Rogoletto Acte1 - Circonscription d`Herblay
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Rogoletto Acte1 - Circonscription d`Herblay
Conseil pour l'écoute musicale par Annick Deyris, Conseillère Pédagogique en Education Musicale Documents de référence CD: Rigoletto, Giuseppe Verdi Placido Domingo, Piero Cappuccilli, Ileana Cotrubas… Wiener Philharmoniker, direction Carlo Maria Giulini, Deutsche Grammophon Partition: Rigoletto, Verdi, Conducteur, RICORDI Livret et analyse : Avant Scène Opéra n° 112-113 Légende: *** intérêt de la plage par rapport à l’avancée de l’histoire ou à l’intérêt musical (de * à ****) p5 à 20 Numéros de page de la partition de référence ♫ Illustration audio du passage Ω Partition de l'extrait Annick Deyris, CPEM Avertissement La musique, un art La musique est un art et de ce fait suscite avant tout une émotion pour l’auditeur. Lorsque vous faites écouter un passage aux enfants, n’oubliez pas de leur proposer une première écoute libre afin que cette émotion surgisse. Cependant, l'émotion peut être au fil du temps décuplée grâce à un entraînement régulier à l’écoute fine d’œuvres musicales. Être capable de repérer des éléments comme le surgissement d’une flûte, le velouté d’une harpe, le ricanement des cordes, l’accompagnement sombre ou bien enjoué d’un orchestre, la conjugaison heureuse ou fracassante de plusieurs voix, c’est plonger dans la musique de façon plus avertie et argumentée. La musique, un langage qu’il faut apprendre à décoder. N''hésitez donc pas à partir des émotions exprimées par les enfants puis des paroles et de la dramaturgie. Faites des liens avec les procédés musicaux employés par le compositeur afin que la musique apparaisse comme un langage artistique, porteur de sens, vecteur de communication. Le descriptif ci-après utilise souvent un vocabulaire spécifique au langage musical. Il est souligné et le lexique joint vous aide à le comprendre. N'hésitez pas à l'utiliser avec vos élèves (au début avec des périphrases) afin qu'eux aussi puissent se l'approprier. L’étude d’un opéra, un projet pour s'ouvrir au monde passé, présent et à venir. Le contexte d'écriture de l'oeuvre, les références culturelles sur lesquelles elle repose, les questions qu'elle soulève, vont permettre aux enfants de lui donner tout son sens. Les activités de lecture, d'écriture, de recherches documentaires, d'expressions corporelle et écrite, de chant (...) développées autour de cet opéra doivent servir les objectifs d'apprentissage de la classe et être intégrées dans les programmations. La motivation des élèves à se questionner et à chercher des réponses peut devenir un moteur précieux et dynamisant de la classe. Ces activités vont également prendre tout leur sens en amenant les élèves à s'ouvrir au monde car le projet concerne, au-delà du lieu école, des personnes (école, familles, commune, professionnels...) et des lieux (théâtre...). Enfin, l'œuvre fait partie d'un patrimoine universel qu'il leur faudra garder en mémoire et continuer plus tard à préserver. Bonne écoute et bon cheminement à tous! Annick Deyris, CPEM RIGOLETTO Prélude CD1 Plage 1 p1 **** Ce très court prélude débute par le thème de la malédiction : une note répétée plusieurs fois, lancinante. Ce thème apparaîtra plusieurs fois dans l’œuvre, avant ou après les moments cruciaux, comme une crainte, une angoisse avant ou une prise de conscience après. Il est ici joué par une trompette et un trombone puis repris par d’autres instruments, à des hauteurs différentes. C’est un rythme traditionnellement associé à la mort, à la menace. Combien de fois l’entend-on ? (9 fois ; une fois l’alternance brève/longue est longuement reprise) Les nuances varient du forte au pianissimo ou proposent un long crescendo, peut-être pour évoquer les moments de douleur ressentie dans ces circonstances. ♫ Thème de la malédiction (joué 2 fois, une forme suspensive suivie d’une forme conclusive) Annick Deyris, CPEM RIGOLETTO ACTE I CD1 Plage 2 p6 **** Acte I, Scène 1 ; Introduction n°1 C’est la fête dans les magnifiques salons d’un palais de Mantoue. Situer cette ville en Italie. Une foule de personnes en tenue de soirée se presse. L’orchestre ouvre le premier acte en évoquant une danse de salon. Verdi évite ainsi une fastidieuse présentation successive des personnages en les rassemblant dans le cadre d’une fête. Entrent le Duc et Borsa. Comment se présente le Duc ? (personnage léger, volage). Il est épris d’une jeune femme qui l’intrigue car elle reçoit des visites nocturnes d’un inconnu. CD1 Plage 3 Acte I, Scène 2 Le Duc, Borsa p10 La ballade (le sens du mot s'élargit à un récit ou une chanson racontant la vie d'une personne ou des faits précis) du Duc confirme son caractère léger et le fait qu’il l’assume totalement. Le rythme sautillant des cordes qui l’accompagnent est en accord avec les paroles. p17 A 1’50, il met en pratique aussitôt ces propos précédents et courtise la comtesse Ceprano à la barbe de son mari. [Observer les mots utilisés pour séduire.] La banda (petit orchestre qui en principe se trouve sur la scène) entame un menuet qui contraste avec la ballade précédente. Plus intime, il accompagne à l’aide d’un petit orchestre à cordes l’entreprise de séduction. Remarquez la douceur soudaine du Duc en comparaison avec les mots échangés au début de l’acte. Observez le mélisme outrancier sur « fiamma di amore » qui nous rappelle que tout ceci n’est qu’un jeu sans sincérité. La Comtesse se défend mais sort à son bras alors que son mari fulmine. **** CD1 Plage 3 p20 **** Acte I, Scène 3 Rigoletto, Borsa, Le choeur A 3’13, alors que tous rient de la situation, Rigoletto entre en scène, l’espace d’un instant, pour dialoguer avec la foule. Il commence à chanter sans accompagnement, ce procédé mettant en valeur ses paroles. Le fou dit les choses que les autres pensent tout bas. Il décrit en quelques phrases lapidaires l’ambiance de la cour (débauche, danse…) et remarque la colère contenue du Comte. La musique composée de cuivres graves martèle son discours. Il sort, on entend au loin la musique de danse. Annick Deyris, CPEM CD1 Plage 3 p22 **** CD1 Plage 3 p28 **** CD1 Plage 4 p44 **** Acte I, Scène 4 Les mêmes, Marullo A 4’05, les cuivres de la banda (trombones, cors annoncent l’entrée de Marullo qui apporte une nouvelle rumeur à la Cour en ménageant le suspens. Ils jouent une musique hachée, ironique, qui ajoute à l’ambiance de ragot. Les courtisans s’empressent de se moquer de Rigoletto et d’ajouter leurs commentaires. Trouvez les mots utilisés pour qualifier le bouffon (monstre, Cupidon…) Acte I, Scène 5 Les mêmes, le Duc, Rigoletto, le Comte de Ceprano A 4’46, les personnages du début reviennent et la foule se tait. Le Duc cherche un moyen d’évincer le Comte et Rigoletto ne se prive pas de lui donner tout haut des idées. Cherchezles dans le texte (enlèvement, prison, exil, assassinat…). Ceprano entend et crie vengeance. La foule, opportuniste et dépravée, approuve. Rigoletto est confiant dans sa position privilégiée par rapport au Duc et persiste dans son insolence. Remarquez que tous les scènes 4 et 5 ont le même fond sonore de danse. La musique orchestrale représente l’image rassurante d’une honnête danse mais qui cache les sombres coulisses de la Cour. A 6’35, tous se réjouissent de l’évènement qui va occuper les esprits un moment et chantent les mêmes paroles de liesse dans un grand fortissimo. Acte I, Scène 6 Les mêmes, le Comte de Monterone Entre le comte de Monterone. Son arrivée juste après le passage exaltant précédent, le « non » du Duc, le cri de la foule avertissent du caractère inopiné de la visite. Ses premières paroles reprennent le thème de la malédiction entendu dans le prélude et présage de la malédiction annoncée. ♫ Arrivée de Monterone, thème de la mort A 0’27, Rigoletto, dans son rôle de bouffon impertinent, mime ce personnage inquiétant et rit de la requête : parler de l’honneur de sa fille et demander vengeance. La musique alerte l’auditeur en accompagnant le mime de Rigoletto de façon ambiguë: l’utilisation des cordes graves confère à la gravité et au danger alors que le rythme sautant évoque la démarche maladroite qui se veut comique. Ceprano maudit Rigoletto. Quelle opinion a-t-on de Rigoletto à ce moment du récit ? Prenant le parti du Duc, comme l’a fait Rigoletto, la foule éconduit Monterone qui part encadré par des soldats. ♫ Avancée de Rigoletto mimant Monterone Annick Deyris, CPEM CD1 Plage 5 p70 ** Acte I, Scène 7, Duetto 3 Rigoletto, Sparafucile Dans une impasse, une maison modeste avec une cour, une terrasse, un arbre. En face, le palais de Ceprano. C’est la nuit. L’introduction de ce deuxième tableau est scandée par deux clarinettes et deux bassons qui par des notes longues évoquent des cloches égrenant les heures. Les cordes répètent le même motif rythmique court. Ceci donne une ambiance lugubre et inquiétante. A 0’32, la voix de Rigoletto, profondément troublé par la malédiction, résonne dans la nuit. Il utilise un rythme déjà rencontré, lequel ? (celui de la malédiction ; ce rythme chanté lentement est moins facilement reconnaissable). ♫ thème de la malédiction A 0’45, la musique change aussitôt d’aspect ; le rythme est martelé par les cordes mais les contrebasses et violoncelles jouent une sorte de mélodie tortueuse dans laquelle on se perd et qui entretient le malaise du début de la scène. Seuls les instruments graves jouent dans ce morceau qui prend l’aspect d’une danse voluptueuse, au rythme piqué et en contretemps. Les voix semblent presque parler sur cet ensemble musical très intéressant. Sparafucile se présente à Rigoletto. Quelle est sa tessiture ? (Basse, ce qui contribue à l’aspect noir de la scène). C’est un tueur à gage qui propose à Rigoletto de tuer son rival. Le bossu refuse… pour l’instant. CD1 Plage 6 p83 **** Acte I, Scène 8 Rigoletto Le vrai visage de Rigoletto apparaît dans ce monologue. Lisez ce texte, est-il en opposition avec ce qu’on a compris du personnage dans les scènes précédentes ? Quels mots, quelles expressions laissent deviner les difficultés que ressent cet homme ? D’où vient sa morve verbale, sa colère intérieure ? (sa difformité, sa jalousie envers ceux qui sont beaux, son travail de bouffon qui l’oblige à faire rire tout le temps, son esclavage auprès du Duc…). Notez que la malédiction continue à l’inquiéter. Sur le plan musical, ce monologue est un récitatif. C’est un choix de Verdi de présenter son personnage sous cette forme plutôt qu’à l’occasion d’un air. Observez la façon dont le bouffon interprète chaque moment de ce monologue en fonction de ses pensées. Repérez les mouvements de l’orchestre qui l’accompagnent. CD1 Plage 7 p90 p99 p102 ***** Acte I, Scène 9 Rigoletto, Gilda L’orchestre termine la réflexion plutôt triste et tendue de Rigoletto de façon légère et joyeuse. C’est cette atmosphère gaie qui accueille le bossu dans sa maison et l’on découvre (avec étonnement !?) Gilda, sa fille, qui sort et se jette dans ses bras. S’ensuit un moment au tempo rapide aux exclamations joyeuses des deux personnages qui s’aiment tendrement. Cette scène permet de compléter le portrait de Rigoletto (père aimant). Qu’apprend-on sur la vie privée de Rigoletto ? Quelles sont les questions de la jeune fille ? Quelle est sa situation ? (son père la séquestre pour la protéger, elle ne connaît pas son nom…) Rigoletto demande à sa fille si elle n’est pas sortie, elle répond qu’elle ne sort que pour aller à l’église et omet de dire qu’un jeune homme la suit lorsqu’elle va à l’église… A 2’04, le tempo ralentit, on passe à une mesure à trois temps et Rigoletto, sur des questions de sa fille, raconte la mort de sa femme. C’est la première fois depuis le début de l’œuvre que le bossu exprime ses émotions réelles de façon lyrique. A 3’32, Gilda, comme les auditeurs, fond devant le chagrin de son père et le console mais veut en savoir plus. Quand à Rigoletto, il reste évasif et se refuse à plus d’explications. Ce duo magnifique des deux voix qui se complètent admirablement (soprano et ténor) laisse comprendre que malgré leur différend, l’amour filial les réunit. A 4’33, le dialogue reprend ; Gilda revient à ses questions : elle veut savoir le nom de son père et connaître les raisons de sa souffrance. Rigoletto fait le point sur ses relations aux autres (« il y a des hommes qui me craignent, qui me haïssent, qui me maudissent » ; retrouvez les personnages vus précédemment qui sont visés.) Il refuse cependant d’en dire plus. Un dernier duo clôt ce dialogue avec deux phrases emplies d’amour. Le père, très exclusif, « Mon univers c’est toi », la fille « ah si je pouvais vous rendre heureux, que de joie serait dans ma vie ! » Annick Deyris, CPEM CD1 Plage 8 p107 p111 Acte I, Scène 10 Rigoletto, Gilda, Giovanna (gouvernante de Gilda) A partir de la réplique de Gilda « Già de tre lune son que venuta… » Gilda aime son père mais continue d’essayer d’écarter les barreaux de sa cage. Elle demande à sortir. Alors que Rigoletto explique en aparté ses raisons de garder Gilda enfermée, un bruit l’interrompt. Le bossu est tout de suite inquiet. La musique exprime ses craintes en aparté (« on pourrait la suivre…) à l’aide d’une montée chromatique (à 0’40) accompagnée des cordes graves puis par un rythme identique joué par tous les instruments ensemble. ♫ montée chromatique et accords A 1’15, le tempo rapide de la phase précédente laisse place à un temps plus calme, plus émouvant où Rigoletto explique à Giovanna qu’elle doit veiller sur ce qu’il a de plus cher. **** CD1 Plage 8 p107 p111 p115 ***** Acte I, Scène 10 Rigoletto, Gilda, Giovanna (gouvernante de Gilda) A partir de la réplique de Gilda « Già de tre lune son que venuta… » Gilda aime son père mais continue d’essayer d’écarter les barreaux de sa cage. Elle demande à sortir. Alors que Rigoletto explique en aparté ses raisons de garder Gilda enfermée, un bruit l’interrompt. Le bossu est tout de suite inquiet. La musique exprime ses craintes en aparté (« on pourrait la suivre…) à l’aide d’une montée chromatique (à 0’40) accompagnée des cordes graves puis par un rythme identique joué par tous les instruments ensemble. ♫ montée chromatique et accords A 1’15, le tempo rapide de la phase précédente laisse place à un temps plus calme, plus émouvant où Rigoletto explique à Giovanna qu’elle doit veiller sur ce qu’il a de plus cher. Gilda explique sur la même mélodie sa confiance en l’avenir. L’orchestre est très discret, les cordes ponctuent d’un rythme balançant et les vents accompagnent la voix de Gilda sur certains mots (ange...) Acte I, Scène 11 Les mêmes, le Duc en costume de bourgeois A 3’39, un bruit interrompt Rigoletto qui sort dans la rue. Le Duc en profite pour se glisser dans le jardin. Le tempo devient rapide suscitant le suspens. Le père et de la fille, rassurés de n’avoir vu personne reprennent le duo toujours aussi beau ; la mélodie de Gilda est encore plus virtuose que précédemment, elle exécute des broderies dans les aigus et parcourt de grands écarts entre les notes. Le Duc, caché, comprend cependant avec stupéfaction que l’homme aperçu rendant visite à la jeune fille qu’il a remarquée n’est autre que son bouffon et que celui-ci est son père ! Le duo se termine dans un cri fortissimo « padre/filia ». L’orchestre conclut avec force d’accords bien assénés, comme une conclusion qui laisse présager des moments moins innocents et moins agréables. Annick Deyris, CPEM CD1 Plage 9 p124 **** Acte I, Scène 12 (Le Duc, caché), Gilda, Giovanna Gilda éprouve des remords d’avoir caché l’existence du jeune homme qui la suit à la messe alors que précisément l’homme se cache tout près d’elle. Giovanna l’encourage cependant au secret. Ecoutez la musique et le chant dont le rythme haletant illustre l’inquiétude. A 0’24, observez le chant qui devient différent, beaucoup plus lyrique, et qui visite les aigus, accompagnant les paroles de la jeune fille qui espère que l’inconnu est pauvre et avoue qu’elle ressent pour lui de l’a... A 1’41, au moment où elle va prononcer le mot « amour », le jeune homme sort de la pénombre et finit la phrase commencée. Le rythme musical devient alors très rapide s’accordant à l’effroi engendré par l’apparition soudaine. Et voilà le Duc en train de faire une belle déclaration. Le spectateur ayant entrevu auparavant ses mœurs quelques peu libertines se pose la question de son honnêteté. Gilda éperdue, veut le faire sortir mais le Duc continue de plus belle. CD1 Acte I, Scène 12 Plage 10 Le Duc, Gilda A partir de E il sol dell’anima… (il est le soleil de l’âme…) p133 Le chant du Duc devient ternaire et les paroles très romantiques sont portées vers les aigus. A 1’29, Gilda évidemment est touchée par ces mots. Elle confie cela en aparté pendant que le Duc poursuit sa déclaration. S’ensuit un beau duo où la voix de Gilda s’élève à nouveau dans les aigus. Ce duo s’achève sur un long mélisme, l’orchestre s’arrête de jouer et les deux chanteurs peuvent terminer seuls deux pensées un peu différentes : le bonheur de la jeune **** fille de voir son rêve se réaliser, l’intérêt du Duc à acérer la jalousie des autres hommes de la Cour. CD1 Acte I, Scène 12 Plage 10 Le Duc, Gilda, Giovanna p139 ** Gilda demande le nom du bel inconnu. Elle reçoit une réponse… fausse qui va dans le sens des désirs de Gilda (un jeune étudiant pauvre). Le Duc entretient-il donc le secret pour se protéger, pour profiter de la candeur de Gilda ? Voilà Ceprano et Borsa qui arrivent. Le Duc s’esquive avec Giovanna. Le tempo de la musique s’est accéléré et tout l’orchestre accompagne une séparation affolée (mais qui dure malgré l’urgence ! On a ici un trait spécifique de certains opéras où les amants n’en finissent plus de se quitter sans pouvoir se séparer.). Une mesure de silence sépare cette scène grandiose de la suivante. Annick Deyris, CPEM CD1 Acte I, Scène 13, Aria Plage 11 Gilda C’est l’air le plus célèbre de cet opéra. p156 La scène précédente se termine par un accord majeur. Cet accord est joué à nouveau de façon beaucoup plus piano et en mode mineur plus propice à l’ambiance de la nuit. C’est le calme après la passion ; Gilda reste seule, encore sous le choc de la rencontre et ***** garde les yeux fixés vers la porte par laquelle est sortie le Duc. Cette scène intimiste est installée par les vents (flûte, hautbois, clarinette, basson). La flûte joue de longs arpèges piqués; les autres instruments jouent des notes tenues, complices de l’état d’âme de la jeune fille. Gilda murmure le nom de son amoureux. A 0’46, commence l’air très connu. Le premier thème est joué par deux flûtes et ponctué par les cordes. De 1’48 jusqu’à 2’05, la pensée de Gilda s’envole vers l’homme aimé et la voix interprète un autre thème. A 2’05, 2’42, 3’20 le thème 1 et repris mais modifié chaque fois. Repérez les mélismes qui enrichissent chaque fois plus le chant. A 4’57, alors que l’orchestre donne un rythme tranquille, Gilda répète le nom de son amoureux. A 5’20, la jeune fille reprend une dernière fois le thème 1. Les voix très discrètes des courtisans qui s’introduisent dans le jardin distillées dans le chant de la soliste permettent la liaison avec la scène suivante. ♫ accords majeur et mineur CD1 Plage 12 p165 ** Acte I, Scènes 14 et 15 Marullo, Ceprano, Borsa, des Courtisans armés et masqués Gilda sur la terrasse qui entre dans la maison Rigoletto Gilda, éperdument amoureuse, apparaît très belle aux courtisans (quels termes emploient-ils ?) qui s’approchent. Tous pensent que Gilda est la maîtresse (la femme) de Rigoletto. Rigoletto revient et trouve les courtisans dans sa rue. Ceux-ci, masqués, lui expliquent qu’ils veulent enlever la femme de Ceprano dans le palais juste en face la maison du bossu. L’invitant à partager la mission, ils « masquent » Rigoletto en lui bandant les yeux et les oreilles, ce qui le rend aveugle et sourd (notez au passage le procédé théâtral courant qui permet de faire avancer l’action en utilisant des stratagèmes plus symboliques que réalistes) et lui proposent de tenir l’échelle. Ils vont pouvoir ainsi enlever Gilda pour se venger des plaisanteries acerbes du bouffon sans éveiller ses soupçons. Annick Deyris, CPEM CD1 Plage 13 p172 *** Acte I, Scènes 14 et 15 Marullo, Ceprano, Borsa, des Courtisans armés et masqués Rigoletto Le chœur des Courtisans (chœur d’hommes uniquement) annonce les raisons de la vengeance et se réjouit de façon infantile et féroce. Cherchez-les dans le texte. Observez le chant staccato (haché) et piano accompagné de la même façon par l’orchestre qui sert cette attitude futile. Chantez le début ♫ Début de l’allegro transposé et ralenti pour l’apprentissage A 1’34, On entend la voix de Gilda qui appelle à l’aide alors que les Courtisans se félicitent de leur réussite. Son père n’a toujours pas compris. A 1’44, Rigoletto finit par enlever son bandeau. Comment Verdi illustre-t-il sa prise de conscience de la situation et du fait qu’il s’est laissé berner ? (Une longue montée de l’orchestre dans les aigus et en crescendo) Le bossu prononce ce mot qui le hantait déjà « malédiction » et s’effondre, évanoui. La farce vient de basculer dans la tragédie. FIN DE L’ACTE I Annick Deyris, CPEM