L`éducation à la citoyenneté - Canadian Education Association

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L`éducation à la citoyenneté - Canadian Education Association
L'éducation à la citoyenneté
par
Yvonne Hébert
Université de Calgary
et
Alan Sears
Université du Nouveau-Brunswick
La préparation de ce thème a reçu l'appui de la Direction générale de l'intégration et du Projet Metropolis
au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration Canada.
Introduction
Qu'est-ce que la citoyenneté ?
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La citoyenneté se rapporte aux liens qui existent entre individu et État, et entre individus au sein
d'un état.
L'éducation à la citoyenneté est la préparation qui permet aux individus de participer en tant que
citoyennes et citoyens actifs et responsables à un régime démocratique.
Au-delà ces définitions, il existe d'importantes différences d'opinion sur ce que l'on estime être un modèle
adéquat de citoyenneté et une approche efficace d'éducation à la citoyenneté. Dans ce contexte, la
relation entre les groupes et l'État fait l'objet d'un débat qui n'est pas près de s'achever.
Les quatre domaines de la citoyenneté
On s'entend pour dire que la citoyenneté comprend en général quatre grands domaines, à savoir : le civil,
le politique, le socio-économique et le culturel (ou collectif). Les trois premiers domaines ont été identifiés
par T.H. Marshall après la Deuxième Guerre mondiale. Le quatrième est apparu depuis. Ces quatre
domaines de la citoyenneté moderne interagissent de façon dynamique et complexe au sein du contexte
mondial.
Le domaine civil se rapporte à une façon de vivre en vertu de laquelle les citoyennes et citoyens
définissent et poursuivent des objectifs communs reliés à une conception démocratique de la société. Il
définit les valeurs fondamentales collectives, les limites du pouvoir décisionnel gouvernemental par
rapport au citoyen individuel, ainsi que les droits des associations et des groupes d'intérêt privé
(Bogdanor, 1991). Il comprend le droit de parole, l'égalité aux yeux de la loi ainsi que la liberté
d'association et l'accès à l'information.
Le domaine politique se rapporte au droit de vote et de participation politique. Les élections libres sont
un aspect clé de cette dimension de la citoyenneté, de même que le droit de se porter candidat à un
poste politique. Autrement dit, la dimension politique de la citoyenneté a trait aux devoirs et droits des
citoyennes et citoyens au sein du système politique.
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Le domaine socio-économique s'intéresse aux rapports entre individus qui vivent dans une société et
aux droits de participation à l'espace politique. Dans la définition des droits socio-économiques, on note
le droit au bien-être économique, à la sécurité sociale, au travail, à des moyens minimums de
subsistance et à vivre dans un environnement sécuritaire. Par citoyenneté sociale, on fait allusion aux
rapports entre personnes qui vivent dans une société et les exigences de loyauté et de solidarité qui leur
sont imposées. Par citoyenneté économique, on entend les rapports qui lient l'individu au marché du
travail et de la main-d'œuvre. Cela implique le droit au travail et à un niveau minimum de subsistance.
Le domaine culturel ou collectif se rapporte à la façon dont les sociétés prennent en compte leur
diversité culturelle croissante, diversité qui résulte d'une plus grande ouverture à d'autres cultures, à la
migration mondiale et à une mobilité accrue. La citoyenneté culturelle consiste en une prise de
conscience d'un patrimoine culturel commun. Cette dimension comprend la quête d'une reconnaissance
des droits collectifs des minorités. Le rapport culture-État s'appuie sur des droits de la personne qui
reconnaissent une dimension anthropologique à la personne et qui impliquent une certaine conception
des êtres humains et de leur dignité. Ils affirment leur égalité aux yeux de la Loi et leur droit d'être
protégés contre toute forme de discrimination en raison de leur appartenance à une catégorie ou à un
groupe particulier.
Ces quatre domaines ont des conséquences sur le processus de citoyenneté (Veldhuis, 1997). Le
domaine politique exige une connaissance du système politique, des attitudes démocratiques et des
aptitudes à participer. Le domaine socio-économique nécessite une compréhension des rapports sociaux
au sein de la société et des aptitudes sociales. Elle requiert également une formation professionnelle et
des connaissances économiques pour le milieu de travail et d'autres activités de nature économique. Le
domaine culturel exige une connaissance du patrimoine culturel et de l'histoire ainsi que des
compétences de base, telles que de bonnes aptitudes pour la lecture et l'écriture.
Au minimum, la démocratie exige la protection des droits politiques et personnels des citoyennes et
citoyens, y compris celles et ceux qui font partie d'une minorité. Cela dépend de la suprématie du droit
(constitutionalisme) et de la société civile. Dans une société civile autonome, les individus se regroupent
volontairement afin de collaborer ensemble, par l'entremise de partis politiques, pour bâtir, par leur
participation à des élections libres, un système représentatif de gouvernement. Pour que les personnes
puissent connaître, analyser et apprécier la démocratie dans leur pays et ailleurs, elles doivent pouvoir
comprendre la notion de « société civile », évaluer les activités d'organismes de la société civile et faire le
lien entre leur connaissance de la notion et d'autres concepts, tels que le constitutionalisme, les droits
individuels, la représentation, les élections, le principe de la majorité, et ainsi de suite (Patrick, 1996).
L'interminable débat sur la citoyenneté touche tous ces domaines et traite de questions d'identité
nationale, de droits de la personne, de modes d'appartenance et des responsabilités de la citoyenne ou
du citoyen envers autrui et envers l'État.
Pourquoi ce débat sur la citoyenneté ?
La citoyenneté définit qui nous sommes, notre façon de vivre ensemble et le genre de personnes que nos
enfants seront plus tard. En d'autres mots, c'est une notion normative issue d'une perspective morale. Il
existe de nombreux projets concurrents sur ce qui est nécessaire pour créer de bons citoyens et un
enseignement efficace sur la citoyenneté.
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Notre conception de la citoyenneté définit à qui et quoi nous accordons notre loyauté, comment
nous interagissons avec d'autres citoyens et notre conception d'une société idéale. Ce n'est pas
la définition légale de la citoyenneté sur laquelle on ne s'entend pas, mais plutôt une certaine
idée normative de ce que doit être un bon citoyen, une notion qui varie selon l'époque, la culture,
le sexe et les principes politiques.
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Ces disputes ont abouti à une variété de modèles du bon citoyen, lesquels ont chacun une
perception différente de l'importance des quatre composantes suivantes : identité nationale;
appartenance sociale, culturelle et supranationale; système de droits efficace; et participation
politique et civique (Gagnon et Pagé, 1999).
Les citoyennes et citoyens diffèrent dans leur sentiment d'appartenance (appartenance à leur
collectivité locale, au pays, voire à la planète). Presque tous ont un certain sentiment
d'appartenance à chacun de ces regroupements. Cependant, selon les individus et les groupes,
l'une de ces appartenances sera perçue comme dominante.
Les citoyennes et citoyens diffèrent dans leur participation et leur engagement social. Ils diffèrent
également dans les réalités qu'ils vivent au Canada; certains groupes éprouvant un profond
sentiment d'exclusion en raison de leur langue, race, ethnicité, sexe, croyances ou pauvreté.
Au cours des dernières années, le concept de citoyenneté est devenu plus inclusif. Selon cette
optique, il y aurait plusieurs façons de devenir citoyens. En Europe par exemple, on peut à la fois
être citoyen français et citoyen de l'Union européenne (dans ce dernier cas, on l'est en tant que
membre d'une entité supranationale). Au Canada, on peut être citoyen d'une première nation ou
citoyen du Québec, et aussi citoyen du Canada. C'est ce qu'on appelle une « citoyenneté
multiculturelle » (Kymlicka, 1995), et quelquefois, pour abréger, une « citoyenneté multiple ».
Dans des pays pluralistes tel le Canada, le lien entre culture et État continue d'être un sujet de
controverse (le pluralisme culturel, la cohésion sociale et l'État).
Pourquoi un débat sur l'éducation à la citoyenneté ?
L'éducation à la citoyenneté est composée de divers éléments et est le résultat des disputes qui
entourent l'importance à accorder à chaque élément. Même si plusieurs s'entendent sur ces éléments —
connaissances, habilités et valeurs — il y a d'importantes divergences sur le rôle, la nature et
l'importance relative à accorder à chaque élément.
Cette diversité de points de vue concernant ce qu'est un bon citoyen a engendré différentes manières
d'approcher l'éducation à la citoyenneté. Une analyse des programmes d'études et directives sur
l'enseignement a identifié quatre conceptions d'éducation à la citoyenneté allant d'approches passives à
d'autres progressivement plus actives (Sears et Hughes, 1996) :
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Les approches conservatrices et passives se concentrent soit sur l'importance de la socialisation
ou sur le développement de la loyauté à l'état national. Ces approches existent grâce à
l'accumulation d'une connaissance statique et limitée de l'histoire nationale et des traditions.
Les approches actives mettent l'accent sur l'engagement à l'endroit des questions importantes du
jour et sur la participation à l'élaboration et à la réforme de la société à l'échelle locale, nationale
et même mondiale.
Aujourd'hui, au Canada, les programmes d'enseignement proposés dans les écoles publiques ont
tendance à privilégier une approche active et explicite en ce qui a trait au développement de citoyens
engagés et actifs. Les jeunes doivent acquérir des connaissances sur les questions locales, nationales et
mondiales, devenir sensibles à d'autres façons de voir le monde et être prêts à se joindre à d'autres
citoyennes et citoyens pour améliorer leur collectivité, leur nation et leur planète. Néanmoins, on continue
à débattre du rôle des jeunes dans la société.
Quel est l'apport de la recherche au débat sur la citoyenneté ?
Au Canada, y compris au Québec, l'éducation à la citoyenneté reflète et oriente le débat autour de la
question. Autrement dit, vu la nature interminable de la polémique, les objectifs, le contenu et la
pédagogie de l'éducation à la citoyenneté sont toujours à déterminer. Ceci soulève une question
éducationnelle fondamentale :
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De quel genre d'éducation avons-nous besoin pour préserver notre pays diversifié et
démocratique ?
Pour répondre à cette question adéquatement, il faut d'abord réaliser de nombreuses recherches
systématiques et détaillées sur l'éducation à la citoyenneté, et élaborer un modèle renouvelé de
citoyenneté qui tient compte des réalités contemporaines (Hébert et Pagé, 2000).
Afin de combler cette lacune importante, un groupe de chercheurs, de décideurs et de praticiens se sont
rencontrés en 1998 et sont parvenus à un consensus concernant un programme de recherche
pancanadien sur l'éducation à la citoyenneté, un événement historique et unique au Canada. Quatre
thèmes majeurs font partie du programme de recherche pancanadien :
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Modèles de citoyenneté, typologie des citoyens et contextes de citoyenneté;
Valeurs véhiculées par l'éducation à la citoyenneté;
Comportements, attitudes, habiletés et connaissances sur l'éducation à la citoyenneté; et
Pratiques d'enseignement en éducation à la citoyenneté.
Afin de mettre ce programme de recherche en œuvre, le Réseau de recherche sur l'éducation en matière
de citoyenneté se réunit au moins deux fois par année et toute personne intéressée peut participer aux
rencontres.
Tendances
Un examen des décisions et des pratiques relatives à l'éducation à la citoyenneté au niveau international
révèle plusieurs tendances lourdes évidentes. Dans cette section, nous donnons un bref aperçu de
chacune. Vous trouverez des exemples de plusieurs de ces tendances dans la section « Programmes et
initiatives ».
Le sentiment d'une crise
Il existe actuellement une perception fort répandue que la question de la citoyenneté est en crise.
Dans les nouvelles démocraties comme dans celles qui sont établies depuis longtemps, les gens
ont l'impression que la qualité de la citoyenneté démocratique est dangereusement faible et qu'il
faut redresser la situation au moyen d'un programme d'éducation à la citoyenneté efficace. Ce
sentiment de crise est manifeste tant dans les textes scientifiques que dans les médias
populaires. Les citoyennes et citoyens, les jeunes surtout, sont décrits comme étant :
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Ignares — Ils ne connaissent même pas les informations de base pour fonctionner en
tant que citoyens.
Aliénés — Ils ont le sentiment d'être coupés de la vie politique de leur société qui se
caractérise, à leur avis, par la corruption et la malhonnêteté; et
Agnostiques — ils ne croient pas aux valeurs qui sont le fondement d'une citoyenneté
démocratique.
Le Civics Expert Group en Australie a inventé un terme intéressant, le « déficit civique » pour
décrire la notion de l'ignorance omniprésente des citoyennes et citoyens. Au Canada, l'Institut du
Dominion fait faire des sondages réguliers qui démontrent l'ignorance des jeunes Canadiennes et
Canadiens. Au Conseil de l'Europe, les responsables du Programme d'éducation à la citoyenneté
démocratique collaborent avec les chercheurs et les éducateurs depuis 1996. Partout dans le
monde, le sentiment qu'il y a crise est l'une des principales forces qui motivent les travaux de
recherche et de développement dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté.
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La faible priorité accordée à l'éducation à la citoyenneté
Les éducatrices et éducateurs partout dans le monde accordent généralement une faible priorité
à l'éducation à la citoyenneté, ce qui est ironique compte tenu qu'elles et ils sont également
convaincus de l'imminence d'une crise sur cette question. Malgré ce pessimisme, les éditeurs du
récent livre sur la première phase de l'Étude sur l'éducation civique de l'Association internationale
pour l'évaluation du rendement scolaire (AIE) ont conclu que l'éducation à la citoyenneté était un
sujet qui préoccupait les répondants des 24 pays participants. Cela était particulièrement vrai
pour les réseaux scolaires qui misent beaucoup sur les examens « à enjeux élevés » qui
déterminent la promotion des élèves et leur entrée à l'université. Dans la plupart des cas, comme
il n'y a pas d'examen sur l'éducation à la citoyenneté en tant que matière scolaire, celle-ci reçoit
nécessairement moins d'importance que les matières où les connaissances sont contrôlées par
un examen.
Reconnaissance de la nature complexe et multidimensionnelle de la
citoyenneté
De plus en plus, on se rend compte que la citoyenneté est une notion complexe et
multidimensionnelle que même les citoyennes et citoyens du même pays comprendront
différemment. Une grande partie de la recherche dans ce domaine a été réalisée par des
chercheurs canadiens tels que Charles Taylor, Will Kymlicka et Alan Cairns. Ils affirment que la
plupart des états modernes ont une composition variée qui regroupe une diversité de groupes
minoritaires qui peuvent ne pas partager le même sentiment de citoyenneté commune. Malgré
cela, il est possible de bâtir une culture commune qui permet une diversité considérable. Au
Canada et dans plusieurs autres pays, l'éducation en fonction de la diversité est devenue un
thème central du programme proposé d'éducation à la citoyenneté.
L'instruction civique en tant que matière scolaire naissante
Dans de nombreux pays, l'instruction civique est en voie de naître ou renaître en tant matière
scolaire discrète dans les écoles.
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En Angleterre, l'éducation à la citoyenneté a traditionnellement été considérée comme un
thème transdisciplinaire; autrement dit, c'était un sujet qu'on abordait non seulement
dans l'ensemble des matière du programme d'études, mais aussi dans les activités
parascolaires. Le Advisory Group on Citizenship a conclu que cette approche ne
fonctionnait pas, et ses recommandations ont entraîné la mise en œuvre d'un
programme précis sur la citoyenneté.
Au cours des dernières années, plusieurs états d'Australie ont mis en œuvre de
nouveaux programmes d'instruction civique, et les États-Unis ont ajouté l'instruction
civique à la liste des domaines évalués par le National Assessment of Educational
Progress.
Les cours d'instruction civique au Canada, jadis très répandus, ont graduellement
disparu pour s'éclipser complètement avec les réformes du programme d'études du
palier élémentaire des Territoires du Nord-Ouest au milieu des années 1990 (voir Notes
historiques). On en est venu à considéré l'éducation à la citoyenneté comme étant la
responsabilité de l'école dans son ensemble, et peut-être plus particulièrement du
programme d'études sociales. Cependant, l'inquiétude à propos de l'éducation à la
citoyenneté est à la hausse et plusieurs provinces revoient leurs programmes d'études. À
l'automne de 1999, l'Ontario a établi un cours obligatoire d'instruction civique pour les
élèves de la 10e année. Les provinces et territoires signataires du Protocole de l'Ouest
canadien ré-écrivent actuellement le programme d'études des études sociales qui
accorde désormais une place importante à la citoyenneté. Le Québec révise également à
ce propos ses programme d'études et a ajouté un module sur la citoyenneté au cours
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d'histoire du niveau secondaire. Le Nouveau-Brunswick a élaboré des matériaux
pédagogiques sur la question. La Colombie-Britannique a produit un livre blanc
préliminaire sur la responsabilité sociale qui comprend des notions civiques. Il se peut
que ces mesures signalent une tendance qui sera suivie par d'autres provinces et
territoires.
Quant aux autres régions du monde, il semble certes y avoir une tendance à adopter des
programmes précis d'instruction civique ou d'éducation à la citoyenneté.
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Dans la plupart des pays, on est désormais conscient que la structure scolaire doit
soutenir l'enseignement d'une citoyenneté démocratique. Les travaux importants réalisés
par Carole Hahn en Europe et aux États-Unis montrent qu'il existe un lien clair entre une
attitude positive à l'égard de la participation à une vie civique démocratique et les écoles
qui encouragent leurs élèves à s'engager dans la gestion scolaire, à discuter
ouvertement les grandes questions d'intérêt public, et enfin à agir. Plusieurs pays
cherchent des façons d'engager les élèves dans le processus de prise de décisions
scolaire et communautaire, car ils y voient une composante clé de l'éducation à la
citoyenneté.
Les gens reconnaissent de plus en plus que les écoles ne sont pas seulement des lieux
où l'on dispense l'éducation à la citoyenneté. Dans plusieurs états, l'apprentissage du
service devient une exigence pour l'obtention du diplôme de fin d'études secondaires.
Dans les programmes d'apprentissage du service, les élèves sont placés dans un
organisme de type communautaire et obtiennent des crédits d'études pour le travail qu'ils
y effectuent. Ce service bénévole peut ou non — selon le programme — être
accompagné de travaux scolaires et de discussions sur les problèmes communautaires
que doit résoudre l'organisme. Les élèves qui sont affectés à la soupe populaire, par
exemple, peuvent également faire des lectures et participer à des colloques sur la
clochardise, la pauvreté et la politique gouvernementale dans ces domaines. Ces
programmes ont pour but de brancher les élèves sur les véritables problèmes de leur
collectivité, tout en développant leur connaissances et aptitudes en matière de
participation au processus démocratique.
Notes historiques
Il y a eu quatre périodes dans l'histoire de l'instruction civique au Canada. On peut les décrire en termes
de leurs liens avec les mouvements social, politique et mondial (Osborne, 1996). Deux exemples
illustrent comment ces mouvements ont été vécus dans les écoles des minorités et des villes. Un
troisième exemple illustre l'engagement du gouvernement fédéral dans l'éducation à la citoyenneté au fil
des ans.
Quatre périodes historiques
1. La première période, de 1890 jusqu'au début des années 1920, coïncida avec l'éducation
obligatoire qui mettait l'accent sur l'assimilation des enfants comme instrument de
nationalisme avec lequel bâtir une nation.
2. La deuxième période s'étendit de 1920 à 1950. Sans abandonner son thème nationaliste,
elle accentua la préparation à la vie démocratique, et souvent dans un sens apolitique.
L'accent était mis sur le service rendu à la collectivité, les devoirs, les responsabilités et
l'intégration sociale (Bruno-Jofre, 2001). En d'autres mots, cette perspective favorisait
l'action philanthropique plutôt que politique. Dans les années 1930, l'influence de
l'éducation progressive commençait à transformer le discours sur la démocratie et
l'instruction civique.
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À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, une nouvelle réalité internationale modifia le
regard du Canada sur lui-même. La demande refoulée pour les articles de consommation
et l'ouverture d'un marché d'exportation vers l'Europe de l'Ouest créèrent une forte
hausse de la demande pour une main-d'œuvre urbaine. Beaucoup d'immigrants
laissèrent la vie de la ferme pour s'installer dans les villes. Ceci précipita le
développement industriel et élargit le marché du travail. Le sentiment urbain xénophobe
suscita un questionnement des idées racistes et ethnocentriques, ainsi que des théories
de relativisme culturel. Ce questionnement rendit alors possible une reconstruction de
l'instruction civique.
En général, les gens développaient le sentiment d'être Canadien suivant leurs propres
termes, selon un processus de résistance et de négociation. Par exemple, une minorité
telle que la collectivité franco-manitobaine a adapté ses écoles afin qu'elles reflètent
mieux ses propres objectifs linguistiques, religieux et culturels.
3. La troisième période, qui dura de 1960 à 1980, fut dominée par la peur que les élèves
canadiens ne sachent pas grand chose sur leur propre pays. Cette période accorda une
grande importance à ce qu'on nomme une compréhension croissante et pan-canadienne
de ce qui est canadien, tel que reflété par le mouvement d'études canadiennes, par
exemple.
Cette époque se caractérisa par une prise de distance par rapport aux approches
assimilatrices d'antan, lesquelles furent remplacées par l'acceptation et la promotion du
multiculturalisme. C'est à cette époque que Toronto passa d'une ville anglocentrique à
une vaste métropole, caractérisée par des quartiers d'ethnies différentes qui sont une
composante organique de la société générale.
Les projets de politique du gouvernement fédéral redéfinirent la collectivité nationale,
promirent l'égalité d'accès et de participation, et affirmèrent la mosaïque comme une
vertu canadienne positive (Troper, 2001). Un nouveau Canada vit alors le jour, foyer
d'une grande diversité de gens. Aujourd'hui, tout programme adéquat d'éducation à la
citoyenneté reconnaît et mentionne la contribution des immigrants, ainsi que les efforts
déployés pour combattre la récurrence de la haine et du racisme.
4. Finalement, la quatrième période, qui commença au début des années 1990, représenta
un pas en arrière, sinon l'abandon de la citoyenneté comme un but éducationnel. Les
écoles durent désormais dispenser un programme de valeurs économiques afin
d'inculquer aux élèves l'esprit de compétition et d'entreprenariat qui est soi-disant
nécessaire à la survie du Canada dans la nouvelle économie mondiale.
Ces liens formulés entre l'enseignement scolaire et la prospérité économique rendent
l'école vulnérable aux critiques du monde des affaires; des critiques qui sont reprises tant
par les médias que par les politiciens. On se plaint que les écoles n'arrivent pas à bien
préparer les jeunes à un avenir économique. On clame qu'il faut revenir aux matières de
base, lesquelles comprennent désormais non seulement la lecture, l'écriture et
l'arithmétique, mais aussi l'informatique, l'entreprenariat, l'esprit de compétition, le travail
d'équipe, etc. On ne perçoit plus les gens comme des citoyens, mais comme des
consommateurs, et les élèves, comme des clients. C'est ainsi qu'un individualisme
exubérant balaie les questions qui touchent la collectivité et les obligations sociales, et
que des valeurs et suppositions américaines sont de plus en plus monnaie courante au
Canada (Osborne, 1996).
Le gouvernement fédéral et l'éducation à la citoyenneté
Au Canada, la responsabilité de l'éducation incombe aux gouvernements provinciaux. Cela dit,
au fil des ans, le gouvernement fédéral a manifesté un intérêt marqué pour la manière dont sont
éduqués les citoyennes et citoyens, et s'est efforcé d'influencer la politique et la pratique de
l'éducation à la citoyenneté, tant dans les écoles publiques qu'ailleurs (Russell, 2001). Voici
quelques exemples d'initiatives ou de programmes financés par le gouvernement fédéral qui ont
aidé à donner forme à l'éducation à la citoyenneté telle qu'elle existe aujourd'hui au Canada :
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Le Programme de bilinguisme en éducation a été lancé en 1970 et perdure aujourd'hui
sous le nom de Programmes des langues officielles. En vertu de ce programme, les
provinces reçoivent des sommes importantes d'argent afin d'établir des programmes
dans la seconde langue officielle parlée sur leur territoire. Pour le gouvernement fédéral,
ce programme était une façon de faire progresser son objectif d'éduquer une génération
de jeunes citoyennes et citoyens pour qu'ils soient bilingues.
La Fondation des études canadiennes, qui a existé de 1970 à 1986, a reçu la plus
grande partie de son financement du gouvernement fédéral et ses ouvrages pour la salle
de classe et ses programmes de perfectionnement professionnel ont eu un impact
important sur les programmes d'études canadiens.
Appui à divers programmes d'échanges. Depuis 1940, le gouvernement fédéral a
contribué aux programmes d'échanges conçus pour rassembler les jeunes Canadiennes
et Canadiens d'un bout à l'autre du pays afin de développer chez eux un sentiment de
compréhension et de solidarité nationales, en plus de former des chefs de file en matière
de citoyenneté. Parmi les programmes actuels qui reçoivent du financement fédéral,
mentionnons Échanges Canada, et Forum pour jeunes canadiens et Rencontres du
Canada.
Programmes visant à soutenir le multiculturalisme et l'éducation antiraciste. Depuis le
milieu des années 1970, le gouvernement fédéral a fourni un soutien substantiel à
l'élaboration de programmes de multiculturalisme et d'éducation antiraciste pour les
écoles et les collectivités. À ce chapitre, il a fourni une aide particulière au Conseil
canadien pour l'éducation multiculturelle et interculturelle.
Le gouvernement fédéral a utilisé et continue d'utiliser diverses méthodes pour influencer la
politique des provinces en matière d'éducation. Parmi ces méthodes, signalons :
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Les stimulants directs. Le gouvernement fédéral offre des subventions importantes pour
encourager les provinces à créer des programmes spécifiques. Le Programme des
langues officielles que nous avons déjà mentionné est le meilleur exemple de ce genre
d'intervention fédérale dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté.
Le renforcement de la capacité. Ce genre de démarche consiste à créer l'infrastructure
nécessaire pour permettre la mise en œuvre et le maintien de certain types de
programmes ou de mesures. L'un des domaines clés dans lequel le gouvernement
fédéral a déployé beaucoup en matière de renforcement de la capacité est la formation
du personnel enseignant. Que ce soit par l'entremise de programmes directs tels que les
cours subventionnés offerts aux enseignants d'une langue seconde ou par le truchement
de programmes dispensés par des organismes comme la Fondation des études
canadiennes ou les associations multiculturelles locales, le gouvernement fédéral a eu
un impact substantiel sur la formation des enseignantes et enseignants en matière
d'éducation à la citoyenneté.
L'élaboration de matériel éducatif. Plusieurs ministères fédéraux produisent et diffusent
du matériel éducatif ayant trait à l'éducation à la citoyenneté. Deux exemples à ce propos
sont les documents didactiques produits par Élections Canada, et ceux produits par le
Programme des études canadiennes du ministère du Patrimoine canadien. L'Initiative
Terra Nova sur la citoyenneté de ce dernier visait à approfondir diverses questions dont
le bénévolat, les études canadiennes, le muticulturalisme, la connaissance de la Charte
canadienne des droits et libertés, les droits de la personne, la jeunesse, la justice et
d'autres sujets d'intérêt. Elle a permis la production de la série en ligne Réalités
canadiennes, ainsi qu'un cédérom interactif dont l'un des thèmes porte sur l'éducation à
la citoyenneté.
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Le recours à des organismes substituts. Au fil des ans, le gouvernement fédéral a
financé de nombreux organismes non gouvernementaux (ONG) qui œuvrent dans le
domaine de l'éducation à la citoyenneté. Ces derniers dirigent leur propres programmes
ou collaborent avec des écoles locales à l'élaboration de programmes relatifs à
l'éducation à la citoyenneté.
Questions
Citoyenneté et éducation à la citoyenneté sont des questions qui sont loin de faire l'unanimité et les
différences d'opinion abondent sur de nombreux points. Ainsi, plusieurs veulent savoir qui sera
responsable de l'éducation à la citoyenneté, quelle sera sa place dans le curriculum, comment sera-t-elle
enseignée et apprise. On veut aussi savoir quels pourraient être les liens productifs entre les éducatrices
et éducateurs qui font l'instruction civique à l'école et celles et ceux qui la font dans la communauté;
quelle est l'influence de la mondialisation sur notre compréhension et notre pratique de la citoyenneté;
quel est le degré de diversité dans les démocraties pluralistes; comment sont évaluées les
connaissances, aptitudes et dispositions des élèves relatives à la citoyenneté ainsi que leur notion et
pratique des valeurs démocratiques.
Qui est responsable de l'éducation à la citoyenneté ?
Au Canada, ce sont les ministères fédéraux, Citoyenneté et Immigration Canada, et Patrimoine
Canada (voir Note historique sur le rôle du gouvernement fédéral dans l'éducation à la
citoyenneté), et le système d'éducation qui sont responsables de l'éducation à la citoyenneté. Le
secteur bénévole joue également un rôle en encourageant la participation civile, sociale, politique
et culturelle dans la société, ainsi que le secteur privé et le monde des affaires. La citoyenneté
est un domaine d'activité gouvernementale complexe. Les états fonctionnent en assurant la
sécurité sur leur territoire, en produisant une population, en construisant leurs citoyennes et
citoyens, en définissant leurs monuments et services, en établissant des lieux de souvenir et de
commémoration.
De quelle façon pourrait-on établir des liens plus productifs entre les
personnes qui enseignent l'instruction civique ?
Dans le processus d'éducation à la citoyenneté, les parents, les organismes religieux, les
associations communautaires et d'autres groupes, sont tous des « transmetteurs de la
citoyenneté » (Torney-Purta et al.). Les programmes d'apprentissage du service communautaire
sont à leur façon un constat du fait que les écoles ne peuvent tout faire et être les seules
responsables de l'éducation à la citoyenneté. Cela cependant soulève d'autres questions. Quels
aspects de l'éducation à la citoyenneté les écoles enseignent-elles le mieux ? Quels aspects
cette éducation sont mieux assurés par d'autres intervenants ?
Quelle est la place de l'éducation à la citoyenneté dans le programme
d'études ?
Dans le système scolaire, la place l'éducation à la citoyenneté est un sujet contesté. On distingue
à ce propos plusieurs points de vue et pour chacun d'eux, il se trouve d'ardents partisans qui
arguent que seule leur perspective offre le fondement éducationnel approprié pour la formation
de citoyennes et citoyens positifs, productifs et capables de faire fonctionner les institutions
démocratiques.
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Selon un camp, l'éducation à la citoyenneté doit être offerte dans le cadre du programme
d'études sociales, conformément à la tradition anglophone (voir Wright et Sears, 1997;
Wronski, 1987; Dufty et Cleverly, 1987).
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Selon un autre, l'éducation à la citoyenneté n'est qu'une composante de l'histoire (Bliss,
1992; Granatstein, 1998). Dans la tradition francophone, c'est l'histoire qui sert de
fondation à l'éducation à la citoyenneté (voir Laville, 1996; Durocher, 1996; Richard,
1995).
D'autres personnes encore estiment que l'éducation à la citoyenneté ne doit pas se
limiter à une matière ou une discipline scolaire, mais se répartir parmi plusieurs
disciplines, les cours de langue et de littérature (Johnston, 1997) par exemple, ou de
géographie (Laurin et Klein, 1998; Laville et Dionne, 1996), ou encore s'insérer dans une
démarche de lettres et de sciences humaines.
Enfin, il y a des gens qui insistent qu'il faut chercher les rudiments d'une participation
civique active dans la raison d'être et le code disciplinaire de l'école. Par conséquent,
selon eux, le mandat d'assurer l'éducation à la citoyenneté appartient à l'ensemble de la
collectivité scolaire (voir Berthelot, 1991).
Il s'agit donc d'un débat complexe qui remet en question les objectifs généraux de la
scolarisation, son organisation, les programmes d'études ainsi que les valeurs et les pratiques de
l'enseignement et de l'apprentissage.
Comment enseigne-t-on la citoyenneté ?
Plusieurs méthodes pédagogiques peuvent être utilisées pour faire l'éducation à la citoyenneté :
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L'approche fondée sur la recherche-découverte est très répandue dans les programmes
traditionnels de sciences humaines, ainsi que dans les programmes d'histoire et d'études
sociales, par exemple. On la retrouve aussi dans les programmes d'études du NouveauBrunswick et de l'Alberta. Il s'agit d'une méthode où il faut suivre une série d'étapes pour
arriver à la solution d'un problème, à savoir : identifier et comprendre le problème,
formuler des hypothèses, recueillir des données, classifier et analyser les données, en
faire la synthèse et arriver à une conclusion.
L'approche fondée sur la délibération met l'accent sur l'exercice de la démocratie en salle
de classe, la démocratisation des campus, les clubs de discussion, l'instruction sur les
garanties juridiques et les droits de la personne, et les parlements simulés.
Les pédagogies comme celles préconisées par Paolo Freire et Ken Osborne offrent une
approche critique et réflective à l'éducation à la citoyenneté. Dans san pédagogie
réflective militante de la liberté, Freire favorise l'autonomie de l'élève, la prise de
responsabilité par l'individu de ses actions, et une éthique humaine universelle qui est
vécue dans la pratique pédagogique. Dans une perspective socialiste démocratique,
Osborne (1991) propose neuf principes communs : 1) une vision clairement articulée de
l'éducation; 2) une matière importante qui mérite d'être connue; 3) l'organisation de cette
matière en fonction d'un problème ou d'une question à examiner; 4) une attention
prudente et délibérée à la façon d'enseigner à réfléchir dans le contexte d'un savoir
important; 5) faire le lien entre la matière, les connaissances et l'expérience de l'élève; 6)
exiger des élèves qu'ils prennent une part active dans leur propre apprentissage; 7)
encourager les élèves à partager et à développer leurs idées; 8) établir des liens entre la
salle de classe et le monde à l'extérieur de l'école; et 9) créer une ambiance en classe
qui se caractérise par la confiance et l'ouverture, et qui invite la participation des élèves.
La perspective locale et communautaire est inhérente aux pédagogies du service qui
sont de deux types : celles qui mettent l'accent sur le service communautaire en soi, et
celles qui prônent l'action sociale en vue du changement. L'apprentissage du service
communautaire vise à sensibiliser l'élève aux véritables problèmes et enjeux de leur
collectivité et à développer leurs connaissances et leurs aptitudes dans le domaine de la
participation démocratique. Dans le cadre d'études secondaires et postsecondaires, le
cours d'apprentissage du service communautaire permet d'obtenir des crédits pour le
travail effectué au sein d'un organisme communautaire. Ce travail ou service peut ou non
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être accompagné de lectures obligatoires et d'une participation à des séminaires sur la
pauvreté, sur la clochardise et sur les politiques du gouvernement et de l'éducation
(Sweeney, 1998).
Quatre principes sont proposés pour la mise en œuvre d'une pédagogie de participation
sociale et de formation d'identité : 1) La cohésion des droits de la personne et des
responsabilités démocratiques; 2) le respect et l'acceptation de la diversité; 3) la
dialectique et la base participatoire du processus de formation de l'identité collective; et
4) le développement d'une conscience et d'une compétence culturelles. (Hébert, 1997)
D'autres pédagogies proposées mettent l'accent sur des perspectives interculturelles et
planétaires. L'objectif est de développer une meilleure compréhension mutuelle entre
divers groupes culturels, de former une identité, d'avoir une participation sociale active et
d'acquérir une conscience planétaire (Pagé, 1997; Delors, 1996; Hrimech et Jutras,
1997; Ferrer, 1997). Le rapport Delors, par exemple, parle de l'importance d'encourager
le plaisir de l'apprentissage et du développement personnel; la capacité d'apprendre à
apprendre; la pensée critique; et le travail en équipe où chacun est à tour de rôle,
enseignant ou apprenant.
Issus de convictions profondes et alimentés par des analyses approfondies ainsi que de solides
expériences personnelles et communautaires, ces projets pédagogiques proposent chacun une
vision pour l'avenir de l'éducation dans notre société et le renouveau des programmes d'études.
Comment la mondialisation influence notre compréhension et notre
exercice de la citoyenneté ?
La mondialisation se manifeste sous plusieurs formes : économique, politique, sociale, culturelle
et religieuse. En Europe, en Asie et dans les Amériques, par exemple, les pays se regroupent
pour des raisons économiques et politiques. De grandes entreprises s'installent aisément, et
apparemment sans restrictions, dans diverses parties du monde et offrent partout les mêmes
services et produits. Ainsi, la musique, les livres et les programmes télévisés, ainsi que diverses
religions organisées font fi des frontières et circulent librement pour le plaisir d'une multitude de
gens dans divers pays.
La mondialisation n'est pas un phénomène récent. L'industrialisation a rendu possible le
commerce à grande échelle avec d'autres pays. Qui plus est, avec l'industrialisation et la
modernisation, les valeurs sociales ont changé. Dans les sociétés traditionnelles, l'autorité
familiale et communautaire est respectée et valorisée. Toutefois, dans les sociétés industrialisées
et modernes, ce sont les valeurs axées sur le développement économique et l'individualisme qui
prédominent.
Sans confondre les croquettes « MacDo » et les principes démocratiques, certaines questions se
posent. Dans quelle mesure notre conception de la citoyenneté démocratique est-elle façonnée
par la mondialisation ? Dans quelle mesure influence-t-elle la mondialisation ? Un Canadien est-il
toujours un Canadien s'il mange des oranges d'Espagne, conduit une voiture assemblée au
Japon, travaille pour une multinationale, suit les nouvelles de Radio-Canada, boit du thé du Sri
Lanka et du café de la Colombie, et achète des vêtements fabriqués en Thaïlande pour le compte
d'une compagnie américaine ? Que signifie alors le fait d'être une citoyenne ou un citoyen
canadien ? Les idées et produits traversent des frontières devenues très poreuses et qui ne
semblent plus retenir l'essence, l'identité du pays qu'elles sont sensées protéger. Dans ce
contexte, comment un état peut-il créer la cohésion du corps social ? En somme, qu'est-ce qui
est vraiment essentiel à l'existence d'un pays en particulier ?
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Problématiques
L'éducation à la citoyenneté et ses divers aspects donnent lieu à diverses problématiques, dont celle qui
entoure la question de la cohésion sociale et du pluralisme culturel, par exemple. Autrement dit, dans un
état démocratique, quel niveau de diversité peut-on harmonieusement permettre tout en maintenant un
certaine degré d'identité commune ?
Démocratie et diversité
Un des principes sous-jacents de la démocratie est que les gens sont différents. Sinon, pourquoi
les états démocratiques auraient-ils besoin d'assurer à leur population des droits tels que la
liberté de parole ou de religion si tous pensaient et agissaient de la même façon ? L'auteur
canadien bien connu Michael Ignatieff a écrit ceci dernièrement : « Croire aux droits, c'est aussi
croire à l'importance de défendre la différence ». Les élections seraient inutiles si rien ne
distinguait les parties en lice.
Tous les états démocratiques prennent des mesures afin de garantir, voire encourager le droit
des personnes d'être différentes. Dans de nombreux cas, leur constitution et leurs lois
fondamentales comportent des dispositions qui protègent les droits de la personne à avoir des
convictions et à agir d'une façon qui diffère de la majorité. Certains gouvernements fournissent
également du soutien à des groupes et établissements tels que des écoles ou des organismes
médiatiques ou artistiques qui aident des personnes à maintenir le caractère distinctif de leurs
croyances et pratiques.
Mais, en même temps que les gouvernements reconnaissent et protègent le droit à la différence,
ils sont conscients que pour que la société puisse fonctionner d'une façon harmonieuse, ses
membres doivent adhérer à certaines valeurs et pratiques communes. C'est ainsi que les lois
d'un pays sont en réalité une façon d'énoncer les pratiques qui sont considérées acceptables.
Cependant, les lois ne sont ni fixes ni statiques. Elles changent quotidiennement au fur et à
mesure que les politiciens aux niveaux fédéral, provincial et municipal en adoptent de nouvelles
ou révisent les anciennes. Les lois changent également quand un tribunal juge qu'elles sont
inconstitutionnelles; autrement dit, elles violent les principes énoncés dans la Constitution
canadienne.
Dans toute démocratie, il y a un débat perpétuel sur quelles devraient être les valeurs et
pratiques communes de la société, et de façon accessoire, sur le degré de différence ou de
diversité qu'il faut permettre. Nous vous encourageons à engager le débat sur ces questions
avec les gens qui ne partagent pas votre point de vue. Quelles sont les valeurs canadiennes
communes ? Que devraient-elles être ? Y a-t-il des limites à ce que les gens peuvent faire pour
exprimer leur différence au plan culturel, social ou politique ? Si oui, qui décide quelles sont ces
limites ? Quel processus faut-il mettre en place pour prendre de telles décisions ? De quelle
façon un état peut-il s'assurer que la voix de chacun est entendue et que tous participent au
processus ?
Pluralisme culturel, cohésion sociale et l'État
Les modèles d'ordre social ont pour but de trouver des moyens qui permettent aux êtres humains
de vivre ensemble en paix et cela avec des ressources limitées. La citoyenneté en tant que
modèle social doit regrouper les individus et les groupes de toutes les régions du pays d'une
manière qui contribue à l'éclosion d'un état démocratique pancanadien cohésif et d'une société
canadienne qui est véritablement une communauté des citoyennes et citoyens, et où les
Autochtones, les Québécois, les francophones en contexte minoritaire, les groupes
confessionnels et autres sont inclus d'une façon substantielle et équilibrée.
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Les Autochtones et les Québécois jouissent de droits collectifs en vertu d'un corpus de
lois qui comprend des traités, l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 et la Loi
constitutionnelle de 1982. Ces lois canadiennes reconnaissent le fait qu'il peut y avoir
diverses façons d'appartenir à une communauté politique commune. On désigne toute
cette question et les débats qui en découlent par le terme « politiques de l'identité ».
Deux questions clés sont au cœur de ces débats sur la place des groupes au sein de
l'état, soit celle des identités collectives et celle de l'autonomie.
Identités collectives : avant et après la citoyenneté
Le modèle de libéralisme renouvelé exige la préservation du contexte culturel dans lequel chaque
personne peut exercer sa capacité de choisir et de vivre, et où les groupes nationaux, tels que
les Québécois et les Autochtones, jouissent de droits à l'autodétermination, lesquels sont
sensiblement différents des droits de reconnaissance culturelle accordés aux groupes ethniques
(Kymlicka, 1995).
Quant au modèle communautaire, il préconise la protection des communautés culturelles et la
reconnaissance du fait que les identités culturelles sont un facteur préalable à la citoyenneté et à
l'élaboration de modèles de société (Taylor, 1993; Walzer, 1983). Certains cependant estiment
que la perspective communautaire n'offre pas de point de vue partagé sur le bien commun, les
valeurs, les droits, les responsabilités et les arrangements sociétaux (Magsino, 2001).
Identité et caractère distinctif des francophones au Canada
Au Canada, l'expérience des Québécois et des francophones hors Québec a été marquante.
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Dans le contexte d'une possible mais improbable séparation du Québec, l'idéal de la
citoyenneté canadienne est défini comme une « identité selon la charte », autrement dit
qui découle de l'adhésion à la Charte des droits et libertés de 1982.
Comme le Québec n'a pas signé cet acte constitutif, les nationalistes québécois
revendiquent une « identité nationale québécoise ». Cet idéal rejette toute identification
au Canada tout en maintenant la possibilité de multiples appartenances.
Les gens du Québec ont un « projet de société » qu'ils veulent élaborer dans le cadre
d'une société distincte. Alors que d'autres provinces et territoires sont également
conscients d'être engagés dans un processus de construction sociale, le processus
amorcé au Québec vise l'indépendance.
Les Francophones qui vivent en contexte minoritaire doivent lutter pour faire respecter
leurs droits linguistiques et scolaires, qui sont par ailleurs inscrits dans l'article 23 de la
Charte. Estimant que les écoles sont essentielles à leur survie, ils prônent le
redressement nécessaire des inégalités scolaires du passé en raison des exclusions
illégales qu'elles permettaient, de leurs effets négatifs sur les apprenantes et apprenants,
des lacunes du programme d'études et des modèles philosophiques d'éducation utilisés.
Autonomie, identité et les peuples autochtones
Il existe plusieurs points de vue sur les liens officiels entre les peuples autochtones et le Canada.
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L'assimilation dans la population générale — Ce point de vue ne corrige aucunement les
torts historiques et les questions d'équité qui sont au cœur même du débat sur la
citoyenneté. C'est pourquoi, les questions de traitement équitable par le gouvernement
fédéral, d'autogestion des collectivités autochtones et de droits antérieurs inaliénables de
se gouverner soi-même ont mené à d'autres propositions. (Russell, 2000)
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Le modèle de « citoyenneté plus » favorise des possibilités égales. L'égalité devant la
justice, et l'égalité en matière de résultats. De plus, on reconnaît le caractère unique des
peuples autochtones tout en maintenant leur droit à la citoyenneté canadienne. (Cairn,
2000)
Le modèle « nation à nation » reconnaît les droits autochtones et ancestraux issus de
traités. Également connu sous le nom de modèle de souveraineté, cette option propose
la restauration des nations autochtones en leur accordant le contrôle sur les
gouvernements locaux grâce à une souveraineté culturelle. Autrement dit, on propose un
relation égalitaire avec le gouvernement fédéral, sans l'établissement d'un état séparé
pour les peuples autochtones. Le Traité Nisga'a en Colombie-Britannique (1999) est un
exemple d'autonomie gouvernementale et de souveraineté culturelle des Autochtones.
Le modèle « nation à nation » faisait partie des recommandations de la Commission
royale sur les peuples autochtones.
La démarche fondée sur des principes s'appuie sur le principe d'une reconnaissance de
l'autonomie gouvernementale des autochtones dans la Constitution canadienne. Cela
exigerait qu'on demande aux tribunaux canadiens de reconnaître la validité de ce
principe dans la mesure où son application est juste et équilibrée.
Le modèle de nation dépendante s'inspire des gouvernements tribaux américains
(American Indian tribal governments) et vise une reconnaissance constitutionnelle. Il
propose le droit à l'autonomie gouvernementale ainsi que la responsabilité sur les
affaires de droit civil et criminel en territoire autochtone.
Ces cinq modèles sont d'un intérêt considérable et nous aident à centrer le débat. Il nous reste
encore à déterminer la façon dont le droit à l'autonomie gouvernementale des autochtones sera
reconnu, de même que l'inclusion équitable dans ce droit des autochtones qui vivent dans les
villes.
Identité, reconnaissance et autres groupes
Hormis les francophones et les autochtones qui sont reconnus en vertu de la Charte, d'autres
groupes réclament des droits de reconnaissance. Aujourd'hui comme jadis, le Canada est
composé de nombreux groupes ethniques.
Les groupes d'immigrants vivent également des situations d'exclusion et d'injustice sociale dans
le cadre de leur adaptation au pays (Troper, 2001). Plusieurs demandent qu'on reconnaisse leur
patrimoine et leur histoire, ainsi que leur contribution à l'élaboration de ce pays. Aujourd'hui, de
nombreux groupes ethniques exigent la reconnaissance sous forme de représentation et
d'inclusion dans les institutions de la société et les espaces publics (Siemiatycky et Isin, 1997).
L'un des plus récents débats sur la citoyenneté porte sur l'articulation des notions de race et de
sexe au Canada, et par extension, dans la plupart des pays démocratiques du monde. D'aucuns
remettent en question l'idée généralement acceptée que la citoyenneté est pour tout le monde,
qu'elle est négociée par la collectivité et qu'elle est historiquement déterminée par des identités
collectives de race, de sexe, d'ethnie, de classe sociale et de statut national. On s'inquiète en
outre du démantèlement de l'état providence, des attaques contre la société civile par le secteur
des affaires, ainsi que de la montée du terrorisme et des orthodoxies religieuses.
En l'absence d'infrastructures politiques efficaces pour rendre ces groupes imputables, la
mobilisation communale et le militantisme politique des femmes offrent beaucoup d'intérêt. Le
mouvement féministe, ré-énergisé par les questions de citoyenneté, aura peut-être pour rôle de
négocier et d'outrepasser les différences afin de créer des alliances (Yuval-Davis et Werbner
199; Strong-Boag et al., 1998).
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Cohésion sociale et État
La cohésion sociale se construit sur des valeurs partagées, un discours commun et la réduction
de l'écart au plan de la richesse et du revenu.
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Quand il y a un degré élevé de cohésion sociale, les gens ont en général l'impression de
participer à un projet commun, de partager les défis et d'avoir des possibilités égales.
Cette impression s'appuierait sur un sentiment de confiance, d'espoir et de réciprocité en
tant que membre d'une même collectivité (Maxwell, 1997).
Cependant, la cohésion sociale n'apporte qu'une réponse partielle à la question de
l'ordre social. Un processus de délibération en tant que composante précieuse de la
démocratie est nécessaire pour établir des orientations et des objectifs institutionnels.
Il est manifeste donc qu'il n'existe pas un modèle de citoyenneté qui convienne à tout le monde.
Cela dit, il faut apporter un certain degré de résolution au débat sur la citoyenneté et cela, pour
plusieurs raisons. En effet, il faut corriger les inégalités importantes entre les groupes, protéger
l'indépendance morale de l'individu, éviter les conflits et le désordre causés par des injustices, et
assurer un degré raisonnable d'ordre social.
Programmes et initiatives
Au cours de la dernière décennie, on a observé un intérêt renouvelé remarquable pour la citoyenneté. À
tous les ans, on note la parution de plusieurs nouveaux ouvrages et il existe désormais un nouvelle revue
savante entièrement consacrée à cette question. Par ailleurs, plusieurs autres revues y accordent
également un grande attention. Enfin, un bulletin électronique tient les lectrices et lecteurs intéressés au
courant des derniers développements.
Dans le domaine de l'éducation, les dix dernières années ont également donné lieu à un renouvellement
d'intérêt et d'activités reliées à cette question. Désormais, les programmes d'études et les directives
d'éducation dans des pays aussi variés que l'Australie, la Russie, le Canada, la Colombie et Hong Kong
font mention de citoyenneté démocratique et d'éducation à la citoyenneté (Torney-Purta et Al., 1999). Les
projets de recherche, les initiatives en matière de programmes et matériel pédagogique énumérés cidessous illustrent bien l'intensité et la portée du renouveau d'intérêt pour les questions de citoyenneté.
Projets de recherche en matière d'éducation à la citoyenneté
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L'Association internationale pour l'évaluation du rendement scolaire (AIE) vient d'achever
une étude internationale, comprenant deux étapes et touchant 20 pays en Amérique du
Nord, en Europe, en Asie, en Australie et en Amérique latine. La première étape a
consisté en la mise en œuvre d'études de cas sur les programmes d'éducation à la
citoyenneté proposés dans 24 pays à l'intention de jeunes de 14 ans. Ces études de cas,
y compris celle pour le Canada, figurent dans Civic Education Across Countries: Twentyfour National Case Studies from the IEA Civic Education Project (1999). Au cours de la
seconde étape on a effectué des sondages auprès de groupes échantillons
représentatifs de 2 000 à 3 000 élèves par pays sur les connaissances, dispositions et
attitudes des jeunes à l'égard de la citoyenneté. La première étude de l'AIE achevée il y a
25 ans consistait en une recherche à étape unique menée aux États-Unis et dans neuf
pays démocratiques de l'Europe.
Le gouvernment australien subventionne actuellement une importante recherche et des
projets de développement sur son territoire. Plusieurs de ces projets sont dirigés par le
Centre for Research and Teaching in Civics de l'Université de Sydney.
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En 1998, le Réseau de recherche sur l'éducation en matière de citoyenneté a été créé au
Canada afin de rassembler les décideurs et chercheurs œuvrant dans les universités, au
gouvernement et dans le secteur privé. Citoyenneté et cohésion sociale est l'un des
thèmes du Programme de recherche en éducation du Conseil des ministres de
l'Éducation (Canada) (le Canada a également participé à la première étape de la
présente étude de l'AIE.)
Le Citizenship Education Policy Study Project, un projet d'étude sur la politique
internationale financé par la Fondation Sasakawa de Tokyo (Japon) et dirigé par John J.
Cogan et Patricia K. Kubow, a publié son rapport définitif en 1997 : Multidimensional
Citizenship: Education Policy for the Twenty-First Century: The Final Report of the
Citizenship Education Policy Study Project. Des chercheurs de neuf pays dont le Canada
ont participé au projet.
Initiatives éducatives et programmes d'éducation à la citoyenneté
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L'une des initiatives les plus influentes est celle du Center for Civic Education aux ÉtatsUnis. Le Center, qui reçoit à chaque année une assistance financière substantielle du
département de l'Éducation américain, a produit les ouvrages Civitas: A Framework for
Civic Education (pour l'instruction civique aux États-Unis), National Standards for Civics
and Government, ainsi que plusieurs autres publications pour les écoles. Le Center
accorde une importance particulière à ses programmes We The People et Project Citizen
grâce auxquels des élèves de toutes les régions du pays participent à des compétitions
qui leur expliquent la Constitution des États-Unis et comment participer en tant que
citoyenne et citoyen à la vie publique de leur collectivité et de leur nation. Le Center est
également engagé dans une variété de projets internationaux visant à renforcer
l'éducation à la citoyenneté dans les nouvelles démocraties partout dans le monde.
Plus récemment en Australie, le gouvernement national a consacré des ressources
importantes à l'éducation à la citoyenneté. Le rapport du Civic Experts Group a tracé un
tableau plutôt sombre de l'état de l'éducation à la citoyenneté au pays. Le gouvernement
s'est donc engagé à verser 25 millions de dollars en nouveaux fonds au développement
et à la mise en œuvre de programmes d'éducation à la citoyenneté dans les écoles, et à
la formation d'enseignantes et d'enseignants qui œuvreront dans le domaine.
L'Angleterre suit la même voie que l'Australie. En 1998, le Advisory Group on Citizenship
— un groupe sélect d'experts chargé par le secrétaire d'État pour l'éducation et l'emploi
de « fournir des conseils sur la façon d'offrir une instruction civique efficace dans les
écoles » — a publié un rapport exhaustif (en format pdf) qui recommande que l'éducation
à la citoyenneté soit une composante obligatoire du curriculum et offre un programme de
résultats attendus par étape pour guider l'élaboration de programmes d'études pertinents
et leur mise en œuvre. Depuis, des projets spécifiques ont été développés et approuvés
au plan national, et un programme intitulé Citizenship a été élaboré dans le cadre du
programme d'études national.
Le Canada, on n'accorde pas la même importance à l'éducation à la citoyenneté, au plan
des priorités nationales, comme c'est le cas aux États-Unis, en Grande Bretagne et en
Australie. On y observe néanmoins une activité considérable à ce chapitre. En effet,
l'éducation à la citoyenneté figure parmi les objectifs clés de l'éducation publique et des
études sociales en particulier, et cela, dans chaque province et territoire du pays.
Certaines provinces ont d'ailleurs mis en œuvre des programmes d'études importants à
ce propos ainsi que d'autres projets éducatifs.
o À titre d'exemple, l'Ontario vient de lancer un nouveau cours obligatoire
Éducation à la citoyenneté pour les élèves de 10e année qui est offert dans les
deux langues officielles.
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Le Québec a introduit un module d'éducation à la citoyenneté dans le cadre du
programme d'études secondaires en histoire, ainsi que le recommandait le
rapport Réaffirmer l'école (1997) du Groupe de travail sur la réforme du
curriculum.
o La Fondation d'éducation des provinces atlantiques a publié tout dernièrement
un rapport (format pdf) intitulé Foundation Document for Atlantic Canada Social
Studies Curriculum (en format pdf), dans lequel l'éducation à la citoyenneté est
présentée comme l'objectif central du programme d'études sociales, ainsi qu'un
document sur les six apprentissages essentiels à la promotion Éléments
essentiels du profil de sortie de l'élève au Canada atlantique (en format pdf), dont
l'un est la citoyenneté.
o Le ministère de l'Éducation de la Colombie-Britannique a préparé un document
préliminaire intitulé Social Responsibility: a framework (2000) en format pdf.
o Les quatre provinces de l'Ouest et les territoires avoisinants, en vertu du
Protocole de l'Ouest canadien de collaboration concernant l'éducation de
basesont en voie d'adopter un programme cadre commun d'études sociales (en
format pdf), pour les élèves de la maternelle à la 9e année (un programme cadre
pour les élèves de la 10e à la 12e année suivra), dont l'une des composante
importante sera l'éducation à la citoyenneté, si l'on se fie au document
préliminaire diffusé pour fins de consultation en juin 2001.
o L'Agence canadienne de développement international (ACDI) finance
actuellement Esprit de la démocratie, un projet de trois ans qui réunit le
Citizenship Education Research Group de l'Université du Nouveau-Brunswick et
l'Association russe pour l'éducation civique (Civicnetrussia). Ces organismes
élaborent des documents informatiques pour enseigner les principales notions
touchant la pratique de la citoyenneté démocratique au Canada et en Russie, et
organisent des ateliers pour expliquer aux enseignantes et enseignants comment
les utiliser.
o Parmi les autres projets scolaires d'intérêt, signalons Jeunefluence, un site
Internet pour les jeunes qui traite de l'instruction et de la participation civique. Le
site est rattaché à l'Institute on Governance et est financé par Citoyenneté et
Immigration Canada (CIC). (Voir aussi les Notes historiques pour obtenir des
renseignements sur l'engagement du fédéral dans l'éducation à la citoyenneté.)
En France et en Belgique, l'instruction civique est une matière scolaire distincte qui
préparent les élèves à vivre en tant que citoyens dans leur pays, dans l'Europe
contemporaine et dans un univers international complexe.
o Culture et Citoyenneté de la Communauté française de Belgique est la partie
intermédiaire d’un projet global en trois phases articulé autour de la réflexion sur
l’évolution et le sens de l’action culturelle.
o Éducation civique, ministère de l'Éducation nationale, et de la Recherche de la
Technologie, Programme de l'école primaire, Cycle des approfondissements,
France
o L'enseignement civique, juridique et sociale, Académie de Lyon, Enseignements
économiques et sociaux, France
o Centre national de documentation pédagogique, Éducation civique, juridique et
sociale, au lycée, France
L'UNESCO a mis en branle plusieurs projets internationaux pertinents pour la décennie
allant de 1995 à 2005 :
o Le projet Quelle éducation pour quelle citoyenneté ? a pour principal objectif
d'aider à formuler des politiques scolaires en matière d'éducation à la
citoyenneté qui s'appuient sur des données fiables, pertinentes et empiriques.
o
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L'initiative Cultivons la paix a un volet éducationnel qui vise à surveiller les
mécanismes d'établissement de normes, à promouvoir la diversité linguistique, à
renforcer le Réseau du Système des écoles associées de l'Unesco, et à
promouvoir l'éducation physique et le sport dans le cadre d'une culture de la
paix. Le projet a également pour mandat de proclamer la période 2001-2010
Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la
paix au profit des enfants du monde.
o La Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle a un
site Internet où on peut obtenir les points saillants (en format pdf) du rapport de
Jacques Delors, L'éducation : un trésor est caché dedans (1996).
L'UNESCO s'est également penchée sur la question du renouveau dans le domaine de
l'éducation aux droits de l'homme au cours du 21e siècle. Le rapport final du Comité
consultatif sur l'éducation pour la paix, les droits de l'homme, la démocratie, la
compréhension internationale et la tolérance (mars 2000) propose à ce propos quelques
priorités futures.
Les travaux de l'UNESCO s'appuie sur la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le Conseil de l'Europe mène un important projet sur l'éducation à la citoyenneté
démocratique dans le cadres de la nouvelle Europe. L'Initiative regroupe des projets
individuels dans la plupart des pays européens ainsi qu'au Québec.
La Commission européenne, pour sa part, finance la recherche et le développement
dans le domaine de l'Éducation et de la citoyenneté active (des rapports de recherche
intégraux sont disponibles).
Depuis 1995, Civitas international, un organisme non gouvernemental qui se consacre à
la promotion de l'éducation civique et de la société civile, organise des conférences
internationales et publie des ouvrages sur la citoyenneté démocratique et l'éducation à la
citoyenneté. L'organisme s'intéresse tout particulièrement à promouvoir le
développement de la citoyenneté démocratique dans les nouvelles démocraties et a
parrainé des conférences importantes en Europe de l'Est et en Amérique latine.
Le Forum universel des cultures qui aboutira à la tenue de Barcelone 2004 est un
important projet d'éducation internationale qui porte sur dix thèmes dont l'un traite
explicitement de l'éducation à la citoyenneté (thème 9 : Droit de l'homme et démocratie :
l'éducation pour une citoyenneté active). Organisé conjointement par le Conseil de la ville
de Barcelone, le gouvernement autonome catalan, et le gouvernement espagnol avec le
soutien de l'Unesco, le Forum s'articulera autour de trois grands thèmes : diversité
culturelle, développement durable et conditions de paix.
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Matériel pédagogique sur l'éducation à la citoyenneté
Côté, Pauline et John Kabano. Éducation aux droits : Didactitiel pour l'éducation aux droits de
l'enfant selon la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant. Université du
Québec à Rimouski, Les éditions du GREME, 1995.
The Geographical Association (UK). Theory into Practice: Global Citizenship Education.
Marzouk, Abdellah, John Kabano et Pauline Côté. Éducation à la citoyenneté à l'école : Guide
pédagogique. Montréal, Les Éditions Logiques, 2000.
Oxfam. A Curriculum for Global Citizenship
UNESCO. The Practice of Citizenship: Basic Learning Materials on Peace, Human Rights,
Democracy, and Tolerance, 1998.
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Orientations futures de l'éducation à la citoyenneté
La notion d'éducation à la citoyenneté est susceptible de prendre différentes orientations d'après quatre
grands thèmes : Construction du savoir, Redéfinition de la notion de citoyenneté et d'éducation à la
citoyenneté, Entretiens et publication.
Construction du savoir
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Les objectifs, le contenu et la pédagogie de l'éducation à la citoyenneté n'ont pas été
définis à la lumière du débat permanent sur la notion de citoyenneté. La question
fondamentale qui se pose en matière d'éducation est la suivante : Quel genre
d'éducation faut-il dispenser pour appuyer la diversité et la démocratie au sein de notre
pays ? Toute réponse à cette interrogation doit reposer sur un ensemble de recherches
systématiques et complètes sur l'éducation à la citoyenneté, ainsi que sur un modèle de
citoyenneté, renouvelé et efficace qui reflète les réalités d'aujourd'hui.
Pour répondre à l'urgence de la constitution d'un bassin de données précises sur
l'éducation à la citoyenneté, il faut l'action concertée des chercheuses et chercheurs, des
instances décisionnelles, des bailleurs de fonds, des éducatrices et éducateurs, des
étudiantes et étudiants, des politiciennes et politiciens et des citoyennes et citoyens.
Redéfinition de la notion de citoyenneté et d'éducation à la citoyenneté
•
Les points de vue sur la citoyenneté et l'éducation à la citoyenneté ne doivent pas se
limiter aux questions de droits de la personne, de démocratie parlementaire, d'idéologie
nationale et d'éducation à la paix, mais s'étendre à la pluralité des identités et à la
participation démocratique. Les recherches sur ces sujets doivent prendre en compte
une vaste gamme de méthodes de recherche, de paradigmes mixtes ou de manières de
voir, et redéfinir le secteur même de l'éducation à la citoyenneté.
Entretiens
•
Les entretiens sur ce qui compte en matière de citoyenneté et d'éducation à la
citoyenneté doivent mobiliser le plus grand nombre de gens possible. Une partie de ces
entretiens et de ce dialogue doit avoir lieu dans le cadre de conférences et d'autres
activités du genre, ainsi que dans le contexte des moments et lieux de la vie quotidienne.
Publication
•
•
Les résultats des recherches en question doivent être diffusés aussi largement que
possible et de différentes façons, afin de soutenir une prise de décisions fondée sur des
faits, le développement de politiques d'éducation et l'élaboration de programmes d'études
inspirés.
Il serait utile de publier des ouvrages et des articles destinés au grand public et traitant,
entre autres, de l'évolution du concept de citoyenneté au Canada; de l'éducation à la
citoyenneté; de l'acquisition d'une identité nationale; de principes de citoyenneté
appliquées par les élèves, le personnel enseignant et les parents; de portraits de
citoyens; et d'études comparatives d'une variété de systèmes d'éducation à la
citoyenneté recensés dans le monde entier.
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Élections Canada
Rencontres du Canada
Échanges Canada
Forum pour jeunes canadiens
Institute for Democracy in Eastern Europe (IDEE)
International Association for the Evaluation of Educational Achivement (IEA)
Notre mémoire en ligne (NML) est une bibliothèque numérique donnant accès à plus de 3 000
ouvrages et fascicules relatant l'historie du Canada à partir des premiers pionniers européens
jusqu'au début du 20e siècle. La collection NML est particulièrement riche en ouvrages de
littérature, d'études autochtones, de voyages et d'exploration, et sur l'histoire des femmes et celle
du Canada français.
L'apprentissage de la démocratie dans une société pluraliste : Établir une base de recherche
pour l'éducation civique au Canada (format pdf), Conseil des ministres de l'Éducation, Canada
Politeia Newsletter, Network for Citizenship and Democracy in Europe
CivicNet Russia
Première partie : Études sociales, de la 1re à la 6e année — Le patrimoine et la citoyenneté
canadienne, Ministère de l'Éducation et de la Formation de l'Ontario
Theory into Practice: Global Citizenship Education, The Geographical Association, U.K.
Universal Forum of Cultures Education Project. Theme 9 : Human Rights and Democracy:
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