Mon voyage en Amérique du Sud : bilan et

Transcription

Mon voyage en Amérique du Sud : bilan et
Mon voyage en Amérique du Sud
: bilan et philosophie
Alors, que dire de mon voyage en Amérique du Sud … Difficile
de raconter une telle expérience, de mettre des mots sur
l’indescriptible, d’ordonner un tourbillon d’émotions et de
souvenirs. Je pourrais me contenter de garder ça dans ma tête,
ou l’écrire dans un journal intime, mais je suis celle que je
suis, la fille archi pas secrète qui adore partager ce qu’elle
vit et ressent.
Il faudrait que je fasse un article sur les aspects pratiques,
mais là j’ai juste envie de vous parler de sentiments.
Alors installez-vous confortablement, un paquet de biscuits et
une bouteille d’eau à portée de mains, ça risque d’être long
Les mots en fait, c’est surfait. Si je ferme les yeux et que
je pense à ce voyage, dans ma tête il y a plutôt…
Une envie de tourner sur moi-même, bras écartés, yeux fermés,
le visage caressé par le soleil. Oui, du soleil, plein de
soleil.
Des milliers de couleurs. Du bonheur. Mon cœur qui manque un
battement devant la beauté du monde.
De la liberté, de l’amour, de la douceur.
Ce voyage en chiffres, c’est des dizaines d’auberges
différentes, des centaines d’heures de bus, des milliers de
kilomètres parcourus. Des dizaines de kilos de riz, des
centaines de rencontres, des milliers d’euros, des milliards
d’étoiles dans les yeux et de papillons dans le ventre.
Je ne m’imaginais rien avant de partir, je n’avais pas de
projet précis… En même temps, il vaut mieux ne pas trop
réfléchir dans ces moments là
Je disais vouloir découvrir qui j’étais, loin de l’influence
de mon petit cocon, loin de ce qu’on attend de moi. Et ça me
surprend moi-même, mais je pense avoir été…exactement la même.
Je me suis reconnue dans chacun de mes actes, de mes
réactions. Dans mes pleurs, dans mes rires, dans mes rapports
aux gens.
J’ai pu confirmer ma transformation en petit bouddha dont je
parlais ici. Combien de fois je n’ai pas râlé, avec une pensée
amusée pour la réaction que j’aurais sûrement eue avant. J’ai
changé des milliers de fois mes plans sans sourciller, j’ai
vécu au jour le jour, parfois même ne sachant pas ce que
j’allais faire l’heure d’après. Maintenant, je me demande
« est-ce que râler, bouder, tempêter ou pleurer va résoudre la
situation ? ». Si la réponse est non, alors je souris, et je
fais avec
J’ai aussi confirmé que j’étais une vraie « éponge à autres
visions du monde». Pour citer Laurent Gounelle dans « les
dieux voyagent toujours incognito » :
« (citant Proust : ) Le seul véritable voyage, ce ne serait
pas d’aller vers de nouveaux pays, mais d’avoir d’autres yeux,
de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de
voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux
est . Quitte à embrasser l’univers de quelqu’un d’autre,
autant choisir une personne très différente de soi. C’est un
plus grand voyage…»
Je me reconnais tellement là-dedans. J’adore suivre les gens,
leurs idées. Pour moi c’est un jeu, une passion, que de me
fondre dans la peau d’un autre, de faire miens ses désirs, ses
loisirs (il y a certaines limites, il faut que ça n’aille pas
à l’encontre de mes valeurs, et il faut que j’apprécie la
personne). Par exemple, avec Faustine j’ai appris à marcher
pendant des jours entiers, prenant même (presque) goût aux
montées (coucou Faustine !) (oui, je sais, je ne suis pas
allée jusqu’à l’escalade du glacier
).
Puis j’ai appris à dépenser plein de sous, à boire un peu, et
ma passion du mimétisme m’a même amenée à me faire tatouer sur
un coup de tête, si si ! (Et je ne regrette pas une seconde
).
(Et finalement, c’est cool de voyager dans la vie des autres
plutôt que dans d’autres pays, je vais pouvoir continuer à
voyager depuis Toulouse
)
J’ai aussi réalisé à quel point j’aime mon moi audacieux. Bien
sûr j’ai toujours eu ça en moi, mais j’ai adoré le laisser
plus s’exprimer.
épanouie !
Je
me
suis
sentie
tellement
vivante,
Ayant laissé mon moi raisonnable parler beaucoup trop
longtemps, je compte bien le faire taire un peu, et au lieu de
rêvasser devant la vie des audacieux, l’adopter !
Quoi d’autre…
Ce voyage en Amérique du Sud a réveillé ma curiosité qui
s’était un peu éteinte en médecine, à force de bourrage de
crâne. Etoiles, histoire, géographie, art, tous les domaines
se sont mis à me passionner et je n’arrête pas de lire depuis
mon retour.
Il m’a aussi confirmé la beauté du monde et de la vie. Combien
de fois j’ai été émue, par la nature et par les gens. Se faire
appeler mon cœur ou mon amour par des dames que l’on connait
depuis une minute, c’est bête mais pour moi ça n’a pas de
prix.
Il m’a rappelé à quel point j’aime mes amis. Qu’ils m’ont
manqué, que j’étais fière de les avoir en France, d’être si
bien entourée. Comme ils m’ont bien accueillie à mon retour,
et combien je suis heureuse dès que je suis avec eux.
Depuis mon retour, beaucoup de gens me disent qu’ils
m’admirent d’être partie seule. Mais je suis toujours gênée,
car j’ai trouvé ça très facile. Même quand je ne parlais pas
un mot d’espagnol, même avec 15 kilos sur le dos, même en
changeant d’endroit si souvent… Et je pense que ce qui a rendu
ça si facile, c’est mon absence de peur, ma confiance et ma
foi en les gens. Pour moi, nous ne sommes qu’une grande
famille, dont les membres sont juste, par hasard, nés à des
endroits très différents.
Oh oui, bon dieu que j’aime les gens. Je n’ai pas toujours été
si enthousiaste à propos de mon voyage, je regrettais le côté
superficiel des rencontres, 3 jours et puis s’en vont… Mais
les fois où j’ai trouvé des gens à chouchouter, qu’est-ce que
j’étais bien ! Finalement, peu importe où on est, l’important
c’est d’être avec les bonnes personnes J (et encore une fois,
tant mieux, car on peut l’appliquer chez soi)
Pour bien vivre son voyage, je pense qu’il ne faut pas avoir
trop d’attentes envers les personnes. Il faut, comme le disait
Florent Pagny (je suis navrée mais je suis retombée sur cette
chanson et je l’ai trouvée super juste) (et ça s’applique au
voyage mais aussi au quotidien)
« Savoir aimer, sans rien attendre en retour, ni égard, ni
grand amour,
Mais savoir donner, donner sans reprendre, ne rien faire
qu’apprendre.
Apprendre à sourire, rien que pour le geste, sans vouloir le
reste,
Et apprendre à vivre… Et s’en aller »
Voilà. Il ne faut pas s’attendre à rencontrer nos futurs
meilleurs amis, juste prendre les rencontres comme elles
viennent et ce que chacun a à nous apporter.
Et finalement, je crois que je suis assez forte pour aimer,
donner sans compter, et voir quand même les gens s’éloigner,
car j’ai reçu tellement d’amour (merci maman
) et j’en
reçois encore tellement que j’ai des stocks infinis que j’aime
répandre.
Je ne suis pas fière d’être partie seule, mais je suis quand
même fière de certaines choses
De ne pas m’être comportée
comme une princesse, de ne pas avoir été chochotte, d’avoir
gardé mon innocence et ma confiance, d’avoir baragouiné
l’espagnol sans peur du ridicule. Et de ne pas avoir renoncé à
mon rêve de grand voyage après l’externat, simplement parce
que personne ne pouvait m’accompagner.
Et pour conclure, ce voyage en Amérique du Sud a renforcé ma
croyance dans le « destin ». Ce que je veux dire, c’est que je
pense que chaque chose, chaque personne, chaque évènement,
traversent notre vie pour une raison.
Pour citer une dernière fois Gounelle, « Les moments
difficiles ont une fonction cachée : nous amener à grandir.
Nous faut-il apprendre la volonté, le courage ? Ou au
contraire le lâcher-prise sur ce qui n’a finalement que peu
d’importance ? La vie me demande-t-elle d’écouter un peu plus
mes envies et mes aspirations profondes ? De cesser d’accepter
ce qui ne correspond pas à mes valeurs ? »
Si on m’avait dit il y a un an que cette année serait la plus
enrichissante et l’une des plus merveilleuses de ma vie. Sans
certaines épreuves, je n’aurais pas souffert mais je n’aurais
pas été mille fois récompensée par les leçons que j’ai
apprises, ce voyage en Amérique du Sud, la liberté d’être moi
sans être jugée.
Maintenant j’ai un lâcher-prise à faire peur (je suis en
Suisse à l’heure où je vous parle, et je n’ai demandé que la
veille à mon amie pas vue depuis 4 ans son numéro et la ville
où je devais la rejoindre
. Et je n’ai pas lu UNE ligne
sur le pays, rien planifié, nada), des dizaines de projets en
tête, un petit grain de folie qui germe…
Et surtout, je suis convaincue que voyager est une chose
merveilleuse, mais que le bonheur, l’excitation, peuvent être
partout au quotidien. Ma vie entière sera un voyage, parfois
chez moi, parfois ailleurs
Voilà, je n’ai qu’une chose à ajouter…Quand est-ce qu’on
repart ?