Journée mondiale Parkinson : 2015-05-11 à Namur

Journée mondiale Parkinson : 2015-05-11 à Namur.
Marcelle HUBERT. Kinésithérapeute.
Le thème choisit pour cette journée mondiale consacrée à la maladie de Parkinson :
« Bougez-vous ça fait un bien fou ».
Le projet se voulait interactif en sollicitant la participation active de chacun.
Après un exposé théorique suivit de la présentation de l’association européenne des
kinésithérapeutes de la maladie de Parkinson, nous avons choisit de réaliser cinq
ateliers. Ces ateliers d’activités physiques sont reconnus et validés dans la maladie de
Parkinson : danse inspirée de la zumba (Marcelle HUBERT), taichi (Roberto
GINEFRA), yoga (Thierry Marlier ) et marche nordique (Sebastien d'Alguerre ) ainsi
qu’un atelier animé par Mariella Graziano expliquant de manière interactive les trucs
et astuces pour contourner les difficultés de la vie quotidienne.
La journée fut un réel succès et nous avons été obligés de refuser des inscriptions.
Présentation APPDE (M.Graziano)
http://www.appde.eu/european-physiotherapy-guidelines.asp
1- Faciliter les contacts de manière à promouvoir la meilleure pratique de soins individuels.
2- Développer et soutenir des initiatives éducatives.
3- Offrir un forum de discussion à des programmes de recherches potentielles, faciliter et
soutenir les collaborations en vue de poursuivre des financements appropriés.
4- Dresser le profil de fonction des kinésithérapeutes dans les équipes multidisciplinaires
dans le traitement de la maladie de parkinson
Exposé théorique intitulé : Médicament sans effets secondaires …
à prendre quotidiennement. (M.Hubert)
La maladie de Parkinson est une atteinte neurologique dégénérative fréquente au sein
de la population âgée en Europe.
Malgré les traitements médicaux et chirurgicaux optimaux, les conséquences des
symptômes moteurs ne peuvent être totalement éliminées. Des troubles de l’équilibre
et de la marche ainsi que le freezing demeurent résistants à ces traitements. Le
1
traitement kinésithérapique constitue un adjuvant essentiel par l’apprentissage des
compensations et participe à faciliter l’adaptation aux difficultés rencontrées dans la
vie quotidienne.
L’activité physique est un outil majeur dans la rééducation de la maladie de Parkinson
et les études récentes montrent que :
1-Une activité physique régulière réduit le risque de développer la maladie de
Parkinson.
2-L’activité physique pourrait avoir un effet neuroprotecteur.
3-De nombreuses études ont démontré que l’activité physique a des effets positifs sur
la vitesse de marche, la force musculaire, l’équilibre, l’endurance, la qualité du
sommeil et la qualité de vie.
Etant donné que l’inactivité a de tels effets néfastes, il est nécessaire de développer
des programmes d’exercices sûrs et agréables pour ces patients.
Les activités dansantes rééduquent l’habilité de passer d’un schéma moteur à un autre
et d’un schéma de coordination à un autre.
Ces activités mettent l’accent sur toutes les difficultés spécifiques de cette maladie
touchant principalement la motricité et se basent sur des références scientifiques
solides (guidelines).
La danse incorpore les changements de directions, les transferts de poids, le stepping
(piétinement), les schémas dynamiques d’arrêts et de démarrage, la marche latérale, la
marche arrière. Ces derniers constituent des exercices d’équilibre fonctionnels et
dynamiques.
La danse est un procédé thérapeutique intéressant car elle combine naturellement des
techniques d’indiçage, des stratégies cognitives, des exercices d’équilibre et des
exercices physiques dans une dynamique de groupe. Cela implique une interaction
sociale avec des partenaires de « malchance » et un soutien de ceux vivant la même
situation.
Les études récentes, quoique encore peu nombreuses, montrent une amélioration de
l’initiation des mouvements, de l’équilibre, de la marche, des performances cognitives
et une motivation à poursuivre l’activité.
Tenant compte de tous ces éléments,je considère que les séances de kinésithérapie
peuvent utilement combiner des exercices spécifiques utilisant les stratégies de
compensations et une partie ludique s’adressant essentiellement à la rééducation de
l’équilibre et de la marche.
A cet effet, j’ai le plaisir d’organiser des séances de rééducation inspirées de la
« zumba ». Ces séances ont beaucoup de succès et ont pour avantage de remplacer les
exercices classiques de marche et d’équilibre de manière ludique.
Le nom de "zumba" signifie littéralement bouger vite tout en s’amusant, il s’agit de
fitness sur des rythmes latinos. Nous avons réalisé une version adaptée à la maladie de
Parkinson et tenant compte des guidelines et des recommandations EBM.
La chorégraphie est inventée et basée sur les difficultés motrices spécifiques et a pour
but d’entraîner la marche, l’équilibre, les changements de directions, la coordination,
les transferts de poids, la mobilisation des membres supérieurs, les doubles tâches, les
arrêts et les démarrages, les demi-tours, la marche arrière, la condition physique, et ce,
2
en utilisant les stratégies de compensations attentionnelles, visuelles, auditives,
cognitives. Il s’agit d’un schéma dynamique de thérapie par la danse
Derrière la « zumba » se cachent nombres d’exercices déguisés où il n’est pas
nécessaire d’être doué en danse mais simplement de suivre le coach.
Les points importants à retenir pour un traitement kinésithérapique adapté à la
maladie de Parkinson :





Des traitements kinésithérapiques plus actifs utilisant l’ensemble du potentiel
moteur visant une réadaptation optimale.
L’application de guidelines qui assurent notre crédibilité.
L’adaptation du traitement au cas particulier qu’est le patient que nous
traitons.
L’éducation, l’information mais aussi l’écoute sont indispensables à une bonne
compréhension de cette atteinte de la motricité automatique.
La variété dans l’approche thérapeutique et l’utilisation de jeux qui favorise la
spécificité. Rééduquer en s’amusant est essentiel !!!
Les traitements dopaminergiques sont le remède par excellence de la maladie de
Parkinson, toutefois ils ne parviennent pas à gérer tous les aspects de cette maladie
notamment la qualité de vie.
C’est pour cette raison que les patients cherchent des moyens thérapeutiques qui
s’adressent à tous leur problèmes, à leur corps et à leur esprit ensemble et qui tiennent
compte de leur état physique, mental et spirituel.
Ce n’est pas pour autant qu’ils désirent abandonner les traitements habituels mais ils
recherchent des compléments qui puissent améliorer leur qualité de vie au quotidien.
Ils désirent être actifs dans les soins de santé et élargir leur horizon.
L’exercice physique fait aujourd’hui, partie intégrante du traitement mais d’autres
interventions mêlant la conscientisation, la relaxation, la prise de conscience devraient
être encouragées. Les patients désirent être aussi actif que possible en participant avec
d’autres à des activités amusantes, stimulantes comme la danse, les traitements en
musique etc…
La musique agit comme un stimulis spécifique pour obtenir des réponses motrices et
émotionnelles en combinant le mouvement et des connections sensorielles ;
Récemment émerge l’évidence que le mouvement basé sur la musique est une
intervention prometteuse pour améliorer les activités liées à la marche parc qu’elle
combine naturellement des stratégies cognitives, des techniques d’indiçage, des
exercices d’équilibre et l’activité physique tout en se concentrant sur le plaisir de
bouger en musique au lieu des limitations habituelles des mouvements.
La danse
Il devient de plus en plus clair que la danse à des effets positifs multiples sur des
patients atteint de Parkinson moyen ou modéré. Des améliorations significatives ont
été montrées sur l’équilibre, le handicap moteur, l’endurance, la qualité de vie et la
participation à des activités sociales.
L’effet principal de la danse serait de réduire le risque de chute et d’avoir un impact
favorable sur la fonction physique.
3
La maladie de Parkinson affecte chaque individu différemment, il est nécessaire de
regarder en priorité la personne expérimentant la danse, plutôt que de se limiter à
savoir comment la danse influe sur les symptômes. Comment la danse peut leur
permettre de mieux gérer cette maladie.
Selon l’OMS, il existe deux modèles de participation à des activités physiques :
 Physique : la détérioration mentale ou physique est la raison principale pour
laquelle un individu ne peut participer aux activités.
 Social : basé sur l’idée que le handicap est une forme d’oppression sociale avec un
comportement d’exclusion sociale qui est la question primordiale et non le
handicap lui-même.
L’OMS est en train de lier ces deux modèles en disant que les deux sont valides et
nécessite d’être pris en considération.
Il faut donc une approche qui reconnaisse l’importance de la personne qui danse mais
aussi son expérience unique. Il ne suffit pas de ne voir que le corps malade qui doit
être corrigé. Il est également nécessaire de tenir compte du contexte personnel et des
différents facteurs qui peuvent influencer sa participation aux activités.
Les auteurs reconnaissent que les facteurs les plus positifs en faveur de la danse sont :
récréation, socialisation, relations, encouragements mutuels et entraide.
Les résultats de la recherche recommandent que les points clés suivants fassent partie
intégrante des programmes kiné destinés aux Parkinsoniens :




Stratégies d’indiçage pour améliorer la marche. (visuelle ou auditive)
Stratégies cognitives pour améliorer les transferts.
Des exercices d’équilibre
Renforcement musculaire et assouplissement pour augmenter les capacités
physiques.
La danse tient compte de tous ces facteurs et par conséquent est considérée comme
une thérapie efficace dans la maladie de Parkinson, de plus la danse sollicite les
doubles taches ce qui est particulièrement difficile pour quelqu’un souffrant de la
maladie de Parkinson.
Le Tai-Chi, comme exercice corps-esprit consiste en respiration appropriée et
mouvements lents répétés. Les effets bénéfiques consistent en amélioration de la force
musculaire,de l’équilibre et de la fonction motrice chez des sujets âgés et a été
reconnue par la « National Parkinson Foundation »des EU comme exercice bénéfique
pour les symptômes de PK.
Les effets immédiats sont une amélioration de la fonction motrice, de l’équilibre, de la
coordination,des fonctions cognitives, de la souplesse et des stratégies du pas.
Toutefois il n’y a pas de bénéfices évidents quant à la marche et la qualité de vie
Les résultats sont suffisants pour dire que le Taichi est efficace dans la maladie de
Parkinson. Le Taichi étant un exercice corps-esprit offre des bénéfices cognitifs et
exécutifs positifs.
Le yoga.
-La respiration : L’oxygène est le carburant de nos fonctions vitales, indispensables au
fonctionnement de notre corps et notre esprit.
4
-Le mouvement : étirer son corps et le maintenir dans des positions différentes est un
excellent exercice pour nos muscles, nos articulations et nos organes.
-La concentration : diriger son attention sur la respiration en unisson avec le
mouvement, développe l’harmonie extérieure et intérieure.
-La visualisation : partie intégrante du yoga car c’est en formant des images mentales
que nous dirigeons notre attention et transmettons un message à notre corps.
-La relaxation : c’est un moyen pour remédier au stress . C’est un ensemble de
méthodes qui visent la décontraction des muscles du corps pour être dans un état de
détente parfait .Elle permet à notre corps et à notre mental de se rééquilibrer après les
mouvements, les étirements et l’effort fourni.
Les résultats de la littérature médicale suggèrent que le yoga peut améliorer la qualité
de vie aux stades débutants de la maladie de parkinson.
Marche nordique
La vitesse de marche et la longueur du pas indiquent que les Parkinsoniens
légèrement atteints bénéficient le plus de cette méthode.
La marche et la marche nordique améliorent la longueur du pas ,la variabilité de la
marche, la vitesse max,la capacité physique ainsi que les troubles spécifiques liés à la
maladie de Parkinson. Aucun effet secondaire, compliance excellente. La marche
nordique pourrait offrir un moyen sécurisant, efficace et agréable pour réduire
l’inactivité physique chez les Parkinsoniens et améliorer leur qualité de vie
Astuces et trucs pour gérer les problèmes de mobilité causée par la maladie de
Parkinson.
Les professionnels de santé ont souvent l’occasion d’observer que les gens atteint de
la maladie de Parkinson sont très créatifs pour inventer des trucs et astuces pour
surmonter des problèmes comme se lever d’un siège, changer de direction ou de
traverser un endroit fréquenté. Une astuce très connue est de marcher par-dessus le
pied de l’aidant si les propres pieds sont collés par terre. Il y a un grand nombre de
trucs que l’on peut échanger sous la supervision d’un kinésithérapeute.
L’atelier vise à



Découvrir des trucs inventés par autrui
Comprendre pourquoi ces stratégies fonctionnent
Echanger des expériences et de savoir faire
Des clips vidéo sont montrés et les participants ont l’occasion de montrer, partager,
voire même, découvrir leurs propres solutions innovantes.
5
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