La vie selon selon la règle cistercienne (règle de
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La vie selon selon la règle cistercienne (règle de
La vie selon selon la règle cistercienne (règle de Saint Benoît) La journée du moine est réglée en fonction de ce que saint Benoît appelle « Œuvre de Dieu » (Opus Dei) : c'est la liturgie des heures, qui, huit fois par jour, rassemble la communauté pour prier en commun, à partir des Psaumes et de la Bible. Ces offices liturgiques sont de durée variable : les trois grands offices de Vigiles, Laudes et Vêpres étant plus longs, les autres offices (« Petites heures ») sont plus courts : Prime, Tierce, Sexte, None et Complies. Pour saint Benoît, c'est très important : On ne préférera rien à l'Œuvre de Dieursb 2. La journée commence à « la huitième heure de la nuit », avec les Vigiles nocturnesrsb 3. Avant l'arrivée des bougies de cire – au XIVe siècle –, cet office est célébré dans l'obscurité ou presque, ce qui n'a guère d'importance car les moines récitent par cœur les psaumes et les autres textes de la liturgie. Les Vigiles sont suivies d'un temps de lecture. Puis, au lever du jour, viennent les Laudesrsb 4. Les offices de Prime, Tierce, Sexte, None se situent, comme leur nom le suggère, respectivement à la première, la troisième, la sixième et la neuvième heure du jour (à l'époque de saint Benoît, les horaires sont définis d'après le soleil, donc en fonction de la longueur saisonnière du jour). Les Vêpres (Vespera), comme leur nom l'indique également, sont l'office du soir. Après le repas et une lecture en commun, c'est le dernier office de la journée, les Complies qui précèdent le grand silence de la nuitrsb 5. En dehors des offices, les moines s'adonnent au travail manuel : car, dit Benoît, c'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtresrsb 6. Le travail doit être organisé de telle sorte qu'il n'oblige pas les frères à sortir de la clôture du monastère : Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire : de l'eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers métiers à l'intérieur de la clôture. De la sorte les moines n'auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour leurs âmesrsb 7. Du temps est aussi réservé à la lecture, étude de l'Écriture et des Pères de l'Église, qui est considérée comme une nourriture spirituelle : c'est la lectio divina. Celle-ci a une importance toute particulière en Carêmersb 8. La répartition du travail et de la lecture, les horaires des repas sont variables selon les saisons et le temps liturgiquersb 9. Ainsi, en Carême, les frères prennent un seul repas le soir après Vêpres7. La règle décrit non seulement les divers offices et le travail, mais aussi les modalités des repas, de l'habillement, de l'accueil, du choix des responsables, des voyages à l'extérieur, etc. Mais Benoît n'est pas tatillon, et affirme souvent que c'est à l'abbé, en fonction de la communauté, des contraintes du lieu et du temps, de régler les détails. La règle s'applique surtout à l'aspect spirituel de la vie monastique. http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8gle_de_saint_Beno%C3%AEt L'austérité de l'architecture cistercienne L'architecture cistercienne s'est affirmée au XIIe, au moment de l'épanouissement de l'art roman. L'ordre prône une architecture austère, mais cette sobriété et son dépouillement est l'expression d'une morale et du respect de la théologie : le luxe et le faste sont bannis et tout élément de décoration jugé superflu est supprimé (sculptures ou peintures notamment). Seules des feuilles d'eau faisant référence à l'origine de l'ordre sont fréquemment représentées sur des chapiteaux. L'absence de clocher dans les églises des monastères traduit très bien ce refus de toute marque ostentatoire de puissance. Photo JFM : Panoramique de l'abbaye de Fontenay (près de Montbard) En plus de la réussite spirituelle, l'ordre représente aussi une réussite matérielle et esthétique dont des chefs d'oeuvre nous sont parvenus comme témoignage de la foi et de l'enthousiasme de ces moines médiévaux : • équilibre parfait de la lumière au niveau du coeur, du transept et de la nef, • parfaite harmonie des masses et des volumes, • refus de tout superflu qui accentue une magnifique sobriété. Les abbayes, généralement implantées dans des sites éloignés, sont toutes construites selon un modèle similaire : • le cloître est le pivot de la vie des moines : il règle leurs déplacements, rencontres et est un lieu de recueillement, • au nord du cloître doit se trouver l'église, Cloître de l'abbaye de Fontenay • le scriptorium : cette salle abrite principalement les travaux d'écriture des manuscrits, Exemples de lettrines dessinées par des moines cisterciens (exposées à l'abbaye de Cîteaux) • la salle capitulaire : le Chapitre, qui permet d'arbitrer les décisions de la vie quotidienne, se tient dans cette pièce sous la présidence de l'Abbé. C'est un lieu d'expression pour les moines lorsque l'Abbé leur accorde la parole (d'où l'expression "avoir droit au chapitre") • le dortoir : la règle impose aux moines de dormir dans la même salle, sur une simple paillasse à même le sol. Ils dormaient tout habillés et se rendaient à l'église par un escalier qui y accédait directement, • le réfectoire : le silence y était de rigueur, et le Prieur lisait un texte Dortoir de l'abbaye de Fontenay http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_cisterciens.htm le Travail des Moines Les moines de Clairvaux n’allaient pas couper des arbres en forêt ni aux champs pour faire la moisson. Il leur fallait travailler au sein de l’abbaye, jamais loin de l’Abbatiale où il devait se rendre 7 fois par jour pour chanter les Psaumes. Leur travail était au Scriptorium pour copier et recopier inlassablement les "Livres Saints" et les grandes oeuvres de la Littérature Grecque et Latine. Il fallait doter de livres les abbayes de la filiation au fur et à mesure des créations. La tradition Bénédictine voulait que la Calligraphie soit riche de dessins et de couleurs. Les moines étaient maîtres en Enluminures. Bernard de Clairvaux intervint et demanda que les manuscrits, comme l’architecture, traduisent l’ascèse de la condition monastique. Les enluminures Claravalliennes devinrent Monochromes. Le Scriptorium de Clairvaux était organisé de telle sorte que l’abbaye dispose toujours d’un fonds de 1.800 ouvrages. Après le (XVIème siècle), l’abbaye développa sa bibliothèque par achats de fonds de Bibliophiles. A la Révolution, elle comportait plus de 40.000 ouvrages. Par mesure de sécurité, les autorités locales les firent transporter à Troyes. On peut toujours aller admirer la Cathédrale de livres reconstitué à la "Médiathèque de l’Agglomération Troyenne". Ce fonds Clairvaux est la plus importante collection Médiévale Française. On peut notamment y admirer la "Grande Bible" de St Bernard, en 6 tomes, terminée en (1151). http://monumentshistoriques.free.fr/abbayes/clairvaux/suite.html