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INTERVENANT(E)S La loi en matière de pornographie juvénile Définition de la pornographie juvénile selon le Code criminel : • Article 163.1 (1) Au présent article, « pornographie juvénile » s’entend, selon le cas : o a) de toute représentation photographique, filmée, vidéo ou autre, réalisée ou non par des moyens mécaniques ou électroniques : (i) soit où figure une personne âgée de moins de dix-huit ans ou présentée comme telle et se livrant ou présentée comme se livrant à une activité sexuelle explicite, (ii) soit dont la caractéristique dominante est la représentation, dans un but sexuel, d’organes sexuels ou de la région anale d’une personne âgée de moins de dix-huit ans; o b) de tout écrit, de toute représentation ou de tout enregistrement sonore qui préconise ou conseille une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi; o c) de tout écrit dont la caractéristique dominante est la description, dans un but sexuel, d’une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi; o d) de tout enregistrement sonore dont la caractéristique dominante est la description, la présentation ou la simulation, dans un but sexuel, d’une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi. Production de pornographie juvénile : • Article 163.1 (2) Quiconque produit, imprime ou publie, ou a en sa possession en vue de la publication, de la pornographie juvénile est coupable : o a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de dix ans, la peine minimale étant de un an; o b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire et passible d’un emprisonnement maximal de dix-huit mois, la peine minimale étant de quatre-vingt-dix jours. Distribution de pornographie juvénile : • 1 Article 163.1 (3) Quiconque transmet, rend accessible, distribue, vend, importe ou exporte de la pornographie juvénile ou en fait la publicité, ou en a en sa possession en vue de la transmettre, de la rendre accessible, de la distribuer, de la vendre, de l’exporter ou d’en faire la publicité, est coupable : o a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de dix ans, la peine minimale étant de un an; o b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire et passible d’un emprisonnement maximal de dix-huit mois, la peine minimale étant de quatre-vingt-dix jours. Le saviez-vous? • • L’article de loi 163. 1 (3) stipule également que les transmissions de matériel de pornographie juvénile par courriel est une infraction. Il en est de même concernant le fait d’afficher du contenu pornographique juvénile sur des sites internet. Possession de pornographie juvénile : • Article 163.1 (4) Quiconque a en sa possession de la pornographie juvénile est coupable : o a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans, la peine minimale étant de quarante-cinq jours; o b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire et passible d’un emprisonnement maximal de dix-huit mois, la peine minimale étant de quatorze jours. Accès à la pornographie juvénile : • Article 163.1 (4.1) Quiconque accède à de la pornographie juvénile est coupable : o a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans, la peine minimale étant de quarante-cinq jours; o b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire et passible d’un emprisonnement maximal de dix-huit mois, la peine minimale étant de quatorze jours. Interprétation : • Article 163.1 (4.2) Pour l’application du paragraphe (4.1), accède à de la pornographie juvénile quiconque, sciemment, agit de manière à en regarder ou fait en sorte que lui en soit transmise. Circonstance aggravante : • Article 163.1 (4.3) Le tribunal qui détermine la peine à infliger à une personne déclarée coupable d’infraction au présent article est tenu de considérer comme circonstance aggravante le fait que cette personne a commis l’infraction dans le dessein de réaliser un profit. Leurre : • 2 Article 172.1 (1) Commet une infraction quiconque communique au moyen d’un ordinateur au sens du paragraphe 342.1(2) avec : o a) une personne âgée de moins de dix-huit ans ou qu’il croit telle, en vue de faciliter la perpétration à son égard d’une infraction visée au paragraphe 153(1), aux articles 155 ou 163.1, aux paragraphes 212(1) ou (4) ou aux articles 271, 272 ou 273; o b) une personne âgée de moins de seize ans ou qu’il croit telle, en vue de faciliter la perpétration à son égard d’une infraction visée aux articles 151 ou 152, aux paragraphes 160(3) ou 173(2) ou à l’article 280; o c) une personne âgée de moins de quatorze ans ou qu’il croit telle, en vue de faciliter la perpétration à son égard d’une infraction visée à l’article 281. Peine : • Article 172.1 (2) Quiconque commet l’infraction visée au paragraphe (1) est coupable : o a) soit d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de dix ans; o b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire et passible d’un emprisonnement maximal de dix-huit mois. Présomption : • Article 172.1 (3) La preuve que la personne visée aux alinéas (1)a), b) ou c) a été présentée à l’accusé comme ayant moins de dix-huit, seize ou quatorze ans, selon le cas, constitue, sauf preuve contraire, la preuve que l’accusé croyait, au moment de l’infraction présumée, qu’elle avait moins que cet âge. Le saviez-vous? Le matériel pornographique préconisant ou conseillant des activités sexuelles avec des personnes âgées de moins de 18 ans est considéré comme étant de la pornographie juvénile. Quelques typologies d’abuseurs sexuels en ligne Typologie de Hartman, Burgess et Lanning (1984) Quatre types de cyberpédophiles : 1. Le collectionneur dans le placard 2. Le collectionneur isolé 3. Le collectionneur maison 4. Le collectionneur commerçant 1. Le collectionneur dans le placard • Il nie et cache le matériel qu’il achète de sources commerciales et il évite les autres amateurs. • Il peut collectionner des images d’enfants nus ayant des activités sexuelles ou non. • Il vivrait ses fantasmes sexuels sans passer à l’acte, car il serait conscient du mal qu’il fait. 2. Le collectionneur isolé • Il utiliserait sa collection personnelle pour se désensibiliser et amadouer ses futures victimes. 3. Le collectionneur maison • Il partagerait sa collection pour se valider, pour légitimer sa déviance, soit abuser des enfants. 3 4. Le collectionneur commerçant • Il vend et échange ses images qu’il monnaye ou échange. • Parmi ces collectionneurs, certains ne seraient même pas attirés par ces images. Klain, Davies et Hicks (2001) ajoutent, à cette même typologie, le consommateur suivant : Le collectionneur marchand : • Il ne commettrait pas d’abus sexuels, contrairement au collectionneur maison. • Il communiquerait souvent avec d’autres collectionneurs. Typologie de Strano (2003) Trois types classés selon le risque d’agression : 1. Le voyeur 2. Le cyberpédophile mixte (2 types) 3. Le pédophile 1. Le voyeur • Il n’aurait pas de contacts physiques avec les enfants. • Il serait seulement à la recherche de nouveau matériel. • Environ 89 % de ces individus seraient arrêtés par la police. 2. Le cyberpédophile mixte Premier type • Il collectionnerait essentiellement. • Il abuserait parfois en étant hors ligne (contacts physiques). • Environ 8 % de ces individus se feraient arrêter. • • • Deuxième type Il abuserait essentiellement. Il peut également collectionner. Environ 8 % de ces individus se feraient arrêter. 3. Le pédophile • Il abuserait essentiellement, l’internet lui permettant de rencontrer des jeunes. • Il se sert des images pour s’exciter ou comme un substitut sexuel. Typologie de Krone (2004) 9 types classés selon les critères suivants : • Le degré d’engagement dans la recherche d’images. • Le degré d’implication dans les réseaux d’amateurs. • Leur capacité à cacher leur identité réelle. • La nature des abus qu’ils risquent de commettre. Neuf types : 1. 2. 3. 4. 4 Le navigateur L’amateur aux fantaisies privées Le dragueur (3 types) Le collectionneur imprudent 5. 6. 7. 8. 9. Le collectionneur prudent Le séducteur L’agresseur pur et dur Le producteur Le distributeur 1. Le navigateur • Il accéderait à du matériel par hasard et en profiterait pour le regarder. 2. L’amateur aux fantaisies privées • Il créerait ses images virtuelles ou ses textes. • Il ne ferait pas d’acting out dans la réalité. Les trois types suivants (3, 4, 5) rechercheraient du matériel pornographique infantile et connaîtraient minimalement les règles de sécurité. 3. Le dragueur • Type vorace : il ferait la recherche de matériel pornographique explicite en général, en y ajoutant du matériel infantile. • Type curieux : il expérimenterait la pornographie infantile, mais il ne persévérerait pas. • Type libertin : il se vanterait de pouvoir accéder à de la pornographie infantile à volonté. 4. Le collectionneur imprudent • Il rechercherait, téléchargerait et échangerait de la pornographie infantile à l’aide de l’internet, des clavardoirs, etc. 5. Le collectionneur prudent • Il utiliserait du cryptage, des réseaux fermés, etc. Il vivrait son fantasme à travers le monde virtuel. Il n’abuserait pas dans la réalité. Les trois prochains types (6, 7, 8), en plus de leur consommation de pornographie infantile, effectueraient des abus sexuels dans la réalité. 6. Le séducteur Il établirait le contact avec des jeunes en vue d’un contact sexuel dans la réalité ou virtuel, à l’aide d’une caméra web. 7. L’agresseur pur et dur • Il abuserait dans la réalité. Il se servirait de la pornographie infantile seulement pour soulager sa pulsion. 8. Le producteur • Il prendrait des photos et les distribuerait en masse, surtout dans les groupes de discussion. 5 9. Le distributeur • Il monnaierait le matériel sans nécessairement s’y intéresser. Il serait très actif dans les groupes de discussion. Typologie de Fortin et Roy (2006) Quatre types de consommateurs de pornographie juvénile : 1. L’explorateur 2. Le pervers solitaire 3. Le pervers organisé 4. Le polymorphe 1. L’explorateur • Les individus de cette catégorie seraient âgés de 24 ans en moyenne. Ce serait en majeure partie des étudiants. • Ils seraient des collectionneurs à grande échelle. 2. Le pervers solitaire • Les individus de cette catégorie seraient âgés de 49 ans en moyenne. Ils auraient une préférence marquée pour des images et des vidéos sexualisées d’enfants et d’adolescent(e)s. • Ils seraient plutôt solitaires. Ils achèteraient leurs images et leurs vidéos sur des sites commerciaux. • Ils auraient peu d’antécédents judiciaires. 3. Le pervers organisé • Il ressemblerait beaucoup au pervers solitaire. • Il se distinguerait par son implication active dans des communautés virtuelles. 4. Le polymorphe • Les individus de cette catégorie seraient âgés de 42 ans en moyenne. Ceuxci seraient moins nombreux; ils étaient au nombre de 8 dans l’étude des présents auteurs. • La moitié aurait des antécédents d’agression sexuelle ou de pornographie juvénile. • Ils auraient une histoire criminelle variée et remplie. • Ils peuvent se justifier en accusant la victime de mentir. Selon leur étude (Échantillon de 192 sujets ayant été arrêtés par les services policiers) : • • • • • 6 Près de 65 % des sujets n’avaient aucun antécédent criminel. 10,4 % avaient des antécédents de nature sexuelle. Il ne faut pas généraliser les résultats et ne pas s’y fier pour poser un diagnostic. Groupe hétérogène : divers âges et professions. Les individus arrêtés au Québec pour possession de pornographie juvénile invoquaient des motifs personnels et non commerciaux. Typologie de Delmonico et Griffin (2008) Six types de consommateurs de pornographie juvénile : 1. L’utilisateur récréatif 2. Le harceleur sexuel 3. L’utilisateur qui découvre 4. L’utilisateur prédisposé 5. L’utilisateur sexuellement compulsif depuis toujours 6. Les délinquants sexuels 1. L’utilisateur récréatif • Il serait sans obsession ni compulsion sexuelle. • Il consommerait de la pornographie juvénile parfois pour enrichir sa sexualité de couple ou pour se divertir. • Attention : Il est difficile de considérer que des activités illégales en ligne puissent être récréatives, car le risque de conséquences graves demeure présent. 2. Le harceleur sexuel • Il montrerait ou enverrait du matériel sexuellement explicite à des adultes qui ne s’y attendent pas, parfois dans le but d’être drôle. Par exemple, il pourrait changer l’économiseur d’écran d’une personne par des images sexuellement explicites. • Il oscillerait souvent entre le comportement problématique et l’utilisation récréative. • Son utilisation pourrait cacher d’autres problèmes sexuels, comme des pensées, des émotions, des fantasmes, de fortes envies ou des comportements sexuels inadéquats. • Son comportement pourrait simplement révéler un manque d’éducation sur ce qui est adéquat de partager avec autrui. 3. L’utilisateur qui découvre • Le sexe virtuel serait un déclencheur pour ceux qui auparavant n’ont jamais eu de problèmes de comportement ni de fantaisies sexuelles inadéquates et qui autrement auraient pu ne jamais en développer. • Les instruments standards détectent difficilement la présence ou l’historique de problèmes de comportement sexuel ou de santé mentale chez ce type. • Il peut être un utilisateur récréatif au début. • Il y aurait peu de recherches qui établissent l’existence de ce type. 4. L’utilisateur prédisposé • Des fantaisies sexuelles problématiques seraient déjà présentes chez cet utilisateur. Il arriverait à maîtriser ses envies sexuelles. • L’internet désorganiserait ses inhibitions internes. 5. L’utilisateur sexuellement compulsif depuis toujours • L’internet s’ajouterait à un pattern établi de comportements sexuels inappropriés. 7 • • Il pourrait accroître ses problèmes en ligne et hors ligne : sur le plan de ses pensées, de ses émotions, de ses fantaisies et de ses comportements. Il croirait que l’internet est un lieu plus sûr pour s’exprimer, puisque ses contacts sociaux dans la réalité seraient réduits. 6. Les délinquants sexuels • Ils peuvent à la fois commettre des délits dans la réalité et utiliser le matériel sexuel en ligne. Chacun des différents types de consommateurs de pornographie juvénile pourrait se désinhiber et développer une problématique en délinquance sexuelle. Typologie de Davidson (2008) Neuf catégories de consommateurs de pornographie juvénile : • L’explorateur • Le rêveur • Le réseauteur • Le collectionneur • Le membre • Le connecteur • L’abuseur • Le producteur • Le distributeur 1. L’explorateur Il tomberait sur des images indécentes sur l’internet, puis il les enregistrerait. 2. Le rêveur Il projetterait ses fantasmes sur les images numériques qu’il visionne. 3. Le réseauteur Il téléchargerait du matériel pornographique juvénile et ferait des échanges avec d’autres consommateurs. 4. Le collectionneur Il chercherait des images indécentes en utilisant un moteur de recherche dédié à la pornographie infantile pour actualiser sa collection. 5. Le membre Il ferait partie d’un réseau secret d’abuseurs sexuels en ligne. 6. Le connecteur Il ciblerait les enfants par le biais d’échanges et de partages de fichiers, en utilisant la technique de liaison d’égal à égal (peer-to-peer technology) et les clavardoirs (chat rooms). 8 7. L’abuseur Il contemplerait les images de ses propres abus sexuels effectués dans la réalité. 8. Le producteur Il filmerait des abus sexuels d’enfants. 9. Le distributeur Il ferait la distribution d’images indécentes pour s’enrichir ou satisfaire sa passion de collectionneur. Quelques profils d’arnaqueurs sur les réseaux sociaux Martellozzo (2011) Profils d’arnaqueurs L’auteure aurait réalisé une étude auprès d’agresseurs sexuels arrêtés pour possession d’images d’abus sexuels d’enfants. Elle a examiné les modus operandi des agresseurs à l’aide de données d’enquêtes policières où les aveux de comportements et d’abus sont enregistrés et observés en direct. Les données de sa recherche sont obtenues à l’aide de 22 entrevues effectuées avec des policiers et l’analyse de 23 dossiers. Elle aurait découvert deux profils d’arnaqueurs : 1. Les arnaqueurs hyperconfiants 2. Les arnaqueurs hyperprudents 1. Les arnaqueurs hyperconfiants : a) Un profil de type décent b) Un profil de type indécent Le profil « décent » • Il exposerait des photos de lui-même. • Le sentiment d’amitié avec l’enfant se développerait une fois que ce dernier fait partie de sa liste de contacts. Ceci contribuerait à ce que l’enfant se sente à l’aise et curieux. Le profil « indécent » : • Il exposerait des photos de lui-même étant nu. • Il exprimerait explicitement ses préférences sexuelles. • Il souhaiterait donc que l’enfant soit suffisamment curieux pour l’accepter comme ami dans sa liste de contacts. 2. Les arnaqueurs hyperprudents : • Il est possible que ce type d’arnaqueurs soit plus dangereux parce qu’il mentirait sur son identité lorsqu’il communique avec des jeunes sur l’internet. • De fait, il révélerait peu d’informations sur lui, et ce, jusqu’à ce qu’il ait réussi à gagner la confiance du jeune. 9 L’arnaqueur hyperprudent agirait de la manière suivante : • S’il sent que la personne avec qui il communique est réelle, il peut soit continuer ses stratégies d’arnaque, soit cibler une autre victime s’il venait à se sentir mal à l’aise. • Il ne montrerait pas, au départ, d’images d’abus sexuels ni sa préférence sexuelle pour les enfants. • Il mettrait du temps pour juger de l’authenticité des personnes avec qui il communique sur l’internet. • Il craindrait de se dévoiler. • Il demanderait subtilement à l’enfant de faire la majorité des approches et des échanges. Gottschalk (2011) Étapes de l’arnaque en ligne L’auteur a établi un modèle hypothétique axé sur les différents types d’abuseurs à partir des postulats suivants : • Avec le temps, l’abuseur passerait de l’étape 1 aux suivantes. • Il y aurait un lien possible entre la possession et le fait de collectionner des images d’enfants indécentes et la tendance à l’abus sexuel dans la réalité. • Mise en garde : tous les abuseurs en ligne ne suivront pas ce cheminement et les catégories peuvent se recouper. • • • Les techniques d’arnaque en ligne servent à mettre les enfants en confiance dans l’intention d’abuser d’eux sexuellement. Le processus d’arnaque en est un de socialisation. L’arnaqueur partagerait ses loisirs, ses préférences et sa manière de s’exprimer en ligne. L’arnaqueur en ligne pourrait aussi tenter de convaincre l’enfant que les relations sexuelles entre adultes et enfants sont correctes. Mise en garde : Le modèle présenté par Gottschalk aurait besoin d’être théoriquement et empiriquement validé. Les étapes de l’arnaque en ligne : Étape 1 : le cyberconsommateur • La consommation d’images indécentes viserait à satisfaire des fantaisies personnelles. • L’attirance sexuelle pour les enfants serait déjà présente. • Présence possible d’abus sexuels avec contacts physiques. • Les comportements de l’abuseur se poursuivraient, ceci pour atteindre un objectif. 10 Étape 2 : le cybercommunicateur • Il rechercherait des images indécentes par le biais de moteurs de recherche spécialisés et peut faire du réseautage. • Il rechercherait aussi ces images dans les clavardoirs et les réseaux d’homologues (peer-to-peer networks). • Il pourrait contacter des abuseurs sexuels ou des victimes potentielles. • Il pourrait faire des échanges et faire le commerce d’images ou de vidéos indécentes. • Il collectionnerait certaines images ou vidéos. • Il se comparerait au chalutier et au collectionneur insouciant de Krone (2004). • Il pourrait avoir déjà abusé sexuellement une victime dans la réalité. Étape 3 : le cyberorganisateur • Il utiliserait les réseaux d’homologues (peer-to-peer networks), les jeux interactifs en ligne et les clavardoirs pour organiser des rencontres hors ligne. • Il pourrait arnaquer en ligne dans le but d’abuser de victimes hors ligne ou simplement rester un organisateur d’images indécentes. • Il pourrait avoir déjà abusé en ligne ou avoir abusé d’enfants de la famille ou de l’entourage. • Il se comparerait au charmeur et à l’abuseur sexuel d’enfants de Krone (2004). Étape 4 : le cyberproducteur • Il filmerait des abus sexuels d’enfants pour les distribuer sur l’internet et pour satisfaire ses propres fantaisies. • Il distribuerait des images indécentes et ses propres coordonnées (courriel, par exemple) dans le but de faire de l’argent, ou maintenir une relation basée sur des échanges. • Il pourrait mettre l’accent sur l’aspect commercial, soit dans la prostitution infantile ou le tourisme sexuel. • Il se comparerait au collectionneur prudent de Krone (2004). Selon les observations cliniques du Home Office Task Force (HOTF), les techniques d’arnaque utilisées par les abuseurs sexuels seraient les suivantes : • Demander des détails personnels : nom, adresse, numéro de cellulaire, nom de l’école fréquentée et photos. • Se faire passer pour un mineur ou emprunter une fausse identité. • Gagner la confiance de l’enfant en lui portant de l’attention et en l’encourageant à partager ses problèmes. • Offrir des cadeaux virtuels : mots de passe, passe-droits, etc. • Offrir des billets d’événements sportifs ou musicaux à bas prix. • Promettre aux jeunes la possibilité de rencontrer des idoles ou célébrités ou offrir des produits portant leur marque. • Offrir des occasions de devenir mannequin, particulièrement aux jeunes filles. • Poser des questions à caractère sexuel lors de sessions de clavardage. Par exemple : « Es-tu vierge? » • Demander une rencontre dans la réalité. • Suggérer des moyens rapides et faciles de faire de l’argent. 11 • • • • • Payer des jeunes pour faire des photos de nu et avoir des comportements sexuels par le biais d’une caméra web. Se servir des écoles et de sites de loisirs pour connaître les goûts d’un enfant. Se servir de la caméra web d’une victime pour l’espionner et prendre des images ou des vidéos de celle-ci à son insu. Menacer le jeune de révéler à ses parents la teneur de ses propos ou leur dire qu’il sait où trouver l’enfant lorsqu’il est hors ligne. Envoyer à la victime des images sexuelles (d’adultes ou d’abus d’enfants). O’Connell (2004) Phases et techniques d’arnaque Première phase : l’amitié • L’arnaqueur entre en contact avec l’enfant ou l’adolescent(e) afin de créer une relation d’amitié. La fréquence des contacts peut varier (peu, souvent, très souvent). Deuxième phase : la relation • L’arnaqueur s’intéresse aux différentes sphères de vie de l’enfant ou de l’adolescent(e) afin de créer un lien encore plus intime. Il peut même dire que les préférences du jeune concordent beaucoup avec les siennes. Il peut aussi mentir sur son âge en précisant qu’il est légèrement plus vieux que le jeune. Troisième phase : l’évaluation du risque • L’arnaqueur veut savoir si le jeune est entouré d’adultes lorsqu’il utilise l’ordinateur. Le jeune est-il en retrait du monde des adultes? Dans la mesure où l’arnaqueur apprend que le jeune est en retrait et qu’il n’est pas surveillé, il se sent plus en confiance pour passer à l’étape suivante. Quatrième phase : l’exclusivité • L’arnaqueur amène le jeune à partager ses problèmes personnels. Il soutient le jeune et l’encourage en lui donnant des conseils. Cinquième phase : la sexualité • Avec la confiance mutuelle maintenant établie, l’arnaqueur veut être perçu comme un mentor et un amant potentiel. Il pose des questions concernant la sexualité du jeune. S’il constate que le jeune discute aisément de sexualité avec lui, il peut aller jusqu’à proposer un contact sexuel dans la réalité. 12 L’évaluation et le traitement des abuseurs sexuels en ligne L’évaluation Quayle (2008) L’auteure propose plusieurs critères diagnostiques concernant l’abus sexuel en ligne : Consulter le centre de documentation Taylor, Holland et Quayle (2001) Les auteurs proposent une échelle (Combating Paedophile Information Networks in Europe ‒ COPINE) pour classer les images selon leur degré de gravité. Consulter le centre de documentation L’organisme cyberaide.ca (2009) propose aussi une échelle : Niveau 1 : Niveau 2 : Niveau 3 : Niveau 4 : Pose sexuelle (COPINE, 3-5) Enfants nus ou partiellement nus Pose sexuelle extrême (COPINE, 6) Gros plan de l’anus ou des organes génitaux Agression sexuelle (COPINE, 7-9) Toutes sortes d’agressions sexuelles allant de la masturbation à la pénétration Agression sexuelle extrême (COPINE, 10) Bestialité, ligotage, torture, armes Delmonico (1999) L’auteur élabore le Test de dépistage d’agissements sexuels sur internet (ISST - Internet Sex Screening Test). Traduction française effectuée par le CIDS. Consulter le centre de documentation Delmonico et Griffin (2005) Les auteurs élaborent la grille d’évaluation rapide de l’utilisation d’internet (IA-Q ‒ Internet Assessment Quickscreen). Traduction française effectuée par le CIDS. Consulter le centre de documentation O’Brien et Webster (2007) Les auteurs élaborent le questionnaire sur les comportements et les attitudes concernant internet (IBAQ ‒ Internet Behaviors and Attitudes Questionnaire). Traduction française effectuée par le CIDS. Consulter le centre de documentation Delmonico et Griffin (2008) Les auteurs proposent la fiche de dévoilement concernant l’équipement informatique et l’utilisation de l’internet. Traduction française effectuée par le CIDS. Consulter le centre de documentation 13 Selon Quayle et Taylor (2002) Il est important d’observer les distorsions cognitives chez les cyberdélinquants en matière de pornographie juvénile. Les auteurs suggèrent quatre catégories : 1. Justifications associées au téléchargement « C’est juste des photos, c’est pas un contact direct avec des enfants » 2. Normalisation du comportement « Je ne suis pas tout seul à faire ça » 3. Objectivation des images (victimes) à travers l’activité de collectionner, donc distanciation cognitive et affective par rapport au contenu illégal 4. Justifications liées à d’autres comportements qui impliquent des images ou de vrais enfants à travers un réseau social ‒ Collusion (ex. : clavardage) D’autres justifications observées par Martellozzo (2011) « C’était juste un fichier » « Pour moi, c’était quelque chose que j’ajoutais à ma collection » « C’est seulement regarder des images et c’est moins grave que ceux qui abusent des enfants dans les vidéos et les images fixes » ... et par le CIDS (2011) « J’ai filmé les relations sexuelles au cas où à un moment donné, elle ne voudrait plus » « Ses parents auraient dû la surveiller. Je ne me suis pas fait passer pour un mineur, j’ai rien caché. J’ai pas voulu l’attirer » « C’est pire ceux qui le faisaient, pas ceux qui le regardent » « Avec ça [pornographie juvénile], je cherchais des réponses pour être bien. Je conservais au cas où. J’ai toujours été ramasseux, peut-être que ça pouvait servir » « Sur Internet, j’ai été voir les filles de cet âge pour voir, pour trouver un déclencheur pour m’aider à me sentir bien sur le plan affectif » « J’ai été excité à certaines occasions, j’ai voulu y retourner » « Je ne voyais pas que ça pouvait m’amener plus loin, jusqu’à l’acte, donc moins grave » 14 Portez aussi une attention particulière aux facteurs cliniques associés à la compulsion sexuelle. En voici la liste selon Carnes (2008) : 1. Perte de contrôle Le comportement va plus loin que prévu ou voulu 2. Comportement compulsif Un pattern de « comportement non maîtrisé » s’installe avec le temps 3. Efforts pour mettre fin au comportement Tentatives répétées, mais sans succès 4. Perte de temps Beaucoup de temps passé à avoir le comportement ou à s’en remettre 5. Préoccupations Pensées obsédantes au sujet du comportement ou à la suite du comportement 6. Négligence des obligations Le comportement interfère avec le travail, les études, la famille et les amis 7. Poursuite en dépit des conséquences Incapacité de mettre fin au comportement en dépit des problèmes qu’il cause (sociaux, légaux, financiers ou physiques) 8. Escalade Besoin d’augmenter l’intensité, la fréquence et le niveau de risque 9. Pertes Perdre, limiter, sacrifier des aspects de sa vie auxquels on tient (passe-temps, famille, relations, travail) 10. Retrait L’arrêt du comportement entraîne un degré considérable de détresse, d’anxiété, d’agitation, d’irritabilité ou de malaises physiques Au moins trois critères seraient requis pour indiquer la présence d’une compulsion sexuelle. La plupart des dépendants sexuels répondraient à cinq critères, et plus de la moitié à sept. Le traitement Selon O’Brien et Webster (2011) • • • • • 15 On en sait peu sur les caractéristiques et les besoins de traitement concernant les abuseurs sexuels en ligne. Cela imposerait des limites quant aux méthodes d’évaluation et de traitement. Il serait important d’amener chaque participant d’un groupe à élaborer une analyse fonctionnelle qui explore les contextes du comportement et les besoins comblés par le comportement sexuel en ligne. Afin de réduire les justifications et les résistances des participants, il est préférable d’adopter une attitude axée sur la collaboration et le partenariat, et non sur la confrontation rigide. Optez pour le questionnement de type socratique de l’approche motivationnelle. La motivation au dévoilement peut varier selon le moment de l’évaluation du participant. • Quelques thèmes à aborder au moment de l’évaluation clinique : les relations familiales, sociales/relationnelles, affectives/amoureuses, sexuelles; les abus sexuels, physiques, psychologiques; la sphère scolaire; la sphère occupationnelle. L’utilisation des entretiens diagnostiques structurés en psychiatrie (DSM-IV), de l’échelle de psychopathie révisée de Hare, du Test de dépistage d’agissements sexuels sur internet (ISST) et du contenu de l’échelle de COPINE. • Il y aurait des composantes cliniques importantes et propres aux abuseurs sexuels en ligne : • La compulsivité; • L’engagement dans des communautés en ligne; • Les relations dites interpersonnelles en ligne; • Les comportements axés sur l’établissement de collections de matériel pornographique juvénile. • Selon les auteurs, il est important de recourir aux deux formes de traitement : le traitement dédié aux abuseurs sexuels en ligne et les sites d’autothérapie (self-help programmes) Avec une plus grande flexibilité, les approches de traitement pour les abuseurs sexuels hors ligne s’appliquent relativement bien aux abuseurs sexuels en ligne (ASEL) • • • Les dynamiques ou les patterns des abuseurs sexuels en ligne (ASEL) sont complexes et multidimensionnels; utilisez plusieurs instruments et différentes méthodes d’évaluation pour avoir une meilleure perspective. Un aspect non négligeable du traitement des agresseurs sexuels en ligne est de les conscientiser au fait que les images sexuelles indécentes de jeunes qu’ils regardent ou téléchargent sont des victimes réelles. Il est important que les agresseurs sexuels en ligne acceptent leur responsabilité : le visionnement et l’échange de ces images sexuelles indécentes de jeunes s’avère de la revictimisation sexuelle. Selon Martellozzo (2011), il peut être périlleux de tenir pour acquis qu’un collectionneur d’images sexuelles indécentes d’enfants ne serait pas un abuseur sexuel avec contact physique dans la réalité (abus sexuel hors ligne). • • • 16 Le fait que les abuseurs sexuels peuvent établir un réseau social en ligne soutiendrait et encouragerait leurs comportements sexuels. De fait, cela remplacerait des interactions réelles qui sont insatisfaisantes. Une exploration des besoins du client serait importante afin qu’il puisse établir des stratégies plus adéquates pour répondre à ceux-ci. La maîtrise de soi sur les plans émotionnel, comportemental et interpersonnel serait donc une cible de traitement à favoriser. De fait, le client serait amené à pratiquer les habiletés pour améliorer ses déficits dans l’intimité et la gestion de ses émotions. Selon Babchishin, Hanson et Hermann (2010) • • Il serait important d’approfondir nos connaissances quant aux mécanismes inhibiteurs et de contrôle de soi qui empêchent les agresseurs sexuels en ligne d’exprimer dans la réalité leurs intérêts sexuels déviants. Il serait également important d’examiner à quel point la distance émotionnelle associée à la pornographie juvénile constitue un aspect essentiel quant aux préférences sexuelles des agresseurs sexuels en ligne. Selon Davidson (2008), certaines circonstances aggravantes seraient à considérer dans le traitement d’un abuseur sexuel en ligne : • • • • • • La gravité du délit projeté Le degré de planification La subtilité de la manipulation La détermination de l’abuseur Le degré de succès de l’abuseur dans sa tentative. La raison pour laquelle l’abuseur a échoué dans sa tentative. Par exemple, a-t-il changé d’idée ou quelque chose l’aurait-il empêché de continuer? Le fait d’avoir blessé la victime psychologiquement ou physiquement Selon Delmonico et Griffin (2008) Il est capital d’intégrer dans le traitement des abuseurs sexuels en ligne l’importance qu’ils accordent à l’internet. Selon les auteurs, un traitement efficace devrait toucher les sphères suivantes : • L’intimité • L’attachement • La honte • La sexualité • L’instabilité émotionnelle 17 • Certains éléments de base associés au traitement des abuseurs sexuels en ligne : o La gestion de l’internet o La gestion électronique o La gestion de la médication o Un traitement selon le type d’abuseur sexuel en ligne (voire la typologie des auteurs) o Un traitement axé sur l’approche cognitivo-comportementale jumelé aux approches multimédias Utilisation de vidéoclips, de documents écrits, de contes et d’objets pour illustrer les concepts cliniques • Le traitement dépendrait aussi du type d’abuseurs sexuels en ligne : o L’utilisateur qui découvre aurait besoin d’une approche psychoéducationnelle et de stratégies de prévention de la rechute. o L’utilisateur sexuellement compulsif depuis toujours aurait plutôt besoin d’un traitement intensif prolongé, qui pourrait être doublé d’une médication. Un psychiatre spécialisé en troubles sexuels et compulsif devrait être consulté. Selon Quayle, Erooga, Wright, Taylor et Harbinson (2006) Only pictures : Therapeutic Work with Internet Sex Offenders • Thèmes thérapeutiques appliqués aux abuseurs sexuels sur l’internet : o Le processus d’abus (enchaînement délictuel) sur l’internet o Les images sont les enfants o Les fantasmes et leur escalade o L’évitement émotionnel o Les activités sociales et les images sur l’internet o La collection d’images o Le maintien du changement Selon Hayes, Archer et Middleton (2006) Programme de traitement appliqué spécifiquement aux abuseurs sexuels en ligne : Internet Sex Offender Treatment Programme (I-SOTP) • • • 35 rencontres de groupe Une fois par semaine 2 heures par rencontre • Modules du traitement : 1. Motivation au changement : o Identification des valeurs et des façons d’outrepasser ces valeurs par le comportement sexuel en ligne. o Établissement d’objectifs constructifs. 2. Analyse fonctionnelle : o Élaboration de l’enchaînement et des besoins menant au comportement d’abus sexuel en ligne. 3. Conscientisation par rapport aux victimes / Acceptation de la responsabilité : o Amener les clients à développer leur empathie en effectuant des liens entre les images d’enfants sexuellement abusés et les abus sexuels des enfants. 4. Maîtrise de soi sur le plan émotionnel, maîtrise de soi en général et relations interpersonnelles : o Amener les clients à développer des habiletés pour améliorer leurs déficits dans l’intimité et la gestion de leurs émotions. 18 5. Communauté (en ligne), collection et compulsion : o Amener les clients à gérer adéquatement leurs tentations de collectionner ou d’adopter des comportements compulsifs. o Cerner les besoins que les clients comblent et amener les clients à : Combler adéquatement ces besoins; Identifier et contrôler leurs comportements compulsifs axés sur l’accès aux images d’enfants abusés sexuellement; Gérer leurs fantaisies sexuelles déviantes. 6. Prévention de la rechute et nouveaux objectifs de vie : o Amener les clients à faire l’apprentissage de nouvelles habiletés saines, avec un « nouveau plan de vie » Autres approches thérapeutiques pour les abuseurs sexuels en ligne • The SAFE Network Inc. (Nouvelle-Zélande) o www.safenz.org • The Lucy Faithfull Foundation (Royaume-Uni) o Programme Inform Plus • Cognitive-Behavioral Programme for Online Offender o University Hospital in Basel (Graf et coll., 2002) • Sites d’autothérapie (self-help) o www.croga.org o www.stopitnow.org Études concernant les abuseurs sexuels en ligne Selon Babchishin, Hanson et Hermann (2010) En comparaison avec ceux qui abusent sexuellement dans la réalité, on peut décrire les abuseurs sexuels en ligne comme suit : • • • • • • • • • 19 Les Blancs sont plus nombreux et ils sont légèrement plus jeunes. Ils ont plus de contrôle de soi et plus de barrières psychologiques pour éviter un acting out de leurs préférences déviantes. Il est moins courant qu’ils aient été abusés physiquement (24,4 %) que ceux qui abusent sexuellement dans la réalité (40,8 %). Ils sont plus empathiques. Ils ont plus de déviance sexuelle. Ils ont moins de distorsions cognitives. Ils présentent légèrement moins d’identification émotionnelle aux enfants. Il n’y a pas de différence concernant le fait d’avoir été abusé sexuellement. Ils ont moins de réactions axées sur la désirabilité sociale. En comparaison avec les hommes de la population, on peut décrire les abuseurs sexuels en ligne comme suit : • • • • • Les Blancs sont plus nombreux, plus jeunes et plus souvent célibataires. Ils sont moins susceptibles d’appartenir à une minorité raciale. Il est significativement plus courant qu’ils aient été abusés physiquement et sexuellement. Il est plus courant qu’ils soient sans emploi, surtout au moment de l’arrestation/investigation policière. Il est plus courant qu’ils n’aient jamais été mariés et qu’ils ne soient pas mariés au moment de l’évaluation. Selon Seto, Hanson et Babchishin (2010) Les abuseurs sexuels en ligne ont-ils déjà commis ou commettront-ils des délits sexuels avec contact physique dans la réalité? Deux méta-analyses y répondent Première méta-analyse : l’historique de délits sexuels dans la réalité chez les abuseurs sexuels en ligne (ASEL) N = 4 464 • • Antécédents d’abus sexuel avec contact (dossiers officiels) : 1 sur 8 (12 %) des ASEL. Dans les 6 études de l’échantillon portant sur les autorévélations : environ 1 sur 2 (55 %) des ASEL ont admis avoir commis un abus sexuel avec contact dans la réalité. Deuxième méta-analyse : les taux de récidive des études de suivi effectuées auprès des abuseurs sexuels en ligne (ASEL) N = 2 630 • 20 Après une période de suivi de 1,5 à 6 ans : 4,6 % des ASEL ont commis un autre délit de nature sexuelle, dont 2 % un abus sexuel avec contact et 3,4 % ,un nouveau délit de pornographie juvénile.