Histoire des Arts 13

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Histoire des Arts 13
SECTION NEERLANDAISE
James Ensor (Ostende 1860 – Ostende 1949)
James Ensor (1860-1949) est sans doute la figure la plus originale de la peinture belge de la
fin du XIXe siècle. Grand maître de la lumière qu'il approche dans un esprit à l'opposé exact
de celui des impressionnistes, ses contemporains, il développe un univers particulier dans
lequel masques et squelettes contribuent à la réinvention d'un monde sans doute jugé trop
fade, trop étriqué, trop mesquin. Il invente également un art inclassable dans lequel se
succèdent de grandes pages lyriques et mystiques et de petits panneaux caustiques,
macabres, absurdes, méchants qui flirtent avec les moyens de la caricature. Conscient tout à
la fois de sa singularité, de son talent et de l'incompréhension qu'il provoque, James Ensor
crée un oeuvre dont il est le centre et dont sa maison-magasin comme sa ville natale
d’Ostende constituent les limites aussi infinies que bornées.
Sur la période des Masques (1888-1900)
La continuité, ce sont les héritages naturaliste et symboliste qui marquent ses débuts ainsi que la
tradition des masques, du travestissement, du grotesque et de la satire, du carnaval, héritée de son
enfance à Ostende, ville à laquelle il est viscéralement attaché. La rupture, c'est la dramatisation de
l'usage de la couleur et de la lumière. C'est également l'invention d'un nouveau langage où les mots
s'imposent, à côté des images, pour signifier crûment des idées et celle d'un nouveau système
narratif où pullulent les personnages et les actions. Par sa cinglante ironie, son sens de la dérision et
de l'auto-dérision, sa couleur intense, son expressivité, Ensor, peintre étrange et inclassable, trouve
sa place parmi les précurseurs de l'expressionnisme.