Mastema (Rock `n Balls): Hi Samoth how are you

Les adieux de l’Empereur
C’est amers mais résignés que nous avions accepté la décision
d’Emperor, un des tout grands de la horde black metal
norvégienne, de ne pas poursuivre l’aventure plus loin que leur
série de concerts de réunion, qui avait pourtant ravivé la flamme
de l’espoir. Confortant sa réputation impeccable, Emperor nous
offre, en guise d’ultime offrande, Live Inferno, un bien beau chant
de cygne d’une carrière courte mais ô combien marquante. Très
occupé, le six-cordiste Samoth, co-fondateur du groupe, a bien
voulu répondre à une poignée de nos questions. Que les déçus se
rassurent : son nom et celui d’Ihsahn seront encore bien souvent
fois mentionnées à l’avenir, mais dans le cadre d’autres créations
musicales...
Entretien avec Samoth (guitare)
Interview, édition et traduction par Mastema
Mastema (Rock ‘n Balls) : Salut Samoth, comment vas-tu ? Il y a quelques
semaines, Emperor a sorti Live Inferno, donc ma première question est toute
simple : ce disque sera-t-il le tout dernier du groupe, ou d’autres cadeaux sont-ils
prévus à l’avenir ?
Samoth : Je vais bien, merci ! Il semblerait que cela soit la dernière grosse sortie
d’Emperor, oui. Bien sûr, il est possible que l’on sorte un jour ou l’autre un collector
ou quelque chose du genre, nul ne sait ce que l’avenir nous réserve.
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M : Peux-tu nous expliquer les raisons qui vous ont poussé à organiser cette petite
réunion et jouer ces quelques derniers shows ?
Samoth : Je pense qu’on a toujours eu un sentiment d’« inachevé », puisque nous
n’avions jamais vraiment eu l’occasion de jouer les derniers concerts après le split du
groupe. Le dernier show que nous avions fait était un festival en tête d’affiche en
Pologne, en 1999. L’album Prometheus… est sorti en 2001, mais ce disque était
totalement un projet studio, et même au moment de l’enregistrer nous ne fonctionnions
plus comme un vrai groupe depuis un certain temps. A cette époque, on ne le sentait
pas de retourner sur scène et faire des concerts. Après la séparation, le nom Emperor
est devenu plus gros que jamais, et la demande des fans était énorme. En un certain
sens, nous le devions à nous-mêmes, ainsi qu’à nos fans, de faire ces derniers concerts.
M : Comment te sentais-tu lorsque tu a à nouveau partagé la scène avec Ihsahn ?
Quelque chose avait-il changé ?
Samoth : Il y a eu un trou d’environ 6 ans entre le dernier concert en fin de tournée
« IX Equilibrium » en ’99 et notre apparition en tant que « surprise secrète » au
Scream Festival [note : plus précisément : le Screamfest, à Oslo] en 2005, au cours
duquel nous avons annoncé ces concerts de réunion. Lorsque nous sommes revenus,
nous étions tous dans le même état d’esprit et nous étions très excités de faire ces
shows de réunion, car cette initiative nous paraissait à propos et fraîche, en quelques
sorte. Je pense que ces émotions ont déteint sur nos performances et notre énergie
globale lors de ces concerts. Globalement, je dirais que ce fut une expérience géniale.
M : Emperor a décroché la tête d’affiche du Wacken Open Air 2006 : quels
souvenirs gardes-tu de ce show ?
Samoth : C’est passé très vite haha ! C’était le plus gros concert de notre carrière et
c’était vraiment un événement. Jouer en tête d’affiche devant 60.000 personnes est une
expérience unique, surtout lorsque tu vois et entend des milliers de gens chanter tes
morceaux. D’excellents souvenirs, clairement !
M : Pourquoi avoir décidé de mettre les shows du Inferno et du Wacken sur
l’album ?
Samoth : Les deux étaient des concerts-clé et les deux avaient un son impeccable, donc
c’était un choix évident pour nous.
« Le but de cette réunion était de clore un chapitre plutôt que d’en
ouvrir un nouveau. » (Samoth)
M : Bien sûr, tu te doutes que bon nombre de fans (y compris moi-même, je
l’admets) furent un rien déçu car, soyons francs, ils espéraient tous secrètement
qu’Emperor allait remettre le couvert après ces concerts. C’était une option
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envisageable (comme avec Immortal, par exemple) ou les choses étaient-elles
claires depuis le début ?
Samoth : C’était clair depuis le début. Le but de cette réunion était de clore un chapitre
plutôt que d’en ouvrir un nouveau. Certaines personnes furent déçues, c’est certain,
mais hé, on est quand même revenus et avons faits d’excellents concerts pour nos fans.
A un certain moment, je pensais que même cela ne se concrétiserait pas.
M : Très honnêtement, ressens-tu parfois de la nostalgie en repensant aux années
de gloire d’Emperor ?
Samoth : Bien sûr que oui ! Emperor a représenté, et représente toujours, une part
importante de ma vie. Je suis extrêmement fier de nos accomplissements lorsque je
repense à nos débuts et à la manière dont nous avons construit ce groupe à partir de
rien au milieu de la Norvège rurale, jusqu’à le hisser au niveau international et qu’il
devienne un groupe-clé au sein du metal extrême.
M : Emperor est un des rares groupes jouissant d’une excellente réputation,
chaque album (même Prometheus…) possédant sa légion de fans. Que crois-tu
que ce groupe ait amené dans la scène que personne d’autre n’ait amené, qu’estce qui le rend unique ?
Samoth : Je pense que, déjà sur notre premier mini-album, nous explorions et
poussions notre style, nous cherchions un son plus personnel. Nous avons toujours
essayé d’amener les choses plus loin et de rester fidèles à nous-mêmes et à nos
aspirations, sans jamais faire de compromis. La collaboration entre Ihsahn et moimême a également été très bonne durant de nombreuses années.
M : Justement, comment Ihsahn et toi travailliez-vous sur les albums ? Etait-il
celui qui amenait le côté « symphonique » et toi le côté « death metal » ?
Samoth : Oui, Ihsahn a un « côté symphonique » poussé, et a clairement ajouté plein
de couches uniques au son d’Emperor. A maints égards, nous sommes un peu comme
le yin et le yang, mais cette association fonctionnait très bien au sein d’Emperor et
avec la manière dont on construisait le groupe, aussi bien visuellement que
conceptuellement, ou au niveau de l’image. Je pense que dès le départ, nous
travaillions avec une vision commune, mais je suppose que, alors que nous prenions
une tournure plus progressive avec IX Equilibrium, nous nous sommes distancés peu à
peu l’un de l’autre, lui se tournant davantage vers le progressif et moi me concentrant
plus sur le metal extrême.
M : Où en sont tes relations avec Ihsahn aujourd’hui ? Vous parlez-vous
souvent ?
Samoth : Nous avons de bonnes relations aujourd’hui, très relax et faciles. On ne passe
plus vraiment de temps ensemble, mais on se téléphone parfois, ou on passe chez l’un
ou l’autre boire un café et saluer la famille, ou encore pour parler de business et de
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metal. Nous partageons un passé bien rempli, et il y a clairement beaucoup de respect
entre nous.
M : Durant vos concerts de réunion, vous jouiez également un morceau de
Prometheus. Je me souviens qu’à la sortie de ce disque, tu avais déclaré que ce
n’était pas un album d’Emperor. Avec quelques années de recul, que penses-tu de
ce disque, que je trouve tout aussi fabuleux que les autres (cf. rubriques « albums
-> incompris » sur notre site) ?
Samoth : Je ne pense pas avoir dit un jour que ce n’était pas un album d’Emperor.
Mais j’ai dit que ce n’était pas un effort collectif, c’était davantage un album d’Ihsahn
[note : Ihsahn a composé le disque de A à Z, Samoth n’étant crédité qu’en tant que
« guitares additionnelles »]. Je suis fier de cet album aussi, pas de doute là-dessus,
mais c’est le disque qui représente le moins pour moi au niveau émotionnel. C’est un
album puissant qui défie l’auditeur. « In the Wordless Chamber » est en fait une de
mes chansons préférées dans le set des concerts de réunion mais, sans surprise, c’est
aussi la chanson tirée de Prometheus qui est la plus proche de l’ancien Emperor.
« A maints égards, nous sommes un peu comme le yin et le yang,
mais cette association fonctionnait très bien au sein d’Emperor. »
(Samoth, propos de la collaboration avec Ihsahn)
M : Quel est ton album favori d’Emperor, et pourquoi ?
Anthems to the Welkin at Dusk est probablement mon album préféré. C’est à ce
moment-là que nous avons vraiment été de retour aux affaires après tous les troubles
au sein du groupe [note : en automne 1993, le batteur Bård "Faust" Eithun fut
condamné à 14 ans de prison pour homicide ; en 1994, la même année que la sortie
du terrifiant In the Nightside Eclipse, Samoth fut condamné à 16 mois de prison pour
l’incendie de l’église Skjold], et que les choses ont vraiment commencé à se
concrétiser. Bien sûr, In the Nightside Eclipse est aussi très spécial, puisqu’il a donné
une renommée au groupe et qu’il est devenu un classique qui semble se transmettre à
la nouvelle génération de metalheads.
M : Qu’est-ce que Zyklon nous réserve pour l’avenir proche ?
Samoth : Il s’agit là d’une question à laquelle je ne peux répondre pour le moment.
Zyklon fait officiellement un break maintenant. Destructhor tourne en ce moment avec
Morbid Angel, et je bosse également sur un nouveau projet. Ce projet, dont le nom
sera bientôt révélé, est pour le moment ma priorité musicale. Nous avons déjà
enregistré une démo en pré-production, contenant tous les morceaux qui figureront sur
notre premier album. Plus d’informations officielles concernant ce projet vont bientôt
sortir. Mais je pense aussi que Zyklon n’a pas dit son dernier mot…
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M : Merci d’avoir libéré un peu de ton temps pour cette interview, Samoth ! Je te
souhaite bonne chance pour tes projets futurs. Je te laisse les derniers mots pour
les fans d’Emperor… A bientôt !
Samoth : Pas de problème, merci pour le soutien. N’hésitez pas à visiter mon Myspace
officiel, www.myspace.com/samothofficial, c’est une bonne source pour toutes les
infos officielles liées à mes activités musicales.
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Imperial farewell
Bitter yet resigned, we’ve come to accept Emperor’s decision to
put an end to their career after a small series of reunion gigs,
which allowed us to hope for more… The band, one of Norwegian
black metal’s true giants, has confirmed its cult status once more
by offering us an ultimate gift, Live Inferno, which is definitely a
beautiful swansong to a short yet tremendous career. Although
very occupied, guitarist and co-founder Samoth has taken some of
his free time to answer a couple of our questions. The saddest
among you should rejoice: Samoth and Ihsahn definitely haven’t
said their last words, but through other musical creations…
Conversation with Samoth (guitars)
Interview and edition by Mastema
Mastema (Rock ‘n Balls): Hi Samoth how are you? A few weeks ago, you released
Live Inferno, so my first question is simple : is this record going to be the very last
of Emperor, or do you guys have any another goodies in store for the future?
Samoth: I’m good, thanks! It looks like this will be the last big release from Emperor,
yes. It of course could be that there will be some other collector’s items or something.
One never really knows what the future will bring.
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M: Could you come back to the reasons why you decided to reunite the band for
this small series of shows?
Samoth: I guess there’s always been a feeling of something being “unfinished”, as we
never really got to do those last final shows after we split up the band. The last show
we did was a festival headline show in Poland in 1999. The Prometheus… album came
out in 2001, but that album was in its entirety a studio project, and even by the time we
recorded it we hadn’t really been a fully functional band for a while, and it didn’t
really feel right at that time to get back on stage. After the split the Emperor name
grew even stronger than ever, and the demand from the fans was huge. In a way I think
we owed it to ourselves and to the fans to do this.
M: How did you feel when you hit the stage again with Ihsahn for the first time?
Was there anything different than before?
Samoth: There was a gap of about 6 years between the last show we did after the end
of touring “IX Equilibrium” in ’99 until we appeared as the “secret surprise” at the
Scream Festival in ’05, where we announced the reunion shows. When we came back
we were all on the same page so to say and we were all psyched about these reunion
shows, as it felt very right for us and also sort of fresh. I think these feelings were
reflected in our performances and general energy around the shows. I would say it was
overall a great experience.
M: Emperor headlined the Wacken Open Air festival in 2006: what memories do
you keep from that performance?
Samoth: It felt like it was over very fast, ha ha! It was our biggest show to date and
there was a lot of excitement around it. To headline in front of 60.000 people is a very
unique experience, especially when you see and hear thousands of people signing
along to your songs. A great memory for sure!
M: Why did you decide to put the Inferno and the Wacken performances on the
record?
Samoth: Both were key shows and both were working very well audio wise, so they
very obvious choices for us.
« This reunion was about ending a chapter, rather than starting a
new one really. » (Samoth)
M: Of course, lots of fans (including myself, I must admit) were a bit
disappointed because, let’s face it, we were all hoping for a reunion after these
shows. Was that ever an option (like Immortal, for instance) or was it very clear
from the start?
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Samoth: It’s was clear from the start. This reunion was about ending a chapter, rather
than starting a new one really. Sure, some people say they are disappointed, but hey,
we came back and did some great shows for the fans. At one point I didn’t even think
that would happen.
M: Do you ever feel any nostalgia when thinking of Emperor’s glorious days,
honestly?
Samoth: Sure I do! Emperor has been, and still is a big part of my life. I’m extremely
proud of our accomplishments when I think back to how we first started and how we
built our entity from nothing in the middle of rural Norway, to becoming an
international act and one of the key bands in the extreme metal movement.
M: Emperor always had and still has an extremely good reputation, every album
(even Prometheus) has its legion of fans. What do you think the band has brought
to the black metal scene that no other band have brought, what makes it really
special?
Samoth: I think already on the first mini album we started to explore and push our
style, and to find a more personal sound. We’ve always tried to push things and also
been very true to ourselves and what we want to do, making no compromises. Also,
the collaboration between Ihsahn and I has been very good for many years.
M: How did you and Ihsahn collaborate on the records? Was he the one who
brought in the “symphonic side” and you the “death metal side”?
Samoth: Yes, Ihsahn has a strong “symphonic side”, and has definitely added many
unique layers to the Emperor sound. We were sort of like Yin and Yang in many ways,
but that combo worked very well for Emperor and the way we built the band, both
musically, conceptually and image wise. I think since the beginning we worked with a
common vision, but I guess as we grew more progressive with IX Equilibrium, we
became a bit more divided, with him more progressive and with me more focused on
extreme metal.
M: How are your relations with Ihsahn today? Do you often speak or talk to each
other?
Samoth: We have good relations today, very relaxed and easy going. We don’t really
hang out much, but sometimes we chat on the phone or stop by each other’s houses for
a coffee and to see each other’s families, or to talk business and metal. We have a lot
of history together and there’s definitely respect between us.
M: During the “reunion” concerts, you a song off “Prometheus”. I remember that
when this record came out, you stated that it was no Emperor record. With some
distance, what do you think of this album which, in my opinion, is awesome just
like the others?
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Samoth: I don’t think I ever said that it wasn’t an Emperor record, but I said it wasn’t a
group effort, it was more like Ihsahn’s record. I’m proud of that album too, no doubt,
but it’s the album that means the least to me as far as being emotionally involved in it.
It’s a strong record that challenges the listener. “In the Wordless Chamber” was
actually one of my favourite songs in the reunion live set, but then again, that is the
song from Prometheus which is closer to the older Emperor sound.
« We were sort of like Yin and Yang in many ways, but that
combo worked very well for Emperor. » (Samoth, about working
with Ihsahn)
M: What would be your favourite Emperor record today, and why?
Samoth: Anthems to the Welkin at Dusk is probably my favourite recording. That’s
when we really got back on track after all the turbulence within the band, and things
really started to happen. Of course In the Nightside Eclipse is also very special, as it
really put Emperor on the map and it has become a classic cult record and it seems to
pass on to a new generation of metalheads.
M: What does Zyklon have in store for us in a near future?
Samoth: That’s a question I really can’t answer to at the moment. Zyklon are on an
official break now. Destructhor is out touring with Morbid Angel, and I have a new
project in works. This project, whose name is yet to be revealed, is basically my
current musical priority. We’ve already taped a pre-prod demo with all the tracks that
we will be recording as our debut. Soon there will be more official details regarding
the project. However, I’m confident you haven’t seen the last of Zyklon.
M: All right this is it! Thanks again for your time, Samoth! Lots of luck with your
future endeavours, keep the good stuff coming! I leave you with the last words for
all the Belgian Emperor-freaks... Take care, man.
Samoth: No problem, thanks for the support. Make sure to check my official Myspace
at www.myspace.com/samothofficial. It’s a good source for any official news related
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