Manuel de référence pour formation en plaidoyer

Transcription

Manuel de référence pour formation en plaidoyer
:
Handicap International Niger
Projet DECISIPH Niger
Droit, Egalité, Citoyenneté et Intention des Personnes Handicapés
Manuel de référence pour formation en plaidoyer
Sessions de formation au plaidoyer pour les personnes handicapées
Consultant Principal : Dr Badié HIMA
Pédagogie-Communication Sociale- Plaidoyer-Droits Humains-Genre-Gouvernance
Assistants de Formation :
Soumana Ousseini: Communication Sociale-Plaidoyer-Droits Humains
Mlle Salmou Djibo : Sociologie-Genre
Avril 2009
SOMMAIRE (les pages seront mentionnées après l’intégration des amendements)
Contexte de l’élaboration du Manuel
Justificatif du Manuel et des sessions de formation
• Quel est l’objectif de ce manuel ?
• A qui est destiné ce manuel ?
Esprit du manuel:
Structure des modules.
Structure de chaque séquence
Objectifs des sessions de formation
L’approche participative
Mode d’administration de la cascade de trois sessions de formation
Les outils à privilégier pour la formation :
Présentation des modules
Module 1 : Pour débuter
présentation des participants
fixer les règles de base
présentation du programme de la formation
recueil des attentes des formateurs
Module 2 : Introduction aux droits des personnes handicapées consacrés par les instruments
internationaux, régionaux et nationaux
les droits civils et politiques
les droits sociaux et économiques
Module 3 : Comprendre le concept de plaidoyer
Définition du plaidoyer
Objectifs du plaidoyer
Les éléments fondamentaux du plaidoyer
Niveaux d’intervention du plaidoyer
Cibles et artisans/acteurs du plaidoyer
Le processus décisionnel
Etapes de la prise de décision
Module 4 : Planification stratégique du plaidoyer
Identification des problèmes et sélection des solutions
Qualités requises pour résoudre un problème de plaidoyer
Détermination d’un objectif de plaidoyer
Analyse des parties prenantes (acteurs ou artisans)
Analyse et sélection des cibles du plaidoyer
Concevoir les idées de messages
Sélection des canaux et outils du plaidoyer
Module 5 : Opérationnalisation de la stratégie de plaidoyer
Techniques d’influence du processus décisionnel
Construction des alliances
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Partenariat avec les médias
Mobilisation des ressources
Elaboration du plan de suivi évaluation
Module 6 : Moyens et outils du plaidoyer
Elaboration de messages de plaidoyer
Présentation du message de plaidoyer
Conseils pour tenir une réunion
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I. Contexte
formation
national de l’élaboration du manuel et de l’organisation des sessions de
La Constitution de la Cinquième République adoptée en 1999,
institue un Etat
démocratique, républicain et respectueux des droits de l’homme. Le titre II est entièrement
consacré aux droits et devoirs des citoyens. En plus, elle réaffirme l’adhésion du Niger à la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (DUDH) et à la Charte Africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), à la Convention internationale relative aux droits des
personnes handicapés.
En ce qui concerne, les droits spécifiques des personnes handicapés, la Convention
internationale relative aux droits des personnes handicapés a pour objet de promouvoir, protéger
et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés
fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité
intrinsèque. Elle vise lutter contre toutes les formes de discrimination, de distinction, d’exclusion
ou de restriction «fondée sur le handicap » et « qui a pour objet ou pour effet de compromettre
ou réduire à néant la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les
autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales dans les domaines
politique, économique, social, culturel, civil ou autres. La discrimination fondée sur le handicap
comprend toutes les formes de discrimination, y compris le refus d’aménagement raisonnable».
Le Niger a adhéré à cet important instrument, mais plus, il a tenté plusieurs actions
d’internalisation et de mise en mise en œuvre au niveau interne. Entre autres, le décret N° 96264/PRNIMDSPPF/PE du 15 Août 1996 fixant les modalités d'application de l'ordonnance n093 0]2 du 02 mars 1993 déterminant les règles minima relatives à la Protection sociale des
personnes handicapées, l’ordonnance N°93-012 du 02 Mars 1993 en vue de favoriser l’intégration
sociale et économique des handicapés, le décret N° 96-456/RPN/MSP art. 9 alinéa 2, portant
exonération de frais d’hospitalisation pour les handicapés, l’ordonnance N°93-012 du 02 Mars
1993 déterminant les règles minima relatives à la protection sociale des personnes handicapées.
Parallèlement à ce processus d’internalisation et de mise en œuvre des droits des handicapés,
l’Etat du Niger s’est engagé, en relation avec les partenaires au développement, et ce depuis
l'année 2000, dans la mise en œuvre de plusieurs politiques dites de développement et de
réduction de la pauvreté. Les programmes ont été aussi multiples que variés : le Document cadre
de politique économique et financière, la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé, la Facilité
pour la Réduction de la Pauvreté et la croissance. Mais suite aux insuccès de ces programmes et
de ces politiques, ont fait suite l’éligibilité du Niger à l'Initiative des Pays Pauvres très Endettés
(IPPTE) et l’élaboration du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté et
mis en œuvre depuis 2002. La SRP révisée deviendra la SDRP. Et ce document intègre les droits
des groupes vulnérables, des personnes handicapées stratégiques.
La SDRP fait une analyse diagnostique de la situation des personnes en termes : « Selon les
résultats du RGPH, 80.035 personnes présentent un handicap. Celles-ci représentent 0,7% de la
population résidente totale. Au niveau national, 33,4% des personnes handicapées présentent des
handicaps multiples. Les personnes handicapées des membres inférieurs représentent 13,4%, les
aveugles 11,45%, les sourds 10,6%. Environ deux personnes handicapées sur 100 (1,85%) soufrent
de la lèpre et une personne handicapée sur 10 (10,23%) souffre d’un déficit mental. On constate
également que près de 4 personnes handicapées sur 5 (78%), dont l’âge est supérieur ou égal à 6
ans, sont sans niveau d’instruction. Seules 7,3% des personnes handicapées ont un niveau
d’instruction primaire et 10,7% un niveau d’instruction coranique. Au niveau national, la population
des personnes handicapées présente un taux d'activité de 47,2%. On constate que 58,7% des
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personnes handicapées actives sont des hommes et 31,3% sont des femmes. La situation varie
cependant suivant le milieu de résidence. Les personnes handicapées sont victimes de
marginalisation et d’insuffisance d’encadrement professionnel et technique. Au sein de ce groupe,
la situation des personnes atteintes de maladies mentales est particulièrement difficile. En
effet, ces personnes sont très souvent abandonnées par leurs familles. Marginalisées dans la
société, elles bénéficient d’une faible protection sociale au niveau des services de santé. Leur
survie et leur réinsertion en cas de guérison constituent des préoccupations majeures.» (SDRP, p.
61).
La SDRP a six (6) axes stratégiques, le 4ème axe stratégique, est intitulé « La réduction des
inégalités et le renforcement de la protection sociale des groupes vulnérables ». Il vise, entre
autres, à « assurer la protection juridique des personnes handicapées, assurer la promotion
sociale des personnes handicapées» (SDRP, p. 107).
II.
Justificatif du Manuel et des sessions de formation :
Ainsi, comme on peut le constater, la ratification des instruments relatifs aux droits des
handicapés, semble indiquer une réelle volonté politique de l’Etat, mais la situation indique bien
que la situation est très préoccupante.
Malgré l’ordonnance N°93-012 du 2 Mars 1993, le début de mise en œuvre attendra Juillet
2006, soit 15 ans après, suite à l’audience accordée par le Président de la République à la
délégation des Fédérations nigériennes des personnes handicapées, du 27 Juillet 2006. Le quota
des 5% pour l’intégration à la Fonction Publique, consacrés par les textes sera confronté à la
résistance des responsables. Si alors une audience a permis l’intégration d’une première vague de
150 personnes, en fin décembre 2008 , et que la mise à disposition a démarré pour la deuxième
vague de deux dossiers, alors que les textes étaient ineffectifs depuis près de 15 ans, cela
dénote de l’importance du plaidoyer auprès des institutions et des différents « stakeholders »
concernés par la question des droits des groupes vulnérables en général, des personnes
handicapées en particulier.
• Quel est l’objectif de ce manuel ?
L’élaboration d’un Manuel et de l’organisation des sessions de formation en plaidoyer,
relève même de l’urgence. Le manuel servira d’outil de formation adaptable à des
formations à l’intention ou des militants, ou des structures et réseaux de personnes
handicapées. Ce manuel de référence a pour objectif de renforcer les capacités des
associations en matière d’élaboration et de mise en œuvre de leurs activités de plaidoyer. Il
est basé sur l’idée que chaque personne pratique le plaidoyer ou se trouve à chaque instant de
son existence, au foyer ou au sein de la communauté. Et sur la base de l’expérience personnelle
de chacun, les principes et méthodes du plaidoyer peuvent être facilement assimilés par les
acteurs associatifs dans la mesure où ces derniers les pratiquent quotidiennement. Ce manuel
de référence à pour objet de présenter des définitions de concepts et de présenter des outils
et des illustrations pouvant éclairer les acteurs associatifs dans leurs campagnes de plaidoyer.
La valeur ajoutée de ce manuel serait alors d’offrir une méthodologie leur permettant
d’organiser ces activités dans un cadre cohérent, formel et systématique.
•
A qui est destiné ce manuel ?
Par les choix pédagogiques, les stratégiques, le choix des exemples et des types
d’exercices, ce guide a été élaboré à l’intention des personnes handicapées non
alphabétisées issus des ongs et associations nigériennes de personnes handicapées.
Mais par sa structure, son contenu et sa démarche pédagogique générale, il est
destiné à toutes les formations en plaidoyer destinées aux personnes handicapées,
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qu’il s’agisse des structures ou des fédérations de structures des personnes
handicapées.
III. Esprit du manuel:
Au regard du champ d’intervention qui est la promotion et la protection des droits des personnes
handicapés, et au regard du public cible, il s’avère nécessaire de mettre en place une démarche
méthodologique et pédagogique, qui permettra aux participantes et participants, en même temps
qu’ils (elles) s’approprient le concept du plaidoyer, d’internaliser et d’intégrer ces outils dans le
champs des droits des personnes handicapés.
Pour ce faire, le manuel sera adapté au niveau du public cible et intègre un module introductif sur
les droits des personnes handicapés. Et cela pour deux raisons. D’abord parce que le plaidoyer
s’applique toujours sur un champ précis : les droits de l’homme, les droits de la femme, le sport,
etc. Et ici, il s’agit du droit des personnes handicapées. Ensuite, et pour la première raison, les
participantes et participantes doivent s’approprier d’abord les droits des personnes handicapés
pour ensuite envisager l’application du plaidoyer.
IV. Structure des modules.
Le manuel est composé de six modules. Chaque module est structuré ainsi qu’il suit:
Objectif général :
Activités:
• Séquence 1:
• Séquence 2:
• Séquence 3:
• Séquence 4:
Les activités sont réparties en séquences qui suivent l’ensemble des objectifs du Module traité.
Stratégies d’apprentissages: Il s’agit des stratégies dans la formation des adultes.
Matériel didactique : Parce que le groupe cible est non alphabétisé, les supports nécessitant
l’usage de la langue française ne seront pas priorités. Le dialogue sera direct et interactif entre
les apprenants et les formateurs et entre les apprenants eux-mêmes.
V.
Structure de chaque séquence
Durée:
Objectifs d’apprentissage de la séquence
Méthode pédagogique:
Etape 1
Etape 2
Etape 3
La démarche pédagogique repose sur activités et des tâches pratiques en plusieurs étapes. Les
participants seront amenés à expérimenter l’exercice du plaidoyer à partir de cas pratiques et
sur des questions concrètes liées aux droits des personnes handicapées.
Contenu thématique:
Il s’agit ici d’extrait de référence ou d’éléments de contenu thématique sur le module.
VI.
Objectifs des sessions de formation
Contribuer à renforcer les capacités des OPH locales sur les techniques de plaidoyer
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Objectifs spécifiques:
• Maîtriser les différentes catégories des droits des handicapés,
• Comprendre l’importance du plaidoyer dans la réussite des projets des OPH
• Acquérir le contenu et les méthodes de plaidoyer (concept, notions, éléments
fondamentaux,
• Comprendre la démarche et les outils d’opérationnalisation d’une campagne de plaidoyer,
• Identifier et mettre en œuvre des actions de plaidoyer pour le respect des personnes
handicapées
VII. L’approche participative est utilisée comme méthodologie à travers :
• brainstorming
• exercice pratique
• étude de cas.
• exposés suivis d’échanges
• travaux en groupes
• plénière de restitution
• jeu de rôle pour la présentation
VIII. Administration de la cascade de trois sessions de formation: Les cinq (5) sessions
seront essentiellement pratiques.
Le contenu des modules feront l’objet d’exercice pratique d’appropriation des outils et
démarches, à travers le brainstorming, les exercices pratiques, les études de cas, les
exposés suivis d’échanges, les travaux en groupes et les jeux de rôle.
IX. Les outils à privilégier pour la formation :
• vidéo projecteur (Power Point)
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
• kit du participant
• fiche d’évaluation
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Module 1 : Pour débuter
Objectif général : aider les participantes et participants à s’approprier les objectifs et les
modalités de la formation.
Activités :
• Séquence 1: demander à chaque participant(e) de se présenter (identité, profession,
structure, faits marquant de la vie familiale, sociale ou professionnelle)
• Séquence 2 : présenter les objectifs et le programme de la formation : adoption du
planning
• Séquence 3 : recueillir les craintes et les attentes des participants (es)
• Séquence 4 : établir ensemble les règles de base dans une situation de formation et
d’apprentissage
Stratégies d’apprentissages :
• Usage des langues nationales
• brainstorming
• utilisation des cartes Zopp pour fixer les idées proposées et le tableau pour faire la
synthèse de chaque activité, à l’issue du brainstorming
Matériel didactique :
• carte Zopp
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
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Séquence 1: demander à chaque participant(e) de se présenter (identité, profession,
structure, faits marquant de la vie familiale, sociale ou professionnelle)
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage : Amener les participants et participantes à mieux se connaître
Contenu :
Les formateurs se présentent et demandent à chaque participant (e) de se présenter. Chaque
participant (e) est appelé (e) à donner un fait marquant, heureux ou malheureux, qui l’a marqué
dans sa vie et quel enseignement il en a tiré ?
Les formateurs prennent note en vue d’une synthèse finale qui fera ressortir les sources et
formes de discriminations et de violations des droits des personnes handicapées.
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Séquence 2 : présenter les objectifs, les résultats attendus et le programme
de la formation (adoption du planning)
Durée : 15 mn
Objectifs d’apprentissage : Les participants sont capables de :
• retenir les objectifs et les résultats attendus de la formation
• adopter le programme des 3 jours de travail
Contenu :
Les formateurs présentent les objectifs,
formation.
les résultats attendus et le programme de la
2.1. Les objectifs :
Objectif Général : Contribuer à renforcer les capacités des OPH locales sur les techniques
de plaidoyer.
Objectifs spécifiques:
•
•
•
•
acquérir des connaissances sur le plaidoyer (concept théorique, nuance lobbying/plaidoyer,
éléments fondamentaux…) ;
comprendre l’importance du plaidoyer dans la réussite des projets des OPH;
comprendre la démarche et les outils d’opérationnalisation d’une campagne de plaidoyer ;
identifier et mettre en œuvre des actions de plaidoyer pour le respect des droits des
personnes handicapées.
2.2. Résultats attendus :
• les connaissances des OPH locales sur le plaidoyer (concept théorique, éléments
fondamentaux…) sont renforcées.
• les OPH locales ont compris l’importance du plaidoyer dans la réussite de leurs projets
• les modules et outils utilisés pendant la formation servent d’outils pédagogiques pour leur
campagne de plaidoyer.
• à la fin de la formation, les OPH sont capables de rédiger et de mettre en œuvre des actions
de plaidoyer pour le respect de leurs droits et la prise en compte de leurs préoccupations
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Séquence 3 : recueillir les craintes et les attentes des participants (es)
Durée : 45 mn
Objectifs d’apprentissage : Les participants sont capables de :
• exprimer leurs attentes par rapport aux objectifs et contenus de la formation, à la
logistique et à la facilitation
• exprimer leurs craintes par rapport aux objectifs et contenus de la formation, à la
logistique et à la facilitation
Contenu :
• répertoire sous la forme de brainstorming des attentes
• répertoire sous la forme de brainstorming des craintes
La synthèse est portée et conservée au tableau en même temps les objectifs et les résultats
attendus jusqu’à la fin de la formation. Les formateurs y veilleront durant toute la formation et
en tiendront compte lors de l’évaluation finale.
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Séquence 4 : établir ensemble les règles de base dans une situation de formation et
d’apprentissage
Durée : 15 mn
Objectifs d’apprentissage: Les participants sont capables de :
Etape 1. Etablir de manière consensuelle les règles de conduite pendant les 3 jours
Etape 2. Respecter les règles qu’ils ont eux-mêmes établies.
Contenu:
• répertoire des normes et règles de conduite :
♦ s’écouter les uns et les autres
♦ être à l’heure
♦ se respecter les uns et les autres
♦ mettre sur mode silencieux les cellulaires
♦ participer activement
♦ etc.
• répertoire des tâches :
♦ 2 rapporteurs généraux
♦ rapporteur du jour
♦ chef de village
♦ l’œil et l’oreille
♦ gestionnaire du temps
♦ un animateur et une animatrice
• les responsables pour les tâches identifiées :
♦ volontaires
♦ désignés (à défaut)
♦ respect du genre dans les désignations.
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Module 2 : Introduction aux droits des personnes handicapées consacrés par les
instruments internationaux, régionaux et nationaux
Objectif général : Amener les participants (es) à s’approprier les droits humains fondamentaux
des personnes handicapées
Activités :
• Séquence 1 : les droits civils et politiques
• Séquence 2 : les droits sociaux et économiques
Stratégies d’apprentissages :
• usage des langues nationales
• brainstorming
• exercice pratique
• étude de cas
• exposés suivis d’échanges
• travaux en groupes
• plénière de restitution
• jeu de rôle pour la présentation
Matériel didactique :
• carte Zopp
• vidéo projecteur (Power Point)
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
• kit du participant
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Séquence 1 : les droits civils et politiques
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à s’approprier les droits civils et
politiques des personnes handicapées consacrées par les instruments internationaux et nationaux
Méthode pédagogique:
Le formateur définit les droits humains en général, les droits humains des personnes handicapées
Etape 2.
Les participants sont ensuite invités à se répartir en 5 groupes de 6 personnes. Sur la base des
définitions données, un cas pratique sera présenté ; chaque groupe est appelé à identifier et à
expliquer les catégories de droits civils et politiques des personnes handicapées, qui sont violées
Etape 3. Ensuite, suit une restitution en plénière des travaux de groupe
Etape 4.
Enfin le formateur fait une synthèse des résultas en faisant avec les participants/es, les
corrections nécessaires
Contenu :
I. Notions à définir : discrimination fondée sur le handicap, aménagement raisonnable
Définitions (Convention Article 2)
On entend par « discrimination fondée sur le handicap » toute distinction, exclusion ou
restriction fondée sur le handicap qui a pour objet ou pour effet de compromettre ou réduire à
néant la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de
tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales dans les domaines politique,
économique, social, culturel, civil ou autres. La discrimination fondée sur le handicap comprend
toutes les formes de discrimination, y compris le refus d’aménagement raisonnable ;
On entend par « aménagement raisonnable » les modifications et ajustements nécessaires et
appropriés n’imposant pas de charge disproportionnée ou indue apportés, en fonction des besoins
dans une situation donnée, pour assurer aux personnes handicapées la jouissance ou l’exercice,
sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés
fondamentales ;
II. Principes généraux (Article 3)
Les principes de la présente Convention sont :
• Le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de
faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes ;
• La non-discrimination ;
• La participation et l’intégration pleines et effectives à la société ;
• Le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant
partie de la diversité humaine et de l’humanité ;
13
•
•
•
•
L’égalité des chances ;
L’accessibilité ;
L’égalité entre les hommes et les femmes ;
Le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et le respect du droit
des enfants handicapés à préserver leur identité.
III. Les droits civils et politiques :
• Égalité et non-discrimination (Convention Article 5)
• Femmes handicapées (Convention Article 6)
• Enfants handicapés (Convention Article 7)
• Sensibilisation (Convention Article 8)
• Accessibilité (Convention Article 9)
• Droit à la vie (Convention Article 10)
• Situations de risque et situations d’urgence humanitaire (Convention Article 11)
• Reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d’égalité (Convention
Article 12)
• Accès à la justice (Convention Article 13)
• Liberté et sécurité de la personne (Convention Article 14)
• Droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants (Convention Article 15)
• Droit de ne pas être soumis à l’exploitation, à la violence et à la maltraitance (Convention
Article 16)
• Protection de l’intégrité de la personne (Convention Article 17)
• Droit de circuler librement et nationalité (Convention Article 18)
• Autonomie de vie et inclusion dans la société (Convention Article 19)
• Mobilité personnelle (Convention Article 20)
• Liberté d’expression et d’opinion et accès à l’information (Convention Article 21)
• Respect de la vie privée (Convention Article 22)
• Respect du domicile et de la famille (Convention Article 23)
• Participation à la vie politique et à la vie publique (Convention Article 29)
Etude de cas :
Monsieur Maurice est un ingénieur Nigérien qui, il y a cinq ans de cela avait eu un accident de
voiture suite auquel on lui a amputé une jambe. Cela ne l’avait pas empêché de faire son travail
comme il se doit. Il a été récemment recruté pour un poste de directeur général pour une
grande société dans la sous région, étant donné que son dossier a été choisi parmi plus de deux
cent candidats, on suppose qu’il doit être le meilleur. Le recrutement et les modalités
d’engagement ont été effectués via le net. Le jour de sa présentation à son service on remarque
que c’est un handicapé. La société décide de résilier le contrat parce que tout simplement il a
une seule jambe.
Question : Selon vous y t-il eu violation de droits ? si oui, quels sont les droits civils et
politiques qui ont été violés ?
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Séquence 2 : les droits sociaux et économiques
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à s’approprier les droits sociaux et
économiques des personnes handicapées consacrées par les instruments internationaux et
nationaux
Démarche pédagogique:
Etape 1.
Les participants sont invités à se répartir en 5 groupes de 10.
Etape 2.
Sur la base des définitions données à la séquence 1, un cas pratique sera présenté ; chaque
groupe est appelé à identifier et à expliquer les catégories de droits sociaux, économiques et
culturels qui sont violées.
Etape 3.
Ensuite, suit une restitution en plénière des travaux de groupe,
Etape 4.
Enfin le formateur fait une synthèse des résultas en faisant avec les participants/es, les
corrections nécessaires. Le formateur les amènera à retrouver les droits manquants dans le
répertoire, à repréciser en cas de besoin, la nature et la signification des droits.
Contenu :
Les droits sociaux, économiques et culturels :
•
•
•
•
•
•
Éducation (Convention Article 24)
Santé (Convention Article 25)
Adaptation et réadaptation (Convention Article 26)
Travail et emploi (Convention Article 27)
Niveau de vie adéquat et protection sociale (Convention Article 28)
Participation à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports (Convention Article
30)
Voir également Les textes nationaux (ordonnances, décrets, etc., et les droits consacrés
au niveau interne) en matière d’emploi et de santé, entre autres.
Etude ce cas :
Monsieur Maurice est un ingénieur Nigérien qui il y a cinq ans de cela avait eu un accident de
voiture suite auquel on lui a amputé une jambe. Cela ne l’avait pas empêché de faire son travail
comme il se doit. Il a été récemment recruté pour un poste de directeur général pour une
grande société dans la sous région étant donné que son dossier a été choisi parmi plus de deux
cent candidats on suppose qu’il doit être le meilleur. Le recrutement et les modalités
d’engagement ont été effectués via le net. Le jour de sa présentation à son service on remarque
que c’est un handicapé. La société décide de résilier le contrat parce que tout simplement il a
une seule jambe.
Question : Selon vous y t-il eu violation de droits ? Si oui, lesquels droits sociaux,
économiques et culturels, ont été violés ?
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Module 3 : Comprendre le concept de plaidoyer
Objectif général :
Activités :
• Séquence 1 : Définition, objectifs et les éléments fondamentaux du plaidoyer
• Séquence 2 : Niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs du plaidoyer
• Séquence 3 : Le processus décisionnel et les étapes de la prise de décision
Stratégies d’apprentissages :
• Usage des langues nationales
• brainstorming
• exercice pratique
• étude de cas.
• exposés suivis d’échanges
• travaux en groupes
• plénière de restitution
• jeu de rôle pour la présentation
Matériel didactique :
• carte Zopp
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
• kit du participant
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Séquence 1 : Définition, objectifs et éléments fondamentaux du plaidoyer
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à maîtriser les éléments fondamentaux
du plaidoyer
Démarche pédagogique:
Etape 1
A partir du brainstorming, le formateur recueille les notions et connaissances des participants
sur le plaidoyer, des expériences vécues de plaidoyer, en précisant les objectifs poursuivis et les
éléments fondamentaux qui entrent en ligne de compte.
Une synthèse reprenant la définition, les objectifs et les éléments fondamentaux du plaidoyer
est construite avec la participation de tous et de toutes.
Etape 2
Une expérience de plaidoyer est présentée aux participants/es. Les participants sont ensuite
invités à se répartir en 5 groupes de 10. Il leur est demandé de formuler de manière précise les
objectifs poursuivis et les éléments fondamentaux.
Etape 3
Une restitution est faite en plénière suivi d’une synthèse reprenant les acquis issus de l’étude de
Contenu :
Texte de référence en appui à la présentation
Définition du plaidoyer
L’acte de défendre une cause ou de la plaider peut ouvrir de nouvelles portes à la participation au
processus décisionnel pour le développement.
« Le plaidoyer, est une action visant à changer les politiques, positions ou programmes d’une
institution, quelle qu’elle soit.
Le plaidoyer, c’est argumenter pour défendre ou recommander une idée devant d’autres
personnes.
Le plaidoyer, c’est prendre la parole, attirer l’attention d’une communauté sur une question
importante et orienter les décideurs vers une solution.
Le plaidoyer, c’est travailler avec d’autres personnes et organisations pour faire une différence.
Le plaidoyer, c’est mettre un problème à l’ordre du jour, offrir une solution à ce problème et
mettre en place un soutien pour agir, tant au niveau du problème que de la solution.
Le plaidoyer peut viser à changer une organisation à l’échelle interne ou modifier un système
entier.
Le plaidoyer peut regrouper un grand nombre d’activités spécifiques à cours termes pour arriver
à une vision du changement dans le long terme.
Le plaidoyer consiste en différentes stratégies visant à influencer la prise de décisions aux
niveaux local, provincial, national ou international. Les stratégies peuvent comporter des activités
de « lobbying », de marketing social, d’information, d’éducation et de communication,
d’organisation communautaire ou maints autres stratagèmes.
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Le plaidoyer, c’est l’action de personnes participant à des processus décisionnels qui influencent
leur vie » (Ritu R. Sharma : Introduction au plaidoyer, Guide de formation, janvier 1997. p.
10)
Extrait de Jean-Calude Icart: Le plaidoyer. Promotion et défense d’une cause
Manuel de formation p. 11
Un autre terme largement utilisé dans la littérature sur le travail de représentation
communautaire est celui de lobby. Il est parfois utilisé comme un synonyme de «
représentation communautaire» ou de « plaidoyer ». En fait, il est à portée plus
restreinte et désigne une partie des actions d'une campagne visant à modifier ou à
proposer une politique.
Littéralement, le lobby désigne le vestibule, le hall, la salle des pas perdus d'un hôtel,
d'un théâtre ou de tout autre édifice important et qui souvent sert de salle d'attente.
Dans la tradition anglaise, c'est dans le lobby du parlement que le public pouvait
approcher les parlementaires et tenter d'influencer leurs votes lors de l'adoption de
projets de loi. Par extension, on a appelé lobby toute action menée par un groupe en
vue d'incliner les législateurs à appuyer ses intérêts particuliers.
On pense généralement que des activités de lobby, sous une forme ou une autre,
sont inévitables dans tout système politique. Ce terme est d'ailleurs passé au
français au sens de « groupe de pression » sur les pouvoirs publics, sur l'État. La
représentation communautaire va plus loin que chercher à influencer le processus
politique formel et les décideurs gouvernementaux, elle inclut aussi des tentatives
d'influencer l'opinion publique (ou des secteurs de cette opinion publique), ainsi que
d'autres secteurs sociaux.
Différentes composantes de la société civile (et donc, pas seulement les ONG) et de
la sphère économique tentent d'influencer l'État. Ces activités ne sont pas exemptes
de risques de conflits d'intérêt ou d'opacité, au point où plusieurs sociétés se sont
dotées de codes de conduite pour encadrer cette fonction.
18
Eléments fondamentaux du plaidoyer
•
•
•
•
•
•
•
•
Fixer un objectif de plaidoyer
Utiliser les données et la recherche
Identifier les publics du plaidoyer
Formuler et apporter les messages du plaidoyer
Mise en place de groupes de pression
Faire des présentations convaincantes
Mobilisation de fonds
Evaluer les efforts de plaidoyer
19
Séquence 2 : Niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs du plaidoyer
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage:
• Amener les participants à comprendre les niveaux d’intervention
• Amener les participants à identifier les cibles pertinentes et les artisans efficaces du
plaidoyer
Méthode pédagogique:
Etape 1
A partir du brainstorming, le formateur recueille les idées et connaissances des participants sur
les niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs d’une démarche de plaidoyer.
Une synthèse reprenant les niveaux d’intervention, cibles et artisans/acteurs du plaidoyer est
construite avec la participation de tous et de toutes.
Etape 2
Une expérience de plaidoyer est présentée aux participants/es. Les participants sont ensuite
invités à se répartir en 5 groupes de 6. Il leur est demandé d’identifier les niveaux
d’intervention, les cibles et artisans/acteurs qui sont entrés en jeu dans la démarche.
Etape 3
Une restitution est faite en plénière suivi d’une synthèse reprenant les acquis issus de l’étude de
cas
Contenu :
Description d’un cas pratique
Textes de référence en appui à la présentation
Extrait de Manuel pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de plaidoyer
Les cibles directes : Ce sont les décideurs qui ont le pouvoir effectif de changer, renforcer, amender une
loi, un règlement, un traité, une coutume etc. Leur décision affecte directement l’objectif de plaidoyer. Les
publics cibles primaires sont donc les acteurs directs du changement que l’on cherche à réaliser par des
actions de plaidoyer et sont représentés par les institutions suivantes, à titre non limitatif, du
gouvernement, du parlement, des autorités religieuses, etc.
Les cibles indirectes : ne décident pas du changement mais sont capables d’influencer très fortement les
décideurs dans un sens ou dans un autre dans la mesure où leurs opinions influencent les publics primaires :
ils peuvent favoriser ce changement ou s’y opposer. Ce groupe pourrait être très diverse, citons à titre
d’exemple: les conseillers, les partis politiques, les personnalités charismatiques ayant une grand prestige et
crédibilité, les médias, les syndicats et le public.
20
Extrait de Ritu R. Sharma : Introduction au Plaidoyer. Guide de Formation. Janvier 1997
Qu’est ce qu’un public primaire ?
Le public primaire comprend les décideurs qui ont l’autorité nécessaire pour affecter directement le
résultat de votre objectif. Ce sont les personnes qui doivent effectivement approuver le changement de
politiques. Ces décideurs sont les «cibles» primaires d’une stratégie de plaidoyer sans cette (ces)
personne(s), le changement n’aura pas lieu.
Exemple
Objectif de plaidoyer :
Voter une loi pour l’intégration des personnes handicapées diplômées au sein de la fonction publique.
Public primaire :
Le Ministère de la Fonction publique, le Ministère des affaires sociales, le Ministère des Finances, le
Parlement un rôle.
Qu’est ce qu’un public secondaire ?
Les publics secondaires c’est l’ensemble des personnes (individus et/ou groupes) qui peuvent influencer les
décideurs (ou le public primaire). Les opinions et les actions de ces groupes de «personnes influentes» sont
importantes pour atteindre l’objectif de plaidoyer dans la mesure où elles affectent les opinions, la volonté
et les actions des décideurs.
Certains membres d’un public primaire peuvent également représenter un public secondaire s’ils influencent
d’autres décideurs. Par exemple, le Premier Ministre et le Ministre de l’Education pourraient influencer
mutuellement leurs opinions. Aussi, ils sont les deux, un public primaire («cibles») et un public secondaire
(«personnes influentes»).
En plus, votre public secondaire peut contenir des forces de résistance, voire d’opposition à votre objectif.
Dans un tel cas, il est extrêmement important d’inclure ces groupes sur votre liste, d’apprendre plus à leur
propos et d’en tenir compte dans votre stratégie.
Exemple
Objectif de plaidoyer :
Voter une loi pour l’intégration des personnes handicapées diplômées au sein de la fonction publique.
Public secondaire possible :
Personnel clé des membres du Parlement, conseillers auprès du Ministre de la Fonction publique, du les
partis politiques présents à l’Assemblée Nationale, etc.
Qu’est ce qu’un public de décideurs ?
•
•
politiciens (locaux, provinciaux, épouses de politiciens nationaux)
médias entreprises ou chefs d’entreprise groupements féminins
21
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
organisations non gouvernementales
représentants ministériels
groupes communautaires
grands électeurs
groupes religieux/églises
organes des Nations Unies
partis politiques
membres du gouvernement
organisations syndicales
sociétés multinationales
chercheurs et universités
organisations de service direct
professionnels
praticiens réputés
leaders de l’opposition
dirigeants d’opinion
rédacteurs de discours
et beaucoup d’autres...
Identifier les publics cibles
Carte de Politiques 1 : Carte d’Identification des Publics
«La cartographie pour la prise de décisions» est un outil utilisé pour identifier et mieux connaître les
publics d’importance critique. La première étape de la cartographie en matière de politiques est de faire une
liste des décideurs-clés et des personnes et groupes qui peuvent influencer ces décideurs. Classer les
décideurs en fonction de leur importance est également extrêmement utile pour planifier votre stratégie.
Si vous n’êtes pas sûr, ou si vous ne savez pas, vous devrez faire une recherche. Déterminer les décideurs
et les publics qui sont importants est une tâche constante pour les responsables du plaidoyer.
L’étude de cas suivant utilise une carte pour identifier les publics éventuellement concernés par l’éducation
des filles.
Carte de Politique 1 : Quels sont vos publics ?
Objectif de plaidoyer : Faire voter une loi pour financer la construction de 100 écoles communautaires pour
filles.
«Cibles» public primaire
«Personnes influentes» public secondaire
Il arrive parfois qu’il soit difficile de retenir tous les concerné parmi les publics-cibles (primaires et
secondaires). Dans ce cas, on pourrait utiliser les critères pour établir une liste prioritaire des publicscibles. Par exemple :
1.
2.
3.
le rôle exact du public dans la décision,
la facilité d’accéder au public,
le temps disponible.
22
Séquence 3 : Le processus décisionnel et les étapes de la prise de décision
Durée: 60 mn
Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à comprendre le processus décisionnel
du plaidoyer
Démarche pédagogique:
Etape 1
Un domaine de plaidoyer est identifié par les participants/es.
Etape
•
•
•
•
2. Un brainstorming est organisé à l’effet d’identifier les points suivants :
les niveaux d’intervention,
les cibles,
les artisans/acteurs
les processus de prise de décision et ses différentes étapes
Etape 3. Une synthèse qui reprend l’ensemble du processus et qui en donne une nette visibilité de
nature à aider les participants /es à s’approprier le processus décisionnel
Contenu :
Etude de cas : Récit d’une expérience de plaidoyer et analyse et présentation du processus
décisionnel et des différentes étapes de la prise de décision.
Texte de référence en appui à la présentation
Le processus décisionnel/Etapes de la prise de décision
Extrait de Ritu R. Sharma : Introduction au Plaidoyer. Guide de Formation. Janvier 1997
Processus formel
Le processus formel est la procédure officielle de prise de décisions, telle que stipulée par la loi, ou les
documents des procédures ou des politiques organisationnelles. Par exemple, au sein d’une organisation ou
d’une institution, les réglementations en vue d’instituer des changements de politiques devront être
approuvées par le conseil d’administration pour être officiellement applicables, ou même pour faire l’objet
de vote au niveau d’une assemblée générale.
Processus informel
Il s’agit d’activités et de procédures qui se déroulent simultanément au processus formel mais qui ne sont
pas demandées par la loi, la politique ou la procédure organisationnelle. Par exemple, le président d’une
organisation peut discuter à titre informel du changement de politiques proposé avec chaque membre du
conseil d’Administration avant que le conseil ne se rencontre pour voter à propos de cette question.
Processus alternatif
Un processus qui se passe entièrement à l’extérieur du processus officiel. Par exemple, si le président de
l’organisation ne veut pas soumettre une décision au conseil d’Administration, il peut décider que le
changement de politiques n’est pas un changement majeur et que, par conséquent, il ne demande pas un vote
du conseil. Ensuite, il discute le changement avec le personnel-clé, prend une décision et exécute le
changement sans action «officielle.»
23
Les étapes de la prise de décisions :
Avant de commencer à analyser le processus décisionnel spécifique sur lequel vous travaillez, il est bon
d’examiner les cinq étapes fondamentales de la prise de décisions. Bien que les méthodes, procédures et
techniques exactes varient beaucoup d’une institution à l’autre, ces cinq étapes sont présentes, d’une
manière ou d’une autre, dans tous les processus décisionnels.
Etape 1 :
Création d’idées/propositions de politiques au sein de l’entité décisionnelle. Un thème est ajouté au plan
d’action d’une institution. L’institution élabore une proposition en matière de politiques. Les idées de la
proposition peuvent venir de l’extérieur ou de l’intérieur de l’organisation.
Etape 2 :
Introduction formelle de la proposition de politiques au processus décisionnel. Le processus décisionnel
formel pour la proposition commence. Par exemple, un projet de loi est présenté au Parlement, une
proposition est envoyée au Conseil d’administration, aux fins d’examen, où tel article est ajouté à l’ordre du
jour d’une réunion ministérielle.
Etape 3 :
Examen et délibération. La proposition est discutée, débattue et, peut-être, modifiée. Par exemple, cette
étape peut prendre la forme d’une discussion entre un groupe de décideurs ou d’un débat à l’Assemblée
nationale.
Etape 4 :
La prise de décision. La politique proposée est approuvée ou rejetée officiellement. Par exemple, un vote est
organisé pour ou contre ou alors les décideurs arrivent à un consensus ou encore un ou plusieurs décideurs
prennent une décision.
Etape 5 :
Le suivi de la décision : c’est-à-dire la mise en œuvre de la politique ou le retour à l’étape précédente. Si la
proposition est approuvée, on peut passer au niveau suivant de la prise de décisions. Par exemple, la
proposition peut passer d’un conseil à l’Assemblée nationale entière. Si la proposition est acceptée au niveau
décisionnel le plus haut, elle sera mise en œuvre. Si la proposition est rejetée, elle risque de revenir aux
étapes précédentes pour être modifiée ou réenvisagée.
24
Module 4 : Planification stratégique du plaidoyer
Objectif général : aider les participants/es à concevoir et élaborer une planification
stratégique
Activités :
• Séquence 1 : Identification des problèmes, sélection des solutions, et qualités requises
pour résoudre un problème de plaidoyer
• Séquence 2 : Détermination d’un objectif de plaidoyer
• Séquence 3 : Analyse des parties prenantes (acteurs ou artisans) et analyse et sélection
des cibles du plaidoyer
• Séquence 4 : Concevoir les idées de messages et sélectionner les canaux et outils du
plaidoyer
Stratégies d’apprentissages :
• Usage des langues nationales
• brainstorming
• exercice pratique
• étude de cas.
• exposés suivis d’échanges
• travaux en groupes
• plénière de restitution
• jeu de rôle
Matériel didactique :
• carte Zopp
• vidéo projecteur
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
• kit du participant
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Séquence 1 : Identification des problèmes, sélection des solutions, et qualités requises
pour résoudre un problème de plaidoyer
Durée : 60mn
Objectifs d’apprentissage : amener les participants à identifier les problèmes, les solutions
et les qualités requises pour résoudre un problème de plaidoyer
Démarche pédagogique :
Etape 1. Le formateur explique brièvement ce que c’est qu’un problème.
Etape 2. Les participants sont appelés à identifier des problèmes liés aux droits des personnes
handicapées.
Etape 3. Un problème est choisi de manière consensuelle. Les participants/es sont invités à
identifier les solutions probables et les qualités requises pour le résoudre
Contenu
Etude de cas :
• situation de l’accès à l’emploi pour les personnes diplômées et handicapées de nationalité
nigérienne,
• accès à l’école pour les enfants des personnes handicapées de la Commune Niamey I,
• accès aux soins de santé pour les femmes handicapées de la Communauté urbaine de
Niamey.
26
Séquence 2 : Détermination d’un objectif de plaidoyer
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage: aider les participants/es à formuler de manière rigoureuse un
objectif de plaidoyer
Démarche pédagogique
Etape 1. Le formateur explique brièvement ce que c’est qu’un objectif et l’importance d’avoir
des objectifs dans la vie. Ensuite, il explique ce que c’est qu’un objectif de plaidoyer.
Etape 2. Les participants sont appelés à formuler des objectifs de plaidoyer pour l’ensemble des
problèmes identifiés à l’Etape 2 de la Séquence 1.
Etape 3 Retour à l’Etape 3. Il est demandé aux participants/es, de formuler l’objectif de
plaidoyer spécifique au problème formulé à l’Etape 3 de la Séquence 1.
Contenu thématique :
Exercice :
Faire un listing de quatre ou cinq droits des personnes handicapées et formuler chacun un
objectif de plaidoyer.
Définir l’objectif du plaidoyer
1. Qu’appelle-t-on un objectif de plaidoyer ?
Un objectif de plaidoyer vise à changer les politiques ou les programmes des gouvernements, des
institutions ou des organisations.
Votre objectif de plaidoyer est ce que vous voulez changer, de combien et quand. Généralement,
le délai pour un objectif de plaidoyer sera de 1 à 3 ans.
Un objectif est une étape progressive et réaliste vers la réalisation d’un but plus général ou
d’une vision. L’objectif doit se concentrer davantage sur une mesure spécifique que peut prendre
une institution.
2. Comment déterminer un objectif de plaidoyer ?
Choisir les objectifs est un processus qui implique : Une négociation entre ce que nous devons
faire, ce que nous voulons faire, ce que nous pouvons faire. L’objectif du plaidoyer serait enfin le
résultat de cette négociation;
Il n’est pas nécessaire de se fixer plusieurs objectifs à la fois. Tout dépend de la nature de vos
objectifs, du contexte externe (difficultés escomptées) et de vos capacités à les réaliser
(moyens humains et financiers, capacités de mobilisation, notoriété, etc.)
L’objectif doit être:
Spécifique : impliquant une demande et un résultat à atteindre très précis.
Réaliste : tient compte du contexte externe et du degré d’acceptabilité éventuelle au niveau
social, politique, etc.
27
Réalisable : tient compte du contexte interne à votre organisation et ou de votre réseau à
influer positivement et efficacement sur le contexte externe.
Approprié : l’objectif appuie-t-il vos buts de plaidoyer?
Mesurable : permet d’évaluer le degré de sa réalisation
28
Séquence 3 : Analyse des parties prenantes (acteurs ou artisans) et analyse et sélection
des cibles du plaidoyer
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage : conduire les participants/es à analyser les parties prenantes,
les cibles et à sélectionner les cibles du plaidoyer.
Démarche pédagogique
Etape 1. Il est demandé aux participants de se rappeler de l’objectif de plaidoyer précédent et
d’en déterminer :
• déterminer les solutions, et qualités requises pour résoudre le problème
• de faire l’analyse des parties prenantes
• de faire l’analyse des cibles
• de faire la sélection des cibles du plaidoyer
Etape 2. Une synthèse de la démarche est faite et visualisé au tableau.
Contenu
Exercice :
Application de l’ensemble des étapes sur l’objectif de plaidoyer spécifique au problème formulé à
l’Etape 3 de la Séquence
29
Séquence 4 : Concevoir les idées de messages et sélectionner les canaux et outils
du plaidoyer
Durée :
Objectifs d’apprentissage : amener les participants/es à maîtriser les techniques de conception
des messages et à sélectionner les canaux et outils du plaidoyer
Démarche pédagogique :
Etape 1
Il s’agit ici de donner une suite à l’exercice précédent:
Sur la base de la synthèse de l’Etape 2 de la Séquence 3, les participants répartis en 5 groupes
de 10 personnes:
• conçoivent les messages,
• sélectionnent les canaux,
• les outils du plaidoyer
Etape 2
Une restitution est faite en plénière suivi d’une synthèse faite par le formateur
Contenu
Exercice pratique:
Un problème et un objectif de plaidoyer sont formulés en plénière.
Les participants sont invités à formuler
• quelques messages pertinents,
• identifier les canaux,
• sélectionner les outils du plaidoyer
Texte de référence en appui à la présentation
Définition
Qu’est ce qu’un message ?
Un «message» est un énoncé succinct et convaincant sur votre but de plaidoyer qui saisit bien ce
que vous voulez réaliser, pourquoi et comment. Et puisque le but sous-jacent d’un message est de
pousser à l’action, votre message devrait inclure l’action spécifique que vous aimeriez que le
public prenne.
Exemple
30
Voici un message pour des parlementaires :
«Faire participer les hommes est capital si on veut atteindre les buts de planification familiale au
Kenya. Investir dans des programmes d’éducation en matière de planification familiale pour les
hommes permet de diminuer les taux de natalité. Votez dès à présent la loi sur le partenariat
familial avec les hommes.»
Parfois, les messages de planification familiale sont abrégés et deviennent des slogans tels que :
«Les pères comptent : Soutenir le partenariat de la planification familiale avec les hommes.»
Cinq éléments-clés des messages
Le contenu effectif en lui-même n’est qu’une partie d’un message. D’autres facteurs non verbaux,
tels que la personne qui présente le message, le lieu où se déroule le message ou le bon moment
du message sont aussi importants, ou plus importants que le contenu tout seul. En outre, il arrive
parfois que ce qui n’est pas dit envoie un message plus percutant que ce qui est dit.
Contenu/idées : Quelles sont les idées que vous voulez communiquer ? Quels sont les arguments
à utiliser pour persuader votre public ?
Langage : Quels sont les mots que vous choisirez pour faire passer clairement et efficacement
votre message ? Existe-t-il des mots que vous devriez utiliser ou ne pas utiliser ?
Source/messager : A qui répondra le public, qui trouvera-t-il crédible ?
Forme : Quelles sont les manières dont vous présenterez le message pour un impact maximum ?
A savoir une réunion, une lettre, un dépliant ou une publicité radiophonique ?
Temps et lieu : Quel est le meilleur moment pour apporter le message ? Existe-t-il un endroit où
vous pourriez apporter votre message qui renforcerait sa crédibilité ou lui conférerait plus de
poids politique ?
Eléments des messages en matière de politiques
•
•
•
•
Ce que vous voulez réaliser (quoi) ;
Pourquoi vous voulez le réaliser (résultat positif de l’action prise et/ou conséquence
négative de l’inaction) ;
Comment vous vous proposez de le réaliser ;
L’action que vous aimeriez que le public visé prenne.
31
Module 5 : Opérationnalisation de la stratégie de plaidoyer
Objectif général: aider les participants à maîtriser à opérationnaliser une stratégie de
plaidoyer
Activités:
Séquence 1
Séquence 2
Séquence 3
Séquence 4
: Techniques d’influence du processus décisionnel
: Construction des alliances/ Partenariat avec les médias
: Mobilisation des ressources
: Elaboration du plan de suivi évaluation
Stratégies d’apprentissages :
• brainstorming
• exercice pratique
• étude de cas.
• exposés suivis d’échanges
• travaux en groupes
• plénière de restitution
• jeu de rôle pour la présentation
Matériel didactique :
• carte Zopp
• vidéo projecteur (Power Point)
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
• kit du participant
32
Séquence 1 : Techniques d’influence du processus décisionnel
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques d’influence du processus décisionnel
Démarche pédagogique
Etape 1
Identifier un objectif de plaidoyer sur la base d’un droit
Etape 2
Identifier les techniques pour influencer le processus décisionnel
Contenu
Etude de cas:
Droit au logement
Droit à un niveau de vie satisfaisant
Droit à l’emploi
33
Séquence 2 : Construction des alliances/ Partenariat avec les médias
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage: aider les participer à construire les alliances et instituer un
partenariat avec les medias
Démarche pédagogique
Etape 1
Identifier un problème et formuler un objectif de plaidoyer
Etape 2.
Identifier les intervenants potentiels
Etape 3.
Construire les alliances
Contenu
Cas pratique:
Droit à l’éducation des enfants des personnes handicapées au sein de la communauté urbaine de
Niamey
34
Séquence 3 : Mobilisation des ressources
Durée : 60mn
Objectifs d’apprentissage: aider les participants à maîtriser les stratégies de mobilisation
des ressources
Démarche pédagogique:
Etape 1.
Identifier un objectif de plaidoyer
Etape 2.
Evaluer les ressources nécessaires
Etape 3.
Elaborer les stratégies de mobilisation des ressources nécessaires en vue de l’atteinte de
l’objectif
Contenu
Cas pratique : droit à l’éducation et à la formation des personnes handicapées
Texte de Référence pour la présentation
Vous avez fixé vos buts et élaboré votre stratégie. Il ne reste qu’un élément—les ressources
pour traduire votre plan dans la réalité. Il existe maints parallèles entre la mobilisation de fonds
et le plaidoyer lui-même. Cela demande des buts réalistes, des publics ciblés, des messages
convaincants pour arriver à ces publics, des alliances qui ont été forgées et des relations de
confiance ainsi que la compréhension des tactiques des processus décisionnels dans les
institutions de bailleurs de fonds. Grâce aux compétences et techniques que vous avez acquises
lors des huit modules précédents, la mobilisation de fonds devrait vous venir naturellement.
Trop souvent, la mobilisation de fonds reste ignorée comme «le parent pauvre» du plaidoyer.
C’est le dernier article de l’ordre du jour ou la dernière tâche de la journée. Mais sans
ressources, votre effort ne pourra pas survivre. Aussi, il est important de chercher les
ressources et de faire de cette activité une partie intégrante de votre stratégie. Si vous
travaillez dans un groupe, vous devriez choisir quelqu’un qui a de l’expérience et qui est
compétent pour la mobilisation de fonds et qui sera responsable d’obtenir des ressources.
En plus, vous devriez chercher à élargir et à diversifier votre base de financement. Evitez d’être
trop dépendant d’une fondation, des bailleurs de fonds internationaux ou du soutien de l’Etat. La
dépendance face à une ou plusieurs sources peut mener à des conflits d’intérêt, nuire à votre
programme et vous laisser sans financement lorsque changent les priorités des bailleurs de
fonds.
A. Le processus de mobilisation de fonds
Méthodes de mobilisation de fonds
Il existe un nombre infini de manières d’obtenir des ressources pour votre travail. Aussi, essayez
des choses différentes et, si quelque chose marche bien, continuez à le faire. La mobilisation de
35
fonds n’a pas besoin d’être un travail pénible, faites appel à votre imagination et divertissez-vous
en le faisant ! Voici quelques suggestions sur la manière dont vous pourriez commencer :
• Demandez des cotisations aux individus ou organisations
• Demandez des contributions en nature
• Organisez des événements de mobilisation de fonds, par exemple, des dîners, des
concerts, des festivals de film, des pique-niques, etc.
• Encouragez d’importantes contributions individuelles
• Cherchez à obtenir des contributions des grandes sociétés
• Vendez des produits tels que l’artisanat, des articles promotionnels etc.
• Cherchez à obtenir des dons des fondations et de bailleurs de fonds internationaux
• Gagnez les dons et contrats nationaux ou des collectivités locales
• Encouragez les dons au moment des fêtes (par exemple, les donations de Noël)
• Organisez des enchères des biens et produits donnés
• Organisez une loterie pour les prix donnés
• Vendez un espace publicitaire dans les bulletins ou autres publications.
Quelles sont les autres idées de mobilisation de revenus que vous avez ? Décrivez-les.
Quelles sont les techniques de mobilisation de revenus que vous pouvez utiliser pour réunir des
ressources pour votre plaidoyer ?
Donations
Les donations peuvent être variées et créatives. Les individus ou organisations peuvent donner :
• de l’argent
• main d’oeuvre
• une contribution en nature (équipement, espace de bureau, fournitures, etc.)
• de l’expertise (de l’assistance technique ou pour les programmes)
• un soutien administratif
• des locaux pour les réunions et les événements
Si vous êtes chargé de la mobilisation de fonds, vous devez voir quels sont les bailleurs de fonds
qui pourraient contribuer à votre effort. Les sources peuvent être diverses. En voici quelques
unes :
• individus
• société du secteur privé (y compris les multinationales)
• les fondations philanthropiques et les bailleurs de fonds
• les initiatives parrainées par le gouvernement
Rappelez-vous qu’il faut étudier attentivement toutes les sources de financement possibles.
Parfois, certaines sociétés ou entreprises vont soutenir des initiatives dans les communautés
dans lesquelles elles travaillent mais d’autres bailleurs de fonds attacheront des conditions ou
des préalables à leurs donations. Vérifiez bien que ces conditions ne compromettent pas vos
objectifs de plaidoyer. Si leurs conditions peuvent entrer en conflit avec vos buts, il vaut peutêtre mieux ne pas accepter leur argent ou contribution car cela pourrait nuire à votre but de
plaidoyer.
Les bailleurs de fonds en tant que votre public
A l’instar d’autres publics, il existe une certaine information, un certain langage et un certain
style de présentation qui suscitera une réponse positive auprès des sources de financement. Vous
devez étudier individuellement chacun de vos financiers pour voir quels sont ses intérêts et
préférences. Toutefois, il existe certains conseils qu’on peut donner sur ce que les financiers
aiment voir généralement :
36
•
•
•
•
•
•
•
•
Une organisation ou une activité qui fonctionne bien et qui est gérée de manière efficace
et surtout transparente.
La stabilité financière. Les financiers voudront peut-être voir l’information budgétaire
des années passées ainsi que les projections futures.
Des exemples de programmes réussis.
Une bonne stratégie et une chance raisonnable que vous atteindrez vos buts.
Qu’est-ce qui distingue votre travail d’autres organisations dans le même domaine ?
Les raisons faisant que votre travail est important et nécessaire.
S’ils vous ont donné de l’argent par le passé, ils voudront savoir exactement ce que leur
contribution a permis d’accomplir.
Offrez une information sur votre propre organisation ainsi que sur les réputations et
réussites des membres du groupe faisant partie d’autres organisations. Dans ce cas, vous
devrez élaborer une stratégie très solide pour atteindre des buts réalistes.
Suggestions générales pour la mobilisation de fonds
Trouvez les types d’organisations que le bailleur de fonds a financées par le passé, combien il
donne en général et quels sont ses intérêts actuels. Un rapport annuel contiendra une grande
partie de cette information.
• Faites attention de ne pas accepter des donations, des dons ou contrats qui ne sont pas
compatibles avec vos buts de plaidoyer. Vous ne voulez pas laisser au bailleur de fonds le
contrôle de votre programme ou stratégie.
• Evitez de dépendre de quelques sources ; cherchez à diversifier votre base de
financement.
• Nommez une personne qualifiée participant à votre effort et demandez-lui de présider
les activités de mobilisation de fonds. Cela garantit que quelqu’un fait attention à la
mobilisation de fonds (en plus de vous-même) et rend compte des activités au groupe.
• Rappelez-vous que tous les financiers, surtout les fondations, ont leurs propres
programmes idéologiques et programmatiques ; allez voir des fondations dont les idéaux
sont proches des vôtres.
• Comme pour le plaidoyer, ce sont les relations qui sont l’élément pivot. Investissez temps
et énergie pour apprendre à connaître les personnes dans les organismes de financement.
• Un grand nombre de fondations donnent généralement des avances de démarrage ou un
soutien spécial au projet plutôt qu’un soutien général continu. Peut-être pourriez-vous
présenter des propositions de projets spécifiques plutôt que des propositions pour les
frais généraux.
• La mobilisation de fonds par le biais des membres a de nombreux avantages. Non
seulement cela vous aide à éviter de «se faire acheter» mais cela donne également aux
membres un bon sentiment de leur propre pouvoir lorsqu’ils voient ce que les
contributions sont en train d’accomplir.
• Des événements de mobilisation de fonds tels que les dîners font payer aux participants
plus que le coût effectif du dîner. La différence entre le prix de la participation et le
coût effectif du dîner devient votre profit. Lorsque vous organisez ce type d’événements
ne soyez pas trop extravagant ! Gardez le prix du billet à un niveau raisonnable et,
ensuite, fixez le coût de revient par personne à 20%–50% de moins que le prix du billet.
(Par exemple, si vous pensez que les gens viendront pour $25 par personne, gardez le
coût par personne à $12,50.)
37
Séquence 4 : Elaboration du plan de suivi évaluation
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques d’élaboration d’un plan de suivi
Démarche pédagogique :
Etape 1
Présentation d’un programme de plaidoyer
Etape 2
Elaboration un plan de suivi
Etape 3
Elaborer un plan d’évaluation
Contenu
Cas pratique : Présentation d’un programme de plaidoyer
Texte de référence à l’appui de la présentation
Comment assurer le suivi et l’évaluation de votre campagne de
plaidoyer ?
L’évaluation permet d’assurer que les objectifs ont été atteints ou non. Lorsque l’objectif
n’est pas atteint, la stratégie globale devra être révisée et le travail de plaidoyer reprend sa
course à moins qu’il soit impossible de relever le défi.
Qu’est ce que le suivi/ évaluation et pourquoi faire?
Le suivi c’est la surveillance et l’analyse de façon régulière, périodique ou continue du
déroulement des activités prévues dans le plan d’action afin de s’assurer que les ressources et
activités permettent d’obtenir les résultats escomptés et les corriger. On l’appelle également
Monitoring.
L’évaluation c’est la comparaison entre les prévisions et les réalisations d’une intervention
en vue de déterminer si des activités données ont permis d’atteindre les objectifs fixés à
l’avance.
Le suivi/ évaluation est un système qui remplit trois fonctions :
• Informer
• Apprécier l’efficacité et l’efficience des activités de plaidoyer et approfondir l’analyse
• des problèmes à résoudre et des ajustements nécessaires à apporter au fur et à mesure
du déroulement des actions
• Porter un jugement par rapport aux objectifs qui ont été fixés en début d’opération.
Les différents types d’évaluations
•
•
•
Evaluation des résultats Il s’agit de mesurer les progrès réalisés par rapport aux
objectifs du plaidoyer.
Evaluation de l’impact Il s’agit des changements qui affectent la campagne ou son
environnement suite aux résultats de l’intervention.
Evaluation des processus Il s’agit de reconstituer la mémoire de la campagne de
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plaidoyer pour répondre à la question suivante : comment cela s’est-il passé ? Les
enseignements tirés permettront d’améliorer le processus en cours/la conception de
campagnes futures.
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Extrait de Jean-Claude Icart Le Plaidoyer. Promotion et défense d’une cause.
Manuel de Formation.
La démarche du plaidoyer
Il n'y a pas de recette miracle ou de formule magique pouvant assurer le succès du travail de
représentation communautaire.
En premier lieu, les différences sont beaucoup trop importantes entre les sociétés. On ne
soulignera jamais suffisamment combien il est nécessaire de prendre en considération les
facteurs sociaux, économiques, politiques et culturels propres à chaque société, à un moment
donné, dans toute action de représentation communautaire. La manière d'agir pour influencer de
façon efficace des décisions d'ordre politique ou gouvernemental est enracinée dans la culture et
les traditions de chaque société. De plus, chaque organisation tend à développer ses propres
recettes et stratégies. Enfin, trop de facteurs à considérer dépendent de l'objectif visé pour
qu'il soit possible de développer une démarche linéaire unique, un véritable modèle.
Nous tenterons quand même, à des fins pédagogiques, d'identifier et d'analyser les principales
composantes des campagnes de représentation communautaire, non pas dans le but de proposer
un modèle unique, mais afin de clarifier certaines constantes dont les possibilités d'articulation
et de combinaison sont multiples. Le but ici est de comprendre la complexité de toute option
stratégique et les préalables requis à une action efficace tant au sein de l'organisation qu'auprès
de la communauté. On peut généralement retrouver quatre grandes étapes dans une campagne de
représentation communautaire.
Le choix d'un thème
Il existe en permanence une multitude de problèmes au sein de la société. Pourquoi une
organisation choisit-elle un problème plutôt qu'un autre comme thème d'une campagne?
Généralement, il s'agit d'une question qui relève du champ d'activités de l'organisation, c'est-àdire un problème qui affecte l'organisation et ses membres (ou la population desservie) de façon
tangible. Par le fait même, cela représente pour l'organisation une occasion de se construire et
de se renforcer, une occasion pour la communauté desservie de mieux s'organiser.
Cependant, les problèmes sont si nombreux que certains groupes ont créé différents niveaux de
priorité pour les problèmes auxquels ils sont confrontés :
a.
les problèmes qui requièrent un engagement majeur de la part de l'association, et dont la
solution apporterait des retombées immédiates, soit en terme de bénéfices pour la
population desservie, soit en terme d'annulation des coûts de l'inaction (il s'agit
généralement de problèmes très spécifiques pour lesquels une solution aussi spécifique
peut être proposée) ;
b. les problèmes sur lesquels une association se fait entendre quand c'est nécessaire, mais
se limitant généralement à faire simplement un suivi;
c. les problèmes pour lesquels des groupes se contentent simplement de manifester leur
appui.
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Tous les groupes essaient d'évaluer leurs chances de succès, surtout quand il s'agit de se lancer
dans une campagne à propos d'un problème qui requiert un engagement majeur. Cependant, il
arrive qu'un problème soit si vital qu'il faille s'impliquer pour garder toute sa crédibilité, même si
les chances de succès sont minces. Même dans ces circonstances, un minimum de résultats est
généralement anticipé pour assurer la crédibilité de l'action proposée et de la mobilisation
qu'elle implique.
La recherche et l'analyse
Entre la prise de conscience d'une situation à changer et la mise en œuvre d'une politique, d'une
ligne d'action, il y a un moment de réflexion, d'étude, d'analyse afin de bien cerner les enjeux,
de préciser les objectifs à atteindre, d'élaborer des propositions opératoires et jauger la
faisabilité des actions à entreprendre. Trop souvent, cette étape de recherche et d'analyse est
relativement escamotée.
« La qualité de la démarche suivie pour en arriver à une politique influence
grandement son degré d'actualisation. »
Les intervenants sur le terrain craignent que la recherche ne cultive l'abstraction pour ellemême. D'une part, il est souhaitable et possible de développer des collaborations avec des
milieux universitaires, des groupes de recherche indépendants ou des professionnels de bonne
volonté. D'autre part, le savoir ne provient pas exclusivement de la recherche scientifique. Il y a
aussi un savoir inclus dans la pratique quotidienne.
Si les ONG sont parfois appelées à représenter les intérêts de certains secteurs de la population
à différents niveaux de décision, c'est justement parce qu'elles sont souvent mieux informées
des besoins et des expériences de ces secteurs. Au fond, les chercheurs académiques et les
intervenants sur le terrain se penchent souvent sur les mêmes réalités, mais à partir d'angles
différents.
Le développement étant d'abord une affaire de personnes, où on professe dès le départ le choix
de la promotion des droits humains, il est nécessaire d'équilibrer la macro analyse d'une vision
aérienne avec le point de vue résultant de la pratique au ras du sol.
Il y a un défi à relever, à savoir, rendre la recherche accessible et utile à l'action des groupes et
des populations défavorisées. Évidemment, le temps de la recherche varie selon la nature et
l'urgence du problème à résoudre. Les ONG et associations communautaires optent souvent pour
la recherche-action, démarche à caractère participatif et associée à des activités de formation
ou autres supports à l'action en vue d'accroître les capacités du groupe à résoudre les problèmes
prioritaires. Cette approche permet, dès le début, d'associer directement les acteurs locaux au
processus de recherche et implique la restitution communautaire des résultats.
Ce moment de réflexion aide aussi à identifier un ensemble d'adhérents, de personnes ayant un
intérêt direct dans la solution du problème, à identifier également les groupes avec lesquels une
action commune, ou du moins convergente est souhaitable: le succès dépend souvent de la
capacité à mobiliser beaucoup de personnes. C'est aussi l'étape à laquelle on évalue si le groupe
peut suffire à faire bouger le décideur ou non.
On se demande alors ce qu'il faudrait pour cela: trouver des alliés ? bâtir une coalition ? mener
des actions préparatoires, d'information, de sensibilisation ?
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Au fond, cette étape permet la formulation claire d'une ligne d'action à partir de :
• l'exposé d'un problème;
• un but précis en rapport avec ce problème;
• des objectifs spécifiques conduisant à ce but;
• une méthodologie de travail;
• des lignes d'action et une répartition de tâches;
• une allocation de ressources;
• des critères d'évaluation;
• une vision des obstacles anticipés.
Autrement dit, un énoncé de politique devrait inclure un but, des objectifs, des moyens d'action
et des indicateurs. Une politique non explicitée échappe à la vérification et à la contestation et
risque donc d'être faible.
La mise en œuvre
Le choix des moyens d'action est relatif à une situation donnée et s'exerce en fonction des
capacités organisationnelles de l'association. En général, une association dispose de deux grands
types de moyens pour faire entendre sa voix :
• les moyens qui visent à sensibiliser le public: rencontres d'information, préparation et
publication de dossier, dépliants, campagne de presse, etc.
À cette étape, il est particulièrement important d'avoir défini des objectifs précis et
identifié des exemples concrets. De bonnes relations avec la presse représentent également
un atout inestimable.
• les moyens qui visent à influencer directement les décideurs : envoi de télégrammes ou de
lettres d'appui, dépôt de pétitions, échange de correspondance publique, rencontre avec les
décideurs.
Rencontrer les décideurs peut représenter une étape critique. Il est alors fondamental de
bien préparer la présentation, s'assurer de rencontrer le bon interlocuteur, s'assurer de la
présence de plusieurs individus, prendre le temps de se présenter, faire savoir clairement ce
qu'on réclame en formulant une requête précise et tenter d'en arriver à un accord.
C'est cette partie de la démarche que l'on qualifie généralement d'activité de plaidoyer
proprement dit.
Dans certaines circonstances, il peut être nécessaire d'effectuer des interventions d'urgence
afin d'alerter l'opinion publique et forcer les décideurs à agir: conférences de presse, débats
contradictoires publics, manifestations publiques, etc.
L'évaluation
L'évaluation est très souvent une étape ignorée ou bâclée. Or, la mise en œuvre d'une politique
est un processus dynamique, « en relation continue, dialectique et rétroactive avec la réalité».
Sans évaluation périodique, on risque de s'enfermer dans la routine, de s'éloigner de ses
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objectifs, de répéter les mêmes erreurs, de ne pas parvenir à dégager les acquis de ses
expériences. L'évaluation est donc le corollaire de la planification et est partie intégrante de la
politique. Elle est une étape nécessaire de l'action. C'est une démarche exigeante mais
nécessaire et féconde pour progresser collectivement. Ainsi, elle permet de :
• vérifier d'une façon systématique si l'objectif est atteint;
• d'identifier les facteurs de réussite et d'éviter de reproduire les mêmes erreurs
ultérieurement;
• de rendre l'action formatrice en tirant les leçons de l'expérience.
L'évaluation aide à faire le point, à mesurer les écarts entre les actions projetées et les actions
réalisées, entre les objectifs visés et les résultats obtenus. Ces écarts entre la politique
adoptée et la politique mise en application peuvent provenir :
• d'événements imprévus qui modifient sensiblement la situation de départ;
• d'une mauvaise estimation des facteurs internes à l'organisation;
• d'une mauvaise appréciation des facteurs externes à l'organisation, comme par exemple une
mauvaise identification du niveau d'instance politique concerné, ou encore, des alliances trop
fragiles.
Par conséquent, il est nécessaire de revenir périodiquement sur la politique adoptée afin de la
réévaluer et de l'ajuster. C'est une opération indispensable pour éviter que la politique adoptée
ne reste simplement un vœu pieux démenti par les résultats obtenus. La possibilité de mal
interpréter les résultats obtenus est l'obstacle le plus fréquent à une évaluation exacte d'une
politique. D'où, la nécessité de s'appuyer sur des outils fiables.
Plusieurs auteurs estiment que le succès de l'implantation d'une politique dépend de:
• la compréhension du problème à résoudre;
• l'adéquation des solutions proposées (identification de variables contrôlables) ;
• la capacité de persuader et de convaincre, d'attirer l'attention et même de susciter la
controverse;
• un financement adéquat;
• la clarté des objectifs à atteindre;
• l'implication des parties intéressées;
• la capacité de l'organisation de procéder aux ajustements nécessaires en cours de route.
Il y a cependant aussi des obstacles réels, le premier étant que ces actions peuvent comporter
des risques: on peut parfois révéler des vérités qui ne plaisent pas à des secteurs puissants de la
société. Une analyse des risques peut donc être nécessaire.
Un autre obstacle important à ces actions est le temps. Les permanents des ONG sont souvent
débordés et ne peuvent souvent pas se libérer suffisamment pour mener une action soutenue. Il
est parfois possible de surmonter cet obstacle en faisant de la représentation communautaire un
élément des activités au quotidien. Par exemple, un membre de l'équipe de permanents pourrait y
consacrer une journée par semaine.
Le financement de ces activités peut aussi représenter une difficulté de taille. Cependant, il est
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parfois possible d'utiliser les fonds de fonctionnement de base, si l'action est bien intégrée dans
l'ensemble des activités de l'organisation et est bien expliquée dans cette optique. Il devient
alors important de faire ressortir les retombées positives de l'action de plaidoyer, du travail de
représentation communautaire: la possibilité de rejoindre un plus grand nombre de personnes et
donc d'accroître le membership, la possibilité de favoriser l'émergence de nouveaux leaders et
de dynamiser l'équipe déjà en place, l'établissement de liens avec d'autres associations,
l'amélioration des possibilités de mener des campagnes de financement, l'opportunité de mieux
faire connaître l'association, etc.
Au fond, une campagne de plaidoyer est en soi un « service}) à une communauté. Elle contribue à
promouvoir la confiance mutuelle entre les membres, à augmenter la confiance en elles-mêmes de
communautés plus faibles, à combattre le cynisme et le désespoir qui peuvent guetter des
populations qui doivent faire face à des difficultés pouvant paraître insurmontables.
D'autres solutions peuvent également être envisagées pour financer les actions de plaidoyer,
comme l'appel à des donateurs individuels ou la tenue d'événements spéciaux.
L'important ici est de souligner que la plupart des ONG ont des ressources humaines ou
matérielles dont elles pourraient disposer pour ce travail si elles comprennent bien le processus.
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Module 6 : Moyens et outils du plaidoyer
Objectif général :
Activités :
Séquence 1 : Elaboration de messages de plaidoyer
Séquence 2 : Présentation du message de plaidoyer
Séquence 3 : Conseils pour tenir une réunion
Stratégies d’apprentissages :
• brainstorming
• exercice pratique
• étude de cas.
• exposés suivis d’échanges
• travaux en groupes
• plénière de restitution
• jeu de rôle pour la présentation
Matériel didactique :
• carte Zopp
• vidéo projecteur (Power Point)
• tableau chevalet (rouleau de papiers, marqueurs, scotch)
• kit du participant
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Séquence 1 : Elaboration de messages de plaidoyer
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques d’élaboration des messages de plaidoyer
Démarche pédagogique :
Etape 1
Identifier un problème et un objectif de plaidoyer
Etape 2
Identifier un argumentaire (l’ensemble des arguments en faveur de la résolution du problème)
Etape 3
Formuler les différents types de messages sur la base de l’argumentaire
Etape 4
Elaborer les stratégies de communication
Contenu
Texte de référence à l’appui de la présentation
1. Comment argumenter et formuler les messages du plaidoyer ?
Elaborer l’argumentaire
• Argumenter vos demandes et vos objectifs confèrent à votre plaidoyer des possibilités
de :
• Trouver les arguments pour convaincre les personnes et les institutions qui ont le
pouvoir de décision;
• Trouver des arguments pour répondre aux opposants;
• Faciliter la mobilisation des soutiens nécessaires à la réussite de votre campagne
auprès des personnes /institutions qui n’ont pas de partis pris;
• Sensibiliser le grand public à votre cause;
• Conférer plus de crédibilité et de sérieux à vos demandes.
Les données du problème
• Quelles sont les causes superficielles et profondes ainsi que les déterminants
(économiques, politiques, socioculturels, etc.)?
• Quels en sont les conséquences ?
• Qui est affecté, touché par le problème ou qui pourrait l’être ?
• Quelles sont les solutions possibles ?
• Qui peut prendre les décisions nécessaires pour résoudre le problème
• Qui peut influencer la prise de décision, dans le sens favorable ou défavorable ?
L’argumentation du plaidoyer devrait tenir en compte des éléments suivants :
• La politique officielle en vigueur,
• Le contexte socio-culturel (la culture dominante, les pratiques sociales, etc.),
• Les forces qui peuvent aider à la réalisation de l’objectif et les adversaires qui peuvent
s’y opposer,
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• Les contraintes d’ordre budgétaires, matérielles et techniques et les possibilités en
matière de mobilisation de fonds pour atteindre l’objectif.
Votre argumentaire sera puisé dans :
Les informations, données, statistiques et analyses (lois et politiques) que vous avez collectés.
Votre propre connaissance de la question et du terrain.
Le point de vue des populations dont les droits ont été violés.
Formuler les messages
Le message est un énoncé succinct et convaincant sur le but du plaidoyer qui saisit bien ce
que l'on veut réaliser, pourquoi et comment. Il invite ou exhorte sans équivoque les décideurs
à l’action ou les personnes capables d’influencer fortement au changement de comportements,
d’attitudes, ou à une prise de conscience face à un problème donné
2. Comment communiquer ?
Supports de communication et mobilisation des soutiens
Des outils efficaces sont essentiels pour mettre les messages et les enjeux clés sous les feux de
l’actualité. Pour cette raison, il faut prêter une attention particulière au choix de ces outils de
façon à produire le plus grand impact sur vos cibles directes et indirectes.
Quelques-unes des différentes tactiques disponibles pour une communication réussie sont :
• les manifestations publiques,
• les gros titres accrocheurs et des slogans mémorables,
• les posters et les prospectus instructifs,
• les brèves succinctes pour les décisionnaires,
• les annonces d’actions urgentes pour campagnes,
• les interviews dans les médias
Quelles sont les clés pour travailler avec les média ?
Technique de persuasion pouvant influencer le public cible:
• Utilisation de faits et de chiffres (crédibilité);
• Utilisation d’exemples réels, de personnes (émotion);
• Arguments convaincants à un niveau personnel (conviction);
• Ecoute du point de vue de l’autre (participation).
Formulation du message
•
Déclarations adaptées aux différentes audiences cibles, définissant le problème,
spécifiant les solutions et décrivant les mesures à prendre.
•
Inciter à l’action Mentionner l’action demandée
•
Persuader Donner des statistiques, témoignages réels: s’adresser à la raison
•
Motiver Donner envie aux personnes d’écouter votre message : émouvoir et s’adresser
aux sentiments
Informer Enoncer les faits
•
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Séquence 2 : Présentation du message de plaidoyer
Durée : 60 mn
Objectif d’apprentissage: maîtriser les techniques de présentation d’un message de plaidoyer
Démarche pédagogique :
Jeux de rôle :
Etape 1
Les participants sont répartis en 5 groupes de 6 personnes.
Etape 2.
Chaque groupe est appelé à élaborer un plan de communication sur un objectif de plaidoyer
précis.
Etape 3.
Présentation en plénière du plan de communication élaboré
48
Séquence 3. Conseils pour tenir une réunion
Durée : 60 mn
Objectifs d’apprentissage: maîtriser les techniques de conduite d’une réunion
Démarche pédagogique :
Etape 1
Brainstorming sur les différentes étapes de préparation d’une réunion
Etape 2
Synthèse reprenant les acquis de la discussion
Contenu
Les différentes étapes de la conduite d’une réunion:
• Préparation
• Organisation
• Conduite de la réunion
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Conclusion
Etude de Cas :
Un cas de Plaidoyer sur les Violences contre les Femmes au Sénégal
En Avril 1996 des associations féminines d’un pays africain sont saisies par une femme D qui
venait d’être très sévèrement battue par son mari; un officier supérieur de l’armée. Selon le
certificat médical, D souffre d’hématomes, a la peau arrachée sur certaines parties du corps,
risque de perdre un oeil et de devenir sourde. Entendue par les femmes, D révèle que depuis près
de 20 ans qu’elle s’est mariée avec cet homme, elle a été constamment battue et humiliée. La
nuit, son mari l’attachait quelquefois dans l’enclos des moutons. Il lui a interdit d’aller aux
funérailles de sa grande mère, puis à ceux de son père.
Mais bien avant d’être saisies par D, les associations féminines s’étaient alarmées de la
recrudescence constante des violences contre les femmes dans leur pays. Il ne s’y passe plus de
semaine sans que la presse ne signale des cas de femmes et jeunes filles violées, battues ou
tuées. Indignées par le cas de D et déterminées à stopper les violences contre les femmes, les
associations féminines commencèrent à se mobiliser et se constituèrent en comité de défense de
D. Premièrement, elles menèrent une campagne d’alerte internationale et nationale. Pour cela,
elles rédigèrent un texte présentant le cas D, l’envoyèrent aux associations féminines locales et
celles d’autres pays du monde avec les numéros de fax et de téléphone et les adresses du
Président de la République, du Ministère de la Femme et de celui de la Justice en leur demandant
d’écrire à ces autorités pour exiger que le mari de D soit arrêté et puni et que le pays respecte
ses engagements internationaux pour le respect des droits des femmes. Un grand nombre
d’associations nationales et internationales ont envoyé des faxes et lettres.
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