement retrouver quatre grandes étapes dans une campagne de représentation communautaire. Le choix d'un thème Il existe en permanence une multitude de problèmes au sein de la société. Pourquoi une organisation choisit-elle un problème plutôt qu'un autre comme thème d'une campagne? Généralement, il s'agit d'une question qui relève du champ d'activités de l'organisation, c'est-àdire un problème qui affecte l'organisation et ses membres (ou la population desservie) de façon tangible. Par le fait même, cela représente pour l'organisation une occasion de se construire et de se renforcer, une occasion pour la communauté desservie de mieux s'organiser. Cependant, les problèmes sont si nombreux que certains groupes ont créé différents niveaux de priorité pour les problèmes auxquels ils sont confrontés : a. les problèmes qui requièrent un engagement majeur de la part de l'association, et dont la solution apporterait des retombées immédiates, soit en terme de bénéfices pour la population desservie, soit en terme d'annulation des coûts de l'inaction (il s'agit généralement de problèmes très spécifiques pour lesquels une solution aussi spécifique peut être proposée) ; b. les problèmes sur lesquels une association se fait entendre quand c'est nécessaire, mais se limitant généralement à faire simplement un suivi; c. les problèmes pour lesquels des groupes se contentent simplement de manifester leur appui. 40 Tous les groupes essaient d'évaluer leurs chances de succès, surtout quand il s'agit de se lancer dans une campagne à propos d'un problème qui requiert un engagement majeur. Cependant, il arrive qu'un problème soit si vital qu'il faille s'impliquer pour garder toute sa crédibilité, même si les chances de succès sont minces. Même dans ces circonstances, un minimum de résultats est généralement anticipé pour assurer la crédibilité de l'action proposée et de la mobilisation qu'elle implique. La recherche et l'analyse Entre la prise de conscience d'une situation à changer et la mise en œuvre d'une politique, d'une ligne d'action, il y a un moment de réflexion, d'étude, d'analyse afin de bien cerner les enjeux, de préciser les objectifs à atteindre, d'élaborer des propositions opératoires et jauger la faisabilité des actions à entreprendre. Trop souvent, cette étape de recherche et d'analyse est relativement escamotée. « La qualité de la démarche suivie pour en arriver à une politique influence grandement son degré d'actualisation. » Les intervenants sur le terrain craignent que la recherche ne cultive l'abstraction pour ellemême. D'une part, il est souhaitable et possible de développer des collaborations avec des milieux universitaires, des groupes de recherche indépendants ou des professionnels de bonne volonté. D'autre part, le savoir ne provient pas exclusivement de la recherche scientifique. Il y a aussi un savoir inclus dans la pratique quotidienne. Si les ONG sont parfois appelées à représenter les intérêts de certains secteurs de la population à différents niveaux de décision, c'est justement parce qu'elles sont souvent mieux informées des besoins et des expériences de ces secteurs. Au fond, les chercheurs académiques et les intervenants sur le terrain se penchent souvent sur les mêmes réalités, mais à partir d'angles différents. Le développement étant d'abord une affaire de personnes, où on professe dès le départ le choix de la promotion des droits humains, il est nécessaire d'équilibrer la macro analyse d'une vision aérienne avec le point de vue résultant de la pratique au ras du sol. Il y a un défi à relever, à savoir, rendre la recherche accessible et utile à l'action des groupes et des populations défavorisées. Évidemment, le temps de la recherche varie selon la nature et l'urgence du problème à résoudre. Les ONG et associations communautaires optent souvent pour la recherche-action, démarche à caractère participatif et associée à des activités de formation ou autres supports à l'action en vue d'accroître les capacités du groupe à résoudre les problèmes prioritaires. Cette approche permet, dès le début, d'associer directement les acteurs locaux au processus de recherche et implique la restitution communautaire des résultats. Ce moment de réflexion aide aussi à identifier un ensemble d'adhérents, de personnes ayant un intérêt direct dans la solution du problème, à identifier également les groupes avec lesquels une action commune, ou du moins convergente est souhaitable: le succès dépend souvent de la capacité à mobiliser beaucoup de personnes. C'est aussi l'étape à laquelle on évalue si le groupe peut suffire à faire bouger le décideur ou non. On se demande alors ce qu'il faudrait pour cela: trouver des alliés ? bâtir une coalition ? mener des actions préparatoires, d'information, de sensibilisation ? 41 Au fond, cette étape permet la formulation claire d'une ligne d'action à partir de : • l'exposé d'un problème; • un but précis en rapport avec ce problème; • des objectifs spécifiques conduisant à ce but; • une méthodologie de travail; • des lignes d'action et une répartition de tâches; • une allocation de ressources; • des critères d'évaluation; • une vision des obstacles anticipés. Autrement dit, un énoncé de politique devrait inclure un but, des objectifs, des moyens d'action et des indicateurs. Une politique non explicitée échappe à la vérification et à la contestation et risque donc d'être faible. La mise en œuvre Le choix des moyens d'action est relatif à une situation donnée et s'exerce en fonction des capacités organisationnelles de l'association. En général, une association dispose de deux grands types de moyens pour faire entendre sa voix : • les moyens qui visent à sensibiliser le public: rencontres d'information, préparation et publication de dossier, dépliants, campagne de presse, etc. À cette étape, il est particulièrement important d'avoir défini des objectifs précis et identifié des exemples concrets. De bonnes relations avec la presse représentent également un atout inestimable. • les moyens qui visent à influencer directement les décideurs : envoi de télégrammes ou de lettres d'appui, dépôt de pétitions, échange de correspondance publique, rencontre avec les décideurs. Rencontrer les décideurs peut représenter une étape critique. Il est alors fondamental de bien préparer la présentation, s'assurer de rencontrer le bon interlocuteur, s'assurer de la présence de plusieurs individus, prendre le temps de se présenter, faire savoir clairement ce qu'on réclame en formulant une requête précise et tenter d'en arriver à un accord. C'est cette partie de la démarche que l'on qualifie généralement d'activité de plaidoyer proprement dit. Dans certaines circonstances, il peut être nécessaire d'effectuer des interventions d'urgence afin d'alerter l'opinion publique et forcer les décideurs à agir: conférences de presse, débats contradictoires publics, manifestations publiques, etc. L'évaluation L'évaluation est très souvent une étape ignorée ou bâclée. Or, la mise en œuvre d'une politique est un processus dynamique, « en relation continue, dialectique et rétroactive avec la réalité». Sans évaluation périodique, on risque de s'enfermer dans la routine, de s'éloigner de ses 42 objectifs, de répéter les mêmes erreurs, de ne pas parvenir à dégager les acquis de ses expériences. L'évaluation est donc le corollaire de la planification et est partie intégrante de la politique. Elle est une étape nécessaire de l'action. C'est une démarche exigeante mais nécessaire et féconde pour progresser collectivement. Ainsi, elle permet de : • vérifier d'une façon systématique si l'objectif est atteint; • d'identifier les facteurs de réussite et d'éviter de reproduire les mêmes erreurs ultérieurement; • de rendre l'action formatrice en tirant les leçons de l'expérience. L'évaluation aide à faire le point, à mesurer les écarts entre les actions projetées et les actions réalisées, entre les objectifs visés et les résultats obtenus. Ces écarts entre la politique adoptée et la politique mise en application peuvent provenir : • d'événements imprévus qui modifient sensiblement la situation de départ; • d'une mauvaise estimation des facteurs internes à l'organisation; • d'une mauvaise appréciation des facteurs externes à l'organisation, comme par exemple une mauvaise identification du niveau d'instance politique concerné, ou encore, des alliances trop fragiles. Par conséquent, il est nécessaire de revenir périodiquement sur la politique adoptée afin de la réévaluer et de l'ajuster. C'est une opération indispensable pour éviter que la politique adoptée ne reste simplement un vœu pieux démenti par les résultats obtenus. La possibilité de mal interpréter les résultats obtenus est l'obstacle le plus fréquent à une évaluation exacte d'une politique. D'où, la nécessité de s'appuyer sur des outils fiables. Plusieurs auteurs estiment que le succès de l'implantation d'une politique dépend de: • la compréhension du problème à résoudre; • l'adéquation des solutions proposées (identification de variables contrôlables) ; • la capacité de persuader et de convaincre, d'attirer l'attention et même de susciter la controverse; • un financement adéquat; • la clarté des objectifs à atteindre; • l'implication des parties intéressées; • la capacité de l'organisation de procéder aux ajustements nécessaires en cours de route. Il y a cependant aussi des obstacles réels, le premier étant que ces actions peuvent comporter des risques: on peut parfois révéler des vérités qui ne plaisent pas à des secteurs puissants de la société. Une analyse des risques peut donc être nécessaire. Un autre obstacle important à ces actions est le temps. Les permanents des ONG sont souvent débordés et ne peuvent souvent pas se libérer suffisamment pour mener une action soutenue. Il est parfois possible de surmonter cet obstacle en faisant de la représentation communautaire un élément des activités au quotidien. Par exemple, un membre de l'équipe de permanents pourrait y consacrer une journée par semaine. Le financement de ces activités peut aussi représenter une difficulté de taille. Cependant, il est 43 parfois possible d'utiliser les fonds de fonctionnement de base, si l'action est bien intégrée dans l'ensemble des activités de l'organisation et est bien expliquée dans cette optique. Il devient alors important de faire ressortir les retombées positives de l'action de plaidoyer, du travail de représentation communautaire: la possibilité de rejoindre un plus grand nombre de personnes et donc d'accroître le membership, la possibilité de favoriser l'émergence de nouveaux leaders et de dynamiser l'équipe déjà en place, l'établissement de liens avec d'autres associations, l'amélioration des possibilités de mener des campagnes de financement, l'opportunité de mieux faire connaître l'association, etc. Au fond, une campagne de plaidoyer est en soi un « service}) à une communauté. Elle contribue à promouvoir la confiance mutuelle entre les membres, à augmenter la confiance en elles-mêmes de communautés plus faibles, à combattre le cynisme et le désespoir qui peuvent guetter des populations qui doivent faire face à des difficultés pouvant paraître insurmontables. D'autres solutions peuvent également être envisagées pour financer les actions de plaidoyer, comme l'appel à des donateurs individuels ou la tenue d'événements spéciaux. L'important ici est de souligner que la plupart des ONG ont des ressources humaines ou matérielles dont elles pourraient disposer pour ce travail si elles comprennent bien le processus. 44 Module 6 : Moyens et outils du plaidoyer Objectif général : Activités : Séquence 1 : Elaboration de messages de plaidoyer Séquence 2 : Présentation du message de plaidoyer Séquence 3 : Conseils pour tenir une réunion Stratégies d’apprentissages : • brainstorming • exercice pratique • étude de cas. • exposés suivis d’échanges • travaux en groupes • plénière de restitution • jeu de rôle pour la présentation Matériel didactique : • carte Zopp • vidéo projecteur (Power Point) • tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch) • kit du participant 45 Séquence 1 : Elaboration de messages de plaidoyer Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques d’élaboration des messages de plaidoyer Démarche pédagogique : Etape 1 Identifier un problème et un objectif de plaidoyer Etape 2 Identifier un argumentaire (l’ensemble des arguments en faveur de la résolution du problème) Etape 3 Formuler les différents types de messages sur la base de l’argumentaire Etape 4 Elaborer les stratégies de communication Contenu Texte de référence à l’appui de la présentation 1. Comment argumenter et formuler les messages du plaidoyer ? Elaborer l’argumentaire • Argumenter vos demandes et vos objectifs confèrent à votre plaidoyer des possibilités de : • Trouver les arguments pour convaincre les personnes et les institutions qui ont le pouvoir de décision; • Trouver des arguments pour répondre aux opposants; • Faciliter la mobilisation des soutiens nécessaires à la réussite de votre campagne auprès des personnes /institutions qui n’ont pas de partis pris; • Sensibiliser le grand public à votre cause; • Conférer plus de crédibilité et de sérieux à vos demandes. Les données du problème • Quelles sont les causes superficielles et profondes ainsi que les déterminants (économiques, politiques, socioculturels, etc.)? • Quels en sont les conséquences ? • Qui est affecté, touché par le problème ou qui pourrait l’être ? • Quelles sont les solutions possibles ? • Qui peut prendre les décisions nécessaires pour résoudre le problème • Qui peut influencer la prise de décision, dans le sens favorable ou défavorable ? L’argumentation du plaidoyer devrait tenir en compte des éléments suivants : • La politique officielle en vigueur, • Le contexte socio-culturel (la culture dominante, les pratiques sociales, etc.), • Les forces qui peuvent aider à la réalisation de l’objectif et les adversaires qui peuvent s’y opposer, 46 • Les contraintes d’ordre budgétaires, matérielles et techniques et les possibilités en matière de mobilisation de fonds pour atteindre l’objectif. Votre argumentaire sera puisé dans : Les informations, données, statistiques et analyses (lois et politiques) que vous avez collectés. Votre propre connaissance de la question et du terrain. Le point de vue des populations dont les droits ont été violés. Formuler les messages Le message est un énoncé succinct et convaincant sur le but du plaidoyer qui saisit bien ce que l'on veut réaliser, pourquoi et comment. Il invite ou exhorte sans équivoque les décideurs à l’action ou les personnes capables d’influencer fortement au changement de comportements, d’attitudes, ou à une prise de conscience face à un problème donné 2. Comment communiquer ? Supports de communication et mobilisation des soutiens Des outils efficaces sont essentiels pour mettre les messages et les enjeux clés sous les feux de l’actualité. Pour cette raison, il faut prêter une attention particulière au choix de ces outils de façon à produire le plus grand impact sur vos cibles directes et indirectes. Quelques-unes des différentes tactiques disponibles pour une communication réussie sont : • les manifestations publiques, • les gros titres accrocheurs et des slogans mémorables, • les posters et les prospectus instructifs, • les brèves succinctes pour les décisionnaires, • les annonces d’actions urgentes pour campagnes, • les interviews dans les médias Quelles sont les clés pour travailler avec les média ? Technique de persuasion pouvant influencer le public cible: • Utilisation de faits et de chiffres (crédibilité); • Utilisation d’exemples réels, de personnes (émotion); • Arguments convaincants à un niveau personnel (conviction); • Ecoute du point de vue de l’autre (participation). Formulation du message • Déclarations adaptées aux différentes audiences cibles, définissant le problème, spécifiant les solutions et décrivant les mesures à prendre. • Inciter à l’action Mentionner l’action demandée • Persuader Donner des statistiques, témoignages réels: s’adresser à la raison • Motiver Donner envie aux personnes d’écouter votre message : émouvoir et s’adresser aux sentiments Informer Enoncer les faits • 47 Séquence 2 : Présentation du message de plaidoyer Durée : 60 mn Objectif d’apprentissage: maîtriser les techniques de présentation d’un message de plaidoyer Démarche pédagogique : Jeux de rôle : Etape 1 Les participants sont répartis en 5 groupes de 6 personnes. Etape 2. Chaque groupe est appelé à élaborer un plan de communication sur un objectif de plaidoyer précis. Etape 3. Présentation en plénière du plan de communication élaboré 48 Séquence 3. Conseils pour tenir une réunion Durée : 60 mn Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques de conduite d’une réunion Démarche pédagogique : Etape 1 Brainstorming sur les différentes étapes de préparation d’une réunion Etape 2 Synthèse reprenant les acquis de la discussion Contenu Les différentes étapes de la conduite d’une réunion: • Préparation • Organisation • Conduite de la réunion 49 Conclusion Etude de Cas : Un cas de Plaidoyer sur les Violences contre les Femmes au Sénégal En Avril 1996 des associations féminines d’un pays africain sont saisies par une femme D qui venait d’être très sévèrement battue par son mari; un officier supérieur de l’armée. Selon le certificat médical, D souffre d’hématomes, a la peau arrachée sur certaines parties du corps, risque de perdre un oeil et de devenir sourde. Entendue par les femmes, D révèle que depuis près de 20 ans qu’elle s’est mariée avec cet homme, elle a été constamment battue et humiliée. La nuit, son mari l’attachait quelquefois dans l’enclos des moutons. Il lui a interdit d’aller aux funérailles de sa grande mère, puis à ceux de son père. Mais bien avant d’être saisies par D, les associations féminines s’étaient alarmées de la recrudescence constante des violences contre les femmes dans leur pays. Il ne s’y passe plus de semaine sans que la presse ne signale des cas de femmes et jeunes filles violées, battues ou tuées. Indignées par le cas de D et déterminées à stopper les violences contre les femmes, les associations féminines commencèrent à se mobiliser et se constituèrent en comité de défense de D. Premièrement, elles menèrent une campagne d’alerte internationale et nationale. Pour cela, elles rédigèrent un texte présentant le cas D, l’envoyèrent aux associations féminines locales et celles d’autres pays du monde avec les numéros de fax et de téléphone et les adresses du Président de la République, du Ministère de la Femme et de celui de la Justice en leur demandant d’écrire à ces autorités pour exiger que le mari de D soit arrêté et puni et que le pays respecte ses engagements internationaux pour le respect des droits des femmes. Un grand nombre d’associations nationales et internationales ont envoyé des faxes et lettres. 50