L`ingérence humanitaire

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L`ingérence humanitaire
Bibliothèque principale de Verviers
Séance du lundi 27 février 2012
Blood Diamond de Edward ZWICK
ZWICK, Edward. Blood diamond, 1 DVD, 143 min. Etats-Unis : Warner, 2006. Disponible à la Médiathèque
locale de Verviers, sous la cote VB0556
1999: le Sierra Leone est déchiré par une guerre civile opposant les forces gouvernementales aux milices
rebelles du F.R.U. (Front Révolutionnaire Unifié). Un modeste pêcheur, Solomon, voit son village attaqué par
les miliciens et est contraint de participer à l'exploitation du diamant. Danny Archer, un Occidental né et élevé
en Afrique, est devenu trafiquant de pierres précieuses pour le colonel Coetzee. Quand il apprend par hasard
que Solomon aurait volé un diamant rose au F.R.U., il décide de le récupérer.
Pour préparer son film, le réalisateur Edward Zwick a mené de nombreuses recherches sur les enfants soldats,
l'impact du commerce du diamant sur le conflit... À ce sujet, il a aussi rencontré le journaliste et
documentariste Sorious Samura, auteur du documentaire "Cry Freetown" qu'il considère comme une des
sources les plus riches dans ce domaine. "Blood Diamond", conventionnel (dans le genre "grosse machine" de
studio hollywoodien), ne fait l'économie d'aucune séquence attendue. Les scènes d'actions sont efficaces, le
rythme de la narration soutenu. Le scénario souligne la froide cruauté des intérêts géopolitiques ainsi que
l'enfance brisée incarnée par une poignée d'enfants soldats. Certaines scènes, d'une violence extrême,
restituent avec force le calvaire de ce pays.
Avec :
Leonardo DICAPRIO, Danny Archer
Djimon HOUNSOU, Solomon Vandy
Jennifer CONNELLY, Maddy Bowen
Un échange sur le thème de :
« L’ingérence humanitaire »
Voici un ouvrage et des articles de presse commentés pour alimenter votre réflexion :
l’ouvrage situe le contexte de l’échange,
les articles listés du général au spécifique actualisent l’information donnée par le volume.
N’hésitez pas à vous informer dans votre bibliothèque locale.
Bonne lecture à vous !
RUBIO, François. Le droit d'ingérence est-il légitime ? Grolley (Suisse) : L'Hèbe, 2007. (La
question ; 52), 90 p.
Ce petit volume — il ne compte que 90 pages — est articulé autour d’une vingtaine de questions que le
lecteur peut se poser dans le domaine de la politique internationale, à propos de mots et d’expressions qui
envahissent ses informations quotidiennes sans qu’il sache toujours en distinguer le sens et l’étendue :
droit d’ingérence, devoir d’ingérence, assistance humanitaire, ingérence médiatique, etc. Dès l’introduction,
l’auteur campe clairement le problème et met en lumière les deux angles d’attaque par lesquels les uns et
les autres cherchent habituellement à apporter une réponse à la violation de valeurs partagées par un très
grand nombre de personnes. Il établit le rapport entre ces valeurs et la Déclaration des droits de l’homme,
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souvent brandie comme un porte-étendard pour justifier une attitude qui pourrait s’apparenter à un néocolonialisme et démontre de facto la quasi-impossibilité d’apprivoiser le raisonnement par ce double biais.
La table des matières qui figure en fin de volume aligne vingt et un chapitres courts, sans hiérarchie
particulière et peut ainsi donner l’impression d’un sujet abordé dans le désordre. En réalité, l’auteur qui
est directeur juridique de l’association « Médecins du monde » et maître de conférences à l’Université du
Mans, spécialiste en matière de droit international humanitaire et de gestion des ONG, choisit de remettre
la notion même d’ingérence au centre de sa réflexion : les termes connexes en prennent alors un tout
autre relief, d’autant plus qu’il opte également pour une présentation chronologique de la problématique.
Voilà qui amène le lecteur à (re)prendre conscience de ce que l’ingérence était à l’origine le mode de
régulation normal des relations internationales, avant que l’on ne cherche à codifier progressivement les
guerres et à leur mettre des limites, à accepter le principe de la souveraineté des États et à son
inviolabilité. Le système « onusien » reconnaît qu’il existe un droit naturel des hommes et des femmes,
supérieur à la notion de souveraineté de l’État, avec des valeurs communes en partage et que la violation
de ces valeurs autorise la communauté internationale à s’ingérer dans les affaires de l’État coupable. Pour
Rubio, même si la sémantique est confuse, une chose est donc sûre : il existe bel et bien un véritable
droit à l’assistance humanitaire pour les populations, au-delà de toute disposition onusienne, rendue
souvent impossible par un antagonisme Est-Ouest, mais qui est un devoir d’assistance pour les États,
précisé dans les Conventions de Genève. Le « sans frontiérisme » appliqué notamment par des ONG, naît
au moment de la guerre civile au Nigéria, en faveur des populations du Biafra. Rubio réserve une large
part à l’apport de Bernard Kouchner, alors secrétaire d’état à l’Action humanitaire et à son conseiller, le
professeur de droit, Mario Bettati (dont nous citons un ouvrage sur le sujet dans les sources
complémentaires) et envisage toutes les facettes du concept d’ingérence (chap. 13 et suiv.) sans oublier
de poser la question de savoir qui mandate les ONG à l’heure actuelle. Le dernier chapitre (p. 85) tente de
répondre à la question posée par le titre. L’auteur le fait d’une manière bien structurée, en reprenant les
points forts de son argumentation. Le lecteur pressé pourra se limiter au parcours de ces quelques
dernières pages substantielles qui valent leur pesant d’or, tant elles permettent de clarifier les situations…
à défaut de pouvoir les résoudre. Les notes figurent dans les marges du volume, en italiques et en plus
petits caractères et non en bas de page. Celles-ci paraissent à l’œil plus chargées, mais ce ne serait pas
encore trop gênant si les notes relatives à chacune d’elles tenaient dans leur marge respective, mais ce
n’est malheureusement pas le cas. Cette solution n’est hélas pas plus confortable que celle qui vaut au
lecteur de devoir se rendre en fin de chapitre ou en fin de volume… Dommage comme l’est aussi le
manque de bibliographie qui aurait pu ramasser les références éparses. L’ouvrage est cependant tout à
fait intéressant. Il fait partie d’une collection destinée à un large public. Présentée en format de poche et
donc très accessible, elle se propose de susciter la réflexion et ne dédaigne pas un ton volontiers
provocateur, de sorte qu’elle tranche par rapport au « politiquement correct ». Est-ce la raison pour
laquelle cet ouvrage aide plus que d’autres sur le même sujet, le lecteur non spécialisé à se construire
une représentation des réalités abordées ? Un petit volume qui est de surcroît bien agréable à lire. Sans
tarder…
COLLON, Michel. « Comprendre la guerre en Libye ». In : Investig’action ASBL, Bruxelles
[en ligne]. U.R.L. : http://www.michelcollon.info.html [D.V. 16/02/2012]
Dans cet article en trois volets, l’auteur, journaliste d’investigation indépendant, démonte les mécanismes
de la guerre en Libye et propose des réponses à de nombreuses questions que des citoyens attentifs ne
manquent sans doute pas de se poser, dans l’optique d’une prise de position plus critique. Ainsi liste-t-il
d’abord les éléments sur lesquels il convient de s’interroger chaque fois que survient un conflit, montre-til ensuite que les objectifs des USA vont bien au-delà du pétrole et indique-t-il enfin des pistes pour agir.
L’article est intéressant dans la mesure où il épingle des paradoxes auxquels beaucoup de lecteurs ont
sans doute pensé mais que peu de personnes ont énoncé aussi crûment. C’est le cas, par ex., lorsqu’il
compare le coût d’opérations dites « humanitaires », de nature à mettre en péril la prise en charge
d’autres besoins (création d’emplois, paiement des pensions, etc.), avec la hauteur des moyens dégagés
pour résoudre une crise financière due au manque de prudence des banquiers. Et d’insister sur le fait que
ce sont nos impôts qui paient ces armes et ces destructions. Parce que les intérêts de certains sont en
jeu ? Alors que, pourtant, la pauvreté ne cesse d’augmenter… L’auteur se situe manifestement à gauche,
ce qui ne l’empêche pourtant pas de fustiger allègrement des tenants de son bord : l’un de ses sous-titres
ne laisse à cet égard aucun doute quand il annonce « A gauche, n’a-t-on rien appris des médiamensonges
humanitaires des guerres précédentes ? » Ce qui l’amène à démonter la mécanique de la culpabilité, un
ressort sur lequel les médias — surtout ceux qui recherchent prioritairement le sensationnel — se plaisent
à jouer. Il explique d’une manière très accessible ce qui fait la particularité du soulèvement en Libye et
celle de son opposition et développe aussi clairement ce que sont les différents objectifs des USA, selon
toute vraisemblance. Dans sa dernière partie, il insiste sur l’opposition qui existe entre le droit — et il
faudrait ici y prévoir une majuscule, puisque le terme est pris dans son sens le plus absolu — et le droit
d’ingérence (p. 18). Si l’article annonce un plan global, son articulation n’en reste pas moins trop lâche et
peut, de ce fait, poser problème au lecteur peu habitué à prendre en charge un texte long, parfois inégal
(les p. 2, 3 et 4 gagneraient à être retravaillées, par ex.) en dépit de l’intérêt évident qu’il présente.
L’auteur s’abandonne à des digressions, surtout dans le premier volet (la comparaison des situations en
Libye et au Yémen ou encore la mention des avis de personnalités diverses sur la guerre « humanitaire »,
par ex.) qui n’ont pas de lien immédiat avec le sujet principal. Peut-être est-ce dû à une certaine
nécessité, voire une certaine urgence, qui aiguillonne l’auteur, l’amenant ainsi à écrire au fil d’idées qu’il
énonce, sans porter une attention suffisante à la manière de les présenter, raison pour laquelle l’écriture
reste essentiellement « utilitaire » et proche de l’expression orale. Voilà qui est dommage car ces
relâchements enlèvent au texte une partie de sa force, même s’ils ne doivent pas détourner le lecteur de
son contenu.
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LOOS, Baudouin. « Une guerre civile qui peut durer » : article. In : Le Soir, Bruxelles :
6 février 2012, p. 9
L’article se présente comme une analyse du fait signalé par le titre — le bandeau gris « analyse » qui
l’introduit ne laisse pas de doute sur l’intention du journaliste qui rencontre effectivement l’objectif
annoncé. Il explique en effet très clairement l’avantage que la Syrie retire du veto donné par Moscou et
Pékin au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Il rappelle finement les régimes auxquels il est possible de
comparer celui de Damas. Il s’arrête également à la réaction de la Ligue arabe, non sans en montrer les
facettes ambiguës, pour en arriver à la conclusion logique : le régime syrien peut-il tenir longtemps ? Des
sanctions sont sans doute utiles, mais elles n’ont pas empêché l’Irak, par ex., de résister treize ans. Or le
régime syrien conserve le monopole de la force massive. Et Loos de rappeler que les insurgés libyens
n’auraient jamais gagné sans l’imposant soutien de l’Otan. Il épingle la curieuse lenteur des USA en la
matière, probablement parce qu’ils cherchent à protéger les intérêts israéliens. Et le journaliste dit
clairement sa crainte de voir s’éterniser la situation si les révoltés ne sont pas aidés. Pour inciter à
réfléchir ? Sans doute… Si le titre se borne à faire un constat, le surtitre, lui, est plus incisif : il précise le
pays qui est l’objet du constat, pour lequel le journaliste pose une question où l’on peut percevoir un
minimum d’urgence, surtout si l’on tient compte de l’apport de l’illustration, présentée juste en dessous. Il
s’agit d’une photo qui occupe quasi la moitié de l’article, relative à la préparation des funérailles
collectives de victimes de bombardements dans la province de Homs. Prise en plongée, elle montre les
cadavres emballés dans des enveloppes de plastique blanc ou des cercueils de fortune qu’entoure une
foule anonyme, retenue sur les côtés. Rien de si particulier a priori, sauf sans doute les deux groupes en
présence, celle des morts et celle des vivants, à laquelle fait écho la légende : un massacre qui n’a pas
encore fait bouger la communauté internationale… Jusqu’à quand faudra-t-il attendre ? L’article forme
ainsi un ensemble cohérent, relativement court mais non dénué d’intérêt, dans la mesure où il propose un
arrêt sur image : de quoi clarifier la situation dans le chef d’un lecteur.
SYRIE… « Syrie : pourquoi Moscou et Pékin ont bloqué l’Onu » . In : Ouest-France. Rennes
[article en ligne]. U.R.L. : http://www.ouest-France.fr [D.V. 16/02/2012]
Cet article s’articule d’une manière plus précise que le précédent, issu du journal Le Soir, sur le blocage
par Moscou et Pékin de la décision de condamnation du régime syrien émise par l’Onu. Et il se propose de
donner des repères en trois questions : la raison de ce blocage dans le chef des deux capitales, les
conséquences de ce veto et la réaction de la communauté internationale. L’on apprend ainsi deux
éléments supplémentaires, à savoir que les Russes et les Chinois ne voulaient pas entériner un plan de la
Ligue arabe et qu’ils se méfiaient du précédent libyen où leur abstention avaient ouvert la porte aux
bombardements de l’Otan par Kadhafi. Par ailleurs, l’article précise que la Russie protège son allié au
Proche-Orient, compte tenu des intérêts économiques et des avantages géostratégiques qu’elle détient
ainsi dans la région. Moscou prétend avoir essayé d’éviter une guerre civile, tandis que les opposants
syriens estiment que, ce faisant, Moscou donne à la Syrie un blanc-seing pour continuer ses exactions.
L’article met également en évidence l’affaiblissement de la position de l’Onu. Ce texte relativement court
donne un grand nombre d’informations de nature à expliquer le blocage de la situation, mais
contrairement à l’article du Soir, il cultive une neutralité qui rendra sans doute plus difficile une prise de
position critique par le lecteur, peu habitué à faire la part des choses dans une situation aussi complexe.
Certes, la caricature qui l’illustre, où l’on voit le petit Assad, debout sur une pile de cadavres, s’appuyer
sur les dirigeants russe et chinois et assurer, mi-figue mi-raisin : « C’est bon de se sentir soutenu »,
donne à comprendre que le quotidien ne partage pas la politique du leader syrien et de ses alliés, mais
c’est une arme à double tranchant. Car, ce type de dessin ne prête-t-il pas avant tout à sourire plutôt qu’à
réfléchir ?
BHADRAKUMAR, M. K. « Course à la guerre par procuration en Syrie » . In : MichelCollon.
info. Bruxelles [article en ligne]. U.R.L. : http://www.michelcollon.info/Course-a-la-guerre-parprocuration.html [D.V. 12/02/2012]
Cet article, tout comme celui du Soir et de Ouest-France, propose une lecture de la situation actuelle en
Syrie où des répressions sanglantes ont lieu, que le reste du monde se borne à déplorer. Cependant, ici,
l’auteur, diplomate d’origine indienne, qui a effectué des affectations variées tant en Orient qu’en URSS ou
en Allemagne, propose une analyse nettement plus approfondie, sans doute rendue possible par son
expérience de terrain et son accès à des sources plus spécialisées. Il éclaire ainsi le lecteur sur le sens du
double veto des Russes et des Chinois qui veulent éviter à tout prix de perdre leur dernier point d’appui au
Moyen-Orient. Ce faisant, ils amènent les États-Unis et leurs alliés à user de la force pour renverser le
régime de Damas. Le lecteur est-il sceptique ? S’il poursuit sa lecture, il prendra connaissance d’un
témoignage d’un ancien agent de la CIA qui ne lui laissera plus aucun doute sur le sujet. Et il comprendra
de facto l’importance que revêt la Turquie pour les USA ! L’auteur met aussi en lumière le subtil jeu
d’influences qui se déroule entre les différentes puissances en présence sur place. Il insiste sur la position
particulière de l’Occident qui néglige l’influence chinoise, alors qu’il craint manifestement celle des Russes.
Il démontre également les raisons pour lesquelles la Russie hésite à se laisser entraîner dans une guerre,
alors que l’Occident est, à cet égard, d’autant plus à l’aise qu’elle s’est toujours évertuée ces dernières
années à empêcher la Russie de nouer des relations amicales avec les oligarchies du Golfe. Par ailleurs il
expose les velléités d’hégémonie de l’USA en Orient, par le biais de nouveaux accords passés avec Manille,
la capitale des Philippines. La Chine n’a évidemment pas attendu pour mettre les USA en garde, tandis que
les liens entre Moscou et l’Occident se détérioraient. Dès lors, l’auteur en arrive à cette conclusion toute
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logique qui veut que le double veto russe et chinois ne soit rien d’autre qu’une volonté de défier les USA
dans leur marche triomphante de la Libye vers la Syrie et l’Iran. Dans cette optique, les intérêts de la
Russie et la Chine sont communs, le lecteur l’aura facilement compris. La démonstration est
incontestablement brillante et propose un éclairage qui assure une compréhension largement étayée et
beaucoup plus complète des éléments d’informations déjà fournis par les précédents articles. Le lecteur
n’aura pas de peine d’ailleurs à comprendre ce raisonnement qui va dans le même sens que celui de Michel
Collon, auteur de l’article consacré ci-dessus à la Libye, qu’il prolonge en quelque sorte dans sa seconde
partie en montrant très clairement l’intérêt des USA pour le Pacifique et la crainte tout à fait fondée de la
Chine à l’égard de cette volonté d’expansion que n’apprécie pas beaucoup plus la Russie. Si ces deux-là —
la Russie et la Chine — adoptent aujourd’hui une position commune dans ce dossier, c’est sans nul doute
beaucoup plus pour assurer leurs arrières respectifs que par un souci réel de la situation en Syrie, à l’heure
actuelle ! L’auteur ne l’affirme certes pas clairement, mais cet état de fait s’impose au lecteur à l’issue du
parcours de l’article, alimenté par une réflexion plus qu’intéressante. La manipulation paraît évidente. Le
dessin humoristique choisi pour agrémenter le texte, qui montre une marionnette manipulée par une main
supérieure, devrait attirer l’attention des distraits…
Pour
en savoir
encore plus…
Un blog alimenté notamment par F. RUBIO, l’auteur du documentaire présenté en tête de cette
sélection :
http://ong-humanitaire.over-blog.com/article-f-rubio-humeurs-n-8-03-03-2011-68521217.html
Il s’agit ici d’une courte mise au point de Rubio sur le droit d’ingérence, le devoir d’ingérence et la
confusion totale entre les deux en ce qui concerne les opérations réalisées en Libye.
Trois ouvrages (deux documentaires et un roman) peuvent complémentairement informer les
lecteurs intéressés par cette problématique, dans le but de les aider à mieux la cerner.
BETTATI, Mario. Le droit d'ingérence : mutation de l'ordre international. Paris : O. Jacob,
1996, 384 p.
Sans jargon juridique, l'auteur, professeur de droit international raconte comment, dans quelles
circonstances politiques et dans quel contexte juridique concret, s'est constitué le droit d'ingérence. Après
l'ingérence comme dénonciation verbale, puis l'ingérence comme assistance médicale, il traite de
l'ingérence forcée (Yougoslavie, Somalie ou Rwanda), et finit sur l'ingérence dissuasive [Électre]
BRICMONT, Jean. Impérialisme humanitaire : droits de l'homme, droit d'ingérence, droit au
plis fort. Bruxelles : Aden, 2005. (Grande bibliothèque d'Aden), 248 p.
Critique des idéologies contemporaines qui justifient l'intervention militaire internationale dans un conflit et
l'ingérence au nom de la défense des droits de l'homme et de la démocratie. [Électre]
RUFIN, Jean-Christophe. Les causes perdues : roman. Paris : Gallimard, 1999, 233 p.
Envoyés en Erythrée pour porter secours aux victimes de la famine de 1985, des "humanitaires"
débarquent à Asmara. Le narrateur, Hilarion Grigorian, Arménien d'Afrique, observe cette jeunesse
d'Europe, orpheline des idéologies. Destins individuels, amours, faiblesses et dilemmes des "humanitaires"
racontés par l'un des pionniers du mouvement "sans frontières". [Électre]
Anne-Louise BOUTE
Chef de bureau-Bibliothécaire
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